Résumé bataille de Marathon Fichier - moodle@paris

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PLAN DETAILLE DU TD du 6 février 2015
LA BATAILLE DE MARATHON (17 septembre 490)
NAISSANCE DE LA PATRIE ATHENIENNE
BIBLIOGRAPHIE
SUR LES GUERRES MEDIQUES
CORVISIER, Jean-Nicolas, La bataille de Platées, Lemmedit, 2010, 102 p.
GREEN, Peter, Les guerres médiques, 1996, traduction française, Tallandier, 2008
PICARD, Olivier, Les Grecs devant la menace perse, Paris, SEDES, 1980
SUR MARATHON
BRUN, Patrice, La bataille de Marathon, Larousse, 2009, 223 p.
DOSSIER DE SOURCES
SOURCES LITTERAIRES
Hérodote, VI, 95-120: récit le plus ancien de la bataille (écrit vers 440 à Athènes)
Lysias, Oraison funèbre, chap. 21-26
Platon, Ménexène, 237-249 (oraison funèbre)
Pausanias, Périégèse, I (description de l'Attique)
Aelius Aristide, Panathénaïque (discours)
ICONOGRAPHIE
peinture de la stoa poilikè
vases avec scènes de combat Grec/Perse
INTRODUCTION
dans l'imaginaire occidental, le noms des batailles de Marathon et des Thermopyles évoquent
un combat inégal entre Grecs et barbares et le sacrifice héroïque des Grecs (Léonidas aux
Thermopyles en 480)
Les sources anciennes à propos de Marathon sont nombreuses et la bibliographie moderne
abondante
Les Grecs modernes sont toujours très fiers de Marathon
ce fut pourtant une petite bataille, élevée au niveau d'un mythe
Contexte du début du Ve siècle : échec de la révolte de l'Ionie (499-494) : les cités grecques
d'Ionie redeviennent sujets du Grand Roi
participation d'Athènes et Erétrie
Athènes a envoyé 20 trières, avec 4000 hommes d'équipage en Ionie
L'intérêt perse pour la péninsule balkanique se renforce entre 512 et 490 :
512 : conquête d'une partie de la Thrace par Mégabaze
492/1 : expédition de Mardonios en Thrace
demi-succès. La région est conquise, mais la flotte est détruite par une tempête en Chalcidique
et la Chalcidique ne peut être conquise. Repli de Mardonios
pour les Grecs, les Perses ont été vaincus par la colère de Poseidon, qui les protège.
PROBLEMATIQUE : Comment expliquer l'importance de la victoire grecque de Marathon
jusqu'à maintenant?
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Peut-on considérer que la victoire de Marathon a constitué un deuxième acte de naissance de
la cité d'Athènes ?
I/ LE RECIT D'UNE BATAILLE
A/ LE DANGER PERSE EN 490
LA PREMIERE GUERRE MEDIQUE : VENGEANCE DE DARIUS
UN CONTENTIEUX A REGLER
la révolte de l'Ionie a créé un contentieux entre le Grand Roi et les Grecs impliqués dans
l'expédition de secours : Athènes et Erétrie
Quelles sont les motivations de la vengeance royale ? Hypothèses plausibles
- laver l'affront personnel des Grecs contre Darius le Grand
Hérodote exagère sans doute l'opposition en Perses et Athéniens. "athénocentrisme"; en
réalité, Athènes n'est pas au centre des préoccupations perses
- faire un exemple pour éviter une nouvelle révolte des Grecs
- agrandir ses possessions à l'ouest pour être plus puissant que ses ancêtres
- faire oublier une expédition désastreuse en Scythie en 513
491 : Darius fait envoyer des émissaires dans les cités grecques des îles et du continent pour
demander "la terre et l'eau", c'est-à-dire la soumission et le versement du tribut aux Perses
des cités alliées aux barbares
UNE EXPEDITION AU BUT CLAIR : CHATIER ATHENES ET ERETRIE ?
490, expédition menée par des généraux perses, Datis et Artaphrènes, deux neveux de Darius
Darius ne mène pas l'expédition, ce qui semble indiquer le caractère secondaire de cette
opération militaire pour le Grand Roi
Hippias se joint à l'expédition pour redevenir tyran à Athènes (danger réel pour Athènes)
La flotte barbare passe de la Phénicie en Grèce en traversant la mer Egée
le but est donc plus large que de châtier Athènes et Erétrie. Il s'agit de prendre le contrôle des
îles de la mer Egée au passage
DES GRECS RALLIES AUX BARBARES
Hippias et Mardonios
Thémistocle après 471
Alcibiade en 412/411
Memnon de Rhodes en 334
B/ POURQUOI UN COMBAT A MARATHON
D'Eubée, la flotte perse menace l'Attique
débarquement des troupes à Marathon, à 35 km à vol d'oiseau d'Athènes
pourquoi ne pas assiéger Athènes directement ?
- Hérodote : "Marathon était le lieu de l'Attique le plus favorable à l'évolution de la cavalerie
et le plus proche d'Erétrie", sur les conseils d'Hippias
- Hippias a des soutiens autour de Marathon (la Mésogée, faction de Pisistrate, qui passe
d'Erétrie à Marathon en 545 pour sa troisième prise de pouvoir victorieuse)
- attirer la phalange athénienne hors de la cité
- hypothèse nouvelle : des Athéniens médisants sont prêts à livrer Athènes aux Perses en
l'absence des hoplites pour éviter un long siège
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après le débarquement, en effet, les Perses, n'avancent pas vers l'intérieur de l'Attique
le site actuel est bien différent du paysage antique de la bataille (3 m d'alluvions en plus,
élévation du niveau de la mer)
une plaine littorale bordée au nord par un marais
côte sablonneuse bien abritée des vents dominants par la presqu'île de Kynosoura : rade en
eau profonde abritée pour la flotte perse
la phalange athénienne se dirige vers Marathon
appel à l'aide à Platées, cité voisine, qui envoie 1000 hoplites
envoi de l'hémérodrome Philippidès (héraut coureur) à Sparte
il franchit 240 km en 36 heures : plausible
Hérodote donne le message : "Lacédémoniens, les Athéniens vous prient de venir à leur aide
et de ne pas considérer avec indifférence que la plus ancienne cité des Grecs puisse être
asservie par des Barbares. Car déjà Erétrie a été réduite en esclavage et la Grèce se trouve
affaiblie de la disparition d'une cité remarquable."
la phalange spartiate de 2000 hommes arrive 1 jour trop tard, retenue par la fête d'Apollon
Carneios, après avoir franchi 240 km en 3 jours !
C/ UNE VICTOIRE MIRACULEUSE
LE ROLE EXAGERE DE MILTIADE
Miltiade le Jeune est un membre de la famille aristocratique des PHILAIDES
plutôt favorable aux Perses : "médisant", car sa famille s'est installée en Chersonèse de Thrace
(partie européenne du détroit des Dardanelles), sous protection perse, vers 550.
fondation par Miltiade l'Ancien d'une implantation athénienne, avec l'aide de Pisistrate
Repli de la flotte de Datis au sud-est de l'Egée à l'automne 490
arrivée des Athéniens et position attentiste : camp près d'un sanctuaire d'Héraclès
discussions avec les autres stratèges et le polémarque Callimachos
la bataille a lieu 9 jours après le débarquement perse à Marathon
invocation d'Artémis et promesse de lui sacrifier autant de chèvre que de barbares tués
PB : trop de morts
convention d'un sacrifice de 500 chèvres chaque année à Artémis (fait jusqu'au IVe siècle!)
LES EFFECTIFS
9000 Athéniens et 1000 Platéens
effectifs perses incertains :
Hérodote : "troupes nombreuses"
Isocrate évoque plusieurs myriades (une myriade = 10 000)
Cornélius Népos : 200 000 hommes et 10 000 cavaliers, 500 navires !
Justin : 600 000 hommes
fourchette des historiens actuels : environ 25 000. La disproportion des forces est nette
armée perse disparate
46 peuples ?
beaucoup d'archers, des cavaliers
charge décisive et victoire inattendue (course sur 1500 m)
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facilitée par le rembarquement perse (cavalerie déjà sur navires)
Datis contourne le cap Sounion pour tenter de s'emparer de la ville
hypo : début de l'embarquement pendant la nuit et assaut soudain des Athéniens au matin :
suprise
échec de Datis car retour rapide des hoplites
II/ LE SENS DE LA VICTOIRE
A/ HONORER LES MORTS
le SOROS de Marathon pour les 192 tués athéniens (2% de pertes), dont le Polémarque
Callimachos et un stratège Stésiléôs : tous ensemble sous un tertre monumental avec épitaphe
au nom de la cité
le tumulus se dresse toujours à son emplacement : 50 m de large, 12 m de haut au Ve s
des vestiges d'incinération à sa base
sur le tumulus 10 stèles, une par tribu, avec liste des tués (2 stèles retrouvées en 2001=
obituaires)
milieu Ve s : élévation d'une colonne surmontée d'une victoire à l'emplacement du trophée
on a ajouté dans les années 1960 une stèle représentant un hoplite, trouvée dans une autre
région de l'Attique et sans lien avec Marathon (datée vers 510)
ajout également d'une statue moderne de Miltiade, représenté en hoplite sans son bouclier
mais avec une épée dans la main droite
pertes des Perses : 6400 guerriers et 7 navires pris, cadavres placés dans une fosse commune
au nord, près du marais (retrouvée)
en réalité une bataille de faible importance, surtout pour l'empire perse
B/ REMERCIER LES DIVINITES
offrandes à Zeus et Apollon : la décatè (dîme)
offrande à Olympie d'un casque de type assyrien par les Athéniens
trésor des Athéniens sans doute antérieur (v. 510 pour archéologues), mais aurait contenu des
offrandes données après Marathon
Monument de Callimachos
C/ LES MARATHONOMAQUES : DEFENSEURS DE L'HELLENISME ?
Une victoire des hoplites (opp Marathon-Salamine) chez les penseurs athéniens comme Platon
- mise en avant du thème "la liberté des Grecs"
Platon, Ménexène, 239 a-b : "contre les Grecs pour la défense des Grecs et contre les Barbares
pour la défense de la Grèce entière"
Création du nom "Marathonomaques" : presque des héros
Kynégeiros, le frère d'Eschyle, "eut la main tranchée d'un coup de hache alors qu'il saisissait
les ornements de la poupe d'un vaisseau"
Justin affirme qu'il retint alors le navire avec ses dents !
première utilisation par le poète comique Aristophane, Acharniens (425)
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"des vieux coriaces, en coeur de chêne, des durs à cuire, des Marathonomaques, solides
comme l'érable"
les combattants de Marathon devaient avoir au mieux 85 ans en 425!
honneurs de leur vivant : places d'honneur (PROEDRIE), rôle de conseil car des sages
exemple : le poète dramaturge Eschyle, qui a combattu à Marathon et Salamine
III/ LA MEMOIRE DE MARATHON
A/ REPRESENTER LA BATAILLE : LA STOA POILIKE
un portique peint avec colonnade érigé sur l'agora, au NE, vers 460, sans doute commandité
par Peisanias, parent de Cimon
dimensions : 40 m par 12,5
décoré par 4 tableaux illustrant :
- la bataille d'Oinoè entre Athéniens et Lacédémoniens
- Thésée et les Athéniens contre les amazones
- prise de Troie
- Marathonomachie, par le peintre Polygnotos de Thaso
s
Pausanias, Périégèse, I, 15, 3
la description de la peinture de Marathon par Polygnotos de Thasos
"A l'extrémité de la fresque se trouvent les combattants de Marathon. Les Béotiens de Platées
et toute l'armée athénienne engagent le combat avec les barbares. De part et d'autre, on est
également pris par l'action. Au milieu sont représentés les Barbares qui fuient le combat et se
bousculent en direction des marécages et, à l'extrémité du tableau, les navires phéniciens, et
les Barbares qui s'y précipitent pour s'y réfugier, tombant sous les coups des Athéniens. Là
sont représentés aussi le héros Marathon, de qui la plaine tire son nom. Thésée, qui semble
sortir de terre, Athéna et Héraclès. Ce sont les Marathoniens qui, à ce qu'ils disent, ont, les
premiers, considéré Héraclès comme un dieu. Parmi les combattants les plus en vue sur le
tableau, on distingue Callimachos, le polémarque, Miltiade, un des stratèges en fonction, et
un héros, Echéllaios."
abrite aussi les bouclier spartiates pris à Pylos en 425
B/ GRECS ET PERSES AU COMBAT : UNE IMAGE STEREOTYPEE
sur objets d'art privé : vases athéniens du Ve siècle (cf powerpoint)
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