Chapitre 1

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QUEL TERRITOIRE ?
Cette position stratégique lui confère, au sein de la Grande Région1, un rôle d’interface permettant à certains pôles luxembourgeois et, au-delà, wallons, de capter les retombées socioéconomiques induites par l’accroissement des échanges au cœur d’un espace dénommé « Centre
des capitales ».
I1.2I La province de Luxembourg
au cœur des activités économiques
La majeure partie de la population et des activités européennes se concentre dans cet espace
dénommé « Centre des capitales » qui forme un croissant de régions urbaines partant du nord de
l’Italie, se poursuivant dans le sud de l’Allemagne, pour rejoindre la Rhur, la Randstad et le nord de
la Belgique, englobant Bruxelles et Paris à l’ouest, tout en passant par Londres.
Cette réalité, encore appelée « Blue banana », concentre les PIB2/habitant les plus élevés d’Europe.
I Carte 1.2 I Dynamique des espaces
Megalopolis “Welfare banana”
“Blue banana”
“High-Tech”belt
“Underdevelopment Curtain”
Source : Idélux - 2007
1
La Grande Région est une aire de coopération interétatique (accord franco-germano-luxembourgeois de 1980) et interrégionale (Déclaration de Mondorf de 1995). Elle réunit
la Sarre, la Rhénanie-Palatinat, la Lorraine, le Grand-Duché de Luxembourg, la Wallonie, la Communauté française de Belgique et la Communauté germanophone de Belgique.
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Le produit intérieur brut (PIB) et, partant le PIB/habitant sont des indicateurs de l’ensemble de la production et des dépenses d’un pays et permettent donc de mesurer et de
comparer le degré de développement économique des pays. Il n’équivaut pas aux revenus dont disposent en définitive les ménages d’un pays. D’ailleurs le PIB/habitant est une
notion à interpréter avec précaution, notamment dans les régions frontalières, car le numérateur consiste en une production réalisée sur un territoire donné et le dénominateur
comprend la population de ce territoire mais qui ne participe pas nécessairement à ladite production (exemple : arrondissement d’Arlon où beaucoup d’habitants participent à la
production du Grand-Duché de Luxembourg).
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I1.3I La province de Luxembourg
sous l’angle administratif
La province de Luxembourg est constituée de cinq arrondissements administratifs (Arlon,
Bastogne, Marche-en-Famenne, Neufchâteau et Virton), de trois arrondissements judiciaires
(Arlon, Marche-en-Famenne et Neufchâteau) et de 44 communes.
Sa superficie est de 4.440 km2 soit 26,4 % de la superficie wallonne et 14 % de la superficie belge.
Elle est traversée par de grands axes de communication que sont les autoroutes E411 et E25, la
N4 ainsi que les lignes de chemin de fer Bruxelles – Luxembourg, Liège – Luxembourg et
Athus – Meuse.
I Carte 1.3 I Carte administrative de la province de Luxembourg
Province
de Liège
Province
de Namur
E25
N4
E411
Grand-Duché
de Luxembourg
N4
France
Source : Idélux - 2007
chiffres et réalités
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QUEL TERRITOIRE ?
I1.4I L’occupation du sol de la province de Luxembourg
I1.4.1I Un territoire boisé
En province de Luxembourg, les forêts sont, comme les zones agricoles, une composante majeure
de l’espace rural et des paysages. Elles couvrent près de 229.500 ha du territoire provincial - ce
qui correspond à un taux de boisement de 52 % - et se caractérisent par un équilibre entre
essences feuillues et résineuses. 42 % de la forêt wallonne sont situés en province de Luxembourg.
En particulier, l’Ardenne3 est la région naturelle la plus boisée de Wallonie.
Le développement des forêts dépend des potentialités agricoles des sols et de l’urbanisation.
En province de Luxembourg, le volume sur pied de matériel ligneux est estimé à 40.562,50 m3 ce
qui correspond à 45 % de la part produite en Wallonie.
Ces volumes sont en constante augmentation depuis une vingtaine d’années. Ce phénomène est lié
à une augmentation des superficies forestières et à la qualité productive des peuplements.
La majorité des bois résineux et feuillus prélevés est valorisée comme bois d’œuvre (construction
en bois massif, menuiserie,…). Les résidus de cette filière et le reste de la production sont utilisés en
papeterie, pour la fabrication de panneaux ou encore pour la production d’énergie.
I Carte 1.4 I Pourcentage de superficie forestière en province de Luxembourg
Durbuy
Vielsalm
Hotton
Marche-en-Famenne
Erezée
Manhay
Rendeux
Gouvy
La-Roche-en-Ardenne
Houffalize
Nassogne
Tenneville
Tellin
Bertogne
Wellin
Sainte-Ode
Saint-Hubert
Bastogne
Daverdisse
Libin
Libramont-Chevigny
Vaux-sur-Sûre
Paliseul
Bertrix
Fauvillers
Neufchâteau
Bouillon
Moins de 25%
Léglise
Herbeumont
Martelange
Attert
Florenville
25% - 35%
36% - 45%
Habay
Chiny
46% - 55%
Arlon
Tintigny
Etalle
56% - 65%
Saint-Léger Messancy
Meix-devant
-Virton
Virton
Musson
Aubange
Rouvroy
Source : SPF - DGSIE - 2005
3
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Voir carte page 15.
Plus de 65%
I1.4.2I Un territoire agricole
L’agriculture en province de Luxembourg occupe 147.461 ha soit 33,2 % du territoire. Près de
deux tiers de la surface agricole provinciale se situent en Ardenne, soit 95.074 ha.
Les prairies et le maïs fourrager couvrent 91,6 % de la surface agricole luxembourgeoise. Les
prairies occupent à elles seules 85,7 %. C’est dans l’Ardenne et dans la région herbagère que les
cultures fourragères sont les plus importantes : la spéculation bovine y est en situation de quasimonopole.
Dans les régions Famenne et Jurassique, les céréales à grains occupent respectivement 11,8 %
et 10,3 % de la surface agricole utile (SAU) totale. Toutefois, cela reste faible par rapport à la
Wallonie où les céréales occupent 23,7 % de la SAU. Il en va de même pour les cultures industrielles pour lesquelles de rares quotas betteraviers existent en province de Luxembourg. La
culture betteravière est marginale par rapport à d’autres régions du pays.
I Graphique 1.1 I Affectation de la surface agricole utile
5,92%
0,38%
0,38%
Prairies permanantes et temporaires
0,07%
0,23%
Cultures industrielles
0,06%
7,26%
85,70%
Pommes de terre
Cultures permanentes
Céréales pour le grain
Cultures fourragères
Jachères
Source : INS - Recensement agricole et horticole au 15 mai 2005 - (Calculs : DER-SPIGVA)
Autres
I Carte 1.5 I Les régions agricoles en Wallonie
Région
Ardenne
Campine Hennuyere
Condroz
Fagne
Famenne
Haute Ardenne
Région Herbagère
Région Jurassique
0
54.375 Mètres
Région Limoneuse
Région Sablo-Limoneuse
Source : MRW - DGA
chiffres et réalités
15
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QUEL TERRITOIRE ?
I1.4.3I Un environnement naturel protégé
Diverses mesures ont pour objectif la protection de l’environnement naturel, par un raisonnement
ou un encadrement des activités humaines et économiques qui n’interdit pas leur développement,
sauf dans le cas particulier des réserves naturelles.
I1.4.3.1I Contrat de rivière
Il s’agit d’un protocole d’accord entre un ensemble aussi large que possible d’acteurs publics et
privés sur des objectifs visant à concilier les multiples fonctions et usages des cours d’eau, de
leurs abords et des ressources en eau du bassin. En d’autres mots, le Contrat de rivière est un
programme à long terme visant la restauration, la protection et la promotion d’une rivière, de sa
vallée ou de son sous-bassin hydrographique (toutes les terres qui forment la vallée qui amène les
eaux et cours d’eau vers cette rivière). Les partenaires qui adhèrent volontairement à cette
démarche sont issus des domaines privé et public. Ensemble, ils pratiquent la coopération, la
concertation et la recherche de consensus en vue d’atteindre les objectifs prévus par ce
programme et ce, dans un délai fixé. Une place importante est accordée à la sensibilisation et à la
participation des citoyens.
Initiés en 1990, au départ du contrat du ruisseau des Munos dans la commune de Bertrix, les
Contrats de rivière ont fait des émules en Wallonie.
Un comité de contrat rassemble chaque fois des représentants reflétant la diversité du partenariat
et des multiples fonctions et usages de l'eau dans le bassin. Aux côtés des services des
administrations, des représentants d’usagers, d’associations et du milieu éducatif entourent les
communes. C’est à ce comité que revient la tâche d’élaborer le contrat et de le mettre en action.
A ce jour, sept Contrats de rivière couvrent la quasi-totalité du territoire provincial et 41 des
44 communes adhèrent à cette démarche de gestion concertée des cours d’eau en participant à
un ou plusieurs Contrats de rivière.
Les Contrats de rivière en province de Luxembourg et les communes impliquées :
• Contrat de rivière Amblève et affluents : Gouvy et Vielsalm.
• Contrat de rivière Attert et affluents : Attert.
• Contrat de rivière Lesse et affluents : Daverdisse, Libin, Libramont-Chevigny, Marche-en-Famenne,
Nassogne, Paliseul, Rendeux, Saint-Hubert, Tellin, Wellin.
• Contrat de rivière Ourthe et affluents : Bastogne, Bertogne, Durbuy, Erezée, Gouvy, Hotton,
Houffalize, La Roche-en-Ardenne, Marche-en-Famenne, Rendeux, Sainte-Ode, Tenneville et
Vaux-sur-Sûre.
• Contrat de rivière Semois et affluents : Arlon, Bertrix, Bouillon, Chiny, Etalle, Florenville, Habay-la-Neuve,
Herbeumont, Léglise et Tintigny.
• Contrat de rivière Sûre et Wiltz et affluents : Martelange, Fauvillers, Léglise, Bastogne, Vaux-sur-Sûre.
• Contrat de rivière Ton et Messancy et affluents : Musson, Rouvroy, Saint-Léger, Virton, Arlon,
Aubange et Messancy.
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I Carte 1.6 I Contrats de rivière existants et en projet en Wallonie en février 2006
Source : MRW – DGRNE – Division de l’Eau – Février 2006
I1.4.3.2I Les parcs naturels en province de Luxembourg
Un parc naturel est un territoire rural, d'un haut intérêt biologique et géographique, soumis à des
mesures destinées à en protéger le milieu, en harmonie avec les aspirations de la population et le
développement économique et social du territoire concerné.
On dénombre trois parcs naturels en province de Luxembourg couvrant, sur douze communes,
151.917 hectares, soit 34,2 % du territoire.
:: Le Parc Naturel de la Vallée de l’Attert couvre la commune d’Attert pour une superficie totale
de 7.095 ha. Il occupe une zone charnière entre la Forêt d’Anlier et la première cuesta
sinémurienne.
:: Le Parc Naturel de la Haute-Sûre et de la Forêt d’Anlier s’étend sur six communes (Bastogne,
Léglise, Fauvillers, Martelange, Habay-la-Neuve et Vaux-sur-Sûre), pour une superficie totale de
68.824 ha.
:: Le Parc Naturel des Deux-Ourthes est entièrement localisé en Ardenne, de part et d'autre du
confluent des deux Ourthes. Le territoire est équitablement partagé entre étendues agricoles
et superbes massifs forestiers. Un réseau hydrographique dense a engendré un relief très
accidenté, avec de nombreux escarpements. Regroupant les communes de Bertogne, Gouvy,
Houffalize, La Roche-en-Ardenne, Sainte-Ode et Tenneville, il occupe une superficie totale de
75.998 ha.
chiffres et réalités
17
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QUEL TERRITOIRE ?
I Carte 1.7 I Parcs naturels en province de Luxembourg
Durbuy
Vielsalm
Erezée
Hotton
Manhay
Rendeux
Marche-en-Famenne
Gouvy
Houffalize
La-Roche-en-Ardenne
Nassogne
Tenneville
Tellin
Bertogne
Wellin
Saint-Hubert
Sainte-Ode
Bastogne
Daverdisse
Libin
Libramont-Chevigny
Vaux-sur-Sûre
Paliseul
Fauvillers
Bertrix
Bouillon
Neufchâteau
Léglise
Herbeumont
Florenville
Martelange
Habay
Attert
Chiny
Arlon
Tintigny
Etalle
Saint-Léger Messancy
Parc Naturel des Deux-Ourthes
Parc Naturel de la Haute-Sûre et de la Forêt d’Anlier
Meix-devant-Virton
Virton
Musson
Aubange
Parc Naturel de la Vallée de l’Attert
Rouvroy
Source : Province de Luxembourg - DER - 2006
I1.4.3.3I Natura 2000
L'Union européenne cherche à assurer la biodiversité par la conservation des habitats naturels
ainsi que celle de la faune et de la flore sauvages sur le territoire des États membres. Un réseau
écologique de zones spéciales protégées, dénommé « Natura 2000 », est créé à cet effet.
Les directives européennes « Oiseaux » (1979) et « Habitats faune flore » (1992) visent à atteindre les objectifs de Natura 2000 et établissent la base réglementaire du grand réseau écologique
européen. Les sites désignés au titre de ces deux directives forment le réseau Natura 2000.
La Directive « Oiseaux » propose la conservation à long terme des espèces d’oiseaux sauvages
de l’Union européenne en ciblant 181 espèces et sous-espèces menacées qui nécessitent une
attention particulière. Plus de 3.000 sites ont été classés par les états de l’Union en tant
que Zones Spéciales de Protection (ZSP). 5 % du territoire européen sont ainsi destinés à la
protection et à la conservation des oiseaux.
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La Directive « Habitats faune flore » établit un cadre pour les actions communautaires de
conservation d’espèces de faune et de flore sauvages ainsi que de leur habitat. Cette directive
répertorie plus de 200 types d’habitats, 200 espèces animales et 500 espèces végétales
présentant un intérêt communautaire et nécessitant une protection. Les Zones Spéciales de
Conservation (ZSC) - actuellement plus de 15.000 pour 12 % du territoire européen - permettent
une protection de ces habitats et espèces menacés.
Depuis le mois de décembre 2004, l'ensemble des sites proposés par la Région wallonne pour
faire partie du réseau Natura 2000 ont été acceptés et reconnus comme sites d'intérêt
communautaire.
Dans les sites Natura 2000, les activités humaines peuvent être maintenues, pour autant qu'elles
ne menacent ni les espèces ni les habitats ciblés, alors que dans le cas des espaces plus strictement protégés, elles sont limitées voire interdites.
Ainsi, sur décision du Gouvernement wallon du 24 mars 2005, les sites Natura 2000 en Wallonie
sont actuellement au nombre de 240 et couvrent une superficie de 220.944 ha, soit environ
13 % du territoire régional.
I Carte 1.8 I Sites Natura 2000 en Wallonie au 24 mars 2005
Sources : MRW – DGRNE – CRNFB – Direction de la Nature, de la Chasse et de la Pêche
MRW – DGRNE – DNF – Direction des Ressources forestières
chiffres et réalités
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QUEL TERRITOIRE ?
En Wallonie, un peu plus de la moitié de la superficie du réseau Natura 2000 a été sélectionnée
en raison de l'intérêt des habitats naturels qui y sont représentés. L'autre moitié du réseau est
composée soit de zones visant la protection d'espèces animales ou végétales particulières, soit
de zones destinées à assurer la fonctionnalité de l'ensemble. Les contraintes de protection des
habitats dans ces dernières zones seront sans doute moins strictes que dans les premières.
Le réseau Natura 2000 en Wallonie est couvert à plus de 70 % par les forêts (soit 30 % des forêts
wallonnes). Les habitats agricoles (cultures) et les prairies sont assez fréquents également.
Ils occupent respectivement 11 % et 8 % de la superficie totale du réseau.
Le territoire de la province de Luxembourg est fortement impliqué dans les zones Natura 2000.
En effet, 102.086 hectares ont été décrétés zones Natura 2000, soit 79 sites et 23 % de la
superficie provinciale. Cela représente 46,2 % du territoire Natura 2000 wallon.
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I SYNTHESE I
Le territoire de la province de Luxembourg est :
:: situé au sud de la Belgique et au centre de l’Europe ;
:: au carrefour des principaux courants d’échange européens ;
:: composé de cinq arrondissements administratifs et de 44 communes ;
:: d’une superficie de 4.440 km2, soit 26,4 % de la superficie wallonne et 14 % de la
superficie belge ;
:: fortement boisé : 42 % de la forêt wallonne et un taux de boisement de 52 % ;
:: fortement agricole : 33,2 % du territoire ;
:: couvert par sept Contrats de rivière auxquels adhèrent 41 communes ;
:: composé de trois parcs naturels couvrant 151.917 hectares et de 79 sites Natura
2000 représentant 46,2 % du territoire Natura 2000 wallon.
chiffres et réalités
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