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ENDOCRINOLOGIE DE LA REPRODUCTION
La reproduction des vertébrés met en jeu des mécanismes que l’on retrouve chez tous les vertébrés et des
adaptations particulières en fonction des couples. Contrôle hormonal mettant en jeu des hormones stéroïdes et
peptidiques mais également des hormones thyroïdiennes ainsi que des prostaglandines (dérivés de l’acide
arachidonique). Leur interaction permet de coordonner différentes fonctions de la reproduction : différenciation
sexuelle, croissance et développement, maturation sexuelles et production des gamètes.
GnRH (hypothalamus) dont les deux cibles hypophysaires sont la FSH et la LH.
Les stéroïdes : œstradiol (17-β- œstradiol = E2), testostérone et la progestérone (P4).
L’action des hormones peptidique est assez limité (acte sexuel) alors que les stéroïdes ont un spectre d’action très
large.
FECONDATION
PROCESSUS DE CAPACITATION
C’est l’ensemble des modifications biochimiques subit par le spermatozoïde pour qu’il puisse féconder l’ovocyte.
Libération d’enzyme lytique, déstabilisation de la membrane (réaction acrosomale).
CONCEPTION
L’expulsion du 2ème globule polaire  fusion des deux noyaux  zygote diploïde au bout de 30h.
La progestérone favorise la gestation mais inhibe la capacitation et induit la fermeture du col utérin pour empêcher
une deuxième fécondation. Les œstrogènes favorisent le déplacement de l’ovocyte dans l’oviducte.
DETERMINATION DU SEXE CHEZ LES MAMMIFERES
Deux étapes :
- détermination primaire = sexe génétique  ne concerne que les gonades et ne dépend que des
chromosomes (/!\ les reptiles, la température d’incubation des œufs contrôle, le sex-ratio, n’est pas
uniquement dépendant les chromosomes).
- détermination secondaire : concerne tous les caractères phénotypiques autres que la gonade (tractus génital
et tous les caractères secondaires).
Avant 4 semaines, il est impossible de déterminer un phénotype sexuel car seul le sexe génétique est déterminé et
entre 4 et 8 semaines la gonade est indifférenciée ou bi-potentielle (mi-mâle, mi-femelle).
Au stade embryonnaire il coexiste les canaux de Muller (femelle) et de Wolf (mâles). Les canaux de Wolf
disparaissent pour donner une femelle et inversement.
Expériences de Jost (1953) : cela permet de voir l’importance des H chez le lapin
-
Castration précoce bilatérale = seuls les canaux de Müller persistent → S'il n'y a plus de gonade, l'embryon
se développe spontanément vers le sexe phénotypique femelle.
Castration unilatérale chez un mâle = du coté castré le canal de Müller se développe, et un peu Wolf. Et du
coté non castré, on a une régression du canal de Müller.
Au niveau testiculaire, il y a un facteur responsable de la régression d’un des 2 canaux.
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Si on effectue la même castration, mais plus tardive, on aura les 2 types de canaux qui se développent
partiellement.
- Il prend un embryon femelle et il lui greffe un testicule = régression du canal de Müller →
il fait l’hypothèse que cette H responsable de cette régression est la testostérone.
- On met un implant (cristal de testostérone) : développement des canaux de Wolf mais
pas régression de Müller → Ce n’est pas seulement la testostérone qui induit la
régression des canaux de Müller.
Le testicule est donc important pour la régression des canaux Muller et le maintient
de la différenciation chez les mâles.
Il y a des séries de syndromes de différentiation sexuelle dues aux anomalies génétique.
LE GENE SRY ET SON D OMAINE HMG
La détermination du sexe gonadique dépend de la présence du gène SRY. Chez
les mâles, la protéine TDF issue de l'expression de SRY possède un domaine
HMG (High Mobility Group ; 80aa, domaine très conservé), permettant à cette
protéine de se fixer sur l'ADN. Sa fixation sur l'ADN induit une courbure de
celui-ci de 70° à 80°. Cette courbure de l'ADN, aurait pour conséquence de
permettre le rapprochement et l'interaction des facteurs de transcription
contrôlant la différenciation des gonades. Ceci permettrait donc de déclencher
l'expression de gènes menant à la formation du testicule, et des autres
structures génitales masculines.
EST-CE QUE SRY EST NECESSAIRE ET SUFFISANT POUR CONTROLER LA DIFFERENCIATION SEXUELLE
MALE CHEZ LES MAMMIFERES ?
- création de souris XX transgénique avec le locus SRY
- croisement avec une souris WT (recombinaison hétérologue
donc le transgène est n’importe où)
SRY régule l’expression de gènes en se fixant sur les séquences
AACAAG qui sont retrouvés dans le gène Cyp19 (ou p450
aromatase). Elle aromatise la testostérone en œstradiol. SRY va
réprimer l’aromatase et favorise alors la différenciation du tractus
génital mâle.
SRY a un autre point de contrôle : le facteur de
transcription SRY reconnait un élément de réponse
dans le gène AMH (Anti Mulleriar Hormone) va avoir
une activité négative sur les canaux de Muller en stimulant l’apoptose. Ce facteur de transcription fait
partie de la même famille que TGF et TFG.
« SEXE DU CERVEAU » :
Sexe de l’hypothalamus (différenciation sexuelle du cerveau) : chez les femelles, la sécrétion des gonadotropines
(SH, LH) est cyclique alors qu’elle est continue chez le mâle. Ces cycles sont programmés très tôt, une fenêtre de 48h
après la naissance durant laquelle l’hypothalamus est programmé pour déclencher un pattern spécifique du sexe.
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LA MATURATION SEXUELLE = PUBERTE
Ensemble des modifications anatomiques et physiologiques qui vont permettre à un individu de passer d’un stade
sexuellement immature à un stade lui permettant de se reproduire.
Le développement de l’organisme est synchronisé avec le développement du système reproducteur. Différent de
l’hétérochronie (modification de la vitesse/durée de développement de l’organisme) chez l’Ambystome
(amphibien) : ils arrivent à se reproduire alors qu’ils sont encore au stade larvaire.
AVANT LA NAISSANCE :
Au cours de la grossesse, le taux d’œstrogènes ↗ ce qui va
provoquer un feedback négatif sur l’hypothalamus = ↘ GnRH = ↘
LH et FSH qui sont donc en concentration très basse ([œstrogène] la
plus élevée) à cause de la barrière placentaire  pic de LH et FSH à
la naissance. Jusqu’au début de la puberté, on observe des pics
épisodiques.
ENTRE 9 ET 14 ANS :
La puberté correspond à la mise en place des profils d’expression
des hormones, s’installe un rythme cyclique (amplitude et
fréquence) et pulsatile.
A maturité, le GnRH va être sécrété de manière pulsatile avec une
fréquence de 90 à 120 minutes.
Chez le mâle, la sécrétion de GnRH induit un même type de
sécrétion de LH et de testostérone.
Chez la femme, à l’approche de la puberté, on a un FB - exercé par
les œstrogènes et la testostérone est moins importante. Il faudra +
de stéroïdes sexuel pour obtenir le même effet de FB. On verra
progressivement augmenter les concentrations en FSH et LH.
Sécrétion + importante de FSH chez les femelles que chez les mâles.
Les stéroïdes sexuels voient leur sécrétion augmenter, vont circuler associé à des protéines de transport SHBG (Sex
Hormone Binding Globuline); rôle important car elle contrôle l’activité biologique
La testostérone régule négativement la SHBG tandis que l’œstradiol la stimule.
[testostérone] totale : femelle < (x20) mâle.
[testostérone] libre : femelle < (x40) mâle.
L’AXE GONADIQUE FEMELLE
MISE EN PLACE DU CYCLE OVARIEN
Mise en place d’une inversion du FB – en FB + des œstrogènes sur l’axe HT-HP au moment de l’ovulation.
Pratiquement pas d’ovulation pendant la première année de la puberté, et il faut au moins 5 ans pour obtenir une
ovulation dans 80% des cycles.
Les Androgènes surrénaliens sont d’excellents marqueurs de puberté et de vieillissement.
Le DHEA est un androgène à faible activité androgénique (précurseur d’œstrogènes) → On dose sa forme sulfatée
(DHEAs) qui est un intermédiaire dans la synthèse des androgènes
Age
[DHEA-S] µM chez la femelle [DHEA-S] µM chez le mâle
1-6
0,5
0,9
8-10
2
4
12-14
4,6
5,8
16-20
9,1
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L’AXE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE
Le noyau arqué dans l’hypothalamus sécrète la GnRH (décapeptide) de façon pulsatile qui agit sur l’hypophyse
antérieure, en particulier les cellules gonatotropes ce qui stimule la synthèse et la sécrétion de LH et FSH.
Pour mettre en évidence la fonction de ces structures, on pratique une ablation/lésion = supprime la sécrétion de LH
et FSH.
La FSH est une glycoprotéine hétérodimérique, les chaines  et  sont codés par des gènes différents :
-  confère la spécificité lié à l’espèce (la chaîne a de FSH et LH sont les mêmes)
-  confère la spécificité hormonale
La synthèse de la sous-unité  est constante tandis que celle de  est limitante (régulée).
Rôle de la FSH : stimule la prolifération et la différenciation des cellules de la granulosa. Elle fait partie de la classe
des H peptidiques, son récepteur est donc membranaire.
La LH est produite par les cellules gonadotropes (comme FSH). Les œstrogènes stimulent la production hypophysaire
de LH en augmentant la sensibilité des gonadotropes au GnRH. La LH est le régulateur majeur de la production de
stéroïdes (=stéroïogenèse) : œstrogène, progestérone, testostérone. On remarque Sécrétion pulsatile des hormones
hypothalamique. Les pics de LH sont synchrones avec les pics de GnRH. La [LH] est en ng/ml et [GnRH] en pg/ml.
L’OVAIRE
Double fonction :
- Exocrine : assure la maturation et l’émission cyclique des ovocytes
- Endocrine : synthèse et sécrétion d’hormones nécessaire à l’ovulation, le développement du fœtus, la
lactation, l’implantation de l’ovocyte fécondé et le rétrocontrôle de l’axe HT-HP.
Anatomie :
- une zone externe : le cortex,
- une zone interne : la médulla
Sous le tissu conjonctif, on a un épithélium germinal qui donne des cellules germinales, les oogonies. Ces cellules se
multiplient pendant la vie fœtale.
Nombre de cellules germinales en fonction de l’âge : 7 millions
à 6 mois, 400 000 oogonies quand les ovaires fonctionnent (13
phase menstruelle
ans) et seulement 400 cellules vont maturer, soit 99% vont
= transition utéofolliculaire
devenir atrésiques (atrésie = diminution ou l'atrophie de
follicules dans tout stade et à n'importe quel moment de la vie
d'une femme).
Chez les mammifères, il existe 2 types de cycle ovarien:
- œstral : ovulation en début de cycle (chez les souris)
- menstruel (ovarien) : ovulation en milieu de cycle.
Le cycle ovarien comprend 4 phases : voir ci-contre.
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phase
folliculaire
(14j)
phase lutéale
(12 à 16j)
ovulation (48h)
= transition utéofolliculo-lutéale
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LA FOLLICULOGENESE
Processus par lequel le follicule primordial va croître et maturer pour aboutir à l’ovulation d’un ou plusieurs ovocytes
aptes à la fécondation. Ce processus est long (+ long que le cycle ovarien). Les follicules se développent par cohorte
en parallèle. Un follicule va être sélectionné pour l’ovulation d’où l’importance du niveau d’expression du récepteur
à la LH.
Au cours de son développement, le follicule passe par plusieurs stades:
1. Recrutement
Dès que la cellule reproductrice (ovocyte) entame sa croissance, elle s'entoure d'une couche de cellules aplaties
disposées en couronne, séparée de l'ovaire proprement dit par une membrane. On parle de follicule primordial qui
mesure environ 0,05mm de diamètre.
2. Croissance folliculaire basale :
Les cellules de la couche périphérique vont proliférer et prendre un aspect cubique. Ce sont les follicules primaires,
à peine plus gros.
La prolifération des cellules se poursuit, et celles-ci s'organisent en plusieurs couches concentriques, dont la plus
interne formera la zone pellucide de l'ovule, et les plus externes, la corona radiata.
Ce sont les follicules secondaires mesurant 0,2mm environ.
Ces 3 types de follicules forment la catégorie des follicules pré-antraux qui, pour la plupart, en dehors de l'influence
hormonale des cycles ovariens, dégénèreront.
3. Phase de croissance du follicule terminale
Dès le début de la phase folliculaire du cycle ovarien, sous l'influence de la FSH, quelques follicules pré-antraux (0,5 à
5mm de diamètre) vont poursuivre leur développement. Leurs cellules vont sécréter un liquide qui va creuser une
cavité dans le follicule: l'antrum.
L'ovocyte se trouve à présent refoulé sur le côté du follicule.
Dans un cycle normal, non stimulé, une sélection s'opère dès le 5e jour du cycle (suite à l'augmentation des
oestrogènes), et seul le follicule le plus sensible va poursuivre son développement. Ce follicule est le seul qui
atteindra la maturation et fera l'objet d'une ovulation. C'est le follicule de De Graaf (15 à 30mm).
Vers le 14e jour d'un cycle idéal de 28 jours, environ 36 à 48h après le début du pic de LH, l'ovocyte va se détacher
de la paroi du follicule et être relâché  ovulation
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PHASE LUTEALE
Chez le mammifères à ovulation spontanée, l’activité de l’ovaire est cyclique, et la période du cycle varie en fonction
des espèces (chez la femme = 28jours ; rongeurs = 4-5j).
On considère qu’il y a 4 étapes dans le cycle ovarien :
- Phase menstruelle = transition lutéo-folliculaire
- Phase folliculaire
- Phase ovulatoire= transition folliculo-lutéale
- Phase lutéale
Cette dernière est caractérisée par 2 phénomènes :
La formation et ensuite la dégénérescence du corps jaune : le
follicule de De Graaf qui a libéré l’ovocyte mature va se remplir de
sang (follicule hémorragique) et ses cellules vont se modifier. Il va dès lors sécréter principalement de la
progestérone (et aussi un peu d’œstrogènes) qui atteint un pic maximal vers le 9e jour post-ovulatoire. Cette cellule
devient une cellule lutéale = corps jaune. C’est un organe endocrine transitoire.
En l’absence de fécondation et nidation, le corps jaune va commencer à régresser dès le 9e jour qui suit l’ovulation
et le taux de progestérone et des œstrogènes vont diminuer.
Le développement de l’endomètre qui se prépare à une éventuelle nidation : sous l’action de l’œstradiol, la paroi de
l’endomètre s’épaissit (de 1 à 3-5mm) et se vascularise (phase sécrétoire) dû à une prolifération cellulaire intense.
L’épaisseur est contrôlée par…
En l’absence de nidation, suite à la chute de la progestérone, cette paroi va être infiltrée par les lymphocytes et être
éliminée en fin de cycle, ce qui déclenche des saignements : les menstruations.
Changements hormonaux au cours du cycle ovarien :
La pulsatilité du GnRH est indispensable pour un déroulement normal du cycle ovarien.
Phase folliculaire :
Décharge ovulante :
Phase lutéale :
- ↗ taux d’œstrogènes
- ↘ œstrogènes
- Stabilisation des œstrogènes
- ↗ du taux de FSH
- ↗ progestérone (produite
à un taux intermédiaire
- Légère ↗ de LH
par le corps jaune)
- Stabilisation de la
- Pic de LH et FSH, puis
progestérone à un taux max
redescend juste après
(due au corps jaune)
- Forte ↘ de LH et FSH
Le GnRH est la seule H requise pour produire la LH et FSH.
→ Pendant la phase folliculaire :
- La LH stimule la différenciation des cellules de la thèque
- La FSH stimule la maturation des cellules de la granulosa
Le follicule va donc produire de + en + d’œstrogènes
A faible concentration (50pg/ml), l’œstradiol exerce un feedback négatif sur l’hypothalamus (sensibilise également
les cellules de la granulosa à la FSH = les cellules prolifèrent quand mm).
En fin de phase folliculaire, les concentrations ↗ exponentiellement.
Au-delà de 150-200pg/ml, pendant environ 36h, le feedback négatif va s’inverser pour devenir un fb + = responsable
du pic de LH = pic pré-ovulatoire.
La réponse à cette très forte concentration de LH au niveau du follicule sélectionné :
- les cellules de la thèque et de la granulosa vont sécréter la PGF2α (famille des prostaglandines = dérivés
d’AG poly-insaturés) → fait ↗ la pression intra-folliculaire.
- Effet sur l’activateur du plasminogène = stimule la collagénase (enzyme protéolytique), et d’autres enzymes
protéolytiques → fragilise la paroi du follicule.
On fait monter la pression et en mm tps on fragilise la paroi = expulsion de l’ovocyte.
Progestérone = ↘ la sécrétion de GnRH, bloque la maturation de follicules, ↘ l’excitabilité du myomètre utérin, ↗
l’activité sécrétoire de l’endomètre.
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Mécanisme de FB – des estrogènes sur les neurones à GnRH :
→ 2 types de récepteurs à l’œstrogène : ERα et ERβ.
Dans les neurones à GnRH, on trouve ERβ, mais pas ERα. KO de ER :
- sécrétion de LH - importante chez les animaux qui n’ont plus le récepteur ERα (ERα-KO)
- il n’y a pas de ≠ de sécrétion (LH, GnRH, cellule c-Fos) pour les souris WT et ERβ-KO
→ même si β est exprimé dans ces neurones, il ne contrôle apparemment pas la sécrétion.
« KO systémique » = toutes les cellules ont leur gène ERα/β muté.
ERα muté dans les neurones :
- utérus beaucoup + gros et rempli de liquide
- endomètre atrophié, sans système glandulaire, et infiltré par des granulocytes
- ovaires hyperactivés avec beaucoup de follicules au stade antral (mais pas d’ovulation)
Les afférences des neurones à GnRH qui expriment ERα sont situées dans la région périventriculaire de
l’hypothalamus rostral.
→ Traçage rétrograde (+GFP) + recombinase qui ne fonctionne que dans les neurones à GnRH.
Puisque dans les neurones à GnRH on ne trouve pas ERα, on peut penser que les neurones exprimant ERα projettent
sur les neurones à GnRH = contrôle de ces neurones par l’œstradiol/progestérone.
L’ovaire produit aussi d’autres facteurs qui vont moduler la sécrétion de LH et FSH :
- inhibine (cellule de la granulosa) : ↘ expression FSH-β
- activine : ↗ expression FSH-β
Rôle des prostaglandines PgF2 :
Déclenchent l’avortement ou l’accouchement.
GESTATION
L’IMPLANTATION
Au stade 64 cellules, on a une blastula qui va s’implanter. Un type de cellule va donner le trophoblaste (future
annexes embryonnaires) et un autre type de cellule va donner une masse cellulaire appelé bouton embryonnaire
(futur embryon). Ces 2 types cellulaires vont former le blastocyste.
L’implantation est caractéristique des mammifères et dépend du conditionnement de l’endomètre (accumulation de
glycogènes, de lipides, protéines dans les cellules du stroma). L’attachement de l’embryon à l’endomètre se fait
grâce à des protéoglycanes sulfatés et l’intervention de récepteur à l’EGF présent sur les cellules du trophoblaste. Au
niveau de l’endomètre, il y a des cellules de type récepteur pour permettre l’attachement.
Les cellules du trophoblaste vont envahir le stroma (sous l’épithélium de l’endomètre). Ces cellules vont activées
certains nombres de gènes qui vont engendrer des modifications et venir entourer le blastocyste. C’est la réaction
déciduale.
Les facteurs qui interviennent sont l’IGF1 et 2 (facteur de croissance), le LIF, FGF, EGF avec un mode d’action
endocrine et paracrine qui agissent très localement.
LE PLACENTA
Il a 2 fonctions : c’est une barrière sélective permettant les échanges mèreenfant (nutriment et O2) et enfant
mère (produits d’expression) et il produit des hormones stéroïdes et peptidiques.
HORMONES
HCG
C’est le premier marqueur de la différenciation trophoblastique, et la première hormone sécrété par le placenta.
C’est une protéine dimérique avec une chaîne α et β (237aa). La chaîne α permet la spécificité de l’espèce, elle est
presque identique aux chaînes α de la LH, FSH et TSH. La chaîne β donne la spécificité hormone/récepteur et a 67%
d’homologie avec la chaîne β de la LH.
Rôle de stimulation de la progesterone et de la 17αOHProgestérone :
Pendant la 1ere semaine la concentration de HCG augmente très fortement tous les 2 jours. En 3-4 jours, on a
multiplié par 10 la quantité. Donc on a basé les tests de grossesse sur la présence d’HCG.
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LACTOGENESE PLACENTAIRE = SOMATOMAMOTROPINE
Elle ressemble à la prolactine, c’est une hormone de croissance. Elle va augmenter tout au long de la gestation et
stimule la sécrétion pancréatique de l’insuline mais entraîne une résistance à l’insuline. On obtient un état
ressemblant au diabète. Cet effet contribue à maintenir une disponibilité en glucose pour le fœtus.
OCYTOCINE
Elle intervient lors de la contraction et la production de POMPC et NPY.
STEROIDES
Pendant la grossesse, les stéroïdes sont produits par la mère, le fœtus et le placenta.
PROGESTERONE
A partir de 12 semaines, l’unité placentaire produit de la progestérone et est indépendante de la LH et FSH
hypophysaire. Il n’y a pas d’activité 17αOH donc pas de 17αOH progestérone.
La progestérone va stimuler la réaction décidual et réduit la sensibilité de l’utérus à l’ocytocine (empêche
contraction) et le développement des glandes mammaires.
ŒSTROGENE
Ils sont impliqués dans le développement des glandes mammaires, la décontraction de la cavité pelvienne et la
croissance de l’utérus(jusqu’à 1kg).
Le gène de la prolactine est régulé positivement par les œstrogènes qui stimulent la taille et la prolifération des
cellules lactotropes.
AUTRES
LA CONTRACENPTION
- œstrogènes + progestagènes
- progestagènes seuls
L’agoniste des œstrogènes bloque le développement des follicules (FSH) et la progestérone bloque l’ovulation (LH)
Pilule abortive : RU486 que l’on peut prendre jusqu’à 50jours après l’arrêt des règles et fait son effet 48h après.
L’AXE GONADIQUE MALE
INTRODUCTION
Dans les testicules, deux types cellulaires sont les cibles de l’axe hypothalamohypophysaire : les cellules de Sertoli qui soutiennent la maturation des
spermatozoïdes et les cellules de Leydig qui produisent la testostérone.
Le complexe hypothalamus/adénohypophyse agit en deux temps :
l’hypothalamus d’abord stimule, grâce à la GnRH, l’adénohypophyse qui,
ensuite, répond à cette stimulation en libérant la FSH et la LH. La FSH a pour
cibles les cellules de Sertoli qui stimulent alors la spermatogenèse, alors que la
LH agit sur les cellules de Leydig pour qu’elles sécrètent la testostérone.
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HORMONES
95% de la testostérone est produite par les cellules de Leydig et 5% par les glandes surrénales.
Testostérone :
La testostérone est convertie dans le tissu périphérique en désydro –testostérone par la 5α-réductase (TDHT).
Elle a une durée de demi-vie de 15min.
C’est une hormone multi-fonctionnelle :
- agit localement sur les cellules de Sertoli (action
paracrine) afin de participer à la stimulation de la
spermatogenèse,
- permet la différenciation, la croissance et le
fonctionnement des organes reproducteurs,
- elle est responsable des caractères sexuels secondaires
masculins (pilosité, mue de la voie, sécrétions épaisses
des glandes sébacées favorisant l’acné, musculature
par effet anabolisant, pulsions sexuelles et
comportement agressif),
- elle exerce un rétrocontrôle inhibiteur sur
l’hypothalamus et l’adénohypophyse.
Le FB – effectué par la testostérone régule à la baisse la
sécrétion hypothalamique de GnRH ce qui conduit à une réduction de la libération de FSH et LH. Mais en plus, la
testostérone inhibe directement la libération de LH par l’adénohypophyse.
Par contre, la testostérone n’affecte pas la FSH, c’est une autre hormone sexuelle, l’inhibine produite par les cellules
de Sertoli, qui freine la sécrétion hypophysaire de FSH.
Les androgènes surrénaux :
Déterminent la programmation de l’hypothalamus, la différenciation du tractus mâle, la descente des testicules, la
maturation du tractus à la puberté (=spermatogénèse), le comportement reproducteur et agressif, le caractère
sexuelle secondaire et l’augmentation de la masse musculaire.
La prolactine potentialise les effets de la LH sur les cellules de Leydig et les effets de la testostérone sur ses cibles.
LA VOIE DE SIGNALISATION DES ŒSTROGENES
Organes cibles des œstrogènes : cœur, foie, cerveau. C’est donc une sphère d’action extrêmement large qui dépasse
celle de l’appareil reproducteur.
L’œstradiol radioactif nous permet de suivre la radioactivité en fonction du temps dans différents organes :
- foie et sang : accumulation transitoire (comme dans tous les organes)
- utérus : persistance, il s’accumule car il existe une substance qui empêche
l’œstradiol d’être aussi rapidement éliminé que dans les autres organes. Ils
l’ont appelé « récepteur des œstrogènes » (en 1970)
Le récepteur est une protéine : ERα. Fait partie d’une super famille de protéines
qui partagent des caractéristiques structurales et fonctionnelles. ex : famille des
récepteurs nucléaires qui sont des régulateurs de la transcription. Chez
l’Homme 40 000 Rcp, il existe des récepteurs orphelins.
ASPECTS MOLECULAIRES
Les effets des œstrogènes sont médiés par 2 récepteurs : ER et ER Les récepteurs des œstrogènes sont des
protéines de la superfamille des récepteurs nucléaires, famille des récepteurs des stéroïdes, liant naturellement les
œstrogènes. Ces récepteurs agissent sous forme de dimères (homodimère pour le récepteur aux œstrogènes)
Les récepteurs ERα et Erβ sont deux protéines structurées par 5 régions communes A/B, C, D, E et F à tous les
récepteurs nucléaires.
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Dans le gène on trouve des régions codantes et non codantes, l’épissage alternatif permet de donner des formes
différentes des récepteurs. Il y a donc plusieurs promoteurs pour ce même gène (ici au moins 5) qui ne sont pas
utilisés de la même manière selon les tissus.
Le domaine N-terminal (domaines A et B)
Est impliqué dans des interactions protéine-protéine et participe, par le recrutement de cofacteurs transcriptionnels,
à l’activation et l’expression des gènes cibles de
l'œstradiol. Cette région contient une fonction
d’activation de la transcription ou AF1 et 2 (Activation
function) ce dernier est composé d’autres parties comme
l’AF-2a et l’AF-2 core.
Le domaine de liaison à l'ADN (DBD) (domaine C)
Joue un rôle crucial dans la dimérisation et capable de se
fixer à l’ADN. C’est la signature de la famille car on
retrouve ce domaine (constitué de 2 doigts de zinc) dans
tous les récepteurs de cette famille.
La région charnière ou hinge (domaine D)
Ce domaine change de conformation après fixation du
ligand et contient des sites de modification posttraductionnelle
La région C-terminale (domaines E et F)
Possède le domaine de fixation du ligand, ou LBD (Domaine de liaison au ligand) et le site de la fonction de
transactivation AF2.
MODE D’ACTION
LA REPONSE AUX OESTROGENES DEPEND DU RECEPTEUR ER ALPHA
Expérience de gène rapporteur : on prend une lignée cellulaire qui ne contient pas de
récepteur œstrogène (MDA) pas de réponse. On modifie cette lignée : on y intègre le
récepteur constitutivement à l’aide d’un plasmide qui régénère quasiment la fonction
initiale. La présence du récepteur est nécessaire et suffisant pour avoir une réponse.
Cellules cancéreuse humaines mcf7 qu’ils ont transfecté avec des gènes rapporteurs avec
des promoteurs de crapaud. Traitement des cellules avec de l’œstradiol puis délétions
des parties en 5’ pour trouver la séquence régulatrice sur laquelle se fixe le récepteur aux
œstrogènes. Cette séquence est un palindrome ce qui prouve que le récepteur se fixe
sous forme de dimère (chaque demi site fixe un monomère)  promoteur mapping AGTCAnnnTGACC
INTERACTION HORMONE-LBD
ligand-pocket = cage formée par des hélices. L’hélice H12 se replie (modèle piège à souris) quand le
ligand entre dans la poche de fixation car cela provoque un changement de conformation. Il va
pouvoir recruter des coactivateurs ou des corepresseurs car il est actif.
Mode d’action classique du récepteur des œstrogènes : en absence d’hormone le récepteur est
entouré de protéine chaperonne (hsp70 et 90) qui bloquent l’accès à l’hormone (aporécepteur).
Il peut y avoir des contacts protéine-protéine avec d’autres facteurs de transcription (ex : fos/Jun)
dans ce cas, pas besoin de site de réponse au récepteur car il est complexé à l’autre facteur.
Si [H] ↗, le récept peut fixer l’hormone = relargue les protéines chaperonnes, ce qui permet la translocation
nucléaire, la dimérisation du récepteur, sa fixation sur l’élément de réponse et la liaison au CoActivateur.
Interaction avec le complexe Pol2 = ↗ CoTranscripteur.
Endocrinologie de la reproduction (Delaunay 2010-2011)
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L’INACTIVATION DU GENE ER-ΑLPHA CHEZ LA SOURIS
Males et femelles: légère diminution de la densité minérale osseuse
Males: fertilité diminuée
Femelles: Infertiles, utérus hypoplasique, ovaires hyperémiques, pas de corps jaune, pas de cellules de la granulosa,
pas de réponse utérine et vaginale à un traitement aux œstrogènes, Réponse vasculaire aux oestrogènes normale.
La mutation en TGA (codon Stop) est juste avant le deuxième doigt de zinc, pas le domaine de liaison à l’ADN donc la
protéine n’est pas du tout fonctionnelle.
Attention, on n’a pas forcément la même réponse chez l’homme :
Endocrinologie : [FSH], [LH], [IGF1], [osteocalcin], [BSAP] élevées hyperinsulinémie, intolérance au glucose
[Testostérone] normale, pas de réponse à un traitement E2
Génétique : Homozygote (consanguinité) pour une mutation de l’Arg 157 (CGA TGA) dans l’exon 2 du gène ER
alpha
Système osseux : Age apparent du squelette : 15 ans, épiphyses ouvertes, densité minérale osseuse anormalement
basse
Patient 28 ans 204 cm ; 127 kg
LE RECEPTEUR DES ESTROGENES ER-ΒETA
Découverte d’un deuxième récepteur (en cherchant des récepteurs orphelins dans la prostate).
Distribution tissulaire de ERα et ERβ :
- il y a des tissus où on trouve les 2
- Principalement ERβ : Poumons, cerveau, prostate
- Principalement ERα : Glandes surrénales.
On a des territoires d’expression qui se chevauchent mais qui ne sont pas identiques.
Fixation des œstrogènes sur ERα et ERβ.
(cf TD) On prend les 2 récepteurs, et on ajoute du 17βoestradiol du 17αoestradiol, du DES (agoniste synthétique du
17βoestradiol utilisé pour prévenir les fausses-couches → pb : bébé filles ont développé des cancers à l’âge adulte),
ou estriol.
ASPECTS PHYSIOPATHOLOGIQUES
La principale pathologie liée à un dérèglement du fonctionnement des œstrogènes et leurs récepteurs est le cancer
du sein hormono-dépendant. En effet, près de 60% des tumeurs cancéreuses mammaires présentent initialement
une croissance dépendante des œstrogènes. Les tumeurs œstrogéno-dépendantes affectent également d'autres
organes, notamment l'utérus (endomètre).
Les récepteurs ERα et ERβ seraient impliqués dans certains effets protecteurs des œstrogènes dans des maladies
neuro-dégénératives telles que la maladie d'Alzheimer, ainsi que suite à certains accidents vasculaires cérébraux.
Pathologies liées aux organes cibles :
- Cancer : glandes mammaires, utérus, poumons, colon…
- Alzheimer : cerveau
- Maladies cardio-vasculaires
- Ostéoporose (directement liée à la chute de prod d’E2 à la ménopause)
- Cholestérol
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