La protection sociale pour une croissance économique

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ASSEMBLE GENERALE ORDINAIRE DE L’UCESA
LES 18, 19 ET 20 FEVRIER 2014 AU KING FAHD PALACE HOTEL DE DAKAR
NOTE DE CONCEPT
« La protection sociale pour une croissance
économique inclusive en Afrique »
1. Enjeux et défis de la protection sociale en Afrique
La sécurité est l’un des besoins primordiaux de l’être humain. Il s’agit aussi d’un droit
fondamental, garanti par l’article 22 de la Déclaration Universelle des droits de l'homme
et défendu par les Nations Unies, notamment à travers les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD).
La protection sociale, dimension importante de la sécurité, peut être définie comme
étant « l’ensemble des mesures publiques et privées que la société met en œuvre à
l’intention de ses membres ». Il s’agit en fait d’un accompagnement destiné à aider les
individus à surmonter les aléas des risques sociaux tels que les difficultés économiques
(chômage, maladie, vieillesse, etc.), mais aussi à réduire leur vulnérabilité, tout ceci dans
l’optique d’atteindre davantage d’équité sociale.
Cette protection tridimensionnelle offerte par l’Etat et les collectivités territoriales, les
cotisations patronales et salariales, ou les organismes privés, se décline respectivement
en assistance (ou sécurité sociale), en solidarité professionnelle et en protection
complémentaire. Elle couvre principalement la santé, la vieillesse, la famille, l’emploi, la
pauvreté, l’exclusion sociale et le développement durable.
Les données tendent de plus en plus à prouver que la protection sociale a des impacts
positifs sur les ménages et les individus :
-
elle contribue à l’augmentation de la productivité et à l’obtention d’une
croissance inclusive efficiente, constituant ainsi un moyen de lutte contre la
pauvreté chronique ;
elle favorise la cohésion sociale et permet de réduire les inégalités ;
elle permet aux Etats de renforcer le dispositif de gestion et de prévention des
crises et catastrophes.
Mieux, il semble que la protection sociale soit non seulement à même de réduire de
façon très significative la pauvreté extrême dans un pays, mais aussi de le faire à
moindre coût. En attestent les exemples de pays du Sud, tels que le Mexique et l’Afrique
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du Sud, ou encore le Brésil durement touché par la crise, mais qui a pu remonter la pente
par les transferts de fonds de la migration.
C’est convaincu de ces avantages, qu’un grand nombre de pays africains a pris des
mesures visant à instaurer un système de protection sociale. A ce jour, des progrès
remarquables ont été constatés grâce à des évaluations de programmes concernant les
transferts de fonds, les travaux publics et les régimes non contributifs de pension de
vieillesse.
Ce processus est toutefois confronté à des difficultés de financement qui limitent la
durée de vie des programmes sociaux et tandis que la demande en protection sociale
augmente, la dépense et la couverture demeurent globalement faibles. De même,
s’agissant de la sécurité sociale, celle-ci ne concerne en général que les travailleurs
salariés qui constituent une petite fraction de la population active. En outre, rares sont
les pays africains à avoir ratifié la Convention de l’Organisation Internationale du Travail
(OIT) fixant une norme minimale.
Pourtant, les travailleurs du secteur informel sont les plus vulnérables aux risques
sociaux et économiques. Aussi, le secteur agricole qui regroupe une grande partie des
travailleurs ne peut-il être négligé.
Quid de la problématique de l’exclusion des populations les plus vulnérables au
processus de création de la richesse ? En effet, celles-ci ont un plus faible accès aux
ressources, à l’exercice du pouvoir, sont moins impliqués dans la répartition des
richesses et ont plus de difficultés à assurer leur autosubsistance. Or, l’atteinte du
développement de l’Afrique requiert la participation de toutes ses forces vives.
Sont identifiés comme groupes vulnérables les personnes dont l’âge, le sexe, l’origine
ethnique, la localisation, la condition sociale, etc. constitue un risque majeur dans un
contexte précaire (conflit, catastrophes naturelles, tensions sociales, etc.). Il s’agit plus
spécifiquement des enfants en situation difficile, des personnes âgées, des veufs et des
veuves ayant un enfant à charge, des filles-mères, des personnes handicapées ou à
mobilité réduite, des chômeurs et autres sans-emploi, des personnes déplacées, des
mutilés de guerre, des peuples autochtones et autres minorités.
2. Une croissance inclusive pour un développement durable
Durant la dernière décennie, l’Afrique a enregistré une forte croissance économique, son
PIB affichant une hausse de 5,2% en moyenne entre 2001 et 2010. Elle s’est classée ainsi
durant un certains temps dans le peloton de tête mondial, aux côtés de la Chine et de
l’Amérique latine.
Bien que les prévisions soient optimistes, la pauvreté chronique constitue encore à ce
jour un enjeu majeur pour le continent, avec près de la moitié de sa population vivant en
deçà du seuil de pauvreté. Par ailleurs, face aux troubles politiques engendrés par les
inégalités qui secouent depuis quelques années l’Afrique du Nord et certains pays
d’Afrique subsaharienne, d’aucuns sont convaincus que la réduction des inégalités est
une voie royale pour accélérer le processus de création de richesses et pour lutter
contre la pauvreté.
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Dès lors, la promotion d’une croissance inclusive devient une nécessité qui exige de faire
des besoins des populations une priorité absolue. Celles-ci réclament entre autres : un
emploi décent, un salaire approprié, l’accès aux services de base, davantage de
démocratie et une bonne gouvernance. En d’autres termes, elles veulent de meilleures
conditions d’existence.
Ce modèle de croissance permet d’offrir au plus grand nombre de personnes
davantage de possibilités de développement socio-économique et il prête une attention
particulière aux groupes vulnérables. Néanmoins, la protection sociale ne s’intéresse pas
uniquement au taux de croissance, mais aussi au type de croissance économique ; qu’elle
repose sur une large base d’acteurs, qu’elle cible particulièrement les groupes
défavorisés, ou qu’elle vise une forte création d’emplois productifs.
Le processus actuel de création et de répartition des richesses, constitue une menace
pour la stabilité des pays et la croissance inclusive. Il est de plus, un enjeu immédiat que
nul ne saurait ignorer. A cet effet, les Conseils Economiques et Sociaux d’Afrique,
organes consultatifs d’excellence, se doivent d’accompagner les gouvernements en
s’assurant que toutes les composantes de la société soient prises en compte dans les
politiques de développement.
3. Finalités de cette thématique
Cette thématique offrira l’opportunité de réfléchir sur les voies et moyens permettant
d’instaurer une protection sociale vectrice de croissance inclusive en Afrique. Des avis et
recommandations pourront par la suite être formulés par les CES aux autorités
gouvernementales de leurs pays respectifs.
4. Sous -thèmes
Plusieurs sous-thèmes seront susceptibles d’etre abordés au cours de la mandature :
 protection sociale des groupes vulnérables: personnes atteintes de handicap,
migrants, secteur informel; personnes âgées, etc.
 quel schéma institutionnel pour la protection sociale ?
 financement de la protection sociale : enjeux et défis.;
 etc.
5. Dispositif de mise en œuvre
Il sera mis en place un comité chargé de préparer des rapports qui seront restitués dans
des ateliers prévus à cet effet.
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