ETUDE DE LA PROPULSION Comment la fusée Ariane peut-elle décoller et s’éloigner de la Terre ? La deuxième loi de Newton permet de comprendre le décollage d’une fusée par propulsion. Pour un système pseudo-isolé, la quantité de mouvement du système se conserve au cours du temps : Error! = Error! avec Error! = Error! + Error! + … Partie A : Une première approche de la quantité de mouvement On considère un système composé d’un patineur de masse m = 65,3 kg et d’un gros glaçon parallélépipédique de masse m’. Le système se trouve au milieu d’une patinoire parfaitement horizontale. On négligera toutes les forces de frottements. Le patineur, initialement immobile et accroupi, tient le glaçon. A la date t = 0s, il pousse ce dernier sur la patinoire. On observe alors la chronophotographie du document 2. a) b) c) d) e) f) Rappeler le principe d’une chronophotographie. Le système est-il pseudo-isolé ? Justifier. Donner l’expression du vecteur p quantité de mouvement du système {patineur + glaçon} avant que le patineur ne pousse le glaçon. Pour une date t prise après que le patineur ait lancé le glaçon, que vaut le vecteur quantité de mouvement p1 du patineur ? En déduire l’expression du vecteur quantité de mouvement p2 du glaçon. Retrouver alors la masse m’ du glaçon. Tracer les vecteurs quantité de mouvement p et p2. Partie B : Propulsion et quantité de mouvement Proposer une expérience simple, réalisable dans la classe, permettant de modéliser le vol d’une fusée ou le déplacement d’un bolide par propulsion. Quelles analogies peut-on faire entre le vol d’une fusée et celui du ballon de baudruche ? REALISER Réaliser une expérience simple avec un ballon de baudruche permettant de modéliser le déplacement du bolide par propulsion. SIMULATION : Utilisation des logiciels Avimeca et Excel On constitue deux mobiles en fixant sur deux plaques minces des barreaux aimantés. Ils sont maintenus l’un contre l’autre sur une table soufflante horizontale ; on les lâche simultanément et ils se mettent en mouvement. Cette séquence est filmée. Les mobiles ont une masse de 392 g et de 198 g. Faire le pointage des positions successives des marques blanches pour avoir les coordonnées x 1 et x2 des deux aimants. Pour l’étalonnage, on se sert de l’aimant le plus long qui mesure 20,0 cm. A partir des graphes x1(t) et x2(t) déterminer les vitesses de l’aimant « lourd » et de l’aimant « léger » et leurs quantités de mouvement p1 et p2 des deux mobiles. ANALYSER En considérant le système formé par l’ensemble des deux mobiles, que peut-on dire de la quantité du mouvement du système ? AIDE : faire un tableau noter p1 et p2 avant lâcher et p1 et p2 après lâcher COMMUNIQUER La simulation précédente de la mise en mouvement des mobiles est une propulsion par réaction. Un mobile représente la fusée, le second les gaz éjectés. Expliquer d’un point de vue mécanique en vous appuyant sur les lois de Newton, le principe de la propulsion d’une fusée. APPLICATION: Décollage de la fusée Ariane 5 Vidéo : Une fusée comment ça marche ? CNES www.dailymotion.com/video/x32g7i • Masse : 780 t • Hauteur : 52 m • 3 moteurs activés - 2 propulseurs à poudre (PAP) - 1 moteur Vulcain Les PAP effectuent 90% de la poussée. Ils sont Largués à une altitude de 60 km d’altitude après avoir fonctionné pendant 130 s et avoir consommé chacun 237 tonnes de poudre. Le moteur Vulcain brûle 158 tonnes d’un mélange de dihydrogène et de dioxygène pendant 589 s. Consommation c des propulseurs : PAP : c = 1,82 tonnes.s-1 par PAP gaz éjectés à v = 2 800 m.s-1 Moteur Vulcain : c’ = 270 kg.s-1 gaz éjectés à v’ = 4 000 m.s-1 En simplifiant la situation, c’est à dire en supposant que le système {fusée – gaz éjectés} est pseudo isolé, on peut appliquer la conservation de la quantité de mouvement. a) Définir le système étudié et le référentiel utilisé. b) A partir des données ci-dessus, évaluer la masse totale de gaz éjectés au moment où les PAP cessent de fonctionner. c) Quelle est alors la masse de la fusée (les PAP ne sont pas encore éjectés) ? d) En utilisant la conservation de la quantité de mouvement du système {fusée – gaz éjectés}, calculer la vitesse approximative atteinte par la fusée lorsque les PAP cessent de fonctionner. Attention au fait que les gaz ne sont pas tous éjectés à la même vitesse (PAP et Vulcain) e) En analysant les actions qui s’exercent entre les composants du système {fusée – gaz éjectés}, expliquer pourquoi on nomme ce mode de propulsion : « propulsion par réaction » COMPLEMENT Dans cette partie on prendra un repère comportant un axe vertical dirigé vers le haut (Oy). L’instant t = 0 s correspond au début du décollage, le centre de gravité G de la fusée est alors confondu avec l’origine O du repère. On considère que durant les premières secondes de son mouvement, la masse et l’accélération de cette fusée sont constantes. Le champ de pesanteur est aussi considéré constant. a) En négligeant les frottements, montrer qu’au décollage l’accélération de la fusée Delta IV lancée le 4 octobre 2012 a pour valeur a = 5,9 m·s . b) En utilisant l’accélération donnée à la question précédente, montrer que la position du centre de gravité de cette fusée est donnée par y(t) = 0,5.a.t2. c) Des mesures ont montré que durant les 5 premières secondes du décollage la fusée avait parcouru une distance de 65 m. Les frottements sont-ils réellement négligeables ? Justifier. EXERCICES En balistique : La « grosse Bertha » est une très grosse pièce d’artillerie allemande utilisée lors de la Première Guerre mondiale. Elle doit son surnom à sa taille imposante et à ses 70 tonnes. Elle permettait d’envoyer un obus de mortier lourd à une distance de plus de 9 km. L’obus, de masse m = 700 kg, était propulsé à la vitesse de 400 m/s. 1. 1. 2. 3. Que se passait-il pour la grosse Bertha lors du tir de l’un de ses obus ? Quelle était alors la vitesse v’ du canon après le tir ? Que se serait-il passé sur l’on avait utilisé un canon de 10 tonnes avec les mêmes obus ? Justifier la masse imposante de la grosse Bertha. En médecine : Atchoum ! Une encyclopédie en ligne propose la définition suivante : « l’éternuement désigne l’acte effectué violemment et bruyamment par le nez et la bouche correspondant à une expulsion d’origine réflexe de l’air contenu dans les poumons ». La vitesse d’expulsion de l’air v est alors comprise entre 100 et 800 km/h ; un volume de l’ordre de V = 1,3 L d’air est expiré en Δt = 500 ms environ. 1. Déterminer après l’éternuement la composition du système fermé initialement composé de l’air dans les poumons. 2. En supposant que l’air est éjecté horizontalement, donner la norme et le sens de la quantité de mouvement de la matière éjectée pendant Δt. 3. Eternuer fait-il reculer ? Donnée : 1 L d’air pèse un tout petit plus d’un gramme.