APF La pose d`une sonde vésicale chez un patient présentant une

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Barbara VIGER / DOUVILLE
Promotion 2013 - 2016
ANALYSE DE LA PRATIQUE
DU PORTFOLIO
Sur le thème de
" La pose d’une sonde vésicale chez un patient
présentant une rétention urinaire "
Semestre 6 - Stage 6
Effectué au Centre de Lutte Contre le cancer
« Henri Becquerel » - Rouen
Au sein du service de chirurgie ORL
Institut de Formation en Soins Infirmiers de Rouen
TABLE DES MATIERES
LIEU : ...................................................................................................................................................... 2
SITUATIONS OU ACTIVITES VUES OU REALISEES : ............................................................................... 2
OBSERVATIONS, ETONNEMENTS : ......................................................................................................... 5
DIFFICULTES ET POINTS A APPROFONDIR : ........................................................................................ 10
VOUS SENTEZ VOUS SUFFISAMMENT AUTONOME SUR L'ENSEMBLE DE CES ACTIVITES POUR
L'ASSURER SEULE ? .............................................................................................................................. 12
BIBLIOGRAPHIE : ................................................................................................................................. 12
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ANALYSE DE LA PRATIQUE DU PORTFOLIO
Sur le thème de
" La pose d’une sonde vésicale chez un patient présentant une rétention urinaire "
LIEU :
La situation se déroule dans un centre de lutte contre le cancer de seine maritime au sein d’un
service de chirurgie ORL. Le service comprend 13 chambres dont une double, une salle de
pansement et une salle d’attente pour les familles.
Le service prend en soin, en plus des pré et post intervention oto-rhino-laryngologique, des
patients venant des services d’hématologie et d’oncologie. Divers professionnels exercent dans
le service au côté des infirmières, des médecins hématologue, oncologue, des chirurgiens ORL,
une cadre de santé, des kinésithérapeutes, un diététicien, des aides-soignants et des agents de
services hospitaliers.
Chaque jour, exercent 3 infirmières suivant les horaires de quart (matin, journée, après-midi)
ou 4 à raison de 2 du matin et 2 d’après-midi. Cette configuration horaire est la même en ce qui
concerne les aides-soignantes qui travaillent dans le service.
Toutes les pathologies prises en soin dans ce dernier sont en lien avec une pathologie
cancéreuse.
SITUATIONS OU ACTIVITES VUES OU REALISEES :
Nous sommes le jeudi de ma seconde semaine de stage 6 et je suis d’après-midi (13h15-20h15).
Il est 15h00 et j’accompagne 2 infirmières, L et H, qui travaillent ensemble cet après-midi.
Nous nous apprêtons à entrer dans la chambre de Mr M, dans le but de poser une sonde vésicale
à la demande du médecin, car le patient présente une rétention urinaire depuis le matin même.
Après une tentative inefficace d’évacuation des urines effectuée par l’interne en début d’aprèsmidi, et l’évaluation à 624 ml du volume des urines présentes dans la vessie du patient lors
d’une échographie vésicale, ce dernier a prescrit la pose d’une sonde urinaire.
Le patient, Mr M est âgé de 70 ans, et est arrivé dans le service le 17/02/2016 dans le cadre
d’une altération de l’état général avec perte de poids et déshydratation, liés à des vomissements
répétés, et lié à un syndrome dépressif.
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Mr M est marié et est retraité d’un grand site de production de pièces mécaniques de la région
rouennaise. Physiquement, il présente un front dégarni grisonnant, porte des lunettes de vue et
mesure 1m72 pour 71kg. Ses antécédents sont un liposarcome pariétal thoracique gauche opéré
en 2013, un second primitif de type liposarcome péritonéal opéré en novembre 2015 ayant
occasionnés la mise en place d’une iléostomie et d’une colostomie, deux thromboses veineuses
profondes au membre supérieur gauche, une hypertension artérielle et un syndrome dépressif
lié à son état de santé.
Le patient présente depuis quelques jours un paraphimosis suite à la pose d’une précédente
sonde vésicale à la fin de laquelle le recalotage a échoué. Dans le but de soulager le patient et
faire dégonfler le prépuce, des pansements réalisés avec du Mannitol sont disposés sur la verge
du patient. La sonde urinaire, à la demande du médecin en charge du dossier, fut enlevée il y a
deux jours. Le patient était alors parvenu à éliminer de façon naturelle via un urinal. Pourtant,
depuis ce matin, Mr M se plaint de ne pas arriver à uriner malgré une sensation de tiraillement
de sa vessie.
Les infirmières L et H, afin de faciliter les gestes aseptiques exigés par le protocole de pose
d’une sonde urinaire, vont réaliser ensemble le soin. Après avoir regroupé, vérifié les dates de
péremption et l’intégrité des matériels, elles entrent dans la chambre du patient. Ce dernier
exprime à nouveau une sensation de tiraillement de la vessie sans parvenir à évacuer ses urines.
IDE L : « Nous sommes désolées mais devons retenter la pose d’une sonde afin d’éviter que
vous ne vous mettiez en globe vésicale qui pourrait être alors très douloureux pour vous….. Ma
collègue H se joint à moi. Comment vous sentez-vous ? Etes-vous douloureux ? »
Mr M : « Ca tiraille toujours ! J’ai envie mais ça ne vient pas. Vous pensez que ça va marcher ? »
IDE L : (en fermant la porte de la chambre) « J’ai pris le même modèle de sonde (en silicone)
que celle que vous aviez il y a deux jours car elle fonctionnait bien, alors j’espère que nous
arriverons à obtenir des urines avec celle-ci. Y a pas de raison, on va y arriver (en souriant) »
Mr M : « Je vous fais confiance. »
IDE L : « Je m’installe et prépare le matériel pendant que ma collègue va vous faire une petite
toilette au Dakin. » Elle s’adresse alors à sa collègue « Je te laisse faire la p’tite toilette comme
ça je reste stérile. Tu lui mets la xylo en même temps s’il te plait ? »
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IDE H (en levant le lit à l’aide de la télécommande) : « Pas de problème. Tu me dis ce que tu
veux que je fasse pour t’aider. »
Mr M regarde tour à tour les deux infirmières.
H, après avoir installé le patient en position décubitus dorsal sur le lit, réalise la toilette intime
avec des gants à usage unique, après avoir frictionné ses mains avec une solution hydro
alcoolique, des compresses stériles et du Dakin. Elle en laisse une sur le pénis. Elle dit à L
« C’est bon, tu peux y aller. Tu veux que je tienne le pénis pendant que tu insères la sonde ? »
L porte alors des gants stériles et à adapter la sonde sur le sac de recueil. Elle étale du lubrifiant
sur l’extrémité de la sonde et fait signe à sa collègue H qu’elle est prête à insérer le matériel.
IDE L : « Bon, monsieur, on y va, respirez calmement et ne bougez pas. »
H maintien le pénis à l’horizontal et L insère difficilement la sonde dans l’urètre. En effet,
lorsque le médecin a essayé de sonder le patient un peu plus tôt dans l’après-midi, il était
parvenu à recaloter le patient ce qui complique cette nouvelle tentative car le pénis est alors
sensible voire douloureux pour le patient. Ce dernier dit aux infirmières « Vous ne décalottez
pas surtout ! On a eu trop de mal à le faire tout à l’heure ! »
IDE L : « On va devoir quand même trouver l’entrée et pour ça il faut qu’on pousse un peu la
peau, mais ne vous inquiétez pas, je ne vais pas décalotter complètement. Respirez et dites-moi
si je vous fais mal. »
Mr M (en tremblant et grimaçant) : « Allez doucement, ça me fais mal. Je sens que j’ai envie
de faire !.......... Ah, non, ça passe. »
L parvient à insérer la sonde jusqu’à la butée mais aucune trace d’urine dans la tubulure. Les
deux infirmières se regardent alors.
IDE L : « C’est incroyable, j’ai rien, pourtant je pense que je suis dedans mais y a rien qui
sort !....Ca va monsieur, je ne vous fait pas trop mal ? Je suis désolée de forcer un peu mais je
ne comprends pas, je n’arrive pas à faire sortir d’urine. »
Au bout de 5 minutes d’insistance et la survenue de traces de sang au bout du pénis du patient,
l’infirmière L décide de gonfler le ballonnet et de laisser la sonde en place malgré que celle-ci
ne donne rien. « Bon, je n’insiste plus, je vais la laisser et vais en parler de suite avec le médecin
pour savoir ce qu’on doit faire. » Le patient dit alors (en grimaçant, le teint blanchâtre et les
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traits tirés) : « Oui, laissez tomber, on verra ça plus tard ». L’infirmière L regarde sa collègue
et lui dit : « C’est quand même bizarre, c’est la première fois que je vois ça ! ». Puis, elle pose
le sac de recueil au sol sur un carré vert absorbant.
L et H rangent alors le matériel et réinstallent le patient, puis nous sortons toute trois de la
chambre pour prévenir le médecin de ce nouvel échec. L’infirmière L rédige une transmission
ciblée afin d’informer ses collègues du problème rencontré, sans préciser les traces de sangs
visibles au bout de l’urètre du patient. En croisant le médecin dans le couloir, elle explique
rapidement que la pose de la sonde n’a pas permis d’obtenir d’urine et qu’il faudra retourner
voir le patient afin de surveiller la sonde en place.
OBSERVATIONS, ETONNEMENTS :
Dans la situation décrite précédemment, je n’interviens pas entre les infirmières et le patient.
C’est donc en tant qu’observatrice que je vais analyser les gestes et actes réalisés durant la
pose de sonde urinaire sur Mr M.
En effet, divers éléments de la pratique infirmière m’ont surprise d’un point de vue positif
mais aussi négatif. Suite à la situation dont j’ai été témoin, je me suis documentée sur les
bonnes pratiques techniques, les conditions nécessaires au bon déroulement, et enfin, le rôle
de l’infirmière dans le cadre de la pose d’une sonde vésicale chez un patient de sexe masculin.
Afin de comprendre au mieux et d’identifier les éléments essentiels à retenir, je présente mon
analyse sous forme de critères représentant les principes de qualité de soins attendu dans le
cadre de la profession infirmière.
1. Sécurité
La situation décrite précédemment est la description d’un geste relevant du rôle sur prescription
de l’infirmière. Il s’agit de la pose d’une sonde vésicale qui est l’introduction d’une sonde par
le méat urinaire et remontant jusqu’à la vessie en suivant le trajet de l’urètre permettant ainsi
l’évacuation des urines bloquées. Selon l’article R4311-7, alinéa 18, du recueil des principaux
textes relatifs à la profession infirmière, celle-ci est habilité à pratiquer la pose de sonde
vésicales en vue de prélèvement d’urines, de lavage, d’instillation, d’irrigation ou de drainage
de la vessie. Cependant, le premier sondage vésical chez l’homme doit être effectué par le
médecin.
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Dans la situation le patient était sondé 2 jours auparavant ce qui explique que le geste ne soit
pas effectué par le médecin. Par ailleurs, je n’ai pas été témoin du fait que l’une des infirmières
se soit assuré, avant la pose, de la présence de prescription médicale dans le dossier du patient.
Lors du soin l’asepsie fut respectée, voir les explications dans le principe suivant.
Cependant, en ce qui concerne le fait que l’infirmière ait continué son geste et forcé l’insertion
de la sonde alors que le patient verbalisait sa douleur, présentait un risque de lésion de l’urètre
voire de la prostate, ce qui aurait pu aboutir à des complications plus importantes relevant cette
fois de la chirurgie. Selon le CCLIN-SudEst du CHU de Lyon1, devant la difficulté de faire
progresser la sonde dans l’urètre, l’infirmière aurait dû arrêter son geste et prévenir le médecin
afin de trouver une autre solution.
2. Hygiène et asepsie
Dans la situation, les infirmières travaillent en binôme afin de faciliter les gestes techniques
relevant de la pose d’une sonde vésicale. En effet, le protocole du service qui m’a accueilli
exige que cet acte soit réalisé à deux, soit deux infirmières soit une infirmière et une aidesoignante pour la toilette intime, afin de favoriser les gestes stériles de l’infirmière. Cette
méthode permet donc à l’une de faire la toilette intime et l’injection de gel anesthésiant dans
l’urètre tandis que l’infirmière prépare en complète stérilité, la sonde, le sac de recueil des urines
et la seringue d’eau pour préparation injectable (EPPI) qui servira à gonfler le ballonnet.
La réalisation de ces gestes doit être rigoureuse car le risque d’infection urinaire est important.
Selon le RRC-RA (Réseau Régional de Cancérologie Rhône Alpes), au travers de leur
documentation rédigée en 20052, il est fait référence au fait que le risque infectieux augmente
avec la durée de pose et représente la plus fréquente des infections nosocomiales (> 30 %).
Comme le souligne le rapport du CCLIN Sud-Est du Centre hospitalier de Lyon, avant la pose
d’une sonde vésicale, une toilette urogénitale doit être réalisée après hygiène des mains
préalable. Dans la situation, l’infirmière H, après avoir frictionné ses mains avec une solution
hydro alcoolique, réalise une toilette intime à l’aide de gant à usage unique non stérile, de
compresses stériles et de Dakin. Pourtant, ce même rapport (CCLIN SudEst CHU Lyon)
1
Fiche conseils pour la prévention du risque infectieux – Soins Techniques – CCLIN Sud-Est – Août 2010 – 7p.
Pose et entretien d’une sonde vésicale – Réseau Régional de Cancérologie Rhône-Alpes – Version validée le
10/12/2009 – 16 p.
2
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indique que la toilette doit comprendre « savonnage, rinçage et séchage large du méat urétral,
de l’appareil génital et des plis inguinaux », ce qui n’a pas été fait dans la situation.
En effet, il faut distinguer détersion et antisepsie. L’antisepsie est une opération au résultat
momentané permettant d’éliminer (bactériostatique) ou de tuer (bactéricide) tous les
microorganismes et ou désactivé certains virus portés par des tissus vivants. Elle ne peut être
efficace qu’après que la peau ou la muqueuse soit propre, après détersion (lavage au savon
doux, rinçage à l’eau claire et séchage).
Il s’agit de la méthode que j’ai le plus vu au travers de mes différents stages effectués durant
ma formation. Alors pourquoi la toilette n’a-t-elle pas été effectuée au préalable ?
Contrairement à la plupart des antiseptiques locaux, le Dakin est un antiseptique qui s’emploi
pur et dont les propriétés lui permettent d’être utilisé en lavage, bain local, compresse humide
ou encore en pansement humide3.
Par la suite, l’infirmière L effectue la pose de la sonde urinaire en stérile afin de respecter la
règlementation exigeant que le geste soit réalisé de façon aseptique, dans le cadre de la
prévention du risque d’infection nosocomiale, comme expliqué un peu plus haut.
3. Vigilance
Dans la situation, les infirmières préparent le matériel nécessaire à la pose de la sonde urinaire
tout en vérifiant les dates de péremption et l’intégrité des emballages. En effet, afin de garantir
la bonne stérilité des matériels et donc l’asepsie du soin, il est primordial que les emballages
soit en bon état, propres, fermés de façon hermétique et dont la date de péremption n’est pas
dépassée.
Le kit de sondage urinaire est marqué CE et classé dans la liste des dispositifs médicaux
répondant aux exigences de la matériovigilance. En effet, la stérilité des sondes urinaires est
obligatoire car elle permet la prévention des risques infectieux.
4. Organisation
Dans la situation, la pose s’effectue à deux. Il s’agit de l’organisation imposée par
l’établissement permettant un meilleur contrôle des gestes invasifs à effectuer en stérile et un
3
Fiche médicaments Dakin Cooper Stabilisé – Eureka santé – Vidal [en ligne] disponible sur
http://eurekasante.vidal.fr/medicaments/vidal-famille/medicament-bdakin01-DAKIN-COOPER-STABILISE.html
(consulté le 23/03/2016)
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gain de temps pour les soignants. En effet, le fait que l’une des infirmières réalise la toilette
intime tandis que l’autre professionnelle s’occupe de la pose de la sonde en stérile, permet de
gagner du temps et de vérifier à deux que l’asepsie soit respectée.
Les infirmières H et L avaient prévus le nécessaire à la toilette intime : une paire de gants à
usage unique non stérile pour la toilette, des compresses stériles, du Dakin pour la
détersion/désinfection et la seringue de gel anesthésiant, mais aussi les matériels nécessaires à
la pose de la sonde en stérile : un kit stérile de pose de sonde urinaire comportant compresses,
seringue, EPPI et champs fenêtré, de plus, elle avait réuni un sac de recueil, une sonde simple
courant et une paire de gants stériles.
5. Traçabilité
Dans la situation, l’infirmière L rédige une transmission ciblée dans le système informatique de
l’établissement afin d’informer ses collègues et médecins du geste effectué et des problèmes
rencontrés. Lors de la rédaction, l’infirmière s’est connectée au système à l’aide de son code
professionnel afin que tous les gestes qu’elle réalise soient identifiés et donc aisé à retracer en
cas de besoin. Elle sélectionne ensuite la cible « Elimination urinaire » puis, note l’heure de la
pose de sonde vésicale, tout en indiquant les difficultés rencontrées et le fait qu’aucune urine
n’en sortait. Elle précise également que le patient avait été douloureux lors de la pose, sans
préciser le caractère traumatique de l’acte.
La rédaction de transmission ciblée permet à l’ensemble du personnel soignant d’avoir
connaissance d’informations importantes et nécessaires à prendre en compte en cas de
problèmes, dans le cadre de la continuité des soins. Le fait de ne pas informer ses collègues et
médecins du caractère traumatique de son geste, l’infirmière ne va pas permettre une
surveillance supplémentaire autour de la sonde restée en place malgré son inefficacité. Pour ce
qui est du non recueil d’urine, l’infirmière à toutefois prévenu oralement le médecin présent
dans le service.
6. Confort
Dans la situation, on voit que l’infirmière H installe le patient de façon confortable en position
de décubitus dorsale sur le lit. Position recommandée pour la pose de sonde vésicale.
On remarque également que l’infirmière L, avant de s’installer, informe le patient sur le geste
qu’elle s’apprête à effectuer et explique au patient quel matériel elle a choisi d’utiliser dans le
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but de rassurer le patient car celui-ci était encore sondé deux jours plus tôt et que le matériel
qui était alors utilisé avait permis au patient d’éliminer ses urines de façon indolore et sans
soucis. En effet, le médecin a déjà fait une tentative de pose le matin même, sans y être parvenu.
Dans un souci de rassurer le patient sur ce qui va suivre, l’infirmière joue la carte de la
transparence sur le soin qu’elle va réaliser.
La sonde urinaire choisit par l’infirmière L est en silicone pour 2 raisons. En premier lieu pour
son caractère biocompatible préférable au latex, qui lui est plus allergène, car rappelons que le
patient présente au moment de la pose, un paraphimosis rendant l’état cutané du prépuce plus
sensible. En second lieu, pour sa rigidité permettant un meilleur maintien lors de l’insertion
dans l’urètre et donc fluidité dans les gestes lors de la pose.
Cependant, durant le soin, on remarque que l’infirmière L ne s’est pas arrêtée alors que le
patient verbalisait la douleur ressentit lors de l’insertion de la sonde. En effet, étant donné le
caractère invasif du geste, l’infirmière aurait dû stopper la pose afin d’éviter un risque de lésions
traumatiques de l’urètre ou de la prostate liées au cathétérisme forcé. Lors de l’insertion d’une
sonde vésicale chez l’homme, le positionnement de la verge est important. L’infirmière aurait
dû insérer la sonde en maintenant le pénis droit (au zénith) et dès apparition d’une résistance,
continuer l’insertion en plaçant le pénis à l’horizontale. Dans la situation, l’infirmière H à
maintenu la verge durant l’insertion de la sonde mais n’a pas changer de position passant de la
verticale à l’horizontale, ce qui a pu léser l’urètre.
A la fin du soin, le patient présente des traces de sang au niveau de l’entrée de l’urètre indiquant
que le geste fut traumatique, d’où le fait que l’infirmière aurait dû arrêter la pose de la sonde
dès que le patient se plaignait de douleur. Il aurait été alors préférable de prévenir le médecin
dans le but de trouver une autre méthode pour le soin.
Le confort des infirmières est également important. Afin de favoriser la dextérité et de soulager
le dos des soignantes, le lit du patient doit être situé à une hauteur suffisante. Ce qu’a fait
l’infirmière H en arrivant auprès du patient, au début de la situation.
7. Pudeur et intimité
Dans la situation, l’infirmière prend soin de refermer la porte de la chambre avant d’effectuer
son soin, dans un souci de préservation de la pudeur du patient. En effet, la pose de sonde
urinaire nécessite que le patient soit nu au niveau de la ceinture ce qui peut provoquer de la
gêne de la part du patient.
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De plus, « Eliminer » fait partie des 14 besoins de Virginia Henderson et le fait que le patient
ne parvienne pas à être autonome pour uriner remet en cause son intimité. En effet, il s’agit
d’un acte qui se réalise, pour tout être en bonne santé, en parfaite autonomie et surtout sans
témoin. La nécessité de la pose de la sonde urinaire maintien la position du patient en tant que
personne malade, dans l’incapacité d’éliminer de façon autonome, mais sous le contrôle
permanent des soignants qui vont alors mesurer la quantité de ses urines, leur aspect, leur
couleur…
8. Relation de soins
Le consentement du patient pour le soin doit être donné dans le but d’obtenir l’adhésion au soin
mais surtout dans le cadre de la règlementation des actes invasifs qui doivent être effectués avec
l’accord libre et éclairé du patient. C’est pourquoi, dans la situation, l’infirmière L a tout
d’abord expliqué pourquoi elle devait poser une sonde urinaire. Cependant, elle n’a pas cherché
à obtenir le consentement du patient. Pourtant l’article de loi L1111-4 du code de la santé
publique stipule qu’aucun acte médical (la pose de sonde vésicale se réalise suivant prescription
médicale) ni au aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de
la personne et ce consentement pouvant être retiré à tout moment.
Dès lors que le patient verbalisait sa douleur durant la pose de la sonde urinaire, il lui était
possible et de son droit de demander l’arrêt de l’acte réalisé par l’infirmière. Cependant, du fait
de sa position de patient face aux deux infirmières et moi-même dans sa chambre n’a pas dû
favoriser sa prise de parole. En effet, dans la relation de soin, la difficulté relève de l’inégalité
entre le malade ayant besoin de soins de par sa maladie et les professionnels apportant leur aide,
l’un malade et l’autre en bonne santé.
Le fait que l’infirmière L ne se soit pas arrêter face aux douleurs exprimées par le patient a pu
entrainer des difficultés de communication menant à un trouble dans la relation. L’expression
de visage du patient (grimaçant, teint blanchâtre et traits tirés) et le fait qu’il ait dit à l’infirmière
de laisser tomber et de voir ça plus tard peut en être le résultat.
DIFFICULTES ET POINTS A APPROFONDIR :
Elève de 3ième année, j’ai eu l’occasion de valider ce soin à plusieurs reprises lors de mes
précédents stages. Pourtant, la méthode de travail des infirmières du service dans lequel je fus
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accueilli m’était étrangère, c’est pourquoi, j’ai souhaité rester en retrait afin de visualiser l’acte
et prendre connaissance des matériels utilisés dans le service.
Lors du soin, je fus surprise par la manière dont les infirmières s’y prenaient. En effet, le fait
de ne pas prêter attention à la douleur du patient m’a posé interrogation et en ce qui concerne
l’acte en lui-même, comme le positionnement du pénis lors de l’insertion de la sonde m’ont fait
réfléchir. Ce n’est pas la première fois que j’ai été témoin de cette inattention pourtant
importante à prendre en considération quand on connait les risques encourus par un mauvais
geste et les complications que cela peuvent amener.
Pour ma part, je n’ai pas de difficulté à ce jour concernant la pose de sonde vésicale chez
l’homme comme chez la femme. Cependant, je n’ai jamais été confronté au problème qu’ont
rencontré les infirmières. Je pense que si j’avais dû me retrouver face à une sonde qui ne donne
rien, j’aurai préféré ne pas la laisser en place et aurai vu rapidement le médecin pour trouver
une solution à l’évacuation des urines.
Pour ce qui est des transmissions, je fus surprise que l’infirmière ne note rien sur le côté
douloureux et invasif du geste. Le fait que le patient saignait lors de la pose indiquait que
quelque chose n’allait pas. Il ne m’est pas paru prudent d’omettre cette information car la pose
de la sonde nécessitait une surveillance particulière du fait de son inefficacité et de son côté
douloureux.
Lorsque je suis revenue le lendemain, durant les transmissions, l’infirmière du matin nous a
appris que le patient avait dû être admis aux urgences la veille car les douleurs s’étaient
amplifiées et que les urines ne parvenaient toujours pas à sortir par la sonde. Le patient dû subir
alors la pose d’une sonde urinaire par voie endoscopique du fait de la présence d’une sténose
au niveau de la jonction entre la vessie et l’urètre, expliquant les problèmes d’insertion de la
sonde.
Cette situation m’a permis de comprendre que toutes informations même minimes peuvent
avoir une incidence sur le suivi et la prise en soin des patients et qu’il est important de ne pas
garder d’informations pouvant compliquer le travail des collègues et soi-même, mais surtout
pouvant rendre l’hospitalisation du patient encore plus difficile à vivre.
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SUR L'ENSEMBLE DE CES ACTIVITES POUR
L'ASSURER SEULE ?
Plus qu’une simple pose de sonde urinaire chez un patient, la situation m’a permis de me poser
des questions et de m’interroger sur mes attentes professionnelles en tant que future infirmière.
Cette expérience m’a également fait comprendre que même professionnelles, les infirmières
quelque soient les services dans lesquels elles travaillent, doivent toujours se remettre en
question sur leur pratique. La maitrise du geste n’est jamais complètement acquise du fait des
diverses représentations et ressentis face à la douleur chez chacun des patients pris en soins.
On ne doit jamais oublier que l’on travaille pour et auprès d’individus affaiblis de par leur
position de malade et qu’il est important de prendre en considération leur ressenti lors des actes
invasifs ou non. C’est en se remettant en question régulièrement que l’on peut faire avancer les
bonnes pratiques du métier d’infirmier.
BIBLIOGRAPHIE :
Articles :
-
Fiche conseils pour la prévention du risque infectieux – Soins Techniques – CCLIN
Sud-Est – Août 2010 – 7p.
-
Pose et entretien d’une sonde vésicale – Réseau Régional de Cancérologie Rhône-Alpes
– Version validée le 10/12/2009 – 16 p.
Sites internet :
-
Fiche médicaments Dakin Cooper Stabilisé – Eureka santé – Vidal [en ligne] disponible
sur
http://eurekasante.vidal.fr/medicaments/vidal-famille/medicament-bdakin01-
DAKIN-COOPER-STABILISE.html (consulté le 23/03/2016)
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