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Société pharmaceutique
(BAYER)
1. DENOMINATION DU MEDICAMENT
Adalat Retard 20, 20 mg, comprimés à libération prolongée
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Chaque comprimé d‘Adalat Retard 20 contient 20 mg de nifédipine.
Excipient à effet notoire : lactose.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
3. FORME PHARMACEUTIQUE
Comprimés à libération prolongée.
Comprimés ronds à convexes, dotés d’un enrobage gris-rose.
4. DONNEES CLINIQUES
4.1 Indications thérapeutiques
1. Adalat Retard est indiqué pour le traitement de l’angine de poitrine chronique stable (angor d’effort).
2. Adalat Retard est indiqué pour le traitement chronique de l'hypertension primaire (essentielle) et de l'hypertension secondaire.
4.2 Posologie et mode d’administration
Posologie
Dans la mesure du possible, le traitement (c.-à-d. la sélection de la forme Adalat Retard 20 ou Oros, ainsi que la posologie) doit être
adapté à la sévérité de l'affection, à la réponse du patient au médicament et à l’évaluation de son éventuelle observance thérapeutique.
Angine de poitrine chronique stable (angor d'effort)
La posologie habituelle est de 1 comprimé d’Adalat Retard 20, 2 x par jour (2 x 20 mg/jour).
Hypertension
Une dose journalière de 2 x 1 comprimé (2 x 20 mg) est préconisée. Dans certains cas, il peut s'avérer nécessaire d'augmenter la dose
jusqu'à 2 x 2 comprimés d’Adalat Retard 20 (2 x 40 mg) par jour.
Mode d’administration
Voie orale.
Il est généralement recommandé d'avaler le comprimé d'Adalat Retard 20 avec un peu de liquide, sans le croquer et indépendamment
des repas.
Il faut éviter la prise de jus de pamplemousse (voir rubrique 4.5).
L'intervalle recommandé entre 2 doses est de 12 heures et ne doit être inférieur à 4 heures.
Passage d’une forme d’Adalat à une autre
Le passage d’Adalat Retard 20 comprimés à la forme Oros s’effectue selon la recommandation posologique suivante : lorsque l’état
du patient est stabilisé avec une posologie de 2 x 20 mg de nifédipine par jour sous la forme Retard (2 x 1 comprimé d’Adalat Retard
20), la posologie correspondante est de 1 x 1 comprimé d’Adalat Oros 30 par jour. Chez les patients traités par des doses plus
élevées, les doses correspondantes seront déterminées de manière analogue.
L’administration concomitante d’inhibiteurs du CYP3A4 ou d’inducteurs du CYP3A4 peut nécessiter une modification posologique ou
l’arrêt du traitement par la nifédipine (voir rubrique 4.5).
Durée du traitement
La durée du traitement dépend de la nature de l’affection primaire.
Groupes de patients particuliers
Population pédiatrique
La sécurité et l’efficacité de la nifédipine chez les enfants de moins de 18 ans ne sont pas établies. Les données actuellement
disponibles sur l’utilisation de la nifédipine dans l’hypertension sont décrites à la rubrique 5.1.
Patients âgés
La pharmacocinétique d’Adalat Retard 20 est modifiée chez les patients âgés. Par conséquent, il peut être nécessaire d’administrer à
ces patients une dose d’entretien de nifédipine plus faible.
Patients présentant une insuffisance hépatique
Chez les patients présentant une altération légère, modérée ou sévère de la fonction hépatique, il peut être nécessaire d’instaurer une
surveillance attentive et de réduire la dose. La pharmacocinétique de la nifédipine n’a pas été étudiée chez les patients souffrant d’une
insuffisance hépatique sévère (voir rubriques 4.4 et 5.2).
Patients présentant une insuffisance rénale
Les données pharmacocinétiques disponibles pour Adalat Retard 20 montrent qu’il n’est pas nécessaire d’adapter la dose chez les
patients atteints d’insuffisance rénale (voir rubrique 5.2).
4.3 Contre-indications
Adalat ne doit pas être utilisé :
• en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1 (voir aussi rubrique 4.4)
• en association avec la rifampicine étant donné qu’on ne peut atteindre des taux plasmatiques efficaces de nifédipine en raison d’une
induction enzymatique. (voir rubrique 4.5)
• en cas de choc cardiovasculaire
4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi
La prudence est de rigueur en cas d’hypotension importante (forte hypotension associée à une pression artérielle systolique inférieure à
90 mmHg), en cas d’insuffisance cardiaque manifeste et en cas de sténose aortique sévère.
La prudence est également de rigueur chez les patients dialysés présentant une hypertension maligne et une hypovolémie, car la
vasodilatation peut entraîner une baisse marquée de la tension artérielle.
Les études cliniques pharmacologiques ne mettent en évidence aucun effet délétère sur la fonction rénale ou sur l’hématopoïèse.
De rares cas d’hyperglycémie ont été relevés dans le cadre d’études à court terme ; de tels cas n’ont jamais été mentionnés dans les
études au long cours. Ces données doivent surtout être prises en compte chez les patients atteints de diabète sucré. Adalat ne possède
aucun effet diabétogène.
Le patient doit être étroitement contrôlé en cas d’administration concomitante d’Adalat et de ß-bloquants, car cette association peut
induire une hypotension sévère, voire une insuffisance cardiaque dans certains cas.
Les dihydropyridines peuvent induire une hypotension aiguë (prudence avec les préparations de nifédipine à courte durée d’action, à
libération non prolongée), laquelle peut entraîner une hypoperfusion (angor paradoxal) et une tachycardie réflexe.
La nifédipine ne doit pas être utilisée pendant la grossesse, sauf si la situation clinique de la femme nécessite un traitement à base de
nifédipine. La nifédipine doit être réservée aux femmes souffrant d’hypertension sévère, qui ne répondent pas à un traitement standard
(voir rubrique 4.6).
L’utilisation de nifédipine n’est pas recommandée pendant l’allaitement, étant donné qu’on a rapporté que la nifédipine est excrétée
dans le lait humain et que les effets de l’absorption orale de petites quantités de nifédipine ne sont pas connus (voir rubrique 4.6).
La tension artérielle doit être étroitement contrôlée, surtout lorsque la nifédipine est prise en association avec du sulfate de magnésium
par voie intraveineuse. Dans ce cas, il existe un risque de chute brutale de la tension artérielle, qui peut s’avérer néfaste à la fois pour la
mère et pour l’enfant.
Chez les patients présentant une altération légère, modérée ou sévère de la fonction hépatique, il peut être nécessaire d’instaurer une
surveillance attentive et de réduire la dose. La pharmacocinétique de la nifédipine n’a pas été étudiée chez les patients souffrant d’une
insuffisance hépatique sévère (voir rubriques 4.2 et 5.2). La nifédipine devra dès lors être utilisée avec prudence chez les patients
atteints d’une insuffisance hépatique sévère.
La nifédipine est métabolisée par le système du cytochrome P450 3A4. Les médicaments connus pour inhiber ou induire ce système
peuvent modifier l’effet de premier passage ou la clairance de la nifédipine (voir rubrique 4.5).
Les médicaments exerçant un effet inhibiteur faible à modéré sur le cytochrome P450 3A4 peuvent augmenter les concentrations
plasmatiques de la nifédipine.
En voici quelques exemples :
- antibiotiques macrolides (p. ex. érythromycine)
- inhibiteurs de la protéase du VIH (p. ex. ritonavir)
- antimycotiques azolés (p.ex. kétoconazole)
- antidépresseurs néfazodone et fluoxétine
- quinupristine/dalfopristine
- acide valproïque
- cimétidine
En cas d’administration concomitante de ces médicaments, la tension artérielle doit être surveillée et, si nécessaire, il faut envisager une
réduction de la dose de nifédipine.
Pour l’utilisation d'Adalat Retard 20 chez des groupes de patients particuliers, voir rubrique 4.2.
Etant donné que ce médicament contient du lactose, les patients souffrant de problèmes héréditaires rares d’intolérance au galactose,
de déficience en Lapp lactase ou de malabsorption du glucose-galactose ne doivent pas prendre ce médicament.
4.5 Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions
Médicaments influençant l’action de la nifédipine :
La nifédipine est métabolisée par l’isoenzyme 3A4 du cytochrome P450, localisée dans la muqueuse intestinale et le foie. Les
médicaments connus pour inhiber ou induire ce système enzymatique peuvent donc influencer l’effet de premier passage ou la clairance
de la nifédipine (voir rubrique 4.4).
Il convient de tenir compte de l’ampleur et de la durée des interactions lorsque la nifédipine est administrée avec les médicaments
suivants :
Rifampicine
La rifampicine est un inducteur puissant du cytochrome P450 3A4. En association avec la rifampicine, la biodisponibilité de la
nifédipine est nettement plus faible et son efficacité est réduite. Par conséquent, l’association d’Adalat et de rifampicine est contreindiquée (voir rubrique 4.3).
En cas d’utilisation concomitante d’inhibiteurs faibles ou modérés du système du cytochrome P450 3A4, la tension artérielle doit être
surveillée. Si nécessaire, il faut envisager de réduire la dose de nifédipine (voir rubrique 4.2).
Antibiotiques macrolides (p. ex. érythromycine)
Aucune étude spécifique n’a étudié les interactions entre la nifédipine et les antibiotiques macrolides. On sait que certains macrolides
inhibent le métabolisme associé au CYP3A4 d’autres médicaments. Une éventuelle interaction (élévation des taux plasmatiques de
nifédipine) ne peut donc être exclue en cas d’administration simultanée (voir rubrique 4.2).
L’azithromycine n’inhibe pas le cytochrome CYP3A4, bien qu’elle soit étroitement apparentée aux macrolides sur le plan structurel.
Inhibiteurs de la protéase du VIH (p. ex. ritonavir)
Aucune étude clinique n’a étudié les interactions entre la nifédipine et les inhibiteurs de la protéase du VIH. Les médicaments de cette
classe sont connus pour inhiber le cytochrome P450 3A4. En outre, il a été démontré que les médicaments de cette classe inhibent in
vitro le métabolisme de la nifédipine lié au CYP3A4.
Dès lors, en cas d’administration concomitante de nifédipine et d’inhibiteurs de la protéase, on ne peut exclure la possibilité d’une
augmentation marquée des concentrations plasmatiques de nifédipine suite à une réduction de l’effet de premier passage et à
l’élimination réduite (voir rubrique 4.4).
Antimycosiques azolés (p.ex. kétoconazole)
À ce jour, aucune étude d’interaction formelle n’a examiné les interactions éventuelles entre la nifédipine et les antimycosiques azolés.
On sait que cette classe de médicaments inhibe le système du cytochrome P450 3A4. En cas d’administration concomitante de la
nifédipine et de ces médicaments, on ne peut exclure la possibilité d’une augmentation considérable de la biodisponibilité de la
nifédipine, suite à une diminution de l’effet de premier passage (voir rubrique 4.4).
Fluoxétine
Aucune étude clinique n’a étudié les interactions entre la nifédipine et la fluoxétine. In vitro, la fluoxétine inhibe le métabolisme de la
nifédipine associé au CYP3A4. En cas d’administration concomitante de ces deux médicaments, une élévation des taux plasmatiques
de nifédipine ne peut être exclue (voir rubrique 4.4).
Néfazodone
Aucune étude clinique n’a étudié les interactions éventuelles entre la nifédipine et la néfazodone. On sait que la néfazodone inhibe le
cytochrome P450 3A4. En cas d’administration concomitante de ces deux médicaments, une élévation des taux plasmatiques de
nifédipine ne peut être exclue (voir rubrique 4.4).
Quinupristine / Dalfopristine
L’administration concomitante de quinupristine/dalfopristine et de nifédipine peut augmenter les concentrations plasmatiques de la
nifédipine (voir rubrique 4.4).
Acide valproïque
Aucune étude formelle n’a étudié les interactions éventuelles entre la nifédipine et l’acide valproïque. Selon l’expérience acquise avec la
nimodipine (antagoniste du calcium apparenté sur le plan structurel), à savoir que les taux plasmatiques de cette substance augmentent
suite à une induction enzymatique par l’acide valproïque, on ne peut exclure, en cas de coadministration, une augmentation des taux
plasmatiques de nifédipine et donc une activité accrue de la nifédipine (voir rubrique 4.4).
Cimétidine
L’administration concomitante de la nifédipine et de la cimétidine peut accroître l’effet hypotenseur, suite à une augmentation des taux
plasmatiques de la nifédipine résultant de l’effet inhibiteur de la cimétidine sur le cytochrome P450 3A4 (voir rubrique 4.4).
La ranitidine, une substance apparentée, n’influence pas la pharmacocinétique de la nifédipine.
Autres études :
Cisapride
L’administration concomitante du cisapride et de la nifédipine peut accroître les concentrations plasmatiques de la nifédipine.
Antiépileptiques (p. ex. phénytoïne, carbamazépine et phénobarbital) inducteurs du cytochrome P450 3A4
La phénytoïne est un inducteur du cytochrome P450 3A4. La prise concomitante de phénytoïne réduit la biodisponibilité de la
nifédipine et donc également son efficacité. Lorsque ces deux médicaments sont utilisés en association, il convient de surveiller la
réponse clinique à la nifédipine et, si nécessaire, d’envisager une augmentation de la dose de nifédipine. En cas d’augmentation de la
dose de nifédipine, il est recommandé de vérifier si celle-ci peut à nouveau être réduite après la fin du traitement par la phénytoïne.
Aucune étude formelle n’a étudié les interactions éventuelles entre la nifédipine et la carbamazépine ou le phénobarbital. Il a été
démontré que ces derniers médicaments font baisser - par induction enzymatique - les taux plasmatiques de la nimodipine (un
antagoniste du calcium structurellement apparenté) ; dès lors, en cas de prise concomitante, on ne peut exclure une diminution des taux
plasmatiques de la nifédipine et donc une réduction de son efficacité.
Effets de la nifédipine sur d’autres médicaments
Hypotenseurs
La nifédipine peut renforcer l’effet hypotenseur d’autres antihypertenseurs administrés simultanément, tels que :
- les diurétiques
- les bêtabloquants
- les IECA
- les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (AT1)
- d’autres antagonistes du calcium
- les α-bloquants
- les inhibiteurs de la PDE5
- α-méthyldopa
Lorsque la nifédipine est utilisée en association avec des bêtabloquants, le patient doit faire l’objet d’un suivi étroit, car des cas isolés
d’insuffisance cardiaque peuvent survenir.
Digoxine
Un traitement à base de glycosides cardiotoniques peut être instauré et/ou poursuivi durant le traitement par Adalat. L’administration
concomitante de nifédipine et de digoxine peut réduire la clairance et ainsi accroître les concentrations plasmatiques de digoxine. Le
patient doit donc être contrôlé à des fins préventives pour éviter tout surdosage de digoxine. Si nécessaire, la dose de digoxine sera
réduite sur la base des mesures des taux plasmatiques de digoxine.
Quinidine
En cas d’administration concomitante de la nifédipine et de la quinidine, on a constaté dans certains cas individuels une réduction des
taux plasmatiques de quinidine ou, après la fin de la prise de nifédipine, une nette augmentation des taux plasmatiques de quinidine.
Pour ces diverses raisons, il est recommandé de surveiller les taux plasmatiques de quinidine en cas d’adjonction d’Adalat à un
traitement par la quinidine ou en cas d’arrêt d’Adalat lorsque les deux produits sont utilisés en association. Si nécessaire, on adaptera
la dose de quinidine.
Certains auteurs ont rapporté une élévation des taux plasmatiques de nifédipine lors de l’utilisation de l’association, tandis que d’autres
n’ont observé aucune modification de la pharmacocinétique de la nifédipine
Il est donc recommandé de surveiller la tension artérielle lorsque la quinidine est ajoutée à un traitement existant à base d’Adalat. Si
nécessaire, la dose d’Adalat sera réduite.
Tacrolimus
Concernant le tacrolimus, il a été démontré que cette substance est métabolisée par le cytochrome P450 3A4. Des données publiées
récemment indiquent que dans certains cas individuels, la dose de tacrolimus peut être réduite en cas d’association avec la nifédipine.
En cas de coadministration de ces deux médicaments, il est recommandé de surveiller les taux plasmatiques de tacrolimus et, si
nécessaire, d’envisager une réduction de la dose de ce médicament
Le diltiazem réduit l’élimination de la nifédipine. En cas d’association de ces deux médicaments, la prudence est de mise et une
réduction de la dose de nifédipine peut être envisagée.
Interaction avec les aliments
Jus de pamplemousse
Le jus de pamplemousse inhibe le système du cytochrome P450 3A4. L’administration d’Adalat en association avec du jus de
pamplemousse accroît la biodisponibilité et les taux plasmatiques de la nifédipine. L’effet hypotenseur d’Adalat peut donc être renforcé
par une diminution de l’effet de premier passage ou par une réduction de la clairance.
Après une prise régulière avec du jus de pamplemousse, cet effet peut persister jusqu’à 3 jours après la dernière prise.
La consommation de pamplemousse et de jus de pamplemousse est donc à éviter pendant un traitement par Adalat (voir rubrique 4.2).
Interactions pharmacodynamiques
L’effet antihypertenseur de la nifédipine peut être potentialisé par d’autres antihypertenseurs. Lorsqu’un traitement combiné de ce
type est administré, un contrôle régulier du patient est recommandé.
Adalat peut être associé à des bêtabloquants, des diurétiques ou des dérivés nitrés. Toutefois, il convient de tenir compte de l’effet
synergique de l’action anti-angineuse et de l’action antihypertensive. Les contre-indications et précautions s’appliquant aux
médicaments mentionnés ci-dessus doivent être respectées.
Une vigilance particulière s’impose en cas de prise concomitante d’Adalat et de bêtabloquants. Ce principe s’applique plus
particulièrement en cas d’administration intraveineuse du bêtabloquant.
Le patient doit être étroitement contrôlé en cas d’administration concomitante d’Adalat et de ß-bloquants, car cette association peut
induire une hypotension sévère, voire une insuffisance cardiaque dans certains cas.
Autres
Il n’existe aucune interaction entre Adalat et les anticoagulants ou les antiagrégants.
La nifédipine peut donner lieu à des valeurs faussement accrues des concentrations urinaires d’acide vanylmandélique en cas de dosage
par spectrophotométrie. Le dosage par HPLC n’est pas influencé.
4.6 Fécondité, grossesse et allaitement
Grossesse
La nifédipine ne doit pas être utilisée pendant la grossesse, sauf si la situation clinique de la femme nécessite un traitement à base de
nifédipine. La nifédipine doit être réservée aux femmes souffrant d’hypertension sévère, qui ne répondent pas à un traitement standard
(voir rubrique 4.4).
Il n’existe pas d’études adéquates et bien contrôlées concernant des femmes enceintes.
Les informations disponibles ne permettent pas d’exclure des effets délétères du médicament sur le fœtus et le nouveau-né.
Dans les études effectuées chez l’animal, la nifédipine a présenté des effets embryotoxiques, fœtotoxiques et tératogènes (voir rubrique
5.3).
D’après les preuves cliniques existantes, on n’a pas identifié de risque prénatal spécifique, bien qu’on ait rapporté une augmentation du
nombre de cas d’asphyxie périnatale, de césariennes ainsi que de prématurité et de retard de croissance intra-utérin. On n’a pas établi
clairement si ces effets sont dus à l’hypertension sous-jacente, à son traitement ou à un effet spécifique du médicament.
Des cas d’oedème pulmonaire aigu ont été observés avec les inhibiteurs calciques, dont la nifédipine, utilisés comme agents
tocolytiques pendant la grossesse (voir rubrique 4.8), en particulier en cas de grossesse multiple (jumeaux ou plus), avec la voie
intraveineuse et/ou l’utilisation concomitante d’agonistes des récepteurs bêta-2 adrénergiques.
Allaitement
La nifédipine est excrétée dans le lait maternel. La nifédipine est excrétée dans le lait maternel. La concentration de nifédipine dans le
lait est pratiquement comparable à la concentration sérique enregistrée chez la mère. Avec les formulations à libération immédiate, on
propose de différer l’allaitement ou l’expression du lait pendant 3 à 4 heures après l’administration du médicament, afin de réduire
l’exposition du nouveau-né à la nifédipine (voir rubrique 4.4).
Fécondité
Dans certains cas isolés de fécondation in vitro, les antagonistes du calcium tels que la nifédipine ont induit des modifications
biochimiques réversibles au niveau des spermatozoïdes, provoquant des troubles de la fonction spermatique. Chez les hommes
confrontés à un échec répété de la fécondation in vitro, les antagonistes du calcium tels que la nifédipine pourraient être considérés
comme une cause de l’échec du traitement, en l’absence de toute autre explication.
4.7 Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
La capacité de réaction peut être altérée chez les patients qui développent des étourdissements, des céphalées ou une fatigue en
réaction à ce médicament. Cette altération est plus prononcée au début du traitement, en cas de modification de la dose du
médicament et en cas de consommation concomitante d’alcool.
4.8 Effets indésirables
Les effets indésirables, basés sur des études menées avec la nifédipine et contrôlées par placebo, sont présentés dans le tableau cidessous. Ils ont été classés selon les catégories de fréquence CIOMS III et émanent de la base de données des essais cliniques
(nifédipine n=2661, placebo n=1486, situation au 22 février 2006) et de l’étude ACTION (nifédipine n=3825, placebo n=3840). Les
effets indésirables classés comme « fréquents » présentaient une fréquence inférieure à 3%, à l’exception de l’œdème (9,9%) et des
céphalées (3,9%).
Le tableau ci-dessous présente un aperçu des fréquences des effets indésirables rapportés lors de traitements par la nifédipine. Au sein
de chaque fréquence de groupe, les effets indésirables sont présentés suivant un ordre décroissant de gravité.
Les fréquences sont définies comme suit : fréquent (≥1/100 à < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1000 à
< 1/100) et rare (≥ 1/10 000 à < 1/1000).
Les effets indésirables uniquement observés après la mise sur le marché, dont la fréquence n’a pas pu être évaluée, figurent dans la
colonne « Fréquence indéterminée ».
Classes de
systèmes
d’organes
Affections
hématologiques et
du système
lymphatique
Affections du
système
immunitaire
Fréquent
- Réaction
allergique
-Oedème
allergique/angioœdème (y
compris œdème
du larynx,
pouvant menacer
le pronostic vital)
- Réactions
anxieuses
- Troubles du
sommeil
Affections
respiratoires,
thoraciques et
Fréquence
indéterminée
- Prurit
- Urticaire
- Eruption
cutanée
- Réactions
anaphylactiques /
anaphylactoïdes
- Hyperglycémie
- Céphalées
Affections
oculaires
Affections
cardiaques
Affections
vasculaires
Rare
- Agranulocytose
- Leucopénie
Affections
psychiatriques
Troubles du
métabolisme et de
la nutrition
Affections du
système nerveux
Peu fréquent
- Oedème (y
comprim
œdème
périphérique)
- Vasodilatation
Etourdissements
- Migraine
- Vertiges
- Tremblements
- Troubles de la
vue
- Tachycardie
- Palpitations
- Paresthésies/ - Somnolence
dysesthésies
- Hypoesthésie
- Douleur oculaire
- Douleur
thoracique
(Angine de
poitrine)
- Hypotension
- Syncope
- Saignements de
nez
- Obstruction
- Dyspnée
- Oedème
pulmonaire*
médiastinales
Affections gastrointestinales
Affections
hépatobiliaires
Affections de la
peau et du tissu
sous-cutané
nasale
- Constipation - Douleurs
- Hyperplasie
gastro-intestinales gingivale
et abdominales
- Nausées
- Dyspepsie
- Flatulence
- Sécheresse
buccale
- Elévation
passagère des
taux d’enzymes
hépatiques
- Erythème
- Vomissements
- Insuffisance du
sphincter gastroœsophagien
- Ictère
- Syndrome de
Lyell
- Réaction de
photosensibilité et
d’hypersensibilité
- Purpura
perceptible
- Arthralgies
- Myalgies
Affections
- Crampes
musculomusculaires
squelettiques et
- Gonflement des
systémiques
articulations
Affections du rein
- Polyurie
et des voies
- Dysurie
urinaires
Affections des
- Dysfonction
organes de
érectile
reproduction et du
sein
Troubles généraux - Sensation de - Douleur non
et anomalies au
malaise
spécifique
site
général
- Frissons
d’administration
* des cas ont été signalés lors d’une utilisation comme tocolytique pendant la grossesse (voir rubrique 4.6)
Chez les patients dialysés présentant une hypertension maligne et une hypovolémie, la vasodilatation peut entraîner une baisse marquée
de la tension artérielle.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue
du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via
Belgique:
Agence fédérale des médicaments et des produits de santé
Division Vigilance
EUROSTATION II
Place Victor Horta, 40/ 40
B-1060 Bruxelles
Site internet: www.afmps.be
e-mail: [email protected]
Luxembourg:
Direction de la Santé – Division de la Pharmacie et des Médicaments
Site internet: http://www.ms.public.lu/fr/activites/pharmacie-medicament/index.html
4.9 Surdosage
Symptômes
Un surdosage/une intoxication sévères se caractérisent par les symptômes suivants : troubles de la conscience allant jusqu’au coma,
chute de la tension artérielle, arythmies tachycardiques/bradycardiques, hyperglycémie, acidose métabolique, hypoxie, choc
cardiogénique avec œdème pulmonaire.
Traitement
La priorité doit être accordée à l’élimination de la nifédipine et à la restauration d’un état cardiovasculaire stable.
La première mesure thérapeutique sera le lavage gastrique, associé si nécessaire à une irrigation de l’intestin grêle.
L’hémodialyse ne présente aucun intérêt car la nifédipine n’est pas dialysable ; une plasmaphérèse peut toutefois être recommandée
(forte liaison aux protéines plasmatiques, volume de distribution relativement faible).
Les arythmies bradycardiques peuvent être traitées de façon symptomatique par des bêta-sympathomimétiques ; en cas de menace du
pronostic vital, on complètera cette mesure par la pose d’un stimulateur cardiaque.
L’hypotension résultant d’un choc cardiogénique et d’une vasodilatation artérielle peut être traitée par du calcium (10-20ml d’une
solution de gluconate de calcium à 10% en perfusion intraveineuse lente, à répéter si nécessaire). La calcémie peut ainsi atteindre la
limite supérieure de la normale ou dépasser légèrement celle-ci. Si l’administration de calcium n’induit pas une augmentation suffisante
de la tension artérielle, des sympathomimétiques vasoconstricteurs, tels que la dopamine ou la noradrénaline, peuvent être administrés
en sus.
La posologie de ces médicaments sera exclusivement déterminée par l’effet obtenu.
L’administration complémentaire de liquide ou de produits d’expansion volémique doit s’effectuer avec prudence, en raison de risque
de surcharge cardiaque.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1 Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : antagonistes du calcium de type dihydropyridines (substances bloquant l’entrée de calcium).
Code ATC : C08CA05.
Elle inhibe l'influx des ions calciques notamment dans les cellules myocardiques et dans les cellules des muscles lisses des artères
coronaires et des vaisseaux périphériques.
Ce mécanisme de base donne lieu à :
1. Études réalisées chez l’animal : réduction directe des besoins en oxygène du myocarde par une action sur les processus
métaboliques consommateurs d'énergie dans les cellules myocardiques. Sous l’effet de l’inhibition de l'influx calcique, la consommation
d'ATP est réduite, les besoins en phosphates énergétiques sont réduits et l'oxygène est économisé.
2. Chez l’homme : réduction des besoins en oxygène du myocarde par une diminution de la résistance périphérique ; la dilatation des
vaisseaux sanguins périphériques induit un effet antihypertenseur et une réduction de la post-charge.
3. Chez l’homme : dilatation coronaire, inhibition des spasmes coronariens et amélioration de la circulation post-sténotique, surtout
également au niveau des régions extramurales qui sont particulièrement sensibles à l'artériosclérose.
4. Études réalisées chez l’animal : effet cardioprotecteur : protection du cœur vis-à-vis de dommages fonctionnels et structuraux par la
prévention d'une accumulation intracellulaire de calcium et de l'épuisement de l'ATP des fibres myocardiques.
Adalat exerce donc d'une part une puissante action antihypertensive par la réduction des résistances vasculaires périphériques, et
d'autre part une puissante action anti-angineuse caractérisée par une diminution importante de la fréquence, de l'intensité et de la durée
des crises angineuses.
Adalat diminue également la consommation de nitroglycérine, normalise ou améliore les signes ischémiques à l'ECG et augmente
considérablement la tolérance à l'effort du patient.
Aux doses thérapeutiques, Adalat n'a pas d'action cardiodépressive (inotrope négative), mais présente plutôt un léger effet inotrope
positif (excepté lors de l'administration intracoronaire).
Population pédiatrique :
Il existe des données limitées concernant la comparaison entre la nifédipine et d’autres antihypertenseurs disponibles, dans différentes
formes d’administration à différentes posologies, pour l’hypertension aiguë et chronique. Les effets antihypertenseurs de la nifédipine
ont été démontrés, mais les recommandations posologiques, la sécurité à long terme et l’effet sur les résultats cardiovasculaires n’ont
pas été établis à ce jour. Il n’existe pas de forme d’administration pédiatrique.
5.2 Propriétés pharmacocinétiques
Absorption et biodisponibilité :
Après administration orale, la nifédipine est quasi entièrement résorbée. La disponibilité systémique des formulations d’Adalat
administrées par voie orale est de 45 à 56 %, suite à un effet de premier passage.
Après la prise d’Adalat Retard 20, les concentrations plasmatiques et sériques maximales sont atteintes au bout de 1,5 à 4,2 heures.
La prise des comprimés pendant les repas modifie légèrement la vitesse d’absorption, mais n’a aucun effet sur la biodisponibilité.
Biotransformation/Élimination :
La nifédipine possède une courte demi-vie d’environ 2 à 4 heures. Il n'y a pas d'accumulation de la substance active inchangée lors
d'un traitement de longue durée. La substance active d’Adalat et ses métabolites inactifs sont en très grande partie liés aux protéines
sériques (à l’albumine pour 99 %). Les fractions non liées aux protéines sériques sont rapidement distribués dans les organes et les
tissus.
La substance active d’Adalat est presque entièrement métabolisée dans l’organisme via le cytochrome P450, localisé dans les
muqueuses intestinales et le foie ; seules des traces de la substance inchangée sont éliminées par voie rénale. Les métabolites se
retrouvent dans l’urine et le sérum. Ils sont pharmacologiquement inactifs.
La partie excrétée par voie non rénale est excrétée par voie fécale via le foie et la vésicule biliaire.
La demi-vie d’élimination finale est de 1,7 à 3,4 heures pour les formulations conventionnelles (gélules). La demi-vie finale après la
prise de comprimés Adalat Retard 20 est de 6 à 11 heures, en raison de l’absorption retardée.
Aucune différence substantielle n’a été observée entre les patients présentant une altération de la fonction rénale et les volontaires en
bonne santé.
Dans une étude comparant la pharmacocinétique de la nifédipine chez des patients atteints d’une insuffisance hépatique légère (Child
Pugh A) ou modérée (Child Pugh B) avec la pharmacocinétique chez des patients dont la fonction hépatique est normale, la clairance
orale de la nifédipine était réduite de 48% en moyenne (Child Pugh A) et de 72% (Child Pugh B). Par conséquent, l’ASC et la Cmax
de la nifédipine ont augmenté en moyenne de 93% et 64% (Child Pugh A) et de 253% et 171% (Child Pugh B) respectivement, par
rapport aux patients dont la fonction hépatique était normale. La pharmacocinétique de la nifédipine n’a pas été étudiée chez les
patients souffrant d’une insuffisance hépatique sévère (voir rubrique 4.4).
Caractéristiques du comprimé Retard 20 :
L’action du comprimé Adalat Retard 20 repose sur une libération lente de la substance active. Ce principe permet d’éviter une forte
augmentation initiale des concentrations de la substance – telle qu'observée après la prise de la nifédipine à libération rapide – et de
réduire le risque d’effets indésirables. Grâce aux propriétés galéniques de ce comprimé, la durée d’action du comprimé Retard 20 est
prolongée jusqu’à 12 heures après l’administration.
5.3 Données de sécurité préclinique
Les données non cliniques issues des études conventionnelles de toxicologie, génotoxicité et cancérogénèse n’ont pas révélé de risque
particulier pour l’homme que ce soit en administration répétée ou en administration unique.
La nifédipine a été associée à des effets tératogènes chez le rat, la souris et le lapin (incluant des anomalies digitales, des malformations
des extrémités, des fentes palatines, un sternum ouvert et des malformations des côtes).
Les anomalies des extrémités et des doigts pourraient résulter d’un trouble de la circulation utérine, mais elles ont également été
observées chez des animaux traités par la nifédipine après la fin de la période de l’organogenèse.
L’administration de nifédipine a été associée à différents effets de toxicité placentaire et fœtale, incluant notamment un retard de
croissance fœtale (rat, souris, lapin), un volume placentaire réduit et un développement incomplet des villosités choriales (singe), un
décès de l’embryon et du fœtus (rat, souris, lapin), un allongement de la grossesse/une diminution de la survie néonatale (rat, non évalué
chez d’autres espèces). Toutes les doses associées à des effets tératogènes, embryotoxiques ou fœtotoxiques chez l’animal se sont
révélées toxiques pour la mère (animale) et dépassaient plusieurs fois la dose maximale recommandée chez l’homme.
6. DONNEES PHARMACEUTIQUES
6.1 Liste des excipients
Cellulose microcristalline – amidon de maïs - lactose - polysorbate 80 – stéarate de magnésium - hydroxypropyl méthylcellulose polyéthylène glycol 4000 - dioxyde de titane E 171 - oxyde de fer rouge E 172.
6.2 Incompatibilités
Sans objet.
6.3 Durée de conservation
3 ans
Ne pas utiliser les comprimés après la date de péremption.
La date de péremption est mentionnée sur l'emballage sous la forme suivante : EXP : Mois - année. La date de péremption fait toujours
référence au dernier jour du mois indiqué.
6.4 Précautions particulières de conservation
Le principe actif d’Adalat, la nifédipine, est photosensible. Le produit est très bien protégé de la lumière, tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur de l'emballage. Toutefois, les capsules/comprimés ne doivent être retirés de l’emballage qu’au moment de leur utilisation.
Les comprimés ne peuvent pas être divisés, faute de quoi la protection contre la lumière par la laque ne serait plus assurée.
Conserver dans l’emballage d’origine à l’abri de la lumière.
Tenir hors de la vue et de la portée des enfants.
6.5 Nature et contenu de l'emballage extérieur
Boîtes de 30 et 60 comprimés à libération prolongée dans des plaquettes thermoformées, ainsi que dans une plaquette unitaire.
6.6 Précautions particulières d’élimination et de manipulation
Les comprimés à libération prolongée ne doivent pas être divisés ni mâchés.
7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
Bayer SA-NV
J.E. Mommaertslaan 14
B-1831 Diegem (Machelen)
8. NUMERO D'AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
BE140795
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION / DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
Date de première autorisation : 24 février 1988
Date de dernier renouvellement : 14 novembre 2008
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
12/2016
Date d’approbation : 12/2016
Classification ATC5
Classe
C08CA05
Description
SYSTEME CARDIO-VASCULAIRE
ANTAGONISTES DU CALCIUM
ANTAGONISTES DU CALCIUM SELECTIFS, ACTION PRINCIPALEMENT VASCULAIRE
DERIVES DE LA DIHYDROPYRIDINE
NIFEDIPINE
Prix
Nom
Conditionnement
CNK
Prix
Rb
Type
Cat.
Presc.
ADALAT RETARD
30 COMP 20MG
0606-764
€ 10,44
B
Original
OR
Oui
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