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musique
de chambre
autour
de betsy
jolas
samedi 12 mars 2016
18 h conservatoire de paris
salle d’orgue
CONSERVATOIRE
NATIONAL SUPÉRIEUR
DE MUSIQUE ET
DE DANSE DE PARIS
musique de chambre
autour de betsy jolas
samedi 12 mars 2016 — 18 h
salle d'orgue
Avant d'accueillir l'opéra de Betsy Jolas, Iliade de l'amour,
le Conservatoire consacre une soirée à l'univers musical de la
compositrice franco-américaine qui fête ses 90 ans en 2016.
Contemporaine de Pierre Boulez, ancienne élève de Darius
Milhaud et Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris, figure
indépendante, elle refuse toute rupture et se réclame de
l'héritage de compositeurs comme Monteverdi, Schumann
ou Debussy. la vocalité irrigue l'ensemble de son œuvre,
comme en témoigne ce programme.
CONSERVATOIRE
NATIONAL SUPÉRIEUR
DE MUSIQUE ET
DE DANSE DE PARIS
Bruno Mantovani, directeur
DéPARTEMENT
des disciplines
instrumentales
classiques et
contemporaines
du 12 au 17 mars 2016
conservatoire de paris
2
DéPARTEMENT
des disciplines
vocales
musique
de chambre
autour
de betsy
jolas
Betsy Jol as est l a preuve viva nt e que l a jeunesse
éternelle est accessible à tout musicien, à tout être humain qui
garde l’enthousiasme, l’écoute de l’autre et la recherche permanente de nouveaux modes d’expression !
Ma rencontre avec Betsy au tout début des années 80 à l’occasion
de la création de Points d’Or avec l’Orchestre Philharmonique
a très nettement modulé ma perception du geste musical
et m’a permis de comprendre une bonne partie de l’évolution
de la création au vingtième siècle à Paris. Dès mon arrivée comme
professeur de saxophone en 1988, j’ai sollicité la commande de
Plupart du Temps II comme œuvre imposée à l’examen des Prix.
Depuis lors, j’ai n’ai eu de cesse de jouer, enregistrer et proposer
En c e tt e 9 O e a nné e d e m a v ie , c’ e st avec beau co u p
aux élèves son catalogue de musique de chambre et solo d’une
d’émotion que j’adresse ici un long merci à toute l’équipe de
pertinence pédagogique exemplaire : modernité des modes de jeu,
ce concert et tout particulièrement à mon merveilleux interprète
paradoxe de la précision de l’écriture et de la liberté métrique que
de tant d’années et grand ami, Claude Delangle, à qui revient
l’initiative de cette belle soirée
chacun peut résoudre de manière extrêmement ludique et person-
C’est ensemble que nous avons conçu ce programme un peu
Le génome de cette musique induit chez celui qui l’interprète une
nelle, liens viscéraux avec la littérature et en particulier la poésie.
vitalité qui peut ensuite rayonner dans d’autres répertoires….
inhabituel, m’associant aussi bien à mes « maîtres premiers » :
Lassus et Schütz, qu’à quelques-uns de mes plus grands
Betsy Jolas est une clé de voute pour tout musicien qui cherche
contemporains : Pierre Boulez et mes deux « frères en musique » Henri Dutilleux et Gilbert Amy.
un point d’écoute sensible sur un siècle de musique.
Betsy Jolas
Claude Delangle
professeur de saxophone
au Conservatoire de Paris
samedi 12 mars 2016
conservatoire de paris
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musique de chambre
autour de betsy jolas
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distribution
marc coppey
violoncelle,
professeur au conservatoire
Élèves du département des
disciplines instrumentales
classique et contemporaine
Élève du département
des disciplines vocales
Joséphine Besançon
Fabien Hyon
clarinette
ténor
masako miyako
clarinette
Antonio Garcia Jorge
saxophone
Evgueny Novikov
saxophone
Jonathan Radford
saxophone
Malika Yessetova
violon
alexandre fougeroux
violoncelle
Florian Pons
violoncelle
Christopher Ellis
violoncelle
photo : ferrante ferranti
samedi 12 mars 2016
conservatoire de paris
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musique de chambre
autour de betsy jolas
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programmme
Henri Dutilleux
Trois strophes sur le nom de Sacher
pour violoncelle solo - 9’
Betsy Jolas
Musique pour Xavier
pour clarinette, saxophone et violon - 5’
Florian Pons, violoncelle
Joséphine Besançon, clarinette
Evgueny Novikov, saxophone
Malika Yessetova, violon
Betsy Jolas
Plupart du temps II
pour ténor, saxophone ténor et violoncelle - 11’
Gilbert Amy
Jeux pour saxophone soprano - 10’
Fabien Hyon, ténor
Evgueny Novikov, saxophone
Christopher Ellis, violoncelle
Antonio Garcia Jorge, saxophone
Betsy Jolas
Ravery / A Pierre en ce jour pour violoncelle solo - 4’
Betsy Jolas
Un post-it pour Henri - In memoriam Henri Dutilleux
pour saxophone et violoncelle – 3’
Création mondiale
Marc Coppey, violoncelle
Jonathan Radford, saxophone
Alexandre Fougeroux, violoncelle
Heinrich Schütz
Eine Kleine Schütz music (suite de 4 psaumes) - 5’ 30
Transcription de Betsy Jolas
pour clarinette, saxophone, violon et violoncelle
Roland de Lassus
Cantiones sine textu n°1 et n°3 - 3’ Transcription de Betsy Jolas
pour saxophone soprano et clarinette
Masako Miyako, clarinette
Jonathan Radford, saxophone
Malika Yessetova, violon
Alexandre Fougeroux, violoncelle
Jonathan Radford, saxophone
Masako Miyako, clarinette
samedi 12 mars 2016
conservatoire de paris
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musique de chambre
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henri dutilleux
Trois strophes sur le nom de Sacher (1976)
Pour violoncelle solo
Durée : 9 ’
En 1976 Mstislav Rostropovitch demandait à douze
compositeurs, dont Henri Dutilleux, d’écrire chacun un
hommage pour violoncelle seul sur les lettres du nom
Sacher, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire
de Paul Sacher qui, pendant plus de cinquante ans
anima et dirigea l’Orchestre de chambre de Bâle, faisant
connaître et créant de nombreuses œuvres de musique
contemporaine.
En 1982 Henri Dutilleux a donné un prolongement à son
hommage en y ajoutant deux autres pièces « Ces trois
strophes sont nées d’un besoin et non d’une véritable
commande ». Elles sont dédiées à Mstislav Rostropovitch
qui en donna la première audition à Bâle le 28 avril 1982.
Cette courte suite de trois mouvements : Un poco indeciso, Andante Sostenuto, Vivace, est élaborée à partir
de trois éléments générateurs : le violoncelle, le nom de
Sacher et le principe de la strophe.
—— Le violoncelle est un instrument privilégié dans
l’œuvre d’Henri Dutilleux, jusqu’ici son emploi le
distinguait dans l’orchestration, puis en confrontation avec l’orchestre dans le concerto Tout un Monde
lointain et en musique de chambre.
Ce solo permet de mettre particulièrement en évidence
toute l’éloquence de son timbre ainsi que les spécificités
de son univers sonore... avec une particularité :
—— L’hommage à Sacher est doublement présent a) Par
les six lettres S.A.C.H.E.R. traduites musicalement,
selon la notation germanique ; b) Par la brève citation, à la fin de la première strophe de : Musique pour
cordes, percussion et célesta de Bartók, que Paul
Sacher commanda et dirigea pour la première fois à
Bâle en 1937.
—— Le titre : Strophe est un élément structurel, son
principe est exprimé par une idée de retour, de rime,
confiée aux six notes S.A.C.H.E.R. liens entre chaque
strophe, et élément-référence, rime qui trouve son
écho dans des procédés contrapuntiques de miroir,
ou dans un jeu de résonance avec des éléments
temporaires mis en relief par leur dynamique. Enfin la
coupe de la phrase, brève, incisive, souvent terminée
par un trait rapide quasi cadenza qui lui donne un
lyrisme particulier.
Si la strophe donne forme au poème et libère l’expression
de son lyrisme, ici, le violoncelle se fait lyre, du compositeur et de l’interprète, car ces trois strophes sont œuvre
de virtuose dans le sens le plus créatif du terme : Établir
à travers la hardiesse de la technique instrumentale, la
prépondérance du discours musical.
Françoise Levéchin
(Ressources B.R.A.H.M.S – Ircam)
—— Les deux dernières cordes sont accordées différem-
ment de l’accord traditionnel, de ce fait le registre
grave de l’instrument se trouve prolongé, et l’espace
sonore agrandi.
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musique de chambre
autour de betsy jolas
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Betsy Jolas
Betsy Jolas
pour ténor , sa xophone ténor
et violoncelle
Durée : 11
In memoriam Henri Dutilleux
Pour sa xophone et violoncelle
création mondiale
Durée : 3’
Plupart du temps II (1989)
Un post-it pour Henri (2015)
1949-1989 ! Quarante ans séparent Plupart du temps I,
six mélodies sur des poèmes de Pierre Reverdy, de
Plupart du temps II, où sera repris non seulement le texte
mais la musique d’un de ces poèmes augmenté de fragments apparentés emprunté au même recueil. L’œuvre
de 49 était, en bonne tradition, un cycle pour voix et
piano. D’un tout autre genre, celle de 89, joignait en un
seul mouvement une voix de ténor à un saxophone ténor
et un violoncelle. C’était cette année-là la pièce
de concours de ….saxophone du Conservatoire !
Plupart du temps I, resté longtemps inédit, avait été
­l ’occasion d’une rencontre inoubliable entre le grand
poète vieillissant et la jeune musicienne inquiète et
passionnée que j’étais alors. De là était partie ma
longue réflexion sur la voix en musique.
On devinera ici peut-être, mais déguisés en duos,
quelques fragments de musiques aimées, souvenirs
émus d’une longue amitié.
Roland de Lassus
Cantiones sine textu
(chansons sans texte) n° 1 et n° 3
Tr anscription de Betsy Jol as
pour sa xophone sopr ano et cl arinette
Durée : 3’
Relisant quarante plus tard le poème En face qui m’avait
deux fois sollicitée, et considérant la musique dont je
l’avais jadis revêtu, je me remémorais cette remarque
si juste de Schoenberg à propos de ses lieder de jeunesse
où il observait — je cite de mémoire — que sa musique
avait fort bien compris des poèmes que lui-même ne
pouvait encore comprendre.
Betsy Jolas
Nommés également dans les éditions d’époque
Fantaisie, Ricercar ou Bicinium, ces fascinants duos sont
très probablement des pièces instrumentales, mais selon
l’usage du temps les instruments ne sont pas précisés.
Notées sans mesures, ces pièces ne portent, de même,
aucune indication d’exécution. On remarque qu’elles sont
toutes construites sur le même principe : enchaînement,
en une sorte de suite, de périodes d’imitations de plus
en plus serrées sur un motif. J’ai tenté dans mes arrangements de quatre d’entre elles, d’en restituer toute la
richesse d’invention, notamment rythmique.
Betsy Jolas
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Betsy Jolas
Gilbert Amy
Pour cl arinette en Sib ,
sa xophone ténor et violon
Durée : 5’
pour sa xophone sopr ano
Durée : 10’
Musique pour Xavier (1993)
Jeux (1973)
Commande du Groupe instrumental de Paris (G.I.P.)
pour son Festival de Charonne dont je fus un temps l’un
des directeurs artistiques, le trio intitulé Musique pour
Xavier fut composé en 1993 à la mémoire de mon grand
ami, l’organiste et compositeur Xavier Darasse. Il était
venu en personne quelques mois plus tôt à l’un de nos
concerts présenter son propre trio. Sa mort prématurée
nous avait tous bouleversés.
Cette composition était originellement (1970) écrite
pour hautbois dans une version « mobile » comme on
disait à l’époque, où certaines décisions de jeu et
d’ordonnancement n’étaient prises que par l’interprète
(l’œuvre était même conçue pour être jouée éventuellement par 4 instrumentistes simultanément). Il s’agissait
donc de « réaliser » l’œuvre, comme l’on dirait d’un
continuo baroque.
Puissent ceux qui l’ont connu retrouver ici quelque
chose de ce qui nous le rendait si attachant : une
sorte de « légèreté profonde ».
En 2011, j’ai réalisé moi-même une version pour saxophone soprano (dont l’ambitus est quasiment identique
à celui du hautbois), version que Claude Delangle a
jouée, en « première audition », au Centre de documentation de la musique contemporaine en janvier 2012.
Betsy Jolas
Conçue dans un caractère ludique, l’œuvre fait alterner
et se combiner des sections de caractère hautement
virtuoses avec des épisodes plutôt calmes, reflétant les
facettes de l’instrument tel qu’il est pratiqué aujourd’hui
à un haut niveau, à l’aide de techniques multiples de
production du son, désormais maîtrisées.
Gilbert Amy
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Betsy Jolas
Heinrich Schütz
Ravery / A Pierre en ce jour (2014)
Quatre psaumes (117- 121- 92- 20)
Pour violoncelle seul
Durée : 4’
Tr anscription de Betsy Jol as
pour cl arinette , sa xophone ,
violon et violoncelle (1996)
Durée : 5’30
C’est un mot trouvé au détour d’une page de Finnegans
Wake qui m’a suggéré le titre de cette petite pièce.
Forgé par Joyce à partir de deux mots anglais, le verbe
rave (porter aux nues, s’extasier) et notre propre mot
rêverie (conservé depuis des siècles dans la langue anglaise mais plutôt au sens de méditation), ce néologisme
magique m’a semblé pouvoir désigner ce que je me plais
depuis longtemps à imaginer et que j’ai tenté d’évoquer
ici : en quelque sorte, la « face cachée » de Pierre Boulez.
Composée en 2014 dans le cadre d’un hommage
à Pierre Boulez pour ses 90 ans, cette pièce a été
créée par Marc Coppey le 22 mars 2015 à la Cité de la
­musique. Elle porte en dédicace « À Pierre en ce jour ».
Voilà bien plus de soixante ans que je fréquente la
­m usique dite «ancienne». Quotidiennement et toujours
avec le même bonheur ! Aussi m’a-t-on bien souvent
entendu déclarer que mes premiers maîtres furent — sont
encore ! — Josquin, Lassus, Schütz ...
Je découvris Schütz à New York en 1943 lors d’un
concert des Dessoff Choirs entièrement consacré
à sa musique et où je tenais l’orgue. J’avais alors
à peine 17 ans et ce fut un éblouissement dont
je ne me suis jamais remise.
Et ainsi, tout au long de ces années, malgré l’indifférence
relative du milieu musical français, je n’ai eu de cesse
de faire connaître ce grand musicien et de lui témoigner
mon admiration en des arrangements de toutes sortes
et souvent pour des instruments inattendus (saxophone,
percussion), loin de toute préoccupation musicologique.
Pierre Boulez, souffrant, n’assista pas au concert.
Betsy Jolas
Ces arrangements ont plusieurs fois concerné les
Psaumes à 4 voix du Psautier de Becker pour lequel j’ai
une tendresse particulière. Ce recueil, publié en 1628,
peut être considéré comme l’équivalent, un siècle plus
tôt, des chorals de Bach.
Mon arrangement des Quatre Psaumes pour orchestre
fut créé sous ma direction en 1996 dans le cadre de mon
septentenaire célébré à Besançon.
Betsy Jolas
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Betsy Jolas
compositrice
Née à Paris en 1926, Betsy Jolas
s’installe avec sa famille aux ÉtatsUnis en 1940 et suit des études
de piano et de composition au
Bennington College. Grâce à ses
parents — sa mère, américaine,
est traductrice et son père, poète,
journaliste et éditeur de la revue
Transition — elle évolue dans un
univers culturel plurilinguistique.
Elle fréquente les cercles littéraires
américains et a le privilège de côtoyer des auteurs de renom comme
James Joyce et Ernest Hemingway.
En 1946, elle retourne en France
afin de poursuivre ses études de
composition au Conservatoire de
Paris auprès de Darius Milhaud et
Olivier Messiaen. Elle y rencontre
notamment Pierre Boulez.
Betsy Jolas s’engage ensuite
dans une double carrière de
pédagogue et de compositeur. Elle
enseigne dans de prestigieuses
universités américaines comme
celles de Yale et de Harvard et en
France, dès 1971, au Conservatoire
de Paris où elle est chargée des
cours d’analyse et de composition,
succédant ainsi à Olivier Messiaen.
Parallèlement, Betsy Jolas
s’affirme, selon ses propres termes,
comme « compositeur » et non
comme « femme-compositeur », et
se démarque du courant dominant
de la musique sérielle défendu par
la génération des compositeurs
d’après-guerre. Tout au contraire,
elle revendique l’inscription de son
œuvre dans une évolution continue
de l’histoire de la musique. Ainsi
son écriture contrapuntique est due
à l’influence des œuvres des polyphonistes du xvi e siècle, comme
celles de Lassus, qu’elle a étudiées
avec Paul Boepple, son professeur
au Bennington College. Les très
nombreuses œuvres instrumentales
et vocales qu’elle compose sont
marquées par la recherche de nouveaux timbres obtenus grâce à des
formations instrumentales variées.
Plusieurs de ses pièces de musique
de chambre, mais aussi d’orchestre
avec instruments solistes, se présentent comme des cycles de mélodies sans paroles. Les Onze Lieder
pour trompette et orchestre sont
d’ailleurs la première pièce de ce
genre. Composée en 1977, elle est
suivie par plusieurs autres pièces,
comme Wanderlied pour violoncelle
solo et petit ensemble instrumental,
pièces dans lesquelles Betsy Jolas,
préoccupée par le renouvellement
de la forme, propose de nouvelles
conceptions. L’ensemble de son
œuvre témoigne de ses recherches
vocales variées et originales.
Betsy Jolas traite la voix comme
un instrument et la confronte
à d’autres instruments. C’est
ainsi qu’en 1964, elle compose le
Quatuor II pour soprano colorature et trio à cordes dans lequel la
voix, qui ne prend pas en charge de
texte, se distingue des trois instruments à cordes uniquement par son
timbre. Inversement, elle considère
chaque instrument comme une
voix. Cette démarche est illustrée
par D’un opéra de voyage, écrit en
1967 pour vingt-deux instruments
et D’un opéra de poupée composé
en 1982 pour onze instruments. Ses recherches la portent vers
le genre opératique, alors que la
plupart de ses contemporains s’en
désintéressent, considérant ce
genre comme dépassé. Elle écrit
deux opéras pour le festival d’Avignon. En 1975, elle compose Le
Pavillon au bord de la rivière pour
soprano, six comédiens-chanteurs,
deux flûtes, trois trombones et
percussions et en 1985, Le Cyclope,
sur un texte d’Euripide pour neuf
chanteurs-comédiens, deux saxophones-ténor, trois trombones,
une guitare électrique, une guitare
basse et percussions. Ces deux
œuvres lui permettent d’explorer
diverses formes de vocalité et un
instrumentarium original. Toute son
œuvre vocale semble trouver son
aboutissement dans la création
de l’opéra Schliemann pour lequel
elle a longtemps cherché un livret.
En 1993, en s’appuyant sur une
connaissance aiguë des grandes
œuvres du répertoire comme Don
Giovanni de Mozart, Pelléas et
Mélisande de Debussy, Wozzeck de
Berg, parmi d’autres, elle écrit ce
vaste opéra pour solistes, chœur et
orchestre, créé en 1995 à l’Opéra
de Lyon. En 2013, elle semble
prolonger son œuvre par Iliade
l’amour. Si une partie du matériau
de Schliemann est réutilisé, le
compositeur y adjoint une scène
qui raconte comment les bijoux de
Priam découverts par Schliemann
ont été retrouvés à Moscou.
S’illustrant par sa brillante carrière de pédagogue et de compositrice, Betsy Jolas est lauréate
de nombreux prix et distinctions
comme le Grand Prix de la Sacem
en 1982. Elle a été également
élevée au rang de chevalier de la
Légion d’honneur.
Blandine Rouffignac
samedi 12 mars 2016
conservatoire de paris
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musique de chambre
autour de betsy jolas
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CONSERVATOIRE
NATIONAL SUPÉRIEUR
DE MUSIQUE ET
DE DANSE DE PARIS
Bruno Mantovani, directeur
le conservatoire
est membre de
PSL research
university paris
musique de chambre
autour de betsy jolas
concert présentée
en prélude de son
opéra Iliade l’amour
Prochaines représentations
de l’opéra de chambre Iliade l’amour
Samedi 12, mardi 15 et jeudi 17 mars à 20 h 30
Lundi 14 mars à 14 h 30 (scolaire)
Réservations sur philharmoniedeparis.fr
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