C o l l e m b o l a Spermatophores Observation faite le 08-XI-2015, sur une petite zone herbeuse. La douceur de la température et la forte humidité ont favorisé l’apparition du collembole des prairies, Sminthurus viridis. Sur cette petite surface, je pouvais comptabiliser pas moins d’une dizaine d’individus. Mais, ce qui est le plus intéressant, c’est d’avoir découvert trois spermatophores sur un brin d’herbe, au «milieu» de ces symphypléones. Un spermatophore est composé d’un pied, d’une tige et la goutte de sperme. Chez les collemboles, la transmission des spermatozoïdes en directe n’a été constatée que chez 4 espèces, 3 Arthropléones et un symphypléone, qui n’est pas notre Sminthurus viridis. Pour cette espèce, la femelle vient poser son orifice génital sur la goutte afin de la stoker pour la fécondation des œufs. Ce symphypléone utilise une transmission indirecte. Maintenant, restait à savoir si les spermatophores observés correspondaient bien à cette espèce ? Sminthurus viridis mesure environ 3 mm, je vous laisse imaginer la taille des spermatophores ! Bref, n’ayant pas observé directement la dépose de ceux-ci, j’ai donc effectué quelques recherches qui ne m’ont pas donné une réponse satisfaisante. Ce qui est sur, c’est que seulement deux espèces étaient présentes sur la station : Sminthurus viridis et Isotomurus palustris, un Isotomidae. Sur le site collembola.org, nous trouvons des photos de spermatophores d’Isotomidae, mais visiblement, elles ne correspondent pas avec ceux de l’observation. Alors, peut-être s’agit-il de spermatophores de ce Sminthurus. J’espère que d’autres observations nous le dirons. Page 560 C o l l e m b o l a Si ce spermatophore appartient à Sminthurus viridis, comme cela semble être le cas, la dépose de ceux-ci a lieu lorsque la température est relativement douce et que l’humidité est souvent présente, comme ce fut le cas pour le mois de novembre 2015. Les spermatozoïdes dans leur spermadrop, restent actifs deux jours. Un spermadrop de spermatophore est translucide quand les spermatozoïdes qu’il contient sont bons. Ensuite, le spermadrop devient plus opaque. Celui de la photo avait l’air translucide... Reste sa taille. Étant donné que je ne pouvais pas obtenir cette donnée, je suis allé chercher un spermatophore d’un autre Sminthuridae qui lui ressemblait. Les spermathophores d’Allacma fusca ressemblent à celui de la photo. La tige mesure 580 µm de hauteur et le spermadrop a un diamètre de 110 µm. Ça donne une idée de la taille de la chose ! La tige d’un spermatophore est produite par une sécrétion de l’orifice génital du mâle. Cette sécrétion va durcir et formée des filaments qui se colleront ensembles pour donner au final, la tige. Sminthurus viridis, collophore. Le 25 novembre 2015, j’observais une dizaine de Sminthurus viridis sur l’une de mes stations. La température au sol était de 13,9°C et le tôt d’humidité de 85 %. Sur une feuille morte déposée par le vent se nourrissaient deux femelles. Soudain, la femelle de droite déploya un appendice de son tube ventral qui battit l’air une fraction de seconde. On pense que l’une des fonctions du collophore est de capter l’humidité (comportement que j’ai photographié et prochainement présenté) dans le cadre de l’équilibre hydro-électrolytique . Cette vésicule déployée dans l’air, ne toucha, ni la feuille, ni le corps du collembole. A quoi a bien pu servir cette projection ? Peut-être un élément m’a-t-il échappé ? Les vésicules, qui sont par ailleurs collantes, peuvent-elles renseigner l’animal sur l’humidité ambiante, et/où capter directement celle-ci ? Page 561 C o l l e m b o l a Sminthurus viridis et absorption d’une goutte d’eau. Ce collembole que l’on peut observer aussi sous la chaleur et par un taux d’humidité faible pendant le mois d’août, a visiblement besoin d’absorber plus d’eau pendant la période de reproduction, du moins pour les femelles. Le 15 novembre 2015, sur une zone herbeuse, je découvre cette femelle Sminthurus viridis tenant à l’avant de son corps, entre ses pattes une goutte d’eau. L’observation dura 27 mn. Pendant les 16 premières minutes, rien ne se passa. Puis, la bulle commença progressivement à se réduire en volume, pour finir par disparaître. En observant le positionnement de la goutte, on peut en déduire qu’elle devait être probablement en contact avec le collophore. Donc, c’est certainement le tube ventral qui a absorbé la goutte. Au sol, la température était de 12,9°C et l’humidité de 90 %. Sminthurus viridis, contacts antennaires. Page 562 Le 25 novembre 2015, j’observais des contacts antennaires entre un mâle et une femelle Sminthurus viridis. Voici le déroulement comportemental : celui-ci se passe sur une feuille morte posée sur une zone herbeuse. Un mâle grimpe sur la feuille, puis se dirige vers deux femelles se nourrissant. Il s’approche de la femelle la plus proche de lui. Un contact antennaire de quelques secondes se produit. Puis, le mâle quitte la femelle, descend de la feuille et pénètre dans l’herbe. La femelle recommence à se nourrir. A présent, reste le plus difficile, tenter d’interpréter cette phase comportementale ! C o l l e m b o l a Sminthurus viridis et l’escargot. Un escargot s’approche lentement d’un Sminthurus viridis se nourrissant. En vignette 4, le gastéropode est suffisamment proche du collembole pour le toucher de ses petites tentacules, et c’est ce qu’il fait. En réponse, le collembole ne déclencha pas sa furca pour effectuer un saut, comme nous pouvions raisonnablement nous y attendre, mais juste un déplacement. Si l’escargot avait été un prédateur, nul doute que notre collembole des prairies ne serait plus de ce monde ! Le 25 novembre 2015. Sminthurus viridis, les mouvements des antennes. L’observation sur le terrain montre bien le multi-usage des antennes de Sminthurus viridis. Et ce, grâce à la musculature contenue dans les trois premiers segments antennaires et qui débordant dans le 4. Les quatre segments antennaires possèdent de nombreuses soies. Sur le segment 1, quelques soies. Le segment 2, ne contient que des soies courtes. Le segment 3, compte au moins 5 soies longues et rigides en plus des courtes. Le segments 4, se divise en 16 ou 17 sous-segments, sur lesquels on trouve des soies courtes groupées par 3 ou 4. Sur les antennes de Sminthurus viridis, on observe des soies longues et rigides (segment 3) faisant penser aux sensilles olfactives, dites trichoïdes, réceptrices des phéromones. Le segment 4, le plus chargé en soies est souvent utilisé pour toucher l’environnement et lors des contacts antennaires avec ses congénères. Page 563 C o l l e m b o l a Sminthurus viridis, observation du 09-XII-15. Note de terrain. Observations effectuées pendant l’après-midi. Météo : soleil, une température de 7,2°C et une humidité de 88%. Milieu : zone herbeuse contenant du Trèfle Trifolium. Une nouvelle génération de Sminthurus viridis est bien présente sur les stations, comme en témoigne l’observation de nombreux juvéniles. Par contre, les individus adultes sont désormais plus rares. Page 564 Le saut du Sminthurus viridis. C’est une chance de pouvoir repérer un collembole après un saut ! Le 13 décembre 2015, j’observais un adulte (photo) Sminthurus viridis se nourrissant sur une feuille morte. Heureusement, je n’étais pas derrière le viseur de mon appareil photo, et c’est ce qui m’a permis de savoir où retomba le collembole après son saut ! Le petit Sminthurus de 3 mn sauta un distance d’environ 14 cm...bel exploit ! Collembola-tâches blanches. Chez les collemboles adultes, on observe au niveau de l’abdomen des tâches blanches, plus où moins nombreuses. Comme le montre la photo, elles sont très visibles chez les Sminthurus viridis adultes. Lubbock et Tullberg se sont penchés sur la question. Ces tâches ne concernent que les vieux collemboles. Plus un collembole vieillit, plus les produits d’excrétions se concentrent dans le tissu adipeux. D’une nature urique, ils forment ainsi des tâches blanchâtres (contenant des concrétions crayeuses) que l’on voit sous la peau. Les collemcoles ne possèdent pas de tubes de Malpighi, alors ils utilisent le tissu adipeux comme moyen de stockage de leur production urique. Page 565