laurent geslin - Strasbourg.eu

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LAURENT
GESLIN
LES ANIMAUX SAUVAGES DE LA VILLE S’EXPOSENT
SAFARI URBAIN 1
LAURENT
GESLIN
LES ANIMAUX SAUVAGES DE LA VILLE S’EXPOSENT
L’ÉMERVEILLEMENT
DE LA NATURE EN VILLE
© Jérôme Dorkel/Strasbourg eurométropole
ROLAND RIES
MAIRE DE STRASBOURG
Depuis le début du XIXe siècle, l’urbanisation nous a
Je salue avec d’autant plus d’intérêt le travail de Laurent
apporté un plus grand confort quotidien, une proximité
Geslin, photographe talentueux qui a décidé de se
entre activités professionnelles et habitat, une meilleure
mettre en quête de la faune des villes et de parcourir
protection face aux variations climatiques et de
les cours d’eau et les espaces verts de Strasbourg durant
nombreuses solutions de déplacement. Mais dans le
plusieurs semaines pour y capter toutes les présences
même temps, elle nous a aussi coupés du contact direct
de vie animale ; insectes, oiseaux, bourdons, tortues,
avec la nature, notamment avec les espèces animales et
cygnes… Cet ouvrage de photographies, qui sera doublé
végétales avec lesquelles nous partageons notre planète.
d’une exposition dédiée à la biodiversité ainsi que de
Voilà de nombreuses années cependant, que nous avons
l’édition de cartes postales, nous permet de porter un
compris l’importance de ce lien indispensable avec la
regard nouveau sur notre environnement quotidien, au
nature et toutes les politiques publiques que nous
travers de ces images qui subliment des instants trop
menons visent à nous réconcilier avec ces milieux, par
souvent éphémères.
exemple en recentrant nos pratiques alimentaires et de
loisir sur les ressources naturelles.
S’il nous invite à une véritable immersion dans la vie
sauvage en ville, il nous rappelle également à notre
C’est aussi dans cet esprit que j’ai demandé à mon
responsabilité de citoyen, mais aussi de responsable
adjointe, Christel Kohler, de lancer un groupe de travail
politique, quant au respect de la biodiversité. Mais il
sur l’animal en ville et de poursuivre le travail entamé
est vrai que Strasbourg a déjà montré la voie avec de
depuis 2008 sur la ville en nature.
très nombreuses initiatives qui font d’elle la capitale
française de la biodiversité.
SAFARI URBAIN 5
LA BIODIVERSITÉ
URBAINE EN CAPITALE
Après avoir été guide naturaliste en France, en Afrique
Son travail original a été publié dans de nombreux
du Sud et en Namibie, Laurent Geslin s’installe à Londres
ouvrages et magazines étrangers.
où il devient photographe professionnel. C’est là qu’il
entame son projet de photographier la faune des villes.
Cette année, il a posé ses objectifs à Strasbourg avec une
ambition : souligner la biodiversité de la ville et ainsi,
Entre deux mandats dans des pays lointains, il profite de
mieux la valoriser.
ses escales dans la capitale anglaise pour enrichir son
sujet sur la biodiversité urbaine.
Le livre « Safari Urbain » que vous tenez entre les mains
est une collection de ses plus belles images dans la
Son « Safari Urbain » l’a mené dans les plus grandes
capitale européenne.
agglomérations européennes (Paris, Genève, Rome,
LAURENT GESLIN
Barcelone) afin d’y photographier, renards, fouines,
blaireaux et même sangliers et ours !
SAFARI URBAIN 7
LA PETITE TORTUE
La Petite tortue est l’un des papillons les plus familiers
et attrayants d’Europe. La femelle et le mâle sont
identiques et volent de mars jusqu’à l’automne, avec
deux ou trois générations par an.
Les ailes sont rouge orangé parsemées de taches jaunes
et noires accolées, avec une série de petites taches
bleues vers les bords extérieurs. La face inférieure brun
sombre à clair, offre un beau camouflage.
Ce papillon aime prendre des bains de soleil dans nos
jardins, sur les orpins (sedums), les chatons de saule,
les primevères… et bien sûr les orties, qui constituent la
nourriture exclusive de ses chenilles.
Les mâles possèdent un comportement territorial
assez marqué. Ils s’envolent au passage d’un intrus
pour le reconduire hors des limites du territoire choisi
en le pourchassant d’un vol rapide. À noter que les
populations varient souvent d’une année sur l’autre
selon les conditions climatiques.
SAFARI URBAIN 9
LES COLÉOPTÈRES
Les coléoptères se distinguent des autres insectes par
la présence d’élytres. Il s’agit d’ailes antérieures épaisses
recouvrant en grande partie l’abdomen. Leurs élytres
les protègent contre la déshydratation, les blessures
et dans de très rares cas (pour certains coléoptères
aquatiques), elles permettent même de retenir l’air et
offrent la capacité à ces insectes de respirer sous l’eau
grâce à leur « bulle » d’air personnelle.
Les coléoptères rendent de nombreux services. Ils
représentent une part importante de la biodiversité
puisque 95 % de la biomasse des invertébrés mangeurs
de bois sont des coléoptères. De nombreux coléoptères
utilisent le bois mort pour se loger et se nourrir. Ils
participent activement à la décomposition du bois mort,
mais aussi à la pollinisation des fleurs.
Du fait du manque de vieux arbres et de bois mort en
forêt et de la disparition des vergers, bosquets et haies,
de nombreux coléoptères disparaissent. On estime ainsi
que la plupart des coléoptères sont en forte régression
et sont menacés de disparition.
LES HANNETONS
Les hannetons, de la famille des melolonthinae, sont un
ensemble d’espèces de coléoptères qui détiennent une
place écologique importante mais qui peuvent s’avérer
être de vrais ravageurs de cultures.
Très bel insecte, le hanneton est un coléoptère de 3
centimètres de long, au corps brun très reconnaissable.
Son vol bruyant peut sembler déraisonnable mais c’est
son style bien à lui.
Après y avoir passé tout l’hiver, les hannetons adultes
sortent de terre au printemps. Leur espérance de
vie ne dépasse guère plus d’un mois. Ils vont migrer
en groupe vers des arbres pour se nourrir de feuilles
et se reproduire. Les femelles pondent chacune une
vingtaine d’œufs dans le sol. L’éclosion des larves
intervient 6 semaines après la ponte.
Leur cycle va se poursuivre pendant trois ans avec deux
mues successives et deux périodes d’hivernage. La taille
de la larve et sa voracité allant croissant, les dégâts
estivaux peuvent être importants si la concentration
en vers blancs dépasse le seuil de tolérance de 5
au mètre carré. En juillet ou en août de la troisième
année, les larves se nymphosent dans le sol après s’être
confectionnées une logette de terre durcie. L’adulte
prend son envol au printemps suivant.
SAFARI URBAIN 11
L’ABEILLE DOMESTIQUE
C’est unique au monde : l’abeille est un des seuls insectes
acceptant d’offrir son travail à l’homme ! Depuis plus de
5 000 ans, l’Homme profite du travail des abeilles pour
prélever du miel, de la cire, de la propolis et de la gelée
royale. Autant de trésors de la nature nés d’une relation
complexe entre l’insecte et son environnement.
Sociale par essence, l’Abeille domestique vit en
colonies qui peuvent accueillir jusqu’à 100 000 sujets
et une reine. Nourrie à la gelée royale depuis son stade
larvaire, la reine a uniquement pour mission la ponte
des œufs, à raison de 2 000 par jour environ à la belle
saison. Les ouvrières s’activent chaque jour pour mener
à bien les travaux nécessaires de la ruche : nourrissage
des larves, construction des rayons, recherche de
nourriture et stockage des réserves.
Pourquoi l’abeille vit-elle aussi en ville ? Aujourd’hui,
avec l’agriculture intensive qui implique l’emploi de
pesticides, la prédominance des monocultures, la
disparition des haies, prairies et vergers, les villes offrent
un habitat plus favorable aux abeilles que dans les
campagnes. L’air y étant plus doux, les abeilles y vivent
plus longtemps et y sont plus productives. Devenu un
symbole fort et un indicateur biologique intéressant, la
santé des abeilles – domestiques et sauvages — et plus
globalement des insectes pollinisateurs, est le reflet de
nos impacts sur l’environnement.
SAFARI URBAIN 13
LES BOURDONS
Les bourdons sont plus gros que les abeilles, leur vol est
plus bruyant, mais ils se ressemblent. Leur taille conduit
souvent à penser qu’il s’agit du mâle de l’abeille. Or, il
n’en est rien, ce sont deux genres d’insectes différents.
Les bourdons sont d’excellents pollinisateurs dans
des conditions difficiles. En effet, ils sont capables
de travailler à des températures très basses (10 °C),
par tous les temps : pluie, vent, faible luminosité. En
été, les butineurs travaillent du lever du jour jusqu’au
crépuscule. Par contre, une température supérieure à
35 °C provoque l’arrêt complet du butinage.
Par la pollinisation, les bourdons jouent un rôle
essentiel dans la conservation de notre patrimoine
naturel. En transportant le pollen de fleur en fleur,
les butineurs favorisent leur fécondation, contribuant
largement à la sauvegarde des espèces végétales
sauvages. Les bourdons s’affirment comme des alliés
de la biodiversité.
Malheureusement, une espèce de bourdon sur quatre
en Europe est menacée d’extinction (source : Union
internationale pour la conservation de la nature).
Les causes de ce déclin ? Le changement climatique,
l’intensification de l’agriculture et les changements
dans l’utilisation des terres agricoles, mais aussi la
pollution issue des déchets agricoles et la destruction
des habitats liée à l’urbanisation.
SAFARI URBAIN 15
L’AGRION ÉLÉGANT
L’Agrion élégant, cette belle demoiselle, fait partie des
69 espèces de libellules observées en Alsace. Le terme
« demoiselle » désigne de petites libellules (mâles
et femelles) au corps fin et qui replient leurs ailes audessus d’elles quand elles se posent (le mot scientifique
pour les désigner est Zygoptère).
Comme tous les insectes, les libellules ont leur place
dans la nature et y jouent un rôle important. Toutes les
libellules sont prédatrices : elles capturent des proies
pour se nourrir, généralement d’autres insectes. Les
adultes les chassent en vol et les larves des libellules, qui
sont aquatiques, les capturent sous l’eau. Elles dévorent
entre autres les larves de moustiques qui vivent aussi
sous l’eau. En faisant cela, elles détruisent de très
nombreux moustiques et nous évitent bien des piqûres !
Cette championne de l’aviation au mince abdomen de
couleur bleu-ciel, vit environ 5 mois après être sortie
de l’eau. La belle reste souvent au bord de l’eau, et ne
s’envole pas plus loin que notre champ de vision.
Dès le printemps, il est possible d’observer des Agrions
volants en tandem, où le mâle agrippe la femelle à
l’arrière de la tête, avant ou après l’accouplement, appelé
« cœur copulatoire ». Un spectacle à voir et à revoir sur
les plans d’eau de notre agglomération.
SAFARI URBAIN 17
LE FAUCON PÈLERIN
De la taille d’une corneille, le Faucon pèlerin est un
rapace mythique, connu comme l’oiseau le plus rapide
du monde.
À l’horizontale, lorsqu’il poursuit une proie, il atteint
la vitesse de 100 km/h. Lorsqu’il plonge d’une grande
hauteur pour effectuer une capture en piqué, il peut
atteindre la vitesse vertigineuse de 380 km/h.
Ce qui est encore plus étonnant, c’est sa capacité à
intercepter, à de telles vitesses, une proie qui est, ellemême, en mouvement.
Le Faucon pèlerin se nourrit de tout ce qui vole et qui
a le sang chaud. Son menu est constitué d’oiseaux
vivants, capturés en vol, et occasionnellement de
chauves-souris.
Grâce à une remarquable acuité visuelle, la plus grande
partie des activités de chasse du Faucon pèlerin
s’effectue à l’aube et au crépuscule.
LE PETIT GRAVELOT
Le Petit Gravelot est une espèce protégée. C’est l’un
des plus petits échassiers nicheurs en France. Il a une
allure très caractéristique : un masque et un collier noir,
un cercle orbital jaune et surtout un cri spécifique, qui
permettent de le reconnaître facilement.
L’espèce se déplace à terre, le corps tenu horizontalement,
courant souvent très vite et marquant des arrêts nets
pour se nourrir. En alerte, les hochements nerveux de
la tête sont également des comportements typiques du
Petit Gravelot.
C’est un grand migrateur transsaharien qui revient dès
le mois de mars dans notre région. Habitué des bords
des cours d’eau, il aime particulièrement se cacher
parmi les galets. Il est difficile à repérer dans son habitat
très mimétique. Alors, à vos jumelles ! Mais surtout ne
le dérangez pas, gardez vos distances !
SAFARI URBAIN 19
LA MOUETTE RIEUSE
La Mouette rieuse est synonyme d’océan et de grand
large. Pourtant, près de 90 % des effectifs préfèrent
les eaux douces. Comme de nombreux oiseaux, les
mouettes trouvent dans notre ville des sources de
nourriture intéressantes : sorties d’égouts, décharges
publiques, zones de culture… Tout ce que peut souhaiter
une opportuniste telle que la mouette rieuse est là, sur
un plateau : poissons, insectes, fruits, graines et même,
à l’occasion, des souris.
Plumage gris et blanc, bec et fines pattes rouges,
la Mouette rieuse change d’habit selon l’âge et les
circonstances : en hiver, sa tête devient blanche, avec
une petite tache noirâtre à l’arrière de l’œil. À l’approche
des parades nuptiales, elle revêt un capuchon brun
chocolat très stylé.
La Mouette rieuse est sociable. Elle se regroupe
en nombre pour chercher de la nourriture ou pour
dormir. Peu farouche, elle ne craint pas l’Homme en
fréquentant les villes. Son vol est généralement rapide,
mais elle plane également très bien. La Mouette rieuse
est bruyante et ses cris rauques ressemblent à des
ricanements. Bref, elle porte admirablement bien son
nom.
SAFARI URBAIN 21
LA CORNEILLE NOIRE
La Corneille noire est un oiseau de taille moyenne, et
particulièrement intelligent. Tous les ornithologues
vous le diront. La Corneille noire est maligne, toujours
prête à sauter sur une belle opportunité. Grâce à de
grandes facultés d’adaptation, elle a conquis toute la
ville.
D’un noir lustré de la tête aux pieds, les Corneilles noires
femelles sont identiques aux mâles. Les jeunes, couverts
d’un duvet gris-fumé à la naissance, ressemblent
rapidement aux adultes. Vivants généralement isolés,
les couples peuvent toutefois se rassembler en bande
au sein d’un même dortoir, surtout en hiver.
Le régime alimentaire de la Corneille noire peut varier
de façon extraordinaire. Végétaux et animaux de toutes
sortes, depuis les plantules de fleurs encore tendres
jusqu’aux insectes, vers de terre et jeunes oiseaux non
encore émancipés. Tout est bon.
Aujourd’hui, elle a sa place dans notre environnement
où elle trouve tout ce dont elle a besoin : nourriture et
arbre pour nicher. Ne la confondez pas avec le corbeau
freux qui, lui, niche toujours en colonie.
LE GRAND CORMORAN
Le nom de Cormoran vient de la contraction du
latin Corvus Marinus, qui signifie « Corbeau marin ».
Appelé ainsi dans l’Antiquité en raison des cris rauques
qu’il émet et de la couleur noire de son plumage. Ce
grand oiseau est l’un des plus représentés sur tous les
continents. D’origine très ancienne, le Grand Cormoran
descend d’animaux aquatiques incapables de voler.
Depuis 40 millions d’années, l’espèce n’a pas évolué.
Cette espèce est grégaire l’été – pour nicher — mais
encore plus l’hiver, où elle forme de grands dortoirs.
Toutefois, il n’est pas rare de voir des oiseaux seuls, y
compris sur des sites de nidification.
Le grand cormoran possède des plumes spéciales qui
permettent à l’air de sortir et à l’eau de pénétrer dans le
plumage. La nage sous l’eau est alors plus efficace. Cela
implique que l’oiseau doit faire sécher son plumage d’où
sa position : ailes grandes ouvertes, perché en hauteur.
Il se nourrit principalement de poisson. Il plonge pour
capturer sa proie avec le bec, et il est capable de rester
sous l’eau pendant plus d’une minute. Il remonte le
poisson à la surface afin de l’étourdir en le secouant et
de le lancer en l’air pour le retourner avant de l’avaler.
Un sacré acrobate.
SAFARI URBAIN 23
LE PIGEON DOMESTIQUE
À l’origine, le pigeon était sauvage. Il a été domestiqué il y
a 5 000 ans. Doté de remarquables capacités d’orientation,
il est devenu pigeon voyageur.
Le pigeon se caractérise par une très grande capacité
d’adaptation. Il niche sous les toits, dans les greniers
et jusque dans les halls de gare. Les conditions de vie
en ville sont si bonnes que les populations prospèrent.
Essentiellement granivores, les pigeons urbains ont
modifié leur alimentation pour devenir omnivores et
opportunistes. Ils s’adaptent ainsi aux horaires des
humains et se nourrissent dans les rues et les parcs de
la ville.
Pour améliorer la condition d’existence des pigeons
et pour réduire les dégâts occasionnés par leur
surpopulation, il est impératif de réduire la trop forte
concentration de ces oiseaux. Le plus simple est d’arrêter
de les nourrir. Et tout le monde a à y gagner : une ville
plus saine, des pigeons en meilleure santé.
SAFARI URBAIN 25
LE GRÈBE HUPPÉ
Le plus grand des grèbes pourrait être danseur étoile. Il
est facile à reconnaître à sa huppe noirâtre et double, et,
au printemps, aux touffes de plumes rousses et noires
qui ornent les côtés de sa tête.
En mars, il ne faut pas manquer l’événement : la
magnifique parade nuptiale. Ces oiseaux, en habit de
fête, donnent le meilleur d’eux-mêmes. Le couple se fait
face et les deux partenaires entament une parade digne
des plus grands danseurs de ballet. La parade se termine
par une offrande du mâle à la femelle, généralement
une plante aquatique ou une algue. Ce cadeau préfigure
déjà la construction du nid.
Pour la nidification, le Grèbe huppé recherche plutôt
le calme d’un lac ou d’un cours d’eau lent, bordé d’une
végétation dense pour y construire son nid flottant. À
peine nés, les trois ou quatre poussins, abandonnent
le nid : leur berceau sera le dos de papa ou de maman.
Ils sont magnifiques, ces poussins avec leur tête rayée
noire et blanche qui pointe entre les plumes du vaisseau
parental.
L’ÉTOURNEAU
SANSONNET
Bruyant et vivant en bandes, l’Étourneau sansonnet est
un sacré numéro. Plus petit que le Merle noir, avec lequel
il est parfois confondu, l’Étourneau sansonnet possède
un plumage noir irisé qui se constelle de points blancs
en automne. Omnivore, il dévore insectes, graines ou
fruits, selon les disponibilités. Très grégaire en dehors
de la période de reproduction, il se déplace souvent en
grands groupes. Ce comportement peut rapidement
devenir source de nuisance, lorsqu’ils s’installent pour
dormir.
Très en voix, les mâles chantent n’importe quand,
entrecoupant leurs chants de claquements, grincements
et coups de sifflet : un véritable pot-pourri mêlé
d’imitations extraordinaires d’autres oiseaux, et même
des bruits de la rue, klaxons, carillons et sonneries de
téléphone inclus ! Autant dire que le pisotement de
dizaines d’étourneaux peut vite porter sur les nerfs.
C’est au printemps, lorsque les platanes ont développé
un feuillage épais, que les étourneaux nidifient,
s’installant dans les cavités des troncs noueux. À
l’intérieur du trou, dans la pénombre, la femelle protège
les poussins nouveau-nés.
SAFARI URBAIN 27
LA GRIVE LITORNE
Souvent appelée « pattes noires », « queue noire » ou
« tcha-tcha », la Grive litorne est l’un des oiseaux les
plus majestueux de la famille des grives.
À la différence de ses congénères, elle est relativement
haute en couleurs. Son signe distinctif : le gris ardoise
qui couvre la tête, la partie arrière de son cou et le
croupion. Le bec est jaune, les pattes noires brunâtres.
La femelle est semblable au mâle.
Plus méfiante que le Merle noir, la Grive est un oiseau
qui fréquente l’ensemble des jardins. De l’aube jusqu’au
crépuscule, elle manifeste la même vigueur acoustique
que le merle. Son chant est rauque et jacassant. Il est
constitué d’un « tcha-tcha-tcha-tcha » ou « tra-tra-tra »,
complété par un « goui-goui » (« miaulement »).
La grive est un fin gourmet, essentiellement frugivore,
mais avec un petit faible pour les escargots dont elle
brise la coquille en la frappant contre un caillou, un
morceau de béton, voire sur la terrasse d’un jardin.
SAFARI URBAIN 29
LE MERLE NOIR
Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt… comme
le Merle noir, un matinal tonitruant ! Le plus souvent
sédentaire, il commence ses chants flûtés au printemps,
vers six heures du matin. Ses mélodies vont aller
crescendo jusqu’à l’été.
Grâce à une nourriture abondante au fil des saisons, le
Merle noir est familier dans notre métropole. Confiant
tout en restant sur ses gardes, il se déplace par bonds
sur les pelouses d’où il capture lombrics et insectes.
La femelle, qui peut élever jusqu’à trois nichées par
an, se distingue par son plumage brun et roux plus
ou moins moucheté. Le mâle adulte est d’une grande
élégance, avec son plumage noir satiné et son bec
jaune-orangé.
Cette touche de couleur joue un rôle important dans
la recherche d’un partenaire sexuel. Plus le bec d’un
mâle est coloré, meilleur est son système immunitaire.
En choisissant un partenaire au bec vif, les femelles
choisissent en fait un mâle en bonne santé !
LE ROUGEQUEUE NOIR
C’est un petit oiseau sombre, au bec pointu, dont la
queue rousse est animée d’un tremblement continuel,
dès qu’il est posé. Son chant est une série répétée de
notes se terminant par un bruit de froissement de
papier très caractéristique.
Le Rougequeue noir mâle se distingue facilement de
celui à front blanc, mais les deux oiseaux ont des mœurs
similaires. Ils sont en permanence en quête d’insectes.
Ceux à front blanc préfèrent les milieux arborés pour
nicher alors que les noirs apprécient immeubles et
carrières.
Espèce territoriale, le Rougequeue noir s’alimente de
petits invertébrés et de fruits. Il capture les insectes soit
en marchant au sol, soit en vol à partir d’un perchoir.
Les fruits sont généralement gobés à partir d’un vol
stationnaire à proximité de buissons.
À l’origine, cet oiseau vivait principalement dans les
régions montagneuses et s’est répandu dans toute
l’Europe, colonisant souvent des zones urbaines et
même des sites industriels.
SAFARI URBAIN 31
LA BUSE VARIABLE
La buse est un rapace de taille moyenne, assez trapu,
avec de larges ailes. Sa coloration est, comme son nom
l’indique, variable, et plus ou moins foncée, avec la face
supérieure unie.
La buse se nourrit des proies qu’elle guette du haut de
son affût. Elle se poste sur un poteau, une haie ou un
arbre et scrute le sol, attentive au moindre déplacement.
L’essentiel de son alimentation se compose de petits
rongeurs. S’ils sont en nombre insuffisant, elle peut
également s’alimenter d’autres mammifères, d’oiseaux,
de reptiles, d’amphibiens, d’insectes et de vers de terre.
En période nuptiale lors de vols planés, la buse émet
fréquemment une série de miaulements. Ces émissions
vocales deviennent plus rares en hiver. La buse variable
est sédentaire et très territoriale. Un couple établi sur un
territoire y restera toute sa vie.
LA SITTELLE
TORCHEPOT
De la taille d’un moineau, la Sittelle torchepot est une
acrobate. C’est le seul oiseau d’Europe qui circule le
long des troncs d’arbres la tête en bas. Mais alors que
cherche-t-elle ? Des insectes et des araignées cachés
sous les écorces.
De couleur bleu cendré aux parties supérieures, roux
orangé pour le dessous, la Sittelle torchepot construit
son nid dans une cavité de tronc, souvent dans une
ancienne loge de pic. Pour justifier son nom de
« Torchepot », la sittelle utilise de la boue argileuse afin
de réduire l’entrée de la cavité. L’intérieur est ensuite
garni de copeaux d’écorces et de feuilles sèches.
C’est une vraie artisane qui apprécie fortement le
vieillissement général des espaces boisés.
Autre particularité : la sittelle insère des graines de
toutes sortes dans les crevasses d’écorces, pour pouvoir
les briser plus facilement. Maintenues dans la crevasse
comme dans un étau, les dures coquilles ne peuvent
plus échapper aux coups de bec. La sittelle est très
active, elle récolte souvent bien plus qu’elle ne peut
consommer.
SAFARI URBAIN 33
LE CORBEAU FREUX
Avec son plumage noir, le Corbeau freux n’en finit pas
d’étonner les scientifiques qui découvrent, au fil des
expériences, des signes d’intelligence. Résultat : l’oiseau
semble être aussi malin que le chimpanzé.
Très sociable, le corbeau vit en colonie bruyante en
haut de grands arbres, où les nids sont bâtis les uns à
côté des autres. Il se nourrit facilement à l’aide de son
bec dénudé qui lui permet de fouiller le sol à la recherche
de nourriture. Il vit généralement en campagne, mais il
apprécie notre ville où il visite le plus souvent les jardins.
Omnivore, son alimentation varie selon les saisons et
les régions. Durant la période d’élevage des corbillats,
insectes et vers de terre sont associés à une alimentation
végétale dont la proportion augmente avec l’âge des
jeunes. En dehors de cette période, le régime est surtout
végétarien : grains de céréales en germination et fruits
divers.
LE ROUGEGORGE
FAMILIER
Dans les quartiers verdoyants de la ville, on compare
souvent Le Rougegorge au compagnon du jardinier, car
il est tout sauf farouche. En apparence, il semble doux et
paisible. En réalité, il n’y a rien de plus agressif, à l’égard
des oiseaux de son espèce, qu’un Rougegorge familier !
Toujours prêt à défendre son territoire, il gonfle son
poitrail orange pour intimider tout intrus. Si cela ne suffit
pas, le combat débute. Les batailles entre mâles durent
généralement moins d’une minute.
À l’automne, l’arrivée d’oiseaux migrateurs parmi les
sédentaires restés sur place fait monter la pression. Il
faut dire que le cœur de ce boxeur poids plume bat à
près de 1 000 pulsations à la minute ! Très commun dans
la majeure partie de l’Europe, le rougegorge se nourrit
principalement d’insectes à la belle saison, et devient
granivore l’hiver.
SAFARI URBAIN 35
L’OUETTE D’EGYPTE
Dans l’Égypte antique, l’Ouette d’Égypte était considérée
comme sacrée. Reconnaissable notamment aux taches
brun chocolat entourant ses yeux et la base du bec,
l’Ouette d’Égypte est une espèce exotique invasive qui
a une forte dynamique expansive en Alsace.
Originaire de la vallée du Nil et du sud de la Palestine,
elle a été introduite en Europe au XVIIIe siècle.
Contrairement à la grande majorité des oiseaux de nos
régions, l’Ouette d’Égypte peut se reproduire quasiment
toute l’année. La nidification a lieu au sol ou dans les
arbres.
Son arrivée en Alsace ne date que de 1971, mais
depuis, les effectifs ne cessent de progresser.
Pour faire face à son expansion, des arrêtés de
régulation de l’espèce ont été adoptés en 2011 dans le
Bas-Rhin. L’objectif est de limiter les dérangements
de cette espèce sur la faune locale, peu armée pour
se défendre contre l’intruse, car la femelle est souvent
agressive en période de reproduction.
LE FAUCON CRÉCERELLE
Le Faucon crécerelle est un petit rapace de la taille d’un pigeon.
L’espèce s’observe dans des milieux très divers : friches, terrains
Sa plasticité et sa faculté d’adaptation lui ont permis de s’installer
vagues, coupes forestières ou encore bandes herbeuses le long
jusqu’au cœur des agglomérations. En vol, la silhouette de ce
des canaux. Il chasse à l’affût, grâce à une technique spécifique :
faucon est identifiable à sa longue queue, ainsi qu’à ses ailes
le vol en « Saint-Esprit ». Il s’immobilise en plein ciel en volant sur
étroites et pointues.
place, comme suspendu à un fil, les yeux fixés sur son déjeuner.
Puis, il se laisse tomber au sol, capture sa proie, et l’emporte pour
De nature discrète, en dehors de la période de reproduction, le
la déguster en toute tranquillité. C’est aujourd’hui l’un des rares
Faucon crécerelle dispose de toute une palette de manifestations
rapaces qui niche dans la capitale européenne
vocales. La plus connue étant la série de sons clairs, qui lui aurait
valu son nom, qu’il émet souvent, mais qui lui sert généralement
d’alarme.
SAFARI URBAIN 37
LA CIGOGNE BLANCHE
Symbole fort de notre région et de notre ville, la
Cigogne blanche est réputée pour être un oiseau de
bon augure. Tout le monde connaît la célèbre légende
qui met en scène une cigogne qui apporte les bébés aux
jeunes parents.
Elle est aisément reconnaissable avec son corps blanc
et noir, son bec et ses pattes rouges. Son nid est toujours
placé dans des lieux hauts et découverts, facile d’accès :
tours, clochers, pylônes, arbres. Plusieurs nids peuvent
se côtoyer, formant une colonie.
Savez-vous qu’elle a failli disparaître de France dans les
années 1970 ? À cette époque, la cigogne a bénéficié
d’un statut d’espèce protégée et de programmes de
conservation. Aujourd’hui, l’espèce est sauvée et elle
survole au quotidien les toits de la capitale européenne.
LA FOULQUE
MACROULE
Plus grande que la poule d’eau, la Foulque macroule est
un oiseau au plumage entièrement noir, rehaussé par
un bec et un écusson frontal blanc pur. Elle a un corps
de canard avec un bec pointu, des yeux ronds et rouges,
et des pattes verdâtres.
Comparée à la poule d’eau, la foulque est plus aquatique
et préfère les lacs, les étangs ou les rivières lentes.
La raison en est limpide : en cas de trouble à l’ordre
aquatique, il est plus aisé de s’enfuir.
En dehors de la période de nidification, les foulques sont
très grégaires. Mais dès le printemps, elles défendent
leur nid avec force et détermination. Les oiseaux rivaux
se poursuivent ou se battent sur l’eau à coups de pattes.
Il arrive qu’un groupe de foulques mette en fuite un
prédateur en frappant l’eau pour l’éclabousser. En hiver,
la Foulque macroule pâture les pelouses et les étendues
herbeuses. On dirait une petite tondeuse à gazon !
SAFARI URBAIN 39
LE CYGNE TUBERCULÉ
Aussi fier que majestueux, le Cygne tuberculé est le plus
commun des cygnes européens. Visible toute l’année
dans notre agglomération, c’est aussi l’un des plus
gros oiseaux volants au monde. Il se distingue par un
tubercule cartilagineux noir, situé à la base de son bec
orangé. Lorsqu’il est sur l’eau, ce grand oiseau d’un blanc
pur, est reconnaissable grâce à son long cou gracieux
recourbé en forme de S.
C’est dès le Moyen-Âge que l’Homme l’a introduit et
domestiqué en Europe. Originaire d’Asie centrale –
Sibérie et Mongolie —, il est familier à Strasbourg sur
l’Ill, les cours d’eau et les pièces d’eau de nos parcs
urbains. Son long cou lui permet de trouver sa nourriture
au sol mais aussi sous l’eau, où il recherche des plantes
aquatiques et des invertébrés enfouis dans la vase.
Contrairement à la croyance populaire, un couple de
cygnes n’est pas uni pour la vie. Le mâle peut avoir
jusqu’à quatre partenaires. Si les cygnes sauvages
de Sibérie sont migrateurs, nos cygnes sont surtout
sédentaires.
Le système digestif du cygne (et des canards) n’est pas
adapté à l’ingestion du gluten présent dans le pain. Pour
préserver la santé de cet oiseau, privilégions son régime
herbivore !
LA TORTUE DE FLORIDE
Incroyable mais vrai, la Tortue de Floride ne vient pas
des plages de Miami mais de fermes de Louisiane. Elle
se reconnaît facilement à la rayure rouge ou jaune qu’elle
a sur les tempes. Son ventre est jaune avec des taches
noires et sa carapace vert-brun.
Dans les années 70 et 80, l’espèce a connu un véritable
phénomène de mode en Europe. Le temps a passé, la
tendance aussi, les tortues se sont échappées ou ont été
volontairement relâchées dans la nature.
Aujourd’hui, cette tortue aquatique occupe largement
les marais, les cours d’eau jusqu’au centre des villes.
Très vorace et résistante, elle est un nouveau prédateur
redoutable pour la petite faune aquatique. N’ayant pas
de prédateur la Tortue de Floride est une menace pour
l’équilibre écologique.
En France, elle prend le pas sur la Cistude d’Europe, tortue
aquatique indigène, car elle occupe la majeure partie des
places au soleil. Depuis 1997, l’importation des Tortues
de Floride est interdite dans l’Union européenne. Pour
faire face à la menace, des programmes de récupération
ont été mis en place.
SAFARI URBAIN 41
LE RAT SURMULOT
Le rat fait peur. Il est sans doute l’un des animaux le
moins apprécié. Mais savez-vous qu’il accompagne
l’Homme depuis bien longtemps ? Originaire d’Asie,
sa présence en France remonte au XVIIIe siècle.
Doté d’une intelligence et de capacités physiques et
sensorielles rares, il a su exploiter toutes les ressources
de notre monde. Et c’est dans les zones urbaines qu’on
le rencontre le plus fréquemment, notamment dans
les lieux comportant des dépôts d’ordures tels que les
décharges ou les égouts.
Omnivore, le rat peut être prédateur à l’occasion
ou prélever de la viande dans des entrepôts ou des
réserves. Mais ce sont généralement les graines et les
céréales qu’il affectionne le plus.
Pour nos villes, il est d’une grande utilité. En effet, il
contribue à éliminer les déchets et à désencombrer
les canalisations d’eaux usées. De nature craintive,
il cherche à éviter l’espèce humaine tant qu’il peut.
Persécuté lors des campagnes de dératisation, il est
aussi la proie des chouettes, des grands oiseaux de
proie, des renards, des fouines et des chiens.
LE CRAPAUD VERT
« The Voice* », c’est sans surprise le crapaud vert !
Lorsqu’il se met à pousser la chansonnette, le Crapaud
vert émet un trille délicat. Rien d’étonnant à ce
que madame fonce pour venir écouter la sérénade.
Lorsqu’elle ne trouve pas de compagnon, c’est la femelle
qui pousse un petit cri afin d’attirer les mâles.
Le Crapaud vert est certainement le plus élégant des
crapauds européens. Sa robe tachetée de vert-olive et
ses yeux à l’iris vert métallique en font craquer plus
d’une !
Aujourd’hui, l’habitat naturel de l’espèce a
considérablement régressé. Le Crapaud vert trouve
refuge dans des sites comme les carrières, les bassins,
les petites zones inondées, les fossés ou les mares.
En France, le Crapaud vert ne subsiste plus que
dans le Nord-Est. Compte tenu de la répartition
nationale de l’espèce, la responsabilité de l’Alsace est
particulièrement élevée pour sa conservation.
Il est classé sur la liste des espèces de vertébrés
protégées et menacées d’extinction en France.
* La voix
SAFARI URBAIN 43
LE RAGONDIN
Originaire d’Amérique du Sud, le Ragondin est un cousin
du castor. Importé en France au cours du XIXe siècle
pour sa fourrure de grande qualité, le Ragondin a connu
une explosion démographique dans les années 1970. De
grande taille, ce rongeur s’est installé durablement dans
notre agglomération.
Avec ses pattes palmées et sa fourrure imperméable,
le Ragondin privilégie les eaux stagnantes et les cours
d’eau lents. Il est parfaitement adapté à la vie aquatique.
Il creuse des terriers de plusieurs mètres de long dans
les berges. Entre mars et octobre, le Ragondin fait deux
à trois portées de 2 à 9 jeunes qui naissent velus et les
yeux déjà ouverts !
C’est un animal herbivore et sédentaire dont le territoire
se limite à quelques centaines de mètres carrés. Son
odorat et son ouïe sont développés, mais sa vision est
très faible. Il est quasiment myope et se laisse facilement
approcher. Alors que dans son pays d’origine, les
caïmans ou les jaguars en font leur festin, il a peu de
prédateurs chez nous.
C’est pourquoi, il présente des risques écologiques
et sanitaires. Afin d’éviter la leptospirose (maladie
infectieuse), une surpopulation de l’espèce et une
dégradation trop importante des berges, il est fortement
déconseillé de les nourrir.
SAFARI URBAIN 45
L’ÉCUREUIL ROUX
L’Écureuil roux est un animal solitaire, excepté durant la
période de reproduction. Il se distingue par sa grâce et sa
souplesse. Tout son corps est adapté aux déplacements
dans les arbres : monter, descendre, sauter de branche
en branche, un vrai acrobate !
Contrairement à la plupart des rongeurs, cet animal
arboricole vit le jour. Il est actif du lever au coucher du
soleil. Comme il est incapable de stocker une quantité
de graisse suffisante, il doit s’alimenter tout au long de
l’année et passe près de 80 % de son temps à se nourrir.
Essentiellement granivore, il se nourrit de graines de
résineux, et occasionnellement, d’œufs et d’oisillons. Il
mange aussi des noisettes et des noix, des champignons
et des baies. En automne, les fruits d’arbres sont enterrés
au hasard de ses déplacements, mais de préférence au
pied des arbres. Il redécouvrira ses réserves au cours de
l’hiver, lors de la recherche de nourriture. Assurément,
l’Écureuil roux est un rongeur prévoyant.
SAFARI URBAIN 47
LE RENARD ROUX
Reconnaissable à son museau allongé, ses oreilles
pointues et sa queue touffue, le renard est un
opportuniste. Il a su s’adapter à des milieux très
différents : champs, forêts, montagnes et villes ! Dans
notre métropole, il peut installer sa tanière dans des
massifs floraux, des cabanes à outils ou encore des caves.
Partout où la vie le mène, le renard modifie son régime
alimentaire en fonction des ressources disponibles, de
la saison mais aussi de l’accessibilité de la nourriture.
Son alimentation est très diversifiée : petits mammifères,
lombrics, fruits, baies, amphibiens, oiseaux…
La vie du renard est essentiellement nocturne et il
est courant de croiser cet animal dans la lueur de nos
phares. Sa vue est bien adaptée à la vision de nuit et son
odorat est également très performant. Quant à son ouïe,
elle est si développée qu’il peut percevoir des fréquences
très basses comme celles émises par une souris ou un
lombric à la surface du sol.
Sa grande faculté d’adaptation en fait un des carnivores
sauvages le plus largement réparti dans l’hémisphère
nord de notre planète.
SAFARI URBAIN 49
REMERCIEMENTS
Laurent GESLIN nous a révélé d’éblouissantes photographies de la faune strasbourgeoise. Pour
> BUFO – Association pour l’étude et la protection des amphibiens et des reptiles d’Alsace.
garantir une bonne compréhension du public, nous avons souhaité accompagner chaque photo d’un
Créée en 1997, BUFO est une association à but non lucratif vouée à l’étude et à la protection des
texte didactique pour présenter les différentes espèces. Grâce à la collaboration d’Odonat, d’Alsace
amphibiens et reptiles d’Alsace.
Nature, de la LPO, du GEPMA et de BUFO, il s’agissait dans cet ouvrage et sur chacun des 32 supports
http://www.bufo-alsace.org/
de l’exposition, d’associer un travail de vulgarisation scientifique au travail artistique.
> GEPMA - Groupe d’Étude et de Protection des Mammifères d’Alsace.
La Ville de Strasbourg remercie toutes les personnes qui ont apporté leur concours à la réalisation de
Créé en 1993 à l’initiative de chiroptérologues alsaciens, le GEPMA est une association a but non
cet ouvrage et en particulier le monde associatif pour avoir accepté de partager ses connaissances sur
lucratif qui a pour objet de promouvoir la connaissance et la protection des mammifères sauvages et
la faune afin d’offrir au grand public un outil en faveur de la biodiversité.
de leurs habitats en Alsace. Pour approfondir vos connaissances, participez aux conférences « Mardi
nature », proposées par le GEPMA. Elles ont lieu une fois par mois au Musée zoologique de Strasbourg.
POUR APPROFONDIR, NOUS VOUS INVITONS À CONSULTER LES ASSOCIATIONS
http://gepma.org/
NATURALISTES ALSACIENNES :
> Imago : Association d’étude et de protection des invertébrés d’Alsace.
> ODONAT Office des DOnnées NATuralistes d’Alsace.
Crée en décembre 2004, l’association IMAGO a pour objet de promouvoir la connaissance et la
(collecte, traitement et diffusion des données naturalistes)
protection des invertébrés et de leurs habitats naturels en Alsace.
Unissez-vous à l’effort du monde associatif en participant à la récolte des données faunistiques et en
http://association.imago.free.fr/
renseignant la base de données faune-alsace.org
http://www.odonat-alsace.org
> La SAE : Société Alsacienne d’Entomologie.
Association à but non lucratif pour l’étude et la protection des insectes et des autres invertébrés et
> LPO – délégation Alsace de la Ligue pour la Protection des Oiseaux.
leurs milieux.
La LPO Alsace a pour objet d’agir pour l’oiseau, la faune sauvage, la nature et l’homme, et lutter contre
http://soc.als.entomo.free.fr/
le déclin de la biodiversité, par la connaissance, la protection, l’éducation et la mobilisation.
Si vous avez des questions à poser sur la faune sauvage, n’hésitez pas à contacter le service Médiation
> La SBA : Société botanique d’Alsace.
Faune Sauvage au 03 88 04 42 12 ou par mél à l’adresse suivante : [email protected].
La Société Botanique d’Alsace, association de droit local constituée le 6 septembre 1997, a pour objet la
http://alsace.lpo.fr/
connaissance de la flore et de la végétation régionale par des sessions d’étude de terrain, des travaux
collectifs et des travaux individuels. Ses objectifs sont d’étudier la flore d’Alsace, de faire des sessions
> Alsace Nature - Fédération régionale des associations de protection de la nature et de
l’environnement.
L’association milite depuis 1965 pour la protection de la nature en Alsace, elle regroupe le savoir et les
compétences de près de 140 associations fédérées.
http://www.alsacenature.org/
d’étude sur le terrain et de publier des travaux collectifs.
LAURENT
GESLIN
LES ANIMAUX SAUVAGES DE LA VILLE S’EXPOSENT
Quels animaux sauvages vivent aujourd’hui à Strasbourg ? Avec le Safari
Urbain, partez à la découverte d’un monde méconnu, où la faune s’est
adaptée à la proximité de l’homme. Ce livre nous révèle la biodiversité
insoupçonnée de notre ville. Le photographe Laurent Geslin a parcouru
Strasbourg pendant plusieurs semaines pour y traquer la vie animale
sous toutes ses formes. Entre ciel et terre, ce passionné de la nature nous
livre ses plus belles images et nous transmet un message : la biodiversité
en ville, c’est la vie. Respectons-la, protégeons-la.
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