Les Noms de D.ieu - El

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Noms de D.ieu dans le judaïsme
Privé de Noms propres, YHWH reçoit néanmoins de
nombreuses métonymies permettant à Son peuple de le
glorifier en utilisant des noms communs désignant ses
attributs et ses éminentes qualités, car « Il est
Puissant » (Elohim), Il est « bon Juge » (Adonaï), Il est
« Un et Unique » (ʾèḥād). Afin de marquer leur respect,
leur révérence, leur crainte envers YHWH les soferim,
scribes des textes sacrés, marquent une pause avant de
transcrire le verbe YHWH ou l'une des métonymies qui
lui sont attribuées, et préfèrent utiliser une autre marque
de révérence envers Lui lorsque noter le nom d'une de
ses qualités n'est pas vraiment nécessaire.
Les multiplicité de noms utilisés par les juifs pour
rapporter à YHWH métaphores, épithètes ou attributs
marquant ses éminentes qualités ont souvent été source
de dissension parmi les critiques bibliques, car certains,
ceux qui avancent une hypothèse documentaire,
pensent que cette variété est la trace soit d'un
polythéisme originel antérieur aux Patriarches et aux
Prophètes, soit de la variété des sources ayant servi à
composer la Torah, tandis que pour d'autres, ces
différentes appellations font référence aux différents
rapports de YHWH avec l'homme, au contexte dans
lequel on se réfère à Lui, aux différents aspects qu'on
veut mettre en évidence (théologie négative dans la
pensée juive).
La plupart des mots hébraïques qui glorifient YHWH
sont aussi utilisés dans le christianisme.
Le Tétragramme (YHWH)
Article détaillé : YHWH.
Le nom le plus important de D.ieu dans le judaïsme est
le Tétragramme, le nom à quatre lettres de D.ieu, YoudHeh-Waw-Heh, ‫( יהוה‬l'hébreu se lisant de droite à
gauche). Il apparaît dans le second chapitre de Genèse
(ou, selon certains, à la fin du premier en notarikon :
Yom Hashishi Vaykhoulou Hashamaïm --le sixième jour.
Furent achevés les cieux) et est habituellement rendu
par « le Seigneur ». Le judaïsme interdisant de
prononcer ce nom en dehors de l'enceinte du Temple, la
prononciation correcte du nom fut perdue - l'hébreu
n'utilisant pas de voyelles. Si certains biblistes pensent
qu'il se prononçait Yahweh, l'hébraïste Joel M. Hoffman
suggère qu'il n'eut jamais de prononciation. En effet,
certains textes antiques, notamment les Manuscrits de
Qumran, portent le Tétragramme en caractères paléohébraïques, contrastant avec le reste du texte, écrit en
caractères carrés, et on pense que, même à cette
période, on le lisait Adonaï, « Mon Seigneur ».
Il s'agit du cas le plus connu de qeri-ketiv (« lu-écrit »,
différence flagrante entre l'écrit et la prononciation),
YHWH se lisant Adonaï. Le plus souvent, les religieux
disent « le Nom » (haShem) pour éviter de prononcer ce
qui selon eux est interdit : « le nom de Dieu ».
YHWH contenant les lettres de WeHaYaH, HoWeH,
YHYeH (le Waw et le Yod étant interchangeables) : Il fut,
Il est, Il sera. En un mot, l'Éternel Selon une autre
tradition, YHWH serait la troisième personne de la forme
"imparfaite" du singulier du verbe "être" — YHWH
signifierait donc "Dieu est", "Dieu sera", ou peut-être
"Dieu est", au sens de vit. Cette tradition s'accorde avec
le fait que, dans le verset Ex. 3:14, D.ieu parle, Se
référant à Lui-même à la première personne - "Je Suis".
Le Tétragramme signifierait alors "Lui qui Est par Luimême", ou simplement "Lui qui Est (Vit)", le principe
d'existence étant étranger à la pensée juive classique.
YHWH serait donc l'expression de la conception
hébraïque du monothéisme : D.ieu Est par Lui-même,
Créateur incréé dont l'Existence (ou l'Essence) ne
dépend de rien ni personne d'autre, et sa réponse à
Moïse, Je suis Celui que Je suis (Ehye asher Ehye)
serait la définition de Dieu par Lui-même.
Une
hypothèse, savante et non traditionnelle, est rapportée
par Martin Buber dans son Moïse : YHWH serait une
emphase de la troisième personne du singulier, Hou en
Hébreu -- "Ô Lui", Ya Hou, le Wah (Ya HouWah) étant
une emphase de majesté.
L'idée de vie a été liée au Tétragramme depuis le Haut
Moyen Âge. D.ieu est présenté comme le "D.ieu Vivant",
ce qui ne signifie pas qu'"Il vit comme nous", mais qu'Il
Est non-mort, par opposition aux divinités païennes,
sans vie et inanimées D.ieu, sous Son Nom en quatre
lettres, est présenté dans la Bible elle-même comme la
source et l'auteur de la vie.1
Verbaliser le Tétragramme
Le Tétragramme en Phénicien (1100 AEC - 300 EC),
Araméen (1000 AEC vers le début de l'EC) et en écriture
hébraïque moderne (carrée).
L'interdiction de blasphémer, c'est-à-dire de prononcer
Son Nom en vain, crime passible de la peine capitale
dans la loi Juive, ne se rapporte qu'au Tétragramme
(traité Soferim iv.; cf. Sanh. 66a).
Tous les courants
actuels du judaïsme enseignent que le Tétragramme,
Nom de D.ieu en quatre lettres, ne peut être
prononcé que par le Grand Prêtre dans le Temple.
Selon une tradition, celui-ci ne le prononçait
généralement qu'à Yom Kippour, et l'orchestre liturgique
jouait plus fort à ce moment, de façon à ce que le Grand
Prêtre ne soit pas entendu. Le Temple de Jérusalem
ayant été détruit, ce Nom n'est jamais prononcé par les
Juifs lors de rituels religieux, ni lors de conversations
privées. Certains Juifs réformés le prononcent parfois, à
titre éducatif uniquement, et avec grand respect.
Dans la
prière, le Tétragramme est remplacé par Adonaï, et
dans la conversation courante par Hashem.
Certains passages bibliques, comme Ruth 2:4, tendent
tout de même à indiquer que, fut un temps où ce Nom
était d'usage courant. De même, le fait que beaucoup de
noms hébraïques comportent une partie des lettres du
Tétragramme, mais pas toutes, sauf Yehouda
(YHWDH), suggère que les gens connaissaient la
verbalisation du Tétragramme, afin de pouvoir établir la
connexion avec ces noms.
Dans les traductions de la Bible, le Tétragramme est
remplacé par "le SEIGNEUR", parfois Jéhovah.
On pense également que Sabbataï Tsevi recruta ses
premiers disciples en leur "révélant" la verbalisation du
Tétragramme.
Hashem/Hadavar
La Loi juive, se basant sur une sentence talmudique
(Pirke Avot 1:1), établit des "haies" autour de la Torah,
c'est-à-dire des règles secondaires afin d'éloigner le
risque
de
transgresser
les
règles
primaires.
C'est
pourquoi le terme Adonaï lui-même n'est employé qu'au
cours de la prière. Lors des conversations, on se
référera à Lui comme HaShem, 'Le Nom (voir Lévitique
24:11)
ou
Schem-hamephorash,
le
Nom
dévoilé.
Beaucoup de Juifs pratiquants poussent le
scrupule à étendre cette interdiction à la plupart des
Noms listés ci-dessous, et certains les assortissent d'un
k (kel pour El, elokim pour Elohim, ...) en dehors de
l'usage religieux. Cet usage est toutefois vivement
critiqué par certaines autorités rabbiniques, surtout
sépharades, comme le Rav Messas zatsa"l, qui
rapprochent ces kel de lekalkel ("détruire", en Hébreu).
C'est dans le même esprit que beaucoup de Juifs
préféreront écrire D.ieu, D-ieu, D'ieu ou D.eu que "Dieu"
car, bien que cette traduction n'ait rien de sacré à
première vue, elle se réfère à Lui, et acquiert une valeur
par là même. Là aussi, cette pratique n'est pas au goût
de tout le monde, et le Rav Shlomo Ganzfried
(ashkénaze), estime qu'aucun des Noms de D.ieu ne
devrait être effacé, tronqué ou déformé, même en
traduction.
Hadavar (Hébreu: ‫)הדבר‬, signifiant "la Parole" (le "verbe")
ou "l'occurrence qu'on ne peut décrire.
Adonaï
Adonaï (Hébreu : ‫)אֲדֹנָי‬, Mon/Mes Seigneur, est la forme
"plurielle" de "Seigneur", bien que syntacticalement
singulier (cf. le pluriel d'Elohim).
La forme singulière,
Adoni ("mon seigneur"), n'est jamais utilisée dans la
Bible pour se référer à D.ieu. Elle était par contre en
usage chez les Phéniciens pour leur dieu Tammouz, et
est à l'origine du nom grec d'Adonis. Les Juifs n'utilisent
le singulier que pour se référer à une personne éminente
(cf. monseigneur) ou, en hébreu moderne, comme
équivalent de monsieur (On peut y voir une évolution
analogue au français).
Pour les critiques, Adonaï et d'autres Noms pourraient
être écrits au pluriel afin de mettre en exergue que ce
D.ieu Un "englobe" toutes les divinités qu'auraient
adorées les ancêtres des Israélites ainsi que les
peuplades avoisinantes. C'est un raisonnement
analogue mais d'origine et à finalité différentes que
tenait le Rav Léon Ashkénasi za"l lorsqu'il parle de Luiles dieux, Lui qui représente toutes les divinités que les
hommes auraient pu imaginer, mais dont les Israélites
ne se sont jamais détournés, cf. le dialogue d'Abraham
avec Melchisédek.
La prononciation du Tétragramme étant interdite depuis
que le Temple a été détruit, les Juifs s'adressent à Lui
par Adonaï dans leurs prières, et dans la vie de tous les
jours, HaShem (Le Nom). Lorsque les Massorètes
ajoutèrent la ponctuation (nikkoud) au texte de la Bible
hébraïque au Ier siècle EC, ils donnèrent au
Tétragramme les voyelles d'Adonaï, afin de rappeler au
lecteur qu'il faut le lire Adonaï (ce procédé est appelé
keri-ketiv). Les traducteurs sépharades de la Bible de
Ferrare vont encore plus loin, en substituant un simple
A. à Adonaï.
Ehyeh Asher Ehyeh
Ehyeh Asher Ehyeh (Hébreu: ‫ )אהיה אשר אהיה‬: telle est la
réponse que fait Dieu à Moïse, lorsque celui-ci lui
demande quel est Son Nom, celui qu'il devra donner aux
enfants d'Israël qui ne manqueront pas de le lui
demander (Exode 3:14 ).
Ehyeh est la première personne singulier de la forme
imparfaite, aussi appelée la forme inaccomplie (à ne pas
confondre avec la forme accomplie Haya, utilisée en
hébreu moderne pour rendre le passé et notamment
l'imparfait). Ehyeh dénote de la puissance divine en
cours de réalisation, dans le présent et le futur immédiat,
c'est-à-dire comme advenir.
Certaines autorités
l'interprètent comme "Je Serai celui qui Sera (près de
Son peuple)" ou "Je Serai car Je Serai", en se basant
sur le verset voisin (Ex. 3:12) "Je Serai [ehyeh] avec toi",
auquel ferait référence le second ehyeh.
D'autres
pensent que cette phrase entière forme un seul Nom. Le
Targoum Onkelos et le Talmud (Baba Batra 73a)
retranscrivent cette phrase sans la traduire. C'est sur
cette base que la traduction la plus communément
acceptée est "Je Suis qui Je Suis". Une interprétation
fréquente est aussi "Je serai qui Je serai", mais on
pourrait tout aussi bien la traduire par "J'adviens tel que
J'adviens."
Le Tétragramme lui-même pourrait dériver de cette
racine verbale.
El
Article détaillé : El (d.ieu).
Le mot El apparaît dans d'autres idiomes sémitiques du
Nord-Ouest comme le Phénicien et l'Araméen. En
Akkadien, ilu est le nom commun pour "dieu". On en
trouve également trace en ancien "Arabéen" du Sud (un
groupe de langues afro-asiatiques anciennement parlé
dans le sud de la péninsule arabique, distinct de l'Arabe
classique) et en Guèze, où, comme en Hébreu, il peut
servir comme élément dans les noms propres.
Dans les textes sémitiques du Nord-Ouest, il apparaît
souvent comme le nom d'un dieu bien particularisé,
peut-être à la tête du panthéon, et parfois
spécifiquement désigné comme le dieu créateur du
monde. Toutefois, ce El de Canaan n'est pas celui
d'Abraham qui, arrivant en un lieu nommé Bet El, édifie
un autel à l'Éternel (Gen. 12:8).
Dans le Tanakh, El (Hébreu: ‫ )אל‬est utilisé tant au
singulier qu'au pluriel, tant pour le D.ieu d'Israël que pour
les idoles et autres dieux, encore que le Ramban
explique que le elim de "Qui est comme toi parmi les
elim, YHVH ?" ne désigne pas les idoles mais les anges
dont le nom termine par El, comme Gabriel ("D.ieu est
ma force"), Michaël ("Qui est comme D.ieu"), Raphaël
("D.ieu a guéri"), Joël ("YoHWH est Elohim", Daniel
("D.ieu est mon Juge"), etc.
Cependant, en tant que
Nom divin, il apparaît principalement dans les passages
poétiques et prophétiques, mais rarement en prose et,
lorsque c'est le cas, avec une épithète (ex : un D.ieu
jaloux) qui pourrait laisser à penser qu'El est utilisé
comme nom commun.
Autres exemples : El `Elyon
("D.ieu Très-Haut"), El Shaddaï ("D.ieu Tout-puissant"),
El `Olam ("Dieu éternel"), El 'Haï ("Dieu Vivant"), El Ro'i
("D.ieu Voyant"), El Elohe Israel ("D.ieu, l'Elohim
d'Israël"), El Guibor ("D.ieu le Fort").
Ce Nom est
également plus volontiers utilisé pour rendre mon D.ieu
qu'Elohim : Eli est bien plus commun qu'Elohaï.
Elohim (et Eloha)
Article détaillé : Elohim.
Elohim (Hébreu : ‫ )אלהים‬est le Nom le plus couramment
utilisé de D.ieu dans la Bible hébraïque, et le premier à y
apparaître (Gen. 1:1). Contrairement aux autres noms
mentionnés dans cet article, il est aussi utilisé pour
désigner les divinités des autres religions (ex : Exode
9:1, Exode 12:12, Exode 20:3).
En dépit du -im, terminaison habituelle de nombreux
pluriels en hébreu, le mot Elohim, lorsqu'il se réfère au
D.ieu d'Israël, est grammaticalement singulier, le verbe
qui le suit l'étant aussi. Les critiques y voient une preuve
d'un polythéisme originel, ne manquant pas de
souligner, par exemple, que le verset Gen. 1:25 porte le
pluriel, comme le verset Ex. 20:2, qui parle des elohim
des nations. Joël M. Hoffman suggère qu'‫ אלהים‬dérive
d'‫אלים‬, "elim" (dieux), avec un heh inséré à
dessein.1
Toutefois, l'hébreu admet l'existence de mots
exclusivement pluriels (de forme), comme Behemoth ou,
en hébreu moderne, be'alim ("propriétaire"), qui se
conjuguent au singulier malgré leur apparence.
Pour les savants juifs et chrétiens, ce pluriel apparent
n'a jamais posé problème : à propos du fameux verset
Gen. 1:25, un midrash rapporté par Rachi met en scène
Moïse attirant l'attention de D.ieu sur le fait que les
adversaires du monothéisme pourraient en tirer quelque
argument. "Écris!, lui est-il répondu, ceux qui veulent
errer erreront".
▪ Beaucoup y voient non pas un "Nom", mais un attribut
(l'Elohim, le Tétragramme qui Est Elohim). Le
Ramban rapporte une tradition expliquant Elohim
comme El hem, "Puissance d'eux", c'est-à-dire
Puissance de tout et tous, sur tout et tous ou,
simplement, le Tout-puissant.
▪ D'autres interprètent le -im comme l'expression de la
majesté (pluralis majestatis) ou de l'excellence
(pluralis excellentiae), marque de grandeur et de
dignité. Cf. l'usage similaire du pluriel pour ba'al
(maître) et adon (seigneur). C'est pour cette raison
que certains théologiens du christianisme citent
l'apparente pluralité d'"elohim" comme preuve de la
doctrine trinitaire. Cette position traditionnelle a été
révisée par les exégètes chrétiens modernes, qui
considèrent cette interprétation comme fallacieuse :
pour eux, l'usage du pluriel de majesté n'est venu
que bien plus tard. Selon Richard Toporoski, une
autorité en matière de classiques, il apparaît pour la
première fois sous Dioclétien (284-305 EC)².
Gesenius écrit dans sa Grammaire hébraïque ³
que : Les grammairiens Juifs appellent ces pluriels
… plur. virium ou virtutum; les grammairiens plus
tardifs les nomment plur. excellentiae, magnitudinis,
ou plur. maiestaticus. Ce nom a été suggéré par le
Nous utilisé par les rois parlant d'eux-mêmes. (cf. 1
Macc. 10:19 et 1 Macc. 11:31); et le pluriel utilisé
par D.ieu dans Gen. 1:26 et Gen. 11;7; Is. 6:8 a
également été incorrectement interprété de la sorte.
Il est cependant soit communicatif (incluant les
anges présents, ce qui est le cas d'Isaïe 6:8 et Gen.
3:22), soit, selon d'autres, une indication de la
plénitude de force et pouvoir implicite.
La meilleure
explication
est
celle
d'un
pluriel
d'autodéliberation.
L'utilisation d'un pluriel comme marque
de respect est assez étrangère à l'hébreu.
▪ La forme plurielle -im peut également être comrpise
comme une dénotation d'abstraction, cf. en hébreu
hayim ("vie") ou betoulim ("virginité", mais peut
aussi se comprendre comme signes de virginité).
Dans ce sens, Elohim signifie "divinité" ou "déité".
Le
mot
hayim
est
assez
similairement,
syntacticalement singulier lorsqu'il est utilisé comme
nom, mais syntacticalement pluriel sinon.
La forme Eloah (‫אלוה‬, qui peut sembler être la forme
singulière d'"Elohim") est beaucoup plus rare, utilisée
dans des œuvres poétiques et prosaïques beaucoup
plus tardives (41 occurrences dans le Livre de Job).
Le
terme Eloha est utilisé en six endroits pour désigner des
divinités étrangères (ex : 2 Chr. 32:15 et Daniel 11:3738). Il y désigne une divinité locale
. C'est sur cette base
que certains pensent qu'"Eloha" est la forme non pas
singulière, mais particulière d'"Elohim" : on peut dire de
Lui qu'Il fut l'Eloha d'Abraham, l'Eloha d'Isaac, l'Eloha de
Jacob à une époque où ils étaient les seuls à le penser,
mais dès l'instant où une communauté comprend l'idée
de Son existence, le terme d'Eloha devient impropre, car
"si mon D.ieu est effectivement mon D.ieu, Il ne pourrait
être le D.ieu de quelqu'un d'autre"
On retrouve
l'équivalent d'"Eloha" en Arabe (Ilah, singulier - "un
dieu", opposé à Allah - "le D.ieu") et en Araméen
(Elaha).
La racine d'"Elohim" et "Eloha" est inconnue.
Selon les
Sages juifs (cf. supra), ils dérivent de El, "puissance", ce
qui expliquerait son emploi dans Ex. 21:6 pour désigner
des "juges et hommes puissants", et l'obscur chapitre 6
de Genèse, où il est question de "fils d'Elohim" : anges,
ou "simples" fils de puissants ?
Une autre hypothèse les
fait provenir d'un verbe apparenté à l'arabe alih (être
égaré, effrayé, chercher refuge contre la peur) -- Eloah
et Elohim signifieraient alors "Lui qui inspire la crainte et
la révérence" ou "Lui en Qui l'on trouve refuge contre la
peur."
1
Hoffman Joel M., 2004. In the Beginning: A Short
History
of
the
Hebrew
Language
NYU
Press.
²R.Traduction à partir de Toporoski, "What was
the origin of the royal "we" and why is it no longer
used?", (Times of London, May 29, 2002. Ed. F1, p.
32)
³Traduction à partir de Gesenius' Hebrew Grammar
(A. E. Cowley, ed., Oxford, 1976, p.398)
`Elyon
Article détaillé : Elyon.
Le nom `Elyon (Hébreu: ‫ )עליון‬est utilisé avec El, YHWH
ou Elohim, rarement seul (Is. 14:14). Il est lui aussi
utilisé dans les passages poétiques datant de la
composition finale de la Bible. Le terme est toujours
utilisé en Hébreu moderne, et signifie "suprême", cf.
"cour suprême".
Étymologiquement, le terme provient de
‫על‬, "sur", "au-dessus de" -- ‫ עליון‬en est la forme
superlative, le Très-haut, le Plus-haut.
Les Phéniciens utilisaient un nom assez similaire pour
Dieu, rendu en Grec par Έλιον. Il est également
apparenté à l'Arabe `Aliyy.
Maqom [modifier]
Maqom — littéralement, "le Lieu", cf. "Le monde est Son
lieu" -- l'Omniprésent. Concept fort utilisé dans la notion
de Tzimtzoum
Shaddaï [modifier]
Le nom Shaddaï (Hébreu: ‫)שַׁדַּי‬, qui apparaît aussi bien
en combinaison avec "El " qu'indépendamment de lui,
est utilisé comme Nom divin, particulièrement dans le
Livre de Job.
Selon Ex. 6:2-3, c'est le Nom sous lequel
D.ieu était connu d'Abraham, Isaac, et Jacob. Dans la
Septante et d'autres anciennes traductions, il est rendu
par "Tout-puissant", et c'est sous ces termes qu'il
apparaît dans la traduction de Louis Segond Ex. 6:2-3.
Une racine du mot pourrait être "shadad" (‫)שדד‬, signifie
"maîtriser, écraser, détruire", ce qui donnerait à Shaddaï
la signification de "destructeur", l'un des aspects de Dieu
(à comparer avec "Shiva", le dieu « destructeur » dans la
trinité hindoue, "créateur, préservateur, destructeur").
Selon une autre théorie, 'Shaddaï' est issu de la racine
sémitique dont dérive aussi, en Akkadien, les termes
shadû, 'montagne' et shaddā`û ou shaddû`a,
'montagnard'. Cette théorie, popularisée par le grand
archéologue biblique William F. Albright, fut fortement
mise en doute lorsqu'il fut noté que le renforcement du d
n'est pas documenté avant la période néo-assyrienne.
Toutefois, le renforcement en Hébreu (marqué par le
daguesh) pourrait lui aussi être secondaire, puisque la
Torah ne fut "ponctuée" qu'au Ier siècle de l'ère
commune.
Selon cette théorie, D.ieu habite une
montagne mythique sainte. Or, le concept d'un dieu
"montagnard" était loin d'être inconnu dans le Proche
Orient antique (cf. El), ni même dans l'Antiquité (cf.
l'Olympe, le Parnasse, etc.). Éphrem, auteur chrétien,
donc bien ultérieur, place lui aussi le jardin d'Éden au
sommet d'une montagne inaccessible. Le Sanat Kumara
des Théosophes
inaccessible.
règne
sur
une
cité-royaume
W.F. Albright proposa une hypothèse alternative, liant
shaddaï à shadayim (les seins). Shaddaï serait alors lié
à la fertilité de D.ieu et Sa bénédiction sur les animaux
aquatiques et volatiles, puis les hommes. En effet,
Shaddaï apparaît souvent dans un contexte de fécondité
et de fructification, (et aussi : avoir en suffisance, il suffit,
je suis celui qui suffit, n'ayez pas d'autre D.ieu, Je
suffis...) :
▪ Gen. 28:3 : Qu'El Shaddaï te bénisse, te rende fécond
et te multiplie, afin que tu deviennes une multitude
de peuples!
▪ Gen 35:11 : Je suis El Shaddaï : Sois fécond, et
multiplie
▪ Gen 49:25 : C'est l'œuvre d'El Shaddaï qui te bénira
des bénédictions des cieux en haut, des
bénédictions des eaux en bas, des bénédictions des
mamelles [shadayim] et du sein maternel [racham].
Shaddaï fut aussi une cité amorite de l'ère du Bronze
tardif, située sur les rives de l'Euphrate, en Syrie du
Nord. Le site de ces vestiges porte le nom de Tell ethThadyen. "Thadyen" est donc la formulation arabe
moderne de l'ancien terme ouest-sémitique Shaddaï.
Il a
donc été conjecturé qu'El Shaddaï aurait "simplement"
été le El de la cité de Shaddaï, associé dans la tradition
à Abraham. Ce serait l'inclusion ultérieure de la "geste
d'Abraham" dans la Bible hébraïque qui y aurait amené
ce nom du nord. (Voir Hypothèse documentaire)
Selon le Talmud (Haguiga, 14b)Shaddaï signifie "qui dit
à Son monde assez!" (sheamar le'olamo daï).
Une
interprétation midrashique en fait un acrostiche :
SHomer Dlatot Israel (Celui qui garde les Portes
d'Israël). C'est pourquoi ce Nom est gravé sur les
mezuzot, boîtiers comportant un parchemin avec un
fragment du texte biblique, placés sur les linteaux des
portes (excepté les lieux d'hygiène, comme la salle de
bain ou les toilettes).
Shalom
Article détaillé : Shalom.
On traduit généralement Shalom par paix (Hébreu: ‫)שלום‬.
Bien que juste, le terme choisi est un peu limitatif. En
réalité, ce mot, apparenté à shalem (‫שלם‬, plein),
représente l'état atteint dans la plénitude, tel que
rapporté par Isaïe : "Il forme la lumière, crée la ténèbre,
et fait la shalom". Il concilie les extrêmes et les opposés,
qui vivent en bonne entente de Son fait.
C'est le Talmud (Shab. 10b) qui dit que "le Nom de D.ieu
est 'Shalom'", en se basant sur Jug. 6:23. En
conséquence, il est interdit, pour cause d'inconvenance,
de saluer quelqu'un par shalom (qui est utilisé pour dire
"bonjour" ou "au revoir", en Hébreu moderne comme en
Hébreu biblique) en des lieux impurs, comme une salle
de bain ou des latrines.
Si Shalom n'est pas tellement répandu comme prénom,
il n'en va pas de même de Sh'lomo (‫מהשל‬, Salomon),
littéralement Sa paix, faisant référence au D.ieu de
Shalom.
Shekhinah
Article détaillé : Shekhinah.
La Shekhinah (Hébreu: ‫שכינה‬, "La Présente", "La
Résidente") est la "présence" ou manifestation de D.ieu
"descendue" au sein de l'humanité. Ce terme, qui
n'apparaît pas dans le Tanakh, fut utilisé par les
rabbanim pour parler de la présence de D.ieu ressentie
dans le Tabernacle ou au sein du peuple d'Israël.
Des
Noms principaux de D.ieu, c'est le seul qui soit féminin
dans la grammaire hébraïque.
Yah [modifier]
Article détaillé : Yah.
Le nom Yah (YH) est composé des deux premières
lettres du Tétragramme. Selon certains, il s'agit d'une
abréviation, selon d'autres d'une forme primitive du
Tétragramme. C'est en tout cas ce Nom qui est employé
dans Alléluia (Hallelou Yah, Rendez louange à Yah).
Les religions rastafari et African Hebrew Israelites of
Jerusalem, deux religions nationalistes noires originaire
du continent américain, utilisent toutes deux le terme
pour désigner D.ieu, la première sous la graphie latine
Jah, la seconde sous la graphie Yah.
YHWH Tzevaot (Cébaoth)
Les
Noms
YHWH
et
Elohim
s'accompagnent
fréquemment du mot tzevaot ("armées", Hébreu: ‫ )צבאות‬:
YHWH Elohei Tzevaot ("YHWH, D.ieu des armées"),
Elohei Tzevaot ("Dieu des armées"), Adonaï YHWH
Tzevaot ("Seigneur YHWH des armées") ou, le plus
souvent, YHWH Tzevaot ("YHVH des armées"). La
translittération habituelle est Sabaoth en Latin, Cébaoth
en Français.
Ce Nom n'apparaît pas dans la Torah, ni dans Josué, ni
dans Juges, mais il est souvent utilisé dans les livres
prophétiques.
Le sens premier de tzevaot se trouve dans
1 Sam. 17:45, où il est interpété comme "le D.ieu des
armées d'Israël". Le mot tzevaot isolé signifie toujours
"armées" ou "groupes" [d'hommes armés] (voir Ex. 6:26,
Ex. 7:4, Ex. 12:41), alors que le singulier désigne
souvent la multitude céleste (ou terrestre), cf Gen 2:4 :
'les cieux et la terre, et toutes leurs armées/multitudes.
C'est donc au sens second qu'El Tzevaot a désigné
Dieu comme le Maître des armées célestes (les anges),
etc.
La translittération latine Sabaoth, ainsi que les grands
motifs dorés de vigne sur les portes du temple construit
par Hérode, induisit les Romains à identifier Sabaoth
avec le dieu du vin Sabazios.
On retrouve également le
nom Sabaoth associé à un demi-dieu dans les textes
gnostiques du Texte de Nag Hammadi Text - Sabaoth le
fils de Yaltabaoth.
Ces deux identifications, portant sur
Sabaoth et non Tzevaot sont donc accidentelles et sans
rapport avec ce Nom.
Autres Noms, formules ou dénominations de D.ieu
Il s'agit soit d'usages moins fréquents, soit de Noms peu
mentionnés dans la Torah, soit encore de métonymies.
▪ Abir — "Puissant".
▪ Adon Olam, Ribon Olam ou Ribbono shel Olam—
"Maître du monde".
▪ Boreh — "[le] Créateur".
▪ Avinou Malkeinou — "Notre Père notre Roi".
▪ Melekh ha-Melakhim — "Le Roi des rois".
▪ Ehiyeh sh'Ehiyeh — "Je Suis ce que Je Suis": une
forme hébraïque moderne de "Ehyeh asher Ehyeh".
▪ Elohei Avraham, Elohei Yitzchak ve Elohei Ya`aqov —
"D.ieu d'Abraham, D.ieu d'Isaac, D.ieu de Jacob".
▪ Magen Avraham — "Protecteur d'Abraham".
▪ El haGuibor — "D.ieu le Puissant".
▪ Emet — "Vérité".
▪ E'in Sof — "Infini", plutôt utilisé par la Kabbale.
▪ Ro'è Israël — "Berger d'Israël".
cf. * YHWH-Ra-ah — "Le Seigneur mon Berger"
(Psaumes 23:1)
▪ HaKaddosh, Baroukh Hou — "Le Saint, béni soit-Il".
▪ Kaddosh Israël — "Saint d'Israël"..
▪ YHWH-Yireh — "D.ieu pourvoira" (Genèse 22:13, 14).
▪ YHWH-Rapha — "D.ieu guérisseur" (Exode 15:26).
▪ YHWH-Niss'i — "D.ieu ma/notre bannière" (Exode
17:8-15).
▪ YHWH-Shalom — "D.ieu [est] Paix" (Juges 6:24).
▪ YHWH-Tsidkenou — "Seigneur-notre Justice" (Jérémie
23:6).
▪ YHWH-Shama — "D.ieu [Est] là" (Ezéchiel 48:35).
▪ Tzour Israël — "Roc d'Israël".
Les miracles des Noms divins [modifier]
Il est écrit dans la Haggada (le livre traditionnellement lu
à Pessa'h) que les Noms divins pouvaient être utilisés
pour faire des miracles, si l'on connaît la combinaison.3
Usage dans la Kabbale
Le système cosmologique de la Kabbale explique la
signification et l'importance des Noms. L'un des plus
importants est celui de Ein Sof ‫"( סוף אין‬Sans fin"), qui est
au-dessus des Sefirot.
Le Nom à 42 lettres comporte les Noms combinés de
‫ יהוה‬,‫ אדוני‬,‫ הויה‬et ‫אהיה‬.
Le Nom à 45 lettres a une valeur équivalente au
Tétragramme dont la valeur numérique est de 45 (‫א"ה ד"יו‬
‫)א"ה ו"ו‬.
Le Nom à 72 lettres est basé sur trois versets d'Exode
(Ex. 14:19-21), qui commencent par "Vayissa,"
"Vayavo," "Vayet," respectivement. Chacun de ces
versets comporte 72 lettres, et lorsqu'ils sont combinés,
ils forment 72 Noms.
Le Sefer Yetzira explique que la création du monde fut
réalisée par manipulation des quatre lettres formant le
Tétragramme.
Lois sur l'écriture des Noms divins
Selon la tradition juive, le caractère sacré des Noms
divins doit être reconnu par le sofer, le scribe
professionnel qui retranscrit les Écritures et les
fragments insérés dans les tefillin et les mezouzot. Avant
d'écrire l'un des Noms, il se prépare mentalement à les
sanctifier. Une fois la transcription commencée, il ne
s'interrompt pas, même pour saluer un roi. S'il commet
une erreur, il ne peut effacer le Nom, mais doit l'entourer
d'une ligne signifiant que le travail est annulé, et placer
la page entière dans une gueniza (endroit où l'on place
les Textes sacrés devenus p'soulim, impropres à
l'usage). Une nouvelle page est commencée.
La tradition des sept Noms divins
Tous les Noms ne nécessitent pas ces soins. Selon la
tradition, il y en a sept : El, Elohim, Adonaï, YHWH,
Ehyeh Asher Ehyeh, Shaddaï et Tzevaot.
Cependant, Rabbi Yosse considérait Tzevaot comme un
nom commun (Soferim 4:1; Yer. R. H. 1:1; Av. R. N. 34),
et Rabbi Ishmaël estimait que même Elohim était un
nom commun (Sanh. 66a).
Tous les autres Noms,
comme 'Miséricordieux', 'Gracieux', etc. représentent
seulement des attributs, également communs aux êtres
humains (Sheb. 35a).
Beaucoup de Juifs n'écrivent jamais le Nom de D.ieu sur
papier, ni ne le prononcent, afin d'éviter de le profaner.
Ils disent "Hashem", "Lui", ou simplement "D.ieu". En
Israël, Elohim, dont "D.ieu" est la "traduction consacrée",
se prononce informellement, mais en diaspora, le terme
D.ieu existant, on préfère prononcer Elokim si on ne prie
pas.
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