Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête L’objet de recherche. I) Introduction : Pourquoi parler de méthode ? Pas de science sans méthode et pas de méthode sans science. Un projet scientifique ne peut se faire sans une méthode particulière qui met en lumière les réalités du terrain. Inversement la méthode, en tant que source de recueil de données de terrain ne trouve aucune consistance si ces données ne sont pas objectivées par les aspects théoriques de la science. Une recherche s’effectue en plusieurs étapes et nécessite un découpage du travail dans le temps. On aura tendance à repérer 4 temps de recherche : - Construire un objet d’étude ; - Elaborer une problématique et des hypothèses ; - Observer et collecter des données ; - Traiter et interpréter des résultats ; Ces 4 temps ne représentent pas 4 étapes distinctes ; il y a interrelation entre ces différentes parties de la recherche. Il faut comprendre que ces étapes ne sont pas indépendantes et qu’elles fonctionnent plus sur une mode relationnel. De plus, elle s’inscrivent dans une dynamique, et donc que rien ne s’enchaîne de façon linéaire. On peut identifier à l’intérieur de ces 4 temps des étapes qui permettront de faire évoluer la recherche vers la construction et la compréhension d’un fait de façon scientifique. (Schéma en transparent de Quivy et Van Campenhoudt, « Manuel de recherche en sciences sociales », 1995) : ce modèle reste dans une perspective très hypothético-déductive ; mais il faut concevoir que rien n’est totalement déductif et qu’il y a forcément une part d’inductivité émergente du terrain qui permet de construire l’objet. Pour G. Bachelard (La formation de l’esprit scientifique, 1980. Paris : Vrin) , le fait scientifique est conquis, construit et constaté, à l’inverse de l’expérience commune qui se présente directement face à nous. Ces différentes étapes présentées ici peuvent répondre de cette construction du fait scientifique. Il faut tenter de voir ce qui ce cache derrière le sens commun. Déconstruire le sociale qui s’expose à tous de manière commune (le sens commun) pour le reconstruire de manière plus scientifique. (En reprenant Bachelard on peut dire qu’une expérience scientifique est une expérience qui contredit le sens commun). La construction d’un objet de recherche répond de cette démarche, et représente en tant que tel une première démarche scientifique. Construire un objet de recherche se réfère principalement aux deux premiers temps de la recherche. Dans un premier temps, ce qu’il faut comprendre c’est qu’un objet de recherche est différent d’un thème de recherche. Si le thème de recherche définit un champ général d’étude (ex : les femmes et le sport, les médias et le sport, l’argent dans le sport etc.), l’objet de recherche quant à lui est une définition plus précise du projet envisagé, avec une problématique construite interrogeant la façon de traiter le thème. Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête En général on peut observer plusieurs écueils dans la construction de son premier objet de recherche : - objet trop large - mal délimité - mal opérationnalisable (sphère trop intellectuel, qui s’accommode mal de l’administration de la preuve. Trop théorique ; théorie = refuge) - a l’inverse objet pas assez formalisé (c’est à dire non inséré dans une perspective théorique) - faiblesse liée à des objets déjà épurés, déjà vus, et donc difficile de se positionner. . Ainsi, il s’agit dans un premier temps pour construire son objet d’essayer répondre à 3 critères : - La recherche doit porter sur un objet limité (géographiquement, historiquement etc…) - Répondre à une question précise. - La recherche doit suivre une démarche démonstrative (suite logique des opérations). Ces critères sont d’autant plus importants pour vous que vous êtes très limités dans le temps Un 4ème critère est corrélatif au trois précèdent : la faisabilité au niveau empirique. C’est à dire, l’objet envisagé peut-il permettre un recueil de données plus ou moins facilement ? Estce que le terrain d’enquête est accessible ? Est-ce que des entrées sont envisageables dans le milieu étudié ? Etc. Ce critère est aussi primordial pour définir un objet de recherche réalisable. Donc, concrètement comment va-t-on tenter de construire son objets ? On peut notamment enviosager la construction de l’objet à partir de : - la question de départ. - La revue de littérature - La problématique / les hypothèses. II) La question de départ : Qu’est ce qu’une question de départ ? La question de départ constitue normalement un premier moyen de mise en œuvre d’une des dimensions essentielles de la démarche scientifique et de la construction de l’objet, c’est à dire : la rupture avec les préjugés et les prénotions, donc avec le sens commun. En quoi il est utile de formuler une question de départ ?Quel est l’intérêt de bien travailler sa question de départ ? Tout d’abord, cela permet de : - formaliser quelque peu les idées qu’on a en tête - préciser son objectif de recherche - éviter de se disperser - essayer de suivre une ligne directrice pour la suite. - C’est aussi un premier pas vers la rupture avec le sens commun et donc aussi vers une problématique. - Ensuite c’est utile pour la suite de la recherche puisque ça orientera aussi les lectures de travail. En ciblant un objet plus précis, cela limite aussi les lectures. Enfin, les hypothèses formulées se présenteront comme des propositions de réponse à la question de départ. Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête Remarque 1 : Il faut savoir que la question fixée au départ est malléable, elle n’est pas définitivement posée. Elle évoluera avec les lectures et les premiers entretiens. Elle évoluera aussi avec la problématique pour finalement être définitive. Remarque 2 : Au départ, tant que la problématique est provisoire, beaucoup de question sont posés. Si ce questionnement est important et riche, il faut tenter de sélectionner les questions les plus pertinentes ou retravailler certaines d’entre elles. Comment cibler la question à se poser ? Comment construire sa question de recherche ? (en tant que trame, fil conducteur de la recherche). L’ensemble des qualités attendues pour une bonne question de départ se résume dans un premier temps au fait que cette question doit pouvoir être traitée. Comment construire une question et quelles sont les qualités nécessaires et utiles pour faire une bonne question ? Tout d’abord les qualités : - Les qualités de clarté : concernent essentiellement la précision et la concision de la formulation de la question de départ. C à d essayer de formuler une question précise dont le sens ne porte pas à confusion. Pour voir si la question est claire et précise, la formuler devant un public, un groupe et voir si le sens que chacun donne à la question converge ; si tel est le cas on verra alors que la question est assez claire pour être comprise par différentes personnes. Quelques « mauvais » exemples (cf poly) - Les qualités de faisabilité : portent essentiellement sur le caractère réaliste ou non du travail que la question de départ laisse entrevoir. Le chercheur, lorsqu’il pose sa question, doit s’assurer que ses connaissances, mais aussi les ressources dont il dispose (temps, argent, moyens logistiques) lui permettent d’apporter à la question posée des éléments de réponse valables. Quelques « mauvais » exemples (cf poly) - Les qualités de pertinence : concernent essentiellement le registre (descriptif, explicatif, normatif, prédictif…) dont relève la question de départ. On remarquera ici plusieurs aspects relevant de la pertinence d’une question : • Tout d’abord une question de départ devra éviter toute connotation morale. Elle cherchera non à juger mais bien à comprendre. • Une question de départ doit être une question « ouverte », ce qui signifie que plusieurs réponses différentes doivent pouvoir être envisagées a priori et que l’on n’est pas sûr d’une réponse toute faite. • Une question de départ abordera ce qui existe ou de ce qui a existé et non celle de ce qui n’existe pas encore. Elle n’étudiera pas le changement sans s’appuyer sur l’examen du fonctionnement. La porté d’un travail en science humaine ne peut permettre de prédire de manière formelle l’évolution des activités humaines, sa portée est plus de saisir les contraintes et logiques qui déterminent une situation, elle met à la lumière certains enjeux etc., donc en cela elle interpelle directement l’avenir et Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête acquiert une dimension prospective, mais il ne s’agit pas de prévision au sens strict du terme. • Une question de départ visera à mieux comprendre les phénomènes étudiés et pas seulement à les décrire. (met en avant des processus, c à d pas toujours visible). Non pas que la description ne soit pas du domaine des sciences sociales mais il faut qu’elle soit construite à partir de critères qui permettent de rompre avec le sens commun, et qu’elle ne soit pas une simple liste descriptive non construite. Quelques « mauvais » exemples (cf poly) III) La revue de littérature et les usages de la bibliographie. Tout d’abord, pourquoi lire ? - prendre des informations sur son sujet et aussi de situer par aux autres (faire « l’état de la question ») pour ne pas arriver naïf face au terrain et tenir compte de ce qui a déjà été fait. - se poser des questions, soit des nouvelles, soit de préciser celle qu’on a déjà. - rompre avec les prénotions que l’on peut avoir et donc de ne pas arriver sur le terrain avec des fausses idées, ou des idées du sens commun qui ne feront pas avancer - enfin, une fois que l’on aura quelques données, cela permet aussi de rendre intelligible (de théoriser) certaines données de terrain et donc de leur donner une signification plus scientifique. Les données ne parlent pas toute seules, il faut les interroger, les faire parler. Les lectures, en plus de votre propre analyse, servent aussi ce but. Attention à la boulimie livresque. Il ne s’agit pas de faire une revue de littérature exhaustive sur un sujet mais bien de faire une revue de lecture des ouvrages, articles etc. les plus pertinents sur le sujet. Il faut donc faire une lecture active et inquiète. Concernant la bibliographie on retiendra trois points : - le statut des sources bibliographie - la recherche de sources. - les règles de présentation de la littérature. 1) Le statut des sources bibliographiques. Il existe différents registres de production : - • • Les productions scientifiques à caractère théorique : on les utilise et les mobilise généralement pour comprendre son terrain. Il est intéressant de mobilisez ce type de lecture au moment où on tente de construire sa problématique, puisqu’on tente de s’inscrire plus ou moins dans un courant théorique. Cela sert aussi à reconstruire de manière intelligible ses données empiriques. Les analyses à caractère scientifique sur le sujet : Ces lectures sont intéressantes pour plusieurs raisons. Sur un aspect purement matériel, elles sont plus courtes et vous font gagner du temps. Ensuite, elles sont très utiles lors de la phase d’exploration (revue de littérature) puisqu’elles vous renseignent sur des travaux connexes au votre, et donc sur ce qui à déjà était fait ou non. Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête • enfin, elles permettront de poser et de situer votre problème en comparaison de ce qui est déjà fait. C’est donc intéressant puisque vous pouvez les discuter, les contester, les améliorer etc. Il faut cependant réfléchir au champ scientifique de référence (marketing, économie, sociologie, histoire etc.) - Les productions ou publications qui émanent du terrain lui-même : ce que donne à percevoir l’univers à l’étude de lui-même (quelles représentations, quelles orientations, quelles positions etc.). Ici il ne s’agit pas de prendre ces lectures pour « argent comptant » mais bien d’en faire une lecture scientifique, et une mise à distance de cette autoproduction pour ainsi interroger son objet. - Les productions du sens commun : souvent la presse, qui est la façon dont l’opinion perçoit l’univers ou le terrain en question. Là aussi vous devez discuter le sens commun. Pour que le travail critique puisse se faire convenablement, il faut s’interroger systématiquement sur sa provenance, la source, et son statut : une statistique vous est donnée, qui l’a produite, qui a intérêt à la produire etc. (par exemple pour les licenciés ou les pratiquants, quelles institutions proposent quelles statistiques, dans quel but, avec quels critères etc.) 2) La recherche des sources. Souvent au début d’une recherche on ne sait pas vraiment où chercher et comment chercher. Plusieurs sources sont disponibles pour circonscrire ses lectures. Sources écrites : 1. A vocation de publication : • Ouvrages (FNAC, etc.) • Publications généralistes : presses, magazines grand public (L’équipe etc.). • Publications spécialisées : presses, magazines spécialisés (Revue Natation, Vélo Mag etc.) • Publications scientifiques : revues scientifiques ou périodique spécialisé que ce soit en sport, en sciences sociales, en histoire) Ex : STAPS, Sport Management Review, International Journal of History of sport etc. En général chaque discipline dépouille le contenu d’une revue. Permet ainsi d’avoir une idée rapide du contenu et de s’y référer ou non. On trouve souvent ce type de revue sur les bases de données : comme par exemple : http://www.sportdoc.unicaen.fr/heracles/. Environ 98 000 références. Permet une recherche thématique, par auteurs etc., différents critères qui permettent de sélectionner ce qu’on veut pour faire une recherche efficace. 2. • • • • A vocation d’information : Thèse (répertoire des thèses, fichier central des thèses). Les Actes de colloques (en général communication assez courte, peut être intéressant) Revue interne et professionnelle (produit par le milieu. Ex : la lettre du médecin). Documents d’archives (littérature grise) : A noter que les branches professionnelles ont souvent leur propre service de documentation. En général, chaque institution dispose de ses archives et il convient alors de chercher à quelle institution notre objet de recherche s’adresse. Par exemple si il n’y a rien sur la reconversion des sportifs de haut niveau, on peut se demander qui a vocation à traiter cette question : le ministère des sports, les fédé, les directions territoriales, la région etc. mais aussi peut interroger l’INSEE, l’ANPE etc. Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête 3. Les bibliographies des autres (à la fin des ouvrages, des articles). Remarque : Attention aussi à la pertinence des sources par rapport à leur date de parution. 3) Les règles de présentation de la littérature : (Poly, transparent). IV) La problématique et les hypothèses. Problématique : Dans un premier temps, qu’est ce que la problématique ? C’est l’approche ou la perspective théorique qu’on décide d’adopter pour traiter le problème posé par la question de départ. Elle est une manière d’interroger les phénomènes étudiés. Elle constitue une étape charnière entre la rupture et la construction. Pratiquement, construire sa problématique revient à formuler les principaux repères théoriques de sa recherche, ainsi que ses orientations et choix pour traiter l’objet en question. C’est ici qu’on définira les principaux concepts, qu’on mettra en évidence les idées générales qui structureront l’analyse etc. Il faut comprendre que la construction de la problématique est un processus dynamique dans la recherche et qu’elle s’élabore, se travail, se transforme et s’affine au cours de la recherche. La problématique prend ses bases dans les deux premières étapes vue avant. En général on élabore sa problématique en deux temps : - Premier temps, il s’agit d’exploiter ses lectures et de faire le point des différents aspects du problème qui y sont mis en évidence. Il s’agit donc de comparer les différents points de vue envisagés, les différentes problématiques, leurs présupposées ainsi que leur implication méthodologique (fait aussi lors de l’étape précédente). Il est aussi possible d’utiliser les premières données empiriques relevées dans une phase exploratoire (entretiens etc.) pour croiser les données (faire des regroupements, remarquer les différences, les points de rupture etc.), ce qui permet d’essayer de mettre déjà en perspective le terrain et la théorie (casser la dichotomie entre les deux). - Dans un deuxième temps, se positionner par rapport à ce que existe. C’est à dire qu’il faut effectuer des choix (« Au vue de ce qui a été fait, je prends telle direction, telle orientation. Je veux montrer ça parce que…. »). C’est là aussi qu’on définit les concepts utilisés, qu’on les justifie etc. Cette décision ne doit pas être abstraite, dans le sens où elle ne doit pas se faire uniquement par rapport à une perspective théorique, mais aussi directement en rapport avec la question de départ et l’objet de recherche. Donc la problématisation consiste à formuler son projet en articulant deux dimensions : une perspective théorique et un objet de recherche concret. La question est en fait : quel regard théorique sur l’objet en question ? Remarque : ainsi puisque chaque chercheur prend une position particulière sur un objet, on peut avoir différentes problématiques sur un même objet. Cette étape est douloureuse pour le chercheur et l’oblige à se poser des questions, a reformuler sa question de départ si elle n’était pas encore précise, et à prendre une orientation qui tentera d’objectiver un objet de terrain. Cette étape n’est pas facile pour le jeune Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête chercheur. Pas de formule magique pour faire une bonne problématique, il faut la travailler et la retravailler. V) Hypothèses ¾ Pourquoi des hypothèses ? L’organisation d’une recherche autour d’hypothèses de travail constitue un moyen efficace de la mener avec ordre et rigueur sans sacrifier pour autant l’esprit de découverte et de curiosité. Fondée sur les phases antérieures de la recherche, elle se présente comme une présomption non gratuite portant sur le comportement des objets étudiés. En fait le chercheur qui la formule, dit : « je pense que c’est dans cette direction là qu’il faut chercher, que cette piste là sera plus féconde ». En même temps l’hypothèse servira aussi de file conducteur, elle remplacera en quelque sorte la questions de départ (qui ne devra pas être oubliée). Elle permettra de sélectionner dans la multitude des données du terrain, celles qui sont les plus pertinentes, c’est à dire leur efficacité pour tester l’hypothèse. (Puisque les concepts de la problématique ne disent rien sur la façon dont étudier le phénomène). Donc, en fait elle se présente comme une proposition de réponse aux questions que se pose le chercheur. Ces réponses provisoires et sommaires guideront le travail de recueil et d’analyse des données et devront en revanche être testées, corrigées et approfondies par le chercheur. ¾ Comment s’y prendre concrètement pour construire une hypothèse ? Une hypothèse est une proposition qui anticipe une relation entre deux termes qui, selon les cas, peuvent être des concepts ou des phénomènes. Donc la construction d’hypothèses ne consiste pas à imaginer une relation entre deux variables ou deux termes isolés, mais doit s’inscrire et s’intégrer dans la dynamique de la problématique. Problématique et hypothèses sont indissociables. Remarque : on construit souvent plusieurs hypothèses en réponse à une question. Mais attention ne pas construire non plus trop d’hypothèses, puisque à chacune d’elle il faudra une réponse et donc une collecte de données spécifique. On peut avoir deux formes d’hypothèses : 1ère forme : l’hypothèse se présente comme l’anticipation d’une relation entre un phénomène et un concept capable d’en rendre compte. Par exemple : A. Tourraine (Lutte étudiante, 1978) qui fait l’hypothèse que « l’agitation des étudiants en France (dans les années 70) porte en elle un mouvement social capable de lutter au nom d’objectifs généraux contre une domination sociale ». Il présuppose ici une relation entre un phénomène, l’agitation (manifestation etc.), et un concept, le mouvement social, qu’il a défini dans son modèle d’analyse. - 2ème forme : l’hypothèse se présente comme l’anticipation d’une relation entre deux concepts ou, ce qui revient au même entre les deux types de phénomènes qu’ils désignent. Par exemple : L’hypothèse de Durkheim qui énonce que le suicide des membres d’une société, comme fait social, est lié au degré de cohésion social de cette société. - Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête Cette hypothèse anticipe une relation entre deux concepts, et par suite entre les deux types de phénomènes qu’il recouvre. (Schéma transparent sur exemple de Durkheim). Ces deux formes d’hypothèses peuvent être construites de deux manières : (tableau construction des hypothèses en transparent). - A partir d’un modèle hypothético inductif. - A partir d’un modèle hypothético déductif. Très schématiquement, ce tableau peut se traduire comme ça : Théorie = modèle Inductif Déductif. Terrain = indicateurs Ces deux types de démarche ne s’opposent pas mais seraient plus susceptibles de s’articuler puisque tout modèle comporte inévitablement des éléments de structuration déductive mais aussi déductive. Enfin, pour la formulation même d’une hypothèse : - se fait sous forme de phrase affirmative et non sous forme de question. - doit avoir un caractère falsifiable, qui se cristallise sous deux formes : • revêtir un caractère de généralité pour pouvoir être reproduite et être testée de nouveau. (Remarque : l’hypothèse revêt un caractère général, ce qui ne signifie pas que le terrain auquel vous allez l’appliquer aura aussi ce caractère) • accepte des énoncés contraires qui sont théoriquement susceptible d’être vérifié. (Popper : « une hypothèse peut être tenu pour vrai tant que tous ses contraires sont faux » (« La logique de la découverte scientifique », Paris : Payot, 1978). Ex Durkheim : « plus la cohésion sociale est forte, plus le taux de suicide est faible » admet au moins un contraire « Plus la cohésion sociale est forte, plus le taux de suicide est élevé ». CONCLUSION SUR LA CONSTRUCTION DE L’OBJET : Il faut comprendre que la construction de l’objet n’est pas une suite linéaire d’étapes distinctes et indépendantes mais plutôt une interaction entre les différentes étapes, et que la construction de l’objet finale se fait au fur et à mesure de la recherche. La construction de l’objet est un va et vient entre recherche empirique et lecture (plus théorique). Exemple complet d’étape de recherche : enquête sur l’absentéisme des étudiants (transparent). Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête Exemple de « mauvaises » questions de départ. / Clarté : - « Quel est l’impact du changement dans l’aménagement de l’espace urbain sur la vie des habitants ? ». - « Dans quelle mesure l’augmentation des pertes d’emplois dans le secteur de la construction explique-t-elle le maintien de travaux publics destinés non seulement à soutenir ce secteur mais aussi à diminuer les risques de conflits sociaux que cette situation porte en elle ? » / Faisabilité : - « Les chefs d’entreprise des différents pays de l’union européenne se font-ils une idée identique de la concurrence économique des Etats-Unis et du Japon ? » / Pertinence : - « La manière dont le sport associatif en France est organisé est-elle socialement juste ? ». - « Les athlètes de haut niveau sont-ils des marchandises ? ». - « Quels changements affecteront l’organisation du sport d’ici une vingtaine années ? » Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête La construction des hypothèses. Méthode hypothético-inductive Méthode hypothético-déductive La construction part d’un postulat ou concept postulé comme modèle La construction part de l’observation. d’interprétation du phénomène L’indicateur est de nature empirique. étudié. A partir de lui, on construit de Ce modèle génère, par un travail nouveaux concepts, de nouvelles logique, des hypothèses, des hypothèses, et par là le modèle que concepts et des indicateurs l’on soumettra à l’épreuve des faits. auxquels il faudra rechercher des correspondances dans le réel. Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête Règles de présentation de la bibliographie. Pour la bibliographie : classée par ordre alphabétique (+ éventuellement par thème) Pour un ouvrage : - Nom de l’auteur, Initial du prénom. (année entre parenthèses). Titre en italique. Lieu de publication : Editeur. Ex : Defrance, J. (1987). L’excellence corporelle. Paris : Editions AFRAPS. Pour un article : - Nom de l’auteur, Initial du prénom. (année entre parenthèses). Titre de l’article. Titre de la revue en italique, numéro, première page - dernière page (pp). Ex : Callède, J.P. (1992). L’environnement du sportif de haut niveau. Transformations et désajustement. Sociologie Santé, n°7, pp. 89-119. Pour une contribution dans un ouvrage : - Nom de l’auteur de la contribution, Initial du prénom. (année entre parenthèse). Titre de l’article ou du chapitre. In Initial du prénom. Nom du coordinateur de l’ouvrage, avec, s’ils sont plusieurs, « et » devant le dernier, si l’ouvrage est en français, sinon « & » (Coord. Entre parenthèses) si l’ouvrage est en français, sinon (Ed) ou (Eds) s’ils sont plusieurs coordinateurs étrangers. Titre de l’ouvrage en italique. Lieu de publication : Editeur, pp. Ex : Hubscher. R. (1992). Métiers du corps, corps de métiers : le sport travail. In Hubscher. R, Duny. J et Jeu. B (sous la dir. de). L’histoire en mouvement. Le sport dans la société française (19ème-20ème siècle). Paris : Armand Colin, pp. 461-487. Pour un texte non publié (thèse, mémoire, rapport de recherche etc.) : - Nom de l’auteur, Initial du prénom. (année entre parenthèses). Titre en italique. Nature du document, Sous la dir. de, Institution, Lieu. Ex : Papin. B. (2000). Sociologie d’une vocation sportive. Conversion et reconversion des gymnastes de haut niveau. Thèse pour le doctorat de 3ème cycle, sous la dir. de J.M Faure, Faculté de sociologie, Université de Nantes. Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête Pour les citations et références bibliographiques dans le texte : - Dans le texte, deux solutions : • Les sports doivent se comprendre à l’intérieur d’un système cohérent (Pociello, 1995) apparenté au fonctionnement d’un champ (Bourdieu, 1994). Ou Pociello (1995) à montré que… Si référence à plusieurs textes d’un même auteurs : (Bourdieu, 1995 ; 1972) Si référence à plusieurs textes d’un même auteurs d’une même année : (Bourdieu, 1995a, 1995b) • Si citation dans le texte : Pour reprendre Pociello (1995, p. 143), « on remarquera que dans le secteur… ». Il s’agit là d’un « scandale éthique » (Mondenard, 1992, pp. 25-27). • Avec les notes de bas de page : Les sports doivent se comprendre à l’intérieur d’un système cohérent1 apparenté au fonctionnement d’un champ2. Si plusieurs citation du même texte3 1 Cf. Pociello. C (1995). Les cultures sportives. Paris : Puf. p 143. Bourdieu. P (1994). Raisons pratiques. Paris : Seuil. p.. 3 Bourdieu. P (1994). Op. cit. p.. 2