Gestion de la santé par les MVL 2012 Révision scientifique : Geneviève Duperron, B. Pharm. pharmacienne propriétaire, Blainville Un supplément de Sécheresse buccale Soins adjuvants de la peau faire face à la xérostomie rouge et sèche : les couleurs d’une peau souffrante 36 34 Maux d’estomac et problèmes intestinaux Prévention et traitement par les probiotiques 38 Feux sauvages Herpès labial : un virus présent chez la plupart des gens 40 Conseils pratiques Sécheresse buccale • Boire beaucoup d’eau pour aider à garder la bouche humide. • Utiliser un humidificateur pour humidifier l’air de la chambre à coucher. • Inclure des aliments aqueux à l’alimentation quotidienne. • Cesser de fumer et de chiquer : cela peut contribuer à assécher la bouche. • Utiliser un substitut de salive en vente libre ou des produits d’hygiène dentaire. • Retirer le dentier ou le partiel avant d’aller dormir. • Respirer par le nez, et non par la bouche, autant que possible. • Éviter l’alcool. • Appliquer de la gelée de pétrole (vaseline) ou un autre baume sur les lèvres sèches. • Éviter les boissons caféinées. • Sucer des bonbons sans sucre ou mâcher de la gomme sans sucre. • Manger des aliments difficiles à mâcher pour stimuler la production de salive. • Protéger les dents en les brossant à l’aide d’un dentifrice au fluorure, en utilisant un rince-bouche au fluorure et en allant régulièrement chez le dentiste. • Bien mâcher les aliments avant de les avaler. faire face à la xérostomie Par Louise Léger La sécheresse buccale, qu’on appelle aussi xérostomie, résulte de la diminution du taux de production de salive (hypofonctionnement des glandes salivaires). Même si certains pourraient penser qu’il s’agit là d’un problème de santé bénin, les conséquences peuvent être nombreuses pour ceux qui en souffrent – perturbation du sommeil, perte de confiance en soi pour cause de mauvaise haleine (halitose) ou difficulté à mastiquer et même entraîner d’autres problèmes comme la parodontopathie et la carie dentaire. Ce problème est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes et il affecte plus de 20 % de la population âgée1. Elle peut résulter de diverses maladies et/ou être un effet secondaire de nombreux médicaments ou même des traitements de radiothérapie. Le rôle de la salive La fonction salivaire est stimulée par le récepteur muscarinique M3 qui lie l’acétylcholine. La stimulation de ce récepteur se traduit par une augmentation des sécrétions salivaires. La salive lubrifie et protège la bouche, y compris les dents et les muqueuses, contre les infections bactériennes, les produits chimiques présents dans l’atmosphère ainsi que les boissons et des aliments chauds. Elle joue aussi un rôle de tampon en contrôlant le pH, contribue au maintien d’une flore microbienne normale et a même un rôle positif sur le système immunitaire. Elle contient des enzymes (amylases), de même que des ions de potassium, de bicarbonate, de sodium et de chlorure, et se trouve donc impliquée dans le goût et le début de la digestion. Ainsi, la diminution de salive liée à la xérostomie peut provoquer des caries dentaires et contribuer à la mauvaise haleine, à des affections gingivales et à des infections de la bouche telles que le muguet. Un effet secondaire des médicaments La sécheresse buccale est un effet secondaire fréquent de nombreux médicaments d’ordonnance et en vente libre – plus de 400 d’entre eux sont connus pour en occasionner -, y compris ceux qu’on utilise pour traiter l’acné (rétinoïdes), les dépendances (dont les timbres transder- l’incontinence urinaire et beaucoup d’autres. Leurs effets secondaires dépendent de la molécule utilisée et de la dose. D’autres causes de sécheresse buccale incluent les traitements de radiothérapie appliqués au cou et à la tête, et les traitements de chimiothérapie. Les maladies suivantes sont associées à la sécheresse buccale : • syndrome de Sjögren : une des principales causes connues et souvent associée à d’autres pathologies, telles que le lupus, la polyarthrite rhumatoïde et la sclérodermie (CREST) • maladie d’Alzheimer • amylose • anémie • fibrose kystique L’utilisation de médicaments semble de loin la cause la plus fréquente. miques de nicotine), les allergies et le rhume (les antihistaminiques et les décongestionnants), la maladie d’Alzheimer, l’anxiété (les benzodiazépines), l’asthme (certains bronchodilatateurs), le cancer, la dépression (en particulier les antidépresseurs tricycliques), la diarrhée, l’épilepsie, le VIH, l’hypertension (notamment les bêta-bloqueurs et les bloqueurs calciques), les infections (antibiotiques), l’insomnie, la nausée, l’obésité, la douleur, la maladie de Parkinson, les troubles psychotiques, • • • • • • • • • • diabète VIH/sida hépatite C hypertension hypothyroïdie oreillons maladie de Parkinson reflux gastro-œsophagien sarcoïdose AVC Une blessure ou une opération chirurgicale peut endommager les nerfs de la tête et du cou, ce qui 34 | l’actualité pharmaceutique | www.ProfessionSante.ca | septembre 2012 | Supplément MVL peut également se traduire par une xérostomie. Les auteurs d’une étude publiée dans Gerodontology (« Age and medication are significant risk factors for xerostomia in an English population attending general dental practice »)2 ont découvert que, dans l’ensemble, la prévalence de la xérostomie était de 12,7 % dans la population générale (hommes : 10,3 %; femmes : 14,4 %). L’utilisation de médicaments semble de loin la cause la plus fréquente quoique l’âge et le sexe féminin se sont avérés être aussi d’importants facteurs de risque3. Vieillir n’est pas en soi un facteur de risque de sécheresse buccale, mais les personnes âgées sont plus susceptibles de prendre des médicaments (parfois plusieurs) pouvant entraîner la sécheresse buccale. L’effet xérogénique s’accroît quand plusieurs médicaments sont pris simultanément. Les personnes âgées sont également plus susceptibles de présenter d’autres problèmes de santé qui causent la sécheresse buccale. En plus du manque évident de salive, les personnes souffrant de sécheresse buccale présentent également les signes suivants : • mauvaise haleine • difficulté à manger des aliments secs ou épicés • aliments n’ayant plus le même goût qu’avant • impression d’amertume dans la bouche • bouche collante au toucher • fissurations apparaissant à la commissure des lèvres • bouche à l’aspect rouge et desséché • aphtes • sensation de brûlure sur la langue • difficulté à parler • tendance à se réveiller au cours de la nuit • langue à l’aspect granuleux Les personnes concernées doivent être averties de ne pas abandonner les médicaments qu’elles soupçonnent de causer leurs symptômes avant d’en avoir parlé à leur médecin traitant, qui pourra peutêtre en adapter les doses. L’Association dentaire canadienne invite les gens à prévenir leur dentiste s’ils souffrent de sécheresse buccale puisque cela peut entraîner plus de caries, d’affections gingivales et autres. En particulier, il faut leur conseiller de consulter leur dentiste si leur bouche ou leurs gencives sont enflammées (rouges) ou si elles saignent sans raison; s’ils ressentent une douleur intense – ce qui pourrait être un symptôme d’abcès dentaire; s’ils ont de la fièvre; s’ils présentent des aphtes de grande taille ou de forme inhabituelle, ou un amas d’aphtes; s’ils ont du mal à manger; ou s’il s’agit d’une femme enceinte ou allaitante. Produits pour aider à soulager les symptômes Des produits d’hygiène dentaire, tels que les dentifrices, les vaporisateurs oraux, les rince-bouches, les gommes à mâcher, les gels topiques et les applications liquides, peuvent être utiles dans certains cas. Il a été démontré que ces produits (tels ceux de la marque BiotèneMD), qui Ressources Gestion de la santé par les MVL Pour les pharmaciens Pour les patients • Association des pharmaciens du Canada (inscription requise) www.e-therapeutics.ca • Centre d’excellence pour la santé buccodentaire et le vieillissement de l’Université Laval La xérostomie. www.cesbv.ulaval.ca • Fondation contre le cancer www.cancer.be/ • Ordre des dentistes du Québec www.odq.qc.ca • Journal dentaire du Québec La xérostomie chez la personne âgée (PDF). Volume 42, Juillet/août 2005. www.oralscience.ca/ • Studio dentaire Xérostomie (bouche sèche). www.studiodentaire.com/conditions/fr/bouche_seche.php • Medicinenet (en anglais) www.medicinenet.com/dry_mouth/article.htm#causes • National Institute of Dental and Carniofacial Research (en anglais) www.nidcr.nih.gov • The Mayo Clinic (en anglais) www.mayoclinic.com contiennent habituellement du monofluorophosphate de sodium et des enzymes parmi leurs ingrédients actifs, favorisent la production naturelle de salive; apportent certaines des enzymes et des protéines salivaires manquantes qui aident à compléter les défenses naturelles contenues dans la salive; aident à humidifier la bouche; aident à préserver le milieu buccal; et soulagent l’inconfort. Les produits Mouth KoteMD, Mois-tirMD et Oral BalanceMD peuvent être des substituts salivaires intéressants disponibles sans ordonnance. Un médecin peut également prescrire d’autres produits, souvent à base de pilocarpine. • 1. Pajukoski H, Meurman JH, Halonen P, Sulkava R. Prevalence of Subjective Dry Mouth and Burning Mouth in Hospitalized Elderly Patients and Outpatients in Relation to Saliva, Medication, and Systemic Diseases. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod. 2001; 92(6):641-9. 2. Field EA, Fear S, Higham SM. Age and Medication are Significant Risk Factors ForXerostomia in an English Population, Attending General Dental Practice. Gerodontology 2001;18(1):21-4. http://onlinelibrary.wiley. com/doi/10.1111/j.1741-2358.2001.00021.x/ abstract (Page consultée le juillet 2012.) 3. Sreebny LM, Schwartz SS. A reference guide to drugs and dry mouth — 2nd edition. Gerodontology 1997;14(1):33-47. 4. Turner MD, Ship JA. Dry Mouth and its Effects on the Oral Health of Elderly People. J Am Dent Assoc 2007;138(1):15S-20S. 5. Eveson JW. Xerostomia. Periodontol 2000, 2008;48(1):85-91. 6. Chung K, Fakhri P, Naderiani L. Management of Medication-Induced Xerostomia. An Evidence-BasedReport. Toronto, ON: Faculty of Dentistry, University of Toronto. 7. Guggenheimer J, Moore PA. Xerostomia: Etiology, Recognition and Treatment. J Am Dent Assoc 2003;134(1):61-69. Identifiez la bouche sèche dès maintenant. Parce qu’ils vous font confiance. Plus de 400 médicaments utilisés couramment sont associés à la bouche sèche . 1,2 La prise de trois médicaments ou plus augmente le risque . Les catégories courantes comprennent : 3 2 Antibiotiques Antipsychotiques Antihypertenseurs Antidépresseurs Narcotiques Le système biotène agit pour aider à soulager et à reconstituer l’humidité de la bouche . ® Gel 4 Recommandez biotène. Dentifrice Rince-bouche Un traitement de première intention pour la bouche sèche. 1. Eveson JW. Xerostomia. Periodontol 2000 2008;48:85–91. 2. e-CPS. Consulté en janvier 2011 au www.e-therapeutics.ca. 3. Sreebny LM, et al. Xerostomia. Part II: Relationship to non-oral symptoms, drugs and diseases. Oral Surg Oral Med Oral Pathol 1989;68:419–427. 4. Tenovuo J. Clinical applications of antimicrobial host proteins lactoperoxidase, lysozyme and lactoferrin in xerostomia: efficacy and safety. Oral Dis 2002;8;23–29. /® ou licencié GlaxoSmithKline Soins de santé aux consommateurs Inc. Mississauga, Ontario L5N 6L4 MC ©2012 GlaxoSmithKline Votre système pour soulager la bouche sèche Supplément MVL | septembre 2012 | www.ProfessionSante.ca | l’actualité pharmaceutique | 35 Conseils pratiques Soins adjuvants de la peau • On ne doit jamais frotter vigoureusement la peau ni la malmener, particulièrement quand elle a été endommagée. Il faut la laver et appliquer les produits d’une main légère et la frictionner en douceur. • Pour sécher la peau, il faut la tamponner doucement ou utiliser un sèche-cheveux réglé à froid. • Si le produit (crème ou onguent) que l’on doit appliquer est épais, il faut le frotter entre les paumes des mains pour le ramollir et le liquéfier afin de faciliter son application. • Un hydratant doit être appliqué après une douche ou un bain, tandis que la peau est encore humide. • Une peau lésée est très sensible au soleil. Même si le ciel est couvert, on doit appliquer un écran solaire au FPS d’au moins 30, sans parfum ni ajout de produits cosmétiques, 30 minutes avant de sortir. Répéter toutes les deux heures. • Il est préférable d’utiliser un rasoir électrique plutôt qu’à lames si on doit se raser. • Si une huile est ajoutée au bain, elle doit l’être seulement dans les deux dernières minutes. • On doit tester tous les produits qu’on utilise pour la première fois, en particulier sur le visage, pour s’assurer qu’on n’y est pas allergique, même si les fabricants prétendent qu’ils sont hypoallergéniques. Pour cela, il faut en appliquer une petite quantité sur la face interne de l’avant-bras à raison de deux fois par jour pendant quelques jours. S’il n’y a pas de réactions, on peut proba­ blement s’appliquer sans risque ces produits sur le visage. • Les produits peuvent prendre un certain temps avant d’agir; les patients doivent poursuivre leur traitement sans se décourager. • Pour le démaquillage, il existe des produits sans agent de conservation qui irriteront moins la peau (ex. : Toleriane). rouge et sèche : les couleurs d’une peau souffrante Protection de l’organisme contre les maladies et les infections, la peau peut mal réagir à certains médicaments ou traitements visant des maladies dermatologiques ou non. Il n’est alors pas rare que des patients abandonnent leur traitement. Un patient peut faire l’expérience de sécheresse cutanée, de démangeaisons, d’éruptions, de photosensibilité, d’allergies et même de brûlures. Non seulement faut-il prendre en charge ces problèmes, mais il est parfois nécessaire d’adapter les soins habituels de la peau pendant le traitement d’une maladie, voire quelque temps après la fin du traitement. Bien qu’il soit recommandé aux patients de discuter de leurs problèmes cutanés avec leur médecin ou leur dermatologue, les pharmaciens peuvent suggérer des médicaments en vente libre (MVL) pour aider à soulager leurs symptômes et ainsi favoriser l’observance du traitement de la maladie. Même si un patient présente un problème cutané qu’on associe fréquemment à sa maladie, il n’est pas garanti qu’une relation existe entre les deux. Demandez-lui toujours s’il prend d’autres médicaments ou si des changements ont eu lieu dans sa vie quotidienne (p. ex., s’il utilise un nouveau détergent ou un nouveau savon) pour trouver une autre explication possible. l’hypothyroïdie, la malnutrition, les maladies rénales et l’anémie ferriprive. Avec certaines maladies, comme le diabète, le degré de sécheresse de la peau peut être directement lié au niveau de maîtrise de la maladie. La texture peut s’améliorer quand les patients ont suivi le traitement prescrit pendant une plus longue période. Quant aux médicaments d’ordonnance, les plus susceptibles d’assécher la peau sont les diurétiques, les anticholinergiques, les hypocholestérolémiants, les rétinoïdes et la prednisone. Afin de soulager les symptômes, on recommande d’utiliser régulièrement des hydratants le plus pur possible, sans parfum, colorant ou autre ingrédient cosmétique. Certains additifs risquent d’assécher davantage la peau (alcool, hamamélis, menthol, menthe poivrée, huile d’eucalyptus.) Au contraire, l’urée à des concentrations de 10 à 20 % ou l’acide lactique à 5 % peut augmenter l’effet émollient. Quant à l’acide salicylique, il peut être utilisé avec parcimonie sur certaines régions où la peau est plus épaisse pour son effet kératolytique. Les émollients sont souvent les préparations les plus efficaces pour traiter la peau sèche, car ils hydratent tout en formant une barrière contre la perte d’humidité. Toutefois, puisqu’un frottage énergique peut accroître l’irritation ou les lésions cutanées, l’application en douceur est de mise. Sécheresse Les principales maladies non dermatologiques provoquant la sécheresse de la peau sont le diabète, Cas particuliers : patients soumis à la radiothérapie Certains centres de traitement recommandent aux patients de ne Par Marijke Vroomen Durning, infirmière pas appliquer d’hydratant sur la partie visée par la radiothérapie pendant les quatre heures précédant une séance d’irradiation. Cependant, une revue de la littérature médicale1 a montré que cette restriction n’est pas fondée. Cela dit, les personnes concernées devraient en parler avec l’équipe de radiothérapie. Si un patient voulait un produit pour soulager sa peau sèche causée par la radiothérapie, la même revue a montré que l’application de Calendula officinalis (souci) et d’acide hyaluronique permet de réduire les effets de la dermatite dans de nombreux cas. D’autres produits semblent être utiles dans certains cas : • l’aloe vera; • le dexpanthénol; • le glutathion et l’anthocyanine; • le sucralfate; • les lotions à base d’urée; • la vitamine C; • les crèmes à la camomille et les onguents à l’huile d’amande. Irritation Une peau sèche peut facilement s’irriter, en particulier dans les plis cutanés et aux endroits soumis au frottement des vêtements. Pour réduire l’irritation au niveau des plis cutanés, on peut y appliquer légèrement une poudre absorbante inodore. Prévenez vos patients de laver régulièrement et en douceur les zones couvertes afin que la poudre ne forme pas une croûte, ce qui irriterait davantage la peau. On vous questionnera peut-être sur la fécule de maïs, un vieux remède souvent utilisé pour soulager la peau irritée. Certains établissements continuent à la recomman- 36 | l’actualité pharmaceutique | www.ProfessionSante.ca | septembre 2012 | Supplément MVL der, mais elle devrait être utilisée avec précaution, car elle favorise le développement de champignons et donc, d’une infection. Elle doit en particulier être évitée dans les cas d’immunodéficience. En outre, les crèmes et les onguents pharmaceutiques topiques recommandés pour la peau sèche sont souvent efficaces pour soulager les irritations. Les lotions aqueuses, qui s’appliquent en douceur et sont rapidement absorbées, sont particulièrement à recommander. Avec les préparations plus épaisses, il peut être nécessaire de frotter, ce qui risque de tirer la peau. Dans les cas de frottement, une crème barrière est une excellente option. Brûlures Les radiations peuvent être très dures pour la peau. Selon une étude, 85 % des personnes soumises à la radiothérapie présentent des réactions cutanées modérées à sévères durant le traitement2. Il est impossible de prédire quels patients auront une forte réaction cutanée à la radiothérapie, mais certaines personnes sont plus à risque que d’autres : celles qui ont une peau sensible, sujette à réagir aux savons et aux lotions; les fumeurs; les personnes présentant des problèmes médicaux tels que le diabète; et les personnes âgées dont la peau a commencé à s’amincir. Les zones cibles de la radiothérapie peuvent aussi présenter un potentiel de brûlures. Le risque de réactions est plus élevé sur les zones plus vastes, comme le torse, que sur les zones plus réduites. Les parties courbes du corps, comme le dessous des bras et les endroits présentant des plis cutanés, sont aussi des régions vulnérables. Les personnes présentant des brûlures causées par la radiothérapie doivent parler avec leur médecin du type de traitement dont elles ont besoin. Des applications prophylactiques des produits mentionnés précédemment pour traiter la peau irritée peuvent aider à prévenir ou à limiter la gravité des brûlures. Notez que si le médecin prescrit de la Flamazine, il est important d’aviser les patients de jeter leur tube tous les sept jours et de venir en chercher un nouveau (selon Vigilance Santé et la monographie du produit). Les applications se feront une fois par 24 h et la peau devra préalablement avoir été nettoyée sans frottement avec du NaCl. Ils devront aussi faire très attention au soleil. Dans les cas de brûlures douloureuses, si ce n’est pas contre-indiqué, vous pouvez recommander un analgésique oral en vente libre comme l’ibuprofène ou l’acétaminophène. Démangeaisons Des démangeaisons (prurit) peuvent accompagner la peau sèche, les irritations et les brûlures, mais aussi se produire seules. Le patient doit éviter de se gratter, car cela risque de nuire à l’intégrité de la peau. Pour les patientes non soumis à la radiothérapie, l’American Association of Family Physicians3 recommande les traitements suivants en cas de prurit non spécifique : • lubrifiants (ex. : gelée de pétrole [vaseline], crèmes lubrifiantes) les plus purs possible Pour les pharmaciens Pour les patients • Association canadienne de dermatologie www.dermatology.ca • Cetaphil : www.cetaphil.ca/fr CeraVe: www.cerave.com Bioderma : www.bioderma.com/fr • SkinCare Guide (en anglais) www.skincareguide.com •PasseportSanté www.passeportsante.ca • Evidence-based interventions for radiation dermatitis (en anglais) http://ons.metapress.com • Skin care for radiotherapy patients (en anglais) www.uwhealth.org/ • Eczéma Canada www.eczemacanada.ca P H A R M ACEU LI TÉ UE Q UA • en l’absence de plaies ouvertes, onguents avec menthol ou camphre • bains d’avoine • lotions à la calamine (le Caladryl est toutefois déconseillé puisqu’il contient un antihistaminique topique qui peut être allergisant) • pramoxine CA T AU NA DA FAI • Société canadienne du cancer. Altérations de la peau et des ongles. www.cancer.ca TI Q Ressources Gestion de la santé par les MVL En cas de fortes démangeaisons, les patients peuvent également essayer ces médicaments s’ils ne sont pas contre-indiqués : • la solution de Burow (BuroSol) • un antihistaminique oral Acné Certains types de chimiothérapie peuvent provoquer des irritations ressemblant à de l’acné. Toutefois, les médicaments contre l’acné ne devraient pas être utilisés. Invitez les patients à nettoyer la zone irritée avec un syndet et de l’eau. Si le problème persiste ou s’aggrave, ils devront parler avec leur médecin des options de traitement. Le nettoyage Des soins adéquats de la peau sont extrêmement importants en cas de problèmes cutanés primaires et secondaires. Le nettoyage quotidien élimine la saleté, les bactéries, le maquillage et les cellules mortes en surface. Les personnes atteintes de prurit ou de sécheresse cutanée devraient utiliser des nettoyants très doux, éviter les agents antibactériens et exfoliants, et opter pour des produits solubles dans l’eau, dépourvus de savon, non asséchants, sans parfum ni agent de surface. (ex. : Cetaphil, Trisan, SpectroJel, Lipikar Syndet ou savons à base de cold cream [cérat cosmétique]). • 1. Clinical Journal of Oncology Nursing, 2012. 2. Salvo N, Barnes E, van Draanen J, Stacey E, et coll. Prophylaxis and Management of Acute Radiation-iInduced Skin Reactions: A Systematic Review of the Litterature. Curr Oncol. 2010 August; 17(4): 94–112. www.ncbi.nlm. nih.gov/pmc/articles/PMC2913836/ 3. Moses S, MD. Pruritus. Am Fam Physician. 2003 Sep 15;68(6):1135-1142. www.aafp.org/afp/2003/0915/p1135.html Votre ordonnance non médicinale Les nettoyants et hydratants Cetaphil® assurent une thérapie pour peau sèche en cas d’affections telles que la rosacée, le psoriasis et l’eczéma. Les formules douces, non irritantes, équilibrent la peau sensible et sèche et contribuent au maintien d’une peau saine lors d’une utilisation quotidienne. recommandé par les dermatologues www.cetaphil.ca © 2011 Galderma Canada Inc. Galderma est une marque déposée. Supplément MVL | septembre 2012 | www.ProfessionSante.ca | l’actualité pharmaceutique | 37 Conseils pratiques Maux d’estomac et problèmes intestinaux • Ceux qui suivent des traitements à long terme aux corticostéroïdes, qui souffrent d’une pancréatite ou qui sont gravement malades ne devraient pas prendre de probiotiques sans d’abord consulter un médecin. • Même si les probiotiques sont généralement considérés comme sécuritaires, il manque d’essais cliniques de grande taille qui étudient à quel point ils le sont chez les enfants, les personnes âgées et les patients immunodéprimés. • Parce que la supplémentation en probiotiques est un domaine d’étude en croissance, encouragez les patients à lire les étiquettes et à faire leur propre recherche. • Les patients prenant des antibiotiques devraient consommer des probiotiques séparément, environ deux heures après l’antibiotique (sauf si indiqué autrement par leur médecin). • Les patients préoccupés par la diarrhée du voyageur pourront prendre des probiotiques pendant une semaine avant et durant le voyage. • Considérant l’impact négatif du contenu acide de l’estomac sur l’efficacité des probiotiques, il est suggéré de choisir des produits encapsulés et de les prendre à jeun. Prévention et traitement par les probiotiques Par Louise Léger On estime que 100 billions de micro-organismes de plus de 500 espèces de bactéries habitent un intestin en santé2. Cette microflore limite la présence des pathogènes, tout en aidant la digestion et l’absorption des nutriments. Elle aide aussi à métaboliser les médicaments et à stimuler le système immunitaire. Ajoutés à des aliments ou sous forme de suppléments, les probiotiques ont gagné du terrain dans le traitement d’un large éventail de conditions. De nombreuses études sont publiées chaque année à leur sujet et la plupart de celles qui sont concluantes quant à leurs bénéfices sont liées à l’amélioration de la santé intestinale et à la stimulation de la fonction immunitaire1-3. Meilleurs probiotiques Pour être reconnue comme probiotique, une souche bactérienne doit être pleinement identifiée, pouvoir être ingérée sans danger, adhérer aux muqueuses intracavitaires, coloniser l’intestin et avoir des bénéfices pour la santé prouvés dans le cadre d’études cliniques1. Les patients doivent utiliser des suppléments de haute qualité dont les étiquettes indiquent la quantité de bactéries dans chaque capsule et le fait qu’elles soient des souches humaines « vivantes » ou « actives ». Les étiquettes devraient aussi indiquer les doses appropriées et offrir les coordonnées du fabricant. Les micro-organismes dans les probiotiques sont mesurés en unités formant des colonies (UFC). Le nombre d’UFC dans un produit devrait correspondre à celui que les études cliniques ont reconnu comme étant efficace. Des recherches ont montré que la prise quotidienne de produits contenant entre 50 millions et plus de 1 milliard d’UFC était bénéfique pour la santé. Plusieurs lignes directrices suggèrent que les suppléments ou aliments enrichis de probiotiques devraient contenir 1 milliard d’UFC ou plus1. La plupart des produits enrichis de probiotiques contiennent un minimum de 1 milliard d’UFC par portion. Par exemple, DanActive de Danone et BioBest Maximmunité d’Astro en contiennent 10 milliards. Toutefois, les céréales YogActive et le yogourt Liberté en contiennent 50 millions1. La plupart du temps, les bactéries dans les suppléments probiotiques proviennent de deux genres reconnus comme sécuritaires depuis longtemps au Canada : Lactobacillus et Bifidobacterium. Les espèces spécifiques de probiotiques incluent Lactobacillus acidophilus et Bifidobacterium bifidum. Ils se divisent ensuite en souches spécifiques souvent nommées (ex. : Rosell). Chaque formule probiotique produit des résultats différents. Des études récentes suggèrent qu’il n’est pas nécessairement mieux d’avoir de multiples souches dans un supplément probiotique puisqu’elles peuvent avoir des effets antagonistes et se nuire entre elles. Pour un soutien alimentaire du système immunitaire, les souches suggérées sont5 : • Bifidobacterium lactis HN019 (produits laitiers, supplément) : • • • • aide à moduler certains aspects du système immunitaire chez les personnes plus âgées Lactobacillus reuteri ATCC55730 (produits BioGaia Gut Health) Lactobacillus rhamnosus GG (LGG) (yogourt à boire Danimals, capsules Culturelle) Lactobacillus casei DN-114 001 (produits DanActive) Bifidobacterium lactis Bb-12 (yogourt Yo-Plus, fromage LiveActive) Pour une aide alimentaire contre la diarrhée associée aux antibiotiques, les souches suggérées sont5 : • Lactobacillus acidophilus CL1285 et Lactobicillus casei Lbc80r (lait fermenté BioK + CL1285, lait de soja BioK+ CL1285, capsules) • S. cerevisiae ou S. boulardii (poudre Florastor, capsules Lalflor) • Lactobacillus rhamnosus GG (LGG) (yogourt à boire Danimals et les capsules Culturelle) • Lactobacillus casei DN-114 001 (produits DanActive) Conditions traitées Diarrhée : Selon une nouvelle étude (Journal of the American Medical Association, juin 2012), les probiotiques peuvent contrer la diarrhée associée aux antibiotiques. Les chercheurs ont analysé les résultats de 63 études incluant près de 12 000 participants qui avaient besoin d’un traitement aux antibiotiques (groupe capsules de probiotiques vs groupe placebo vs groupe contrôle). Les patients ayant pris un probiotique en concomitance avec des antibiotiques prescrits couraient 38 | l’actualité pharmaceutique | www.ProfessionSante.ca | septembre 2012 | Supplément MVL 42 % moins de risques de développer une diarrhée. Les antibiotiques éliminent autant les mauvaises bactéries que les bonnes. Les suppléments probiotiques acidophilus en vente libre peuvent aider à remplacer les bonnes bactéries. Les souches de Lactobacillus (incluant L. acidophilus et L. casei) et Saccharomyces boulardii semblent les plus efficaces contre la diarrhée. Les essais contrôlés ont montré que Lactobacillus rhamnosus GG peut diminuer la durée d’une diarrhée infectieuse chez les enfants d’âge scolaire et préscolaire (mais pas chez les adultes)2. Constipation11 : La constipation chronique est plus fréquente chez la femme et les personnes de 65 ans et plus (près de 30 % des aînés en souffrent). Certaines études ont démontré les bénéfices des probiotiques, en particulier les bactéries lactiques, pour cette indication. Même en doses réduites, ils ont amélioré l’activité intestinale et permis de réduire l’usage de laxatifs. Candidose : Un déséquilibre de la flore intestinale peut affecter d’autres parties du corps. Pour les femmes, ce déséquilibre peut augmenter le risque de vaginite à Candida albicans. L. acidophilus est l’une des plus importantes bactéries de la flore vaginale et intestinale. Cette bonne bactérie maintient un environnement hostile envers les pathogènes, et produit du peroxyde d’hydrogène et de l’hypothiocyanite qui peuvent inhiber la croissance de Candida albicans. Quand le nombre de ces bactéries est réduit, le risque de surinfection augmente. Les probio- tiques peuvent restaurer la flore intestinale de façon efficace et sécuritaire, qu’ils soient utilisés par voie vaginale ou orale. Influenza : Quelques études semblent montrer que certaines bactéries probiotiques sont efficaces pour prévenir la grippe ou d’autres virus en stimulant le système immunitaire, mais plus d’études avec de meilleurs devis sont nécessaires. Syndrome du côlon irritable (SCI) : Des recherches sont en cours afin d’étudier les bienfaits des probiotiques dans le traitement de patients atteints du SCI, particulièrement ceux avec des symptômes prédominants de diarrhée. Maladies intestinales inflammatoires8,9 : Les MII (ex. : maladie de Crohn, colite ulcéreuse) affectent la digestion, l’absorption des nutriments et l’élimination saine des déchets. Même si plus d’études sont requises, des essais thérapeutiques ont démontré l’efficacité d’une dose quotidienne de probiotiques pour diminuer les récurrences de ces maladies pour les patients en rémission. Maladie cœliaque12 : Des études finlandaises suggèrent que les probiotiques pourraient aider à modérer les dommages aux cellules de l’intestin après qu’un patient, qui a débuté un régime sans gluten, ait consommé du gluten par inadvertance. Autres conditions potentielles : Dans une revue des indications cliniques pour les probiotiques (Clinical Infectious Diseases, 2008), il ressort qu’il existe des données probantes concernant l’utilisation de probiotiques pour traiter la diarrhée aiguë, la diarrhée associée aux Ressources Gestion de la santé par les MVL Pour les pharmaciens Pour les patients • Santé Canada - Questions et réponses sur les probiotiques www.hc-sc.gc.ca/fn-an/label-etiquet/claims-reclam/probiotics_qa-qr_ probiotiques-fra.php • Bio-K plus www.biokplus.com/fr • Clinical indications for probiotics: an overview (en anglais) http://cid.oxfordjournals.org • Passeport Santé - Probiotiques www.passeportsante.net • Agence Science Presse Probiotique et prébiotique… mais qu’est-ce que c’est ? www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2010/04/21/probiotique-prebiotique • Bio-K plus : section des professionnels de la santé www.biokplus.com/fr/professionnels-de-sante • Candida and probiotics (en anglais) www.phototour.minneapolis.mn.us/candida/summary • National Center for Complementary and Alternative Medicine (en anglais) http://nccam.nih.gov/health/probiotics/introduction.htm antibiotiques et l’eczéma atopique. Leur usage est également prometteur pour les infections respiratoires durant l’enfance, les caries dentaires, les pathogènes nasaux, les MII et les rechutes de gastroentérite causées par la bactérie Clostridium difficile à la suite d’une antibiothérapie. Une étude a d’ailleurs été menée à l’Hôpital Pierre-Le Gardeur et les taux de surinfections à la bactérie C. difficile étaient beaucoup plus faibles que dans d’autres hôpitaux à la suite de l’utilisation de suppléments à base de Lactobacillus acidophilus chez tous les patients aux soins intensifs14. • 1. Baribeau H. Probiotics: Who Needs Them? (And How Much of Which Ones?) 2010 Apr 1. www.canadianhealthcarenetwork.ca/ pharmacists/clinical/health-index-therapeutics/nutrition/probiotics-who-needsthem-and-how-much-of-which-ones-4474 2. Harvard Medical School Family Health Guide. Health benefits of taking Probiotics. www.health.harvard.edu/fhg/updates/ update0905c.shtml 3. Wolvers D, Antoine JM, Myllyluoma E, Schrezenmeir J, Szajewska H, Rijkers GT. Guidance for Substantiating the Evidence for Beneficial Effects of Probiotics: Prevention and Management of Infections by Probiotics. J Nutr 2010;140:698S-712S. 4. Resta SC. Effects of Probiotics and Commensals on Intestinal Epithelial Physiology: Implications for Nutrient Handling. J Physiol 2009;587:4169-74. 5. Sanders ME. How Do We Know When Something Called “Probiotic” is Really a Probiotic? Func Food Rev. 2009;1:1-12. 6. Gareau MG, Sherman PM, Walker WA. Probiotics and the Gut Microbiota in Intestinal Health and Disease. Nat Rev Gastroenterol Hepatol 2010;7(9):503-14. Epub 2010 Jul 27. 7. Ouwehand AC. Recent Advances in Probiotic Research. Future Microbiol 2011;6(9):981-4. 8. Kanauchi O, Mitsuyama K, Andoh A. The Therapeutic Impact of Manipulating Microbiota in Inflammatory Bowel Disease. Curr Pharm Des 2009;15(18):2074-86. 9. Hedin C, Whelan K, Lindsay JO. Evidence for the Use of Probiotics and Prebiotics in Inflammatory Bowel disease: A Review of Clinical Trials. Proc Nutr Soc 2007;66(3):307-15. 10. Quigley E. Probiotics: The Key to Digestive Health. Health Point Press; 2009. 11. Chmielewska A, Szajewska H. Systematic Review of Randomized Controlled Trials: Probiotics for Functional Constipation. World J Gastroenterol 2010;16(1):69-75 12. Lindfors K, Blomqvist T, Juuti-Uusitalo K, et coll. Live Probiotic Bifidobacterium Lactis Bacteria Inhibit the Toxic Effects Induced by Wheat Gliadin in Epithelial Cell Culture. Clin Experimental Immunol 2008;152(3):552-8. 13. Maziade, P-J. 2009. Efficacy of the Probiotic Bio-K+CL1285® in the Control of a Nosocomial Outbreak of Severe Clostridium Difficile-Associated Diarrhea at the Centre Hospitalier Pierre-Le-Gardeur: A Case Report. www.advin.org/en/images/stories/ DOC/Maziade-Probiotic_and_C.difficile_ Study.pdf Supplément MVL | septembre 2012 | www.ProfessionSante.ca | l’actualité pharmaceutique | 39 Conseils pratiques Feux sauvages Les personnes présentant un feu sauvage ont tendance à s’auto-diagnostiquer et à s’autotraiter. À la recherche d’un soulagement, elles sont particulièrement susceptibles d’examiner attentivement les produits disposés dans les rayons des pharmacies. Voici quelques conseils pratiques à leur intention : • Incitez à éviter les contacts. Rappelez à ces clients qu’ils peuvent transmettre le virus à d’autres personnes par contact direct (par les baisers ou les rapports buccogénitaux), en partageant des objets ainsi qu’en toussant ou en éternuant. Rappelez-leur de se laver fréquemment les mains, d’éviter de toucher le feu sauvage et de partager de la vaisselle, un rasoir, des serviettes, un baume pour les lèvres et d’autres produits cosmétiques pour le visage. • Parlez du traitement. Avec la plupart des médicaments, la période pendant laquelle il est possible de traiter les feux sauvages est très limitée (de huit à 48 heures après la première démangeaison). C’est pourquoi il est important d’indiquer aux personnes concernées qu’elles doivent être à l’affût de tout signe qu’un feu sauvage est sur le point d’apparaître et de le traiter immédiatement. • Encouragez la prévention. Une bonne gestion du stress, une saine alimentation, un bon sommeil et l’utilisation de baumes à lèvres contenant un écran solaire de FPS élevé sont des façons éprouvées de prévenir l’apparition des feux sauvages. Il est préférable d’appliquer le baume au moins 15 minutes avant de sortir et de répéter à toutes lesdeux heures comme tout écran solaire. • Aidez à prendre des décisions. Faites preuve de discernement pour aider les patients à choisir les produits et les approches les plus adaptés à leur cas, compte tenu de leurs symptômes, des preuves de l’efficacité des produits, du coût et des effets secondaires potentiels. • Creusez la question. Posez des questions sur les symptômes et les antécédents de santé, et utilisez votre jugement clinique : si les réponses des patients semblent indiquer qu’il pourrait ne pas s’agir d’un feu sauvage, ou que le feu sauvage a entraîné des complications, recommandez-leur d’aller consulter un médecin ou un dermatologue. Herpès labial : un virus présent chez la plupart des gens Par Jennifer Dawson Neuf Canadiens sur 10 sont porteurs du virus de l’herpès simplex (VHS) qui provoque les feux sauvages (ou herpès labial)1. La plupart des gens ont subi une poussée mineure dans l’enfance et n’ont eu aucune récurrence par la suite, bien que le virus soit installé à vie dans leurs ganglions nerveux, près de la colonne vertébrale. Pour les 20 % à 40 % de gens qui subissent des poussées à répétition, les facteurs déclencheurs incluent le stress, l’exposition au soleil, les infections, y compris les infections des voies respiratoires supérieures (IVRS), le temps froid et les vents secs, de même que les menstruations chez les femmes2. Une irritation de la zone sensible autour de la bouche, comme à la suite d’une ouverture trop grande de la bouche lors d’une visite chez le dentiste, peut provoquer une récurrence, tout comme l’utilisation de corticostéroïdes. Les aliments acides qui brûlent la peau peuvent aussi entraîner une poussée1. Les feux sauvages sont très contagieux. Les enfants sont habituellement inoculés par un simple baiser sur la joue , affirme le dermatologue Charles Lynde, mais les feux sauvages peuvent aussi être propagés en partageant des articles de soins personnels, en toussant, en éternuant ou en ayant des rapports buccogénitaux. Le virus se transmet plus facilement quand des vésicules sont présentes, mais il est possible d’infecter d’autres personnes avant ou après leur apparition. Complications Il faut traiter les feux sauvages parce que les complications peuvent être désastreuses, avertit le Dr Lynde. Si le virus atteint les yeux, il peut entraîner une infection oculaire à VSH qui peut mener à la cécité. Une primo-infection durant la grossesse peut provoquer une fausse couche et nuire à la croissance du fœtus, indique le naturopathe Rajesh Ragbir. L’herpès génital actif, qui est généralement de type 2, peut infecter le bébé lors de son passage dans le canal génital, ce qui risque d’entraîner des complications telles que l’encéphalite herpétique. Comme les lésions sont ouvertes, des infections secondaires, telles qu’une inflammation du tissu cellulaire sous-cutané (cellulite) et le staphylocoque doré, peuvent se développer et circuler dans l’organisme, explique le Dr Lynde. Le virus peut facilement pénétrer dans la peau endommagée d’enfants souffrant de dermatite atopique ou d’eczéma et se répandre bien au-delà de la région buccale, entraînant une importante douleur et un risque de maladie grave. Une poussée plutôt anodine chez un individu en bonne santé peut avoir un effet dévastateur chez une personne immunodéprimée, affirme le Dr Lynde. « Si ce virus est inoculé à une personne soumise à un traitement de chimiothérapie, il peut sévir dans tout son organisme. » Par ailleurs, tout « feu sauvage » qui dure plus de 14 jours, s’aggrave ou continue à saigner devrait être examiné par un médecin ou un dermatologue. Prévention et traitement Au moins 70 % à 80 % des poussées de feux sauvages peuvent être traitées à l’aide de médicaments en vente libre (MVL)3. Le docosanol à 10 % (AbrevaMD) est un MVL qui bloque l’entrée du virus dans les cellules. Il a été cliniquement prouvé qu’il soulage les symptômes et accélère la guérison si on l’utilise dès l’apparition des symptômes (démangeaisons ou sensations de brûlure) signalant l’imminence d’une poussée. Les onguents contenant du zinc et de l’héparine (tel que le LipactinMD) peuvent être des options de traitement efficaces, bien que cela n’ait pas été confirmé par des études. Les hydratants spécialement conçus pour traiter les feux sauvages fournissent une barrière protectrice et conservent l’humidité de la peau, ce qui peut soulager les symptômes. Les pansements hydrocolloïdes (PolysporinMD) pourraient légèrement diminuer la durée des feux sauvages, mais ne semblent pas avoir d’impact sur leur taille et leur intensité. L’ibuprofène, l’acétaminophène et l’acide acétylsalicylique (AAS) peuvent être utilisés contre la douleur et l’inconfort. Selon le Dr Ragbir, une alimentation pauvre en lysine et riche en arginine peut aggraver une poussée. Les fruits et les légumes, les produits laitiers, le poulet, le poisson et la levure de bière sont riches en lysine. Les aliments riches en arginine qu’il faut éviter sont le chocolat, les arachides, l’avoine, les amandes, les graines et la gélatine. On ajoute parfois de l’arginine aux protéines en poudre et aux multivitamines. Les résultats de la majorité 40 | l’actualité pharmaceutique | www.ProfessionSante.ca | septembre 2012 | Supplément MVL des essais indiquent que cet acide aminé en suppléments peut contribuer à diminuer la récurrence et la gravité des crises et peut-être même accélérer la guérison chez certains sujets4. La propolis, une résine riche en flavonoïdes recueillie par les abeilles sur les végétaux, peut également être utile, selon le Dr Ragbir. Le produit de santé naturel FEUXSAUVAGES-FX contient une solution de propolis à 3 %; des essais cliniques ont montré qu’il réduit le temps de guérison si on le prend dès l’apparition des premiers symptômes. Toutefois, son fabricant prétend que le produit accélère la guérison qu’on le prenne tôt ou tard dans l’évolution de la maladie. On peut recourir aux antiviraux sur ordonnance chez les patients ayant des récurrences fréquentes (habituellement quatre épisodes et plus par année), ainsi que dans les cas de maladies complexes ou d’immunité compromise, ou encore chez des personnes devant subir une intervention susceptible de déclencher une poussée, comme une visite chez le dentiste. Les médicaments d’ordonnance se présentent sous forme topique (penciclovir [DenavirMD] – produit de Novartis qui n’est plus distribué au Canada – et acyclovir [ZoviraxMD]) et de comprimés (famciclovir, valacyclovir et acyclovir). Comme avec les MVL, il est important d’agir rapidement : plus le médicament d’ordonnance est pris tôt après le début de la poussée, plus il sera efficace. Les pseudo-feux sauvages Il arrive que l’on confonde d’autres maladies et problèmes de santé avec le feu sauvage. Dans certains cas, ces conditions ont peu de conséquences. Dans d’autres cas, le problème est plus grave et exige une évaluation médicale. Voici certaines de ces maladies. Agranulocytose : Maladie qui se produit quand la moelle osseuse ne fabrique pas suffisamment de globules blancs, ce qui entraîne une vulnérabilité aux infections. Les symptômes, dont fièvre et ulcérations buccales, peuvent ressembler à ceux du feu sauvage. Une visite chez le médecin s’impose. Aphtes : Ulcérations non virales qui apparaissent habituellement sur la face interne des lèvres ou sur la langue. Comme pour le feu sauvage, leur apparition est annoncée par une démangeaison ou une sensation de brûlure, ainsi que de la douleur. Les aphtes ne sont pas contagieux et disparaissent généralement spontanément. Virus Coxsackie : Également connu sous le nom de « syndrome pieds-mains-bouche », ce virus provoque des lésions pouvant apparaître sur les lèvres et à l’intérieur de la bouche. L’infection est souvent accompagnée de fièvre, de douleur et d’une éruption cutanée sur différentes parties du corps, qui disparaissent généralement en 7 à 10 jours sans traitement. Il faut y faire particulièrement attention chez les enfants de moins de 10 ans. Candida albicans : Champignon du genre levure qui cause des infections comme le muguet (substance crémeuse à l’intérieur de la bouche accompagnée de rougeur et de douleur) et la per- Ressources Gestion de la santé par les MVL Pour les pharmaciens Pour les patients • Passeportsante.ca (taper « herpès labial ») www.passeportsante.net/fr • Coldsores.ca (en anglais) www.coldsores.ca • Skintherapyletter.ca (en anglais) Patient’s Guide to Cold Sores. www.skincareguide.ca/cold_sores/index.html • Herpessante.ca. Au sujet des feux sauvages. www.herpeshealth.com/french/cold_sores.html • Natural Standard (en anglais) Médecine alternative et complémentaire, incluant les conditions, produits, complications, et interactions médicamenteuses potentielles. Inscription payante. www.naturalstandard.com • Les virus du groupe de l’herpès ou herpès simplex virus (HSV-1 et 2). www.microbe-edu.org/etudiant/herpes.html • Sites de fabricants www.abreva.ca www.polysporin.ca www.feusauvage-fx.com • Trucs maison (taper « feux sauvages ») www.trucsmaison.com lèche (fissures douloureuses à la commissure des lèvres). Il faut consulter un médecin si les symptômes persistent. Érythème polymorphe : Syndrome cutané pouvant être causé par des infections, y compris à herpès simplex. Les symptômes sont : peau qui démange, fièvre, douleurs articulaires et lésions cutanées sur diverses parties du corps, dont le visage et les lèvres. Cette complication du feu sauvage nécessite la consultation d’un médecin. Herpès génital : L’herpès simplex de type 2, ou herpès génital, peut apparaître dans la bouche à la suite d’un rapport buccogénital avec une personne atteinte d’herpès génital actif. Le virus de l’herpès génital est généralement plus douloureux, persistant et susceptible de réapparaître qu’un feu sauvage. Le médecin pourra faire un prélèvement afin de poser un diagnostic définitif d’herpès de type 1 ou 2. Cancers oraux : Un ulcère de la bouche qui ne guérit pas pourrait être un cancer oral. Comme ce cancer est souvent accompagné de symptômes (ex. : engourdisse­ ment, picotements, douleur), les personnes atteintes présument parfois qu’il s’agit d’un feu sauvage. Tout soupçon de cancer exige une consultation médicale. Carcinome à cellules squameuses : Type de cancer de la peau sans présence de mélanome qui apparaît généralement sous la forme d’une bosse présentant une surface écailleuse ou rugueuse et des taches rougeâtres, souvent sur le visage. • 1. Howard M, Sellors JW, Jang D, et coll. Regional Distribution of Antibodies to Herpes Simplex Virus Type 1 (HSV-1) and HSV-2 in Men and Women in Ontario, Canada. J Clin Microbiol 2003;41:84–89. 2. Vender R, Kuehl B. Continuing Education Session Recurrent Herpes Labialis: Assessment and Treatment. Herpes Labialis (Cold Sores). www.skinpharmacies.ca 3. Barbarash RA. Update on Treatments for Oral Herpes Simplex Viral Infections. Today’s Therapeutic Trends 2001;19:39–58. 4. Griffith RS, Walsh DE, et coll. Success of L-lysine Therapy in Frequently Recurrent Herpes Simplex Infection. Treatment and Prophylaxis. Dermatologica. 1987;175(4):18390. www.trucsmaison.com/index. php?id=116&pub=thematiques Vous connaissez la différence,mais vos patients peuvent l’ignorer. En votre qualité de professionnel de la santé, les informations que vous fournissez aux patients contribuent à les aider à faire des choix plus éclairés entre la médecine et les mythes. Aidez-les à choisir un traitement formulé pour bloquer l’entrée du virus du feu sauvage. abreva® (docosanol à 10 %) est éprouvé r en clinique pour accélérer la guérison du feu sauvage1,2 : Bientôt offert dans un format à pompe. Il réduit le délai de guérison à 4,1 jours à peine*1,2 Il raccourcit la durée des symptômes du feu sauvage1,2 Même excellente formule. Format portatif pratique et facile à utiliser. Il empêche le virus du feu sauvage de pénétrer les cellules saines environnantes de la peau†2 L’assurance donnée au patient : la garantie de remboursement‡ d’abreva! ‡ Si un patient n’est pas entièrement satisfait d’abreva, indiquez-lui de conserver son reçu et le produit inutilisé et de composer le 1-888-7-abreva. abreva est un traitement topique contre les feux sauvages avec docosanol (crème à 10 %), un agent bloquant l’entrée du virus qui modifie la membrane cellulaire et empêche le virus de pénétrer les cellules hôtes environnantes2. abreva est indiqué pour le traitement de poussées aiguës de l’herpès simplex buccofacial de la lèvre récurrent. Le mal de tête (10,4 %), une réaction au site d’application (2,9 %), une éruption cutanée (0,5 %), le prurit (0,4 %), la peau sèche (0,4 %) et l’acné (0,3 %) sont les effets indésirables les plus fréquemment signalés. Les effets indésirables signalés furent semblables pour abreva et un placebo2. On n’a observé aucun signe de sensibilisation de contact ou de photoallergie lors des essais cliniques2. * abreva a fait l’objet de deux essais pivots multicentriques contre placebo, à double insu et entrepris en clinique, portant sur le traitement de l’herpès simplex buccofacial de la lèvre récurrent (n=370). Des adultes autrement en bonne santé ont reçu au hasard un traitement à l’aide d’abreva (docosanol) ou par placebo. Le traitement a été entrepris au début d’une poussée, avant la formation d’une papule ou d’une vésicule. La crème d’essai devait être appliquée par voie topique cinq fois par jour jusqu’à la guérison ou pendant une période Recommandez abreva Un vrai médicament, vraiment vite*. de dix jours au plus. Le délai médian de guérison était de 4,1 jours, contre 4,8 pour le placebo2. On a rapporté dans d’autres documentations publiées que les feux sauvages non traités ont duré de 6 à 10 jours3. † Les feux sauvages sont causés par une infection des cellules par le virus de l’herpès simplex pour lequel il n’existe aucun remède. Par ailleurs, un traitement approprié peut réduire la gravité et la durée des poussées de feux sauvages : une intervention précoce est cruciale pour obtenir les meilleurs résultats. abreva atteint une efficacité optimale lorsqu’il est appliqué à la « phase du picotement »2. 1. Sacks SL, Thisted RA, Jones TM, et al. Clinical efficacy of topical docosanol 10% cream for herpes simplex labialis: a multicenter, randomized, placebo-controlled trial. J Am Acad Dermatol 2001;45:222–230. 2. Monographie de produit abreva® (crème de docosanol à 10 %). GSK Soins de santé aux consommateurs Inc., le 23 juillet 2008. 3. Harmenberg J, Oberg B, Spruance S. Prevention of ulcerative lesions by episodic treatment of recurrent herpes labialis: a literature review. Acta Derm Venereol 2010;90:122–130. Drugstore Canada et L’actualité pharmaceutique 2012. Sondage sur les conseils et recommandations à propos des produits en vente libre. / The Medical Post et L’actualité médicale 2012. Sondage sur les conseils et recommandations à propos des produits en vente libre. www.abrevapharmacist.ca MC /® ou licencié GlaxoSmithKline Soins de santé aux consommateurs Inc. Mississauga, Ontario L5N 6L4 ©2012 GlaxoSmithKline Supplément MVL | septembre 2012 | www.ProfessionSante.ca | l’actualité pharmaceutique | 41