Belgique - België P.P. - P.B. Bruxelles Brussel BC 10553 Bulletin d’information des Cliniques universitaires Saint-Luc • juillet-août-septembre • Trimestriel Magazine d’information destiné aux médecins référents ial : Encart spéc : 19 8 6 -2 0 0 6 on La F o n d ati a 20 a n s S a int- Lu c rs 20 0 6 . Le s b o u rs ie Centre du cancer : la Clinique du mélanome Une nouvelle consultation de radiologie interventionnelle Vers un diagnostic précoce des troubles du comportement ���� ���������� ��������� ����� � �� ����� s o m m a i r e Centre du cancer . . . . . . . . 3 Implant cochléaire . . . . . . 11 Traiter les cancers les plus agressifs pour la peau. L’implant cochléaire: pour qui? Pourquoi? 7 Alzheimer . . . . . . . . . . . . . Néonatalogie . . . . . . . . . . . . Retour tout en douceur. Nouvelles méthodes de diagnostic précoce. Expéditeur: Cliniques universitaires Saint-Luc, 10 av. Hippocrate à 1200 Bruxelles. Bureau de dépôt: Bruxelles X - Agréation: P501195 Officiel . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Le “Distinguished Service Award. 13 ���� ���������� ��������� ����� � ������� Edito La Lucarne : Bulletin d’informations destiné aux médecins référents. La Lucarne est une publication externe des Cliniques universitaires Saint-Luc. Éditeur responsable Jacques Melin, Médecin chef, Coordonnateur général, Avenue Hippocrate, 10 1200 Bruxelles Coordination Xavière Lucas ([email protected]) Tél. 02 764 11 99 Fax. 02 764 89 02 Rédaction Service de communication Géraldine Fontaine (GF), Thomas De Nayer (TDN), Xavière Lucas (XL) Mise en page Tilt Factory Photos © CAV/Hugues Depasse ADCP/GF, XL, DR, Jean-Jacques Rousseau Si vous avez des idées d’articles ou des suggestions pour améliorer cette publication, n’hésitez pas à contacter la rédaction. Toute reproduction, même partielle, est interdite sauf accord préalable de la rédaction. La Lucarne... fenêtre ouverte sur Saint-Luc. L’été et les vacances propices aux sujets légers ? Certes, le rythme s’apaise pour donner naissance à d’autres projets ou pour retrouver le temps de lire... la Lucarne. L’occasion de découvrir les nombreuses initiatives prises dans les différents services et départements des Cliniques universitaires Saint-Luc et de mieux connaître l’institution. Le prochain rendez-vous est fixé en automne. L’ambiance sera résolument festive puisque SaintLuc fêtera, durant les mois de septembre et octobre, son trentième anniversaire. A cette occasion, une journée Portes ouvertes sera organisée le dimanche 1er octobre à l’intention du personnel et du grand public: soyez des nôtres ! Vous ne le regretterez pas. D’ici-là, nous vous souhaitons d’excellentes vacances ! Bonne lecture, La rédaction Page 2 juillet - août 2006 Echos des services Lucarne # 03 Centre du cancer - Clinique du mélanome Traiter les cancers les plus agressifs de la peau L Le Centre du cancer des Cliniques SaintLuc figure parmi les plus grands centres francophones et bruxellois pour la prise en charge des patients atteints de cancer : plus de 2000 nouveaux patients, dont 160 atteints de mélanome, sont pris en charge chaque année. A elle seule, la Clinique du mélanome assure plus de 1300 consultations par an. Le mélanome est un cancer de la peau qui se développe à partir des cellules pigmentées appelées mélanocytes. Il figure parmi les cancers de la peau les plus agressifs mais, si le diagnostic est précoce, les chances de guérison totale sont grandes. Lorsque des métastases apparaissent dans des ganglions, la probabilité de guérison diminue (60% de chance de survie à 10 ans); en cas de métastases dans d’autres organes, le pronostic est plus réservé. tes T a été découvert à l’Institut Ludwig pour la Recherche contre le Cancer”, souligne l’oncologue. Cet institut de recherche universitaire installé à côté des Cliniques, collabore étroitement avec le Centre du cancer. La vaccination antitumorale vise à stimuler l’immunité des patients pour que leurs globules blancs parviennent à détruire les cellules cancéreuses. [GF] Prévention et dépistage La prévention et le dépistage sont donc essentiels. Pour cela, l’équipe pluridisciplinaire de la Clinique du mélanome se mobilise toute l’année. “Pour une prise en charge rapide et une meilleure qualité des soins, l’aspect multidisciplinaire de la Clinique du mélanome est essentiel, indique Jean-François Baurain. “Les patients sont vus par les spécialistes en un seul lieu, chaque mercredi matin. Chaque cas est analysé au cours d’une réunion multidisciplinaire hebdomadaire”. Les atouts de la Clinique du mélanome Les spécialistes de la Clinique du mélanome proposent aux patients à haut risque un suivi dermatoscopique digitalisé : leurs différentes lésions sont photographiées et enregistrées pour pouvoir être comparées avec précision au fil des consultations. La Clinique du mélanome dispose également d’un plateau d’imagerie médicale de haut niveau, comprenant, entre autres, le PET-scan qui est essentiel pour déterminer le stade de la maladie et détecter précocement la récidive chez les patients à haut risque de rechute. La Clinique propose également à certains de ses patients une vaccination antitumorale. “Nous sommes leaders dans ce domaine puisque le premier antigène tumoral reconnu par les lymphocy- L’auto-surveillance selon la règle ABCD (asymétrie, bord, couleur et dimension) est importante dans le dépistage du mélanome. Un vaccin thérapeutique pour bientôt? Il n’existe pas encore de traitement vraiment efficace pour empêcher la récidive du mélanome : l’Interféron-alfa permet seulement de la retarder. Mais la recherche avance : plusieurs protocoles de vaccination utilisés à la Clinique du mélanome visent à prévenir la récidive, voire à faire régresser des tumeurs non opérables. Des patients viennent de toute la Belgique ainsi que de l’étranger pour pouvoir bénéficier des derniers progrès de la recherche dans ce domaine. Les chercheurs, quant à eux, misent sur l’analyse génétique des tumeurs pour mieux comprendre les mécanismes de résistance aux traitements actuels. Renseignements Dr Jean-François Baurain, oncologue, Tél. : 02 764 54 71, [email protected] Mme Claude Bertrand, coordinatrice de soins oncologiques, Tél. : 02 764 54 85, [email protected] Rendez-vous : consultation de dermatologie: Tél. : 02 764 14 72 juillet - août 2006 Page 3 Echos des services Pneumologie : cancer bronchique L’EBUS ou EndoBronchial UltraSound L Le cancer bronchique est la première cause de décès liée au cancer dans le monde. Le stade de la maladie au moment du diagnostic est un des facteurs pronostic principaux. La chirurgie est recommandée pour les cancers limités au poumon et aux ganglions hilaires (les stades I et II), tandis que la chimiothérapie couplée à la radiothérapie est proposée lorsque la tumeur envahit les ganglions médiastinaux (stade III). En cas de métastase ailleurs (stade IV) seule la chimiothérapie est indiquée. La stadification précise notamment au niveau médiastinal, est dès lors très importante pour éviter des interventions chirurgicales futiles. Imagerie ou chirurgie © Olympus Grâce aux progrès de la technologie dans le domaine de l’échographie couplée à l’endoscopie, il est maintenant possible d’éviter, dans certains cas, la chirurgie pour établir la stadification médiastinale d’un cancer bronchique. Le bronchoscope. Pour nous aider, plusieurs techniques d’imagerie ou chirurgicales sont actuellement utilisées. Le CT scan thoracique est le plus habituel, mais n’a pas une bonne sensibilité (57%) ou spécificité (82%). Sa valeur prédictive négative n’est que de 82%. Le PET scan qui se base sur la captation du FDG (fluorodeésoxy-glucose) par les cellules très métaboliques comme les cellules tumorales obtient une meilleure sensibilité (84%) et spécificité (89%) avec une valeur prédictive négative de 93%. Dès lors un PET négatif au niveau médiastinal autorise à proposer une intervention chirurgicale à visée curative. Dans le cas contraire, une médiastinoscopie est, à ce jour, souvent nécessaire. Cette technique chirurgicale est en effet encore considérée comme le gold standard de l’évaluation médiastinale. Elle nécessite une anesthésie générale et est grevée d’une morbidité de 0.5 à 2.5%. Echographie et endoscopie Depuis une dizaine d’années, une autre technologie a vu le jour : l’échographie couplée à l’endoscopie. Sous anesthésie locale, il est devenu possible depuis 5 ans d’explorer le médiastin par voie endobronchique et de repérer les ganglions suspects. Une ponction dite transbronchique est alors réalisable dans un deuxième temps. La sensibilité diagnostique atteint 90% dans la majorité des études et la spécificité 100%. La valeur prédictive Page 4 juillet - août 2006 négative reste modeste de l’ordre de 70%. Cela signifie qu’en cas de ponction négative, la médiastinoscopie reste toujours indiquée. Il est également possible aujourd’hui de ponctionner en temps réel, sous contrôle endoscopique les anomalies médiastinales. Les gastro-entérologues furent les premiers à disposer de cet outil. Les progrès de la technologie ont abouti à la conception d’endoscopes autorisant également cette technique au niveau bronchique. Echographie linéaire Le Service de pneumologie des Cliniques universitaires Saint-Luc vient d’acquérir le troisième exemplaire en Belgique. L’échographie est dite linéaire. La position de l’aiguille de ponction est connue avec précision, ce qui est un atout important dans l’environnement très vasculaire qu’est le médiastin. Les données de la littérature sont très optimistes. La sensibilité, spécificité et valeur prédictive négative sont de l’ordre de 95, 100 et 90% respectivement. Dans un cas sur trois ou quatre, il est maintenant possible d’éviter la chirurgie pour établir la stadification médiastinale. L’acquisition de cet outil permettra de démarrer des protocoles d’études pour affiner la place de cette technique en oncologie, dans l’environnement technologique de notre pays. Il permettra aussi de faciliter le diagnostic des atteintes métastatiques de cancers extrathoraciques (sein, colon, rein...) et de pathologies non malignes du médiastin comme la sarcoïdose ou la tuberculose par exemple. [Dr Thierry Pieters] Renseignements Dr Thierry Pieters, pneumologue, Tél. : 02 764 28 33, [email protected] Lucarne # 03 Orthodontie : deux nouvelles techniques pour adultes Les traitements orthodontiques ne sont plus réservés aux seuls enfants. Les adultes y ont également recours pour des raisons principalement esthétiques, mais aussi fonctionnelles. Les dentistes adressent aussi beaucoup plus souvent leurs patients adultes chez l’orthodontiste, soit pour réaliser des restaurations prothétiques dans de meilleures conditions, soit pour corriger les déplacements dentaires résultant de problèmes parodontaux. A Saint-Luc, deux innovations importantes ont permis de répondre plus efficacement à la demande des adultes : l’utilisation des implants à usage orthodontique et le développement de la technique linguale. Développement d’un implant Le Service d’orthodontie des Cliniques Saint-Luc a développé un mini-implant spécifique à usage orthodontique. Objectif : utiliser cet implant comme ancrage squelettique pour les mouvements dentaires. Grâce à ce dispositif, les dents peuvent être mobilisées sans exercer de forces de réaction néfastes sur le reste de l’arcade dentaire. L’implant remplace ainsi les ancrages extra-oraux à traction cervicale utilisés chez les enfants et particulièrement inesthétiques. L’utilisation des mini-implants chez les adultes a également permis d’étendre les possibilités de traitement et de limiter la nécessité d’extractions. Chez les enfants prognathes, les implants servent d’appui pour une traction par élastiques dans le but d’obtenir une correction orthopédique. Le nombre d’adultes intéressés par un traitement orthodontique augmente considérablement. Le développement des techniques a permis de mieux répondre à cette demande et a encouragé les orthodontistes et les patients à entreprendre un traitement à l’âge adulte. Appareil invisible © D.R. L Plus efficaces et plus esthétiques Vue occlusale d’une arcade dentaire appareillée en technique linguale: placé à l’arrière des dents, l’appareil est inapparent. Autre innovation mise au point à Saint-Luc : la technique linguale. Il s’agit de placer un appareil fixe du côté intérieur (lingual) et donc caché des dents, ce qui le rend parfaitement esthétique car inapparent. Cette technique est néanmoins plus onéreuse que la technique classique car l’ensemble de l’appareillage se confectionne de façon individuelle au laboratoire. La durée et les principes du traitement sont identiques dans les deux méthodes. Par contre, la mise en œuvre de la technique linguale est nettement plus complexe. Elle exige expérience et dextérité en raison de la spécificité de l’appareil et de l’accès particulièrement limité au niveau de la bouche. Seuls quelques orthodontistes en Belgique offrent cette possibilité de traitement à leurs patients. Pourtant, l’avantage esthétique est tel que de plus en plus de patients adultes souhaitent bénéficier de cette technique dont le développement, depuis deux ans, au sein du Service d’orthodontie rencontre un succès croissant. [Myriam Delatte et Sami Bou Saba] © D.R. Renseignements Vue latérale d’un appareil fixe classique comportant un implant orthodontique permettant une traction par élastique. Myriam Delatte, responsable de l’Unité d’orthodontie, tél. : 02 764 57 17, [email protected] Sami Bou Saba, orthodontiste Tél. : 02 764 57 17, [email protected] juillet - août 2006 Page 5 Echos des services Neuropédiatrie : consultation pluridisciplinaire de maladies métaboliques Précieux suivi entre l’hôpital et le domicile Assurer le lien entre l’hôpital et le domicile en collaboration avec les médecins traitants ? C’est une des priorités du Centre des maladies métaboliques des Cliniques universitaires Saint-Luc. F Face à une maladie rare et peu connue, le patient et sa famille se retrouvent souvent isolés. C’est notamment le cas pour les maladies du métabolisme : la phénylcétonurie, les anomalies du cycle de l’urée, les maladies lysosomales... “Ce sont des maladies rares appartenant au groupe des maladies dites orphelines dont on parle peu”, souligne le Dr Marie-Cécile Nassogne, neuropédiatre. Susceptibles de toucher quasiment tous les organes, les maladies métaboliques nécessitent une prise en charge interdisciplinaire et une collaboration avec de nombreux services dans le but d’éviter l’apparition de complications telles qu’un retard de développement ou des épisodes aigus de coma. Bilan complet pluridisciplinaire Une consultation pluridisciplinaire de maladies métaboliques existe à Saint-Luc depuis plusieurs années. Etablie dans le cadre d’une convention avec l’INAMI, cette consultation propose un bilan médical, psychologique, diététique et social complet en une après-midi. Le suivi est régulier et mené en fonction de l’âge ou de la pathologie en collaboration étroite avec le médecin traitant. “Des contacts fréquents sont établis avec les généralistes qui reçoivent un certificat d’urgence expliquant la pathologie de leur patient et les premières mesures à appliquer en cas de décompensation aiguë ”, indique le Dr Nassogne. En cas de besoin, l’équipe multidisciplinaire de Saint-Luc est joignable 24h/24 pour permettre d’optimaliser le traitement. De même, si un enfant, atteint d’une maladie métabolique nécessitant un régime particulier, intègre un établissement scolaire, la diététicienne peut se déplacer au sein de l’école pour expliquer à l’enseignant la maladie et sa prise en charge. Page 6 juillet - août 2006 La prise en charge diététique est cruciale et très spécifique. La consultation pluridisciplinaire des maladies métaboliques est assurée par le Dr MarieCécile Nassogne (neuropédiatre), Martine Dassy (diététicienne), Nathalie Jodogne (psychologue), et Astrid Perron (assistante sociale). Cette équipe travaille en étroite collaboration avec le laboratoire des Maladies métaboliques dirigé par le Pr M-F Vincent. Faciliter le retour et le maintien à domicile Les maladies métaboliques se révèlent souvent durant la petite enfance, certaines étant dépistées dès la naissance. Afin que les nouveaux-nés et leurs parents puissent regagner leur domicile le plus rapidement possible et en toute sécurité, une équipe d’infirmières de liaison assure le lien entre l’hôpital et le domicile. “La prise en charge diététique est cruciale et très spécifique dans ces pathologies”, explique Sonja Develter, infirmière de liaison. L’administration d’un régime strict génère souvent des difficultés, notamment sur le plan psychologique. Des problèmes peuvent également se poser lorsqu’un régime nécessite une sonde gastrique. “Notre rôle consiste à entourer les parents et à régler les problèmes qui surviennent parfois le soir ou le weekend. A l’hôpital, tout paraît simple, mais une fois à la maison, bon nombre de mamans éprouvent des difficultés à mettre le régime en pratique. Nous sommes là pour les aider et dès que le besoin s’en fait sentir, un contact est établi pour rassurer la famille, replacer une sonde gastrique, changer un rendez-vous avec le médecin, donner quelques conseils pratiques, etc.”. Apportée par une équipe de trois infirmières qui se relaient, cette aide précieuse et gratuite permet d’éviter bien des inquiétudes et des déplacements inutiles aux Urgences. [XL] Renseignements Dr Marie-Cécile Nassogne Tél. : 02 764 10 61, [email protected]. Equipe d’infirmières de liaison : Sonja Develter, Anne-Louise Painsmaye, Elisabeth d’Oultremont Tél. : 0474 / 83 55 83. Lucarne # 03 Néonatologie Retour tout en douceur En quittant l’univers hypermédicalisé du Service de néonatologie, les parents se trouvent seuls avec leur bébé, ancien prématuré. Pour assurer la transition, une équipe du Service se rend à domicile. Outre les soins, elle prodigue des conseils et, surtout, rassure. © CAV/HD Rentrer à la maison après une longue hospitalisation est parfois difficile à gérer. “En Néonatologie, nous ne sommes que les babysitters de notre enfant”, témoignent Anne et Marc, parents d’un grand prématuré. Très entourés par l’équipe soignante, ils ont assisté pendant plusieurs semaines au combat de leur enfant pour la survie. “Aujourd’hui, il est en pleine forme et nous pouvons enfin rentrer à la maison, mais nous avons peur de nous retrouver seuls, sans soutien médical en cas de problèmes”, poursuivent les jeunes parents. Après la sortie Pour les guider après la sortie de l’hôpital, l’équipe soignante du Service de néonatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc a mis sur pied - grâce à la Fondation Saint-Luc -, un projet de relais hospitalier à domicile. “Dans le courant de la première semaine qui suit la sortie du bébé, nous nous rendons à domicile en com- pagnie d’une infirmière de l’ONE ou de Kind en Gezin”, explique Emmanuelle Vallery, membre de l’équipe relais de Saint-Luc. “Ensemble, nous examinons l’enfant et nous répondons aux questions des parents. Notre objectif est de dédramatiser la sortie de l’hôpital, de rassurer la famille et d’aider les parents à avoir confiance en leurs compétences. Après deux ou trois visites, nous passons le relais à l’infirmière ONE ou Kind en Gezin.” Depuis le lancement du projet, l’équipe de Saint-Luc a déjà suivi plus de 70 familles. [GF] Renseignements L’équipe de l’Unité de néonatologie est joignable tous les jours, Tél.: 02 764 96 03 juillet - août 2006 Page 7 Echos des services Centre de revalidation neuropsychologique adulte 25 ans de progrès F François, 45 ans, a souffert d’un accident cardiovasculaire voici deux mois. Il va bien, mais certaines de ses fonctions cognitives ont été endommagées : il présente des troubles de la mémoire et de la perception. Chez Nadine, 52 ans, les médecins ont diagnostiqué une tumeur cérébrale. Après l’ablation de cette tumeur, elle a constaté des troubles du langage et du raisonnement. “François et Nadine présentent le profil type des patients pris en charge au Centre de revalidation neuropsychologique adulte des Cliniques universitaires Saint-Luc. Sans oublier Anna, 76 ans, qui souffre de démence et peut également être suivie au Centre”, explique le Pr Xavier Seron, neuropsychiatre co-responsable du Centre avec le Pr Adrian Ivanoiu, neurologue. Depuis 25 ans, le Centre de revalidation neuropsychologique adulte des Cliniques universitaires Saint-Luc offre un programme de soins complet et individualisé. Indispensable pour permettre aux patients de retrouver leurs fonctions cognitives. Pour aider toutes ces personnes, le Centre est étroitement connecté à différentes structures comme la Clinique de la mémoire ou l’Institut Albert Ier et Reine Elisabeth (qui accueille des patients ayant subi un traitement aigu et nécessitant des soins hospitaliers avec réadaptation fonctionnelle). Le Centre de revalidation neuropsychologique adulte de Saint-Luc est un précurseur dans le domaine. “Il y a 25 ans, date de l’ouverture du Centre, nous étions les seuls en Europe à étendre la revalidation à l’ensemble des fonctions cognitives”, se souvient Xavier Seron. “Nous avons conservé ce leadership pendant de nombreuses années et accueilli un nombre incalculable de stagiaires étrangers attirés par notre réputation”. Vers de nouveaux tests de dépistage Le Centre de revalidation neuropsychologique adulte des Cliniques Saint-Luc mène des travaux de recherche à portée clinique avec, pour objectif, la mise au point de nouveaux tests de dépistage, la création de méthodes de rééducation pour la mémoire de travail et des troubles de la sémantique. Le Centre développe encore d’autres projets dans le domaine de l’imagerie cérébrale. Page 8 juillet - août 2006 Réinsérer le patient dans la vie sociale “Si l’activité principale du Centre reste le diagnostic et le traitement des troubles cognitifs (mémoire, attention, langage, perception, action, raisonnement) résultant d’une atteinte cérébrale acquise au cours de l’âge adulte, nous attachons beaucoup d’importance à la reconnaissance sociale et à la défense des droits des patients cérébrolésés dans la société, souligne Xavier Seron. Nous effectuons des expertises médico-légales suite, par exemple, à un accident de voiture pour établir le degré des lésions et déterminer une incapacité de travail”. Les spécialistes du Centre veillent également à la réinsertion sociale, familiale et professionnelle du sujet. La multidisciplinarité comme pilier L’équipe du Centre a développé de nouvelles techniques de diagnostic et privilégie la rééducation individualisée. “Les lésions cérébrales entraînent des troubles neuropsychologiques extrêmement divers et, dans la mesure où le développement des fonctions neuropsychologiques est variable d’un sujet à l’autre (étant donné les différences de niveau socioculturel, de scolarité, d’âge, et de pratiques professionnelles), chaque programme rééducatif est pensé et organisé pour chaque patient”, indique le Pr Seron. “Outre les neuropsychiatres et les neurologues, nous travaillons avec des psychologues cognitifs, des logopèdes neurolinguistes, une ergothérapeute, une assistante sociale et des kinésithérapeutes, sans oublier le rôle important de notre secrétaire qui accueille et guide les patients dans leurs démarches administratives”. Cette prise en charge très complète ne coûte pas grand chose au patient puisque le Centre bénéficie d’une convention INAMI. [GF] Renseignements Pr Xavier Seron, Tél. : 02 764 17 79 [email protected] Lucarne 03 Lucarne # #03 La vidéonystagmographie en ophtalmomogie et en ORL L’œil, la tête et le corps en subtil équilibre Un outil destiné à l’analyse détaillée des mouvements des yeux et de la tête vient d’être acquis par les Cliniques Saint-Luc. Atout supplémentaire pour le diagnostic des troubles oculomoteurs et de certains troubles de l’équilibre, le vidéonystagmographe contribue également au développement des neurosciences. troubles oculomoteurs complexes”, poursuit le Dr Yuksel. “Ces troubles peuvent être associés à un strabisme avec une symptomatologie mixte : une diplopie (vision double) ; une oscillopsie (tremblement de l’image visuelle) ; un vertige, une instabilité du corps, de l’image ou du monde environnant. Ces personnes éprouvent en permanence le “mal de mer”, des symptômes souvent mal connus, peu écoutés et peu compris...”. A priori curieux, l’enregistrement du mouvement des yeux et de la tête apportent de nombreuses informations sur le fonctionnement de certaines régions cérébrales. Pour réaliser ce type de mesure, un vidéonystagmographe ultra performant a été acquis par les Services d’ophtalmologie et d’ORL. “Grâce à cet appareil, les spécialistes peuvent analyser avec précision, en temps réel et en trois dimensions, chaque mouvement effectué avec les yeux ou avec la tête”, explique le Dr Demet Yuksel, ophtalmologue. En clinique, le vidéonystagmographe est utilisé pour la mise au point des troubles oculo-moteurs, des vertiges et des troubles de l’équilibre. En recherche, c’est la neurophysiologie qui en bénéficie. L’examen effectué à l’aide vidéonystagmographe est essentiellement à visée diagnostique. “Il permet de mesurer et d’analyser les différents mouvements oculaires impliquant, chaque fois, des régions spécifiques du cerveau”. Les données obtenues viennent compléter les examens cliniques et paracliniques effectués. Outil diagnostic En ORL, les spécialistes s’en servent pour mieux gérer les troubles de l’équilibre et les vertiges. [XL] A “A la consultation d’ophtalmologie, cet appareil est utilisé auprès des patients qui présentent des La vidéonystagmographie contribue également au suivi des patients dont les troubles peuvent toucher l’œil, l’oreille interne et le cerveau, trois organes étroitement liés. Dans ce cas, l’appareil est utilisé en équipe pour une mise au point clinique pluridisciplinaire réunissant ophtalmologue, ORL et neurologue. Le vidéonystagmographe se présente sous forme de lunettes “de plongée”. Différents capteurs vidéos et infrarouges y sont intégrés et reliés à l’ordinateur. Le patient effectue des mouvements qui sont enregistrés en temps réel et en trois dimensions. Les spécialistes interprètent ensuite les résultats pour déterminer l’origine des troubles. Très peu invasif, l’appareil permet d’acquérir des données à partir de 4 à 5 ans. 3D VOG Video-Oculography® System© 2006 SensoMotoric Instruments juillet - août 2006 Page 9 Echos des services Le point sur La vidéonystagmographie en recherche L’implant Mieux comprendre le contrôle moteur En recherche clinique et fondamentale, le vidéonystagmographe est précieux dans le domaine des neurosciences où il vise à comprendre le contrôle moteur en général. “L’enregistrement des mouvements oculaires occupe une place importante dans la découverte fonctionnelle de structures cérébrales complexes, à la base de la commande motrice de l’orientation du regard, de la tête et du corps en général”. Ces mesures permettent également d’obtenir une information précieuse quant au fonctionnement des réseaux de neurones situés dans les régions cérébrales corticales, souscorticales, mésencéphaliques et cérébelleuses. Chaque type de mouvement oculaire reflète l’intégrité anatomique et fonctionnelle de régions spécifiques dans le cerveau. Toute lésion cérébrale, même très petite, peut se manifester par une perturbation de mouvements oculaires. L’étude des mouvements oculaires anormaux a donc une grande valeur « localisatrice » de la pathologie. Ce type de recherche rassemble des scientifiques de formation très variée (médecins, ingénieurs, psychologues,...) s’intéressant à la compréhension du fonctionnement d’un organe hypercomplexe tel que le cerveau. Renseignements En ophtalmologie: Dr Demet Yuksel, strabologue, Tél.: 02 764 19 50 [email protected] Pr Antonella Boschi, neuroophtalmologue, Tél.: 02 764 19 85 Boschi @ofta.ucl.ac.be En ORL : Pr Naïma Deggouj, Tél.: 02 764 12 31 [email protected] La coordination oculomotrice comporte de multiples étapes : l’information visuelle chemine à travers l’œil jusqu’au cerveau qui l’interprète et envoie ensuite un ordre moteur pour réorienter le regard. Page 10 juillet - août 2006 Aide auditive partiellement implantable, l’implant cochléaire permet de restaurer une audition fonctionnelle chez les sujets très sourds, chez qui les aides auditives conventionnelles ne conviennent plus. Quelles sont les indications ? pour quels types de surdité et quels sont les résultats d’un tel implant ? Le point avec le Pr Naïma Deggouj, ORL à Saint-Luc. La Lucarne : Quels sont les différents types de surdité ? Pr Naïma Deggouj : Les surdités peuvent être de transmission (problème d’oreille externe ou moyenne avec une cochlée normale), de perception ou neurosensorielle (oreilles externes et moyennes normales avec une cochlée anormale), ou encore mixtes (association de problèmes de transmission et de perception). Les surdités persistantes sont le plus souvent de perception. Chez les personnes âgées ou cérébro-lésées, l’atteinte neurosensorielle concerne également, à des degrés divers, les voies auditives plus centrales. Les surdités sont classées en fonction des seuils audiométriques de la meilleure oreille, en différents grades : légère, modérée, sévère ou profonde. La Lucarne : Quelles sont les conséquences de la surdité pour les personnes qui ne portent pas d’aides auditives? Pr N. D. : Elles varient en fonction du degré de surdité. L’adulte présentera des confusions auditives, éprouvera des difficultés à comprendre la parole à haute voix, ne discriminera plus la parole efficacement ou encore n’entendra plus du tout la parole. Sans aides auditives, la personne sourde profonde ne peut communiquer que par lecture labiale ou par écrit. Chez le jeune enfant, c’est le développement du langage qui est entravé à divers degrés. Le jeune enfant sourd profond non pris en charge deviendra “sourd et muet” : sans audition de sons, la boucle audio-phonatoire s’éteint. Lucarne 03 Lucarne # #03 Implant cochléaire et problèmes d’audition cochléaire : pour qui ? Pourquoi ? La Lucarne : Quelle est la première cause de surdité rencontrée en médecine générale ? Pr N. D. : La première cause rencontrée est l’otite séro-muqueuse. Cette pathologie conduit aux surdités de transmission dues à un blocage de la transmission de la vibration entre le méat auditif externe et les cellules ciliées. La perte d’audition qui en résulte dépend de la quantité et de la viscosité des sécrétions rétro-tympaniques. La présence d’un bouchon de cérumen complet, une perforation du tympan ou un problème au niveau des osselets de l’oreille moyenne constituent d’autres causes de surdités de transmission qui atteignent au maximum 60 dB et sont très souvent corrigeables par chirurgie. rière et sur le pavillon), soit par voie osseuse, par l’intermédiaire d’un vibrateur placé sur ou à travers la peau, dans la région mastoïdienne ou sur l’écaille temporale. Une autre cause fréquente de surdité en médecine générale est la presbyacousie qui est un vieillissement de l’audition symptomatique à partir de la soixantaine. Il s’agit de surdités dites de perception, lesquelles ne peuvent être compensées que par des aides auditives. Les surdités de perception génétiques peuvent être présentes dès la naissance (1 nouveauné/1000), ou apparaître dans l’enfance ou à l’âge adulte. La majorité d’entre elles sont transmises selon le mode récessif. La Lucarne : Que préconisez-vous si la correction chirurgicale est impossible? Pr N. D. : Des aides auditives amplificatrices seront utilisées dans le but de fournir le son amplifié, soit par voie aérienne dans le conduit auditif externe (appareils auditifs intra CAE conduit auditif externe - ou contour placé der- La Lucarne : Quels sont les types d’aides auditives pour les surdités neurosensorielles ? Pr N. D. : La profondeur de la surdité neurosensorielle modifie le choix des aides auditives. Les surdités légères et moyennes sont toujours efficacement améliorables par des aides auditives conventionnelles (voir photo). Les sourds profonds qui n’ont plus de discrimination efficace de la parole avec des aides amplificatrices, doivent bénéficier d’un implant cochléaire. Les sujets sourds sévères sont en général efficacement aidés par des aides auditives (AA) amplificatrices. Dans le cas contraire, une implantation cochléaire peut être envisagée. Exemples d’aides auditives conventionnelles par voie aérienne. - ITE : intra ear : intra le conduit auditif externe (CAE) :. - BTE : behind the ear : contour d’oreille, non indiqué pour les surdités avec seuils auditifs > 60 dB. - Conventionnelle: gros embout dans le CAE, pouvant être indiqué dans toutes les surdités améliorables par amplification acoustique. - Open fitting : embout plus petit et ouvert. Indiqué pour les surdités modérées sur les fréquences aigues, comme la presbyacousie. juillet - août 2006 Page 11 Le point sur La Lucarne : En quoi consiste l’implant cochléaire ? Pr N. D. : Il s’agit d’une aide auditive composée d’une partie interne implantée et d’une partie externe. Ce dispositif effectue le travail que la cochlée ne sait plus faire par perte de cellules ciliées: analyser les sons et transmettre cette information codée, aux fibres nerveuses et aux cellules ganglionnaires cochléaires (de Corti). L’ implant cochléaire est composé de deux parties. Modèles de partie externe d’implant cochléaire: enfant avec boîtier, adulte avec contour d’oreille. La partie interne est composée d’un récepteur stimulateur, placé sous la peau. Il reçoit l’information codée par la partie externe, transmise à travers la peau de façon électromagnétique. Le récepteur transmet cette information aux électrodes placées dans la cochlée. Les électrodes intra cochléaires sont stimulées en fonction des sons et de leur traitement par le processeur vocal. La partie externe, souvent appelée processeur vocal, peut se présenter sous forme d’un appareil se plaçant derrière et sur le pavillon (contour d’oreille) ou sous forme d’un boîtier. Elle comprend un micro (capte les sons), un processeur vocal (analyse le spectre fréquentiel et l’intensité du signal sonore entrant), et un câble relié à un émetteur. L’émetteur ou antenne est placé contre la peau, en face du récepteur sous-cutané. Il transmet l’information codée, à travers la peau, à ce récepteur, de façon éléctro-magnétique. Page 12 juillet - août 2006 La Lucarne : Quels sont les patients qui peuvent bénéficier d’un implant cochléaire ? Pr N. D. : Il est indiqué dans les surdités neurosensorielles bilatérales sévères à profondes. Chez le jeune enfant, le plus rapidement possible pour limiter au maximum la durée de privation auditive et ses conséquences néfastes sur le développement du langage oral. Les enfants implantés avant l’âge de deux ans développent un langage oral quasi normal, à condition d’associer une stimulation logopédique intensive, d’avoir une famille motivée et motivante et de ne pas présenter d’autres troubles que la surdité. La Lucarne : Et chez l’adulte ? Pr N. D. : Chez l’adulte devenu sourd profond, l’implant cochléaire doit être proposé chaque fois que le sujet n’est plus capable de communiquer oralement, avec l’aide d’aides auditives classiques et de la lecture labiale. L’implant peut lui permettre de récupérer une excellente perception de la parole à intensité de voix normale, même sans lecture labiale. Le sujet retrouve le plaisir de communiquer, de rencontrer des gens, de reprendre une activité professionnelle. L’adulte “sourd-muet” peut également être aidé par un implant cochléaire qui peut lui apporter une bonne audition périphérique. La Lucarne : Cet implant nécessite-t-il certains apprentissages ? Pr N. D. : Oui. Si le sujet est devenu sourd après le développement du langage (oral et écrit), cet apprentissage peut être très rapide : de quelques heures à semaines. Le sujet met très vite en relation les nouvelles informations auditives avec ce qu’il a en mémoire. Les performances ne sont toutefois optimales qu’après plusieurs mois d’entraînement auditif. L’enfant devenu sourd précocement, n’a quant à lui pas encore construit sa banque de données des sons. Il doit la construire progressivement grâce aux informations auditives apportées par l’implant cochléaire et un entraînement auditif Actualité Médicale Lucarne # 03 et logopédique intensif, maintenu pendant plusieurs années. Le niveau de langage oral atteint par ces enfants peut être excellent. Si la surdité n’est pas associée à d’autres problèmes, l’intégration scolaire sera très souvent possible avec succès. Tout ceci n’est obtenu que si les enfants sourds profonds sont implantés très précocement. Alzheimer Nouvelles méthodes de diagnostic précoce La Lucarne : Comment faire pour que le patient puisse bénéficier d’un implant cochléaire ? Pr N. D. : Le sujet susceptible de tirer bénéfice d’un implant cochléaire doit être adressé à un centre s’occupant de sourds, en particulier implantés. L’implant cochléaire est pris en charge par l’INAMI sur autorisation. Il coûte environ 22.000€. La demande doit être introduite par un centre d’implantation cochléaire et comprendre des bilans auditifs, logopédiques, psychologiques. L’imagerie médicale doit exclure une absence complète de nerf auditif, empêchant la transmission de l’information périphérique. L’accord est obtenu, en moyenne, 2 à 3 mois après introduction de la demande (plus rapidement chez les jeunes enfants). L’implantation chirurgicale de la partie interne se réalise sous anesthésie générale. L’intervention dure 2 à 3 heures. Un suivi sera ensuite effectué pour que le fonctionnement de l’implant soit optimal. La Lucarne : le mot de la fin ? Pr N. D. : L’implant cochléaire est une aide auditive qui a révolutionné la vie des sourds profonds depuis son arrivée sur le marché il y a vingt ans. Elle leur permet d’accéder à une audition fonctionnelle, ce qui était rarement le cas avec des aides auditives conventionnelles. Il peut permettre à l’enfant né sourd profond, d’accéder plus aisément au langage oral et à l’intégration scolaire, sociale et économique. Chez l’adulte, l’adaptation à cette nouvelle stimulation auditive est en général rapide, au prix d’effort d’adaptation et d’entraînement auditif. Chez les enfants, les résultats ne sont acquis que si les parents, le milieu familial, scolaire et les professionnels de la surdité qui accompagnent l’enfant, s’investissent dans la stimulation de la communication et de l’audition. Il ne s’agit pas d’un développement naturel et spontané du langage. Les parents et l’enfant doivent être soutenus dans ces efforts. [Propos recueillis par XL]. La maladie d’Alzheimer est l’une des affections parmi les plus dévastatrices pour l’être humain. Elle touche une proportion significative et croissante de personnes du troisième âge, au point de constituer aujourd’hui un problème majeur de santé publique. A Saint-Luc, de nouveaux tests sont en cours de développement. S Si la maladie d’Alzheimer constitue la cause de démence de loin la plus fréquente dans les pays développés, responsable d’environ deux tiers de cas, la dépression et l’anxiété du sujet âgé représente aussi une situation fréquemment rencontrée dans la pratique. Les patients anxieux et déprimés se plaignent très souvent de difficultés cognitives, en particulier de difficultés mnésiques. Personne de contact : Pr Naïma Deggouj, tél. : 02 764 19 49 E-mail : [email protected] Références utiles Auditions-infos.org Franceaudition.com Surdité.net Promenade autour de la cochlée : iurc.montp. inserm.fr/cric/audition Le médecin généraliste sera de plus en plus confronté à des patients âgés se plaignant de leur mémoire. Dans ce contexte, il est très important de pouvoir faire la distinction entre la défaillance inhérente liée à l’âge, les effets cognitifs néfastes d’un état anxieux ou dépressif et une maladie d’Alzheimer débutante. Deux types de difficulté Cependant, le diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer se heurte à deux types de difficultés. Il s’agit d’une part de distinguer entre l’atteinte cognitive propre à la maladie d’Alzheimer au stade débutant et la défaillance due à l’effet de l’âge. Sur ce plan, l’identification d’un groupe de patients “à risque”, désignés sous le terme de “trouble cognitif débutant” (“Mild Cognitive Impair- juillet - août 2006 Page 13 Actualité Médicale 3 nouvelles méthodes Trois nouvelles méthodes de diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer chez les patients âgés font l’objet de recherches spécifiques à Saint-Luc. Renseignements Pr Eric Constant: Psychiatre adulte Tél. : 02 764 10 80 (21 60) E-mail : [email protected] Pr Adrian Ivanoiu: Neurologue Tél. : 02 764 17 79 E-mail : [email protected] Page 14 ment” ou MCI) a représenté un progrès important. Ces patients présentent un trouble de la mémoire objectivable par des tests neuropsychologiques, mais en apparence isolé et sans conséquence importante sur leur autonomie. Et d’autre part, il faut faire la différence entre une diminution des capacités cognitives dues à un état d’anxiété chronique, voire une dépression de la personne âgée et le début de la démence d’Alzheimer. Les tests neuropsychologiques ne sont pas toujours parlants car l’anxio-dépression peut aussi abaisser les performances aux tests. De même, le clinicien peut être “faussement rassuré” pour avoir trouvé la cause des troubles dans l’atteinte psychiatrique et omettre d’approfondir le diagnostic, surtout que le patient répond souvent favorablement, dans un premier temps, à la thérapie antidépressive. Les Prs Adrian Ivanoiu, neurologue, et Eric Constant, psychiatre, en ont fait l’expérience avec des patients suivis à la consultation spécialisée de la Clinique de la mémoire à Saint-Luc qui présentaient au début ce tableau associant troubles cognitifs et anxio-dépression et qui évoluaient par la suite, une ou deux années après, parfois plus, vers une démence d’Alzheimer. juillet - août 2006 (©DR) (©DR) Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de méthode fiable pour distinguer les patients Alzheimer débutants présentant des troubles anxio-dépressifs associés. C’est la raison pour laquelle au sein de la consultation spécialisée de la Clinique de la mémoire, les Prs Ivanoiu et Constant ont mis au point un projet de recherche explorant trois nouvelles méthodes de diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer chez les patients âgés présentant des troubles anxio-dépressifs : des nouveaux tests cognitifs mieux adaptés à la spécificité des atteintes cognitives dans les deux cas, des biomarqueurs dosés dans le liquide céphalorachidien et, dans le futur, l’effet de l’activation fonctionnelle cérébrale en imagerie cérébrale fonctionnelle. Ce projet multidisciplinaire a l’avantage de permettre aux deux spécialistes de poursuivre leurs travaux de recherche respectifs présentés dans leur thèse de doctorat. De plus, ce projet vient de recevoir un financement de la Fondation SaintLuc, ce qui a permis l’engagement d’une neuropsychologue à mi-temps, Eva Turconi, travaillant sur ces questions. Nul doute que les résultats de cette recherche influenceront directement leur pratique d’évaluation des patients âgés souffrant de troubles cognitifs débutants ou d’anxio-dépression et permettront certainement de mieux éclairer les confrères généralistes sur le mal dont souffrent leurs patients. [Prs Adrian Ivanoiu et Eric Constant ] A l’avenir, l’imagerie cérébrale fonctionnelle devrait permettre de préciser le diagnostic de la maladie. Lucarne # 03 Nouvelle consultation de radiologie interventionnelle La voie percutanée gagne du terrain A En pratique La consultation a lieu le vendredi de 15h à 17h au –1 A4 Prise de rendez-vous, tél. : 02 764 21 22(23) Renseignements : Pr Pierre Goffette, tél. : 02 764 29 82 (83) E-mail : [email protected] Associer la radiologie au seul aspect diagnostique de la pathologie est réducteur. Le rôle de la radiologie est actuellement bien plus étendu : cette technique est devenue un véritable outil thérapeutique baptisé “Radiologie interventionnelle”. Le principe? Il s’agit d’utiliser toutes les techniques radiologiques pour guider des actes thérapeutiques réalisés par voie percutanée. “L’idée n’est pas neuve”, rappelle le Pr Pierre Goffette. “Au départ, le geste thérapeutique s’est particulièrement développé dans le domaine vasculaire pour dilater une artère rétrécie, arrêter un phénomène hémorragique, de placer un implant ou un tuteur intravasculaire, etc.”. Progressivement, de ces techniques vasculaires sont nées d’autres procédures percutanées, non chirurgicales, intégralement effectués sous contrôle radiologique. discipline est également utilisée pour pratiquer des gestes interventionnels en pathologies osseuses dans le but de réaliser des cimentoplasties vertébrales, des infiltrations diverses, des ponctions et biopsies. Indications plus nombreuses Accueil personnalisé Résultat : au cours des dix dernières années, la radiologie interventionnelle a pris son envol pour devenir une alternative à la chirurgie dans certains domaines ou pour la remplacer complètement dans d’autres. “Les applications non-vasculaires de la radiologie interventionnelle s’adressent à toutes les structures canalaires dans le but de réaliser un drainage, une dilatation ou de mettre en place une prothèse par exemple au niveau des voies urinaires, biliaires, pancréatiques, etc. Ces techniques radiologiques permettent également de réaliser des hémostases endovasculaires lors d’hémorragies (digestives, post-traumatiques, tumorales, etc) ainsi que d’occlure certains anévrismes intracrâniens», poursuit le Pr Goffette. Cette Au fil du temps, les indications sont de plus en plus nombreuses. “D’où la nécessité d’ouvrir une consultation dans le but de recevoir les patients dans de bonnes conditions”. Un des principaux objectifs de cette consultation ? “Donner un avis aux médecins (extérieurs ou internes à Saint- Luc) qui nous envoient des patients afin de savoir si la radiologie interventionnelle peut être indiquée ou non dans leur cas. Pour les patients dont le diagnostic est déjà établi, mon rôle consiste à expliquer, avant le traitement, les risques et les avantages de ces techniques, principalement au niveau intracrânien et viscéral.” Les interventions sont réalisées à l’aide de cathéters de différentes dimensions et de dispositifs spécifiques (stent, ballons, spires, particules, etc) sous contrôle radiologique. La moitié de l’activité est à visée strictement vasculaire, l’autre moitié à visée hépatique, biliaire, urinaire, ostéo-articulaire, etc. Les avantages ? La radiologie interventionnelle ne nécessite aucune incision : elle est donc moins invasive et souvent plus confortable pour le patient qui évite ainsi le traumatisme post-opératoire et les séquelles cutanées de l’incision chirurgicale. Cette technique permet également de réduire les durées d’hospitalisation et d’inactivité. Plusieurs pathologies neurovasculaires, jusqu’alors inaccessibles par voie chirurgicale, peuvent aussi bénéficier de certaines techniques interventionnelles et ainsi être traitées. ©CAV/HD Grâce à l’imagerie, le radiologue pratique, lui aussi, certaines interventions thérapeutiques. Les indications sont de plus en plus nombreuses et pour répondre à la demande, une consultation spécialisée a ouvert ses portes à SaintLuc. Le point avec le Pr Pierre Goffette, Radiologue vasculaire et interventionnel. Cet échange personnalisé permet de rassurer le patient qui rencontre ainsi le médecin qui effectuera l’intervention. Le suivi des patients, après traitement, constitue également une étape importante réalisée au cours de cette consultation. Le but est d’évaluer les résultats et, si besoin, de compléter le traitement particulièrement dans le cas de pathologies complexes. Enfin, cette nouvelle consultation permet d’accueillir un nombre croissant de patients qui, largement informés sur le plan médical notamment via Internet, viennent spontanément. [XL] juillet - août 2006 Page 15 Recherche et développement Troubles du comportement chez les jeunes enfants Vers un diagnostic précoce A Agitation, manque d’obéissance aux règles, absence d’écoute et agressivité sont autant de comportements problématiques survenant chez des enfants en-dessous de six ans... “De plus en plus de parents dont les enfants présentent des troubles du comportement sont en demande d’aide auprès de nos services», souligne Isabelle Roskam, psychologue. “Souvent, ils ont déjà tenté de nombreuses expériences sur le plan éducatif, mais en vain...”. Préciser le diagnostic Désireux d’apporter des soins de qualité, les équipes de neuropédiatrie et de pédopsychiatrie des Cliniques universitaires Saint-Luc ainsi que les unités de recherche en psychologie de l’éducation, de la cognition et du développement de l’UCL ont initié un projet de recherche dont la durée prévue est de trois ans. “Une équipe de recherche clinique travaille sur ce projet depuis un an», précise Isabelle Roskam. “Le programme mis au point vise à déterminer dans quelle mesure nous pouvons diagnostiquer les enfants présentant des troubles de comportement de manière précoce et quel type d’aide thérapeutique est la plus appropriée”. Tests spécifiques Pour ce faire, l’équipe a mis au point une batterie de test qui était inexistante jusqu’ici pour les enfants en bas âge. L’intérêt est de pouvoir utiliser ces outils de façon précoce avant que ne débute le cursus scolaire. “Ces tests vont nous permettre de comprendre les causes qui se cachent derrière les difficultés de comportement de l’enfant, d’identifier les difficultés susceptibles d’être améliorées par une prise en charge et de soutenir les parents dans Page 16 juillet - août 2006 le développement de leur enfant.” D’autres objectifs sont également associés à ce programme parmi lesquels le développement précoce des fonctions exécutives. Une étude similaire est menée en parallèle auprès d’un groupe contrôle dans plusieurs écoles maternelles de la Communauté Française. Bilan multidisciplinaire Une centaine d’enfants dont les parents consultent pour des troubles de comportement seront enrôlés dans cette étude avant fin octobre 2006. “L’enrôlement a débuté en octobre 2005 : à ce jour, près de 80 enfants participent à cette étude. Ils bénéficient d’un bilan multidisciplinaire (psychologique, éducatif, neuropsychologique, cognitif) au début et à la fin du programme, ainsi que d’un bilan d’évolution tous les 6 mois pendant 3 ans”. Les bilans sont gratuits et pris en charge par un doctorant en psychologie, une neuropsychologue et une licenciée en logopédie engagés dans le cadre de ce projet. Echanges avec les médecins référents A l’issue de ces bilans, une équipe clinique propose une synthèse des résultats au médecin référent (médecin traitant, pédiatre, pédopsychiatre ou neuropédiatre) qui se charge de les transmettre aux parents. La participation des parents à ce projet se fait sur base volontaire et toutes les données obtenues sont traitées de manière strictement confidentielle par l’unité de recherche. “Si certains généralistes rencontrent, lors de leurs consultations, des enfants correspondant aux critères d’enrôlement (enfants âgés de 3, 4 ou 5 ans au moment de leur enrôlement à l’exclusion des enfants avec suspicion de trouble envahissant du développement ou de retard intellectuel), ils ne doivent pas hésiter à mettre leurs parents rapidement en contact avec l’équipe”, conclut Isabelle Roskam. [XL] Un projet de recherche a été mis sur pied à Saint-Luc auprès des jeunes enfants et de leur famille consultant pour troubles du comportement. Objectif : développer des outils diagnostiques en vue d’identifier le plus tôt possible les difficultés chez l’enfant et d’évaluer les effets des différents types de prise en charge. Renseignements Dr Isabelle Roskam, psychologue Tél. : 010 47 20 42 ou 0478 50 37 58. E-mail : [email protected] Un dépliant d’information à l’intention des parents est également disponible sur demande. L’équipe de recherche clinique est composée du Dr X. Schlögel, du Dr M-C. Nassogne, du Pr D. Charlier, du Dr P. Kinoo, et de I. Roskam, M-P. Noël, C. Regaert, C.Collins, G. Van de Moortele et J-C. Meunier. En pratique Lucarne # 03 L’oxymétrie en médecine générale De l’usage du saturomètre U Un nombre croissant de médecins généralistes est confronté à des pathologies liées à l’insuffisance respiratoire. Pour estimer la gravité de cette insuffisance, le médecin généraliste peut, parallèlement aux paramètres cliniques, avoir recours à l’oxymétrie de pouls. Pour ce faire, des dispositifs portables dont le coût varie autour de 700 € peuvent être utilisés en médecine générale. h La SpO2 est toutefois un très mauvais reflet de la ventilation alvéolaire et les saturomètres ne peuvent en aucun cas renseigner sur la capnie. Son usage chez les BPCO peut effectivement s’avérer nocif car une correction de la saturation en oxygène n’améliorera pas la capnie, au contraire elle peut parfois l’aggraver. h Autre indication chez l’adulte : le diagnostic différentiel entre une crise d’hyperventilation psychogène et une pathologie hypoxémiante. Une saturation mesurée à 100 % permet de confirmer le diagnostic clinique. h Le saturomètre permet également de détecter les patients BPCO à domicile qui nécessiteraient une oxygénation au long cours. Tout patient qui présente au repos une saturation (©DR) h L’usage du saturomètre peut être proposé dans le but d’évaluer la gravité d’une dyspnée secondaire à une pneumonie, une embolie pulmonaire, un pneumothorax ou à une crise d’asthme. Dans ce contexte, il faut être attentif à une saturation inférieure à 95 % : en dessous de cette valeur, de faibles variations de la SpO2 peuvent signifier d’importantes modifications de la PaO2. Une saturation inférieure à 92 % est un critère de gravité absolu justifiant une hospitalisation. Dans le cadre de la crise d’asthme, on associera systématiquement la mesure du débit de pointe (ou peakflow) à l’évaluation de la gravité. (©DR) Quelles sont les indications chez l’adulte ? Actuellement, différents modèles performants de saturomètre portables sont disponibles sur le marché. Mesurer les gaz du sang ne fait pas encore partie de la routine en médecine générale. L’oxymétrie, mesure noninvasive de la saturation artérielle en oxygène par voie transcutanée (SpO2), constitue cependant l’un des paramètres incontournables pour détecter l’hypoxémie d’un patient en médecine générale. Le point avec le Pr Frédéric Thys, urgentiste. à 92 % devrait être référé à un pneumologue pour évaluation du bien-fondé d’une prescription d’oxygène au long cours. h L’évaluation du débit sanguin local peut aussi être effectuée avec un saturomètre. Par ce moyen simple, le médecin généraliste peut évaluer ce débit dans les différentes situations reprises ci-dessus. Il est également possible de détecter plus aisément le pouls paradoxal (surtout si l’on dispose de la courbe). h Enfin, le saturomètre est utilisé pour le suivi de l’efficacité du traitement médicamenteux d’un œdème pulmonaire d’origine cardiogénique ou d’une crise d’asthme que le médecin généraliste juge pouvoir juguler à domicile. h C’est aussi un moyen de détection des patients (en soins palliatifs) qui nécessiteraient une oxygénation. Le saturomètre est-il indiqué chez l’enfant ? h L’intérêt de la mesure de la SPO2 est encore plus important chez l’enfant. En effet, un enfant n’apparaît cyanosé cliniquement qu’à partir d’une SaO2 inférieure à 75 %. De plus, on réalise juillet - août 2006 Page 17 Autour du patient h Il est également indiqué pour l’oxymétrie de pouls, qui est un élément d’évaluation de la gravité de la bronchiolite du nourrisson (une saturation inférieure à 94 % est un des indicateurs de gravité). Dans la plupart des situations cliniques, une valeur inférieure à 94 % est un signe de gravité chez l’enfant et donc une indication d’hospitaliser l’enfant. h Le saturomètre sert à évaluer l’efficacité d’un aérosol. Il permet également l’appréciation de l’hémodynamique. Un test à l’oxygène peut être réalisé chez un nouveau-né cyanosé afin d’objectiver une réponse ou non en termes de SpO2 pour détecter une éventuelle cardiopathie. Une mesure parmi d’autres Le saturomètre en médecine générale trouve donc sa place pour obtenir de manière non invasive un cinquième paramètre vital qu’est la SpO2. Comme l’examen clinique, cette mesure possède ses limites et c’est l’intégration de sa mesure au reste du raisonnement qui sera le plus utile. Le saturomètre ne peut en aucun cas remplacer la surveillance clinique, mais en détectant précocement l’hypoxémie, il en améliore sa qualité. A l’avenir, certains appareils permettront la mesure transcutanée de la PaO2 et PaCO2. Les mêmes précautions d’usage seront d’application. [Pr Frédéric Thys] Tél.: 02 764 16 13 [email protected] Page 18 juillet - août 2006 Prévention des accidents vasculaires cérébraux Stroke, une association pour les patients U Un Belge sur cinq est concerné par l’hypertension, mais la moitié l’ignore. Pourtant, les conséquences de l’hypertension sont graves : cette pathologie est responsable de plus de la moitié des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Chaque année, environ 19.000 personnes sont atteintes d’AVC ; 5.000 d’entre elles décèdent dans le mois qui suit et 6.000 sont atteintes d’invalidité permanente. Face à ce constat, Belgica Stroke, une plateforme regroupant six associations scientifiques belges (le Comité Belge de l’Hypertension, le Belgian Stroke Council, la Société Belge de Cardiologie, la Société Belge de Neurologie, la SSMG et le WVVH) est chargée de mener des campagnes de sensibilisation. L’une de ces premières actions fut la création de l’association de patients AVC : Stroke, premier organe de ce type en Belgique. “L’objectif de Stroke est de soutenir et d’informer les patients ayant souffert d’un AVC. Mais aussi de sensibiliser le monde La Stroke unit politique à l’importance d’une prise en charge de la prévention de ces maladies, notamment en insistant sur les dangers de l’hypertension artérielle”, explique le Pr Jean-Louis Vanoverschelde, chef du Service de pathologies cardiovasculaires des Cliniques universitaires Saint-Luc et membre fondateur de Stroke. [GF] © CAV/HD très peu de gazométries artérielles chez l’enfant. Il est donc capital de pouvoir apprécier précocement un degré d’hypoxémie débutant. Une SpO2 “normale” pour un enfant correspond à une valeur supérieure à 95 %. La mesure de SpO2 peut être considérée comme le cinquième paramètre vital à prendre chez l’enfant. L’usage du saturomètre est donc recommandé pour évaluer la gravité d’une pathologie respiratoire par exemple une bronchiolite, une pneumonie, une crise d’asthme. Renseignements Plus d’informations : www.stroke.be E-mail : [email protected] A Saint-Luc, les patients victimes d’un AVC sont pris en charge dans le Service de neurologie, à l’Unité neuro-vasculaire baptisée Stroke unit. Cette unité est un maillon-clé dans la filière de prise en charge qui commence au domicile du patient (appel 100, arrivée d’un SMUR sur place, mise en état d’alerte de l’équipe neuro-vasculaire) et se poursuit aux urgences (accueil du patient, examen neurologique et général). L’imagerie cérébrale ultra rapide et de haute précision permet ensuite au neurologue d’instaurer la thérapie adéquate. Après quoi, le patient est admis à la Stroke unit, une unité disposant de six lits monitorisés et d’un staff pluridisciplinaire. Lorsqu’ils quittent l’unité, les patients sont orientés vers une structure d’accueil adéquate, l’objectif étant bien entendu qu’ils puissent retourner au domicile. Lors de leur séjour, les patients sont également sensibilisés à une prévention secondaire pour éviter d’éventuelles récidives. [Dr André Peeters, neurologue] Tél.: 02 764 34 06 Lucarne # 03 Hématologie pédiatrique “Alexis vous souhaite une bonne nuit” D “De février 2004 à juillet 2005, Alexis a passé près de 100 nuits à l’unité 82, en oncologie pédiatrique. Comme tous les parents, nous avons toujours voulu le soutenir au maximum dans son combat contre la maladie, en nous organisant pour être toujours présents à ses côtés, nuit et jour. Malheureusement, les contraintes matérielles de l’hôpital compliquaient parfois les choses. Mais nous avons tenu bon. Très touché, Alexis nous avait dit un jour que, quand il serait guéri, il voudrait acheter des lits de camp, pour permettre à tous les parents qui le souhaitent, de dormir à côté de leur enfant. Toujours ensemble Le Département de pédiatrie a toujours attaché beaucoup d’importance au droit fondamental de tout enfant hospitalisé d’avoir ses parents avec lui, jour et nuit. Depuis 2001, le concept des chambres “parents-enfants” offre de l’intimité aux familles qui bénéficient de chambres spacieuses, spécialement aménagées pour accueillir un lit supplémentaire. Les “lits d’Alexis” viennent compléter ces possibilités de logement. Le projet a été soutenu par plusieurs médecins et membres du personnel de Saint-Luc, proches d’Alexis et de sa famille ou sensibles à cette cause. Grâce à la générosité de tous nos proches, nous avons pu réaliser ce souhait et sommes heureux de pouvoir mettre gratuitement à disposition des familles d’enfants hospitalisés à l’unité 82, des lits pliants, les «lits d’Alexis».” [GF] © Hubert Cambier Comme tous les enfants, Alexis se sentait rassuré d’avoir ses parents auprès de lui. Surtout la nuit à l’hôpital. Depuis son décès, sa famille a souhaité améliorer encore les solutions de logement proposées aux parents par le Département de pédiatrie. Témoignage. Plus d’infos Département de pédiatrie Tél.: 02 764 13 00 ou 02 764 82 03. Les amis et copains de classe d’Alexis se sont mobilisés. Les lits sont stockés dans chaque chambre de l’Unité 82 et bientôt aussi au 81. Pratique et utile Le Vade-Mecum remis à jour Le Vade-Mecum - édition 2006 - des Cliniques universitaires Saint-Luc est à présent disponible. Cette nouvelle version reprend toutes les informations utiles : les noms et coordonnées des médecins ainsi que les lieux des consultations, etc. Une version électronique régulière- ment mise à jour, est également disponible dans la partie réservée aux professionnels du site web des Cliniques Saint-Luc (www.saintluc.be/professionnels). (www.saintluc.be/inscription_pro. html) et de compléter le formulaire. Une fois l’ inscription confirmée, vous pourrez accéder au Vade-Mecum. Si vous souhaitez accéder à la partie “professionnels” du site internet, il suffit de vous inscrire à l’adresse suivante juillet - août 2006 Page 19 Horizons Chirurgie cardiaque et thoracique Un centre de référence incontesté Depuis six ans, l’équipe de chirurgie cardiaque fixe rendez-vous à de nombreux chirurgiens et cardiologues, issus de toute l’Europe... C C’est devenu une tradition : début juin, les spécialistes du cœur se rassemblent à Bruxelles, à l’occasion d’un congrès organisé par le Département cardiovasculaire et thoracique des Cliniques. Objectif : faire le point sur les dernières techniques de réparations valvulaires aortiques pour lesquelles les Cliniques universitaires Saint-Luc ont acquis une place de référence depuis de nombreuses années. Au cours du dernier symposium, l’accent a également été mis sur les différents aspects liés à l’échocardiographie periopératoire. “La prise en charge des pathologies valvulaire et aortique nécessite la collaboration de nombreux intervenants”, souligne le Pr Gébrine El Khoury, chirurgien cardiaque. “Les étapes qui se déroulent en amont et en aval de l’intervention chirurgicale sont essentielles. A Saint-Luc, tout a été mis en œuvre afin que toutes les équipes puissent unir leurs compétences au service du patient. C’est en cela que réside notre force. L’expérience nous a permis d’obtenir d’excellents résultats”. Renseignements Pr Gébrine El Khoury, chef du Service de chirurgie cardiaque et thoracique, tél. : 02 764 65 01 E-mail : [email protected] Page 20 Le symposium fut l’occasion de partager cette expertise avec la communauté médicale qui a pu assister aux divers exposés scientifiques et à plusieurs interventions chirurgicales retransmises en direct. Le Département cardiovasculaire n’en reste pas là : deux autres congrès seront également organisés cette année ; l’un en octobre et l’autre en décembre. Le premier portera sur les dernières nouveautés en matière de chirurgie coronarienne et le second sur les pathologies mitrales. [XL] juillet - août 2006 Un rayonnement au-delà des frontières En mai dernier le Pr El Khoury était invité comme orateur à New York. Il s’est rendu à deux congrès parmi les plus prestigieux dans le but de présenter les dernières techniques de réparations valvulaires aortiques qu’il a développées au sein de l’institution. Durant cette semaine, il a eu l’occasion de réaliser une démonstration opératoire en direct au Lenox Hill Heart Institute of New York au cours du Symposium réunissant les chirurgiens les plus à la pointe des nouvelles techniques de ce domaine. Il a ensuite rejoint le groupe des membres les plus prestigieux de la communauté chirurgicale cardiaque mondiale à l’ “Aortic Symposium” de New York. L’occasion de présenter non seulement les résultats obtenus depuis une dizaine d’années à Saint-Luc, mais aussi les nouveautés qui ont été progressivement développées en chirurgie cardiaque. Cette double marque de reconnaissance installe les Cliniques Saint-Luc dans le peloton de tête pour ce secteur chirurgical en plein développement. Depuis des années, grâce à l’excellente collaboration de toutes les disciplines de cardiologie, d’anesthésie, des Soins intensifs et de chirurgie cardiaque, le Service de chirurgie cardiaque et thoracique a pu créer un centre de référence incontesté. Renseignements: Pr Philippe Noirhomme, chef du Département cardiovasculaire, tél. 02 764 62 08 E-mail : [email protected] Publications Lucarne # 03 Lu pour vous Anesthésie pédiatrique Guide pratique pour les chercheurs Anesthésie, Réanimation, Médecine d’urgence et Pédiatrie “Publish or perish !” L’adage résume bien la primauté de l’écriture et de la publication dans le monde universitaire contemporain. Mais quels sont les fondements de l’écrit scientifique ? Comment former les doctorants à cet exercice particulier ? Quels sont les règles et les usages en vigueur dans ce domaine très compétitif ? Que penser de l’impact factor ? Tout en abordant ces questions sans tabou, ce petit ouvrage apportera au jeune chercheur des conseils utiles à la rédaction d’un abstract, d’un article original, voire d’une thèse de doctorat, ou à la présentation d’une communication orale, en prônant toujours le respect d’une certaine éthique professionnelle et d’une indispensable modestie. Ce guide pratique est disponible à la CIACO (sites de Woluwe et Louvain-laNeuve). Le manuel d’anesthésie pédiatrique présente une synthèse des connaissances théoriques et pratiques de la pathologie chirurgicale de l’enfant et de sa prise en charge anesthésique dans les conditions optimales. Ouvrage de scientifiques, ce livre est avant tout le fruit du travail et de l’expérience d’anesthésistes pédiatriques de terrain, entraînés à résoudre quotidiennement les petits et grands problèmes médicochirurgicaux des enfants. Il devrait permettre à chacun, quel que soit sont champ d’activité anesthésique, même et surtout si son activité pédiatrique est très occasionnelle, de retrouver rapidement les éléments qui vont lui permettre de prendre des décisions opportunes et de les appliquer en sécurité et avec sérénité. Anesthésie, Réanimation, Médecine d’urgence / Pédiatrie, B. Dalens, F. Veyckemans, Sauramps Médical / ISBN : 284023436x, 1024 pages, 2006 Petit guide pour l’écriture et la publication scientifiques à l’usage du jeune chercheur, Raymond Reding, Les éditions namuroises, 67 pages, ISBN-10 : 2-930378-27-1, 6 € Roman L’autopsie de Mozart Emu par la fragilité de la condition humaine, JeanLouis Michaux (médecin écrivain de renom et professeur émérite de médecine interne aux Cliniques universitaires Saint-Luc) part dans ses écrits à la rencontre des artistes luttant contre la maladie et la mort. Après Le cas Beethoven et La solitude Bartok, couronnés par l’Académie française pour l’un et l’Académie Royale de Médecine pour l’autre, Jean-Louis Michaux présente, ici, un roman captivant sur la vie de W. A. Mozart. L’autopsie de Mozart. Abattu par le déshonneur, Jean-Louis Michaux, Ed. L’Age d’Homme, ISBN : 2-8251-3655-7, 225 pages. juillet - août 2006 Page 21 Publications Officiel Transplantation hépatique Spirituel J’ai rencontré des vivants. Ouverture au spirituel dans le temps de la maladie Les Editions “Fidélité” ont demandé à l’abbé Guibert Terlinden de chercher à nommer ce qui se vit de l’ordre du spirituel dans ces relations de soins. Membre de l’aumônerie des Cliniques universitaires Saint-Luc depuis plus de 15 ans, il est mêlé de près à la vie exigeante des équipes soignantes. Responsable du Carrefour spirituel depuis sa création, il y a aussi acquis la conviction que le spirituel n’est pas “réservé” aux seuls croyants, mais est bien une dimension essentielle de l’humain, particulièrement interrogée en temps de maladie. Ce livre n’est d’ailleurs pas réservé aux croyants. J’ai rencontré des vivants. Ouverture au spirituel dans le temps de la maladie est disponible au “Carrefour Santé” des Cliniques universitaires Saint-Luc ou chez Guibert Terlinden, (tél. : 02 764 45 01), prix: 13,95 €. Le “Distinguished Service Award” au Pr Jean-Bernard Otte Lors du dernier congrès de l’International Liver Transplant Society à Milan, le Pr Jean-Bernard Otte a reçu le Distinguished Service Award. Cette distinction lui a été attribuée pour son rôle de pionnier en transplantation hépatique et surtout en transplantation hépatique pédiatrique. Initié sous l’égide des Prs P-J. Kestens et J-B. Otte en 1969 et 1971 aux Cliniques universitaires Saint-Pierre à Leuven, le programme de transplantation hépatique a véritablement pris son envol en 1983 aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. Depuis lors, plus de 1500 transplantations hépatiques ont été réalisées. Le programme de transplantation des Cliniques Saint-Luc reste actuellement un des plus importants au niveau mondial. Les domaines d’intérêts particuliers sont la transplantation à partir de donneur vivant et la transplantation sous schémas immunosuppresseurs minimaux. [Pr Jan Lerut, responsable de l’Unité de transplantation hépatique] Brochures thématiques Informer les partenaires potentiels de la recherche Depuis deux ans, l’Administration de la recherche de l’UCL développe une collection de publications dont l’objectif est d’informer les partenaires potentiels de la recherche (les universités, les entreprises, les services publics,...) des domaines de compétence de l’UCL. Parmi ces publications, les brochures thématiques répertorient l’ensemble des activités de recherche développées par l’université dans un secteur cible. Renseignements : Mme Pelett, - tél. : 010 47 38 52, e-mail : [email protected] Page 22 juillet - août 2006 Les Cliniques universitaires Saint-Luc ont collaboré activement à cette collection en particulier dans le domaine du génie biomédical et de la cancérologie. Egalement disponibles sous forme de CD-Rom, ces brochures peuvent être obtenues auprès de l’Administration de la recherche. Leur contenu est également consultable en ligne (www. uclouvain.be/recherche). Lucarne # 03 Néphrologie, Prix Claude Simon 2006 Un DVD didactique pour entrer dans le monde de la dialyse L Le Prix Simon 2006 de la recherche en néphrologie a été attribué en mars dernier à Philippe Cougnet, infirmier en dialyse extrahospitalière, pour la réalisation d’un DVD, intitulé “La dialyse en plus... Pourquoi ? Comment ?». Le Prix Simon 2006 de la recherche en néphrologie a été attribué en mars dernier à Philippe Cougnet, infirmier en dialyse extrahospitalière, pour la réalisation d’un DVD, intitulé “La dialyse en plus... Pourquoi ? Comment ?». Le monde la dialyse est vaste et parfois complexe pour le patient qui, du jour au lendemain, se voit contraint de suivre ce type de traitement. Pour l’aider à mieux connaître toutes les modalités de traitement proposées aux Cliniques universitaires Saint-Luc, Philippe Cougnet a réalisé un outil didactique et convivial à l’intention des patients atteints d’insuffisance rénale chronique. Hémodialyse à l’hôpital ou extrahospitalière, dans un centre d’autodialyse ou à domicile, de nuit ou de jour, dialyse péritonéale manuelle ou automatisée... Les modes de traitement sont multiples et tous sont proposés à Saint-Luc. En quoi consistent-ils ? Comment sont-ils mis en œuvre ? C’est à ces questions (et bien d’autres encore) que répond le DVD, à l’aide de scénarios animés et d’exposés présentés par une journaliste professionnelle. Des témoignages de patients ainsi qu’une rubrique “foire aux questions”, appuyée par divers spécialistes de la maison, sont également proposés. “Les séquences ont été orchestrées de façon à ce que le patient puisse “cliquer” à tout moment sur le su- Pédiatrie, Prix Houtman 2006 Le Dr Christophe Chantrain a reçu le prix Houtman 2006 pour l’humanisation en hospitalisation pédiatrique. L’approche innovatrice de l’information de l’enfant leucémique et de son entourage a récolté les faveurs du jury. Cette approche s’est concrétisée notamment par la réalisation d’un CD-ROM “Dis-moi Globule, c’est quoi ce bidule ?” expliquant de façon interactive les principaux aspects de la leucémie et de son traitement (lire Lucarne 1, p.14). jet qui l’intéresse”, précise Philippe Cougnet. L’objectif est qu’il dispose d’informations très complètes à un stade précoce afin qu’il puisse choisir la technique et le lieu de dialyse les plus adaptés à son caractère, son style de vie et bien entendu à son profil médical”. Les concepteurs du DVD, dont la durée est de 25 minutes, ont également veillé à ce que le ton soit résolument encourageant... parce que la vie ne s’arrête pas avec la dialyse. Destiné avant tout à servir de support à l’information dans le cadre de la consultation “prédialyse” de Saint-Luc, ce DVD est également un outil destiné à la formation des étudiants en médecine et en soins infirmiers. [XL] Renseignements Philippe Cougnet, infirmier en dialyse extrahospitalière, tél. : 02 764 18 62 E mail : [email protected] American Academy for Facial Plastic and Reconstructive Surgery Le Pr Benoît Lengelé a été désigné comme membre d’honneur de l’American Academy for Facial Plastic and Reconstructive Surgery, suite à l’exposé qu’il a donné à Las Vegas (USA) en mai 2006 à propos de la première greffe partielle du visage à laquelle il a participé. juillet - août 2006 Page 23 Officiel Nominations AGENDA Chefs de Département au 1er juin 2006 : Département cardiovasculaire : Pr Ph. Noirhomme Département de Médecine interne et Services associés : Pr Y. Horsmans Département de Chirurgie et Services associés : Pr Ch. Delloye Département de Pédiatrie : Pr G. Verellen Département de Médecine aiguë: Pr. F. Veyckemans Département de Neuropsychiatrie et Pathologies spéciales : Pr M. Gersdorff Département de Biologie clinique et Anatomie pathologique : Pr M. Delmée Département d’Imagerie médicale : Pr B. Vande Berg. Chef de clinique : Pr Geneviève Aubert (Service de neurologie). Chefs de clinique associé : Dr Frédéric Lecouvet (Service de radiologie), Dr Patrick Durez (Service de rhumatologie), Dr Françoise van denWyngaert (Service de neurologie). Chefs de clinique adjoint : Dr Christophe Beauloye (Service de pathologies cardiovasculaire et thoracique et Service de pathologies cardiovasculaires intensives), Dr Charles Pilette (Service de pneumologie), Dr Françoise Smets (Service de pédiatrie générale). ���� ���������� ��������� ����� �������� En 2006, les Cliniques Saint-Luc fêtent leurs 30 ans de présence sur le site de Woluwé Pour marquer cet événement, une Journée portes-ouvertes sera organisée à l’attention du public le dimanche 1er octobre. Diverses activités et démonstrations dans différents secteurs de l’hôpital seront au programme à l’intention des visiteurs. Bienvenue à tous ! Page 24 juillet - août 2006 Dans le cadre de ce 30ème anniversaire, le Département infirmier organise également un congrès le 19 octobre prochain. Le thème en sera “Nouvelles logiques de travail à l’hôpital : opportunité pour la profession infirmière ?”. Le congrès aura lieu au Centre culturel de Woluwe-St-Pierre. Pour tout renseignement, il suffit d’envoyer un E-mail: [email protected] ou [email protected] ���� ���������� ��������� ����� �������� LUCARNE Encart spécial : Fondation Saint-Luc Présentation des boursiers 2006 Comme chaque année, la Fondation Saint-Luc a remis des bourses à différents membres du personnel des Cliniques. Découvrez-les. Deux bourses pour les Médecins Perfectionnement en cathétérisme interventionnel coronaire - familiarisation avec les techniques de transplantation cellulaire par voie endocoronaire Permettre à une certaine catégorie de patients l’accès à leur dossier médical hospitalier au moyen de l’Internet © JJ Rousseaux Le Dr Debande est convaincu que le réseau Internet est devenu un outil incontournable dans le domaine de l’accès à l’information. De plus en plus, le citoyen demande l’accès à l’information qui le concerne ; le patient veut que soit reconnu son droit à l’autodétermination informationnelle ainsi que sa participation accrue à l’acte médical. Cette évolution va irrémédiablement modifier le mode de relation entre le patient et son médecin. L’hôpital universitaire a pour responsabilité de prendre part au débat et tenter d’objectiver les réels enjeux. Le but du projet de Benoît Debande s’inscrit dans cette mission. Concrètement, il s’agit de réaliser un projet pilote d’accès du patient et de son médecin généraliste au dossier hospitalier via Internet. Grâce à la Fondation Saint-Luc, le Dr Beauloye passera un an au Centre Cardiovasculaire de l’hôpital “ Onze-Lieve-Vrouw ” à Alost. Il mettra cette année à profit pour acquérir une expertise en cardiologie interventionnelle par la pratique quotidienne de procédures diagnostiques et thérapeutiques. Il se perfectionnera également en physiopathologie de la circulation coronaire, en imagerie de la plaque athéromatose par échographie endocoronaire et en transplantation de cellules souches par voie endocoronaire afin de compenser la perte de cellules myocardiques au cours d’un infarctus. © CAV/HD Le Dr Christophe Beauloye, né le 30 janvier 1971, est résident dans les Services de pathologie cardiovasculaire et de pathologies cardiovasculaires intensives. Le Dr Benoît Debande, né le 18 septembre 1961, est Directeur du Département information et systèmes. Page I I juillet - août 2006 Présentation des Boursiers 2006 Formation et mise en place de séminaires d’éducation pour la santé du patient coronarien intervention, la gestion de la douleur postopératoire est essentielle. Cependant, au contraire du patient hospitalisé qui est entouré d’infirmier(ière)s et de médecins, la gestion de la douleur postopératoire du patient ambulant (opéré à l’Hospi Day) est confiée à la famille ou au patient lui-même. L’organisation de la chirurgie ambulatoire doit donc inclure un volet éducatif pour assurer, à domicile, une revalidation optimale. Mme Claudine Christophe, née le 23 mai 1956, est kinésithérapeute au Service de médecine physique et réadaptation. © CAV/HD 1 © CAV/HD Infirmiers l’Hôpital Saint Vincent de Paul à Paris. Elle s’y perfectionnera dans les différentes techniques de contention utilisées pour le traitement fonctionnel des malpositions in utéro ou des déformations au moment de l’embryogenèse du type pied bot varus équin. Ce stage sera également l’occasion de se familiariser avec cette approche fonctionnelle qui exige l’association d’un chirurgien orthopédiste et d’un kinésithérapeute entraîné à la rééducation du pied bot varus équin. Les résultats obtenus dans ce centre de référence sont globalement très bons car la majorité des enfants suivis sont chaussés normalement et peuvent mener une vie sociale normale. Mme Véronique Trouveroy, née le 21 septembre 1960, est infirmière ressource douleur aiguë. Le mandat d’infirmière ressource octroyé par la Fondation Saint Luc pour une période d’un an, permettra à Mme Trouveroy d’optimaliser la gestion de la douleur à l’Hospi Day. Ce projet innovant s’adresse au patient dès la phase pré-opératoire et se poursuit jusqu’au suivi post opératoire à domicile. Il rassemble tous les soignants - médecins, d’infirmier(ière)s, kinésithérapeutes, etc, de l’hôpital et du domicile. Amélioration du contrôle de la douleur dans le cadre de la chirurgie ambulatoire et des sorties précoces de l’hôpital en intégration avec les équipes de soins à domicile Professionnels de la santé De plus en plus, les patients demandent à retourner précocement à domicile pour être entourés de leur famille. Après une Mme Christophe passera deux semaines dans l’équipe du Pr R. Seringe et de Mme R. Chedeville, cadre kinésithérapeute, à 2 Page II I juillet - août 2006 Formation pratique intensive pour la prise en charge du pied bot varus équin dans le domaine de la kinésithérapie 2 Formation en médecine de la musique En tant que responsable de la section Rééducation de la main, Mme Denayer a été à plusieurs reprises en contact avec des musiciens et leurs pathologies spécifiques. 1 © CAV/HD Philippe Delrez partira au Centre de Perharidy à Roscoff (France) pendant un mois pour y analyser l’organisation de la prévention et de l’éducation du patient cardiaque et étudier le contenu du programme. De retour à Saint-Luc, Philippe Delrez souhaite créer un programme adapté au centre de réadaptation cardiaque pour perfectionner cet aspect préventif et éducatif. Il s’agira ensuite d’évaluer l’impact de cette éducation sur la qualité de vie du patient. L’objectif de ce travail sera de mettre en place des séminaires d’éducation thérapeutiques du patient dans l’organisation générale de la réadaptation cardiaque afin d’informer et réaliser de la prévention secondaire auprès les patients fréquentant le centre. © CAV/HD Mr Philippe Delrez, né le 1er août 1977, est infirmier aux Soins intensifs A. Il est titulaire de la bourse offerte par l’ISEI (Institut supérieur d’enseignement infirmier) associé à l’UCL. Mme Françoise Denayer, née le 19 septembre 1950, est kinésithérapeute au Service de médecine physique et réadaptation. Cette approche lui a permis de constater qu’encore de nos jours la Médecine des Arts en Belgique n’est guère pratiquée en tant que telle ni surtout institutionnalisée. En effet, la difficulté initiale pour un musicien souffrant sera de savoir vers qui se tourner. Doit-il consulter en médecine générale ? En chirurgie de la main ? En psychothérapie ? En médecine physique ? Doit-il demander conseil à un kinésithérapeute ? Grâce à la Fondation Saint-Luc, Françoise Denayer suivra la Formation Médecine des Arts-Musique à Montauban et passera une semaine dans le Centre de rééducation du Musicien à Paris. Son objectif est de répondre aux demandes thérapeutiques et préventives exprimées par les musiciens et de comprendre les mécanismes pathologiques spécifiques pour chaque instrument. Yvan Schaub suivra, pendant quatre ans, la formation en psychothérapie corporelle intégrée (PCI). Les outils et le système de compréhension utilisés en PCI sont basés sur une intégration de théories et de plusieurs techniques validées dans différentes approches psychologiques et corporelles. Cette approche interpelle la personne entière dans ses dimensions corporelle, cognitive, émotionnelle, relationnelle et spirituelle et lui permet de développer de nouvelles habiletés relationnelles. Bourse éthique Le contrôle public des soins de santé: impératifs socio-économiques et autonomie du patient et du soignant 1 Formation en Psychothérapie Corporelle Intégrée © CAV/HD © CAV/HD 3 Monsieur Yvan Schaub, né le 1er mars 1957, est kinésithérapeute au sein de l’équipe de la Consultation de la douleur chronique. La douleur chronique est caractérisée par l’étroite coexistence d’éléments somatiques, psychologiques et culturels. Elle nécessite dès lors une approche élargie (biopsychosociale) qui tienne compte des interactions complexes entre ces différents éléments. Grâce à l’obtention d’une bourse de perfectionnement de la Fondation Saint-Luc, Le Dr Anne Berquin, née le 5 janvier 1965, est chef de clinique adjoint à la Consultation de la douleur chronique. Les médicaments prescrits en milieu hospitalier seront très bientôt financés de manière forfaitaire, en fonction du coût moyen médicamenteux par pathologie et de la lourdeur d’activité de l’hôpital. La facturation ne suivra donc plus automatiquement les prescriptions médicales, pourtant à priori mieux adaptées aux situations réelles des patients. Un autre exemple concerne la rééducation multidisciplinaire, dont le financement est strictement réglementé au moyen de listes de pathologies donnant “droit” à telle ou telle prestation. Ces listes ne tiennent pas compte de facteurs comme les maladies associées, qui peuvent influencer les besoins et modalités de rééducation. On ne peut que comprendre et approuver la volonté des pouvoirs publics de limiter les dépassements budgétaires et de veiller à une utilisation optimale des moyens mis à la disposition des soignants. Cependant, on peut s’interroger sur la pertinence et le danger de réglementations qui font peu de cas de la singularité de chaque personne. On se représente assez facilement la souffrance du malade nié dans sa singularité. Il est également assez facile de percevoir les risques de soins inadaptés aux besoins réels. Ces éléments importants ne doivent pas faire oublier la souffrance que représente pour le soignant le fait de se sentir “coincé” dans un mode de fonctionnement dans lequel un facteur déterminant des choix thérapeutiques n’est plus le bien du patient mais ce que permet le règlement. Le “burn-out” du soignant y puise vraisemblablement une partie de ses racines. Cet état de fait soulève de nombreuses questions. Par le moyen de recherches bibliographiques et de rencontres avec patients et équipes soignantes, le Dr Berquin va tenter de répondre aux questions suivantes : Quelles sont les conséquences de la standardisation des soins de santé sur le bien-être des patients et des soignants ? Quelle conception de la dignité individuelle, de l’autonomie et de la justice inspire ou découle des mesures de contrôle des soins de santé ? Peut-on formuler des recommandations pour l’établissement de réglementations futures, qui tiendraient compte de la tension inévitable entre contrôle des dépenses et respect de principes éthiques et anthropologiques fondamentaux ? Son objectif est de guider les soignants dans leur réflexion personnelle et les négociations avec les pouvoirs publics concernant le remboursement des soins de santé. Page III I juillet - août 2006 Bourses humanisation Formation à la communication et à la relation d’aide pour l’équipe interdisciplinaire d’oncologie muler à la fois les récepteurs tactiles et de pression, pour soulager en cas de douleur et générer détente et décontraction. Grâce à la Fondation Saint-Luc, un projet plus global de formation pour l’ensemble du personnel soignant à différentes techniques pour sensibiliser les parents sera mis sur pied. Cette nouvelle approche deviendra un réel outil dans la construction du lien parent-enfant, ainsi que dans le développement sensoriel de l’enfant. 1 Le massage des bébés © CAV/HD 2 Mme Joëlle Fonzé, infirmière chef du Service de néonatologie, et Mme Thérèse Procureur, infirmière pédiatrique dans le Service de néonatologie. Dès les années 70, le concept de dé-privation sensorielle du prématuré fut mis à jour et les conséquences néfastes d’une séparation maternelle précoce commencèrent à être étudiés. Actuellement, face à ce phénomène d’isolement sensoriel du prématuré, différents efforts sont réalisés par les équipes de soins. Depuis une dizaine d’années, le “portage kangourou” est pratiqué au sein du Service de néonatologie. Pour avancer sur cette voie, Mme Thérèse Procureur a suivi, en 2000, une formation en massage pour bébés. Le massage est connu pour stiPage IV I juillet - août 2006 © JJ Rousseaux Formation d’une équipe pour prendre en charge 3 mieux les patients âgés déments Docteur Pascale Cornette, responsable de l’Unité de gériatrie aiguë, et Mme Leïla Rokbani, psychologue à l’Unité de gériatrie aiguë. En mai 2005, l’équipe de l’Unité de gériatrie aiguë a déjà obtenu une bourse humanisation de la Fondation Saint-Luc pour son projet intitulé “Appui à la formation d’une équipe pour mieux prendre en charge les patients âgés déments”. En 2006, elle obtient le renouvellement de cette bourse. La démence, dont la maladie d’Alzheimer est la forme la plus fréquente, touche 20% des personnes de plus de 80 ans. Dans l’Unité, où la moyenne d’âge varie entre 82 et 85 ans, environ 50% des patients présentent cette maladie à différents stades. Ce n’est pas la démence qui les amène à l’hôpital, mais une chute, une pneumonie, ... et la démence complique la prise en charge. Face à ces malades, les questions deviennent encore plus aiguës : la difficulté de vieillir, l’aspect éthique, la fin de vie, la communication avec cette catégorie de patients, la gestion de l’agressivité, etc. Travailler auprès de ces patients demande une attention, une vigilance particulières, mais surtout une formation spécifique. Connaître la démence, c’est aussi mieux reconnaître la souffrance liée à cette maladie, c’est apprendre des soins plus adéquats, de qualité à apporter aux malades 4 Réhabilitation rapide en chirurgie colorectale Pr Alex Kartheuser, responsable de l’Unité de chirurgie colorectale © CAV/HD L’équipe d’oncologie est quotidiennement confrontée à la souffrance morale et physique des patients, à leurs peurs, leurs angoisses engendrées par la maladie. La communication reste au cœur de sa pratique professionnelle et constitue un formidable outil de travail. Dans ce cadre, un projet de formation à la communication et relation d’aide à été mis en place pour développer les compétences en communication, aider la gestion de groupe et améliorer des attitudes et comportements. Concrètement, cela se traduit par deux jours de formation interdisciplinaire. © CAV/HD © CAV/HD Mme Anne-Sophie Marien, infirmière dans le Service d’oncologie. déments pour améliorer la communication, la nutrition, la mobilité, etc. La formation aux soins des personnes âgées démentes est donc l’un des objectifs principaux de l’équipe. Depuis septembre 2005, plusieurs membres de l’équipe de gériatrie aiguë ont participé à ces formations. Une bibliothèque scientifique, accessible à toute l’équipe, est en voie d’élaboration par l’infirmier-ressource. Pour la seconde année, la bourse de la Fondation permettra de réaliser beaucoup de projets : continuer les cycles de formation, participer en équipe au VIIIème Congrès International Francophone de Gérontologie (Québec, octobre 2006), rencontrer d’autres équipes (dont le service de psychiatrique gériatrique du Pr Giannakopoulos aux Hôpitaux Universitaires de Genève), etc. Fast track en chirurgie colorectale (ou la réhabilitation rapide des patients) a pour but d’améliorer la prise en charge périopératoire des patients par un recouvrement rapide de leur autonomie. Les objectifs de ce projet sont : l’amélioration des soins prodigués au patient par une approche nouvelle et multi-disciplinaire. Cette approche nécessite la prise en charge et la responsabilisation du patient dès la première consultation de chirurgie ; une mobilisation précoce, une gestion de la douleur et une alimentation entérale postopératoire immédiate devraient permettre un recouvrement plus rapide de l’autonomie du patient. Dès lors, nous pouvons envisager un retour à domicile anticipé ; une diminution de la durée de séjour, tout en maintenant un taux de réadmission et complications majeures acceptable ; l’amélioration de la coordination des soins autour du patient pour que sa prise en charge soit optimale. Le groupe de patients retenu pour le projet, se compose des patients ayant eu une intervention de chirurgie colorectale , soit pour cancers ou polypes, maladies inflammatoires ou maladies fonctionnelles.