Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute

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Juin 2013
FIGURE 7 : LOCALISATION DES ZONES D’ETUDE
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
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1. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE
TITRE I / A : LOCALISATION DU SITE ET
PRESENTATION DES ZONES D’ETUDE
FIGURE 8 : LE DEPARTEMENTDES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE EN REGION PACA
Le département des Alpes-de-Haute-Provence (04) constitue l’un des six départements composant la région
Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA). Frontalière avec l’Italie et située entre la vallée du Rhône et les montagnes
Alpines, les Alpes-de-Haute-Provence présentent des paysages et des territoires riches et diversifiés, s’articulant
autour de la Durance et de ses affluents.
Le projet d’aménagement d’un parc solaire sur la commune des Mées s’inscrit au centre du département, au sudouest de Digne-les-Bains, sur le plateau de Valensole.
La commune des Mées se positionne à l’aval de la confluence entre la Bléone et la Durance, en rive gauche de
cette dernière, à 20 km de Digne-les-Bains (préfecture) et 36 km environ de Manosque.
La zone d’étude immédiate est envisagée sur le plateau de Valensole surplombant la vallée de la Durance (rive
gauche), au lieu-dit « Les Plaines de Haute Montagne », à 3 kilomètres à l’est du centre-ville des Mées et 4 km au
sud du chef-lieu de Malijai.
Les Mées
Juin 2013
Source : DREAL PACA
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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2. ZONES D’ETUDES ET ECHELLES D’ANALYSE
FIGURE 9 : ZONE D’ETUDE IMMEDIATE
Les zones d’études délimitent le champ d’investigation spatial pour l’analyse des enjeux environnementaux. Elles
varient en fonction des thématiques à étudier, des composantes du terrain et des caractéristiques du projet. Trois
zones d’études sont ainsi définies pour ce projet :
- la zone d’étude immédiate,
- la zone d’étude rapprochée,
- la zone d’étude éloignée.
Ces zones d’études sont représentées sur la figure 7 et la figure 9. Chaque zone fait l’objet de la définition d’un
périmètre qui est fonction de la thématique étudiée, reprenant les limites présentées dans le tableau suivant :
Zone d’étude
Définition – Limites
Composantes étudiées
Zone d’étude
Immédiate
La zone d’étude immédiate correspondant aux
parcelles
cadastrales
intégralement
ou
partiellement comprises dans le périmètre de
maîtrise foncière (B 430, 432, 433, 434, 435, 438,
440, 453, 455, 462).
La zone d’étude immédiate est commune à toutes les
thématiques.
Périmètre de 500 mètres de part et d’autre de la
zone d’étude immédiate
Plateau de Valensole
Plateau de Puimichel
Le canton des Mées
Zone d’étude
rapprochée (dépend
de la thématique
étudiée)
Zone d’étude immédiate
Auteurs : BLG Environnement
Tableau des parcelles :
Commune
Juin 2013
Les Mées
Section
N°
B
430
432
433
434
435
438
440
453
455
462
Zone d’étude
éloignée (dépend de
la thématique
étudiée)
Cette zone d’étude a été utilisée pour : la géologie
(Milieu physique), toutes les thématiques du Milieu
humain, et du cadre et de la qualité de vie
Topographie (Milieu physique).
Géologie, risque feu de forêt (Milieu physique). Activités
sylvicoles (Milieu humain).
Contexte socio-économique, habitats, les activités
économiques (agricoles, sylvicoles, industrielles…)
(Milieu humain). Risques technologiques (Cadre et
qualité de vie).
La commune des Mées
Climat, risques naturels (Milieu physique). Contexte
socio-économique, habitats, les activités économiques
(agricoles, sylvicoles, industrielles…), équipement et
réseaux, le tourisme (Milieu humain). Axes de
communication, risques technologiques (Cadre et
qualité de vie).
Principaux lieux de vie et axes de
communications proches du site (limite sud :
village de Puimichel, limite nord-ouest, village des
Mées, limite est : la RD12).
Paysage, visibilités rapprochées (Contexte paysager et
patrimoine)
Bassin versant du site de projet
(Ressource en eau)
200 mètres de part et d’autre de la zone d’étude
immédiate
(Milieu naturel)
Département des Alpes-de-Haute-Provence (04).
Climat, topographie, géologie, risque naturel (Milieu
physique).
Contexte socio-économique, habitats, les activités
économiques (agricoles, sylvicoles, industrielles…), le
tourisme (Milieu humain). Qualité de l’air, sécurité des
usagers, risques technologiques (Cadre et qualité de
vie).
Le plateau de Puimichel (limite sud : village
d’Entrevennes jusqu’à la ville de Château-Arnoux
au nord-ouest et la vallée des Duyes au nord-est).
3,5 km de part et d’autre de la zone d’étude
immédiate
Paysage, visibilités éloignées (Contexte paysager et
patrimoine)
(Milieu naturel)
L’aire d’étude représente une surface totale de 39,3799 ha.
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TITRE I / B : LE MILIEU PHYSIQUE
1. UN CLIMAT OPPORTUN POUR ACCUEILLIR UN PARC PHOTOVOLTAÏQUE
TITRE I / B : LE MILIEU PHYSIQUE
1.1. Les Alpes-de-Haute-Provence, un climat montagnard sous influences
méditerranéennes
Les Alpes-de-Haute-Provence (04) présentent un climat méditerranéen à influence montagnarde, et inversement,
évoluant en fonction du relief et de l’altitude. Trois types de climat se distinguent :
 le climat méditerranéen (quart sud-ouest du département), se caractérisant par un été chaud et sec. Les
précipitations sont relativement rares,
 le climat montagnard, constituant un état de transition entre le climat méditerranéen et alpin. Ce climat est
relativement pluvieux et est observable principalement sur les plateaux à l’est de la Durance,
 le climat alpin (nord-est du département), se traduit quant à lui par de grands écarts de températures entre l’été
et l’hiver, une pluviométrie importante et des précipitations nivales en hiver.
1.2. Le contexte climatique de la commune des Mées
Source : Données Météo France – Station de Saint-Auban (04) – Statistiques sur la période 1981 – 2010 – Altitude de la station : 461 m NGF.
La zone d’étude immédiate, située sur le plateau de Valensole, présente un climat méditerranéen.
En l’absence de station météorologique complète sur la commune des Mées, les données exploitées ci-après sont
issues de la station météorologique de Météo-France de Saint-Auban (04) pour la période statistique comprise entre
1981 et 2010. Située à moins de 7 km au nord de la zone d’étude immédiate, à 461 m d’altitude, cette station
météorologique est considérée comme la plus représentative du contexte climatique local.
Le tableau ci-après synthétise les principales données de la station météorologique de Saint-Auban (04) :
CARACTERISTIQUES GENERALES
Température moyenne annuelle
STATION DE SAINT-AUBAN
12,9°C
Pluviométrie moyenne annuelle
694,9 mm
Nombre de jours de fortes gelées (T°< 0°C)
58,9 jours
Nombre de jours de fortes gelées (T°< -5°C)
6,9 jours
Nombre de jours de fortes gelées (T°< -10°C)
0,3 jours
Durée d’insolation moyenne annuelle
Vitesse du vent moyennée sur 10 ans
2 775,4 heures
3,5 m/s
SYNTHESE DES DONNEES CLIMATIQUES – STATION METEO FRANCE DE SAINT-AUBAN
Juin 2013
(Source : Météo France)
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1.2.1. Les températures
1.2.3. Les vents
Source : Données Météo France – Station de Saint-Auban (04) – Statistiques sur la période 1981 – 2010.
Les températures moyennes sont relativement douces (comprise entre 4,3°C en moyenne au mois de janvier et
22,7°C au mois de juillet).
Les températures sont inférieures à 0°C en moyenne 58,9 jours par an, principalement aux mois de décembre,
janvier et février. En période estivale, les températures moyennes maximales tournent autour de 18,7 °C. Toutefois
des pics à plus de 30°C sont possibles.
Ces températures relativement douces sont dues au taux d’ensoleillement exceptionnel dont jouit la région. Le taux
d’ensoleillement en moyenne de 2 775,4 h/an1 est largement supérieur à la moyenne nationale de 1 973 h/an.
Le vent dominant sur le secteur des Mées est le Mistral, provenant du nord. Ce vent, froid et sec, est généralement
faible sur le secteur (vitesse inférieur à 4,5 m/s) ou modéré (vitesse comprise entre 4,5 et 8 m/s) mais atteint
quelquefois des vitesses de pointe supérieures à 8 m/s (rafales).
Le Mistral est un vent de couloir de nord et nord-ouest parcourant la
vallée du Rhône, la Provence et le littoral méditerranéen. Il est le vent
emblématique de la Provence
La commune des Mées dispose d’un gisement solaire supérieur à 1 760 KWh/m²/an2 et l’irradiation de la zone
d’étude est estimée à 1 929 KWh/m²/an3.
1.2.2. Les précipitations
La hauteur de précipitations moyennes de 694,9 mm par an est relativement basse. Les précipitations sont
irrégulières sur l’année, deux périodes humides se distinguent : la plus importante du mois de septembre au mois
de novembre (fin de l’été / automne) et une seconde plus faible en avril et en mai.
Précipitations mensuelles en mm
90
80
ROSE DES VENTS DE SAINT-AUBAN (1991-2010)
(Source : Données Météo France – Station météorologique de Saint-Auban)
70
1.2.4. Les orages et les tempêtes
60
Source : Météorage –commune des Mées- période 2002-2011
50
L’activité orageuse est définie par le niveau kéraunique (Nk) c’est-à-dire « le nombre de jours par an où l’on a
entendu gronder le tonnerre ».
Sur une période de 10 ans, la valeur moyenne annuelle d’orages sur la commune des Mées est de 18 jours. Cette
valeur est supérieure à la moyenne nationale de 11,3 jours par an.
40
30
20
10
0
Janv
Fevr
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Aout
Sept
Oct
Nov
Dec
EVOLUTION DE LA PLUVIOMETRIE SUR UN LA STATION METEOROLOGIQUE DE SAINT-AUBAN
(Source : Météo France stations de Saint-Auban – Période 1990-2010)
Juin 2013
De novembre à avril, en fonction des températures, il est possible d’observer des précipitations sous forme de neige
(9,2 jours de neige par an).
Le mois de juillet est le plus sec de l’année.
Le critère du nombre de jours d’orage ne caractérise pas l’importance des orages. En effet, un impact de foudre
isolé ou un orage violent seront comptabilisés de la même façon. La meilleure représentation de l’activité orageuse
est la densité d’arcs (Da) qui est le nombre d’arcs de foudre au sol par km² et par an. Le réseau de détection de la
foudre utilisé par Météorage permet une mesure directe de cette grandeur.
La valeur moyenne de la densité d’arcs sur la commune des Mées, est de 3,07 arcs par an et par Km². Cette valeur
est supérieure à la moyenne nationale de 1,59 arcs/km²/an.
Au classement de la densité d’arcs au Km² par an, la commune des Mées fait partie des communes les plus
exposées (1 913ème commune en France Métropolitaine).
Source : Météo France - Station de Lanas Syn - période 1991-2010
Source : carte ADEM
3 Source : Evaluation du rendement d’une central photovoltaïque-Rapport PV-293-1201-281_ Solargis/pvPlanner
1
2
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1.3. Les risques naturels liés au climat
Source : Prim.net
Les risques naturels liés aux phénomènes orageux et tempêtes sont multiples. En effet, du fait de la pluralité de
leurs effets (vents, pluies, foudres), les conséquences des tempêtes et orages sont fréquemment importantes, tant
pour l'Homme que pour ses activités ou pour son environnement.

Les enjeux humains : il s'agit de personnes physiques directement ou indirectement exposées aux
conséquences du phénomène, le risque pouvant aller de la blessure légère au décès. Les causes de
décès ou de blessures les plus fréquentes sont notamment les impacts par des objets divers projetés par
le vent, les chutes d'arbres (sur un véhicule, une habitation), les décès dus aux inondations ou aux
glissements de terrains, et l’impact de la foudre (une dizaine par an en France), etc.

Les enjeux économiques : les destructions ou dommages portés aux édifices privés ou publics, aux
infrastructures industrielles ou de transports, ainsi que l'interruption des trafics (routier, ferroviaire, aérien)
peuvent se traduire par des coûts, des pertes ou des perturbations d'activités importantes. Par ailleurs, les
réseaux d'eau, téléphoniques et électriques subissent à chaque tempête, à des degrés divers, des
dommages à l'origine d'une paralysie temporaire de la vie économique (lignes coupées par la chute d’arbre
ou touchée par la foudre).

Les enjeux environnementaux : parmi les atteintes portées à l'environnement (faune, flore, milieu terrestre
et aquatique), on peut distinguer celles portées par effet direct des tempêtes (destruction de forêts par les
vents, dommages résultant des inondations et des coulées de boues, etc.) et par les orages causant près
de 7 % des départs de feu en France. Les phénomènes tempête et orage combinés à une végétation
denses peuvent créer des incendies de forêt de grandes ampleurs.
Ainsi, les manifestations orageuses parfois violentes en automne, et dans une moindre mesure au printemps,
marquées par des épisodes de pluies abondantes, peuvent engendrer des risques naturels tels que les inondations,
coulées de boue et incendies de forêt.
Au cours des 20 dernières années, la commune des Mées a connu 2 arrêtés de catastrophes naturelles liés aux
inondations et coulées de boue : en octobre 1990 et en janvier 1994. A priori, aucun de ces arrêtés ne concerne la
zone d’étude immédiate.
1.4. Synthèse du climat
Juin 2013
Le climat de la zone d’étude est de type méditerranéen sous influence montagnarde avec des étés chauds, de
longues périodes sèches pouvant être interrompues par des épisodes orageux, un automne marqué par des
épisodes orageux pouvant être violents et un hiver généralement doux. Enfin, la zone d’étude est sous influence du
Mistral qui peut être violent mais permet un taux d’ensoleillement très élevé.
Le climat conditionne en partie l’occupation des territoires et leur valorisation par l’homme, ainsi que le paysage, la
faune et la flore. La préservation du climat constitue un enjeu majeur de notre siècle, d’échelon mondial.
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2. UN TERRITOIRE ENTRE MEDITERRANEE ET HAUTE MONTAGNE
2.1. La région PACA : un territoire extrêmement varié
La région ProvenceAlpes-Côte-d’Azur (PACA)
est encadrée à l’est par
l’Italie et ses Alpes
méridionales, à l’ouest par
la vallée du Rhône et au
sud
par
la
mer
méditerranée.
Cette
position lui confère un
relief extrêmement varié
(allant de 4 102 mètres à
0 mètre d’altitude).
FIGURE 10 : RELIEF DE LA REGION PACA
Zone d’étude
Dans sa partie centrale, la
région
PACA
est
globalement
vallonnée
avec
des
Préalpes
impressionnantes.
Les
plateaux de Valensole, de
Canjuers et d'Albion
délimitent les Préalpes
des collines centrales.
Source : site internet : http://vivre-en-provence.net/geographie.php
2.2. Les Alpes-de-Haute-Provence, un département au cœur de la région PACA
Limitrophe de l'Italie, le département des Alpes-de-Haute-Provence (04) est entouré par les départements des
Alpes-Maritimes (06), du Var (83), du Vaucluse (84), de la Drôme (26) et des Hautes-Alpes (05). Il se caractérise
par des paysages et des formes de reliefs très variés.
Juin 2013
Il se distingue par un relief contrasté évoluant entre 257 mètres dans la plaine de la Durance en limite du Var et du
département de Vaucluse et 3 412 mètres au sommet de l’Aiguille du Chambeyron dans la vallée de l’Ubaye.
Le relief est fractionné en unités fonctionnelles par les cours d’eau et leurs vallées. La plus importante d’entre-elles
est celle de la Durance qui traverse le département du nord au sud.
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Le département des Alpes-de-Haute-Provence peut être divisé naturellement en trois grands secteurs
géographiques, déterminés aussi bien par leurs cohérences physiques que par leurs dynamiques humaines :
- les collines et plateaux de Haute Provence (ex : plateau de Valensole), au sud-ouest du département. Cet
espace, séparé en deux par la Durance, présente un relief doux et façonné par les activités agricoles (oliveraies,
champs de lavandes),
- les Préalpes, espace de « transition » caractérisé par des reliefs de moyenne montagne, de moyennes vallées
et de vallées encaissées. L’altitude moyenne y est d’environ 1 200 mètres, on y trouve de nombreux cours d’eau
(le Sasse, la Bléone, la haute vallée de l’Asse, le moyen Verdon, etc.),
- les montagnes alpines, au nord-est du département, où les reliefs (altitude moyenne d’environ 2 000 mètres)
sont plus accidentés et le climat humide et froid. Des crêtes marquées y séparent des vallées bien distinctes
(Ubaye, Blanche, haute Bléone et haut Verdon).
FIGURE 11 : LES TROIS GRANDS SECTEURS GEOGRAPHIQUES DES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE
2.3. Le plateau de Valensole espace de transition entre la vallée de la Durance
et les Préalpes
Le plateau de Valensole s’inscrit au sud-ouest de Digne-les-Bains, entre les vallées de la Durance à l'est, de la
Bléone au nord, des Gorges du Verdon et du lac de Sainte-Croix au sud.
Il est traversé par la vallée de l'Asse, qui le sépare en deux parties dissymétriques.
L’altimétrie du plateau de Valensole varie entre 380 mètres d’altitude environ dans la vallée de l’Asse, 830 mètres
d’altitude environ à son extrémité nord.
La partie nord du plateau de Valensole, d’une altitude moyenne de 800 mètres environ, est également appelée
plateau de Puimichel. Son relief est régulièrement bombé d’amples courbes entaillées par une succession de ravins
peu profonds orientés nord-nord-est / sud-sud-est. Les ruisseaux convergent vers la vallée de la Rancune (torrent),
orientée est/ouest, qui incise le plateau.
Le chef-lieu des Mées s’est développé au pied du plateau de Puimichel dans la vallée de la Durance à 400 mètres
d’altitude.
FIGURE 12 : LE PLATEAU DE VALENSOLE
Zone d’étude
Source : Agenda 21 des Alpes-de-Haute-Provence
Plateau de Valensole
Juin 2013
Source : Géoportail
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
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2.4. La zone d’étude immédiate, un plateau vallonné
La zone d’étude immédiate, localisée à l’extrémité nord-ouest du plateau de Puimichel, se caractérise par un relief
vallonné.
FIGURE 13 : TOPOGRAPHIE AU NIVEAU DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE ET SES ABORDS PROCHES
DEPRESSION AU SEIN DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE
Source : BLG Environnement, aout 2012
La topographie de la zone d’étude évolue en pente douce de 807 mètres NGF à 750 mètres NGF environ.
2.5. Synthèse du contexte topographique
La zone d’étude immédiate se localise sur le plateau de Puimichel surplombant le chef-lieu des Mées, aux terrains
vallonnés.
Le relief conditionne les usages passés et actuels du territoire, et structure les paysages.
Sur la zone d’étude, le relief est un élément fort du territoire. A ce titre le niveau d’enjeu est considéré comme
moyen.
Juin 2013
Source : Solairedirect
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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3. LA GEOLOGIQUE
FIGURE 14 : GEOLOGIE DU DEPARTEMENT DES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE
3.1. Le sous-sol des Alpes-de-Haute-Provence, un patrimoine protégé à
préserver
3.1.1 Contexte réglementaire
En application de la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 (art.L.242-1 et suivants du Code rural), les réserves naturelles
sont des territoires classés lorsque la conservation de la faune, de la flore, du sol, des eaux de gisements de
minéraux et de fouilles et, en général, du milieu naturel présente une importance particulière ou qu'il convient de
soustraire à toute intervention artificielle susceptible de les dégrader.
Zone d’étude
Particulièrement riche en phénomènes géologiques divers, le département dispose d’une réserve naturelle
géologique qui protégeant un territoire de 1 900 Km². Dix-huit sites ont été classés par décret où l’extraction et le
ramassage sont interdits.
Le patrimoine géologique présent au niveau de la zone d’étude immédiate ne fait l’objet d’aucune protection de type
réserve géologique ou périmètre à préserver.
3.1.2 Les minéraux, une ressource rare
Les sites potentiels de production de matériaux de substitution aux alluvionnaires silico-calcaires issus des lits
mineurs (utilisés pour la production de granulats à usages nobles) sont quasi inexistants. Ils sont représentés par
des gisements alluvionnaires terrestres d’importance limitée, principalement dans les terrasses des vallées de la
Durance, du Buëch et de l'Asse.
Les formations naturelles renfermant des matériaux propices à la production de granulats ou de matériaux
spécifiques, sont décrites et localisées de façon détaillée dans le Schéma Départementale des Carrières des Alpesde-Haute-Provence.
La commune ne recense pas de carrière sur son territoire. Les sites d’extraction les plus proches sont situées à
8 km à l’ouest de la zone d’étude immédiate, sur la commune de Montfort au lieu-dit « Le grand Bois ».
La zone d’étude immédiate ne dispose pas de ressources minérales et ou géologiques stratégiques identifiées au
Schéma Départemental des Carrières des Alpes-de-Haute-Provence.
3.2. Le plateau de Puimichel, territoire de poudingues
DIREN PACA - catalogue départemental des sites classés, Alpes-de-Haute-Provence – La chaîne dite des « pénitents »
Juin 2013
Le Plateau de Puimichel est constitué d’une épaisse couche de formation conglomératique (poudingues de
Valensole) dépassant parfois le millier de mètres d’épaisseur. C’est en fait une succession de bancs de poudingues
(galets cimentés), avec des intercalations de sables ou de grès et de limons.
Source : Atlas des paysages des Alpes-de-Haute-Provence
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Le plateau est le témoin de pluies diluviennes et de crues inimaginables. Il correspond à l’immense cône de
déjection de tous les matériaux transportés par les eaux en furie. Ce vaste épandage de matériaux a été déposé
par la Durance durant 10 millions d’années au cours de l’ère tertiaire. On retrouve dans ces galets toute la diversité
des roches arrachés aux Alpes : granites et gneiss du massif du Pelvoux, roches vertes ligures, variolites du Drac,
grès d’Annot, flyschs de l’Embrunnais…
A l’est du plateau, les épandages paléoduranciens se mêlent à ceux de la paléo-Asse, caractérisés par la présence
de rhyolite et d’andésite provenant du sud-est.
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
53
Les vagues de froid intense des périodes de glaciation du Quaternaire ont contribué au polissage et aux finitions de
l’ensemble.
FIGURE 15 : CONTEXTE GEOLOGIQUE DE LA ZONE D’ETUDE IMMMEDIATE
La chaîne dite des « pénitents », située au contact de la confluence Bléone-Durance, est constituée par un épais
affleurement du poudingue du plateau de Valensole que l’érosion a façonné en une succession de « cônes » dont la
forme évoque les cheminées de fées. Cet ensemble singulier s’étire sur environ 2,5 km et certains rochers
atteignent 100 mètres de haut. La chaîne dite des « pénitents » est à l’origine de plusieurs légendes locales.
Zone d’étude
LA CHAINE DITE DES « PENITENTS » - COMMUNE DES MEES
Source : DIREN PACA - catalogue départemental des sites classés, Alpes-de-Haute-Provence – La chaîne dite des «pénitents»
3.3.
Géologie au niveau de la zone d’étude immédiate
Source : Notice explicative de la feuille Forcalquier à 1/50 000 n°943
La zone d’étude immédiate et ses abords proches sont caractérisés par l’unité « Conglomérats de Valensole »
d'âge miopliocène. Ce faciès se compose essentiellement à l'est de la Durance (bassin de Digne-Valensole), par
plus de 800 m de sédiments.
Il désigne une formation fluviatile organisée d'une façon générale en séquences superposées d'ordre métrique à
décamétrique :
- conglomérats ravinant à la base (chenaux),
- grès,
- marnes.
3.4.
Synthèse
La nature géologique des sols conditionne la nature du couvert végétal et la sensibilité de la zone aux intempéries.
Sur la zone d’étude des Mées, le poudingue de Valensole supporte une très faible épaisseur de terres et présente
peu d’enjeux.
Juin 2013
Une centaine de mètres de marnes rouges vifs (marnes rouges d'Ajonc (mpM)) est observée sur le plateau de
Puimichel. Les marnes comportent quelques lentilles de brèches ou microconglomérats et des paléosols bruns. Les
galets sont issus principalement de la zone subalpine orientale. Dans la région de Puimichel, les marnes d'Ajonc
colmatent des paléomorphologies atteignant une vingtaine de mètres de profondeur, creusées dans les
conglomérats sous-jacents et localement encroûtées de dépôts calcaires.
À l'Ouest de Puimichel la formation passe latéralement aux conglomérats paléoduranciens.
Sont aussi observés sur la zone d’étude immédiate des conglomérats de Valensole indifférenciés subaffleurants
(m-p). Ces matériaux éluviaux peu épais couvrent de vastes superficies en raison de la pente généralement faible
des versants.
Source : base de données INFOTERRE – BRGM
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
54
4. DES RISQUES NATURELS LIES A L’INTERACTION DE PLUSIEURS
COMPARTIMENTS PHYSIQUES
FIGURE 16 : ZONE DE SISMICITE DU TERRITOIRE METROPOLITAIN
4.1.
La stabilité des terrains, interaction entre le relief et la géologie
La stabilité des terrains dépend de la nature géologique des sols, mais également du relief dont de fortes pentes
peuvent accentuer les désordres géotechniques.
Les problèmes de stabilité des terrains peuvent avoir plusieurs origines : naturelle (séisme), structurelle
(gonflement, retrait des argiles, mouvements de terrain de grandes ampleurs, chutes de blocs,…) ou liées aux
activités humaines (effondrement de pan de talus, affaissement de remblais,…).
4.1.1. Le risque sismique
L’ensemble du territoire français fait l’objet d’un classement national relatif au risque sismique, par l’arrêté du
22 octobre 2010, définissant les mesures de préventions à mettre en œuvre lors de la construction de bâtiments et
d’équipements.
Le territoire national est divisé en cinq zones de sismicité croissante :
- zone 1 : zone de sismicité 1 (très faible),
- zone 2 : zone de sismicité 2 (faible),
- zone 3 : zone de sismicité 3 (modérée),
- zone 4 : zone de sismicité 4 (moyenne),
- zone 5 : zone de sismicité 5 (forte).
Le département des Alpes-de-Haute-Provence est classé en zone de sismicité moyenne (4) hormis une petite partie
sud et l’extrémité nord-ouest du département, classé en zone de sismicité modérée (3). La commune des Mées
est classée en zone de sismicité moyenne (4).
Un PPRn séisme a été approuvé en mars 2004 sur la commune des Mées, toutefois la zone d’étude immédiate
n’est pas concernée par le PPRn séisme.
Source : www.primnet.fr
4.1.2. Le risque de mouvements / glissements de terrains au niveau de la zone d’étude
Le Dossier Départemental des Risques Majeurs des Alpes-de-Haute-Provence (DDRM) précise que le territoire
communal des Mées n’est pas vulnérable vis-à-vis du risque « mouvements de terrains ». Il s’agit d’une information
générale ne faisant pas l’objet d’un zonage cartographique précis.
Dans les documents d’archives de la commune des Mées, il n’est pas fait mention d’importantes chutes de blocs
provenant des rochers surplombant le village (les pénitents).
Néanmoins, une expertise réalisée par le DDAF en 1998 mentionne des chutes de pierres régulières au niveau de
la rue du Rocher.
Aucun autre mouvement de terrain n’a été mis en évidence sur la commune des Mées.
Au niveau de la zone d’étude, aucun mouvement de terrain (glissement de terrain ou chute de pierre) n’a été
observé.
Juin 2013
Un PPRn mouvements de terrains a été approuvé en mars 2004 sur la commune des Mées, toutefois la zone
d’étude immédiate n’est pas concernée par le PPRn.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
55
FIGURE 17 : CARTOGRAPHIE DE L’ALEA RETRAIT-GONFLEMENT DES ARGILES ET MOUVEMENT DE TERRAIN – ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE
4.1.3. L’aléa retrait gonflement des argiles au niveau de la
zone d’étude
La commune des Mées présente un aléa moyen à fort lié au « retrait,
gonflement des argiles » essentiellement localisé sur le plateau de Puimichel.
Au niveau de la zone d’étude immédiate et ses abords proches, l’aléa
« retrait, gonflement des argiles » est modéré.
4.1.4. Les risques de coulées de boues : interaction entre
le relief, la nature des sols, les conditions
climatiques et le couvert végétal
Les coulées de boues interviennent classiquement lors d’épisodes pluvieux
violents. Ces phénomènes peuvent être accentués par la nature des sols (les
sols meubles étant plus facilement mobilisables) et/ou le couvert végétal (un
sol dénudé sera plus propice à la formation de coulées de boues qu’un sol
tenu par une couverture végétale dense).
Au cours de ces 20 dernières années, la commune des Mées a connu 2
arrêtés de catastrophes naturelles liés aux inondations et coulées de boues :
en janvier 1991 et en janvier 1994.
Au niveau de la zone d’étude, le risque de formation de coulées de boues est
faible en l’absence de zones d’alimentation en matériaux.
Aucun plan de prévention des risques inondation liées aux « inondations et
coulées de boues » n’a été prescrit sur la commune des Mées.
Juin 2013
Source : BRGM-novembre 2008
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
56
4.2. Les feux de forêt : interaction entre le relief, la végétation, les conditions
climatiques et l’utilisation des sols
Les superficies parcourues par les incendies varient en fonction du contexte météorologique, du couvert végétal et
du relief.
Source : Prim.net- DDRM 04
4.2.1.
FIGURE 19 : ALEA FEU DE FORETS DANS LES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE
Le risque incendie dans les Alpes-de-Haute-Provence
Dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, 91 % des départs de feux dont la cause est connue sont
d’origine anthropique (causés par lʼhomme). La foudre, seule cause d’origine naturelle, ne concerne que 9 % des
départs de feux. C’est en cela que le risque incendie de forêt se différencie des autres risques « naturels ». Dans le
département, une grande partie des incendies sont dus aux travaux agricoles (30 %) et forestiers (12 %).
L’imprudence des particuliers (16 %) ou les accidents (7,5 %) sont également des causes fréquentes, dont la
plupart sont liées à l’emploi du feu (brûlage, barbecue), au jet de mégots de cigarettes ou aux dépôts d’ordures
(autorisés ou sauvages)…
Autres causes importantes : la malveillance et la pyromanie (mise à feu volontaire pour 22 % des causes
identifiées), qui génèrent souvent les feux les plus grands et les plus virulents.
FIGURE 18 : ORIGINE DES FEUX DE FORETS EN ALPES DE HAUTE PROVENCE
9%
3,50%
30%
22%
Involontaire - Travaux
agricoles
Involontaire - Travaux
forestiers
Imprudence - Particulier
12%
7,50%
Zone d’étude
Accident - Particulier
16%
Source : DDRM 04
Juin 2013
Les Alpes-de-Haute-Provence comportent environ 343 000 ha de forêts, landes et garrigues, soit 49 % de la
superficie du département. Certaines zones sont plus exposées que d’autres, en raison des espèces végétales, de
la configuration des lieux ou d’une urbanisation importante située à proximité des zones forestières. Les espaces
couverts par la forêt méditerranéenne (40 % de la superficie du département) sont particulièrement exposés. Bien
que la sensibilité des espaces naturels au feu soit plus forte dans le sud-ouest du département, toutes les
communes du département sont, à un degré ou à un autre, concernées par ce risque.
Les incendies constituent à ce jour le principal risque menaçant les forêts et les espaces naturels du département
des Alpes-de-Haute-Provence. En effet, par le passé, plusieurs feux ont ravagé les massifs forestiers, les plus
marquants étant les suivants :
- 1982 : 1 950 ha brûlés dans le massif de Chamatte, à Saint-André-les-Alpes;
- 2002 : 620 ha brûlés sur les communes de Pierrevert, Sainte-Tulle et Corbières ;
- 2003 : 820 ha brûlés sur les communes d'Esparron, Quinson et Saint-Laurent-du-Verdon ;
- 2005 : 2 458 ha brûlés sur les communes de Saint-Martin-de-Brôme, Manosque, d’Esparron-de-Verdon,
Quinson et Saint-Martin-de-Brôme.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Source : DDRM 04
En entraînant la disparition de la couverture végétale, les feux de forêt aggravent les phénomènes d’érosion et de
ruissellement (coulées de boues). Les sols dénudés ne sont plus capables de supporter les crues ou de retenir les
matériaux transportés par les torrents, d’où un risque supplémentaire pour les hommes et leurs biens.
Toutefois, les incendies de forêts favorisent parfois l’ouverture de milieux et par conséquent leur richesse
écologique.
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
57
4.2.2. Le Plan Départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie des Alpes-deHaute-Provence
FIGURE 21 : SURFACE BOISEE DU MASSIF DU PLATEAU D’ENTREVENNES
Source : Plan Départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie des Alpes-de-Haute-Provence –2006-2012
Le Plan Départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie (ou Schéma Départemental de Protection Contre
l’Incendie – SDAFI) des Alpes-de-Haute-Provence a été élaboré en 2005 par les services de la Direction
Départementale de l’Agriculture et de la Forêt et L’Office National des Forêts (ONF).
Ce plan définit dans les Alpes-de-Haute-Provence 17 massifs forestiers sur lesquels des actions spécifiques
peuvent être engagées.
FIGURE 20 : RISQUE DE FEU DE FORET PAR MASSIF
Zone d’étude
Zone d’étude
Plateau d’Entrevennes
Plateau de Valensole
Source : Plan départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie – 2006-2012
Source : Plan départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie – 2006-2012
4.2.3. Le plateau de Puimichel, un territoire soumis à un risque incendie fort
La végétation du plateau d’Entrevennes (correspondant au plateau de Puimichel) se répartit sur les versants du
plateau (au nord, au sud et à l’ouest) mais également dans tous les vallons qui le morcellent. Les zones les plus
plates (vallées, fonds de vallons et parties planes du plateau) sont généralement occupées par l’agriculture.
Le plateau de Puimichel présente globalement un aléa feu de forêt moyen à fort. La végétation est composée
majoritairement de chênes (sous forme de taillis ou de boisements lâches), et de landes. Quelques secteurs
présentent une plus grande sensibilité à l’incendie. C’est le cas du flanc sud du massif où les formations résineuses
(pins d’Alep surtout) alternent avec les chênaies vertes. C’est un peu moins vrai pour les autres zones de résineux
(pin sylvestres et pins noirs) situées dans la partie est.
Le plateau de Puimichel n’a subi que peu de grands incendies. Ceux-ci ont rarement dépassé la dizaine d’hectares
sauf en mars 1986 entre les communes de Puimichel et des Mées.
L’activité agricole importante explique que l’on trouve une proportion significative de feux ayant pour origine ce type
de travaux.
Juin 2013
Les moyens de lutte semblent acceptables, bien qu’ils soient plus nombreux au nord et à l’ouest.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
58
4.2.4. Le risque incendie sur la zone d’étude
La zone d’étude est localisée sur les zones les plus planes du massif du plateau de Puimichel sur des surfaces
essentiellement dédiées à l’agriculture. Il s’agit donc d’une zone moins vulnérable que les versants boisés.
Le niveau d’enjeu est considéré comme moyen.
4.3.
Synthèse des enjeux liés aux risques naturels
La zone d’étude se caractérise par un profil topographique légèrement accidenté et peu boisé. Les enjeux liés aux
risques naturels portent sur l’aléa incendie (enjeux moyens).
FIGURE 22 : SYNTHESE DES RISQUES NATURELS SUR LA COMMUNE DES MEES
Zone d’étude
Juin 2013
Source : DICRIM Les Mées
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59
5. CONCLUSION SUR LE MILIEU PHYSIQUE
La zone d’étude des Mées se situe au centre-ouest du département des Alpes-de-Haute-Provence, en rive gauche de la Durance au niveau de sa confluence avec la Bléone. Elle s’inscrit sur le plateau de Puimichel (partie septentrionale du
plateau de Valensole).
Sa situation méridionale se traduit par un climat méditerranéen se caractérisant par des évènements violents (intenses orages, un fort taux d’ensoleillement…).
La zone d’étude s’étend sur un plateau de conglomérat de poudingues, peu favorable à la mise en place de boisements forestiers.
Le plateau, peu boisé mais légèrement pentu par endroit (vallons), demeure vulnérable vis-à-vis du risque incendie.
Enfin, la zone d’étude, comme toute la commune, est soumise à un aléa « sismique modéré ».
Thème
Etat Initial
Caractérisation des enjeux liés à la zone d’étude
Hiérarchisation des enjeux
Contexte climatique
La zone d’étude présente un climat méditerranéen et montagnard avec des étés chauds,
de longues périodes sèches pouvant être interrompues par des épisodes orageux
violents, et un hiver généralement doux.
De plus, la zone d’étude est fortement conditionnée par le Mistral parfois violent mais
permettant un taux d’ensoleillement très élevé.
Le climat conditionne en partie l’occupation des territoires et leur
valorisation par l’homme, ainsi que le paysage, la faune et la flore. La
préservation du climat constitue un enjeu fort de notre siècle, d’échelon
mondial.
Au niveau local cet enjeu est considéré comme moyen.
MOYEN
Contexte topographique
La zone d’étude immédiate se localise sur le plateau de Puimichel, surplombant le cheflieu des Mées, aux terrains vallonnés légèrement entaillés par endroit.
Le relief conditionne les usages passés et actuels du territoire, et
structure les paysages existants.
Sur la zone d’étude des Mées, le relief est un élément fort du territoire. A
ce titre le niveau d’enjeu est considéré comme moyen.
MOYEN
Contexte géologique
La zone d’étude immédiate et ses abords reposent sur des Conglomérats de Valensole
d'âge miopliocène.
La nature géologique des sols conditionne la nature du couvert végétal et la sensibilité
de la zone aux intempéries.
Sur la zone d’étude des Mées, le poudingue de Valensole supporte une très faible
épaisseur de terres et présente peu d’enjeux.
Le patrimoine géologique présent au niveau de la zone d’étude immédiate, rapprochée
et éloignée ne fait l’objet d’aucune protection de type réserve géologique ou périmètre à
préserver et ne dispose pas de ressource minérales et/ou géologiques stratégiques
(identifiées au Schéma Départemental des Carrières)
En l’absence de gisements minéraux stratégiques identifiés au sein de la
zone d’étude et/ou périmètre de protection de la ressource minérale au
droit de la zone d’étude, le niveau d’enjeux relatifs à la préservation de la
ressource géologique est considéré comme nul à faible.
NUL à FAIBLE
Les risques naturels
(hors inondation)
La zone d’étude, est concernée par :
- l’aléa moyen retrait gonflement des argiles,
- l’aléa sismique moyen (4),
- l’aléa moyen incendie,
à l’instar de la commune des Mées.
Toutefois, la zone d’étude est caractérisée par une topographie vallonnée relativement
peu boisée, limitant le risque incendie.
La zone d’étude s’inscrit dans un espace rural (5 habitations dans un
rayon de 500 m) et est éloignée des principaux axes de communication.
Les enjeux liés aux risques naturels sont faibles.
FAIBLE
Juin 2013
Milieu physique
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61
TITRE I / C : DIAGNOSTIC HYDROGEOLOGIQUE ET HYDRAULIQUE
TITRE I / C : DIAGNOSTIC HYDROGEOLOGIQUE ET
HYDRAULIQUE
FIGURE 23 : SITUATION DES AQUIFERES TERRITOIRE MOYENNE DURANCE
1. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE
1.1. La moyenne Durance, un territoire aux multiples ressources en eaux
souterraines
Source : Agence de l’eau Rhône Méditerranée
La commune des Mées et le zone d’étude sont situées sur le territoire « moyenne Durance » riche en ressource
souterraine.
Les eaux souterraines du territoire moyenne Durance se répartissent comme suit :
- alluvions des cours d'eau : nappes d'accompagnement de la Durance, de la Bléone et de l'Asse. Nappes à
faible profondeur ; possibilités de pompage élevées,
- calcaires fissurés : karst du Dévoluy et du système Fontaine de Vaucluse (Ventoux, Montagne de Lure),
système de la Croix-Haute, Montagnes de Ceüse et de Saint-Genis. Ressources importantes souvent mal
connues. Sources à débits variables, captages par forages délicats,
- calcaires et calcaires marneux du Haut-Verdon : ressources non négligeables mais mal connues,
- poudingues et conglomérats ; formation dite de Valensole : ressources contenues dans des lentilles
perméables, vraisemblablement de faible à moyenne importance,
- alternances de calcaires, marnes, argiles, grès parfois en couches plissées : ressources potentielles très
divisées pouvant localement être non négligeables,
- séries complexes et plissées de grès, marnes calcaires, argiles, schistes : nappes d'eau compartimentées
exploitées gravitairement (captages de sources),
- marnes (terres noires),
- nappe captive dans les calcaires et dolomies du Jurassique de Valensole. Ressource inconnue,
vraisemblablement d'intérêt limité sauf peut-être sur la bordure Sud.
Zone d’étude
La zone d’étude s’inscrit dans l’aquifère « poudingues et conglomérats ; formation dite de Valensole ».
Le plateau de Valensole est pauvre en ressource en eau. Les niveaux aquifères sont difficilement accessibles du
fait de leur profondeur.
1.2. Masses d’eau souterraine définies au Schéma Directeur d’Aménagement et
de Gestion des Eaux Rhône-Méditerranée 2010-2015 et objectifs de qualité
La zone d’étude est concernée par la masse d’eau souterraine affleurante à dominante sédimentaire :
« Conglomérats du plateau de Valensole ». Cette masse d’eau, d’une superficie de 1 063 km², est codifiée au
SDAGE Rhône-Méditerranée 2010-2015 sous le n°FRDG209 (Territoire : Durance, Crau et Camargue).
Juin 2013
Source : Comité de Bassin RMC, Oct. 1995
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63
FIGURE 24 : MASSE D’EAU SOUTERRAINE : « CONGLOMERATS DU PLATEAU DE VALENSOLE »
1.3. L’eau souterraine, une ressource exploitée à préserver pour l’alimentation
en eau potable des populations
Source : ARS ; PLU des Mées
Captages AEP sur la commune des Mées
Les habitants de la commune des Mées (sauf les dizaines d’habitants isolés sur le plateau de Puimichel) sont
desservis en eau potable par les captages suivants :
- puits « Les Vergers » (code SISEAUX de l'ouvrage: 4000645),
- puits « des Pourcelles » (code SISEAUX de l'ouvrage: 4002137),
- puits « Dabisse » (code SISEAUX de l'ouvrage: 4002051).
Les puits des Vergers et Dabisse captent la masse d’eau souterraine affleurante n°FRDG302 « Alluvions de la
Durance aval et de ses affluents ». Le captage des Pourcelles sollicite quant à lui un aquifère de terrasse alluviale.
Origine de l’eau potable sur le plateau de Puimichel
Sur le plateau de Puimichel et dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude sont recensés 4 captages d’eau
potable :
- source Saint Firmin (publique),
- forage Saint-Firmin (public),
- gite des Tremes (privé),
- camping des Mathérons (privé).
Tous ces captages se localisent sur la commune de Puimichel et sollicitent la masse d’eau souterraine
« calcaire profonds jurassiques de Valensole » n° FRDG236 (eau souterraine de bonne qualité), excepté le captage
du camping des Mathérons qui exploite la masse d’eau souterraine « Conglomérats du plateau de Valensole »
n°FRDG209.
Zone d’étude
Contexte réglementaire
Seuls les forages et captages publics disposent de périmètres de protection dans lesquels certaines activités sont
interdites afin de préserver la qualité de l'eau distribuée (Cf. carte page suivante).
1.4. Autres usages des eaux souterraines
Sur le plateau de Puimichel et dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude, un forage utilisé pour
l’agroalimentaire a été identifié au lieu-dit les Provins (commune de Puimichel). Cette source n’est pas protégée par
un périmètre de protection rapprochée ou éloignée.
Source : BRGM 2009
Au SDAGE Rhône-Méditerranée, cette masse d’eau est décrite comme présentant un bon état quantitatif et un
mauvais état chimique, le paramètre déclassant étant le taux trop élevé de pesticides et dichlorobenzamides.
Les objectifs d’atteinte du bon état général de la masse d’eau « Conglomérats du plateau de Valensole » sont fixés
à 2015, sur le plan quantitatif et à 2027 sur le plan chimique.
Juin 2013
L’intérêt économique de cette ressource est limité.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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64
1.5. Zone d’étude immédiate des Mées
FIGURE 25 : CAPTAGES ET USAGES DES EAUX SOUTERRAINES – PLATEAU DE PUIMICHEL
FORAGE AGRICOLE EN BORDURE EST DE LA ZONE D’ETUDE
IMMEDIATE
Aucun captage d’eau potable n’a été identifié sur la
zone d’étude immédiate.
Le périmètre de protection le plus proche se situe à
3,5 km au sud-est de la zone d’étude immédiate. Il
s’agit du périmètre de protection éloignée de la
Source de Saint-Firmin (commune de Puimichel).
En bordure est de la zone immédiate, à hauteur
des 2 hangars agricoles, se localise un forage
agricole. Celui-ci ne fait l’objet d’aucun périmètre
de protection.
Source : BLG Environnement, août 2012
Zone d’étude
1.6. Synthèse des enjeux liés aux eaux souterraines
La zone d’étude s’inscrit dans un territoire dont la ressource en eau souterraine est peu valorisée pour l’alimentation
en potable.
Le niveau d’enjeu est considéré comme faible.
Juin 2013
Source : ARS.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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65
2. CADRE REGLMENTAIRE DU CONTEXTE HYDRAULIQUE
La zone d’étude immédiate du projet de Solairedirect s’intègre dans le bassin versant de Durance et le sous bassin
de la Rancure.
2.1. Directive Cadre sur l’Eau (DCE)
Au niveau Européen, une Directive Cadre Européenne sur l’eau a été adoptée en 2000 par le Parlement Européen
et par le Conseil. Cette directive établit de nouvelles normes de qualité environnementale dans le domaine de l’eau
et prévoit de nouvelles mesures spécifiques de contrôle de la pollution. L’objectif est de réduire progressivement la
pollution due aux substances prioritaires et d’arrêter ou de supprimer progressivement les émissions, les rejets et
les pertes de substances dangereuses prioritaires, ceci à l’horizon 2018.
La DCE a permis d’adapter les « plans de gestion » en vigueur en France pour qu’ils deviennent des SDAGE
(schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux).
2.2. Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE)
Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Rhône-Méditerranée en vigueur
dans le département des Alpes de Hautes Provences a été approuvé fin 2009.
Il fixe pour une période de 6 ans les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau et
intègre les obligations définies par la directive européenne sur l’eau, ainsi que les orientations du Grenelle de
l’environnement pour un bon état des eaux d’ici 2015. Il constitue un acte réglementaire qui s’impose aux
administrations, collectivités locales, établissements publics,…
Les objectifs environnementaux, pour le SDAGE du bassin Rhône-Méditerranée en 2015 :
• 66 % des eaux superficielles en bon état écologique
- Cours d’eau : 61 %
- Plans d’eau : 82 %
- Eaux côtières : 81 %
- Eaux de transition (lagunes) : 47 %
• 82 % des eaux souterraines en bon état écologique
Ces objectifs doivent être atteints en 2015. Dans certains cas, l'objectif de bon état ne pourra être atteint en 2015
pour des raisons techniques ou économiques ; le délai est alors reporté à 2021 ou au plus tard à 2027.
Juin 2013
Les 8 orientations fondamentales de ce SDAGE sont les suivantes :
- Prévention : privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d'efficacité,
- Non dégradation : concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux
aquatiques,
- Vision sociale et économique : intégrer les dimensions sociale et économique dans la mise en
œuvre des objectifs environnementaux,
- Gestion locale et aménagement du territoire : organiser la synergie des acteurs pour la mise en
œuvre de véritables projets territoriaux de développement durable,
- Pollutions : lutter contre les pollutions, en priorité les pollutions toxiques et la protection de la
santé,
- Milieux fonctionnels : préserver et développer les fonctionnalités naturelles des bassins et des
milieux aquatiques,
- Partage de la ressource : atteindre et pérenniser l'équilibre quantitatif en améliorant le partage de
la ressource en eau et en anticipant l'avenir,
- Gestion des inondations : gérer les risques d'inondation en tenant compte du fonctionnement
naturel
des
cours
d'eau.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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67
Juin 2013
FIGURE 26 : CONTEXTE HYDROGRAPHIQUE A L’ECHELLE DE LA ZONE D’ETUDE ELOIGNEE DU PROJET DES MEES
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68
Notons que le SDAGE préconise : « un développement progressif des énergies renouvelables de type solaire ou
éolien » au sein de son rapport d’évaluation environnementale, et plus particulièrement de son chapitre 5.1
correspondant aux « mesures envisagées pour éviter, réduire et, si possible compenser les conséquences
dommageables du SDAGE sur l’environnement ». Le SDAGE fait de la puissance produite par énergie solaire et
éolienne un indicateur de suivi des effets du SDAGE sur l’environnement (5.2).
FIGURE 27 : L’ATLAS DES ZONES INONDABLES DE LA MOYENNE DURANCE
2.3. Contrat de rivière
Le contrat de rivière « Val de Durance » a été signé en 2008, le Syndicat Mixte de la Vallée de la Durance (SMAVD)
en est la structure porteuse.
La commune des Mées adhère à ce syndicat.
Les objectifs de ce contrat se résument en 7 points :
 Assurer la sécurité du dispositif de protection contre les inondations en cohérence avec l’occupation de la
plaine ;
 Accroître la qualité et la diversité des milieux naturels alluviaux et aquatiques ;
 Protéger la ressource en eau de la nappe alluviale ;
 Harmoniser le développement des usages de la rivière dans le respect des contraintes de sécurité vis à vis
du fonctionnement des aménagements hydroélectriques ;
 Restaurer et promouvoir le patrimoine lié à l’eau ;
 Assurer une cohérence entre le fonctionnement prévisible de la Durance, les usages de la plaine, les
objectifs de gestion de l’espace alluvial et les enjeux de protection ;
 Engager la réflexion sur la gestion de l’eau de la Durance ;
2.4. Atlas des Zones Inondables (AZI)
L’Atlas des Zones Inondables de la moyenne Durance a été approuvé en 1996. La zone d’étude immédiate se situe
à l’extérieur de la limite d’étude de l’AZI (Cf. figure suivante).
2.5. Plan de Prévention des Risques Inondations (PPRi)
Le Plan de Prévention des Risques Inondations de la Durance a été approuvé en 2004. Le zonage, le rapport
d’étude du PPRI et le règlement sont disponibles à la consultation en Mairie des Mées. La zone d’étude immédiate
se situe dans la zone blanche du PPRi.
Selon le règlement du PPRi, les zones blanches correspondent à « des zones exposées aux risques d’inondations
dus au ruissellement sur les versants ».
Les constructions n’y sont pas interdites mais sont soumis à des règles :
 « Les constructions ou aménagements nouveaux sur les coteaux dont la pente est supérieure à 5%
devront être conçues pour ne pas aggraver le ruissellement de la parcelle par rapport à l’état initial, vers le
réseau de drainage naturel ou le réseau artificiel, avec accord préalable du gestionnaire dans ce dernier
cas (mise en place de puits perdus, de bassins d’orage pour les opérations collective…) »
 « Sur les coteaux, le dispositif de drainage devra être adapté afin d’éviter la création de mouvement de
terrain par engorgement des sols ».
2.6. Catastrophes naturelles
Juin 2013
La commune des Mées a été mise à deux reprises en état de catastrophes naturelles, en 1990 et en 1994 pour
inondation et coulées de boue.
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69
3. DIAGNOSTIC HYDRAULIQUE
3.1. Contexte pluviométrique
Le climat Méditerranéen, sur la commune des Mées, se caractérise par des précipitations très irrégulièrement
réparties dans le temps et fréquemment orageuse.
La base de données de Météo France pluies extrêmes recense 10 journées climatologiques de plus de 100 mm
dans un rayon de 15 km autour des Mées entre 1958 et 2011.
On peut citer les Esterpades 102 mm en juin 2011, les Rouines 123 mm en juin 2010, en décembre 2005
111,3 mm, en octobre 2003 134 mm, la Treille en juillet 2001 146,5 mm…
3.2. Contexte hydrographique
Les eaux précipitant sur la zone d’étude immédiate s’écoulement en direction du Sud, par le truchement de combes,
qui aboutissent au torrent de Puimichel. Ce torrent est un affluent de la Rancure. Le bassin versant de la Rancure
s’intègre dans le bassin versant de la Durance. La base de données du Sandre et de l’IGN ne répertorient aucun
cours d’eau pérenne ou intermittent sur le site. Les premiers cours d’eau cartographiés sont présents en aval de la
zone d’étude immédiate et sont classés en tant que cours d’eau intermittents.
Les 3 bassins versants et leurs subdivisions sont orientés vers le Sud et qu’ils sont de forme allongés. Le tableau
suivant répertorie les différents bassins versants ainsi que leurs surfaces (Cf. figure 22).
Subdivision
Surface des
subdivisions en
hectares
Surface du bassin
versant
Bassin versant 1
1a
1b
45
5
2a
2b
10
12,8
50ha
Bassin versant 2
2c
2d
2e
14,4
6,4
90,4ha
16,7
Bassin versant 3
2f
2g
17,1
13
61,2ha
3.3. Contexte hydrologique
3.3.1. Occupation du sol
Les versants se composent actuellement de terre arable où sont cultivées des lavandins, ainsi que des zones
broussailleuses. Le couvert forestier est absent. Les fonds des combes sont recouverts de prairies assez denses,
de champ de culture ou de broussailles.
3.3.2. Interception, rôle du couvert végétal
Juin 2013
Le couvert végétal permet d’intercepter une partie des pluies incidentes, une portion des eaux ainsi interceptées ne
touchera jamais le sol et sera directement évaporée dans l’atmosphère, réduisant d’autant les volumes d’eau
disponibles pour le ruissellement et l’infiltration. L’autre partie sera restituée par égouttage ou ruissellement le long
des troncs et des pousses. Ces précipitations différées permettent de ralentir la saturation des sols par infiltration et
donc de ralentir l’apparition de ruissellement. Les dépressions de petite taille du terrain, en se remplissant d’eau
(flaques) participent également au phénomène d’interception, mais celui-ci est limité en comparaison de
l’interception des broussailles et des prairies.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
71
Juin 2013
FIGURE 28 : DELIMITATION DES BASSINS VERSANTS
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
72
Le rôle de l’interception est d’autant plus effectif que la précipitation est de faible intensité. Lors des pluies plus
conséquentes, le volume intercepté reste inchangé, voir peut diminuer lorsque les feuilles sont secouées par le
vent. Il ne représente au final qu’une faible proportion du volume total précipité.
FIGURE 29 : ANALYSE TOPOGRAPHIQUE
3.3.3. Evapo-transpiration
Elle correspond au transfert d’eau depuis le sol vers l’atmosphère par évaporation et par transpiration des plantes.
Elle dépend principalement de l’importance du couvert végétal, de l’ensoleillement et du vent. De même que pour
l’interception ce sont dans les prairies et dans les broussailles que l’évapo-transpiration est la plus effective.
3.3.4. Infiltration et ruissellement
Les précipitations s’infiltrent seulement dans les premiers horizons du sol. En effet le support lithologique, sous les
horizons superficiels de la zone d’étude immédiate se compose de Marne rouge d’Ajonc peu perméables. En
revanche, les premiers horizons du sol ont une épaisseur suffisante pour infiltrer une partie des précipitations
jusqu’à saturation. L’indice de développement et de persistance des réseaux (IDPR) corrobore cette analyse en
plaçant le site en infiltration faible.
Le ruissellement est le principal mode de transfert des eaux vers l’aval dans le cas des précipitations intenses. Il se
développe lorsque les précipitations sont supérieures à la capacité d’infiltration des sols. Les eaux pluviales qui ne
sont ni interceptées, ni infiltrées, suivent les lignes de plus grande pente en surface du terrain naturel, et aboutissent
finalement au réseau hydrographique.
La culture de lavande laisse une grande partie du champ en sol nu. Les inter-rangées sont régulièrement labourées,
une croute de battance peut se créer. Elle se forme sous l’action de la pluie intense sur la surface nue. Cette croute
de battance limite l’infiltration en imperméabilisant le sol et augmente les phénomènes d’érosions par ruissellement.
Les champs de lavandins ce compose de rangées de lavandes plantés en ligne parallèles qui débutent à l’amont du
versant et se terminent en aval. Les eaux qui ruissellent sur les versants entre les inter-rangées ne rencontrent pas
d’obstacles à leur cheminement, et ne sont pas ralentis.
Pour conclure, étant donné la faible capacité d’infiltration des sols, le couvert végétal (prairies et
broussailles) joue un rôle important pour limiter le phénomène de ruissellement et d’érosion des sols et
pour stabiliser les versants. Par contre les champs de lavandes contribuent à l’accentuer en limitant la
rugosité du sol entre chaque rangée de lavandins.
3.4.
Contexte topographique
Juin 2013
La figure 29 a été obtenue en effectuant une analyse thématique des données topographiques transmises par
Solairedirect sur la zone d’étude immédiate. Le fléchage indique le sens dans lequel s’écoulent les eaux pluviales
en cas d’apparition des ruissellements. Un dénivelé de 54 mètres sépare le point le plus haut du site du point le plus
bas. Les combes ont des pentes comprises entre 4,5 % et 12 %.
La majorité de l’année les combes sont à secs, mais lors de précipitation intense, elles concentrent les écoulements
provenant du versant et peuvent être le siège de ravinements et de dépôts.
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73
4. ANALYSE HYDRO-GEOMORPHOLOGIQUE
4.1.
Analyse stéréoscopique des photographies aériennes
Les photographies aériennes stéréoscopiques sont acquises par avion lors de vols programmés le plus souvent par
l’IGN. Chaque vol est communément désigné par le terme de « mission ». Les missions suivantes ont été obtenues
auprès de l’Institut Géographique National.
 Mission C3441-0011_1939-F3341-3442, à l’échelle 1/27 000, datant de 1939, 2 clichés
 Mission CA00S01011, à l’échelle 1 :26 000, datant de 1999, 2 clichés
Ces photographies ont été exploitées par stéréoscopie avant et après la visite de terrain afin de s’assurer de la
cohérence des cartographies proposées.
Cette analyse a permis de définir
 des zones de ruissellements concentrés au sein desquels les eaux pluviales se rassemblent pour
contribuer à l’écoulement de crue ;
 des axes de ruissellements secondaires des eaux, c’est-à-dire les chemins préférentiels empruntés par les
eaux pluviales, pour rejoindre les zones de ruissellements ;
 des ouvrages d’origine anthropiques tels que les déblais, remblais ou drainage, pouvant avoir un impact
sur la circulation des eaux pluviales.
4.1.1. Principaux aménagements anthropiques
Les chemins autour du site sont principalement en déblais/remblais. Cependant, au droit des franchissements des
combes les chemins sont au niveau du sol, cela ne provoque aucun impact majeur sur les écoulements.
Un fossé jouant le rôle de drainage anthropique est présent au sein d’une zone de ruissellement. Ce fossé se
situe le long d’un tronçon légèrement plus encaissé que les autres portions des combes, et traduit les
problématiques de ruissellement rencontrées par l’exploitant agricoles au droit de ce goulet d’étranglement
(cf. figure 30). Le chemin qui borde ce drainage présente des traces de ravinements, ce qui prouve le sousdimensionnement du fossé pour les crues fréquentes.
4.1.2. Fonctionnement des écoulements sur le site
Les bassins versants délimités précédemment, ont tous un réseau de drainage superficiel très marqué, qui
s’explique par une faible capacité d’infiltration des sols et du support lithologique, les eaux s’écoulent
principalement en surface et subsurface.
La zone d’étude immédiate est traversée dans le sens Nord/Sud par des combes caractérisées par des versants
relativement pentus. Ces versants encadrent un fond de vallées en auge ou à fond plat, couvert par une
végétation arbustive ou par des prairies. La transition entre le versant et le fond de vallée se fait de manière
progressive en amont et plus franche en aval du site. Les chemins suivent en général cette zone de transition. Le
fond des combes est constitué d’alluvions récentes ou anciennes déposées par les écoulements successifs. Ces
combes sont des chenaux d’écoulements intermittents où se concentrent les eaux lors de précipitations.
Juin 2013
Les ruissellements susceptibles de se présenter dans les combes seront diffus. Les ruissellements diffus sont
des filets d’eau divaguant au sein d’une zone peu convexe ou faiblement inclinée ou des éléments tels que de la
végétation basse dense sont la cause de la division des écoulements. Si le volume d’eau est important celui-ci
recouvrera toute la surface, la vitesse d’écoulement dépendra de l’inclinaison du volume d’eau et de la rugosité du
sol.
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75
Juin 2013
FIGURE 30 : CARTOGRAPHIE HYDRO-GEOMORPHOLOGIQUE
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76
5. ZONES HUMIDES
Pour conclure, les fonds de ravins sont densément enherbés et permettent de ralentir la vitesse des
écoulements et de réduire la migration de matériaux fins en aval des combes, limitant ainsi l’érosion des
sols.
En cas de précipitations intenses ces ravins vont rapidement concentrer toute les eaux précipitées sur les
versants. En effet les versants bordant les ravins sont assez pentus, ce qui accentuera la vitesse
d’écoulement.
Les axes de ruissellements secondaires qui s’écoulent sur un sol nul, comme il est d’usage dans les interrangées des champs de lavandes, favorisent la migration vers le bas de l’écoulement de particules fines, à
l’origine de l’érosion des versants. Dans les champs de lavandes ce phénomène est peu visible, car les
rangées sont travaillées régulièrement mais en aval des champs au sein des écoulements un dépôt fin est
visible. Cette migration et cette incision des versants est accentuée par les pentes très inclinées.
5.1. Les zones humides dans les Alpes-de-Haute-Provence : des habitats
rares à préserver
Source : rapport d’activités du CEN PACA - 2011
Dans les Alpes-de-Haute-Provence le CEN2 PACA gère, en 2010, quatre sites représentant 232 hectares de zones
humides. Ces sites sont représentatifs de la diversité des milieux naturels présents sur le département :
- le Marais de Château-Garnier (Thorame – Basse) de 14 ha ;
- le lac-tourbière de Saint-Léger (commune de Montclar) de 6 ha ;
- la réserve naturelle régionale de Saint Maurin (commune de La Palud-sur-Verdon) de 27 ha ;
- le vallon de terres pleines (communes de Jausiers et Enchastrayes) de 185 ha.
La zone d’étude immédiate est éloignée des 4 zones humides recensées par le CEN PACA. La zone humide la plus
proche étant la réserve naturelle régionale de Saint-Maurin située à plus de 30 km au sud.
5.2. La commune des Mées et la zone d’étude immédiate : entre milieux
humides et territoires secs
Juin 2013
Aucune zone humide n’est présente au sein de la zone d’étude immédiate, ces terrains étant relativement secs. La
zone humide la plus proche de la zone d’étude immédiate est située à environ 4,5 km à l’ouest, sur le cours de la
rivière de la Durance.
Il s’agit de la seule zone humide identifiée sur le territoire de la commune des Mées « La Durance (de la Bléone au
Verdon) ».
2
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CEN PACA : Conservatoire des Espaces Naturels de la région PACA
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77
6. QUALITE DES EAUX ET OBJECTIFS DE QUALITE
6.1.
Masses d’eau et objectifs de qualité
Le SDAGE Rhône Méditerranée 2010-2015 fixe les objectifs de qualité à atteindre pour chaque masse d’eau
principale.
La zone d’étude s’inscrit dans le bassin versant de la masse d’eau naturelle « l’Asse du seuil de Norante à la
confluence avec la Durance » (code FRDR271), appartenant au sous bassin-versant « l’Asse » (code DU_13_03) –
Territoire « Durance, Crau, Camargue ».
En 2009, l’état écologique des eaux de la rivière de « l’Asse du seuil de Norante à la confluence avec la Durance »
est considéré comme médiocre et l’état chimique comme mauvais.
L’atteinte du bon état écologique fait l’objet d’un report en 2021 en raison des difficultés techniques à améliorer les
paramètres généraux (qualité physico-chimique) et de la flore aquatique. L’atteinte du bon état chimique fait l’objet
d’un report en 2027 en raison des difficultés techniques à diminuer le taux de polluant dans les eaux de la rivière de
l’Asse.
6.2.
Qualité des eaux au niveau de la zone d’étude
Sans objet en l’absence de cours d’eau temporaire ou pérenne dans la zone d’étude immédiate
6.3.
Usages des eaux superficielles
Rejets d’origine domestique
La commune des Mées dispose d’une station d’épuration : la STEP des Mées 2, d’une capacité nominale unitaire
de 5 830 Equivalents Habitants, dont le milieu récepteur est la Durance.
Des stations d’épuration des communes limitrophes (Puimichel, Castellet, Bras-d’Asse ou Saint Julien d’Asse)
rejettent leurs effluents traités dans le cours du Rancure ou de l’Asse.
Au niveau de la zone d’étude immédiate, aucun rejet d’origine domestique n’a été constaté et/ou référencé, les
habitations isolées disposant d’assainissement autonome.
Prélèvements
Sans objet en l’absence de cours d’eau temporaire ou pérenne dans la zone d’étude immédiate
Juin 2013
Loisirs et sport d’eaux vives
Sans objet en l’absence de cours d’eau temporaire ou pérenne dans la zone d’étude immédiate
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79
Juin 2013
FIGURE 31 : CARTOGRAPHIE DES ENJEUX DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE DES MEES
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80
7. SYNTHESE DE LA RESSOURCE EN EAU
La masse d’eau souterraine « calcaire profonds jurassiques de Valensole » (située à moins de 4 km de la zone d’étude immédiate) est largement sollicitée par des captages AEP ou autre. Toutefois, la zone d’étude ne faisant pas partie de la
même masse d’eau, aucun captage ou forage AEP ni périmètre de protection n’a été identifié sur ces parcelles. Cette masse d’eau souterraine « conglomérat du plateau de Valensole » peu profonde est vulnérable vis-à-vis des pollutions
d’origine agricole.
Thème
Eaux souterraines
Etat Initial
Ressource en eau souterraine peu valorisée pour l’alimentation en potable.
L’état chimique des eaux souterraines est mauvais.
Pas de captage AEP ni périmètre de protection immédiat, rapprochée ou éloignée.
Présence d’un forage privé ne faisant l’objet d’aucun périmètre de protection en bordure est de la zone d’étude.
Hiérarchisation des enjeux
Moyen
L’absence de cours d’eau au sein de la zone d’étude, associée à un substratum de poudingues, conditionnent le développement d’une végétation sèche de type méditerranéen.
La zone d’étude immédiate des Mées ne présente pas d’enjeux sur la majeure partie de son emprise. Les combes sont les zones à prendre le plus en considération, même si la plupart du temps aucun écoulement n’y transitera. L’occupation
du sol joue un rôle majeur pour prévenir les ravinements, l’érosion et les dépôts. Les champs de lavandins sont propices aux ruissellements, alors que les prairies les réduisent. Les versants pentus sont colonisés par des broussailles qui
stabilisent les pentes.
Thème
État initial
Tronçon susceptible d’accueillir des écoulements concentrés rapide ou des débits importants. Des phénomènes d’érosion et de dépôts peuvent survenir.
Zones de ruissellement : écoulements diffus, hauteur d’eau moyenne, vitesse d’écoulement moyenne.
Très Fort
Fort
Zones de ruissellement avec emprise d’une largeur relativement importante et bassin versant drainé limité : vitesse d’écoulement faible, hauteur d’eau faible.
Moyen
Axe de ruissellement très marqué: concentration des écoulements sur une emprise limitée, vitesse moyenne, incision des versants très probable.
Moyen
Axe de ruissellement : concentration des écoulements sur une emprise limitée, vitesse moyenne.
Faible
Juin 2013
Diagnostic hydraulique
Et hydrogéomorphologique
Hiérarchisation des enjeux
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81
TITRE 1 / D : LE MILIEU NATUREL
TITRE 1 / D : LE MILIEU NATUREL
FIGURE 32 : OCCUPATION DU SOL
1. INTRODUCTION
1.1.
Situation de la zone d’étude
La zone d’étude est localisée sur la commune des Mées dans le département des Alpes-de-Haute-Provence (04).
La zone d’étude se situe à moins de 5 km de la Durance. Cette rivière et la vallée qu’elle emprunte, représentent un
intérêt à différents niveau : corridor écologique, espace naturel riche, habitats d’espèces remarquables… La
présence de nombreux périmètres d’inventaires et de protection sur la Durance confirme l’importance et la richesse
de cette vallée (cf. Chapitre périmètres d’inventaires et de protection de la nature).
La zone d’étude se situe toutefois dans un contexte différent de la vallée, sur un plateau culminant à 822 mètres, en
grande partie occupé par des installations de panneaux photovoltaïques au sol. Située au sud de ce plateau, la
zone d’étude est composée de plusieurs vallons parallèles orientés nord sud. S’échelonnent ainsi des zones
naturelles (friches herbacées, buissonnantes à arbustives…) et des parcelles cultivées, généralement par la
lavande. Les différents vallons constituent alors des continuités écologiques intéressantes entre le haut du plateau
et la vallée au sud.
1.2.
Occupation du sol
La zone pressentie pour le développement de ce projet correspond, selon Corine Land Cover, à une occupation du
sol de deux types : « Landes et broussailles » et « Terres arables hors périmètre d’irrigation ». Sur le terrain, cela se
traduit par l’alternance entre des parcelles agricoles et des zones naturelles, de type fourré :
- Parcelles agricoles : principalement des champs de lavande, intercalées de quelques cultures céréalières, de
type luzerne ;
- Fourrés : composées de plusieurs strates (herbacée, buissonnante, arbustive et arborée), en bosquets ou
linéaires.
L’analyse plus complète des milieux naturels sur la zone d’étude est présentée dans l’expertise des habitats
naturels, ci-après.
Juin 2013
La Figure 32 présente l’occupation du sol du secteur selon la typologie Corine Land Cover.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
83
1.3.
Boisements
1.3.1. Rappel de quelques éléments importants relatifs aux milieux forestiers
Sont présentés ci-dessous de manière synthétique les éléments importants à prendre en compte pour une meilleure
compréhension des enjeux liés aux habitats naturels forestiers :
Spécificités écologiques et rôles fonctionnels des forêts
Les forêts constituent, dans leurs faciès matures, une structure de végétation complexe et hétérogène (complexe
spatio-temporel de phases pionnières, transitoires et terminales) en équilibre dynamique avec les fluctuations
périodiques du milieu (variations climatiques, stress et contraintes). Elles correspondent donc à un état dynamique
évolué. Par leurs caractéristiques originales, elles assurent des fonctions diverses et d’intérêt majeur qui sont
résumées ci-dessous (source : CATTEAU et al. 2010) :
 Fonction de production de biomasse animale et végétale ;
 Fonctions écologiques et biologiques : elles constituent des zones refuges (fonction de protection du
patrimoine biologique), un réservoir de la diversité biologique, le poumon vert de la planète (assimilation du
dioxyde de carbone et rejet d’oxygène)… ;
 Fonctions climatiques : elles régulent macro- et microclimats, constituent des puits de carbone (stabilisation
de l’effet de serre)… ;
 Fonctions de stabilisation, de protection et de constitution des sols : elles préservent de l’érosion, limitent le
lessivage des sols et les glissements de terrain… ;
 Fonctions économiques : production commerciale de bois… ;
 Fonctions culturelles et paysagères ;
 Fonctions récréatives ;
 Etc.
1.3.2. Les milieux boisés à l’échelle des zones d’études immédiate et rapprochée
La zone d’étude s’inscrit dans un contexte valloné constitué de pentes et talwegs boisés entrecoupés de parcelles
cultivées.
Influencés par l’activité humaine plus ou moins ancienne (pâturage) ces vallons présentent des stades boisés plus
ou moins avancés (se reporter aux paragraphes « Résultats », puis « Cartographie des habitats naturels et seminaturels » pour davantage de détails). La pente du vallon central ainsi que le vallon remontant vers le nord sont
principalement occupés par des fourrés arbustifs et buissonnants méditerranéens et ne constituent pas de
véritables boisements. Seule la partie boisée située le long de la ligne centrale du talweg central est composée
d’une forêt mésoméditerranéenne pionnière. Ce boisement est ainsi constitué d’arbres de type méditerranéen tels
que l’Erable de Montpellier ou le Chêne vert. Il représente environ 1 ha de surface boisée soit 2% de la surface
totale de la zone d’étude immédiate.
Quelques bosquets de chênes parsèment également la zone d’étude immédiate, notamment sur sa partie est. Leur
surface est cependant négligeable.
Juin 2013
Il est important de noter la présence d’un large massif forestier surplombant la vallée de la Durance au nord de la
zone d’étude. Il constitue un noyau de nature d’importance et présente un fort intérêt dans la fonctionnalité
écologique du secteur. Il influe ainsi forcément les milieux directement adjacents tels que le plateau des Mées où se
situe la zone d’étude.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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84
2. PERIMETRES D’INVENTAIRES ET DE PROTECTION DU PATRIMOINE
NATUREL
2.1.
Rappel du contexte réglementaire
Le législateur a élaboré plusieurs outils de connaissance et de protection de l’environnement dont les périmètres
réglementaires et d’inventaires qui sont exposés notamment dans le Code de l’Environnement. La désignation de
ces périmètres s’appuie généralement sur la présence d’espèces ou d’habitats remarquables.
A proximité du site, dans un rayon de 5 kilomètres, deux périmètres de protection (une ZPS et une ZSC) et trois
périmètres d’inventaires (deux ZNIEFF et une ZICO) sont présents :
Les périmètres de protection


Zone de Protection Spéciale (ZPS)
Les zones de protection spéciale (ZPS) sont créées en application de la directive européenne 009/147/CE
(plus connue sous le nom directive « Oiseaux ») relative à la conservation des oiseaux sauvages. La
détermination de ces zones de protection spéciale s’appuie sur l’inventaire scientifique des ZICO (zones
importantes pour la conservation des oiseaux). Leur désignation, par présence d’espèces listées en
annexe I, doit s’accompagner de mesures effectives de gestion et de protection pour répondre aux objectifs
de conservation qui sont ceux de la Directive. Ces mesures peuvent être de type réglementaire ou
contractuel et communiquées à l'Europe. Les ZPS font partie, avec les Zones Spéciales de Conservation
(ZSC), du réseau européen Natura 2000.
Zone Spéciale de Conservation (ZSC)
Créés en application de la directive européenne 92/43/CEE, plus communément appelée directive
« Habitats ». La présence d’habitats listés en annexe I et d’espèces inscrites en annexe II de cette directive
permet la désignation de sites. Un site "proposé" sera successivement une proposition de Site d'Importance
Communautaire (pSIC), puis un SIC après désignation par la commission européenne et enfin une Zone
Spéciale de Conservation (ZSC) après arrêté du ministre chargé de l'Environnement. Les états membres
disposent d’un délai de 6 ans pour convertir les SIC en droit national, sous le statut de ZSC. Les ZSC font
partie, avec les Zones de Protection Spéciale (ZPS), du réseau européenNatura 2000.
Les périmètres d’inventaires
Juin 2013
 Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF)
Ce type de périmètre est un inventaire du patrimoine naturel. Ces zones n’ont pas de valeur juridique mais
ont un objectif scientifique et permet d’attester de la valeur écologique d’un territoire. On soulignera, en
revanche, que l’absence de prise en compte de ces périmètres dans la conception des projets
d’aménagements, peut avoir une répercussion juridique. On distingue 2 types de ZNIEFF :
 Les ZNIEFF de type II, qui couvrent de grandes surfaces (vallées, massifs forestiers, plateaux,
estuaires…) au fonctionnement écologique préservé ;
 Les ZNIEFF de type I, qui présentent des surfaces plus limitées que les ZNIEFF de type II mais
caractérisées par la présence d’espèces ou d’habitats remarquables.
 Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) :
Les zones importantes pour la conservation des oiseaux sont des sites qui ont été identifiés comme
important pour certaines espèces d'oiseau (aires de reproduction, de mue, d'hivernage, zones de relais de
migration) lors du programme d'inventaires scientifiques lancé par l'ONG Birdlife International. Si ces zones
ne confèrent pas aux sites une protection réglementaire, elles servent toutefois à prendre en compte la
conservation des oiseaux lors des projets d'aménagement ou de gestion du territoire. En outre, après la
désignation des ZICO, l'état doit lui adapter une Zone de Protection Spéciale (ZPS) c'est-à-dire une zone
où les mesures de protection du droit interne devront être appliquées.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
85
2.2.
Le tableau ci-après présente les périmètres d’inventaires présents dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude
immédiate :
Situation par rapport aux périmètres à statut
PERIMETRES D’INVENTAIRES DU PATRIMOINE NATUREL
(RAYON DE 5 KM AUTOUR DU SITE D’ÉTUDE)
Le tableau suivant présente les périmètres de protection présents dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude
immédiate :
PERIMETRES DE PROTECTION DU PATRIMOINE NATUREL
(RAYON DE 5 KM AUTOUR DE LA ZONE D’ÉTUDE)
Type
SIC
Libellé
Numéro
Type
Libellé
Numéro
Surface
totale
Descriptions et commentaires
La Durance est caractéristique des cours d’eau méditerranéens présentant
une imbrication de milieux naturels plus ou moins humides et liés au cours
d'eau. Elle concentre, sur un espace réduit, de nombreux habitats naturels
d'intérêt communautaire à la fois marqués par les influences
méditerranéenne et montagnarde.
La Durance assure un rôle fonctionnel important pour la faune et la flore :
fonction de corridor (déplacement des espèces, tels que certains poissons
migrateurs, chiroptères, insectes...), fonction de diversification (mélange
d'espèces montagnardes et méditerranéennes) et fonction de refuge
(milieux naturels relictuels permettant la survie de nombreuses espèces).
La Durance FR9301589
La rivière est ainsi fréquentée par de nombreuses espèces, ponctuellement
en migration ou annuellement pour la réalisation des différentes phases du
cycle biologique des espèces (reproduction, chasse, hibernation …). Sont
connus sur la Durance : de nombreuses espèces de chauves-souris parmi
les plus rares (Murin de Capaccini, Minioptère de Schreibers, Grand
Rhinolophe…), le Castor d’Europe, le Sonneur à ventre jaune, l’Alose,
l’Agrion de Mercure…
15 954
ha
La moyenne
Durance, de
ZNIEFF
l’aval de la
de type
retenue de
I
l’escale à la
confluence
avec le Verdon
04-100189
La Durance est située à moins de 5 km de la zone d’étude. Lors de haltes
migratoires, les espèces notamment les chiroptères peuvent fréquenter le
plateau où ils y trouveront des zones de chasse et de repos intéressantes.
ZPS
La Durance représente l’un des plus importants réservoirs d’oiseaux de
France. Ainsi, plus de 260 espèces d’oiseaux fréquentent la vallée de la
Durance. Cette diversité avifaunistique est expliquée par la présence d’une
grande diversité d’habitats que ce soit au niveau des ripisylves, des
roselières ou des bancs de galets. Parmi elles, de nombreuses espèces
remarquables sont représentées : Alouette lulu, Pie-grièche écorcheur,
Percnoptère d’Egypte, Aigle de Bonelli, Aigle royal, Faucon pèlerin…
Par ailleurs, le site présente un intérêt particulier dans la conservation de
plusieurs espèces d’intérêt communautaire : Blongios nain, Milan noir,
La Durance FR9312003 Alouette calandre et Outarde cannepetière.
A côté de son intérêt en termes d’habitat d’espèces, la Durance constitue un
important couloir de migration. De nombreuses espèces inféodées aux
milieux humides parcourent ainsi le cours d’eau lors des passages
migratoires et profitent les berges et zones humides à proximité.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Surface
totale
La ZNIEFF correspond au cours de la Durance et ses bras secondaires, iscles et
ripisylves.
Régulièrement atteinte par les crues, la Durance présente une structure caractéristique
des cours d’eau méditerranéens, caractérisée par sa diversité : granulométrie,
végétation, habitats, structure (bras morts, iscles…)…
Elle présente une importante richesse naturelle que ce soit au niveau de la
végétation que de la faune. Ainsi, plusieurs habitats d’intérêt communautaire sont
présents. Citons notamment deux habitats déterminants : « les herbiers palustres et
flottants d’étangs et plans d’eau à Utriculaires (Utricularia pl. sp.) (22.414) » et « les
petites mares permanentes, et les cladiaies (53.3) ». La ZNIEFF présente 3 plantes
protégées en PACA : l’Ophioglosse des marais (Ophioglossum vulgatum), petite
fougère discrète des prairies humides, le Gaillet fausse-garance (Galium rubioides),
rare espèce inscrite au Livre Rouge National des plantes menacées et dont on ne
connaît que deux stations en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et l’Utriculaire des
étangs (Utricularia vulgaris). Concernant la faune, notons la présence du Castor
d’Europe (Castor fiber), du Blongios nain (Ixobrychus minutus), de la Bondrée apivore 3 343 ha
(Pernis apivorus), de l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), du Busard des roseaux
(Circus aeruginosus), nicheur possible, du Faucon hobereau (Falco subbuteo),… Les
invertébrés sont également bien représentés avec en particulier l’Agrion de Mercure
(Coenagrion mercuriale), l’Agrion bleu (Coenagrion caerulescens), le Sympétrum du
Piémont (Sympetrum pedemontanum), la Piéride de Duponchel (Leptidea duponcheli),
la Proserpine (Zerynthia rumina)…
De par son orientation nord-sud et sa position biogéographique à l’intérieur des
Préalpes-de-Haute-Provence, le site est une voie importante de pénétration dans les
Alpes et concentre un flux migratoire majeur pour l’avifaune.
L’intérêt de cette ZNIEFF par rapport à la zone d’étude concernera essentiellement
son rôle d’axe de déplacement, les espèces migratrices utilisant les alentours du cours
d’eau lors des haltes migratoires. Les habitats sont en effet relativement différents et
accueillent des espèces différentes. Seules les espèces non inféodées au milieu
humide pourront ainsi être trouvées au niveau de la zone d’étude.
20 008
ha
ZNIEFF
de type
II
La Bléone et
ses principaux
affluents (les
Duyes, le
Galèbre, le
Brès, le
Bouinenc) et
leurs ripisylves
04-147100
Juin 2013
La Durance est située à moins de 5 km de la zone d’étude. Lors de haltes
migratoires, les oiseaux peuvent fréquenter le plateau où ils y trouveront des
zones de chasse et de repos intéressantes. Ceci concernera essentiellement
les grands migrateurs tels les rapaces ou les grands voiliers (grues,…).
Descriptions et commentaires
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
Cette ZNIEFF est constituée du cours de la Bléone et de ses principaux affluents,
depuis le sommet du bassin versant jusqu’à sa confluence avec la Durance. Cette
zone est caractérisée par une grande variation altitudinale, s’étendant entre 400 m et
2200 m d’altitude.
Ces cours d’eau ont formé d’importants lits où se sont développés de multiples
habitats des bords de cours d’eau. Ainsi, une végétation spécialisée y est associée :
plantes pionnières des bancs de sables et de graviers, saulaies, aulnaies… Parmi de
nombreuses plantes remarquables, une espèce déterminante y est présente : la
Gentiane pneumonanthe (Gentiana pnuemonanthe).
Cette richesse d’habitats se traduit par l’accueil d’une faune très diversifiée. Ainsi, cette
ZNIEFF accueille 29 espèces patrimoniales, dont 12 déterminantes. Parmi elles, le 2 673 ha
Castor d’Europe (Castor fiber) y est bien représenté ainsi que plusieurs espèces de
chauves-souris chassant au niveau des ripisylves : Petit Rhinolophe (Rhinilophus
hipposideros), Vespère de Savi (Hypsugo savii)... Concernant les oiseaux, de
nombreuses espèces méridionales en limite de leur aire de répartition fréquentent ces
cours d’eau et leurs ripisylves : Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), Guêpier d’Europe
(Merops apiaster)… Les invertébrés sont également bien représentés avec la
présence d’espèces caractéristiques des milieux méditerranéens comme des milieux
montagnards : l’Alexanor (Papilio alexanor), l’Apollon (Parnassius apollo), le Sablé
provençal (Agrodiaetus ripartii)…
Du point de vue fonctionnalité, le site permet le transit d’espèces entre la Provence et
l’intérieur des massifs des Alpes-de-Haute-Provence.
86
PERIMETRES D’INVENTAIRES DU PATRIMOINE NATUREL
(RAYON DE 5 KM AUTOUR DU SITE D’ÉTUDE)
Type
Libellé
Numéro
Surface
totale
Descriptions et commentaires
FIGURE 33 : PERIMETRE DE PROTECTION ET D’INVENTAIRE SUR LA ZONE D’ETUDE ELOIGNEE
La Bléone longe le plateau des Mées sur son côté nord. La zone d’étude présente des
caractéristiques relativement similaires au bassin versant au travers de l’altitude et de
la nature méditerranéenne des milieux. Seul le critère milieu humide diffère largement
de la zone d’étude. Ainsi, seules les espèces non inféodées au milieu humide pourront
être trouvées au niveau du plateau du Puimichel/Les Mées.
ZICO
Moyenne
vallée de la
Durance
0212700
Cette ZICO concerne essentiellement des milieux humides, en lien direct avec le cours
de la Durance. La plupart des espèces qui y sont retrouvées sont ainsi inféodées aux
milieux humides que ce soit des ripisylves, des prairires humides, des lacs, des
marais…
Ainsi, citons notamment le Héron pourpre (Ardea purpurea), le Milan noir (Milvus
migrans), le Busard cendré (Circus pygargus), le Balbuzard pêcheur (Pandion
haliaetus), l’Outarde canepetière (Tetrax tetrax), la Sterne pierregarin (Sterna 11 300 ha
hirundo)…
Au vu de l’absence de milieux humides, peu d’espèces de cette ZNIEFF seront
retrouvées sur la zone d’étude. Seules quelques espèces en déplacement pourront
fréquenter les abords de la zone d’étude immédiate pour la chasse ou lors des
passages migratoires.
Au-delà de la zone d’étude éloignée de 5 kilomètres, plusieurs périmètres de protection sont à noter, notamment :
- Le Parc Naturel Régional du Luberon, situé au sud-est de la zone d’étude et constitué de trois montagnes
faunistiquement et floristiquement riches (le Luberon oriental, le Grand Luberon et le Petit Luberon) ;
- Les Arrêtés Préfectoraux de Protection de la Nature « Affluent de la Bléone, Adous de Féraud et des
Faisses » mis en place pour la protection de la Truite Fario ;
- Le Périmètre de protection de la réserve naturelle géologique de Haute Provence, situé à l’ouest de la
zone d’étude.
Eloignés de la zone d’étude et/ou visant des domaines spécifiques, ces périmètres ne concernent pas directement
les milieux naturels présents sur le plateau des Mées/Puimichel.
Juin 2013
La carte ci-après présente les différents périmètres de protection et d’inventaires sur la zone d’étude éloignée.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
87
3. DIAGNOSTIC DES HABITATS NATURELS
3.1.
Eléments généraux
La zone d’étude des Mées se situe à l’étage supraméditerranéen. Cet étage est empiriquement défini par la zone
où la culture de l’Olivier devient impossible à cause du froid (gelées régulières l’hiver). Il correspond à la série de
végétation du Chêne pubescent qui remplace celle du Chêne vert typique de l’étage mésoméditerranéen. Le Pin
sylvestre se comporte en espèce colonisatrice (c’est le Pin d’Alep à l’étage mésoméditerranéen).
Comme le montre la carte « Données générales sur les milieux naturels, semi-naturels et artificiels » présentée ciaprès, la zone d’étude immédiate s’insère dans un contexte fortement anthropisé. On constate en particulier la
présence d’une importante superficie couverte par des parcs photovoltaïques déjà en fonctionnement. Le parcellaire
agricole est également bien développé. La culture du Lavandin est majoritaire, suivie par celle du Sainfoin. Les
milieux naturels et semi-naturels apparaissent moins développés. Ils ne s’observent plus qu’au niveau des
pentes des vallons où la mise en culture est difficile. Ces espaces, en particulier les aphyllanthaies, peuvent encore
ça et là être parcourus par le bétail. Ailleurs, ils sont en déprise. Les milieux agropastoraux, généralement dédiés au
pâturage sur le plateau, sont également peu présents et s’observent à proximité des quelques habitations qui
ponctuent le secteur ainsi qu’au niveau de certains fonds de vallon où se développent des prairies/pelouses
steppiques.
Juin 2013
A l’échelle des zones d’étude immédiate et rapprochée, les milieux ouverts et semi-ouverts sont donc majoritaires.
Les espaces boisés sont rares. On note la présence d’une unique formation arborée pionnière au milieu de la zone
d’étude immédiate. Celle-ci peut d’ores et déjà être identifiée comme porteuse d’enjeux à minima fonctionnels (se
reporter aux expertises « Faune » et « Fonctionnalités écologiques »).
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
89
Juin 2013
FIGURE 34 : DONNEES GENERALES SUR LES MILIEUX NATURELS, SEMI-NATURELS ET ARTIFICIELS
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Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
90
3.1.1. Les habitats naturels et semi-naturels
Les communautés végétales identifiées à l’échelle de la zone d’étude rapprochée sont présentées de manière
synthétique par surface décroissante dans le tableau ci-dessous :
TABLEAU 1 : SYNOPTIQUE DES HABITATS NATURELS ET SEMI-NATURELS DE LA ZONE D'ETUDE IMMEDIATE
Libellé de végétation
(typologie ECOTER)
CV*
Phytosociologie
Culture de lavandin
14
Helianthemo italiciAphyllanthion
monspeliensis Díez
Garretas, Fernández
González & Asensi 1998
Poste typologique
générique
Pelouse
supraméditerranéenne
calcicole, xérophile à
mésophile à
Aphyllanthe de
Montpellier
Juin 2013
Culture de Sainfoin à
feuilles de vesce
Ourlet pelousaire
méso-xérophile à
mésophile à
Brachypode de
Phénicie
Fourré mésophile et
basophile à Rosiers,
Prunier épineux et
Aubépine à un style
2
13
4
6
Brachypodion
phoenicoidis Br.-Bl. ex
Molinier 1934
Poste typologique
générique
Berberidion vulgaris Br.Bl. 1950
Poste typologique
générique
Berberidenion vulgaris
Géhu, de Foucault &
Delelis 1984
Groupement à Prunus
mahaleb et Acer
monspessulanum
Berberidenion vulgaris
Géhu, de Foucault &
Delelis 1983
Groupement à Juniperus
oxycedrus et Prunus
mahaleb
Berberidenion vulgaris
Géhu, de Foucault &
Delelis 1983
Poste typologique
générique
Buxo sempervirentisQuercenion pubescentis
(Zólyomi & Jakucs in
Jakucs 1960) RivasMartínez 1972
Poste typologique
générique
Code
Code
Influence
Intérêt
Corine
Statut
N2000
anthropique patrimonial
Biotopes
82.2
34.72
-
-
-
-
H
F
Nul à faible
Surface
(ha)
Surface
(%)
19,4512
47,32
Modéré à
fort
5,2265
12,72
82.2
-
-
H
Nul à faible
3,4775
8,46
34.36
-
-
F
Faible à
modéré
2,2509
5,48
31.81
-
-
M
Faible à
modéré
2,0904
5,09
31.8123
-
-
F
Modéré à
fort
1,4982
3,64
31.8122
5210
IC
F
Modéré à
fort
1,3738
3,34
32.62
-
-
F/M
Faible à
modéré
1,0636
2,59
45.32
-
-
F
Modéré à
fort
0,8957
2,18
Fourré
supraméditerranéen
basophile à Cerisier de
Sainte Lucie et Érable
de Montpellier
8
Fourré
supraméditerranéen
basophile à Genévrier
oxycèdre, Amélanchier
et Cerisier de Sainte
Lucie
7
Fourré
supraméditerranéen
basophile à Genêt
cendrée
5
Forêt pionnière
supraméditerranéenne
et basophile à Érable
de Montpellier et
Chêne vert
9
Jachères avec
végétation spontanée
11
-
87.1
-
-
M
Nul à faible
0,7682
1,87
Terre
rocailleuse/rocaille
1
-
62.3
-
-
N
Faible à
modéré
0,2474
0,60
Verger
10
-
83.15
-
-
H
Nul à faible
0,2115
0,51
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Code
Code
Influence
Intérêt
Corine
Statut
N2000
anthropique patrimonial
Biotopes
Libellé de végétation
(typologie ECOTER)
CV*
Phytosociologie
Autres cultures
18
-
82.2
-
-
H
Ourlet pelousaire
xérophile à Thym
commun et Brome
érigé
3
Helianthemo italiciAphyllanthion
monspeliensis Díez
Garretas, Fernández
González & Asensi 1999
Poste typologique
générique
34.7
-
-
Chemin et sentier
17
-
8
-
Habitation & jardin
16
-
86
Parc photovoltaïque
15
-
86.3
*C.V. : Code de végétation issu de la typologie de terrain
ECOTER
Surface
(ha)
Surface
(%)
Nul à faible
0,0885
0,22
F
Faible à
modéré
0,0538
0,13
-
-
Nul à faible
2,0681
5,03135
-
-
-
Nul à faible
0,2134
0,51917
-
-
H
Nul à faible
0,1256
0,30556
Totaux
41,10
100,00
La cartographie des habitats naturels et semi-naturels à l’échelle de la zone d’étude immédiate est donnée ci-après,
suite à la carte des « Données générales sur les milieux naturels, semi-naturels et artificiels ». Deux cartes sont
proposées : la première présente les habitats naturels et semi-naturels dominants suivant la typologie de terrain
ECOTER, la seconde en regard de la typologie européenne EUR 27 (Natura 2000).
Les communautés végétales relevant de la directive Habitats-Faune-Flore, présentant un intérêt patrimonial marqué
et/ou représentatives de la zone d’étude immédiate sont décrites de manière synthétique suite aux cartes par
surface décroissante. Les végétations ponctuelles, peu développées et présentant un intérêt patrimonial limité ne
font pas l’objet d’une présentation.
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
91
FIGURE 36 : HABITATS NATURELS ET SEMI-NATURELS – TYPOLOGIE NATURA 2000 EUR 27
Juin 2013
FIGURE 35 : HABITATS NATURELS ET SEMI-NATURELS DOMINANTS
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
92
3.1.2. Habitats naturels et semi-naturels Natura 2000
3.1.3. Autres habitats naturels et semi-naturels
Typologie ECOTER
CV. 7 Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie
Intérêt patrimonial : Modéré à fort
3,34 % du site
Typologies européennes
Corine Biotope 31.8122 : Fruticées subméditerranéennes de Prunelliers et de Troènes
Natura 2000 5210 : Matorrals arborescents à Juniperus spp. Cahier d’habitat : non pris en compte
Intérêt communautaire
Phytosociologie
Berberidenion vulgaris Géhu, de Foucault & Delelis 1983
Groupement à Juniperus oxycedrus et Prunus mahaleb
FOURRE SUPRAMEDITERRANEEN BASOPHILE A GENEVRIER OXYCEDRE,
AMELANCHIER ET CERISIER DE SAINTE LUCIE.
Il s’agit d’un fourré supraméditerranéen basophile de
recolonisation se développant en situation mésoxérophile à mésophile. Assez diversifié sur le plan
floristique ce fourré se reconnait à la présence
conjuguée d’espèces :


Possédant une teinte méditerranéenne telles que le
Genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus) et le
Chêne vert (Quercus ilex) et le Genêt cendrée
(Genista cinerea) ;
Européennes méridionales à médio-européennes
telles que le Prunier mahaleb (Prunus mahaleb),
l’Amélanchier ovale (Amelanchier ovalis), le
Chèvrefeuille camérisier (Lonicera xylosteum) et le
Rosier agreste (Rosa agrestis).
Typologie ECOTER
CV. 2 Pelouse supraméditerranéenne calcicole, xérophile à mésophile à Aphyllanthe de Montpellier
Intérêt patrimonial : Modéré à fort
12,72 % du site
Typologies européennes
Corine Biotope 34.72 : Steppes supra-méditerranéennes et prairies à Aphyllanthes
Non d’intérêt communautaire
Phytosociologie
Helianthemo italici-Aphyllanthion monspeliensis Díez Garretas, Fernández González & Asensi 1998
Poste typologique générique
Ce poste typologique générique (qui intègre potentiellement plusieurs types élémentaires) se réfère à des pelouses
basses fréquemment ouvertes, d’optimum supraméditerranéen, riches en hémicryptophytes et petites
chamaephytes se développant en situations méso-xérophiles à mésophiles et oligotrophes, sur des sols riches en
bases, fréquemment compacts et retenant bien l’humidité, marneux, calcaréo-marneux voire, dans certains cas,
rocailleux.
Les pelouses de l’Helianthemo italici - Aphyllanthion monspeliensis se caractérisent sur le site par la juxtaposition
d’espèces pelousaires :

D’affinités méditerranéennes telles que la Germandrée polium (Teucrium polium), l’Aphyllanthe de
Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), le Thym commun (Thymus vulgaris), le Sainfoin couché
(Onobrychis supina), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), la Silène d’Italie (Silene italica), la Bugrane très
menu (Ononis minutissima)… ;

Européennes à eurasiatiques telles que le Brome dressé (Bromus erectus), le Panicaut champêtre
(Eryngium campestre), la Petite Coronille (Coronilla minima), la Germandrée petit chêne (Teucrium
chamaedrys) et l’Avénule des prés (Avenula pratensis subsp. pratensis).
La plupart des communautés rattachables à ce type d’habitat sont bien répandues à l’échelle de l’étage
supraméditerranéen français, bien que la tendance soit à la baisse en raison de la déprise agricole en cours. Elles
s’avèrent assez patrimoniales en raison du grand nombre d’espèces qu’elles abritent et de leur caractère
oligotrophe (la tendance est à l’eutrophisation des sols) et sub-naturel.
PELOUSE SUPRAMEDITERRANEENNE CALCICOLE, XEROPHILE A MESOPHILE A APHYLLANTHE DE MONTPELLIER
Juin 2013
Photo prise sur site – ECOTER 2012
Ce fourré se développe en superposition des pelouses à Aphyllanthes de Montpellier, au niveau des secteurs en
déprise. Il possède un intérêt patrimonial modéré à fort en raison du nombre important d’arbustes qui le constituent
et de son caractère sub-naturel. En mosaïque avec les pelouses, ces fourrés constituent un habitat complexe et
structuré qui offre des niches écologiques diversifiées. Le caractère supraméditerranéen accentue l’intérêt
patrimonial de cette communauté en raison de sa stricte circonscription à cet étage de végétation qui occupe au
final une faible superficie à l’échelle nationale tout comme à celle du bassin méditerranéen.
Faciès à Brome dressé d’une aphyllanthaie possédant un bon Aphyllanthaie en voie de fermeture, possédant un mauvais
état de conservation.
état de conservation.
Photos prises sur site – ECOTER 2012
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
93
Typologie ECOTER
 CV. 5 Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée
 CV. 6 Fourré mésophile et basophile à Rosiers, Prunier épineux et Aubépine à un style
 CV. 7 Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie 1
 CV. 8 Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier
Intérêt patrimonial :  &  : Faible à modéré  &  : Modéré à fort
 2,59 % du site  5,09 % du site  3,34% du site  3,64 % du site
Typologies européennes
Corine Biotope :  32.62 : Garrigues à Genista cinerea  31.81 : Fourrés médio-européens sur sol fertile
& 31.8122 : Fruticées subméditerranéennes de Prunelliers et de Troènes
Non d’intérêt communautaire
Phytosociologie
Berberidion vulgaris Br.-Bl. 1950
Berberidenion vulgaris Géhu, de Foucault & Delelis 1984
 Poste typologique générique
 Poste typologique générique
 Groupement à Juniperus oxycedrus et Prunus mahaleb
 Groupement à Prunus mahaleb et Acer monspessulanum
caractère sub-naturel, de sa diversité floristique et de sa circonscription à l’étage supraméditerranéen. Il
possède également une structure interne plus complexe que les précédents (différenciation de sous-strates)
et offre des niches écologiques diversifiées.
FOURRES BASOPHILES DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE
Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée. Vue d’ensemble et vue rapprochée.
Photos prises sur site – ECOTER 2012
Les groupements de fourré se développent sur la zone d’étude immédiate principalement au niveau des secteurs en
déprise, au niveau des vallons et de leurs pentes. Quatre types ont été distingués dans la cartographie :
Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée :
Il s’agit d’un fourré dominé et structuré par le Genêt cendrée (Genista cinerea). Cette végétation offre une
physionomie assez terne, de teinte grisâtre. Elle possède un caractère secondaire assez marqué et se
développe suite à l’abandon du pâturage à l’endroit des pelouses supraméditerranéennes de l’Helianthemo
italici-Aphyllanthion monspeliensis. A l’échelle de la France, ce type de fourré s’observe uniquement dans les
Préalpes du sud où il demeure toutefois assez commun.
Fourré mésophile et basophile à Rosiers, Prunier épineux et Aubépine à un style :
Ce fourré possède un caractère secondaire marqué (davantage que le précédent) et ne semble pas
posséder d’espèces réellement différentielles (d’où la possibilité d’être en présence d’une communauté
basale, c'est-à-dire réduite à un petit nombre de taxons à large amplitude socio-écologique). Ces fourrés se
caractérisent sur la zone d’étude par la présence d’espèces euryèces (c'est-à-dire possédant une grande
valence écologique) telles que le Rosier des chiens (Rosa canina), le Prunier épineux (Prunus spinosa) et
l’Aubépine à un style (Crataegus monogyna). L’intérêt phytocénotique de ces fourrés est finalement assez
faible en raison de leur non spécificité et de leur large distribution.
Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier. Vue d’ensemble et vue rapprochée.
Photos prises sur site – ECOTER 2012
Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte
Lucie :
Ce fourré d’intérêt communautaire a déjà été décrit plus haut dans ce rapport. Il présente un caractère subnaturel et se développe en mosaïque avec les pelouses à Aphyllanthes de Montpellier.
Juin 2013
Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier :
Il s’agit d’un fourré haut (supérieur à 2 mètres) qui s’inscrit dans la même série de végétation que le « Fourré
supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie » auquel il fait
suite en terme de dynamique. Il se développe au niveau des secteurs les plus anciennement en déprise et
évolue en direction de la « Forêt pionnière supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et
Chêne vert (C.V. 9) ». Ce fourré possède un intérêt patrimonial qualifié de modéré à fort en raison de son
Les communautés végétales en gris sont déjà décrites pour un autre habitat (du fait de leur caractère d’intérêt
communautaire).
1
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Fourré mésophile et basophile à Rosiers, Prunier épineux et
Aubépine à un style
Photo prise sur site – ECOTER 2012
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
94
Typologie ECOTER
CV. 4 Ourlet pelousaire méso-xérophile à mésophile à Brachypode de Phénicie
Intérêt patrimonial : Faible à modéré
5,48 % du site
Typologies européennes
Corine Biotope 34.36 : Gazons à Brachypode de Phénicie
Non d’intérêt communautaire
Phytosociologie
Brachypodion phoenicoidis Br.-Bl. ex Molinier 1934
Poste typologique générique
Typologie ECOTER
CV. 9 Forêt pionnière supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne vert
Intérêt patrimonial : Modéré à fort
2,18 % du site
Typologies européennes
Corine Biotope 45.32 : Forêts de Chênes verts supra-méditerranéennes
Natura 2000 5210 : Matorrals arborescents à Juniperus spp. Cahier d’habitat : non pris en compte
Non d’intérêt communautaire
Phytosociologie
Buxo sempervirentis-Quercenion pubescentis (Zólyomi & Jakucs in Jakucs 1960) Rivas-Martínez 1972
Poste typologique générique
Il s’agit d’ourlets pelousaires herbacés se développant sur le site en situation basophile, méso-xérophile à
mésophile, au niveau des secteurs les plus en déprise où ils apparaissent fréquemment en mosaïque avec des
formations arbustives en particulier, sur le site, avec le « Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée
(CV. 5) ». Ces communautés se développent surtout suite à l’abandon des parcelles cultivées ou suite à des
incendies mais peuvent aussi se développer en lieu et place des pelouses à Aphyllanthe de Montpellier
précédemment décrites si celles-ci ne sont plus parcourues par le bétail.
Ces communautés se reconnaissent à la dominance du Brachypode de Phénicie (Brachypodium phoenicoides) qui
confère à la physionomie de cet habitat une teinte terne, jaune paille au printemps, glauque en été. Le reste du
cortège se compose d’espèces :

Typiques des pelouses du Brachypodion phoenicoidis telle que l’Euphorbe dentée (Euphorbia serrata) et la
Pastel des teinturiers (Isatis tinctoria) ;

Pelousaires de l’Helianthemo italici - Aphyllanthion monspeliensis (avec lesquelles elles peuvent entretenir
un lien dynamique) telles que l’Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), la Bugrane
gluante (Ononis natrix) et le Dorycnium à cinq feuilles (Dorycnium pentaphyllum) ;

Pelousaires à large amplitude géographique comme la Germandrée petit chêne (Teucrium chamaedrys),
l’Epiaire droit (Stachys recta) et la Saponaire faux basilic (Saponaria ocymoides).
Il s’agit d’un boisement basophile au caractère pionnier marqué se développant en situation mésohydrique et
mésotrophe. En terme de dynamique, cet habitat succède au « Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de
Sainte Lucie et Érable de Montpellier (C.V. 8) » qui lui-même succède au « Fourré supraméditerranéen basophile à
Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie ».
La strate arborée de cette forêt juvénile se caractérise par la présence concomitante du Chêne vert (Quercus ilex)
et de l’Érable de Montpellier (Acer monspessulanum). La strate herbacée est structurée par la Mercuriale vivace
(Mercurialis perennis) qui domine la physionomie, accompagnée de l’Hellébore fétide (Helleborus foetidus) et de
l’Arabette glabre (Arabis glabra) qui demeurent plus discrètes. Cet habitat accueille (au niveau des lisières et à
l’intérieur) une importante population de Violette de Jordan (Viola jordanii), espèce protégée en région
Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994).
Cette forêt a été cartographiée en un seul point, dans le vallon situé au centre de la zone d’étude immédiate où elle
se développe dans les parties basses, au niveau de la ligne de talweg (le val). Elle présente un intérêt
phytocénotique modéré à fort pour les fonctions écologiques (assimilation du carbone, stabilisation et protection des
sols…) et biologiques (zones de refuges pour la faune, réservoir de biodiversité…) qu’elle assure.
FORET PIONNIERE SUPRAMEDITERRANEENNE ET BASOPHILE A ÉRABLE DE MONTPELLIER ET CHENE VERT
Ce type de végétation possède un intérêt patrimonial limité en raison de l’absence, sur le site, d’espèces à statut de
protection ou de rareté-menace et de leur fréquence élevée à l’échelle du bassin méditerranéen.
Vue d’ensemble.
Physionomie de la strate herbacée.
Juin 2013
Photos prise sur site – ECOTER 2012
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Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
95
3.2.
Enjeux concernant les habitats naturels
La zone d’étude immédiate se caractérise par une faible diversité en
habitat naturels et semi-naturels : cela concerne 8 postes
typologiques sur 17. Neuf postes typologiques se réfèrent à des milieux
artificialisés. Ces derniers recouvrent plus de 50 % de la superficie de
la zone d’étude immédiate, les milieux faiblement à modérément
influencés par l’homme environ 34 %.
Les habitats naturels et semi naturels possèdent un intérêt patrimonial
modéré à fort. Cela ne concerne qu’une mineure partie de la zone
d’étude immédiate, la grande majorité, soit plus de 60 %, étant
porteuse d’enjeux faibles à modérés.
FIGURE 37 : ENJEUX DES HABITATS NATURELS
INFLUENCE ANTHROPIQUE DES HABITATS
Influence anthropique
Surface (%)
Haute
56,82
Faible
27,49
Modérée
6,95
Faible/Modérée
2,59
Nul à presque nul
0,60
Non évalué
5,55
Total
100
L’enjeu phytocénotique principal se rattache à la préservation de
INTERET PATRIMONIAL DES HABITATS
l’unique formation boisée présente à l’échelle des zones d’étude
Intérêt patrimonial
Surface (%)
immédiate et rapprochée. Il s’agit d’une « Forêt pionnière
63,29
supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne Faible à modéré
21,88
vert » qui se développe au niveau de la ligne de talweg du vallon situé Modéré à fort
au centre de la zone d’étude immédiate. Cet habitat n’est pas rare et Nul à faible
14,83
possède intrinsèquement un intérêt patrimonial modéré à fort. Toutefois
100
sa présence unique au sein d’un espace majoritairement ouvert, lui Total général
confère un rôle fonctionnel important, particulièrement pour la préservation de la trame verte locale. Ce boisement
abrite de plus une importante population de Violette de Jordan (Viola jordanii), espèce protégée en région
Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994) (cf. expertise floristique ci-après).
Un seul habitat naturel s’avère d’intérêt communautaire au titre de la directive « Habitats ». Il s’agit du « Fourré
supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie » qui se rattache au
code générique 5210 « Matorrals arborescents à Juniperus spp. ». Celui-ci se développe en superposition des
pelouses à Aphyllanthes de Montpellier et n’occupe qu’un peu plus de 3 % de la zone d’étude immédiate. Ce fourré
possède un intérêt patrimonial modéré à fort : habitat encore bien distribué à l’étage supraméditerranéen et
n’abritant pas, sur le site, d’espèces à statut de protection et/ou de rareté-menace mais présentant un caractère
sub-naturel et une flore arbustive diversifiée.
Juin 2013
 Les enjeux phytocénotiques de la zone d’étude immédiate concerne la préservation, non pas d’habitats naturels
et semi-naturels patrimoniaux, mais la préservation d’une nature ordinaire pouvant être qualifiée de relique à
l’échelle de ce secteur du plateau de Valensole qui remplit des rôles fonctionnels essentiels en particulier pour la
faune (se reporter aux expertises ad hoc).
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Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
96
4. LA FLORE
4.1.
Les consultations
La liste des espèces végétales (trachéophytes) répertoriées dans la base de données SILENE pour la commune de
Les Mées s’élève à 607 taxons. Elle est donnée en annexe. Le niveau des connaissances sur cette commune peut
être considéré comme excellent.
Une espèce protégée en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994) contenue dans cette liste et/ou
connues des différentes ZNIEFF environnantes au site a été contactée sur la zone d’étude immédiate. Il s’agit de la
Violette de Jordan (Viola jordanii).
Pour mémoire, les autres espèces à statut de protection et/ou de rareté-menace potentielles pour la zone d’étude
mais non observées sont les suivantes :
TABLEAU 2 : ENJEUX FLORISTIQUES POTENTIELLES A ENJEUX
Nom français
Nom latin
Violette de Jordan
Livre
rouge1
Protection.2
Habitats préférentiels 3
Sources
Viola jordani
Régionale, Article I
Boisements et ourlets basophiles
Avis d’expert
Arnica des montagnes
Arnica montana L.
Départementale,
Article 3
Sols acides et pauvres en éléments
nutritifs ; montagnarde
Fiche ZNIEFF
930020054
Coquelicot douteux
Papaver dubium L.
Régionale, Article I
Annuelles commensales des
cultures acidophiles
SILENE Flore
Gagée des champs
Gagea villosa
Nationale, Article I
Talus herbacées, prairies xérophiles
à mésophiles, friches
Avis d’expert
Gaillet fausse garance
Galium rubioides
Régionale, Article I
Mégaphorbiaies planitiairescollinéennes, eutrophiles,
médioeuropéennes
Fiche ZNIEFF
930012698
Molinie tardive
Cleistogenes serotina
(L.) Keng
Régionale, Article I
Pelouses basophiles
médioeuropéennes occidentales,
xérophiles, supraméditerranéennes
SILENE Flore
Ophioglosse commun
Ophioglossum
vulgatum L
Régionale, Article I
Prairies humides, oligotrophes,
acides, sols pauvres et calcaires
Fiche ZNIEFF
930012698
Tome I
LR I : Livre Rouge de la flore menacée de France. Tome I : Espèces prioritaires.
Protection :
Nationale : Arrêté modifié du 20 janvier 1982 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire ;
Régionale : Arrêté du 9 mai 1994 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur
3 CATMINAT\Baseveg
4 Peu probable : probabilité très faible à nulle de présence ; Possible : probabilité faible de présence ; Probable : probabilité forte de présence ; Certaine :
observation de l’espèce sur le périmètre
1
Juin 2013
2
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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97
4.2.
Inventaires de terrain
Le tableau ci-après fournit des informations complémentaires quant à ces taxons :
Les expertises de terrain nous ont permis d’identifier 131 taxons à l’échelle de la zone d’étude immédiate. La liste
complète est donnée en annexe.
Comme cela a déjà été précisé plus haut, une espèce protégée en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai
1994) a été contactée : la Violette de Jordan (Viola jordanii).
Par ailleurs, une espèce rare possédant un fort intérêt patrimonial mais dépourvue de statut réglementaire de
protection a également été observée : l’Aristoloche pâle (Aristolochia pallida).
TABLEAU 3 : TAXONS FLORISTIQUES A STATUT DE PROTECTION ET/OU DE RARETE-MENACE OBSERVES SUR LA ZONE
D’ETUDE IMMEDIATE
Nom
français
Nom
Protection
Statut
scientifique réglementaire1 ZNIEFF22
Violette de
Jordan
Viola
jordanii
Hanry
Aristoloche Aristolochia
pâle
pallida Willd.
Protection
régionale
PACA
(A1)
-
Habitats dans
lesquelles les
espèces ont été
observées sur la
zone d’étude
immédiate
Justifications/Remarques2
Intérêt
patrimonial
Rem.
Il s’agit d’une Violette méditerranéenne dont
les principales stations se situent dans les
départements du Var, des Alpes-Maritimes
et au sud des Alpes-de-Haute-Provence.
Elle est également présente en RhôneAlpes, dans le sud de la Drôme où elle est
Forêt pionnière
très rare.
supraméditerranéenne
Cette espèce présente une affinité pour
et basophile à Érable
l’étage supraméditerranéen où elle
de Montpellier et
s’observe principalement au sein des sousChêne vert et sa
bois herbacés et ourlets de la chênaie
lisière
pubescente.
Plus de 1000 pieds se développent sur la
zone d’étude immédiate au sein d’un
boisement pionnier basophile et mésophile
à Erable de Montpellier et Chêne vert, à
l’ouest du lieu-dit « Signoret ».
Fort
-
Il s’agit d’une espèce plus rare que la
précédente mais qui ne bénéficie d’aucune
protection réglementaire.
A l’instar de la Violette de Jordan,
l’Aristoloche pâle présente une affinité pour
Forêt pionnière
l’étage supraméditerranéen. Elle peut
supraméditerranéenne
également s’observer au niveau des souset basophile à Érable
bois herbacés et des ourlets de la chênaie
de Montpellier et
pubescente mais aussi, en situation
Chêne vert et sa
héliophile au sein de certaines pelouses
lisière
méditerranéennes.
Sur la zone d’étude immédiate, cette
espèce s’observe en compagnie de la
Violette de Jordan, essentiellement en
lisière.
Fort
1Arrêté
du 9 mai 1994 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur
A1 : Article 1 = protection stricte.
A2 : Article 2 = à l'exception des parcelles agricoles.
2DREAL PACA, CEEP, CBN de Porquerolles, CBN de Alpin de Gap, COM, LEML. L’actualisation de l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique,
Faunistique.
Rem. : Taxons remarquables
Dét. : Taxons déterminants
La carte de localisation de ces espèces à l’échelle de la zone d’étude immédiate est donnée page suivante. Des
cartes de répartition à différentes échelles ainsi que des planches photographiques sont ensuite proposées :
 A l’échelle des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon (mailles de 10*10 km).

Juin 2013

PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Source : Base de données SILENE (http://flore.silene.eu) ;
A l’échelle de la région Rhône-Alpes (maille de 5*5 km)
Source : Base de données du Pôle d'information Flore et Habitats de Rhône-Alpes (http://www.pifh.fr)
A l’échelle nationale (présence par département).
Source : Tela Botanica (http://www.tela-botanica.org/page:eflore_bdtfx).
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98
CARTES DE REPARTITION DE VIOLA JORDANII HANRY
FIGURE 38 : LOCALISATION DES ESPECES A STATUT DE PROTECTION ET/OU DE RARETE-MENACE
Echelle des régions Languedoc-Roussillon et de Provence- Echelle française.
Alpes-Côte d’Azur.
Echelle de Rhône-Alpes.
CARTES DE REPARTITION D’ARISTOLOCHIA PALLIDA WILLD.
Juin 2013
Echelle des régions Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte d’Azur
Echelle française.
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99
VIOLA JORDANII HANRY
ARISTOLOCHIA PALLIDA WILLD.
Détail de la fleur et vue de plein pied (photos prise le 26 avril 2012)
En zone d’étude immédiate, Aristolochia pallida se développe principalement en lisière de la « Forêt pionnière
supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne vert », sur un substrat caillouteux (photos prise le 26
avril 2012)
Photos prise sur site – ECOTER 2012
Station de Viola jordinii en sous bois. Elle se développe en mosaïque avec Mercurialis perennis.
Station de Viola jordinii en lisière (détail et vue d’ensemble)
Juin 2013
Photos prise sur site – ECOTER 2012
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
100
4.3.
Enjeux concernant la flore
 Deux taxons patrimoniaux porteurs d’enjeux forts de préservation ont donc été rencontrés sur la zone d’étude
immédiate :
FIGURE 39 : ENJEUX DE LA FLORE
Violette de Jordan (Viola jordanii Hanry)
Taxon protégé en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994) présentant une répartition nationale
centrée sur le Var, les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence et s’observant principalement à l’étage
supraméditerranéen au niveau des sous-bois et lisières des chênaies pubescentes.
Plus de 1000 individus ont pu être comptabilisés.
Aristoloche pâle (Aristolochia pallida Willd.)
Taxon plus rare que le précédent mais non protégé, inféodé au domaine méditerranéen où il s’observe
essentiellement à l’étage supraméditerranéen. L’Aristoloche pâle présente une écologie affine de la violette de
Jordan à la différence qu’elle peut également s’observer au niveau de certaines pelouses basophiles
méditerranéennes.
Les populations sont estimées à plus de 150 individus.
Ces deux espèces occupent le même secteur sur la zone d’étude immédiate. Elles ont été contactées au niveau de
du boisement pionnier à Érable de Montpellier et Chêne vert » (et de ses lisières) qui occupe la ligne de talweg du
vallon situé au centre de la zone d’étude immédiate.
 Le reste de la zone d’étude accueille des enjeux :

Faibles à modérés : ce sont les parcelles cultivées qui accueillent une flore assez diversifiée. Il faut
rappeler ici que le plateau de Valensole est nationalement reconnu pour sa grande richesse en espèces
messicoles, c'est-à-dire en espèces inféodées aux cultures. D’où l’enjeu noté faible à modéré sur ces
parcelles de cultures.

Juin 2013
Modérés à forts : ce sont les secteurs semi-naturels, ouverts à semi-ouverts où se développent les
pelouses supraméditerranéennes à Aphyllanthe de Montpellier qui, si elles n’abritent pas d’espèces
patrimoniales sur la zone étudiée, s’avèrent très diversifiées.
La carte suivante présente les secteurs à enjeux concernant la flore sur la zone d’étude immédiate.
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Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
101
5. OISEAUX
Lors des prospections, 54 espèces d’oiseaux ont été répertoriées sur la zone d’étude immédiate et sa périphérie.
Ce chiffre traduit la remarquable richesse ornithologique de la zone d’étude et du secteur dans lequel elle se
trouve. Le nombre d’espèces patrimoniales sélectionnées par leurs statuts de protection et de conservation est
également important.
La liste totale des espèces inventoriées est reportée en annexe avec leurs statuts de protection, de conservation et
biologique (décliné par grands types d’habitats).
5.1.
Description des cortèges d’oiseaux par cortèges et grands types
d’habitats naturels
5.1.1. Les espèces migratrices
Lors de l’inventaire, seuls des passages en fin de migration ont été réalisés, aucune affirmation ne peut donc être
avancée quant à l’utilisation du site par les oiseaux migrateurs. Quelques tendances ont tout de même été relevées.
Plusieurs espèces ont été notées en migration au-dessus de la zone d’étude (Martinet noir, Bondrée apivore...).
Aucun rassemblement particulier n’a été noté. La zone d’étude ne parâit pas constituer un site de halte migratoire
d’importance.
5.1.2. Les espèces de passage (oiseaux en survol ou en chasse, non nicheurs
sur le site d’étude)
Les falaises environnantes (les Pénitents au nord de les Mées) et les versants rocheux des vallons affluents de la
Durance abritent probablement le Hibou Grand-Duc (Bubo bubo). Les écoutes et prospections crépusculaires n’ont
pas permis de contacter l’espèce. Elle reste potentielle en chasse sur le site d’étude.
Lavandières : habitat naturel de type steppique, favorable à la
Fauvette pitchou, au Pipit rousseline et zone de chasse pour
les rapaces.
Versant de vallon couvert de ligneux bas et piqueté d’arbres,
abritant de nombreuses espèces : fauvettes, pouillots,
turdidés…
Plusieurs espèces ont été régulièrement notées en survol du site sans que celles-ci ne s’y reproduisent. Ces survols
peuvent être de simples transits mais sont le plus souvent des activités de chasse. C’est le cas pour les espèces
suivantes : Circaète Jean-le-blanc, Faucon crécerelle, Hirondelle rustique, Busard cendré, Buse variable, Martinet
noir, Milan noir, Faucon pèlerin, etc.
5.1.3. Les espèces nicheuses (Nicheurs certains, probables ou possibles)
La particularité de la zone d’étude est de présenter des types assez contrastés d’habitats naturels : les parcelles
ouvertes (lavande, friches et prairies) et les parties arbustives et arborescentes des vallons. Chaque habitat naturel
abrite des cortèges particuliers d’oiseaux, dont certains sont inféodés à cet habitat et d’autres sont plus ubiquistes.

Sommet de vallon : végétation de lande sclérophylle éparse.
Au-dessus de la bande d’arbustes : prairie pâturée.
Juin 2013
Photo prise sur site – ECOTER 2012
Les parcelles de Lavande : cet habitat confère à la zone d’étude une particularité écologique de type
steppique car il présente une partie en terre nue et une partie en formation végétale sous-arbustive
pérenne. Ces conditions sont favorables aux espèces d’oiseaux méridionales souvent patrimoniales
comme le Pipit rousseline, la Fauvette pitchou, l’Alouette lulu, le Bruant ortolan, le Bruant proyer ainsi que
la Perdrix rouge. L’habitat est un milieu de chasse apprécié par les espèces telles que le Circaète Jean-leBlanc, la Buse variable, le Faucon crécerelle, le Busard cendré et les pies-grièches (3 espèces locales).
L’Engoulevent et le Petit Duc scops ont également été notés en chasse nocturne au-dessus de cet habitat.
Concernant l’Œdicnème criard, il a été recherché activement mais il semble que les parcelles ne soient pas
de taille suffisante pour l’installation de l’espèce sur la zone étudiée ;
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
103


Les vallons embroussaillés et boisés : les vallons constituent de probables parcours de bétail
abandonnés qui se sont embroussaillés puis pour partie boisés au fil du temps. Quelques ares de pentes
sont encore recouverts de lambeaux de lande à Genêt cendré. Les versants de ces vallons thermophiles
abritent un cortège important de passereaux, recherchant un habitat arbustif dense. On rencontre ainsi les
espèces suivantes : Fauvette à tête noire, Fauvette grisette, Fauvette Passerinette, Fauvette Orphée,
Pouillot véloce et Pouillot de Bonelli, mésanges, pics, turdidés (merles et grives), colombidés (Pigeon
ramier et Tourterelle des bois), etc. Plusieurs de ces espèces recherchent une végétation boisée pour
nicher et vont se nourrir dans les parcelles agricoles ouvertes limitrophes ;
5.1.4. Les espèces remarquables ou patrimoniales :
Parmi les 54 espèces d’oiseaux recensées sur le site et sa périphérie, 12 sont visées à l’Annexe I de la Directive
européenne « Oiseaux ».
Le tableau ci-dessous présente les espèces patrimoniales au niveau du site d’étude et sa périphérie.
TABLEAU 4 : LISTE DES OISEAUX OBSERVES SUR LES ZONES D’ETUDE IMMEDIATE ET RAPPROCHEE
Les lisières de ces vallons sont riches du cortège des oiseaux de milieux ouverts recherchant des
perchoirs pour chasser ou chanter : bruants zizi et ortolan, Alouette lulu, pies grièches, etc. L’Engoulevent
a régulièrement été noté, posé et en chasse au-dessus de cet habitat. Il n’a pas été possible de découvrir
des indices de nidification certaine (l’espèce est très discrète et mimétique), mais cela reste probable dans
ce contexte de mosaïque. Plusieurs espèces patrimoniales comme le Hibou moyen-duc et le Torcol
fourmilier ont été recherchées dans ce vallon, sans résultat.
Nom français
Nom scientifique
Protection
nationale1
Directive
oiseaux2
Liste rouge nationale
nicheurs3
Statut biologique sur
le site
Aigle royal
Aquila chrysaetos
Nationale,
article 3
Annexe I
Vulnérable
1 observation d’un
individu posé à
distance.
Alouette lulu
Lullula arborea
Nationale,
article 3
Annexe I
Préoccupation mineure
Nicheur certain.
Bondrée apivore
Pernis apivorus
Nationale,
article 3
Annexe I
Préoccupation mineure
Migrateur et Nicheur
possible à proximité.
Bruant ortolan
Emberiza hortulana
Nationale,
article 3
Annexe I
Vulnérable
Nicheur probable.
Busard cendré
Circus pygargus
Nationale,
article 3
Annexe I
Vulnérable
Nicheur probable à
proximité.
Circaète Jean-leBlanc
Circaetus gallicus
Nationale,
article 3
Annexe I
Préoccupation mineure
Nicheur probable à
proximité.
Engoulevent d'Europe
Caprimulgus
europaeus
Nationale,
article 3
Annexe I
Préoccupation mineure
Nicheur probable.
Faucon pèlerin
Falco peregrinus
Nationale,
article 3
Annexe I
Préoccupation mineure
Nicheur probable à
proximité (falaise des
Pénitents).
Fauvette pitchou
Sylvia undata
Nationale,
article 3
Annexe I
Préoccupation mineure
Nicheur probable.
Pie-grièche à tête
rousse
Lanius senator
Nationale,
article 3
-
Quasi menacé
Nicheur probable.
Pie-grièche écorcheur
Lanius collurio
Nationale,
article 3
Annexe I
Préoccupation mineure
Nicheur certain.
Pie-grièche
méridionale
Lanius méridionale
Nationale,
article 3
-
Vulnérable
Nicheur probable.
Pipit rousseline
Anthus campestris
Nationale,
article 3
Annexe I
Préoccupation mineure
Nicheur certain.
Vautour fauve
Gyps fulvus
Nationale,
article 3
Préoccupation mineure
De passage
(Trouvé électrocuté à
proximité).
Annexe I
: Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection
2 : Directive 2009/147/CE du parlement européen et du conseil du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages
3 : UICN France, MNHN, LPO, SEOF & ONCFS, 2011. La Liste rouge des espèces menacées en France métropolitaine
1
Juin 2013
Pour les principales espèces d’intérêt patrimonial rencontrées sur le site ou dans sa périphérie, un rapide descriptif
est présenté ci-après.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
104
L’Alouette lulu (Lullula arborea)
Le Busard cendré (Circus pygargus)
C'est une petite Alouette des zones ouvertes (pâtures
thermophiles, cultures extensives, vignes, lavandières…)
comportant des éléments sur lesquels l’oiseau se poste
(haies, arbres ou buissons isolés, fils électriques…).
Sur la zone d’étude, l’Alouette lulu se rencontre sur toutes
les lisières. Elle niche au sol mais aime se percher pour
émettre son chant. Sept couples ont été recensés sur le
site et sa proche périphérie.
Bien que localement elle puisse conserver des
populations importantes, ses effectifs nationaux et
européens sont en régression, comme beaucoup
d’espèces des milieux prairiaux et agricoles.
Alouette lulu.
Photo prise hors site – ECOTER 2012
Le Bruant ortolan (Emberiza hortulana)
Busard cendré mâle.
Photo prise sur site – ECOTER 2012
Répartition régionale de l’espèce.
Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009
Lors de l’étude de la LPO (LPO 2004), une petite colonie de cette espèce a été découverte sur le plateau. Trois à 5
couples ont été recensés, ce qui représente près de 20 % de la population régionale de l’espèce. Ce noyau de
population était le seul cas de couples regroupés en PACA.
Depuis cette étude et la construction rapide d’unités photovoltaïques sur le plateau, cette population semble avoir
fortement régressé. Un seul couple a été observé en 2012 à l’occasion de l’étude, survolant la partie nord-est du
site d’étude.
Les versants embroussaillés des vallons sont localement potentiellement favorable à la nidification du Busard
cendré, bien que celle-ci n’ait pas été constatée. Les raisons pour que celle-ci n’ait pas lieu sur le site peuvent
s’expliquer par plusieurs facteurs :
 Autres sites de nidifications plus favorables disponibles à proximité ;
 Fluctuation interannuelle de la population avec absence de couple sur le site en 2012 ;
 Hauteur arbustive trop élevée sur une part trop importante du vallon ne convenant pas ou plus à l’espèce ;
 Présence trop importante d’un groupe de Sanglier sur le secteur (prédation au nid).
Bruant Ortolan.
Photo prise sur site – ECOTER 2012
Répartition régionale de l’espèce.
Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009
Juin 2013
Ce bruant est en France majoritairement méridional. Il se rencontre dans les milieux ouverts agricoles extensifs et
les surfaces incendiées en cours de régénération. L’espèce n’est pas commune est reste sur le déclin du fait des
bouleversements agricoles en cours depuis les dernières décennies. Sur le site et sa périphérie, 3 couples ont été
recensés. Il affectionne les postes de chants sur les haies et les lisères et se nourrit dans les parcelles de lavande
ou les zones herbacées basses.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Alors que dans la partie nord de la France, Ce busard est un oiseau de plaine nichant dans les parcelles cultivées
céréalières, son biotope de nidification dans le sud de la France est classiquement des végétations arbustives
denses et basses difficilement pénétrables. Il y niche au sol.
Les versants en landes à Genêts des vallons du plateau sont favorables à sa nidification : une observation de nid
datant de quelques années, sur le vallon au SW du site a été mentionnée par l’agriculteur exploitant sans que cette
information ait pu être confirmée.
Cependant, en 2012, aucun signe de nidification (directions de vols régulières, échanges de proies entre le mâle et
la femelle, France.) n’a été noté sur le site et sa périphérie (hormis l’observation lointaine de harcèlement d’un Aigle
royal par une femelle dans le secteur du bourg de Puimichel). Le site représente cependant une zone de chasse
régulière.
Les populations européennes de cette espèce sont en fort déclin depuis plusieurs décennies, en grande partie du
fait des évolutions néfastes des pratiques agricoles (pertes de biodiversité des espaces cultivées et pratiques
contraignantes pour l’avifaune nichant au sol (irrigation, ensilage…).
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105
Le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus)
Circaète Jean-le-blanc.
La Fauvette pitchou (Sylvia undata)
C’est un visiteur régulier de l’ensemble du site, en survol
de chasse comme posé à l’affût sur les pylônes qui
jalonnent le secteur (cf. photo). Il trouve dans les cultures
de lavande et les prairies du secteur un certain nombre
de reptiles qui l’amènent à fréquenter le secteur tout au
long de la journée.
La zone d’étude immédiate ne présente pas d’habitat de
nidification propice à l’espèce (cet oiseau recherche de
grands pins sur des pentes rocailleuses abruptes). Le
couple observé est nicheur probable à proximité du site.
Le Circaète Jean-le-Blanc est assez présent dans le sud
de la France, et bien que ce ne soit pas une espèce en
danger, son faible taux de reproduction fait de lui une
espèce vulnérable.
Fauvette pitchou.
Source : http://fr.wikipedia.org
Répartition régionale de l’espèce.
Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009
Photo prise sur site – ECOTER 2012
L'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus)
Engoulevent d’Europe.
C’est un oiseau assez présent sur la zone d’étude.
Chasseur crépusculaire et nocturne, il a été observé et
entendu sur le site dans son ensemble (plusieurs oiseaux
simultanés) et aux alentours. Il est nicheur probable sur la
zone d’étude immédiate. Il semblerait par ailleurs que des
oiseaux montent depuis les versants boisés thermophiles
au-dessus des Mées pour chasser sur les vallons du
plateau, dont celui de la Colle, proche du site. Plusieurs
oiseaux chanteurs ont ainsi été notés passant le petit col
de l’Oratoire Saint-Antoine.
L’Engoulevent d’Europe est crépusculaire et nocturne, il
niche au sol. L’espèce est méridionale migratrice et
insectivore. Elle est bien présente dans les boisements
thermophiles du sud de la France dans différents types
de boisements en mosaïque avec des zones ouvertes.
Cette petite fauvette a été contactée sur le rebord sud-ouest du site et dans le petit cirque de la Lèche (au sud du
site), à chaque fois dans une parcelle de lavande. Elle est caractéristique des végétations de landes sclérophylles
basses : maquis, garrigues basses, lavandières etc. L’espèce est nicheuse probable sur les bordures de la zone
d’étude immédiate.
La région PACA abrite une part importante de la population française. Ses effectifs sont en déclin du fait de la perte
et la fragmentation de son habitat par l’urbanisation, les infrastructures de transport, l’intensification ou la déprise
agricoles (disparition des landes ou leur boisement).
La Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator)
Source : http://fr.wikipedia.org
Pie-grièche à tête rousse.
Photo prise hors site – ECOTER 2012
Répartition régionale de l’espèce
Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009
Juin 2013
Cette pie-grièche, macro-insectivore, est une espèce des milieux ouverts, chauds et secs. Elle se rencontre
également dans certains secteurs prairiaux bordés de haies. L’espèce a été contactée sur la lisière ouest de la zone
d’étude immédiate et dans les versants embroussaillés du petit « cirque » constitué par la partie nord du vallon de la
Colle (zone d’étude rapprochée). Elle est nicheuse probable. Le site d’étude comprend une petite partie de son
territoire.
Comme à l’échelle européenne, cette espèce est en déclin en France, avec des disparitions importantes parfois au
niveau d’un département (exemple du Vaucluse (FLITTI, 2009)). Les effectifs en PACA restent peu élevés avec des
populations subsistant sous forme de noyaux de quelques de couples : la population régionale fluctue selon les
années entre 40 et 80 couples (FLITTI, 2009). Cette espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (commun à 4
des 5 espèces de Pie-grièche se reproduisant sur le territoire français).
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106
Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio)
Pie-grièche écorcheur en nourrissage de ses jeunes
(transport de nourriture).
La Pie-grièche écorcheur, également macro-insectivore,
affectionne les milieux ouverts en mosaïques avec des
zones buissonnantes. Elle peut se rencontrer en altitude
jusqu’à plus de 2000m.
L’espèce a été contactée sur la lisière ouest de la zone
d’étude immédiate (dans les versants embroussaillés du
petit « cirque » constitué par la partie nord du vallon de la
Colle). Un deuxième couple est localisé dans la partie
basse de ce vallon, au niveau d’une zone riche en
massifs de ronciers. Elle est nicheuse certaine. La zone
d’étude immédiate comprend une petite partie d’un des
territoires des couples recensés.
C’est la Pie-grièche la plus commune en France et en
PACA (2500 à 13 000 couples) (FLITTI, 2009), mais ses
populations sont en déclin du fait des bouleversements
des paysages et de l’agriculture (intensification, déprise,
urbanisation…).
Photo prise sur site – ECOTER 2012
Pie-grièche méridionale (Lanius meridionale)
Bosquet arboré entouré de haies, friche, lavandes et truffière au nord du site :
site de nidification probable de la Pie-grièche méridionale
Photo prise sur site - ECOTER 2012
En Europe, l’espèce est limitée à la péninsule ibérique et aux zones méditerranéennes de la France où elle est en
limite d’aire de répartition. Elle se rencontre dans un grand nombre de milieux différents mais toujours à végétation
rase et clairsemée, comprenant des pelouses, des garrigues dégradées, parfois des vignobles, etc. Son nid est
situé dans des éléments arbustifs.
La population connue sur le plateau sur le plateau des Mées/ Puimichel est de 3 à 4 couples (LPO, 2004). Sur le
site, un oiseau a été noté à plusieurs reprises (secteur de bosquets au nord/nord-ouest de Signoret). Le territoire de
chasse de ce couple probable s’étend sur tout le vallon entre Signoret et la Lèche comme le montrent deux
observations :
- un oiseau posé en poste de chasse sur la petite ligne électrique, au-dessus de La Lèche,
- un oiseau remontant tout le vallon jusqu’au site de nidification supposé dans les bosquets nord du site
d’étude.
Selon la bibliographie (LEFRANC, 1993), un couple de Pie-grièche méridionale occupe un territoire de 10 à 30 ha,
selon la quantité de nourriture disponible. Considérée comme vulnérable, cette Pie-grièche est une espèce rare et
en déclin au niveau national, comme sur tous les départements de la région PACA.
Ses effectifs en région PACA sont estimés à 250-450 couples, ce qui représente 25% de la population française
(FLITTI, 2009).
Cette espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (commun à 4 des 5 espèces de Pies grièches se
reproduisant sur le territoire français).
Pie-grièche méridionale.
Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009
On notera le fait qu’il est rare en PACA d’observer les 3 espèces de pies-grièches sur un même site. La
configuration de la zone d’étude, les habitats en présence et le climat local permettent ce voisinage qui
s’avère rare au niveau régional (A. FLITTI – LPO PACA, comm. pers.).
Juin 2013
Photo prise sur site - ECOTER 2012
Répartition régionale de l’espèce.
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107
Le Pipit rousseline (Anthus campestris)
Pipit rousseline.
Photo prise sur site – ECOTER 2012
Répartition régionale de l’espèce.
Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009

Le Milan noir (Milvus migrans) : l’espèce a été notée en passage sur la zone d’étude à moyenne altitude.
Ce milan est très présent et nicheur dans la vallée de la Durance, à l’ouest du plateau. Il arrive que les
thermiques qu’il emprunte sur les contreforts du plateau, l’entraînent à survoler le plateau. C’est une
espèce relativement commune et qui est en expansion actuellement en France. Elle ne représente aucun
enjeu particulier pour le site ;

Le Vautour fauve (Gyps fulvus) : un individu a été retrouvé mort au pied d’un pylône électrique sur la
zone d’étude rapprochée (Yoan BRAUD, 17/04/2012). L’oiseau a probablement été électrocuté en passant
entre 2 câbles (arc électrique) ou en voulant se poser. L’espèce ne représente cependant pas un enjeu
pour le site. Il est probable qu’il s’agisse d’un individu isolé en dispersion.
On peut également citer quelques espèces présentes sur la zone d’étude immédiate et dans sa proche périphérie
(espèces nicheuses probables), dont les statuts de conservation ne sont pas favorables à l’échelle nationale ou
régionale :
 La Linotte mélodieuse : espèce observée régulièrement sur le site ;
 Le Petit Duc scops (chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée) ;
 Le Bruant proyer (8 chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée) ;
 La Fauvette grisette (3 chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée) ;
 La Fauvette orphée (4 chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée).
Ce pipit méridional est inféodé aux milieux chauds et secs et aux végétations très ouvertes voire steppiques
(pelouses sèches dégradées, jachères, zones sommitales, aérodromes, pâtures, gravières, lavandes…). Il est bien
représenté sur la zone d’étude et sa périphérie, au niveau des parcelles de lavandes. Il niche au sol dans ces
formations végétales particulières.
Cette espèce est en régression au niveau européen. Il est présent dans tous les départements de PACA, mais il y
subit également localement des baisses d’effectifs importantes.
Juin 2013
Parmi les espèces patrimoniales citées dans le tableau précédent, quelques-unes n’ont été observées qu’à distance
du site ou à une unique occasion. Elles ne représentent pas un enjeu important. Néanmoins, la zone d’étude
immédiate peut constituer pour elles un territoire de chasse. Il s’agit des 5 espèces suivantes :

L’Aigle royal (Aquila chrysaetos) n’a été observé qu’une seule fois à grande distance du site, dans le
secteur du village de Puimichel. L’oiseau posé sur un Pin était harcelé par une femelle de Busard cendré.
Notés dans le secteur par la LPO (FLITTI, 2004 : un couple d’adultes a priori nicheur ainsi que des
immatures), ce rapace n’a pas été observé sur le site d’étude proprement dit. La zone d’étude immédiate
reste cependant un territoire de chasse potentiel pour l’espèce, en raison des proies habituelles présentes
pour l’Aigle royal : lapins, lièvres, perdrix, geais, renards ;

La Bondrée apivore (Pernis apivorus) a été notée en migration prénuptiale à haute altitude au-dessus de
la zone d’étude immédiate et dans le vallon de la Forêt Domaniale des Pénitents, au nord (2 adultes). Elle
est nicheuse potentielle dans ce vallon dont le ruisseau est un affluent de la Durance. La zone d’étude est
un territoire de chasse potentiel pour cette espèce se nourrissant de couvain d’abeilles et de guêpes
sauvages ;

Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) : l’espèce n’a été observée qu’à une unique occasion, traversant la
zone d’étude immédiate à moyenne altitude. Elle est connue pour être nicheuse dans les falaises des
Pénitents à côté du village des Mées (LPO, 2004). Le plateau des Mées/Puimichel est un territoire de
chasse pour ce faucon ;
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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108
Juin 2013
FIGURE 40 : EXPERTISE ORNITHOLOGIQUE : CARTES DES ESPECES PATRIMONIALES OBSERVEES SUR LE SITE ET SA PERIPHERIE
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109
Le cas de l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata) :
L’espèce n’a pas été observée sur la zone d’étude immédiate ni à proximité. Celle-ci est située à une dizaine
de km de 3 des domaines vitaux identifiés en PACA pour l’espèce :
- Verdon ;
- Gorges de trévans ;
- Volx.
L’Aigle de Bonelli est un rapace rare en France et fait l’objet de nombreux suivis et attentions depuis de
nombreuses années, notamment en Région PACA. Sa présence sur un secteur constitue un enjeu majeur.
Bien que l’espèce soit connue sur plusieurs sites au sud de la zone d’étude (domaines vitaux à 10 km) et
que plusieurs de ses espèces proies soient présentes, aucune observation de cet Aigle n’a été réalisée sur
la zone d’étude, ni par la LPO en 2004, ni par ECOTER en 2012.
L’utilisation de la zone d’étude par l’espèce comme zone de chasse reste toutefois possible, notamment en cas de
nouvelle installation de couple dans le secteur.
Cette espèce est un rapace très rare en France classé « En danger » selon les critères de l’UICN. Du fait de sa
grande rareté, plusieurs plans nationaux d’action se sont succédé afin de redonner une dynamique à cette
population en déclin. L’une des actions phare de ce plan d’action est le maintien et la restauration de ses habitats
(chapitre 11.3 du plan national de restauration 2005-2009). Ceci passe notamment par la prise en compte de l’Aigle
de Bonelli dans les projets d’urbanisation et d’aménagements.
Juin 2013
La carte suivante représente les domaines vitaux de l’Aigle de Bonelli en région PACA.
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110
5.2.
Enjeux concernant les oiseaux
FIGURE 41 : ENJEUX DES OISEAUX
La forte diversité d’oiseaux, 53 espèces, dont une quinzaine sont considérées comme patrimoniales constitue
un enjeu fort sur la zone d’étude. Ces espèces patrimoniales sont les suivantes : Aigle royal, Alouette lulu,
Bondrée apivore, Bruant ortolan, Busard cendré, Circaète Jean-le-Blanc, Engoulevent d'Europe, Faucon pèlerin,
Fauvette pitchou, Pie-grièche à tête rousse, Pie-grièche écorcheur, Pie-grièche méridionale et Pipit rousseline.
Espèces auxquelles on peut ajouter les espèces suivantes (enjeu moindre mais leur présence enrichit notablement
les cortèges) : Linotte mélodieuse, Petit Duc scops, Bruant proyer, Fauvette grisette et Fauvette orphée.
Plusieurs de ces espèces ont des statuts de conservation défavorables aux échelles nationale, régionale et locale.
La zone d’étude immédiate constitue à la fois pour elles des sites de nidifications et des sites de chasse.
La concentration des espèces traduit la qualité des milieux naturels dans un contexte thermoxérophile,
recherché par de nombreuses espèces méridionales.
On notera la différence de résultats (nombres de couples) entre cette étude et celle de la LPO (2004) : forte
diminution. Des espèces rares et en déclin comme le Busard cendré et la Pie-grièche méridionale n’ont plus les
mêmes effectifs, toutes proportions de surfaces d’études gardées. Ceci peut s’expliquer (mais reste à confirmer) par
la perte récente pour ces espèces, de dizaines d’hectares d’habitats favorables dans le secteur (zone d’étude
éloignée) au profit d’installations photovoltaïques. Comme il a été vu auparavant, la réunion de 3 espèces de pies
grièches sur un même secteur est rare en PACA (en France également a fortiori). La Pie-grièche méridionale est
cependant l’espèce la plus rare des 3 et la plus patrimoniale.
Les enjeux concernent donc à la fois les espèces et leurs milieux naturels :
 Pour la partie est de la zone d’étude immédiate : secteurs de présence régulière de la Pie-grièche
méridionale (zone de nidification probable) et zones de chasse aux alentours, l’enjeu est fort. Sur ces
secteurs, il y a également un cumul de présence d’espèces patrimoniales de milieux ouverts : Alouette lulu,
Bruant ortolan, Busard cendré, Circaète Jean-le-Blanc, Engoulevent d'Europe (en chasse), Pipit rousseline,
Linotte mélodieuse, Petit Duc scops et Bruant proyer ;
 Pour le versant ouest du vallon central, un important cortège d’oiseaux y niche (espèces « nicheur
probable et nicheur certain ») : Tourterelle des bois, fauvettes (4 espèces), pouillots, mésanges, pics,
Hypolaïs polyglotte, Rossignol philomèle, Pinson des arbres, Engoulevent d’Europe. De plus, les lisières
ouest du vallon sont utilisées par de nombreuses espèces des milieux ouverts : l’enjeu est fort ;
 Pour les autres versants embroussaillés voire boisés des vallons qui ponctuent la zone d’étude immédiate,
un grand nombre de ces espèces sont également présentes dont l’Engoulevent d’Europe, mais les
densités sont moindres : l’enjeu est modéré à fort ;
 Pour les parcelles cultivées en lavande (partie ouest de la zone d’étude immédiate) : plusieurs espèces
patrimoniales s’y observent en chasse et/ou y nichent : Fauvette pitchou, Pipit rousseline, Circaète Jean-leBlanc, Busard cendré. Plusieurs autres espèces vivent et chassent sur les bordures (lisières) de cette
culture : Alouette lulu, Bruant ortolan, Engoulevent d’Europe, etc. : l’enjeu est modéré à fort ;
 Pour quelques zones buissonnantes denses ou arborées, hébergeant des espèces relativement
communes : l’enjeu est faible à modéré.
Juin 2013
La zone d’étude immédiate ne correspond pas à un secteur de halte migratoire printanière dans laquelle se
concentrent beaucoup d’espèces.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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111
6. LES CHAUVES-SOURIS
Dix espèces ont été identifiées de façon certaine en activité sur la zone d’étude immédiate. Seul le Petit Rhinolophe
a été retrouvé en gîte à proximité. Trois espèces sont inscrites en annexe II de la directive « Habitats, Faune,
Flore ».
Quatre espèces sont également possibles mais n’ont pas pu être déterminées de façon certaine du fait des limites
de l’identification acoustique.
Le tableau suivant présente succinctement ces espèces et leur statut.
Nom scientifique
Protection1
Directive
" Habitats Faune
Flore "2
Liste rouge
nationale3
Gîte
Nom français
Statut de
présence dans
le département
des Alpes de
Haute
Provence4
Nocturne
TABLEAU 5 : STATUT DES ESPECES DE CHIROPTERES INVENTORIEES SUR LE SITE
Identification certaine
Molosse de Cestoni
Tadarida teniotis
Nationale, article 2
Annexe IV
Préoccupation
mineure
Peu commune
●
Grand Murin
Myotis myotis
Nationale, article 2
Annexes II et IV
Préoccupation
mineure
Rare
●
Murin de Natterer
Myotis nattereri
Nationale, article 2
Annexe IV
Préoccupation
mineure
Commune
●
Noctule de Leisler
Nyctalus leisleri
Nationale, article 2
Annexe IV
Quasi menacé
Commune
●
Commune
●
Oreillard gris
Plecotus austriacus
Nationale, article 2
Annexe IV
Préoccupation
mineure
Petit Rhinolophe
Rhinolophus
hipposideros
Nationale, article 2
Annexes II et IV
Préoccupation
mineure
Commune
●
Pipistrelle de Kuhl
Pipistrellus kuhlii
Nationale, article 2
Annexe IV
Préoccupation
mineure
Commune
●
Pipistrelle pygmée
Pipistrellus pygmaeus
Nationale, article 2
Annexe IV
Préoccupation
mineure
Rare
●
Sérotine commune
Eptesicus serotinus
Nationale, article 2
Annexe IV
Préoccupation
mineure
Commune
●
Vespère de Savi
Hypsugo savii
Nationale, article 2
Annexe IV
Préoccupation
mineure
Commune
●
Annexes II et IV
Quasi menacé
Très rare
●
Rare
●
●
Identification incertaine
Murin de Bechstein
Myotis bechsteinii
Nationale, article 2
Murin de Brandt
Myotis brandtii
Nationale, article 2
Annexe IV
Préoccupation
mineure
Oreillard roux
Plecotus auritus
Nationale, article 2
Annexe IV
Préoccupation
mineure
Commune
●
Rhinolophe euryale
Rhinolophus euryale
Nationale, article 2
Annexes II et IV
Quasi menacé
Très rare
●
Juin 2013
1 : Arrêté du 15 septembre 2012 modifiant l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection
2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats
Faune Flore (ou encore directive Habitats)
3 : UICN, 2008
4 : ARTHUR L. et LEMAIRE M., 2009 - Les Chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, 544 p.
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113
6.1.
Prospection de gîtes
Parmi les 20 ouvrages et éléments visités, plusieurs sont fréquentés par les chiroptères. Ce sont à chaque fois des
individus isolés, certainement en transit. Seul le Petit Rhinolophe a été observé. Aucune colonie symbolisant la
reproduction de l’espèce n’a été localisée.
GITES ACCUEILLANT DES CHIROPTERES SUR LES ZONES D’ETUDE RAPPROCHEE ET ELOIGNEE
TABLEAU 6 : SYNTHESE DES OBSERVATIONS DE CHIROPTERES LORS DE LA PROSPECTION DE GITES
Type de gîte et nombre visité
Observation
5 ponts
-
11 bâtiments
Petit Rhinolophe : 1 individu dans 2 ruines / Guano : cave de la ferme au lieu-dit « La
Lèche »
4 cavités / grottes / galeries
souterraines
Petit Rhinolophe : 1 individu
Le Petit Rhinolophe a été observé à deux reprises dans des caves de maisons en ruine, dont une à environ 1 km de
la zone d’étude immédiate (ruines de Chamove). D’après le personnel de sécurité des installations photovoltaïques
(régulièrement présent sur le secteur), plusieurs individus y sont présents toute l’année. Ce gîte constitue
certainement un gîte de transit et d’hibernation de l’espèce. Il en est de même pour d’anciens tunnels de captage,
localisés un peu plus à l’ouest et accueillant également le Petit Rhinolophe.
Galerie de captage, gîte de transit et potentiellement
d’hivernage du Petit Rhinolophe.
Petit Rhinolophe observé dans une galerie de captage
des eaux.
Ruines accueillant un Petit Rhinolophe
Photos prises sur site - ECOTER, 2012
Juin 2013
La plupart des gîtes connus par le Groupe Chiroptère de Provence près de la zone d’étude n’accueillent plus de
chauves-souris (cf. synthèse réalisée par le GCP, en annexe). La majorité d’entre eux sont en effet des ruines,
réduites aujourd’hui à un tas de pierre et plus favorables aux chiroptères. Aucune chauve-souris n’a été observée
dans le tunnel des Pénitents, cependant, des habitants de la commune de Les Mées affirment leur présence
régulière, notamment en hiver. Ce gîte semble constituer un gîte d’hibernation et de transit occasionnel. Il en est de
même pour la cave de la propriété de Mr BONNAFOUX (La Lèche), accueillant des chauves-souris jusqu’en 2011
(observation de vieux guano), mais ayant subi des travaux la rendant aujourd’hui inappropriée aux espèces.
Aucune chauve-souris n’a été observée sous les ponts prospectés. Seul un d’entre eux (pont sur la Durance à
Malijai) présente des interstices favorables à l’implantation des chauves-souris. Il est effectivement connu par le
GCP pour abriter une colonie de Grand Murin (cf. synthèse réalisée par le GCP, en annexe).
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114
6.2.
FIGURE 42 : PROSPECTION DE GITES POUR L’INVENTAIRE DES CHIROPTERES
Inventaires acoustiques nocturnes
Les inventaires menés sur les zones d’étude immédiate et rapprochée au cours des différentes sessions
d’inventaires ont permis l’identification certaine de 10 espèces de chiroptères exploitant la zone d’étude au cours de
leur phase d’activité nocturne, ce qui représente une diversité spécifique moyenne à forte.
L’activité chiroptérologique sur la zone d’étude est quant à elle très faible à faible. La plupart des espèces
contactées l’ont été une seule fois et concernaient des individus isolés en déplacement.
Espèces observées sur la zone d’étude immédiate :
STATUT DES ESPECES DE CHIROPTERES INVENTORIEES SUR LE SITE
Nom français
Nom scientifique
Présence sur la zone d’étude immédiate
Tadarida teniotis
Le Molosse de Cestoni a été contacté en trois endroits de la zone d’étude, à chaque fois au niveau de
milieux ouverts (lavande, prairie). Les contacts isolés de type transit traduisent le passage occasionnel en
déplacement de cette espèce dite de haut vol au-dessus de la zone d’étude (cette espèce est audible à plus
de 100 mètres). Aucun comportement de chasse n’a été relevé.
Des falaises sont présentes non loin de la zone d’étude (pénitents), cette espèce rupicole les fréquente alors
probablement comme gîte (fissures dans les falaises, écailles rocheuses,…). Au vu de ses capacités de vol
sur de longues distances, il est également possible que les individus contactés proviennent de secteurs
rocheux plus éloignés
Cette espèce ne semble pas utiliser les différents habitats de la zone d’étude mais se déplace seulement audessus du secteur.
Grand Murin
Myotis myotis
L’espèce a été contactée trois fois au niveau de lisières sur la zone d’étude immédiate et rapprochée. Ces
contacts ponctuels en milieu de nuit correspondent à des individus isolés en déplacement. Ils suivent ainsi
les lisières bien marquées (lisière du boisement au nord de la zone d’étude, lisière du vallon de l’ouest) pour
se déplacer. Aucun comportement de chasse n’a été relevé.
Plusieurs gîtes de l’espèce sont connus par le Groupe Chiroptère de Provence sur un secteur de 10
kilomètres autour de la zone d’étude. Par ailleurs, elle est connue en chasse sur la ripisylve de la Durance
non loin de là. Cette espèce peut effectuer de nombreux kilomètres dans la nuit, les individus contactés
utilisent alors les structures végétalisés de la zone d’étude pour se déplacer entre leurs gîtes et territoires de
chasse.
L’espèce utilise ponctuellement les éléments structurants de la zone d’étude et ses alentours pour se
déplacer.
Murin de Natterer
Myotis nattereri
Le Murin de Natterer a été contacté à plusieurs reprises se déplaçant le long des lisières des boisements et
des vallons des zones d’étude immédiate et rapprochée. Elle utilise les structures du paysage pour se
déplacer et probablement chasser.
L’espèce utilise les éléments structurants de la zone d’étude et ses alentours pour se déplacer.
Nyctalus leisleri
L’espèce a été contactée ponctuellement sur la zone d’étude rapprochée. Les individus survolaient les
milieux ouverts sans véritablement utiliser les différents éléments du paysage. Aucun comportement de
chasse n’a été relevé.
Cette espèce ne semble pas utiliser les différents habitats de la zone d’étude mais se déplace
seulement au-dessus du secteur.
Plecotus austriacus
L’espèce a été contactée une seule fois de façon certaine au niveau du vallon centrale de la zone d’étude
immédiate. Plusieurs contacts d’oreillard n’ont pu être déterminés précisément jusqu’à l’espèce mais
correspondent certainement à l’Oreillard gris. Il utilise l’ensemble des vallons de la zone d’étude,
principalement pour se déplacer. Un seul contact correspond à une activité de chasse, au niveau d’un milieu
semi-ouvert au sein d’un vallon.
L’espèce est connue du secteur par le GCP mais aucun gîte n’a été confirmé lors de la prospection de gîte.
Des gîtes d’individus isolés restent cependant possibles dans les habitations et cabanes abandonnées des
villages à proximité.
L’espèce utilise les vallons arbustifs de la zone d’étude et ses alentours pour se déplacer et
ponctuellement pour chasser.
Identification certaine
Molosse de Cestoni
Noctule de Leisler
Juin 2013
Oreillard gris
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STATUT DES ESPECES DE CHIROPTERES INVENTORIEES SUR LE SITE
Nom français
Petit Rhinolophe
Pipistrelle de Kuhl
Pipistrelle pygmée
Nom scientifique
Présence sur la zone d’étude immédiate
Rhinolophus
hipposideros
Le Petit Rhinolophe a été contacté à plusieurs reprises sur les zones d’études immédiate et rapprochée.
Cette espèce est relativement bien présente sur le secteur du plateau des Mées. Plusieurs gîtes sont ainsi
connus aux alentours, dont certains ont été confirmés lors de la phase de prospection de gîte. Une petite
colonie (reproduction non confirmée) fréquente ainsi une ruine à moins d’un kilomètre de la zone d’étude
immédiate.
Ce rhinolophe exploite un domaine vital relativement petit, s’éloignant peu de ses gîtes pour rejoindre ses
territoires de chasse. La présence de nombreux gîtes potentiels ou avérés de l’espèce à proximité de la
zone d’étude immédiate est en cohérence avec sa présence en activité sur les différents habitats du secteur.
L’espèce utilise les éléments structurants de la zone d’étude pour se déplacer, en particulier les lisières des
vallons et les chemins. Plusieurs individus ont notamment été contactés successivement se déplaçant le
long du corridor prairial situé entre deux parcs photovoltaïques au nord-est de la zone d’étude. Cette
ouverture est le seul lien à l’est entre le boisement au nord et le vallon continuant vers le sud.
Les vallons en particuliers, mais en général l’ensemble des lisières de la zone d’étude immédiate
sont essentiels au déplacement de cette espèce, dont une population relativement importante
semble présente sur le plateau.
Pipistrellus kuhlii
C’est l’espèce la plus rencontrée sur la zone d’étude immédiate et ses alentours. Elle a en effet été
contactée à plusieurs reprises au niveau des lisières et au sein des vallons de la zone d’étude. Elle utilise les
éléments structurant de la zone d’étude pour ses déplacements et ponctuellement la chasse.
Les lisières et vallons de la zone d’étude immédiate et ses alentours ont une importance pour le
déplacement et la chasse de l’espèce.
L’espèce a été contactée une seule fois se déplaçant le long du chemin en limite ouest de la zone d’étude
Pipistrellus pygmaeus immédiate. Aucun comportement de chasse n’a été relevé. Sa présence est donc occasionnelle.
L’espèce utilise occasionnellement les lisières de la zone d’étude immédiate pour se déplacer.
6.3.
Répartition de l’activité et des espèces observées suivant le type d’habitat
naturel
Quatre grands types de milieux peuvent être différenciés sur la zone d’étude immédiate :
- Les lisières : correspondant aux lisières des boisements, des vallons ainsi que les chemins ;
- Les milieux naturels semi-ouverts : correspondant principalement aux milieux présents au sein des
vallons (boisements arbustifs à arborés plus ou moins ouverts) ;
- Les milieux ouverts naturels : correspondant aux prairies et parties ouvertes des vallons ;
- Les milieux ouverts cultivés : correspondant aux cultures de lavandes et céréalières.
L’activité enregistrée sur la zone d’étude immédiate est très faible à faible (entre 3 et 33 contacts par nuit pour
les détecteurs automatiques et un maximum de 2 contacts pour les points d’écoute de 10 minutes avec le détecteur
manuel). En général, les espèces ont été contactées au niveau des lisières et des vallons de la zone d’étude.
Le tableau ci-après récapitule la présence des espèces sur l’ensemble des grands types de milieux de la zone
d’étude immédiate. Les activités précisées sur les lignes du dessous ont été enregistrées avec les détecteurs
automatiques.
PRESENCE DES ESPECES SUR LES DIFFERENTS TYPES DE MILIEUX DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE
Milieu naturel
Milieu ouvert
Espèce
Lisière
Milieu ouvert cultivé
semi-ouvert
naturel
Sérotine commune
Eptesicus serotinus
L’espèce a été contactée de façon certaine en trois endroits, au niveau des vallons de la zone d’étude
immédiate. Les contacts de type transit traduisent le simple déplacement des individus.
L’espèce utilise les vallons présents sur la zone d’étude immédiate pour se déplacer.
Molosse de Cestoni
●
●
Murin sp.
●
●
Vespère de Savi
Hypsugo savii
L’espèce a été régulièrement contactée sur l’ensemble de la zone d’étude immédiate, principalement au
niveau des lisières et des chemins/routes.
Sérotine commune / Noctule de Leisler
●
●
●
Oreillard sp.
●
●
●
Petit Rhinolophe
●
Pipistrelle de Kuhl
●
Pipistrelle pygmée
●
Vespère de Savi
Identification incertaine
Murin de Bechstein
Murin de Brandt
Oreillard roux
Rhinolophe euryale
Myotis bechsteinii
Cette espèce a été contactée de façon incertaine (identification ne permettant pas la distinction avec le
Grand Murin ou le Murin de Brandt) au niveau des lisières, en particulier celle du vallon à l’est de la zone
d’étude. Le boisement au nord constitue un territoire de vie favorable à l’espèce. L’espèce n’est cependant
pas connue sur le secteur (10 km autour de la zone d’étude) par le GCP (cf. synthèse des connaissances,
en annexe) et est relativement rare en région PACA. Sa présence est donc peu probable.
Myotis brandtii
Plusieurs enregistrements correspondent à des murins indéterminés, dont le Murin de Brandt est possible.
Ils correspondent à des individus se déplaçant le long des lisières du vallon de l’est de la zone d’étude.
L’espèce est cependant relativement rare en région PACA et n’est pas connu du secteur. Sa présence sur le
plateau des Mées est donc peu probable.
Plecotus auritus
Quelques contacts du genre Plecotus n’ont pas pu être déterminés jusqu’à l’espèce du fait de leurs
similarités acoustiques. L’Oreillard roux n’a ainsi pas été identifié de façon certaine mais reste possible. Il est
cependant moins commun que l’Oreillard gris sur le secteur.
Les Oreillards utilisent les lisières et les vallons de la zone d’étude immédiate et ses alentours.
Rhinolophus
euryale
Quelques signaux de rhinolophes n’ont pas pu être associés au Petit Rhinolophe ou au Rhinolophe euryale.
Bien que le Petit Rhinolophe soit plus probable du fait de sa forte présence sur le secteur, le Rhinolophe
euryale reste également possible.
L’espèce a été contactée entre deux parcs photovoltaïques, au niveau d’une ouverture reliant le boisement
du nord au vallon parcourant l’est de la zone d’étude.
●
●
●
●
●
●
●
●
●
Activité moyenne
9
21
3
13.5
Activité maximale
17
33
3
23
Nombre d’espèces
>6
>3
>5
>7
Le graphique ci-après présente le nombre d’espèces contactées et la récurrence moyenne sur les points d’écoute
au détecteur manuel pour chaque grand type de milieu naturel. Comme précédemment la diversité spécifique est
supérieure au niveau des lisières (attention, les activités moyennes et nombres d’espèces présentés dans le
tableau précédent correspondent aux données des détecteurs automatiques et non des détecteurs manuel
présentés dans le graphique ci-dessous, d’où certaines différences).
Juin 2013
Bien que plusieurs espèces du genre Myotis n’aient pas pu être identifiées de façon certaine, il est important de
signaler la présence régulière de chauves-souris de ce groupe au niveau des lisières et vallons de la zone d’étude.
Ces espèces, pour la plupart d’entre elles relativement rares en région PACA, utilisent habituellement les éléments
structurants du paysage pour se déplacer. Leur présence sur la zone d’étude accentue davantage l’intérêt des
vallons dans la fonctionnalité écologique du secteur.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
116
RECURRENCE MOYENNE ET NOMBRE D’ESPECES CONTACTEES SUR CHAQUE GRAND TYPE MILIEU NATUREL AU DETECTEUR MANUEL.
6
Récurrence moyenne (nombre de contacts
moyen en 10 minutes)
Nombre d'espèces
4
0,5
0,0
0,4
1
0,7
Lisière
Milieu naturel semiouvert
PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES LISIERES DE LA
ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES
Milieu ouvert cultivé
Photo prise sur site – ECOTER, 2012
Milieu ouvert
naturel
Enfin, le graphique suivant présente l’activité enregistrée par chaque détecteur automatique, classés selon le grand
type de milieu naturel correspondant.
ACTIVITE ENREGISTREE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES PAR GRAND TYPE DE MILIEU NATUREL
35
30
25
20
PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES LISIERES DE LA
ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES.
15
10
Les lisières
L’activité enregistrée au niveau des lisières est très
faible, avec en moyenne 9 contacts par nuit, à l’image
de l’activité globale sur la zone d’étude. Au contraire,
la diversité spécifique est relativement élevée, avec
au moins 6 espèces.
La Pipistrelle de Kuhl est la plus fréquente sur ces
lisières puisqu’elle représente 45% des contacts. Le
Petit Rhinolophe a été essentiellement contacté au
niveau des lisières, confirmant l’habitude de l’espèce
à suivre de près les éléments structurant du paysage.
Enfin, les murins sont bien représentés sur ces
milieux, ce qui est également en cohérence avec
l’écologie de ces espèce.
Les espèces longent les lisières pour se déplacer,
relativement peu pour chasser. Elles utilisent
l’ensemble des lisières de la zone d’étude (lisières
des vallons, chemins, lisières de boisement,…),
essentiellement dans la direction nord-sud.
L’utilisation des lisières est assez régulière au cours
de la nuit, mais commence en générale très tôt dans
la nuit et finit très tard. Cela traduit la présence proche
de gîtes, les espèces suivant les lisières pour
rejoindre leur territoire de chasse.
Les lisières ont un fort intérêt dans le déplacement
des espèces. Elles ont ainsi une importance dans
la fonctionnalité écologique de la zone d’étude.
5
Les milieux naturels semi-ouverts
A l’image de la zone d’étude, l’activité enregistrée sur
les milieux naturels semi-ouverts est relativement faible.
Il en est de même pour la diversité spécifique avec
seulement 4 espèces contactées.
Des espèces des milieux ouverts ou semi-ouvert
fréquentent principalement ces milieux naturels :
Sérotine commune, Pipistrelle de Kuhl, Oreillard et
Vespère de Savi essentiellement.
M3CPT013
M3CPT008
M3CPT010
Milieu
Milieu
naturel semi- ouvert
ouvert
cultivé
M3CPT004
MeCPT004
Mecpt001
MeCPT007
MeCPT003
M3CPT014
M3CPT002
Lisière
M3CPT012
M3CPT011
M3CPT007
M3CPT005
M3CPT003
M3CPT001
0
Milieu ouvert naturel
MILIEU NATUREL SEMI-OUVERT AU SEIN D’UN DES VALLONS DE LA ZONE D’ETUDE
IMMEDIATE. CE MILIEU EST UTILISE POUR LE DEPLACEMENT ET LA CHASSE
PONCTUELLE DE CERTAINES ESPECES.
Photo prise sur site – ECOTER, 2012
Juin 2013
Ci-après une présentation succincte des différents grands types de milieux naturels de la zone d’étude immédiate et
une évaluation de leur intérêt pour les chiroptères. Les graphiques présentent la répartition relative de chaque
espèce pour chaque type de milieu naturel (base de données issue des détecteurs automatiques SM2BAT).
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
117
PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES MILIEUX
NATURELS SEMI-OUVERTS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES
DETECTEURS AUTOMATIQUES.
Les espèces survolent essentiellement ces
milieux, suivant le relief qui forme des continuités
nord-sud. Des comportements de chasse ont été
notés occasionnellement, notamment pour les
oreillards, chassant habituellement sur ces types
de milieux.
Les milieux naturels semi-ouverts sont
essentiellement fréquentés dans la première partie
de la nuit. Cela confirme leur utilisation ponctuelle
pour la chasse et pour rejoindre les territoires de
chasse en début de nuit.
Les milieux naturels ouverts sont en général peu utilisés par les espèces, mis à part quelques espaces
constituant des corridors ou situés non loin de lisières.
Les milieux ouverts cultivés
L’activité et la diversité spécifique sont très faibles sur
ces milieux. Les rares contacts correspondent à des
individus isolés en déplacement.
Des espèces ubiquistes et communes ou dites de haut
vol ont été contactées sur ces milieux, notamment la
Pipistrelle de Kuhl.
Les individus survolent ces milieux sont les utiliser
véritablement.
Les milieux ouverts cultivés de la zone d’étude
immédiate sont très peu utilisés par les chiroptères.
Les milieux naturels semi-ouverts, occupant principalement les vallons de la zone d’étude, sont utilisés
ponctuellement pour la chasse et le déplacement d’espèces relativement ubiquistes.
Cet espace constitue un corridor utilisé par toutes les
espèces, même les plus inféodées aux éléments
structurants, malgré l’absence notable de strates
arbustives et arborées.
PRAIRIE AU NORD DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE, RELIANT LE BOISEMENT AU
NORD ET LE VALLON S’ETENDANT AU SUD-EST.
Photo prise sur site – ECOTER, 2012
Juin 2013
PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES MILIEUX
NATURELS OUVERTS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES DETECTEURS
AUTOMATIQUES.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Les cartes suivantes présentent les activités relevées sur les différents points d’écoute au détecteur manuel et
points d’échantillonnage aux détecteurs automatiques.
Les milieux naturels ouverts
L’activité est également faible sur ces milieux, mais
dépend de la nature du milieu ouvert. Elle est très
faible sur les grands espaces, en particulier la prairie
de fauche au nord de la zone d’étude immédiate (2
contacts par nuit), et un peu plus importante au
niveau d’espaces plus restreints (21 et 23 contacts
par nuit). La diversité spécifique rencontrée sur ces
milieux est la plus importante avec 7 espèces.
Une prairie se détache des autres par l’activité
enregistrée mais également sa diversité spécifique
élevée. Localisée entre deux parcs photovoltaïques,
elle constitue le lien entre le boisement au nord et le
vallon longeant la zone d’étude sur son côté est vers
le sud.
Cet espace est emprunté par plusieurs espèces,
dont certaines se déplaçant habituellement
exclusivement le long des éléments structurants
comme le Petit Rhinolophe (17% des contacts).
Cette prairie constitue l’espace ouvert non aménagé
le plus court reliant les structures végétales du nord
et du sud. Elle est donc utilisée de préférence (à
défaut de mieux) comme corridor de déplacement.
Mis à part cet espace particulier, les milieux naturels
ouverts de la zone d’étude immédiate sont
fréquentés ponctuellement, principalement par des
espèces des milieux ouverts ou ubiquistes :
Pipistrelle de Kuhl, Vespère de Savi, Sérotine
commune, Molosse de Cestoni.
L’activité est régulière au cours de la nuit, avec un
léger pic en milieu de nuit, confirmant l’utilisation de
ces milieux pour le déplacement.
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
118
FIGURE 44 : RESULTATS DE L’INVENTAIRE ACOUSTIQUE AUX DETECTEURS AUTOMATIQUES
Juin 2013
FIGURE 43 : RESULTATS DE L’INVENTAIRE ACOUSTIQUE AU DETECTEUR MANUEL
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
119
6.4.
Enjeux concernant les chiroptères
La zone d’étude immédiate est essentiellement utilisée pour le déplacement des chauves-souris. Très peu de
comportements de chasse ont été notés et l’activité enregistrée est globalement très faible.
La diversité spécifique est quant à elle moyenne. Des espèces aux écologies différentes sont présentes, qu’elles
soient inféodées aux milieux fermés, aux lisières ou aux milieux ouverts. La forte présence du Petit Rhinolophe est
notamment à relever. Cette espèce présente une petite population sur le plateau avec plusieurs gîtes à proximité de
la zone d’étude. Les individus utilisent essentiellement les lisières de la zone d’étude pour se déplacer. Le petit
Rhinolophe, comme les autres espèces, ne semblent pas chasser sur le secteur (ou très peu), des milieux étant
plus favorables dans les vallées.
Ce sont ainsi les structures de déplacement qui ressortent de cette analyse. Les milieux ouverts sont très
faiblement fréquentés mis à part quelques éléments ponctuels jouant un rôle spécifique au sein du plateau. Les
éléments suivant représentent un fort intérêt pour les chauves-souris :

Les différentes lisières de la zone d’étude (en particulier celles des vallons) : peu utilisées pour la
chasse, elles sont empruntées pour le déplacement par plusieurs espèces dont certaines inféodées aux
milieux fermés et éléments structurants (groupe des murins, des oreillards, des rhinolophes, des
pipistrelles,…) ;

Les trois vallons présents sur la zone d’étude immédiate (vallon de l’ouest, vallon central et vallon
de l’est) : par leur relief et les milieux naturels semi-ouverts dont ils sont constitués, ils sont suivis par
plusieurs espèces, principalement des espèces des milieux ouverts et semi-ouverts (groupe des
pipistrelles, Vespère de Savi, Molosse de Cestoni, Sérotine commune,…). Certaines espèces les utilisent
également pour chasser comme l’Oreillard. Une attention particulière vise le vallon de l’est semblant le
plus fonctionnel pour les chiroptères comme le montre le passage régulier du Petit Rhinolophe ;

La prairie ouverte localisée entre deux parcs photovoltaïques au nord-est de la zone d’étude : cette
prairie crée le seul lien à l’est et le moins contraignant pour les espèces des milieux fermés (espace ouvert
le plus court) entre le boisement au nord et les éléments végétalisés au sud (notamment les vallées). Il est
emprunté par diverses espèces, dont certaines traversant rarement des milieux ouverts comme le Petit
Rhinolophe.
FIGURE 45 : ENJEUX DES CHAUVES-SOURIS
Juin 2013
Les vallons traversant la zone d’étude immédiate sont des éléments essentiels à la fonctionnalité
écologique du secteur. Ils ont un rôle essentiel pour le déplacement des chauves-souris entre les milieux
naturels localisés au nord et au sud de la zone d’étude.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
120
7. AUTRES MAMMIFERES
7.1.
Etat des connaissances avant expertise
Peu de données faunistiques concernant les mammifères sont disponibles pour le lieu du projet.
Le site www.faune-paca.org rend compte de la connaissance de 12 espèces sur la commune de LES MEES et
d’aucune espèce sur la commune voisine de PUIMICHEL.
Les espèces mentionnées sur Les Mées sont les suivantes : Blaireau européen (Meles meles), Castor d'Eurasie
(Castor fiber), Chamois (Rupicapra rupicapra), Chevreuil européen (Capreolus capreolus), Ecureuil roux (Sciurus
vulgaris), Fouine (Martes foina), Hérisson d'Europe (Erinaceus europaeus), Lapin de garenne (Oryctolagus
cuniculus), Lièvre d'Europe (Lepus europaeus), Ragondin (Myocastor coypus), Renard roux (Vulpes vulpes),
Sanglier (Sus scrofa).
Les aires d’études ne sont pas concernées par les espèces aquatiques (Loutre et Ragondin).
7.2.
Liste des mammifères recensés sur les zones d’études immédiate et
rapprochée
Les mammifères sont généralement notés grâce à leurs indices de présences (traces, crottes, latrines, restes de
proies ou de repas, nids, terriers, etc.). Les photos prises au piège photographiques ajoutent des informations
intéressantes. Le tableau suivant récapitule les 6 espèces de mammifères recensées sur la zone d’études
immédiate.
TABLEAU 7 : LISTE DES MAMMIFERES OBSERVES SUR LES ZONES D’ETUDES IMMEDIATE ET RAPPROCHEE
Nom français
Nom commun
Protection1
Directive
« Habitats
»2
Liste rouge
nationale3
Indices de présence
Blaireau
européen
Meles meles
-
-
Préoccupation
mineure
Latrines.
Renard roux
Vulpes vulpes
-
-
Préoccupation
mineure
Observations, traces et crottes,
photos.
Chevreuil
européen
Capreola capreola
-
-
Préoccupation
mineure
Observations, traces et crottes,
photos.
Lièvre d’Europe
Lepus europaeus
-
-
Préoccupation
mineure
Observations, traces et crottes,
photos.
Lapin de garenne
Oryctolagus
cuniculus
-
-
Préoccupation
mineure
Observations, traces et crottes,
photos.
Sanglier
Sus scrofa
-
-
Préoccupation
mineure
Observations, traces et crottes,
photos.
Juin 2013
1 : Arrêté du 15 septembre 2012 modifiant l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du
territoire et les modalités de leur protection 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des
espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive
Habitats)
3 : UICN, 2008
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
121
RESULTATS DE LA SESSION DE PIEGEAGE PHOTOGRAPHIQUE SUR LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE
Sanglier.
Lapin de garenne.
Chevrette (femelle de chevreuil).
Blaireau européen.
Lièvre d’Europe.
Renard roux.
FIGURE 46 : EXPERTISE MAMMALOGIQUE : LOCALISATION DES ESPECES ET DE LEURS INDICES DE PRESENCE
Juin 2013
Photo prise sur site – ECOTER 2012
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
122
Le Blaireau europpéen est un animal furtif et discret ; les observations sont le plus souvent nocturnes ou
crépusculaires. En revanche, de jour il est possible de repérer ses traces, ses voies et surtout ses latrines : sortes
de trous creusés dans le sol ou l’animal revient régulièrement. L’animal a ici seulement été noté par l’intermédiaire
d’une de ses latrines. Il est probable qu’un village (terme utilisé pour un réseau de terrier de l’espèce) soit creusé
dans un des vallons mais il n’a pas été découvert.
Le Renard roux est une espèce dont les indices de présence sont réguliers sur la zone d’études immédiate :
crottes et traces principalement. Il a été noté à tous les pièges photographiques et plusieurs observations de jour
comme de nuit ont été réalisées.
Le Chevreuil européen est présent sur la zone d’études immédiate malgré des indices de présence peu réguliers :
couches, crottes, aboiements d’alerte et traces sur les pistes. La zone d’étude immédiate est moyennement
favorable avec des zones ouvertes herbacées servant de zones de gagnages (nourrissage nocturnes ou
crépusculaires) et des zones arbustives denses utilisées comme abris. Le facteur limitant pour l’espèce est le faible
nombre de points d’eau sur la zone d’étude immédiate, élément indispensable à l’espèce pour son maintien dans
cet environnement méditerranéen xérothermophile.
dense des vallons et vont en bonne partie se nourrir dans les espaces ouverts alentours. Les vallons et leurs
lisières jouent également un rôle important de corridor biologique pour les mammifères : plusieurs observations ont
confirmé que le Renard roux, le Chevreuil européen et le Sanglier se déplacent souvent en longeant les lisières de
vallons.
Les prairies : qu’elles soient pâturées ou fauchées, elles sont le lieu de prédilection du Lièvre d’Europe. Le Lapin
de garenne vient également s’y nourrir mais à distance mesurée des lisières et bosquets « de repli ». Le Renard
roux traverse ces étendues pour venir « muloter ». Pour être utilisées par le lièvre et le lapin, les prairies doivent
être de taille suffisante (1 à plusieurs ha), de sorte que ces espèces aient une vision large de leur environnement et
ne se mettent pas en danger vis-à-vis d’un prédateur potentiel (Renard roux, aigles…).
Ces habitats sont illustrés ci-dessous.
HABITATS D’INTERET POUR LES MAMMIFERES SUR
LA ZONE D’ETUDES IMMEDIATE
Le Lapin de garenne est assez présent sur plusieurs lisières, venant se nourrir dans les prairies et installant ses
garennes en retrait des lisières dans les vallons embroussaillés.
Le Lièvre d’Europe est très présent. Il exploite a priori toutes les parties ouvertes ou semi-ouvertes de la zone
d’étude immédiate. Les observations et les photographies ont été régulières.
Enfin, le Sanglier est une espèce assez présente dont les traces sont régulières sur la zone d’étude immédiate
L’espèce trouve dans les versants de vallons embroussaillés un habitat idéal pour se cacher la journée et il
prospecte les zones ouvertes cultivées (lavandes et prairies) la nuit. Un groupe observé comptait une dizaine
d’individus, comprenant plusieurs tranches d’âges
Parcelle cultivée de lavande.
Vallons aux versants embroussaillés.
Prairies en bordures de parcs photovoltaïques.
Culture fourragère.
Plusieurs autres espèces de mammifères sont potentielles sur le secteur : La Fouine (Martes foina) et la Belette
(Mustela nivalis), mais aucun indice de présence ni observation n’a permis de valider leur présence.
Parmi les espèces protégées, la Genette commune (Genetta genetta) (en provenance des versants nord et ouest
du plateau, rocheux et boisés) et le Hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) sont potentiels sur la zone d’étude
immédiate. En revanche, les habitats ne sont pas favorables à l’Ecureuil roux (Sciurus vulgaris), pour qui il manque
de grandes surfaces boisées. L’espèce a été observée dans les pinèdes sur la route d’accès au plateau depuis le
village des Mées.
Aucun site de reproduction de mammifères carnivores (Renard roux, Blaireau européen…) n’a été découvert. Il est
probable que les zones les plus denses et impénétrables des vallons hébergent des terriers.
7.3.
Les habitats utilisés par les mammifères sur la zone d’étude immédiate
Juin 2013
Les parcelles de lavandes : l’espèce la plus souvent observée dans cet habitat est le Lièvre d’Europe. Il y trouve
des zones de cachettes à l’abri des rangées de pieds de lavandes ainsi que, çà et là, un couvert herbacé pour
assurer ses repas. Le Renard roux arpente régulièrement les rangs de lavande à la recherche de
micromammifères. Enfin, le Sanglier vient fouger régulièrement dans les allées des premiers rangs de lavande,
proches des lisières, à la recherche de vers, de racines et de bulbes.
Photos prises sur site – ECOTER 2012
Les versants embroussaillés et boisés des vallons : Dans le contexte agricole et industriel (parcs
photovoltaïques) local, les vallons jouent un rôle très important de milieux de gagnage pour une grande partie des
espèces de mammifères rencontrées : mis à part le Lièvre, elles s’abritent et se reproduisent dans la végétation
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
123
7.4.
Enjeux concernant les mammifères (hors chiroptères)
FIGURE 47 : ENJEUX DES MAMMIFERES
Juin 2013
Sur le plateau, les éléments structurants de la végétation, habitats de vie et de reproduction des mammifères
revêtent une importance déterminante pour la survie et la pérennité pour un grand nombre d’individus. En effet, un
territoire et ses fonctionnalités est un élément essentiel pour ces espèces pour qui la perte de territoire induit un
déplacement et une mise en danger certaine.
- Pour l’ensemble des vallons, identifiés comme corridors biologiques, et comme zones refuge pour
plusieurs espèces de mammifères : l’enjeu est modéré à fort ;
- Pour les pistes et chemins, régulièrement utilisés par les mammifères pour se déplacer et marquer leurs
territoires, l’enjeu est modéré à fort ;
- Pour les parcelles ouvertes, en lavandes et en prairies, espaces principalement utilisées par les
lagomorphes et occasionnellement par les autres espèces : l’enjeu est faible à modéré.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
124
8. REPTILES
8.1.
Reptiles recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée
En 2012, nos prospections ont permis l’observation de 6 espèces (hors certaines fuites de serpents non identifiés
mais que l’on peut probablement attribuer à la Couleuvre de Montpellier).Toutes sont protégées au niveau national :
REPTILES OBSERVES SUR ET AUX ABORDS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE
Directive
« Habitats »2
Liste rouge
nationale3
Espèces
ZNIEFF
Déterminante
s4
Nom français
Nom scientifique
Protection1
Lézard vert
Lacerta bilineata
Protection
nationale
Article 3
-
Préoccupation mineure
-
Lézard des
murailles
Podarcis muralis
Protection
nationale
Article 2
-
Préoccupation mineure
-
Orvet fragile
Anguis fragilis
Protection
nationale
Article 3
-
Préoccupation mineure
-
Coronelle girondine
A proximité
Coronella girondica
Protection
nationale
Article 3
-
Préoccupation mineure
-
Couleuvre à collier
A proximité
Natrix natrix
Protection
nationale
Article 2-
-
Préoccupation mineure
-
Vipère aspic
Vipera aspis
Protection
nationale
Article 4
-
Préoccupation mineure
-
Serpents
(Fuites)
-
-
-
-
-
Juin 2013
1 : Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les
modalités de leur protection
2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de
la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats)
3 : UICN, 2008
4 : Inventaire du Patrimoine Naturel de Provence-Alpes-Côte d’Azur : ZNIEFF 2 ème génération – Edition 2004 – Notice de
présentation – ANNEXE 1
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Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
125
Le Lézard vert et, dans une moindre mesure le Lézard des murailles sont deux espèces très communes pour le
secteur. Elles présentent des effectifs a priori important au regard des observations réalisées.
L’Orvet fragile n’a été observé qu’à deux reprises. La discrétion de cette espèce permet d’envisager sa présence
sur l’ensemble des pentes en pelouses plutôt ouvertes. Il sera présent sur les secteurs au couvert plutôt herbacé,
présentant en mosaïque des buissons et fourrés denses. L’espèce est relativement commune sur ce secteur.
LE LEZARD VERT
L’ORVET FRAGILE
Le Lézard vert est omniprésent, en particulier au niveau
des lisières bien fournies en végétation.
Photo prise sur site, ECOTER 2012
Milieux typiquement favorable au Lézard vert, présentant
des mosaïque de végétation rases et de fourrés épineux.
Photo prise sur site, ECOTER 2012
Si les deux espèces affectionnent les écotones (interfaces entre les milieux ouverts et fermés), le Lézard vert
recherche des milieux plus riches et denses en végétation. Sa taille lui permet effectivement de s’y déplacer plus
aisément. Il recherche donc des zones de pelouses assez denses, à proximité d’une lisière boisée ou de fourrés.
Les pentes des thalwegs, qui présentent des mosaïques de pelouses et fourrés épineux sont particulièrement
intéressantes pour l’espèce, notamment les secteurs qui donnent sur un milieu plus ouvert (notion de lisière).
Le Lézard des murailles préfèrera quant à lui les lisières avec les champs, les dépôts de bois (en particulier près du
hangar du thalweg ouest) et les zones tondues et lisières du nord du thalweg ouest qui présentent des milieux plus
ouverts, plus minéraux et bien exposés au soleil.
LE LEZARD DES MURAILLES
L’Orvet, une espèce discrète et difficile à observer lorsque Milieux herbacés à flanc de coteaux favorables à l’Orvet.
les refuges à soulever sont rares.
PHOTO PRISE SUR SITE - ECOTER 2012
PHOTO PRISE SUR SITE - ECOTER 2012
Parmi les serpents, deux espèces observées sont particulièrement discrètes. Il s’agit de la Coronelle girondine (une
observation dans un thalweg à proximité de la zone d’étude immédiate, à l’ouest) et la Vipère aspic (3 observations
en zone d’étude immédiate).
Ces deux espèces recherchent le même type de milieux : des végétations plutôt herbacées, bien exposées, à
proximité de ronciers et autres fourrés buissonnants. Les pentes des thalwegs offrent donc des milieux très propices
à leur développement.
Les observations sont rares mais la discrétion de ces deux espèces permet d’envisager la présence de plusieurs
autres individus pour chacune d’elles.
LA VIPERE ASPIC
Le Lézard des murailles est également bien représenté. Il
recherchera des milieux bien exposés, peu végétalisés.
PHOTO PRISE SUR SITE - ECOTER 2012
La Vipère aspic est aussi très mimétique et bouge en
général peu à l’approche de l’observateur.
Tas de blocs de pierres et haies à proximité, favorables à la
Vipère aspic.
Juin 2013
PHOTO PRISE SUR SITE -ECOTER 2012
Secteurs à la végétation plus rase comme les lisières
particulièrement appréciés du Lézard des murailles.
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126
FIGURE 48 : LOCALISATION DES OBSERVATIONS DE REPTILES
La Vipère aspic devient rare vers le sud de la France. Le
secteur semble présenter une belle station.
Vipère aspic en insolation sous les herbes.
Photo prise sur site - ECOTER 2012
Soulignons que pour la Coronelle girondine, la proche limite nord de son aire de répartition est également une
hypothèse à retenir concernant la rareté des observations.
LA CORONELLE GIRONDINE
La Coronelle girondine peut rester immobile même à
quelques centimètres d’un observateur, misant sur son
camouflage.
Végétation herbacée en pente bien exposé, favorable à la
Coronelle girondine.
PHOTO PRISE SUR SITE, ECOTER 2012
Juin 2013
L’ensemble des espèces observées sur la zone d’étude immédiate et aux abords constitue un cortège plutôt riche
au regard des milieux présents et de la surface prospectée. Si toutes les espèces n’ont pas été observées sur
l’ensemble des milieux favorables, les continuités, l’homogénéité de ces milieux et le fait que ces espèces soient
discrètes, autorisent à envisager leur présence sur l’ensemble des milieux naturels (pelouses, zones de buissons et
fourrés, prairies, haies, etc.).
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Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
127
8.2.
Enjeux concernant les reptiles
FIGURE 49 : ENJEUX DES REPTILES
Les milieux favorables aux reptiles sont limités aux espaces naturels. En effet, les zones de cultures ne présentent
quasiment aucun intérêt. La présence localisée de quelques lézards et serpents y est possible mais globalement ce
sont bien les thalwegs et les coteaux qui accumulent le maximum d’enjeux.
Ces « lambeaux » d’espaces naturels présentent en effet toutes les qualités pour l’accueil d’une riche faune
reptilienne. En effet, les mosaïques de milieux, comprenant pelouses, buissons épineux, fourrés divers, tas de bois,
fagots, etc. constituent des milieux recherchés pour ces animaux répondant aux trois besoins vitaux : des zones
d’insolation, des secteurs de refuges et des secteurs d’alimentation.
Ces espèces peuvent se contenter de structures linéaires mais il est essentiels que celles-ci présentent à la fois des
espaces ouverts bien exposés et des refuges.
En revanche, les reptiles ont une capacité de déplacement relativement faible, en particulier en milieux totalement
ouverts (lenteur des déplacements sur de longues distances, risque d’écrasement et risque de prédation accrus).
Les continuités entre les différents thalwegs sont donc essentielles au maintien des populations.
Juin 2013
En termes d’espèces, la Coronelle girondine et la Vipère aspic présentent un enjeu important pour le secteur, en
particulier eu égard à leur aire de répartition naturelle. Toutes les deux ont besoin de milieux plutôt ouverts à
faiblement fermés pour se maintenir. La fermeture naturelle des milieux sur les pentes, en l’absence d’intervention
humaine (pâturage, intervention mécanique, etc.), est donc une menace à moyen terme.
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128
9. AMPHIBIENS
9.1.
Nom français
AMPHIBIENS OBSERVES SUR ET AUX ABORDS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE
Directive
« Habitats
1
Nom scientifique
Protection
Liste rouge nationale3
»2
Espèces
ZNIEFF
Déterminante
s4
Crapaud commun
Bufo bufo
Protection
nationale
Article 3
-
Préoccupation mineure
-
Alyte accoucheur
Alytes obstetricans
Protection
nationale
Article 2
-
Préoccupation mineure
-
Pélodyte ponctué
Pélodytes punctatus
Protection
nationale
Article 3
-
Préoccupation mineure
Espèce
remarquable
Grenouille verte
(Non identifiée à
l’espèce)
Pelophylax sp -
Protection
nationale
-
-
-
-
1 : Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur
protection
2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore
sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats)
3 : UICN, 2008
4 : Inventaire du Patrimoine Naturel de Provence-Alpes-Côte d’Azur : ZNIEFF 2 ème génération – Edition 2004 – Notice de présentation –
ANNEXE 1
Amphibiens recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée
Au total, 4 espèces d’amphibiens ont pu être observées. Nous rappelons ici la limite de la méthode (cf. tableau cicontre).
Les quatre espèces observées sont toutes communes sauf le Pélodyte ponctué qui se situe en limite d’aire de
répartition le long de la vallée de la Durance (l’espèce se limitant préférentiellement aux secteurs de basse altitude).
Cette observation est donc intéressante.
LE PELODYTE PONCTUE
Le Pélodyte ponctué est un amphibien discret, souvent
difficile à repérer, mais dont le chant, assez faible, est
aisément reconnaissable.
Photo prise sur site - ECOTER 2012
Sources et suintements
Des sources et suintements s’écoulent dans le thalweg situé à
l’ouest de la zone d’étude et sont recueillis dans des
dépressions au niveau du hameau de la Lèche. Elles
permettent l’installation du Pélodyte ponctué.
Le Pélodyte ponctué recherche des zones humides de faibles profondeurs, en général avec une végétation
herbacée assez fournie où il a pour habitude de se cacher pour chanter. Il peut également se satisfaire de fossés,
bassins et autres carrières. L’espèce est en effet à classer parmi les pionnières et on le retrouvera rapidement dans
les milieux humides créés par l’homme. Les milieux favorables sont assez rares sur la zone d’étude immédiate et
aux environs et les rares observations laissent à penser que la population de l’espèce présente de faibles effectifs.
Cette observation sur le plateau est donc particulièrement intéressante.
Les pointages GPS montrent une utilisation préférentielle des fonds de thalwegs de type prairiaux (typique pour
l’espèce), et ce tout autour de la zone d’étude immédiate. Cette organisation renforce l’hypothèse de corridors
importants pour les amphibiens en fond de vallon et l’utilité des pentes boisées qui peuvent constituer des espaces
de refuge hivernaux ou estivaux.
Juin 2013
Les autres espèces sont communes pour le département mais leur présence sur le plateau est à remarquer du fait
des rares points d’eau et de l’enjeu de corridors entre ces points d’eau.
Le Crapaud commun et l’Alyte accoucheur sont deux espèces communes dans les environs. Le Crapaud
accoucheur reste toutefois en quasi limite sud-est de son aire de répartition.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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129
LE CRAPAUD COMMUN
La Crapaud commun a été observé ponctuellement, en
particulier sur les chemins, ce qui constitue des
observations typiques pour cette espèce.
FIGURE 50 : LOCALISATION DES OBSERVATIONS D’AMPHIBIENS
Les thalwegs et pentes boisées constituent des milieux
important pour l’hivernage des Crapauds communs qui
peuvent faire plusieurs kilomètres entre la pièce d’eau de
reproduction et le refuge d’hiver.
Photo prise sur site - ECOTER 2012
Ces deux crapauds affectionnent les environs des hameaux, présentant des bassins ou fossés où ils se
reproduisent ou déposent leurs têtards. Les observations sont ponctuelles et les populations sont probablement de
petites tailles. Toutefois, on rappellera que le Crapaud commun peut parcourir plusieurs kilomètres entre la pièce
d’eau de reproduction et les bois d’hivernage. Les zones boisées des pentes et talus bordant la zone d’étude
immédiate sont donc importants pour cette espèce. Concernant l’Alyte accoucheur, il a été entendu et vu sur le
hameau de la Lèche, sur une partie du talus menant au Guillot et au mas de Signoret. Là encore la continuité se fait
au niveau des points d’eau et semble suivre la topographie.
L’ALYTE ACCOUCHEUR
Zones de suintements, en particulier sur les talus peu
L’alyte accoucheur, un petit crapaud discret mais au chant
végétalisés et les abords des bâtiments (notamment avec
fluté aisément reconnaissable.
des vieux murs de pierres) favorables à l’Alyte.
Photo prise sur site, ECOTER 2012
Juin 2013
Enfin, les grenouilles vertes (Pelophylax sp.) observées sont également bien représentées en vallée de la Durance.
La différenciation des espèces est complexe et n’a pas été réalisée ici. La répartition des espèces et hydrides n’est
par ailleurs pas très documentée sur le secteur. Ces espèces recherchent en priorité des mares et fossés aux eaux
relativement profondes et plutôt végétalisées.
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130
9.2.
Enjeux concernant les amphibiens
FIGURE 51 : ENJEUX DES AMPHIBIENS
Les observations d’amphibiens concernent essentiellement le sud du secteur étudié et sont toutes situées en
dehors de la zone d’étude immédiate. Elles concernent de rares observations et la majorité a été faite au niveau et
aux abords de bassins des hameaux de la Lèche, de Guillot et de Signoret.
La présence de quelques observations le long des fonds de thalweg et sur les pistes montre l’enjeu de continuité
nord-sud même si, en l’état des observations, il reste difficile d’en apprécier l’enjeu avec précision.
En effet, les amphibiens ont un besoin essentiel d’eau ou – a minima – d’humidité dans leurs déplacements pour
éviter la dessiccation. Les migrations nord sud imposent donc le maintien des continuités hydrauliques et des
pièces d’eau même de petites tailles, ou a minima d’espaces ombragés, frais et humides.
Juin 2013
La présence du Pélodyte ponctué sur le plateau est une observation a priori intéressante (en l’absence de
transmission de données de la part du référent de l’atlas régional). La population ne semble pas très importante
mais la présence régulière de l’espèce renforce l’intérêt de préserver les fonds de vallons et pentes en milieux
naturels (à noter : il est possible que les observations eues été plus nombreuses en année présentant un printemps
plus pluvieux).
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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131
10. LES INSECTES
Une liste de 193 espèces a été dressée, comprenant notamment 114 lépidoptères (57 rhopalocères et 57
hétérocères) et 40 orthoptères (voir liste totale en annexe). Ce résultat dénote une richesse entomologique assez
élevée compte tenu de la pression d’observation (effort porté en priorité sur les espèces protégées) et de la
prépondérance des milieux agricoles au sein de la zone d’étude. Ces derniers ont fourni relativement peu
d’espèces, contrairement aux habitats de pelouses et de landes qui se sont avérés particulièrement riches.
L’entomofaune des habitats forestiers a été peu appréhendée, seulement par piégeages ponctuels estivaux (visant
le Grand Capricorne).
Les cortèges recensés comprennent des espèces principalement sub-méditerranéennes typiques des formations
ouvertes du type pelouses sur substrat alluvionnaire. On peut toutefois noter la présence d’espèces d’affinité
méditerranéenne marquée, telle que la Cigale des garrigues Tibicina garricola ou la Pyrale Udea numeralis.
10.1. Les insectes recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée
10.1.1. Insectes protégés
Les prospections réalisées en 2012 ont permis d’inventorier 5 espèces protégées dans la zone d’étude, toutes
dans la zone d’étude immédiate.
TABLEAU 8 : ESPECES PROTEGEES PRESENTES SUR LA ZONE D’ETUDE
Nom français
Diane
Nom
scientifique
Zerynthia
polyxena
Protection1
Nationale,
article 2
Directive
Potentialités d’accueil
« Habitats »2
sur la zone d’étude
Annexe IV
Présence avérée au sein
de la zone d’étude
immédiate
Population significative, et
très isolée selon les
connaissances disponibles.
Recherche des imagos puis des
œufs et chenilles. Observation
d’effectifs significatifs (environ 30
chenilles) et dont les sites de
reproduction sont très circonscrits
(0,3 ha répartis en 2 secteurs).
Présence avérée au sein
de la zone d’étude
immédiate
Population significative
Recherche de nids de chenilles
en mars-avril-mai
Présence avérée au sein
de la zone d’étude
immédiate
Population significative
Proserpine
Zerynthia
rumina
Nationale,
article 3
-
Laineuse du
prunellier
Eriogaster
catax
Nationale,
article 2
Annexes II et
IV
Plantes-hôtes (Prunus
spinosa & Crataegus)
présents sur tous les
versants embuissonnés.
Grand
Capricorne
Saga pedo
Cerambyx
cerdo
Nationale,
article 2
Nationale,
article 2
Annexe IV
Annexe II, IV
Bilan sur la
présence / absence de
l’espèce
Recherche des imagos, puis des
Présence de plantesœufs et chenilles. Observation
hôtes (Aristolochia
d’effectifs significatifs (environ 20
pallida, A. pistolochia) adultes et 50 chenilles) et dont les
dans les fonds de vallon sites de reproduction sont assez
et sur certains versants.
circonscrits (1 ha répartis en 5
secteurs).
Présence de planteshôtes (Aristolochia
pistolochia) sur certains
versants.
Magicienne
dentelée
Effort de prospection
Observations réalisées sur la
zone d’étude
Présence avérée dans la
zone d’étude immédiate et
Habitats favorables bien
Recherche des juvéniles et
la zone d’étude
représentés sur la ZEI
adultes. Observation de 2 adultes
rapprochée.
et la ZER (pelouses
(1 dans le PI, 1 dans la zone
ouvertes ou faiblement
Population
significative
d’étude rapprochée).
embuissonnées).
dans la ZER, semblant
moins importante dans le PI
Habitats favorables
(Chênes pubescents et
verts) bien représentés,
quoique souvent limité
par le diamètre souvent
assez faible des arbres.
Recherche à vue des adultes et
des sorties de galeries larvaires.
Piégeages attractifs. 10 individus
observés dont 4 sur la ZEI.
Présence avérée dans les
zones d’étude immédiate
et rapprochée.
Population significative
Juin 2013
1 : Arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou
encore directive Habitats)
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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133
L’état de conservation de ces espèces est détaillé ci-dessous :
INSECTES PROTEGES OBSERVES SUR LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE
- la Diane (Zerynthia polyxena)
Cette espèce n’avait encore jamais été répertoriée dans le secteur entre Durance, Verdon et Bléone. Les
prospections réalisées autour de la zone d’étude immédiate (notamment jusqu’à 2km vers le sud) semblent indiquer
que la population de La Colle / Haute Montagne est très isolée, ce qui renforce l’enjeu de conservation qu’elle
représente localement (enjeu fort). L’espèce exploite ici deux aristoloches : principalement Aristolochia pallida, mais
également Aristolochia pistolochia. La population d’Aristolochia pallida présente des effectifs relativement faibles,
dilués dans des fonds de vallons en cours de fermeture. Elle a ainsi été observée dans des secteurs récemment
débroussaillés (notamment à fins cynégétiques), sur les lisières de haies ou dans des secteurs d’agglomérats de
galets (naturels ou non) limitant l’installation d’une végétation dense. Son état de conservation est préoccupant.
Aristolochia pistolochia présente quant à elle des effectifs à densités plus importantes, mais très localisés sur deux
secteurs de pelouses pentues, actuellement en cours de fermeture (celle de la colle par les épineux, celle de la
Haute Montagne par les genêts). La population de Diane présentait en 2012 des effectifs assez importants, mais est
globalement dans un état de conservation préoccupant.
Chenilles de Diane (Zerynthia polyxena) se nourrissant de Chenille de Laineuse du prunellier (Eriogaster catax) sur
feuilles d’Aristoloche pistoloche.
une branchette d’Aubépine.
- la Proserpine (Zerynthia rumina)
Cette espèce était déjà connue sur le plateau de Puimichel (Frapa, 2011). Etant liée seulement à l’Aristolochia
pistolochia, la Proserpine est a fortiori dans un état de conservation localement au moins aussi préoccupant que la
Diane (cf-supra).
- la Laineuse du prunellier (Eriogaster catax)
Malgré le bon niveau de connaissance de l’entomofaune du plateau de Puimichel (Frapa, 2011 & études d’impacts
des parcs adjacents), cette espèce n’y avait jamais été répertoriée. Pourtant, malgré l’année très peu favorable à
l’observation de cette espèce (forte mortalité due au printemps précoce puis froid et pluvieux), nous avons observé
des chenilles à 9 reprises. Ces effectifs relativement élevés et l’abondance locale de plantes-hôtes (prunelliers et
aubépines) dans des secteurs à dynamiques variées (pelouses plus ou moins embuissonnées, à dynamique plus
ou moins rapide) permettent de penser que la population locale présente un état de conservation favorable à court
terme (et dépendant de l’entretien de l’ouverture des coteaux à long terme). Il est par ailleurs évident que cette
espèce a localement déjà perdu une part importante de son territoire vital, sur les secteurs désormais occupés par
les parcs photovoltaïques adjacents au présent projet.
- la Magicienne dentelée (Saga pedo)
Cette espèce est assez rare en moyenne Durance. Malgré des prospections ciblées dès le printemps avec les
juvéniles, seulement deux individus adultes ont été observés, l’un dans une pelouse piquetée de buissons,
clématites et lavandins (ancien champ), l’autre dans une pelouse à composition majoritairement graminéenne
(versant pâturé). En 2012, les effectifs présentaient à l’évidence des densités très faibles, ce qui, cumulé à la
discrétion caractéristique de l’espèce, n’a pas permis de cartographier précisément le territoire occupé. Il est
cependant probable qu’elle présente un état de conservation plutôt défavorable (habitats fractionnés par les cultures
de lavandin et les parcs photovoltaïques existants).
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
La Proserpine.
Photos prises sur site – INSECTA, 2012
Par ailleurs, 4 espèces protégées jugées initialement potentielles ont été recherchées en particulier, sans résultat :
TABLEAU 9 : ESPECES PROTEGEES POTENTIELLES SUR LA ZONE D’ETUDE
Nom
français
Damier de la
succise
Zygène
cendrée
Nom
scientifique
Euphydryas
aurinia
Zygaena
rhadamanth
us
Protectio
n1
Directive
Potentialités d’accueil
« Habitats »2
sur la zone d’étude
Effort de prospection
Observations réalisées
sur le site d’étude
Bilan sur la
présence / absence de
l’espèce
Nationale,
article 3
Milieux très peu
favorables, la plante
hôte principale
(Cephalaria leucantha)
est absente, et les
autres dipsacacées
assez rares.
Recherche des imagos en
période de vol et des
chenilles. Aucune
observation.
Absente.
Présence de sa plantehôte (Dorycnium
pentaphyllum.) en
Recherche des imagos en
effectifs très faibles, et a période de vol. Aucune
observation.
priori seulement dans la
zone d’étude
rapprochée.
Absente
Nationale,
article 3
Juin 2013
- Le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo)
Cette espèce est probablement assez commune sur le plateau de Puimichel. Sur la zone d’étude, les gros chênes
qu’elle exploite prioritairement sont relativement rares. Cependant, les prospections ont permis d’observer 10
individus adultes, ce qui démontre la présence d’une population vigoureuse, probablement renforcée par des
apports provenant d’importantes populations adjacentes (notamment celles en rebord de plateau). Le Grand
Capricorne présente localement un état de conservation moyen, limité par la présence d’arbres favorables.
La Magicienne dentelée (Saga pedo), à l’affût des insectes
venant butiner le lavandin.
Commune des Mées (04) - Lieu-dit « Les plaines de Haute-Montagne »
Annexes II et
IV
-
134
Nom
français
Ecaille
funèbre
Nom
scientifique
Protectio
n1
Phragmatobi Nationale,
a luctifera
article 3
Osmoderma
Pique-Prune
eremita
Nationale,
article 2
Effort de prospection
Observations réalisées
sur le site d’étude
Bilan sur la
présence / absence de
l’espèce
Deux chasses de nuit
Habitats favorables bien
(crépuscule à l’aube) en
représentés sur les
mai, avec à chaque fois
zones d’étude
un poste lumineux dans la
immédiate et
zone d’étude immédiateI
rapprochée (pelouses
et un autre dans la zone
ouvertes ou faiblement
d’étude rapprochée.
embuissonnées).
Aucune observation.
Absente ou présente en
effectifs faibles.
Directive
Potentialités d’accueil
« Habitats »2
sur la zone d’étude
-
Annexes II et
IV
Un seul arbre à cavité
répertorié, assez peu
favorable (très large
ouverture vers le ciel).
Inspection des gros
chênes.
Aucune observation
d’indice de présence.
La présence de ces espèces témoigne de la qualité et de la diversité des habitats de la zone d’étude.
INSECTES SANS STATUT REGLEMENTAIRE MAIS A FORT ENJEU DE CONSERVATION OBSERVES SUR LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE
Absente.
10.1.2. Insectes sans statut réglementaire, mais à fort enjeu de conservation
Le Longicorne (Cortodera humeralis).
Mâle du Grillon tintinnabulant (Eugryllodes pipiens),
élytres relevés, en cours de stridulation.
Le Ptérophore (Merrifieldia spilodactyla), dont les chenilles
se nourrissent de feuilles de Marrube.
Photos prises sur site – INSECTA, 2012
Les cartes suivantes localisent les espèces protégées et à fort enjeux de conservation sur les zones d’étude
immédiate et rapprochée.
Juin 2013
Sept espèces assez rares en France ou en région PACA ont été observées sur la zone d’étude immédiate :
- La Cigale des garrigues (Tibicina garricola), il s’agit d’une espèce nouvelle pour le département des
Alpes-de-Haute-Provence, généralement liée aux sols rocailleux, apparemment localisée sur la zone
d’étude au rebord du plateau vers l’oratoire Saint-Antoine, et au bord de la piste menant à Puimichel ;
- L’Ecaille rose (Eucharia festiva), espèce déterminante pour la désignation des ZNIEFF en PACA, qui vit
préférentiellement dans les pelouses rocailleuses ou alluvionnaires,
- L'Hespérie de la ballote (Carcharodus baeticus), espèce déterminante pour la désignation des ZNIEFF en
PACA, classée vulnérable sur la liste rouge nationale, inféodée aux pelouses à Marrube (Marrubium
vulgare),
- Le Longicorne (Cortodera humeralis), espèce peu commune en France dont les larves se nourrissent
principalement dans le bois des chênes ;
- La Cétoine (Gnorimus octopunctatus), espèce peu commune en France dont les larves vivent généralement
dans les cavités de feuillus ;
- Le Ptérophore (Merrifieldia spilodactyla) (papillon microhétérocère), espèce peu commune en France dont
les chenilles se nourrissent exclusivement des feuilles de marrubes ;
- Le Grillon tintinnabulant (Eugryllodes pipiens), espèce remarquable pour la désignation des ZNIEFF en
PACA, fréquentant les pelouses rocailleuses subméditerranéennes.
Un mâle d’Ecaille rose (Eucharia festiva).
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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135
FIGURE 53 : ENJEUX ENTOMOLOGIQUES : ESPECES PROTEGEES (DIANE ET GRAND CAPRICORNE)
Juin 2013
FIGURE 52 : ENJEUX ENTOMOLOGIQUES : ESPECES PROTEGEES (MAGICIENNE DENTELEE, LAINEUSE DU PRUNELLIER,
PROSERPINE)
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136
10.2. Enjeux concernant les insectes
FIGURE 54 : ENJEUX DES INSECTES
Les 5 espèces protégées sont présentes tant dans la zone d’étude immédiate que dans la zone d’étude
rapprochée.
Au sein de la zone d’étude immédiate, les habitats concernés par ces espèces protégées sont d’une part des fonds
de vallon semi-boisés (Diane), et d’autre part des coteaux (versants) ouverts (Proserpine, Magicienne
dentelée), en cours de fermeture (Laineuse du prunellier) ou boisés (Grand Capricorne).
Les habitats de culture de lavandin n’accueillent aucune de ces espèces protégées.
Juin 2013
La présence de 7 autres insectes d’intérêt patrimonial (dont 3 remarquables ou déterminants pour la désignation
des ZNIEFF) renforce l’enjeu entomologique des coteaux ouverts, embroussaillés ou forestiers de la zone d’étude
immédiate.
PROJET DE PARC SOLAIRE – ETUDE D’IMPACT
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137
11. FONCTIONNALITE ECOLOGIQUE ET TRAME VERTE ET BLEUE LOCALE
FIGURE 55 : FONCTIONNALITES ECOLOGIQUES A PETITE ECHELLE (SUR UN LARGE TERRITOIRE)
11.1. De l’occupation du sol aux fonctionnalités écologiques d’un territoire
11.1.1. La situation à petite échelle (sur un large territoire)
Le plateau des Mées est situé à proximité d’un corridor d’intérêt supra régional qui suit la vallée de la Durance
dans l’axe nord-sud. L’intérêt écologique de ce corridor est notamment souligné par de nombreuses Zones
Naturelles d’Intérêt Reconnu (cf. chapitre sur les Périmètres de protection et d’inventaires pour le patrimoine
naturel).
Bien que la zone du projet ne se situe pas au sein de cette vallée, les milieux présents autour du site d’étude
peuvent constituer une voie de passage pour la migration de la faune volante, de repli ou de chasse. Des migrations
ont en effet été observées au cours d’expertises ornithologiques dans le cadre d’une étude d’impact d’un projet de
parc éolien sur le plateau des Mées (FLITTI, 2004). Les oiseaux empruntaient alors une trajectoire de vol
« directe », ne suivant pas les méandres de la Durance, mais plutôt une direction linéaire d’orientation sud-ouest
nord-est au-dessus du plateau.
De part et d’autre de ce corridor de déplacement sont situés plusieurs massifs forestiers plus ou moins boisés qui
constituent une trame verte pour de nombreuses espèces.
 A l’ouest, la Montagne de Lure est connue pour son fort intérêt écologique, tant au niveau de la flore que
de la faune ;
 A l’est, le plateau de Valensole est constitué de mosaïques de milieux semi-naturels semi-ouverts et de
parcelles agricoles. Il est bordé sur son pourtour nord-ouest d’un grand massif boisé, longeant les vallées
de la Durance et de la Bléone. Il délimite au nord et à l’ouest le plateau des Mées (ou Plateau de
Puimichel), qui s’étend jusqu’à la vallée de l’Asse située à près de 14 km au sud.
11.1.2. Les fonctionnalités écologiques proches du projet (zones d’étude
éloignée, rapprochée et immédiate)
Le plateau des Mées (plateau de Puimichel, ou la Haute Montagne) est bordé de deux grandes zones naturelles
à semi-naturelles situées au nord-ouest et au sud-est de la zone d’étude immédiate, et que l’on pourra identifier
comme des « cœurs de nature ». Il s’agit de zones privilégiées dans lesquelles le degré d’influence anthropique
intrinsèque est relativement faible. Ces zones naturelles (à semi-naturelles) sont donc restées peu impactées par
l’activité humaine, permettant aux habitats d’évoluer de manière quasi-naturelle. Elles possèdent alors les
conditions indispensables au maintien et au fonctionnement d’une biodiversité locale. On les appelle également des
« réservoirs de biodiversité » pour les espèces affiliées à ce type d’habitat. Ils constituent des sources à partir
desquelles des individus d’espèces présentes se dispersent, et/ou des espaces rassemblant des milieux de grand
intérêt biologique.

Juin 2013

Au nord-ouest, il s’agit d’un massif forestier (la Basse Montagne) s’étendant sur tout le relief en arc de
cercle qui débute à près de 15 km au sud sur la commune d’Oraison et qui traverse la commune de Les
Mées au nord-ouest, pour aller dépasser celle de Malijai à près de 6km au nord-est. Ce massif forestier est
parsemé de vallons plus ou moins larges et profonds, ainsi que de quelques routes, mais constitue un
ensemble écologique globalement fonctionnel et sans ruptures ;
Au sud-est, une vaste zone semi-naturelle semi-ouverte s’étend sur plusieurs kilomètres en direction du
sud et de l’est depuis le sud du plateau. Ce grand ensemble écologique présente des structures
paysagères variées. On y retrouve des vallons boisés, ainsi que des grandes zones de milieux semiouverts au degré d’ouverture variable, certaines étant d’anciennes zones pastorales. Il est par ailleurs
ponctué de zones agricoles et pastorales toujours en activité, représentées par des champs cultivés
(lavande notamment) ainsi que des terrains dédiés au pâturage (brebis et vaches principalement).
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Juin 2013
FIGURE 56 : FONCTIONNALITES ECOLOGIQUES : OCCUPATION PRECISE DU SOL, HAUTEUR DE VEGETATION ET DEGRE DE FERMETURE
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Ces deux grandes zones naturelles constituent des réservoirs de biodiversité à l’échelle locale, l’un pour des
espèces d’affinité forestière, l’autre pour des espèces recherchant des mosaïques de milieux semi-ouverts. Entre
les deux, l’occupation du sol est majoritairement agricole, mais cet usage a peu à peu laissé place depuis quelques
années au développement de projets photovoltaïques au sol. Le contexte y est en effet favorable : forte exposition
au soleil, présence de vent permettant de refroidir plus efficacement les surfaces des panneaux, et zone
relativement peu influencée par le relief. La destruction des habitats naturels préexistants par le défrichement, ainsi
que la présence de barrières autour des parcs photovoltaïques déjà en exploitation, créent une discontinuité entre
les 2 zones nord et sud, au moins pour certaines espèces. Celle-ci est par ailleurs renforcée par l’entretien de la
végétation imposé par ce nouvel usage des terres, mais également par la création de chemins d’accès, et par la
fréquentation augmentée sur le site.
Les zones d’intérêt écologique que constituent les vallons aux milieux semi-ouverts plus ou moins boisés se
révèlent être d’une importance cruciale dans la fonctionnalité écologique locale. Ils sont en effet le lieu de vie
et de refuge de nombreuses espèces de faune et flore, et s’avèrent être des continuités écologiques
importantes orientées nord-sud. Ces vallons semi-boisés constituent ainsi la liaison indispensable à toute une
communauté d’espèces animales et végétales pour relier les deux grands réservoirs de biodiversité précédemment
décrits, à savoir le massif forestier au nord-ouest, et la zone semi-naturelle semi-ouverte au sud-est. Certains de
ces vallons n’ont cependant pas de continuité directe avec la zone forestière au nord. En effet, ils débouchent pour
la plupart sur des terres agricoles, ou bien directement sur les parcs photovoltaïques qui ont été installés. Ces
ruptures de continuité constituent parfois un point d’arrêt pour la dispersion de la faune et la flore sur l’axe
nord-sud.
Au sein de la zone d’étude rapprochée, l’un de ces vallons est en particulier à souligner. Il s’agit du vallon boisé
situé dans la moitié ouest de la zone d’étude immédiate, orienté nord-sud. Bien qu’il débouche dorénavant sur un
parc photovoltaïque au nord, il permet une continuité prolongée entre les réservoirs de biodiversité nord et sud.
L’intérêt du vallon situé à l’est a également été souligné avec l’inventaire chiroptérologique. Il s’avère en effet que
des espèces évitant habituellement la traversée des milieux ouverts (Petit Rhinolophe notamment), empruntent
l’ouverture située entre deux parcs photovoltaïques au nord-est afin de relier le boisement au nord et le vallon à l’est
de la zone d’étude immédiate. Cette prairie constitue le plus court espace ouvert au niveau de la zone d’étude entre
le boisement du nord et les vallons et autres éléments naturels au sud des parcs photovoltaïques.
Partie nord du plateau occupée par des parcs
photovoltaïques et créant une coupure de certaines
continuités nord-sud.
Vallon arbustif de l’ouest du site d’étude : continuité
nord-sud rejoignant le réservoir de biodiversité de type
milieux semi-ouverts au sud.
Photo prise sur site – ECOTER 2012
Bien qu’ils soient relativement rares sur le secteur, il est également important de noter la présence de milieux
aquatiques sporadiques au sein de la zone d’étude rapprochée. Le point d’eau retrouvé au plus près du projet se
situe au sud de la zone d’étude rapprochée. Il s’agit d’une petite mare (< 2m²) qui s’est créée grâce à un
écoulement issu d’un bassin privé retrouvé quelques mètres plus haut, proche des habitations. Un autre bassin est
rencontré à l’est de la zone d’étude immédiate, servant de réservoir d’eau pour l’agriculture locale.
Représentés par des bassins et des mares permanentes et temporaires, ces points d’eau très localisés constituent
des habitats aquatiques favorables au développement ou au déplacement des espèces inféodées à ces milieux
(amphibiens, flore, insectes,…). Par ailleurs, ils sont probablement utilisés par d’autres espèces pour s’abreuver
(mammifères terrestres et volants, oiseaux, …). Ces rares points d’eau ne forment pas de véritable réseau, ce
qui les rend d’autant plus important pour permettre par exemple à la faune sauvage de s’abreuver.
La carte suivante présente les éléments repérés lors de l’étude des fonctionnalités écologiques à l’échelle du projet
(zones d’étude éloignée, rapprochée et immédiate), à savoir :
- Les types de milieux ;
- La hauteur de végétation ;
- Le degré de fermeture du milieu.
Juin 2013
La cartographie synthétique des fonctionnalités et continuités écologiques montre un état significativement différent
entre :
- La partie nord du plateau, où sont installés les panneaux photovoltaïques : de rares continuités
écologiques y sont retrouvées, issues de rétrécissements des espaces naturels ou agricoles orientés
nord/sud (qui conduisent par ailleurs à la rareté des espaces et refuges naturels) ;
- La partie du plateau restée non exploitée par ce type de projet, plus au sud-est : des espaces de
déprise agricole y sont rencontrés au niveau des pentes, et des parcelles agricoles sur les plateaux et
dans certains vallons.
CONTRASTE ENTRE LES ESPACES OCCUPES PAR LES PARCS PHOTOVOLTAÏQUES AU NORD ET LES MILIEUX NATURELS PRESENTS PLUS AU SUD-EST
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11.2. Enjeux des fonctionnalités écologiques
En termes de fonctionnalités écologiques, trois enjeux majeurs ressortent à proximité de la zone d’étude
immédiate :

La présence de vallons boisés au sein de la zone d’étude immédiate, et de part et d’autre de celle-ci.
Véritables corridors écologiques d’orientation nord-sud, ils participent à une jonction entre les deux
grandes zones naturelles et semi-naturelles présentes de part et d’autre de la zone d’étude immédiate. On
retrouve au nord un réservoir de biodiversité de type forestier, et au sud un réservoir de biodiversité de
type semi-ouvert. A leur rôle de corridor, s’ajoute une fonction de refuge, ces vallons étant constitués de
milieux hébergeant à eux seuls une biodiversité propre. C’est particulièrement le cas du vallon boisé situé
dans la moitié ouest de la zone d’étude immédiate.

L’existence de nombreuses continuités écologiques affaiblies. Il s’agit de couloirs de déplacements
qui pourraient renforcer le lien entre les réservoirs de biodiversité nord et sud. Toutefois, dans l’état actuel
des milieux, ces continuités demeurent faiblement fonctionnelles. Pour la plupart, elles sont constituées par
des milieux ouverts, principalement des espaces agricoles (zones actuellement cultivées ou en déprise
agricole depuis trop peu de temps pour être redevenues suffisamment boisées). Ces milieux ouverts
présentent une perméabilité écologique inférieure, et seront évitées par la faune lors de déplacements, qui
préfère longer des milieux présentant un bon couvert végétal.

Enfin, la présence de points de ruptures de continuités. Il s’agit de lieux où s’arrêtent ou se rétrécissent
de manière notable des continuités écologiques existantes ou potentielles. Concrètement, il peut s’agir de
zones urbanisées (parkings, voies d’accès), ou de parcs photovoltaïques déjà en exploitation qui sont
installés à proximité immédiate de continuités écologiques. C’est notamment le cas au nord du vallon boisé
situé dans la partie ouest de la zone d’étude immédiate. Ce vallon débouche ainsi sur un parc
photovoltaïque. Bien que des observations aient révélé que certains animaux passent sous les grillages
pour traverser le parc solaire à cet endroit, il constitue une rupture dans la continuité nord-sud que
représente le vallon. C’est également le cas pour la prairie située entre deux parcs photovoltaïques au
nord-est de la zone d’étude immédiate. Elle crée une rupture de continuité entre le vallon parcourant l’est
de la zone d’étude et le boisement au nord. Les espèces voulant relier les deux éléments naturels sont
contraintes de traverser cet espace ouvert.
FIGURE 57 : SYNTHESE DES FONCTIONNALITE ET CONTRAINTES ECOLOGIQUES
Juin 2013
La carte suivante montre la synthèse des fonctionnalités et des continuités écologiques du site, issue de l’analyse
des cartographies précédentes.
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12.
CONCLUSION DU DIAGNOSTIC NATURALISTE
12.1. Synthèse des principaux enjeux écologiques sur la zone d’étude immédiate
Le tableau suivant présente une synthèse des enjeux par thématique d’étude à l’échelle de la zone d’étude immédiate. Il reprend les informations importantes (enjeux modérés à forts et enjeux forts ou inférieurs par défaut) contenues dans
chacune d’elle :
Enjeu
Niveau de
sensibilité
écologique
Localisation de l’enjeu
Habitats, espèces et habitats d’espèces,
structures, nature ordinaire
Portée réglementaire
Habitats naturels
Modéré à fort
Vallon central
Natura 2000
Habitat naturel et semi-naturel constituant une nature ordinaire pouvant être qualifiée de relique à l’échelle de ce secteur du plateau de Valensole
et qui remplit des rôles fonctionnels essentiels.
Habitat naturel d’intérêt communautaire.
Flore
Fort
Ligne de thalweg du vallon central
R
Présence de populations importantes d’une plante protégée au niveau régional (Violette de Jordan Viola jordanii) et d’une plante rare en France
(Aristoloche pâle Aristolochia pallidad.).
Modéré à fort
Ensemble des vallons de la zone d’étude immédiate
-
Secteurs semi-naturels, ouverts à semi-ouverts où se développent des pelouses supraméditerranéennes à Aphyllanthe de Montpellier et abritant
une flore très diversifiée.
Faible à modéré
Espaces cultivés de la zone d’étude.
-
Parcelles cultivées accueillant une flore assez diversifiée.
Oiseaux
R
Fort
Ensemble de cultures de lavande à l’est de la zone d’étude immédiate
N2000
Fort
Versant ouest du vallon central
Modéré à fort
Autres versants embroussaillés voire boisés des vallons de la zone
d’étude immédiate
Modéré à fort
Parcelles cultivées de lavande à l’ouest de la zone d’étude immédiate
R
N2000
R
N2000
R
N2000
Milieux ouverts d’intérêt pour de nombreux oiseaux patrimoniaux :
Secteurs de présence régulière de la Pie-grièche méridionale (zone de nidification probable) ;
Zone de chasse du Busard cendré.
A ces deux espèces s’ajoute un cumul de présence d’espèces patrimoniales de milieux ouverts : Alouette lulu, Bruant ortolan, Circaète Jean-leBlanc, Engoulevent d'Europe (en chasse), Pipit rousseline, Linotte mélodieuse, Petit Duc scops et Bruant proyer.
Nidification d’un important cortège d’oiseaux: Tourterelle des bois, fauvettes, pouillots, mésanges, pics, Hypolaïs polyglotte, Rossignol Philomèle,
Pinson des arbres, Engoulevent d’Europe.
Présence d’un riche cortège d’oiseaux, dont l’Engoulevent d’Europe.
Territoire de chasse et de nidification de plusieurs espèces patrimoniales : Fauvette pitchou, Pipit rousseline, Circaète Jean-le-blanc, Bruant
proyer,….
Chiroptères
Fort
Modéré à fort
Ensemble des vallons de la zone d’étude immédiate
Faible à modéré
Autres habitats hors vallons
R
N2000
R
N2000
L’ensemble des vallons, principalement au niveau des lisières, sont utilisés pour le déplacement de nombreuses espèces de chauves-souris. Ils
ont un rôle essentiel dans la fonctionnalité écologique relative à ces espèces. Le vallon à l’est est particulièrement utilisé par le Petit Rhinolophe,
bien représenté sur le secteur.
Milieux exploités occasionnellement pour le déplacement des chauves-souris.
Mammifères (hors chiroptères)
Vallon central
-
Corridor de déplacement d’importance et zone de refuge pour plusieurs espèces de mammifères (Sanglier, Renard roux, Lièvre d’Europe…).
Modéré à fort
Ensemble des autres vallons de la zone d’étude immédiate
-
Corridor de déplacement et zone de refuge pour plusieurs espèces de mammifères.
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Fort
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Enjeu
Niveau de
sensibilité
écologique
Localisation de l’enjeu
Habitats, espèces et habitats d’espèces,
structures, nature ordinaire
Portée réglementaire
Reptiles
Fort
Modéré à fort
Talwegs et coteaux des vallons de la zone d’étude immédiate
R
Lieu de vie de nombreux reptiles et présentant des caractéristiques optimales pour ces espèces : présence de zones d’insolation, de secteurs de
refuges et de secteurs d’alimentation.
Buissons et haies éparses
R
Lieux de refuge de plusieurs reptiles, liaison entre les différents vallons.
Faible à modéré
Amphibiens
Faible à modéré
Fond de talweg du vallon central
(R)
Continuité nord-sud essentielle au déplacement des amphibiens du secteur et possible zone d’hivernage.
Faible à modéré
Ensemble des vallons de la zone d’étude immédiate
(R)
Continuité nord-sud permettant le déplacement des amphibiens du secteur.
Insectes
Fort
Fonds de vallon semi-boisés
R
Présence et reproduction de la Diane.
Fort
Coteaux (versants) ouverts, en cours de fermeture ou boisés des
différents vallons de la zone d’étude immédiate.
R
Présence et reproduction de la Proserpine. Présence ponctuelle de la Magicienne dentelée. Présence et reproduction de la Laineuse du
prunellier. Présence et reproduction du Grand Capricorne. Présence et reproduction de 7 autres espèces patrimoniales.
Modéré à fort
Végétations herbacées et buissons en liaison avec les vallons
R
Présence ponctuelle des espèces protégées et patrimoniales. Zones adjacentes aux territoires de présence de ces espèces et permettant leur
dispersion.
La carte ci-après offre une représentation synthétique et géographique des niveaux d’enjeux à l’échelle de la zone d’étude immédiate. Pour cela, le niveau d’enjeu pour chaque polygone a été qualifié par thématique d’étude (voir les cartes ciavant de synthèse des enjeux par groupe).
En termes de méthode, à chaque classe d’enjeux est attribuée une note pondérée (l’écart entre chaque niveau d’enjeux ne suit pas une progression linéaire) sur laquelle repose un calcul qui permet, in fine, d’attribuer à chaque polygone une
note globale qui synthétise le niveau d’enjeux de toutes les expertises.
5 classes ont été définies :
 Classe synthétique « Nul à faible » : Toutes les thématiques additionnées présentent des niveaux « Nul à faible » ;
 Classe synthétique « Faible à modéré » : Au moins deux thématiques présentent des niveaux « Faible à modéré » ;
 Classe synthétique « Modéré à fort » : Au moins deux thématiques présentent des niveaux « Modéré » ou au moins une thématique présente un enjeu « Fort » ;
 Classe synthétique « Fort » : Au moins deux thématiques présentent un niveau « Fort » ;
 Classe synthétique « Majeur » : Au moins une thématique présente un niveau « Majeur » ou au moins 5 thématiques présentent un enjeu « Fort ».
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Ce document fait la synthèse des niveaux d’enjeux pour 8 expertises différentes (les enjeux fonctionnels n’étant pas intégrés à cette carte). Il est ainsi possible d’observer un « lissage » sur certains enjeux spécifiques à une expertise donnée
qui, de manière isolée, ont pu être jugés plus importants.
Pour résoudre en partie ce biais, une analyse thématique supplémentaire se superpose aux niveaux d’enjeux synthétiques. Les pointillés rouges visualisent ainsi la présence d’un enjeu fort pour une thématique lorsque l’enjeu global est
inférieur à ce niveau fort.
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FIGURE 58 : SYNTHESE DES ENJEUX
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