Conjoncture et risques économiques Le Bulletin Économique N° 1205-1206 mars-avril 2014 www.eulerhermes.com Tempête, brouillard et embellies Quel temps pour la croissance mondiale ? Études économiques * Notre savoir au service de votre réussite * Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Euler Hermes Sommaire direction des études économiques du Groupe euler Hermes le bulletin Économique n° 1205-1206 3 éditorial 4 vue d'ensemble 8 évolution des risques Pays 10 zone de temPête Politique : destins divergents et risque de contagion 10 ◼ ukraine : une épreuve décisive pour la Russie ? 11 ◼ turquie : des secousses, mais pas de séisme 12 zone de brouillard économique : quand un nouveau business model s’impose 12 ◼ brésil : mauvais mélange 13 ◼ inde : libérez la croissance ! 14 ◼ afrique du sud : fini le maillot jaune 15 ◼ France — allemagne : toujours aussi différents 16 zone d’embellie de la conFiance : garder le rythme 16 ◼ états-unis : après l’hiver vient le printemps 17 ◼ chine : transition, acte II 18 ◼ conseil de coopération du Golfe : du pétrole et des idées 19 ◼ europe du sud — royaume-uni : y a-t-il une vie après l’austérité ? conjoncture et risques économiques le bulletin économique du Groupe euler Hermes est publié mensuellement par la Direction des Études économiques du Groupe Euler Hermes. Il est destiné aux clients du Groupe Euler Hermes, mais est aussi disponible sur abonnement pour des entreprises ou organismes extérieurs. Reproduction autorisée sous réserve de mention de la source. Se renseigner auprès de la Direction des Études économiques directeur de la publication et chef économiste : Ludovic Subran études macroéconomiques et risques pays : Frédéric Andres, Andrew Atkinson, Ana Boata, Mahamoud Islam, Dan North, Daniela Ordoñez, Manfred Stamer (Économistes pays), Nicolas Bargas, Sarah Bosse Platière et Clémentine Cazalets (Assistants de recherche) études sectorielle et défaillances d’entreprises : Maxime Lemerle (Responsable), Bruno Goutard, Yann Lacroix, Marc Livinec, Didier Moizo (Conseillers sectoriels) édition : Martine Benhadj conception graphique : Claire Mabille administration et documentation : Lætitia Giordanella Pour tous renseignements : Direction des Études économiques 1, place des Saisons 92 048 Paris La Défense CEDEX – Tél. : +33 (0) 1 84 11 50 46 – Courriel : [email protected] > Euler Hermes – Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 14 509 497 €, RCS Paris B 388 236 853 impression : Imprimerie Adelinet 27500 Pont Audemer – Dépôt légal mars avril 2014 ; issn 1 162 – 2 881 - Achevé de rédiger le 15 avril 2014 ◾ 2 20 les bulletins économiques de l’année 21 nos Publications disPonibles 22 imPlantations Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques éditorial Game of Thrones ludovic subran Pas de panique : je viens tout juste de commencer la série, cet édito ne vous Le découpage entre zones de tempête politique, de brouillard économique et dévoilera donc aucun secret. La raison pour laquelle j’ai choisi de comparer d’embellies de la confiance que nous vous proposons dans ce rapport pourrait l’économie mondiale à Game of Thrones 1, c’est qu’aujourd’hui plus que tout à fait provenir des meilleurs épisodes de Game of Thrones. jamais, la fiction est au plus près de la réalité. J’irai même plus loin : les Lorsque nous avions identifié en début d’année les 10 nouvelles règles du jeu dirigeants et observateurs économiques internationaux feraient mieux de pour 2014, nous ne pensions pas que certaines allaient rebattre les cartes dès regarder plus souvent HBO et de passer moins de temps dans les réunions le premier trimestre ! La fragilité de (certains) pays émergents, la transition dont le nom commence par un “G“. (tous azimuts) de la Chine, les tensions déflationnistes dans les économies Dans la série, les familles royales du continent fictif de Westeros (qui évoque avancées et les risques politiques flagrants figurent actuellement parmi les fortement certaines régions d’Europe de l’Ouest) complotent les unes contre variables clés de la croissance économique et du commerce mondial. les autres et s’entre-tuent – ni la Commission européenne ni la Banque Des accès d’égocentrisme de certains poids lourds aux évolutions fulgurantes centrale européenne n’apparaissent au générique. Au sud, Daenerys des modèles économiques, qui décideront du succès ou de l’échec de la Targaryen fomente l’invasion de Westeros et revendique le Trône de Fer. propagation de la reprise du secteur privé, en passant par les regains de L’analogie avec les pays des BRICS est limpide : les Dragons et les Marcheurs confiance, brefs instants de grâce dans une économie qui n’est pas de tout Blancs représentent les gains de compétitivité et le développement industriel repos, il est possible que les scénaristes de Game of Thrones s’inspirent de des pays émergents. Dans le monde réel, l’Amérique (comme Westeros) l’actualité de leurs spectateurs pour les prochaines saisons. semble oublier ce qui se passe à Essos (l’Est). Les récentes évolutions du conflit entre l’Ukraine et la Russie et la manière dont Westeros gère la situation jusque-là confirment ma théorie. La parabole est relativement simple. Alors que l’économie mondiale reprend progressivement pied, on assiste à une montée des risques politiques : interventionnisme, guerre des devises ou bien encore protectionnisme. Ajoutez-y l’émergence de nouveaux blocs régionaux (les “Royaumes“ de la série) qui lorgnent tous sur les matières premières, les réserves de change ou l’influence de leur voisin, et vous obtenez tous les ingrédients d’une série 1 Le Trône de Fer télévisée. 3 Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Euler Hermes vue d’ensemble Tempête, brouillard et embellies Quel temps pour la croissance mondiale ? études macroéconomiques et risques Pays La croissance mondiale devrait se reprendre (+2,9 % en 2014), mais les risques baissiers restent importants Les économies avancées prennent de la vitesse, avec une croissance attendue à +2 % en 2014, la plus élevée depuis 2010. Le Royaume-Uni (+2,4 %) et les pays de la zone euro (+1 %) continuent sur leur lancée positive (même si la reprise dans la zone euro reste fragile, notamment dans les pays du sud de l’Europe) tandis que les États-Unis ont été quelque peu pénalisés par un hiver particulièrement rigoureux (+2,8 %). Au Japon, la politique “Abenomics“ continue de soutenir la croissance Si les économies émergentes resteront les principaux moteurs de la croissance mondiale (+1,6 pp), les attentes ont été révisées à la baisse en raison de la dégradation des perspectives de la Russie (+0,7 %), du Brésil (+2 %), de la Turquie (+3 %) et de l’Afrique du Sud (+2,8 %). En décembre 2013, nous avons dévoilé nos 10 nouvelles règles du jeu pour la croissance mondiale en 2014 1. Sur ces dix points, trois se sont révélés déterminants: (1) la désinflation dans les économies avancées, (2) la fragilité des marchés émergents et (3) les anciens et nouveaux risques économies émergentes. %, croissance mondiale 5,5% 5 4,5% Désinflation dans les économies avancées Amérique du Nord 4 3 les règles du jeu de l’économie mondiale ont-elles changé ? (géo) politiques en 2014, en particulier dans les Commerce mondial et contributions régionales aux importations mondiales 6 (+1,2 %), même si de nouvelles mesures de soutien seraient nécessaires pour alimenter le moteur économique. Au final, l’activité économique reste bien répartie entre économies avancées et pays émergents. Amérique latine Europe de l’Ouest 2,3% Le ralentissement de l’économie mondiale depuis 2,1% Europe de l’Est 2012 a pesé sur l’inflation qui s’est progressive- 2 Asie-Pacifique 1 0 ment modérée aux États-Unis, au Royaume-Uni Moyen-Orient et Afrique et surtout dans la zone euro, en particulier dans Importations mondiales les pays du sud de l’Europe. Des facteurs à la fois cycliques et structurels ont en effet mis les prix à -1 12 13e 14p la consommation sous pression. Parmi eux, la fai- 15p Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes 1 4 Voir le Bulletin Économique n° 1202-1203, “Dix nouvelles Règles du jeu pour 2014“. Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Évolution du taux directeur depuis mai 2013 points de base 500 400 300 200 100 0 Turquie Brésil Inde Indonésie Colombie Afrique du Sud Mexique Philippines Chili -100 blesse de la demande, le niveau élevé du chômage, massives de capitaux et à conserver un taux de la contraction du crédit, l’ajustement du coût du change à peu près stable sans avoir à inonder le travail, les surcapacités du secteur industriel, le marché de devises ou à relever fortement les taux repli des prix des matières premières, la concur- directeurs. Ils n’ont pas non plus eu besoin de pui- rence (notamment dans les secteurs des télécom- ser outre mesure dans leur boîte à outils politique. munications et de l’automobile) et les délocalisa- Les pays tels que l’Inde ou le Brésil forment un tions (notamment dans le textile). La BCE devrait deuxième groupe: celui des pays qui ont dû dé- intervenir de nouveau, en abaissant légèrement ployer leur arsenal économique pour limiter les ses taux après le mois de juin et en lançant de sorties de capitaux, éviter une dépréciation de leur nouvelles mesures non conventionnelles (rachats devise et maîtriser l’inflation. Dans ces pays, la d’actifs privés ou liquidités ciblées à destination réactivité des autorités s’est avérée déterminante. des PME) au T3-T4 2014, à l’issue de sa Revue de L’Inde, l’Indonésie ou le Brésil, par exemple, ont la Qualité des Actifs (AQR) et des stress tests. progressivement relevé leurs taux directeurs dès le S2 2013, limitant ainsi l’impact sur l’économie Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes Dans les économies émergentes, les destins divergent Dépréciations des monnaies des “10 Fragiles” à fin janvier USD/devise locale, % 60 Dépréciation depuis le 21 mai 2013 (première allusion au ralentissement des rachats d’actifs de la Fed) 50 Dépréciation depuis le 17 décembre 2013 (annonce du au ralentissement des rachats d’actifs de la Fed) 40 30 réelle. La banque centrale turque a tardivement relevé son taux directeur de 550 pb, un retard qui a plombé les perspectives de croissance du pays pour 2014. Enfin, des pays comme l’Argentine ou le Venezuela, dont les politiques macroécono- Comme cela avait déjà été le cas en fin d’année miques sont peu orthodoxes, ont vu leurs pro- dernière, la capacité des économies émergentes blèmes aggravés par le changement de la politique à faire face aux conséquences suite au ralentisse- monétaire de la Fed même si les principales rai- ment des rachats d’actifs par la Fed dépend forte- sons de leurs difficultés sont d’ordre interne. ment de leurs fondamentaux économiques. Pour 20 remédier au rapatriement des liquidités vers les 10 fois réactives et flexibles. Et, en la matière, les choix Les risques (géo) politiques refont surface ont été très variés. Les pays affichant des politiques Les risques (géo) politiques ont joué un rôle plus macroéconomiques traditionnellement saines, notamment le Chili, ont réussi à éviter les sorties important que nous ne l’anticipions. Le conflit syrien n’est pas terminé et pénalise les pays voi- États-Unis, les autorités doivent se montrer à la Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes Chili Mexique Colombie Inde Philippines Brésil Afrique du Sud Turquie Indonésie Argentine 0 5 Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Croissance du PIB, en % Euler Hermes Balances courantes Poids* 2012 2013 2014f 2015f mds USD 1500 Russie GIPE monde 100 2,5 Pays avancés 62 1,4 Pays émergents 38 4,4 amérique du nord 25 2,7 États-Unis 23 2,8 2,3 2,9 3,2 1,2 2,0 2,4 4,1 4,3 4,6 1,9 2,7 3,1 1,9 2,8 3,2 Canada 3 1,7 2,0 2,6 2,7 amérique latine 8 2,7 2,6 2,6 3,0 Brésil 3 1,0 2,3 2,0 2,5 Europe de l’Ouest 23 -0,3 0,1 1,3 1,3 Royaume-Uni 3 0,3 1,7 2,4 2,5 Suède 3 1,3 1,5 2,4 2,8 zone euro 17 -0,6 -0,4 1,0 1,4 Allemagne 5 0,9 0,5 1,7 1,9 France 4 0,0 0,3 0,7 1,2 Italie 3 -2,5 -1,8 0,4 0,9 Espagne 2 -1,6 -1,2 0,6 1,2 Pays-Bas 1 -1,3 -0,8 0,9 1,3 Grèce 0 -7,0 -3,9 -0,1 0,6 Irlande 0 0,2 -0,3 1,6 1,8 Portugal 0 -3,2 -1,4 1,0 1,3 europe centrale et orientale 6 2,1 1,8 1,6 2,5 Russie 3 3,4 1,3 0,7 2,0 Turquie 1 2,2 4,0 3,0 4,2 Pologne 1 1,9 1,6 3,0 2,4 asie 29 4,6 4,7 4,7 4,7 Chine 11 7,7 7,6 7,5 7,3 Japon 8 1,4 1,5 1,2 1,1 Inde 3 3,2 4,4 5,3 5,8 océanie 2 3,5 2,4 2,8 3,0 Australie 2 3,6 2,4 2,8 2,8 moyen orient 4 3,2 2,6 3,6 4,2 Arabie Saoudite 1 5,8 3,8 4,5 5,0 Émirats Arabes Unis 1 4,4 3,5 4,0 4,0 afrique 2 6,1 4,0 4,4 5,1 Afrique du Sud 1 2,5 1,8 2,8 3,5 Maroc 0 2,7 4,5 4,5 5,0 * Pondération PIB 2012 à taux de change courant, en % Sources : FMI, IHS Global Insight, prévisions Euler Hermes Flux entrants de capitaux depuis le début de l'année mds USD 5 4 3 2 1 0 Sources : Bloomberg, Euler Hermes Inde Indonésie Afrique du Sud Turquie Brésil Philippines Thaïlande -1 CCG 500 Asie CCG Allemagne Grande Chine ‘‘10 Fragiles’’ Allemagne 0 USA ‘‘10 Fragiles’’ Europe du Sud -500 Japon et Corée du Sud États-Unis -1000 -1500 00 02 04 06 08 10 12 14 Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes +0,7 % Prévision de croissance du PIB en Russie en 2014 sins, notamment le Liban et la Jordanie, tandis que l’Égypte continue sa répression des Frères musulmans, aggravant la rupture au sein de la société. Alors que l’Iran tente de renouer des relations au niveau international, il ne fait aucun doute que le risque politique restera un facteur prédominant au Moyen-Orient. Les troubles politiques en Thaïlande ne faiblissent pas, dans un contexte de profonde division de la classe politique avec les partisans du régime Thaksin d’un côté et les opposants menés par Suthep Thaugsuban de l’autre. Même si ces turbulences n’ont pas eu d’impact majeur sur l’économie, la durée du conflit et son aspect de plus en plus clivant pourraient finir par peser sur les perspectives de croissance. Le Venezuela, lui aussi confronté à des manifestations violentes, continue de s’enfoncer dans une spirale économique baissière qui ne semble avoir aucune issue. En Turquie, économie et politique ne font pas bon ménage, 2 6 1000 assombrissant les perspectives de croissance. Le pays reste sensible à l’évolution de la confiance des investisseurs, le déficit courant étant principalement financé par des entrées de capitaux à court terme. Par ailleurs, la détérioration des conditions financières est survenue en même temps qu’un vaste scandale de corruption qui a déclenché un affaiblissement du soutien électoral du Premier ministre Recep Erdogan. Même si les élections locales qui se sont déroulées en mars ont renforcé sa position, le Premier ministre doit composer avec les partisans de Fethullah Gulen (ce qui pourrait diviser encore plus la société turque). Les élections présidentielles, en août, seront donc à suivre de très près. Enfin, les risques géopolitiques ont fait leur retour en Europe avec le conflit en Crimée. Celui-ci a d’ores et déjà eu un impact sur les perspectives de croissance de la Russie, dont le PIB ne devrait croître que de +0,7 % en 2014. Si, comme nous le prévoyons, la situation ne s’envenime pas plus, les conséquences économiques au-delà de la Russie et de l’Ukraine devraient rester limitées. Pourtant, des risques baissiers subsistent, notamment si la Russie annexe d’autres parties de l’Ukraine. S’adapter à l’évolution de la politique monétaire de la Fed Pour savoir quelles économies émergentes sont les plus vulnérables à court terme, nous avons classé les pays en fonction de leur fragilité vis-àvis du ralentissement des rachats d’actifs de la Fed et de leur dépendance à l’égard des exportations vers la Chine (pour identifier les pays qui pourraient être touchés par un ralentissement de la croissance chinoise et la transformation de son modèle économique). Nous avons élaboré une liste des pays plus vulnérables à court terme, les “10 fragiles“ (Argentine, Indonésie, Turquie, Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chili, Colombie, Philippines et Mexique), que nous surveillons de manière constante 2. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre Economic Insight intitulé “The Fragile 10 : Turbulences but no crash“ (disponible uniquement en anglais), publié le 6 février 2014. Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Les ‘‘10 Fragiles’’ deviennent les 4 ‘’rétablis’’ les ‘’ 5 fébriles’’ et l’Argentine La qualité des politiques économiques, la réactivité des autorités face au changement de la politique monétaire de la Fed et la montée des risques (géo) politiques ces derniers mois ont montré que certains de ces pays disposent de plus de marges de manœuvre pour résister à la tempête. Nous avons donc séparé les “4 résistants“ (Chili, Mexique, Colombie et Philippines) des “5 précaires“ (Inde, Indonésie, Brésil, Afrique du Sud et Turquie), plus l’Argentine. Les “4 résistants“ ont réussi à contrebalancer les sorties de capitaux sans être contraints de resserrer leur politique monétaire. La dépréciation de leurs devises est restée relativement contenue et leurs réserves de change sont restées globalement stables. Par ailleurs, l’impact négatif sur l’économie réelle s’est avéré limité. Ces économies, reconnues pour leurs politiques macroéconomiques saines, leur bonne qualité des institutions (Chili), des réformes favorables aux entreprises (Mexique), une dette publique et extérieure limitée (Colombie) ou une banque centrale réactive et crédible (Philippines) n’ont pas été confrontées à une trop forte perte de confiance des investisseurs. Les “4 résistants“ devraient continuer de bénéficier de perspectives plutôt favorables. Les “5 précaires“ restent vulnérables (déficits courants, forte dépendance aux financements étrangers de court terme, inflation et contexte économique toujours en demi-teinte). Face à la subite perte de confiance Évolution des réserves de change depuis mai 2013 cap sur l’avenir : qui aura le vent en poupe? mds USD 15 10 5 0 -5 -10 -15 Chili Mexique Colombie Inde Philippines Afrique du Sud Brésil Turquie Indonésie Argentine -20 Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes des investisseurs, ces pays ont été contraints de réagir dans l’immédiat avec plus ou moins de succès. Le calendrier politique renforce les incertitudes puisque des élections se déroulent cette année dans ces cinq pays. L’Inde a tiré son épingle du jeu grâce à une banque centrale crédible et déterminée à enrayer l’inflation, l’amélioration de la confiance des entreprises, au rebond de la production industrielle et à la réduction du déficit de la balance courante. L’Indonésie a fait ses preuves grâce à des politiques macroéconomiques globalement saines (en dépit des scandales de corruption), même si les élections présidentielles de juillet constituent un élément d’incertitude. Les résultats sont plus mitigés au Brésil et en Afrique du Sud où la croissance reste atone alors que les pressions inflationnistes restent élevées. Des réformes structurelles profondes seront nécessaires afin d’améliorer le climat des affaires et ainsi relancer l’investissement. Dans le cas du Brésil, la diversification industrielle et la compétitivité seront des éléments déterminants. En Afrique du Sud, il serait nécessaire d’améliorer les relations sociales, de parvenir à une gouvernance fiable et de prendre des mesures à nouveau favorables aux entreprises. En Turquie des mesures ont été prises pour contrer les sorties de capitaux, mais les difficultés politiques ont nui à leur succès. En résumé, nous estimons que le pire est passé pour ces cinq pays, les contre-mesures adoptées commençant à porter leurs fruits, même si des risques subsistent. Enfin, l’Argentine est un cas à part : il s’agit du seul pays des “10 fragiles“ dont les perspectives économiques continueront de pâtir de politiques macroéconomiques défavorables et de problèmes internes, sans véritable espoir d’amélioration avant les élections de 2015. Si les mesures économiques et les orientations politiques ont sans aucun doute un rôle majeur à jouer, il ne faut pas oublier l’importance de la confiance. À l’échelle mondiale, la confiance continue de progresser en dépit des mauvaises nouvelles en provenance de Chine et d’Ukraine, grâce à un redressement aux États Unis et en zone euro. Sur les marchés financiers, l’aversion au risque recule et la confiance revient progressivement dans les marchés émergents. Les actifs des pays émergents ont notamment amorcé un redressement depuis fin janvier à la faveur d’un regain de confiance à l’égard de l’Asie et de Investissements directs étrangers mds USD 400 350 300 250 200 150 Russie 100 ‘’ 10 Fragiles’’ 1 GIPE 2 50 Allemagne 0 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14p Argentine, Indonésie, Turquie, Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine, Colombie, Philippines et Mexique Grèce, Irlande, Portugal et Espagne 1 2 Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes l’Amérique latine, qui est venu compenser les tensions en Europe de l’Est. À la lumière de ces éléments, nous distinguons zones de tempête, de brouillard et d’embellies. La Russie, l’Ukraine, et dans une moindre mesure la Turquie, restent des zones de tension en raison des risques (géo) politiques. Le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde dans une moindre mesure, apparaissent de leur côté comme des brouillards économiques qui vont devoir s’adapter à un monde où les investisseurs semblent discriminer davantage les pays émergents en fonction de leurs fondamentaux économiques. Pourtant, les économies émergentes ne seront pas les seules à devoir ajuster leur modèle économique. Une convergence entre la France et l’Allemagne semble s’imposer. En effet, la France semble entamer un cycle de réformes structurelles en vue de regagner en compétitivité alors que les exportations allemandes pourraient pâtir des pressions déflationnistes dans la zone euro. À l’inverse, les États Unis et le Royaume Uni vont, selon nous, faire figure de zones d’embellie où la croissance s’accélère. Leur objectif sera donc de maintenir ce cap. Le sud de l’Europe affiche également des signes de redressement des perspectives économiques et la confiance revient après plusieurs années d’ajustements douloureux et d’austérité. Grâce à une croissance dynamique, une consommation interne solide et une amélioration du contexte économique, les échanges commerciaux avec les pays du CCG devraient également éclairer une économie mondiale en pleine mutation. Enfin, les perspectives en Chine devraient rester positives face au changement de son modèle économique puisqu’elle dispose des outils suffisants pour assurer le succès de la transition comme elle l’a déjà fait par le passé. 7 Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Euler Hermes évolution des risques pays 1er trimestre 2014 six pays ont changé de niveau de risque au 1er trimestre 2014 études macroéconomiques et risques Pays 6 pays connaissent une amélioration du niveau de risque Pays-bas risque de moyen terme : l’échelle comporte 6 crans : aa représente le risque le plus faible, d le plus élevé. risque de court terme : l’échelle comporte 4 crans : 1 représente le risque le plus faible, 4 le plus élevé. 8 aa2 aa1 Les perspectives économiques se sont améliorées ces derniers mois et la croissance devrait atteindre +0,9 % en 2014 et +1,3 % en 2015. Les défaillances d’entreprises devraient se stabiliser en 2014, mais à un niveau record. Le risque de financement à court terme reste limité grâce à un déficit budgétaire et des charges d’intérêt maîtrisées, un excédent courant important et une amélioration de la santé du secteur bancaire. malte aa2 a1 Depuis 2010, le pays s’est montré relativement résilient. La croissance devrait atteindre +2,1 % en moyenne en 2014 et 2015. Le risque de financement restera modéré sur les 6 à 12 prochains mois, même si certaines faiblesses pèseront sur les perspectives à moyen terme (dette publique et extérieure élevée, fragilité du secteur bancaire, dépendance excessive vis-à-vis du tourisme et des exportations de semiconducteurs). Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Philippines c3 b2 La résistance de l’économie aux chocs extérieurs, le dynamisme de la croissance au cours de la dernière décennie, la solidité de la position extérieure, l’amélioration notable des finances publiques et un contexte porteur pour les entreprises sont autant d’indicateurs qui plaident en faveur d’une nette amélioration de l’environnement macroéconomique. algérie c3 c2 L’excédent de la balance courante, dopé par des revenus pétroliers et gaziers solides, permet au pays d’accumuler des réserves de change. Ces dernières s’élèvent à environ 190 milliards USD, ce qui correspond à plus de 30 mois d’importations. Le service de la dette extérieure reste par ailleurs à des niveaux très bas. Nous tablons sur une croissance de +4,5 % en 2014 et +4,0 % en 2015 grâce au soutien apporté par les dépenses publiques (notamment de grands projets d’infrastructures). roumanie c3 b2 Les fondamentaux macroéconomiques continuent de s’améliorer (déficit courant et déficit budgétaire en baisse, dette publique contenue), bien que la dette extérieure reste importante (68 % du PIB en 2013). Nous prévoyons une croissance d’environ +3 % en 2014 et en 2015, s’accompagnant d’une baisse des défaillances d’entreprises. Kenya c3 c2 Le pays encourage activement la diversification de l’économie pour réduire le poids des secteurs traditionnels. L’utilisation de la téléphonie mobile a permis une meilleure diffusion des services bancaires et financiers. Les perspectives à moyen et long terme semblent favorables, reflétant le rôle de centre névralgique régional du pays et les nouvelles perspectives offertes par les ressources en énergie. 9 Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Euler Hermes Impact sur la croissance du PIB points de pourcentage zone de tempête politique : destins divergents et risque de contagion 120 milliards USD manFred stamer L’Ukraine : une épreuve décisive pour la Russie ? scénarios de crise Les événements en Ukraine, où une crise politique nationale a dégénéré en conflit avec son voisin russe après l’annexion de la Crimée, ont d’ores et déjà pénalisé les économies des deux pays. L’impact sur l’Europe est pour l’heure négligeable. impact sur l’ukraine Dans notre scénario central (aucune autre région d’Ukraine n’est occupée et la Russie n’est donc pas massivement sanctionnée - probabilité de 80 %), les perspectives d’un programme de financement international mené par le FMI réduisent les risques immédiats d’une crise de la balance des paiements et d’un défaut souverain en Ukraine. Pourtant, les principales conditions exigées par le FMI – austérité budgétaire et taux de change flexible – freineront nettement la demande intérieure. Nous estimons que le PIB réel se contractera de 3 % en 2014. Flux nets de capitaux mds USD 60 30 0 -30 -60 -90 -120 -150 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 Sources : Banque Centrale de Russie, Euler Hermes 10 14 devraient quitter la Russie en 2014 En outre, les consommateurs étant voués à faire les frais de la majeure partie des ajustements, la mise en place des réformes sera problématique. Le risque de financement extérieur restera donc élevé à moyen terme. Dans un scénario alternatif (la Russie intervient dans l’est et le sud-est de l’Ukraine et l’Occident impose des sanctions économiques drastiques - probabilité de 20 %), les conséquences sur l’Ukraine restent très difficiles à anticiper, même si une récession bien plus marquée serait inévitable. impact sur la russie Dans notre scénario central, nous avons révisé les prévisions de croissance de la Russie pour 2014 à +0,7 % (contre +2,6 % auparavant) en raison des conséquences du conflit actuel sur l’économie, et notamment sur les sorties nettes de capitaux (estimées à 120 milliards USD en 2014 après environ 70 milliards USD au T1), le décrochage de la devise et du durcissement de la politique monétaire (hausse des taux directeurs de 150 pb en mars). Selon ce scénario, ce sont les dépenses des ménages et l‘investissement qui seraient les plus touchés. L’impact potentiel sur la Russie serait encore plus important dans le scénario alternatif. Les sanctions économiques imposées par l’Occident se traduiraient par une baisse des échanges commerciaux entre la Russie et l’Europe estimée à 50 %. Les sorties nettes de capitaux pourraient atteindre 200 milliards Exportations vers la Russie Flux d’investissements de la Russie scénario central scénario alternatif scénario central scénario alternatif Allemagne -0,1 -0,6 -0,0 -0,0 France -0,0 -0,2 -0,0 -0,0 Italie -0,0 -0,3 -0,0 -0,0 Espagne -0,0 -0,1 -0,0 -0,0 Belgique -0,1 -0,6 -0,0 -0,0 Pays-Bas -0,1 -0,6 -0,1 -0,3 Portugal -0,0 -0,1 -0,0 -0,0 Autriche -0,1 -0,6 -0,0 -0,2 total zone euro -0,1 -0,4 -0,0 -0,1 Rép. tchèque -0,1 -1,5 -0,0 -0,1 Hongrie -0,1 -1,4 0,0 0,1 Pologne -0,1 -0,9 -0,0 -0,1 Bulgarie -0,1 -0,7 -0,0 -0,0 Roumanie -0,1 -0,5 -0,0 -0,0 Danemark -0,0 -0,3 -0,0 -0,0 Royaume-Uni -0,0 -0,1 -0,0 -0,0 Source : Euler Hermes USD et le rouble se déprécierait d’au moins 30 % en 2014. Les exportations (-20 %) et les importations (-15 %) chuteraient drastiquement. La récession serait dès lors inévitable en 2014, avec une forte contraction du PIB réel (-2,5 %). impact sur l’europe La crise russo-ukrainienne pourrait se propager à l’Europe par: (1) les échanges commerciaux, (2) les flux d’investissements, (3) les prix de l’énergie, (4) les délais de paiement des entreprises et (5) le secteur bancaire. Dans le scénario central, l’impact sur les pays européens serait limité à un léger ralentissement de la demande russe en importations. Dans le scénario alternatif, en revanche, les conséquences seraient significatives et coûteraient 0,9 pp à la croissance du PIB de la zone euro en raison du ralentissement des échanges commerciaux et des flux d’investissements, et de la hausse des prix de l’énergie. L’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Autriche seraient les pays les plus touchés. La croissance des principaux pays d’Europe centrale serait réduite de manière encore plus prononcée. Par ailleurs, le risque d’impayés augmenterait fortement car les entreprises russes seraient confrontées à des problèmes de financement, et pourraient même avoir moins intérêt à rembourser leurs dettes 1. 1 Pour plus d’informations sur l’impact de la crise russo-ukrainienne sur les économies russe et européenne, vous pouvez consulter notre Economic Insight “Putinomics : Tightrope walking“ (disponible en anglais uniquement), publié le 8 avril 2014. Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Balance courante et financement des déficits % du PIB 12 zone de tempête politique : destins divergents et risque de contagion Turquie : des secousses, mais pas de séisme La croissance du PIB +3,0 % attendue en Turquie en 2014 la croissance devrait s’effriter L’activité économique s’est montrée résistante en 2013 malgré les difficultés politiques et les turbulences des marchés financiers mondiaux. Le PIB réel a progressé de +4 %, contre +2,1 % en 2012. La demande intérieure a constitué l’unique moteur de la croissance, la consommation privée ayant progressé de +4,6 %, la consommation publique de +5,9 %, et l’investissement de +4,3 %. Les exportations ont été quasiment stables (+0,1 %) tandis que les importations ont crû de +8,5 %. En 2014, la demande intérieure devrait être plus limitée en raison du durcissement de la politique monétaire et de la dépréciation de la lire. Cette baisse devrait en revanche soutenir les exportations, même si l’effet positif sera limité, la plupart des exportateurs ayant besoin de produits intermé- Politique monétaire, inflation et taux de change Taux d’inflation (GA, échelle de gauche) Taux de change TRY/USD (échelle de droite) Taux directeur de la Banque centrale (échelle de gauche) 20 3,0 18 2,8 16 2,6 14 2,4 12 2,2 10 2,0 8 1,8 6 1,6 4 1,4 2 1,2 09 10 4 0 manFred stamer 0 08 8 11 12 Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes 13 14 1,0 Balance courante Emprunts bancaires externes nets -4 Flux entrants nets d'IDE -8 Flux entrants nets d'inv. de portefeuille -12 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes diaires importés. Nous tablons sur un ralentissement de la croissance à +3 % en 2014, puis sur une reprise à +4 % en 2015. En 2014, des risques découlant de possibles difficultés économiques ou politiques continueront de peser légèrement sur les perspectives. Les risques d’impayés devraient quelque peu augmenter en raison du ralentissement de l’activité et de la faiblesse de la lire, certaines entreprises turques ayant des dettes en devises étrangères non couvertes. le déficit courant reste une source d’inquiétude Le déficit de la balance courante s’est creusé en 2013 pour atteindre 65 milliards USD, soit 7,9 % du PIB, contre 6,2 % en 2012. Les investissements directs étrangers nets sont restés modérés, à 9,6 milliards USD en 2013, couvrant à peine 15 % du déficit courant. Le solde a de nouveau été financé par des entrées de capitaux de court terme : les flux nets de portefeuille entrants ont atteint 23,7 milliards USD, tandis que l’emprunt bancaire extérieur s’est établi à 30,5 milliards USD. La dette extérieure à court terme a ainsi atteint 129 milliards USD en 2013, soit environ un tiers de la dette extérieure totale et 16 % du PIB. Alors que la dépréciation de la lire a permis dans une certaine mesure d’améliorer la compétitivité des exportations turques, le déficit de la balance courante ne devrait que légèrement reculer à 6,5 % du PIB en 2014. la réactivité des politiques publiques restera une source de vulnérabilité La récente détérioration des conditions de financement de la Turquie a mis en lumière les faiblesses qui découlent de déficits courants importants et majoritairement financés par des entrées de capitaux à court terme. Alors que la plupart des pays émergents ont réussi à échapper à une seconde vague de sortie de capitaux après l’annonce officielle du ralentissement des rachats d’actifs de la Fed en décembre 2013, la situation s’est révélée quelque peu différente en Turquie. Du fait d’un manque de réactivité des autorités courant 2013 et de tensions politiques survenues à un moment peu propice, la lire a subi une correction de 13 % face à l’euro entre la mi-décembre et le mois de janvier (après avoir encaissé une chute de 18 % au cours des mois précédents), avant que la banque centrale ne relève ses taux directeurs de 550 pbs à 10 %. Bien que tardive, cette décision s’est révélée déterminante et a permis à la devise de regagner les deux tiers du terrain perdu. Parallèlement, le Premier ministre Recep Erdogan a appelé à une baisse des taux et Erdem Basci, le gouverneur de la banque centrale, a indiqué qu’un assouplissement monétaire progressif pourrait être lancé sous peu. Pourtant, un relâchement trop précoce de la politique monétaire turque rendrait la lire encore plus vulnérable à une nouvelle dépréciation. 11 Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Euler Hermes Ventes au détail et production industrielle indice 100=2005 zone de brouillard économique : quand un nouveau business model s’impose 200 Ventes au détail (volume) Production industrielle 180 160 140 daniela ordoñez Brésil : mauvais mélange 120 100 80 05 06 07 08 09 10 11 12 13 Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes Taux d’investissement : 20 % du PIB, l’un des plus bas des BRICS les grands rendez-vous sportifs ne doperont pas la croissance Les expériences passées ont démontré que l’organisation d’événements sportifs majeurs n’a pas toujours un impact positif sur l’économie du pays hôte. Le Brésil aurait pu être l’exception qui confirme la règle alors que le pays n’organise pas un, mais trois grands événements sportifs d’affilée : la Coupe des Confédérations (2013), la Coupe du Monde de football (2014) et les Jeux Olympiques (2016), avec en prime les élections présidentielles en octobre 2014. Pourtant, malgré cette combinaison unique, les événements sportifs ne devraient avoir qu’un impact négligeable sur la croissance (et sur l’emploi) à court et moyen terme. Le modèle économique brésilien, fondé sur une demande domestique dynamique mais souffrant Inflation et taux directeur % 15 Taux d'inflation (fin d’année) Taux directeur (SELIC) 12 9 6 cible d'inflation de la BC : 4,5% +/-2% 3 07 08 09 10 11 12 13 Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes 14 d’un sous-investissement chronique, semble avoir atteint ses limites. Nous tablons sur une croissance limitée à +2,0 % en 2014 et à +2,5 % en 2015, des chiffres très inférieurs au rythme d’avant-crise (environ +5 % par an). des réformes structurelles nécessaires pour relancer la croissance Le ralentissement de l’économie brésilienne s’explique principalement par des faiblesses structurelles. Alors que la demande domestique a bénéficié ces dernières années d’une politique budgétaire favorable, d’un chômage bas, d’une hausse des salaires réels et d’entrées massives de capitaux étrangers, l’investissement est resté faible. Ceci s’est traduit par un décalage croissant entre le dynamisme de la demande interne et l’apathie de l’offre nationale. Même si quelques mesures ont été adoptées pour palier à cette situation (projets importants d’investissements, soutien public aux entreprises exportatrices, etc.), des réformes structurelles profondes sont nécessaires pour juguler le manque de compétitivité de l’industrie, les carences en matière d’infrastructures et la piètre qualité de l’environnement des affaires. Tant que ces réformes ne seront pas mises en œuvre, l’économie brésilienne restera confrontée à des déséquilibres macroéconomiques internes (inflation) et externes (déficit courant) qui continueront de peser sur les perspectives de croissance. 1 12 inflation et déficit courant : pas de franc repli en vue Alors que l’économie brésilienne va continuer de pâtir des goulets d’étranglement, les tensions inflationnistes devraient persister en dépit du durcissement de la politique monétaire. La banque centrale a relevé son principal taux directeur de 375 pb depuis avril 2013, celuici atteignant 11 % en mars, ce qui ne manquera pas de plomber la croissance. Par ailleurs, le pays ne devrait pas parvenir à réduire de manière significative le déficit de la balance courante (prévu à -3,5 % du PIB en 2014 contre -3,5 % en 2013). Le Brésil restera donc dépendant des financements externes et vulnérable aux chocs extérieurs et à la volatilité des taux de change. des finances publiques sous surveillance Plusieurs plans de relance budgétaire ont été lancés depuis 2011 pour lutter contre le ralentissement de l’activité. Le déficit budgétaire a continué de se creuser, atteignant 3 % du PIB en 2013 contre -2,5 % en 2011, ce qui a généré des doutes quant à la capacité du gouvernement à mener une politique budgétaire rigoureuse. Malgré les annonces officielles d’assainissement des finances publiques pour 2014, il n’est pas certain que les objectifs soient atteints. Le redressement de la situation budgétaire sera donc très certainement l’un des grands défis du Brésil en 2014 1. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre dernier Country Report sur le Brésil : “Economic activity constrained by significant bottlenecks“ publié le 31 mars 2014 (disponible en anglais uniquement). 14 Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Balance courante et taux de change zone de brouillard économique : quand un nouveau business model s’impose 4 65 3 60 2 55 1 0 maHamoud islam 50 -1 Inde : libérez la croissance ! 4,4 milliards USD d’entrées de capitaux en janvier et février 2014 retour en grâce prévu en 2014 et 2015 Ces deux dernières années, l’économie indienne a connu des performances relativement peu satisfaisantes, la croissance du PIB ne dépassant pas +5 % en moyenne, au regard de son potentiel de +7 %. L’expansion de l’activité a été entravée par la faiblesse de la demande intérieure. L’inflation élevée a continué d’éroder le pouvoir d’achat, pesant sur la consommation privée. L’investissement a marqué le pas du fait d’un durcissement des conditions de financement et d’une demande limitée. Les exportations nettes ont reculé en raison d’une hausse des importations en valeur due à l’augmentation des cours des matières premières (le pétrole et l’or représentent respectivement 34 % et 8 % des importations), mais également suite à des performances économiques moins solides que prévues des principaux partenaires du pays (États-Unis et Chine). Sur l’exercice 2014-2015, le Indice de confiance dans l'industrie et les services PMI manufacturier 60 PMI services 55 50 45 40 12 13 Sources : Bloomberg, Euler Hermes 14 45 -2 -3 40 -4 35 -5 -6 Balance courante (% de PIB, échelle de gauche) Taux de change INR/USD (échelle de droite) 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 30 Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes PIB indien devrait progressivement se redresser pour atteindre +5,3 % grâce aux exportations, la demande intérieure étant vouée à l’apathie à court terme. Cette dernière souffrira en effet du coût élevé du crédit et des incertitudes entourant la stratégie du nouveau gouvernement. “Rajanomics“ : stabiliser les prix, réduire les déséquilibres extérieurs et renforcer la confiance Depuis mai 2013, l’Inde est dans la ligne de mire des marchés financiers et des investisseurs : entre mai et septembre 2013, la roupie s’est dépréciée de 16 %. La dégradation des perspectives économiques et l’importance des déficits jumeaux ont en effet suscité certaines craintes. La banque centrale, sous l’impulsion de son nouveau gouverneur Raghuram Rajan, s’est montrée très réactive : elle a relevé ses taux directeurs à trois reprises entre septembre 2013 et janvier 2014 (+75 pb à 8 %) afin de protéger la devise et d’enrayer les tensions inflationnistes. Elle a également amélioré sa communication et mis en place un dispositif de “forward guidance“ ainsi qu’un système de ciblage d’inflation (fixé à 8 % d’ici 2015). La situation s’est ainsi stabilisée au T1 2014 : les tensions sur la roupie se sont estompées, l’inflation a reculé, les entrées de capitaux ont rebondi (4,4 mil- liards USD en janvier février 2014) et les marchés comme les entreprises ont repris confiance. établir des bases macro-financières solides Pour pouvoir assurer une reprise économique pérenne, le pays doit résorber ses faiblesses structurelles, notamment en réduisant la volatilité des flux de portefeuille et en attirant de nouveaux investissements directs étrangers (IDE). Les changements instaurés par Raghuram Rajan ont déjà envoyé un message fort sur la volonté du gouverneur de préserver la stabilité financière. Par ailleurs, l’annonce de la libéralisation du secteur financier (plus grande ouverture aux acteurs étrangers et développement de nouveaux services financiers) changera sans aucun doute la donne pour le pays. Les réformes lancées par le gouvernement actuel favorisent les IDE dans des domaines stratégiques tels que la distribution et les infrastructures. Pourtant, les bienfaits de ces réformes se font toujours attendre dans un pays pénalisé par ses lourdeurs réglementaires. Il faudra du temps pour faire évoluer le cadre réglementaire, et ce même si un nouveau gouvernement arrive au pouvoir. La stabilité financière à moyen terme sera donc principalement assurée par les autorités monétaires. 13 Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Euler Hermes PIB par secteur % 100 zone de brouillard économique : quand un nouveau business model s’impose 80 60 andrew atKinson 40 Afrique du Sud : fini le maillot jaune Services 20 Industrie Agriculture 0 Nigéria (avant) Nigéria (après) 2010 Afrique du Sud Nigéria (avant) Nigéria (après) Afrique du Sud 2012 Sources : IHS Global Insight, prévisions Euler Hermes 510 milliards USD Le PIB révisé du Nigéria en 2013 ◾sans l’appui moral de son ancien président nelson mandela, l’afrique du sud peut-elle réussir à surmonter une partie de ses difficultés structurelles, notamment le chômage élevé, les inégalités de revenus persistantes, les services médiocres, les relations tendues entre les partenaires sociaux et les déficits budgétaire et courant ? ◾les données récentes n’incitent guère à l’optimisme, d’autant que l’afrique du sud n’est désormais plus la première économie d’afrique. 14 chés émergents vulnérables subissent des sorties de capitaux et une dépréciation de leur devise. des perspectives de croissance ternes (+2,8 % en 2014 et +3,5 % en 2015) connaissant des risques de ralentissement Au T4 2013, le PIB a rebondi pour atteindre +3,8 % t/t en termes annualisés, après une progression de +0,7 % au T3, grâce à la progression de l’activité manufacturière (+1,9 pp) et minière (+0,8 pp). Cependant, la politique monétaire est restée restrictive, les cours de l’or sont bas (ils ont reculé de 300 USD l’once a/a à fin mars 2014) et le climat social toujours très tendu limite l’activité de certains secteurs clés, notamment la production de platine. Le PIB ne devrait pas réussir à atteindre une croissance de +5 %, un taux pourtant nécessaire pour subvenir aux besoins de développement social. En mars, le parlement a partiellement voté une loi sur les ressources minérales et pétrolières dont l’objectif est d’apaiser les craintes de nationalisation, même si elle facilitera la potentielle prise de contrôle de certains actifs miniers par l’État. Cette loi fait craindre d’autres mesures plus populistes, ce qui n’est bon ni pour l’activité ni pour la confiance des investisseurs, à l’heure où les mar- le nigéria sur la première marche du podium Des données révisées révèlent que le PIB du Nigéria a atteint environ 510 milliards USD en 2013 (par rapport à une estimation précédente de 292 milliards USD), contre 350 milliards USD pour l’Afrique du Sud. D’autres pays africains, comme le Ghana en 2012 et bientôt le Kenya, révisent également leurs méthodes de calcul du PIB. Ces révisions devraient interpeller les investisseurs sur les opportunités qui existent sur le continent audelà de l’Afrique du Sud. Si la nation arc-en-ciel conserve un avantage commercial certain en matière de facilité à faire des affaires et de qualité des infrastructures, certaines économies à croissance rapide pourraient faire de l’ombre à l’Afrique du Sud, notamment en raison des craintes croissantes de nationalisation (et autres changements de cap politiques de l’ANC). malgré une gestion plutôt saine, le budget est déficitaire Le solde budgétaire de février illustre une fois encore la gestion globalement sérieuse dont le pays a récemment fait preuve, même en cette année d’élections, une période toujours propice au laxisme budgétaire. Le déficit budgétaire devrait ainsi reculer à -2,8 % du PIB pour l’exercice 2016-2017 (-4 % en 2013-2014) et la dette publique se stabiliserait à 44,3 % du PIB. Selon nous, cette relative rigueur budgétaire, associée au niveau limité du service de la dette extérieure, devrait permettre aux notes souveraines de rester stables. Cela étant, le plafonnement des dépenses publiques ne permettra pas de traiter de manière adéquate les difficultés structurelles (chômage élevé, pauvreté rurale, inégalités des revenus et offre éducative de faible qualité) à court terme. les élections, une formalité qui pourrait rebattre les cartes politiques Le président Jacob Zuma devrait être reconduit à la tête du pays pour un deuxième mandat en mai. Sa popularité s’est cependant effritée en raison des soupçons de népotisme et de corruption, mais aussi parce que la population a le sentiment que le niveau de vie s’est peu amélioré dans le pays. Par ailleurs, l’alliance tripartite de l’ANC, de la confédération des syndicats sudafricains (COSATU) et du parti communiste sud-africain (SACP) semble fragilisée alors que d’autres partis politiques remportent un succès croissant, ce qui pourrait se traduire par un changement radical des dynamiques politiques à long terme. Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Salaire horaire moyen dans l'industrie manufacturière indice 100=2009 zone de brouillard économique : quand un nouveau business model s’impose +1,7 % Frédéric andres France Allemagne : toujours aussi différents États-Unis 120 de croissance du PIB attendue en Allemagne en 2014 Allemagne Japon 110 100 90 80 05 06 07 08 09 10 11 12 13 Sources : OCDE, Euler Hermes ◾le nouveau Premier ministre français vient d’annoncer des réformes visant à renforcer la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des ménages. ces mesures ne se traduiront pas par une baisse rapide du déficit public, mais elles seront positives pour les autres économies de la zone euro parce qu’elles doperont les importations. ◾ les exportations allemandes, le moteur de la croissance du Pib, se confrontent à une concurrence accrue de la part du Japon et des états-unis, et son business model fondé sur la maxime “haute qualité des produits, prix élevés“ pourrait s’avérer inadapté face à l’environnement déflationniste de la zone euro. ◾une convergence entre ces deux pays est nécessaire, mais elle ne se fera pas en un jour. la France, éternel défenseur de la demande La France n’a pas atteint son objectif initial de réduction du déficit public à 3 % du PIB en 2013. Au lendemain du remaniement d’avril 2014, le nouveau gouvernement semble vouloir renforcer le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises, des objectifs qui semblent peu cohérents avec une baisse rapide du déficit public, que nous anticipons à 3,9 % du PIB en 2014 et 3,3 % en 2015. Cette situation devrait sans aucun doute susciter des tensions avec l’Allemagne et la Commission européenne. Pourtant, en ne respectant pas ses objectifs budgétaires, la France a soutenu (et continuera de soutenir) ses voisins européens à travers les importations. Sur la période 20132015, la France devrait générer au moins 10 milliards EUR de de- Importations françaises additionnelles par destination 2013-2015, mds EUR 3500 +0,7 % 3000 2500 de croissance du PIB attendue en France en 2014 2000 1500 1000 500 Finlande Luxembourg Grèce Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes Irlande Portugal Autriche Pays-Bas Italie Espagne Belgique Allemagne 0 mande supplémentaire à destination de ses principaux partenaires de la zone euro. En contrepartie, le déficit de la balance courante ne sera pas résorbé et, compte tenu de ses déficits jumeaux, le secteur public français restera dépendant des entrées de capitaux. allemagne : du sable dans les rouages de l’exportation ? Contrairement à la France, le modèle économique allemand repose sur une industrie dynamique, principalement tournée vers les exportations, comme le montre l’important excédent courant du pays. Pourtant, si l’on en croit les récents chiffres de l’indice de confiance des industriels (PMI Manufacturier) portant sur les commandes à l’exportation et les rapports de la Bundesbank, le vent semble être en train de tourner : les exportations allemandes commencent à rencontrer des difficultés. Au niveau mondial, l’Allemagne fait face à un regain de concurrence de la part du Japon et des États-Unis, dont les grands secteurs exportateurs sont similaires aux siens (machines spécialisées, moteurs, voitures…). Par ailleurs, le fort repli du yen depuis la fin de l’année 2012 joue en faveur du Japon, où la rentabilité des entreprises atteint des niveaux records grâce à une baisse des salaires réels. En matière de salaires, la tendance est plutôt à la hausse outre-Rhin, et de manière plus prononcée qu’aux États-Unis. Enfin, la hausse des prix de l’énergie handicape l’Allemagne par rapport à son concurrent américain. Au sein de la zone euro, la désinflation, principalement en raison des dévaluations internes, ralentit le processus de désendettement et pourrait limiter la reprise économique. Étant donné qu’environ 40 % des exportations allemandes sont destinées à la zone euro, l’Allemagne se trouve face à un dilemme : pour protéger ses parts de marché, fautil baisser le prix de ses exportations, aux dépens des marges des entreprises ? Ou est-il préférable de restructurer le secteur industriel pour qu’il produise des biens de milieu de gamme à un coût moins élevé ? À quand une convergence ? Au final, nous pensons que les modèles économiques de la France et de l’Allemagne doivent converger. La manœuvre sera lente mais les dernières évolutions sont encourageantes : la mise en place de réformes structurelles et la modération des salaires sur les prochaines années en France d’une part, et la hausse des salaires en Allemagne d’autre part, devraient permettre un rééquilibrage qui profitera à la zone euro dans son ensemble. La BCE a un rôle déterminant à jouer pour que cette période de transition se déroule sans accroc, notamment en autorisant des écarts d’inflation plus importants entre les pays, et donc une croissance nominale plus élevée. 15 Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Euler Hermes Indicateurs avancés de l'activité économique aux États-Unis zone d’embellie de la confiance : garder le rythme indice 100 = T1 2008 dan nortH États-Unis : après l’hiver revient le printemps ◾le Pib américain devrait progresser de +2,8 % en 2014, en amélioration par rapport à 2013 (+1,9 %). ce chiffre reste toutefois inférieur à la moyenne de long terme malgré la politique accommodante de la Fed et les moindres incertitudes politiques. la rigueur de l’hiver a entravé la croissance, mais devrait laisser la place à un rebond printanier. la croissance devrait atteindre +2,8 % en 2014, mais resterait inférieure à la tendance La majeure partie des États-Unis a connu un hiver particulièrement rigoureux et neigeux, ce qui a fortement pesé sur l’économie. Les ventes de voitures, les ventes de détail, les revenus des ménages, la production manufacturière ou encore l’activité immobilière ont nettement reculé, entraînant un ralentissement probable de la croissance à seulement +2 % en trimestriel annualisé au T1. Cet hiver laisse présager un rebond de l’activité au printemps qui devrait doper le PIB du T2 et permettre à la croissance d’atteindre +2,8 % sur l’ensemble de l’année, un chiffre inférieur à la moyenne de long terme mais supérieur à celui de 2013 (+1,9 %). L’amélioration progressive de la confiance et la hausse des revenus permettront à la croissance de se rapprocher de sa tendance de court terme, même si la faiblesse du marché du travail restera un obstacle majeur. l’activité manufacturière devrait s’améliorer, l’immobilier toujours menacé L’activité manufacturière devrait connaître une reprise solide, le coût unitaire du travail continuant de reculer tandis que la production industrielle, les commandes de biens durables et l’indice de confiance dans l’industrie (ISM manufacturier) ont tous progressé en février. L’emploi manufacturier a crû sans interruption au cours des sept derniers mois et la demande d’automobiles devrait permettre de résorber les stocks de biens durables et d’alimenter les nouvelles commandes. Le secteur immobilier reste en revanche un risque majeur. Les ventes de logements neufs comme anciens ont reculé sur trois des quatre derniers mois en raison Croissance du PIB et contributions à la croissance 5 4,1 2,6 4 3 3,0 3,2 2,5 1,9 Exportations nettes 2 Stocks 1 Investissement Consommation publique 0 Consommation privée PIB -1 -2 T3-13 T4-13 T1-14 Sources : IHS Global Insight, Bloomberg, Euler Hermes 16 T2-14 T3-14 T4-14 Ventes au détail (m/m, %) 60 PMI manufacturier 2 55 1 50 0 45 -1 40 12 13 14 Sources : IHS Global Insight, Bloomberg, Euler Hermes d’une hausse des taux hypothécaires et des prix associée à une baisse du parc immobilier, des tendances auxquelles l’arrivée du printemps ne devrait rien changer. la réserve fédérale continuera ses politiques extrêmement accommodantes La Réserve fédérale devrait mettre un terme définitif à son programme d’assouplissement quantitatif d’ici à la fin 2014. Le bilan de la banque centrale américaine restera néanmoins cinq fois plus important qu’il ne l’était avant la récession. La Fed dispose ainsi d’une imposante réserve de liquidités excédentaires qui devrait être injectée dans l’économie. Par ailleurs, la nouvelle présidente de la Fed, Janet Yellen, a renoncé au seuil de 6,5 % de taux de chômage pour déclencher une hausse des taux, indiquant que ceux-ci devraient rester bas jusqu’à la mi-2015. Le niveau sans précédent de liquidités et des taux d’intérêt à 0 % resterait un vrai atout à l’avenir. Sur le plan budgétaire, bien qu’un “accord“ ait été conclu sur les principales orientations du budget fédéral (davantage d’impôts et de dépenses), il semble peu probable qu’il soit mis en œuvre rapidement, ce qui viendra renforcer l’incertitude quant à l’issue des élections de mi-mandat qui se tiendront en novembre. -2 Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Taux d'épargne domestique % du PIB, prévisions 2014 60 zone d’embellie de la confiance : garder le rythme ◾le taux d’épargne chinois, estimé à 52 % du Pib, est l’un des plus élevés au monde. mobiliser cette ressource sera capital pour assurer la croissance future. IDE et importations de biens de consommation 9000 8000 Investissements directs à l'étranger (millions USD, échelle de gauche) Importations de biens de consommation (% des importations totales, échelle de droite) 10 7000 9 6000 5000 4000 8 3000 2000 1000 0 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13e 14p Sources : Sources Nationales, Chelem, Euler Hermes 7 30 20 10 États-Unis Japon Allemagne 0 Corée du Sud une demande intérieure en hausse La transition a débuté, et les premiers signes positifs commencent à apparaître. Premièrement, le gouvernement est passé d’un objectif “strict“ de croissance à une vision plus équilibrée, qui prend en compte à la fois la création d’emplois, la stabilité des prix et l’objectif de croissance du PIB. Ce dernier est ainsi plus souple, et une légère déviation (0,3 pp) sera tolérée tant que l’objectif de création d’emplois est respecté (11 millions). Des données récentes mettent par ailleurs en avant l’émergence d’un marché de consommation aux fondamentaux solides. L’activité tertiaire (46 % du PIB) a en effet pris le pas sur la production industrielle (44 %) pour la première fois en 2013. Le poids des biens de consommation dans les importations chinoises a augmenté, devenant le deuxième moteur de croissance des importations totales après les ressources primaires. Par ailleurs, la normalisation progressive des conditions de financement devrait se traduire par une amélioration de la qualité du crédit. De fait, le financement social total (une mesure élargie du crédit) montre des signes de ralentissement, notamment au niveau des composantes non bancaires et hors bilan, ce qui prouve l’efficacité des efforts publics pour enrayer le financement parallèle non-standard (shadow banking). Les prêts bancaires repartent à la hausse et, selon le dernier rapport de la Banque Populaire de Chine (PBoC), la demande augmente malgré le durcissement des conditions d’octroi. Émirats Arabes Unis stabilisation de la croissance en vue au s2 2014 Le PIB chinois a été résilient en 2013, affichant un taux de croissance similaire à celui de l’année précédente (+7,7 %). Cependant, un léger ralentissement est attendu en 2014 (à +7,5 %) en raison d’un essoufflement de l’investissement. La majeure partie de l’ajustement devrait intervenir au S1 2014, étant donné (i) la moindre contribution du commerce extérieur à la croissance due à une distorsion des données (effets statistiques dus au Nouvel An chinois et problèmes de surfacturation), (ii) le ralentissement de l’investissement privé dans le sillage d’un durcissement de la réglementation financière et (iii) la frilosité accrue des ménages. L’économie devrait se stabiliser au S2 2014 grâce à des politiques macroéconomiques plus favorables (augmentation des dépenses d’infrastructures et masse monétaire adéquate) et à un redressement de la consommation privée. 40 Taux d’épargne national en 2013 Arabie Saoudite Chine : transition, acte II 50 Chine maHamoud islam 52 % Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes Puiser dans l’épargne, un élément clé Alors que le modèle de croissance portée par les exportations s’essouffle en raison de la perte de compétitivité du pays, la Chine doit trouver de nouveaux moteurs économiques. Parmi les options figurent le soutien à la consommation intérieure grâce aux prêts bancaires et aux créations d’emplois ainsi que l’investissement dans le savoir-faire et le développement de secteurs à forte valeur ajoutée. L’une comme l’autre de ces options auront un impact positif sur la croissance de long terme. Des étapes déterminantes pour l’avancée de cette stratégie ont été définies fin 2013: les procédures d’investissement à l’étranger dans les secteurs non liés aux matières premières ont été simplifiées. Dans ce contexte, les entreprises chinoises devraient intensifier les investissements dans leurs homologues des économies avancées afin de bénéficier de leur savoir-faire et de leurs compétences en matière de gestion de la qualité. Les premiers signes de cette évolution sont apparus en début d’année avec le rachat de plusieurs entreprises occidentales, principalement dans les hautes technologies et l’automobile, preuve du recentrage graduel des investisseurs chinois des secteurs de l’immobilier et de l’énergie vers des secteurs à forte valeur ajoutée. 17 Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques Euler Hermes Fonds souverains mds USD, prévisions 2014 zone d’embellie de la confiance : garder le rythme EAU Arabie Saoudite Koweit andrew atKinson Qatar Le Conseil de Coopération du Golfe : du pétrole et des idées Oman Bahrein 0 200 400 600 800 1000 Sources : Statistiques nationales, Euler Hermes ◾ la croissance économique du moyen-orient a été pénalisée par le contexte de transition politique et de guerre civile à résonance régionale. Pourtant, même s’ils n’ont pas été épargnés par certaines revendications du Printemps arabe, les pays du ccG ont réussi à afficher des taux de croissance relativement élevés. ◾malgré la stabilité des cours du pétrole et des pressions baissières à l’horizon 2014-2015, cette tendance devrait se poursuivre, notamment grâce à la solidité financière qui permet à ces pays de soutenir leur demande intérieure. le Pib soutenu par les dépenses publiques en 2014-2015 Les pays du CCG détiennent environ 29 % des réserves mondiales de pétrole et 23 % des réserves de gaz. La production du secteur des hydrocarbures constitue l’un des principaux moteurs de la croissance depuis 2011, date à laquelle les cours du pétrole atteignaient, voire dépassaient, 100 USD le baril. Avec une population totale de seulement 49 millions d’habitants, les revenus tirés des exportations d’or noir ont permis aux pays du CCG de maintenir des réserves de change importantes et, entre autres, d’accumuler des actifs financiers au sein de leurs fonds souverains. Le montant total des actifs détenus par les fonds souverains des pays du CCG est estimé à près de 2 250 milliards USD, dont 975 milliards USD pour les Émirats Arabes Unis et 680 milliards USD pour l’Arabie saoudite. Le rôle d’amortisseur que jouent ces réserves (de liquidité variable) permet Croissance du PIB % 2012 2013 2014p 6 5 4 3 2 1 0 EAU Arabie Saoudite Moyen Orient Sources : IHS Global Insight, prévisions Euler Hermes 18 aux pays du CCG de doper leur demande intérieure par le biais de dépenses publiques en projets d’infrastructures (venant soutenir l’emploi et la croissance future) et de dépenses sociales (santé, éducation ou protection sociale). Les opportunités commerciales avec les pays du CCG devraient donc rester nombreuses sur l’horizon de projection et ce, même si le contexte international s’avère peu porteur. Nous tablons sur une croissance de +3,6 % en 2014 et de +4,2 % en 2015 au Moyen-Orient. Les pays du CCG devraient, dans leur grande majorité, afficher des taux de croissance égaux ou supérieurs à la moyenne régionale. des dépenses publiques plus équilibrées Lors des précédentes phases de hausse des cours du pétrole, les pays du CCG avaient utilisé leurs pétrodollars pour investir dans des actifs étrangers, notamment dans l’immobilier ou les actions en Europe ou en Amérique du Nord. Le Printemps arabe et les inquiétudes liées à la pression sociale ont, entre autres, eu pour conséquence un renforcement des dépenses sur les marchés régionaux (autres pays du CCG, mais aussi l’Égypte, la Jordanie ou le Maroc) et sur les marchés intérieurs pour soutenir la croissance et les salaires locaux. Les pays du CCG continueront certes d’investir à l’étranger (investissements directs et de portefeuille), mais les ressources financières seront ré- 2 250 milliards USD d’actifs détenus par les fonds souverains de la région parties de manière plus équitable entre marchés intérieurs, régionaux et internationaux. le climat des affaires au sein des pays du ccG s’améliore Des craintes persistent quant au degré d’ouverture et au cadre réglementaire de ces marchés. Toutefois, le classement international Doing Business 2014 de la Banque mondiale positionne cinq des six membres du CCG parmi les 50 premiers pays (sur 189 économies évaluées) en termes de protection des investisseurs, de commerce transfrontalier, de respect des contrats et de gestion des défaillances. Le Koweït (104e place) fait figure d’exception, tandis que les Émirats Arabes Unis (23e) et l’Arabie saoudite (26e) affichent des résultats tout à fait honorables. À la lumière de tous ces facteurs (dynamisme de la croissance, niveau élevé des dépenses intérieures et amélioration de l’environnement commercial), les échanges commerciaux avec les pays du CCG et la présence sur leurs marchés devraient constituer des embellies dans une économie mondiale en pleine évolution. Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques PIB réel et composantes indice 100=T1 2008 zone d’embellie de la confiance : garder le rythme PIB réel 106 Demande domestique Consommation privée 104 102 100 ana boata 98 Europe du Sud et Royaume-Uni : y a-t-il une vie après l’austérité ? 96 94 92 90 88 08 09 10 11 12 13 14 15 Sources : IHS Global Insight, Euler Hermes retour de la confiance dans le sud de l’europe Après plusieurs années de crise, les pays d’Europe du Sud renouent enfin avec la croissance, grâce, principalement, à un rebond des exportations résultant des gains de compétitivité. Associée aux efforts budgétaires actuels et à un moindre appétit des investisseurs pour les actifs des marchés émergents, cette situation s’est traduite par un véritable regain de confiance dans le sud de l’Europe et, de ce fait, par une hausse des entrées de capitaux et d’IDE. Une certaine volatilité à court terme ne peut cependant être exclue, alors que la stratégie de sortie des plans d’aide du Portugal et de la Grèce n’est pas encore définie et que des incertitudes demeurent quant à la solidité du système bancaire dans l’ensemble de la zone euro. royaume-uni : compter sur la demande interne En 2013, la croissance britannique a réservé une bonne surprise: le PIB a crû à son rythme le plus soutenu depuis 2007, grâce notamment à la Taux d’inflation % 2012 2013 2014p 2015p Allemagne France Italie Espagne Pays-Bas Belgique Autriche Grèce Portugal 2,0 2,0 3,0 2,4 2,8 2,6 2,5 1,0 2,8 1,5 0,9 1,2 1,5 2,5 1,1 2,0 -0,9 0,4 1,2 0,9 1,0 0,7 1,1 1,0 1,6 -0,5 0,7 1,5 1,2 1,2 1,0 1,7 1,4 1,9 0,6 0,9 zone euro 2,3 1,3 1,0 1,3 Perspectives n n n n n n n n n hausse de la consommation des ménages. À l’avenir, la politique monétaire devrait rester accommodante et les politiques publiques devraient apporter un soutien croissant au secteur privé. La confiance des entreprises progresse, ces dernières bénéficiant d’un contexte positif au secteur privé. La pression fiscale est moins forte que dans d’autres pays européens et des mesures favorables aux entreprises ont été dévoilées: nouvelles baisses de l’impôt sur les sociétés en 2014 et 2015, mesures de relance du crédit bancaire aux PME et aux sociétés exportatrices, augmentation des dépenses d’infrastructures, financement des secteurs stratégiques et nouvelles aides à l’exploitation du gaz de schiste. réformes structurelles : chefs de file vs retardataires La crise européenne a joué un rôle décisif dans la mise en œuvre de réformes, les pays sous programmes d’aide financière UE/FMI (Grèce, Irlande, Portugal et Espagne) ayant été les plus réactifs. L’Italie a encore un long chemin à faire, mais le gouvernement Monti a accompli de véritables progrès en 2012. L’arrivée de Matteo Renzi a renforcé les attentes en matière de réformes pour la fin de l’année 2014; ses premières mesures ont visé une réduction de la pression fiscale sur les entreprises et sur les bas salaires, ce qui devrait soutenir la croissance du PIB en 2014 et 2015 1. Sources : Eurostat, prévisions Euler Hermes 1 Pour plus d’informations sur les réformes annoncées par le gouvernement Renzi, vous pouvez consulter notre Economic Insight “Renzimania : Will charm survive tough reforms ?“ (disponible en anglais uniquement), publié le 8 avril 2014. Pressions déflationnistes, principal risque pour l’europe La récession et la baisse des cours des matières premières ont généré d’importantes pressions baissières sur les prix à la consommation. Une inflation durablement faible constitue une menace tant pour le secteur privé que pour le secteur public. La rentabilité des entreprises pourrait être mise en danger dans un contexte de concurrence accrue, tandis que la hausse des taux d’intérêt réels alourdira le processus de désendettement. Le taux d’inflation de la zone euro dans son ensemble ne devrait pas dépasser 1 % à fin 2014. L’Euro fort reste par ailleurs un problème majeur puisque les exportations de la zone euro sont concentrées sur les produits de milieu de gamme. La BCE devrait de nouveau intervenir en abaissant légèrement ses taux après le mois de juin et en lançant de nouvelles mesures non conventionnelles (rachats d’actifs privés ou liquidités ciblées à destination des PME) à l’automne, à l’issue de sa Revue de la Qualité des Actifs (AQR) et des stress tests. Croissance du PIB réel % 2012 2013 2014p2015p zone euro Espagne Italie Portugal Grèce Irlande royaume-uni -0,6 -1,6 -2,5 -3,2 -7,0 0,2 -0,4 -1,2 -1,8 -1,4 -3,9 -0,3 1,0 0,6 0,4 1,0 -0,1 1,6 1,4 1,2 0,9 1,3 0,6 1,8 0,3 1,7 2,4 2,5 Sources : Eurostat, prévisions Euler Hermes 19 Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques études économiques du Groupe euler Hermes les bulletins Économiques de l’année Euler Hermes Les défaillances d’entreprises dans le monde Conjoncture et risques économiques Le Bulletin Économique N° 1200-1201 Le Bulletin Économique Secteurs internationaux Le Bulletin Économique N°1204 février 2014 N° 1202-1203 octobre-novembre 2013 décembre 2013-janvier 2014 www.eulerhermes.com www.eulerhermes.com www.eulerhermes.com Recoller les morceaux Moins de défaillances, sauf en Europe Dix nouvelles Règles du jeu pour 2014 Tout vient à point à qui sait attendre Un secteur sur quatre dans le vert en 2014 Revenir dans le match Direction des Études Économiques Études économiques Études économiques * Notre savoir au service de votre réussite * Notre savoir-faire au service de votre réussite * Notre savoir au service de votre réussite * * 1 Déjà parus n° 1187 ◽ les dossiers La réindustrialisation aux États-Unis n° 1188 ◽ les dossiers Transports : Un monde à deux vitesses n° 1189-1190 ◽ conjoncture, risques économiques et défaillances Sixième année de crise, même les Mayas n’avaient pas prévu ça ! n° 1191 ◽ secteurs internationaux Mais où donc est passée la demande ? n° 1192 ◽ les dossiers Les Routes du Commerce — Ce qui a changé, ce qui va changer n° 1193 ◽ conjoncture, risques économiques et défaillances L’Europe, toujours à la recherche d’un second souffle n° 1194 ◽ les défaillances d’entreprises dans le monde La vraie crise, celle des faillites d’entreprises n° 1195-1196 ◽ conjoncture, risques économiques et défaillances Le monde à la croisée des chemins n° 1197 ◽ secteurs internationaux Concilier (dés) illusions économiques et risques financiers n° 1198 ◽ les dossiers Méditerranée — Une mer d’opportunités malgré les vagues n° 1199 ◽ conjoncture et risques économiques Reprise à feu doux n° 1200-1201 ◽ les défaillances d’entreprises dans le monde Recoller les morceaux — Moins de défaillances, sauf en Europe n° 1202-1203 ◽ conjoncture et risques économiques 10 nouvelles règles du jeu pour 2014 — Revenir dans le match n° 1204 ◽ secteurs internationaux Tout vient à point à qui sait attendre — Un secteur sur quatre dans le vert en 2014 n° 1205-1206 ◽ conjoncture et risques économiques Tempête, brouillard et embellies — Quel temps pour la croissance mondiale ? À paraître n° 1207 20 ◽ les dossiers * Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques études économiques du Groupe euler Hermes Economic insight nos publications disponibles Dernières publications ◽Ça roule pour le pneu > April 10, 2014 (Fr, En) ◽Putinomics : Tightrope walking > April 8, 2014 (En) ◽Renzimania : Will charm survive tough reforms ? >April 8, 2014 (En) ◽The reindustrialization of the U.S. : A 2014 update > April 2014 (En) ◽Fewer non-payments in 2013 for Italian companies, but more severe > February ◽The Fragile 10 : Turbulences but no crash > February 6, 2014 (En) ◽Frequently Asked Questions (FAQ) on deflation risk in the eurozone > February 6, 2014 (En) ◽ Italian companies benefit from exports but continue to face high non-payments in the domestic market >November 14, 2013 (En) ◽ Cracks in the U.S. Housing Market ? >November 5, 2013 (En) ◽China : 6 firms out of 10 managed to reduce their payment terms in 2013 ◽ Construction boom in Qatar, between risk and opportunities >October 30, 2013 (En) ◽ Russia, a promising land for Agrifood > February 17, 2014 (En) >October 18, 2013 (En) 19, 2014 (En) ◽La sidérurgie mondiale souffre d’importantes surcapacités > 10 octobre 2013 (Fr, En) ◽ Hungary : despite overall economic fragility, some sectors have retained strength >September 2013 (En) ◽ En France à fin juillet 2013, toujours aucun signe d’amélioration du côté des défaillances d’entreprises, bien au contraire >August 29, 2013 (Fr) ◽Chine : mini credit crunch pour maxi économie ? > 19 août t 2013 (Fr, En) ◽La zone euro a besoin d’une politique de crédit > 31 juillet 2013 (Fr, En) country Report Dernières publications ◽Argentina > Last review : 2014-03-31 ◽Algeria > Last review : 2014-03-31 ◽China > Last review : 2014-03-31 ◽Brazil > Last review : 2014-03-31 ◽Egypt > Last review : 2014-03-31 ◽Cyprus > Last review : 2014-03-31 ◽Bulgaria > Last review : 2014-03-31 ◽Kenya > Last review : 2014-03-31 ◽Indonesia > Last review : 2014-03-31 ◽Ghana > Last review : 2014-03-31 ◽Malta > Last review : 2014-03-31 ◽Kuwait > Last review : 2014-03-31 ◽Mexico > Last review : 2014-03-31 ◽Mauritius > Last review : 2014-03-31 ◽Philippines > Last review : 2014-03-31 ◽Oman > Last review : 2014-03-31 ◽Russia > Last review : 2014-03-31 ◽Romania > Last review : 2014-03-31 ◽Slovenia > Last review : 2014-03-31 ◽Saudi Arabia > Last review : 2014-03-31 ◽Ukraine > Last review : 2014-03-31 ◽Tunisia > Last review : 2014-03-31 ◽South Korea > Last review : 2014-03-31 ◽Slovak Republic > Last review : 2014-03-31 ◽Venezuela > Last review : 2014-03-31 weekly Export Risk Outlook 21 Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques > afrique du sud Contacter Italie implantations Siège social : Groupe Euler Hermes 1, place des Saisons 92 078 Paris La Défense - France Tél. : + 33 (0) 1 84 11 50 50 www.eulerhermes.com Euler Hermes > chili Euler Hermes Seguro de Crédito S.A. Ave. Presidente Kennedy 5735 > allemagne Euler Hermes Deutschland AG Las Condes Friedensallee 254 Santiago 22763 Hambourg Tél. : + 56 2 246 1786 Of. 801, Torre Poniente Tél. : + 49 40 88 34-0 Garanties fédérales pour Crédits à l’Exportation > chine Euler Hermes Consulting (Shanghai) Co., Ltd. Friedensallee 254 Unit 2103, Taipint Finance Tower, N°488 22763 Hambourg Middle Yincheng Road, Pudong New Area, Tél. : + 49 40 88 34 90 00 Shanghai, 200120 Tél. : + 86 21 6030 5900 Euler Hermes Collections GmbH 14471 Postdam > colombie Euler Hermes Colombia Tél. : + 49 331 27890-000 Calle 72 6-44 Piso 3 - Édificio APA > arabie saoudite Contacter Émirats Arabes Unis Tél. : +571 326 4640 Zeppelinstr. 48 Bogota Av. Corrientes 299 - 2° Piso > corée du sud Euler Hermes Credit Underwriters (HK) Ltd. Korea Liaison Office C1043AAC CABA, Rm 1411, 14/F, Sayong - Platinum Bldg > argentine Solunion Buenos Aires 156, Cheokseon-dong, Tél. : + 54 11 4320 7157/77 Chongro-ku, Séoul 110-052, > australie Euler Hermes Australie Pty Ltd Agents Pty Ltd. Tél. : + 82 2 733 8813 2 Market Street > danemark Euler Hermes Danmark, filial af Euler Hermes Europe S.A. Belgium Sydney, NSW 2000 Amerika Plads 19 Level 9, Forecourt Building Tél. : + 61 2 8258 5108 2 100 Copenhague O Tél. : + 45 88 33 3388 > autriche Prisma Kreditversicherungs-AG Himmelpfortgasse 29 1010 Vienne Tél. : + 43 5 01 02-0 > émirats arabes unis Euler Hermes c/o Alliance Insurance (PSC) Warba Centre, 4th Floor - Office 405 - PO Box 183957 Euler Hermes Collections GmbH Sweigniederlassung Österreich Dubaï Tél. : + 971 4 211 6005 Handelskai 388 1020 Vienne Tél. : + 43 1 90 81 771 > espagne Solunion Avda. General Perón, 40 > bahreïn Contacter Émirats Arabes Unis 28020 Madrid +34 902 400 903 www.solunionseguros.com > belgique Euler Hermes Europe S.A. (N.V.) Avenue des Arts — Kunstlaan, 56 > estonie Contacter Finlande 1000 Bruxelles Tél. : + 32 2 289 3111 > brésil Euler Hermes Seguros de Crédito S.A. > états-unis Euler Hermes North America Insurance Company 800 Red Brook Boulevard Avenida Paulista, 2,421 — 3° andar Jardim Owings Mills, MD 21117 Paulista Tél. : + 1 410 753 0753 São Paulo / SP 01311-300 Tél. : + 55 11 3065 2260 Euler Hermes UMA Inc. (Trade Debt Collections) > canada Euler Hermes Services Canada, Inc. 600 South 7th Street 1155, Boulevard René-Lévesque Ouest Bureau Tél. : +1 800-237-9386 1702 Montréal Québec H3B 3Z7 Tél. : + 514 876 9656 22 Louisville, KY 0201-1672 > Finlande Euler Hermes Europe S.A. Suomen sivuliike Mannerheimintie 105 00280 Helsinki Tél. : + 358 10 850 8500 > France Euler Hermes France SA Euler Hermes Collections Euler Hermes World Agency 1, Place des Saisons 92 048 Paris La Défense Tél. : + 33 1 84 11 50 50 > Grèce Euler Hermes Emporiki SA 16 Laodikias Street & 1-3 Nymfeou Street 115 28 Athènes Tél. : + 30 210 69 00 000 > Hong Kong Euler Hermes Hong Kong Services Ltd Suites 403-11, 4/F - Cityplaza 4 12 Taikoo Wan Road Island East Hong Kong Tél. : + 852 3665 8901 > Hongrie Euler Hermes Europe S.A Magyarrorszagi Fioktelepe Kiscelli u. 104 1037 Budapest Tél. : +36 1 453 9000 > inde Euler Hermes India Pvt.Ltd 5th Floor, Vaibhav Chambers Opposite Income Tax Office Bandra Kurla Complex- Bandra (East) Mumbai 400 051 Tél. : +91 22 6623 2525 > indonésie PT Asuransi Allianz Utama Indonesia Summitmas II. Building, 9th Floor Jl. Jenderal Sudirman Kav 61-62 Jakarta 12190 Tél. : +62 21 252 2470 ext. 6100 > irlande Euler Hermes Ireland Allianz House Elm Park Merrion Road Dublin 4 Tel. : +353 (0) 1 518 7900 Euler Hermes Le Bulletin Économique N° 1205-1206 | mars avril 2014 | Conjoncture et risques économiques > israël ICIC > mexique Euler Hermes Seguro de Crédito S.A. 2, Shenkar Street Torre Polanco 68010 Tel Aviv Calzada Mariano Escobedo No. 476, Piso 15 Tél. : +97 23 796 2444 Colonia Nueva Anzures Delegación Miguel Hidalgo > italie Euler Hermes Europe S.A. Rappresentanza generale per l’Italia Mexico DF C.P. 11590 Via Raffaello Matarazzo, 19 > norvège Euler Hermes Norge 00139 Rome Tél. : + 39 06 8700 1 > Japon Euler Hermes Deutschland AG, Japan Branch Kyobashi Nisshoku Bldg 7th floor 8-7, Kyobashi, 1-chome, Chuo-Ku Tokyo 104-0031 Tél. : + 81 3 35 38 5403 > Koweit Contacter Émirats Arabes Unis > lettonie Contacter Pologne > lituanie Contacter Pologne Tel. : +52 55 5201 7900 Holbergsgate 21 P.O. Box 6 875 St. Olavs Plass 0130 Oslo Tél. : + 47 2 325 6000 > nouvelle zélande Euler Hermes New Zeland Ltd Level 1, 152 Fanshawe Street Auckland 1010 Tél. : + 64 9 354 2995 > oman Contacter Émirats Arabes Unis > Pays-bas Euler Hermes Nederland NV > qatar Contacter Émirats Arabes Unis > république tchèque Euler Hermes Europe S.A. organizacni slozka Molákova 576/11 186 00 Prague 8 Tél. : + 420 266 109 511 > roumanie Euler Hermes Europe SA Bruxelles Sucursala Bucuresti Str. Petru Maior Nr.6 Sector 1, 011264 Bucarest Tél. : + 40 21 302 0300 > royaume-uni Euler Hermes UK 1 Canada Square Londres E14 5DX Tél. : + 44 20 7 512 9333 > russie Euler Hermes Credit Management OOO Office C08, 4-th Dobryninskiy per., 8, Pettelaarpark 20 Moscou, 119049 5216 PD’s-Hertogenbosch Tél. : + 7 495 98128 33 ext.4000 Tél. : + 31 73 688 9999 > singapour Euler Hermes Singapore Services Pte Ltd > malaisie Euler Hermes Singapore Services Pte Ltd., Malaysia Branch > Philippines Contacter Singapour Suite 3B-13-7, Level 13, Block 3B Singapore 018961 50470 Kuala Lumpur > Pologne Towarzystwo Ubezpieczen Euler Hermes S.A. Tel. : +603 2264 8556 (or 8599) ul. 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Ces analyses sont d’ailleurs susceptibles d’être modifiées à tout moment. www.eulerhermes.com Le Bulletin Économique