ÉTUDE PRÉALABLE À LA RESTAURATION DE LA MOSELOTTE ET DE SES AFFLUENTS Avant-projet JANVIER 2013 2 SOMMAIRE CHAPITRE 1 : RAPPEL DU DIAGNOSTIC...............................................................4 1. RAPPEL DU DIAGNOSTIC ..........................................................................5 1.1. SYNTHÈSE DU DIAGNOSTIC DE L’ÉTUDE PRÉALABLE.....................................5 1.2. LES PERSPECTIVES D’INTERVENTIONS .....................................................6 CHAPITRE 2 : RAPPEL DES OBJECTIFS DU PROJET ................................................9 2. RAPPEL DES OBJECTIFS DU PROJET........................................................... 10 2.1. LE CADRE RÉGLEMENTAIRE ................................................................ 10 2.2. LES MASSES D’EAU .......................................................................... 11 2.3. OBJECTIFS DES TRAVAUX .................................................................. 12 CHAPITRE 3 : PROGRAMME DE RESTAURATION DES MILIEUX AQUATIQUES ................. 13 3. DESCRIPTIF DES TRAVAUX DE RESTAURATION............................................... 14 3.1. LE TRAITEMENT DE LA VEGETATION ..................................................... 14 3.2. LA SUPPRESSION DES ESPÈCES INDÉSIRABLES........................................... 18 3.3. LA REVÉGETALISATION DES BERGES ..................................................... 20 3.4. LA PROTECTION DES RIPISYLVES ......................................................... 24 3.5. PLANTATIONS DANS LES MASSIFS DE RENOUÉE DU JAPON............................ 26 3.6. LA DIVERSIFICATION RUSTIQUE DES ÉCOULEMENTS ................................... 29 3.7. L’AMÉNAGEMENT D’UN LIT MINEUR D’ÉTIAGE.......................................... 32 3.8. LA RENATURATION ......................................................................... 34 3.9. LES TRAVAUX DE REQUALIFICATION DES BERGES ...................................... 38 3.10. LES PROTECTIONS DE BERGE ............................................................ 49 3.11. L’AMÉNAGEMENT D’OUVRAGES HYDRAULIQUES ...................................... 52 CHAPITRE 4 : PROGRAMME D’ENTRETIEN ULTÉRIEUR .......................................... 65 4. TRAVAUX D’ENTRETIEN ULTÉRIEUR........................................................... 66 CHAPITRE 5 : ETAT DE RÉFÉRENCE................................................................. 67 5. L’AMELIORATION DE LA CONNAISSANCE DU MILIEU NATUREL ET LA MISE EN PLACE D’UN SUIVI BIOLOGIQUE............................................................................. 69 CHAPITRE 6 : DÉTAIL PAR PROGRAMME ET ESTIMATION DES INTERVENTIONS............. 74 6. PRÉSENTATION DES TRAVAUX PAR SECTEURS ET ESTIMATION FINANCIÈRE............. 75 6.1. PROGRAMME DE RESTAURATION DE LA MOSELOTTE................................... 75 6.2. PROGRAMME DE RESTAURATION DU BOUCHOT......................................... 78 6.3. PROGRAMME DE RESTAURATION DU MENAURUPT...................................... 83 6.4. PROGRAMME DE RESTAURATION DU BASSE-SUR-LE-RUPT ............................ 86 6.5. PROGRAMME DE RESTAURATION DES GOUTTES ........................................ 89 Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 3 CHAPITRE 7 : RÉCAPITULATIF ET MODALITÉ DE MISE EN ŒUVRE ............................ 91 7. RÉCAPITULATIF ET MODALITÉS DE MISE EN OEUVRE ....................................... 92 7.1. RÉCAPITULATIF PAR PROGRAMME ........................................................ 92 7.2. COÛT TOTAL DU PROGRAMME DE RESTAURATION ..................................... 96 7.3. COUT DE MISE EN OEUVRE................................................................. 97 7.4. PLAN DE FINANCEMENT PRÉVISIONNEL .................................................. 98 7.5. CALENDRIER PRÉVISIONNEL ............................................................... 99 7.6. TRANCHES DE RÉALISATION ............................................................... 99 Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 4 CHAPITRE 1 : RAPPEL DU DIAGNOSTIC Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 5 1. RAPPEL DU DIAGNOSTIC 1.1. SYNTHÈSE DU DIAGNOSTIC DE L’ÉTUDE PRÉALABLE Les cours d’eau du territoire de la Communauté de Communes des Vallons du Bouchot et du Rupt forment un réseau hydrographique d’intérêt écologique et de niveau de préservation contrastés. Les deux grands affluents de la Moselotte, le ruisseau du Bouchot et le ruisseau de Bassesur-le-Rupt présentent encore une bonne qualité physique, en raison notamment d’un assez faible niveau d’anthropisation. Mais l’extension de l’urbanisation sur les rives doit être contrôlée afin de limiter les remblais en lit majeur, les protections disparates et autres détritus qui banalisent les berges, et les multiples rejets d’eaux usées. Le chevelu est également bien préservé et parfois même d’une qualité exceptionnelle, à de rares exceptions près (ruisseau des Naufaings etc.). La principale perturbation affectant ces cours d’eau, et notamment les ruisseaux du Bouchot et du Basse-sur-le-Rupt, est l’abondance d’anciennes prises d’eau, qui constituent des obstacles au franchissement piscicole, et engendrent un cloisonnement du milieu et des populations de poissons. Compte tenu de la qualité du milieu, cette situation est vraiment dommageable. L’état des lieux est plus préoccupant encore sur la Moselotte. L’habitat physique de la rivière a été lourdement impacté par des travaux hydrauliques connexes à l’urbanisation et notamment à la création de la R.D.43 Les berges sont ainsi fréquemment enrochées et subissent une grave invasion par la renouée du Japon sur une grande partie du linéaire communautaire. Le cours de la Moselotte est, de plus, barré par quatre seuils qui ont un impact majeur sur la rivière en aboutissant à une uniformisation des écoulements sur de longues distances. Les ouvrages présents sur la Moselotte créent également une rupture de la continuité écologique sur le réseau hydrographique de la zone d’étude, car ils en sont les premiers verrous : non seulement ils limitent l’accès à l’amont du cours de la Moselotte, mais ils ont en plus l’inconvénient d’enclaver le ruisseau de Basse-sur-le-Rupt. L’effort en matière de réouverture des axes migratoires doit donc porter en priorité sur la Moselotte. Les potentialités écologiques de la Moselotte sont pourtant très importantes comme en témoigne le récent classement NATURA 2000 de la plaine de la Moselotte à partir de Vagney. Le document d’objectif est d’ailleurs en cours de réalisation par le Conservatoire des Sites Lorrains et la Chambre d’Agriculture des Vosges. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 6 1.2. LES PERSPECTIVES D’INTERVENTIONS Il apparaît donc clairement, qu’en dépit de la qualité actuelle du milieu aquatique mise en évidence par ce diagnostic, une action d’envergure doit être menée sur l’ensemble du réseau hydrographique, c’est-à-dire la Moselotte et les vallées latérales du ruisseau du Bouchot et du Basse-sur-le-Rupt. Ce programme de restauration devra être élaboré et mis en oeuvre en lien avec les autres programmes de travaux et plans de gestion en cours (document d’objectif NATURA 2000, plan de paysage…). Le programme de restauration de la Moselotte pourrait s’articuler selon les axes suivants : Aménagement des ouvrages Les ouvrages constituent indéniablement le point noir sur la Moselotte. Rappelons que pour les objectifs visés - diversification des habitats et amélioration de la franchissabilité piscicole - la solution de l’arasement sera toujours la plus efficace et la moins onéreuse. Gestion de la ripisylve L’entretien régulier de la ripisylve mis à l’œuvre jusqu’à maintenant devra continuer et être accompagné d’un vaste programme de plantations complémentaires d’arbustes, afin de renforcer la stabilité des berges et assurer la pérennité de la ripisylve existante. Les plantations s’accompagneront de la pose de clôtures et de pompes à nez. Rediversification des berges et lutte contre la renouée du Japon Les berges enrochées et envahies par la renouée du Japon devront être requalifiées dans les sites les plus atteints et les plus sensible sur le plan de l’impact paysager, avec une reprise et une évacuation des déblais infestés et des enrochements qui les constituent, un reprofilage en pente douce, et une revégétalisation intégrale du talus avec des techniques issues du génie végétal. Un ambitieux programme de plantations devra être mis en œuvre pour concurrencer les espèces invasives. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 7 Le programme de restauration du Bouchot, du Basse-sur-le-Rupt et du Ménaurupt pourra intégrer les interventions suivantes : Aménagement des ouvrages Les obstacles à la continuité piscicole, identifiés comme tels sur les affluents, devront être gérés ou aménagés de manière à améliorer leur franchissabilité pour le poisson, la sécurité publique et l’impact sur le paysage. Elimination des épicéas en haut de berge Au sein des pessières, une coupe sur une bande de 5 m de part et d’autre du cours d’eau devra être réalisée. Les pessières à maturité devront être exploitées et remplacées par des plantations mixtes, mais en aucun cas par des futaies régulières d’épicéas. Gestion de la ripisylve Il est nécessaire de réaliser un rattrapage d’entretien léger de la végétation, pour rajeunir la ripisylve, éliminer les arbres vieillissants ou déstabilisés, par recépage, élagage ou abattage. Ces interventions seront limitées aux secteurs de prairies. Les secteurs boisés sont en effet peu chargés et en dehors de toute zone à enjeu. Rediversification des berges Les berges banalisées par le dépôt de détritus, de chute de graniteries ou de merlons, seront nettoyées et requalifiées à l’aide de plantations ou de techniques de génie végétal. Renaturation des traversées urbaines La traversée Vagney pourra faire l’objet d’une requalification d’envergure incluant notamment la réalisation d’un lit mineur d’étiage. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 8 Le programme de restauration du chevelu pourrait s’organiser selon les axes suivants : Plantations en complément de la végétation existante Un programme de plantations devra être réalisé dans les parties en prairie, afin de reconstituer un corridor écologique, d’améliorer la qualité du milieu, stabiliser les berges et apporter de l’ombrage au cours d’eau. Cantonnement du bétail Le bétail présent sur les berges des ruisseaux devra être cantonné, de manière à ce qui ne puisse plus accéder aux berges et au lit des ruisseaux. Des clôtures devront être installées à cet effet, ainsi que des dispositifs d’abreuvement du bétail (pompes à nez ou autre). Rediversification des zones homogènes Les portions les plus homogènes pourront être rediversifiées par la mise en place de dispositifs de diversification des écoulements (épis, banquettes ou seuils rustiques), voire faire l’objet de terrassement de diversification en déblai-remblai. Renaturation du milieu Certaines portions couvertes notamment sur le ruisseau des Naufaings pourraient être réouvertes, avec terrassement d’un nouveau lit et réaménagement des berges au moyen de techniques issues du génie végétal. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 9 CHAPITRE 2 : RAPPEL DES OBJECTIFS DU PROJET Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 10 2. RAPPEL DES OBJECTIFS DU PROJET 2.1. LE CADRE RÉGLEMENTAIRE Les enjeux de ce programme s’inscrivent dans le cadre de la Directive Cadre sur l’eau, qui engage chaque État-membre à parvenir à l’horizon 2015, à un «bon état écologique des eaux». L’aménagement et la gestion des eaux de la rivière Moselle sont planifiés dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.D.A.G.E.) du bassin RhinMeuse approuvé par le Préfet de Région le 27 Novembre 2009, qui correspond à la mise en application de la Directive Cadre. Le SDAGE s’attache à définir des orientations fondamentales pour assurer une gestion équilibrée de la ressource en eau et de ses différents usages et à préciser les mesures opérationnelles permettant leur mise en œuvre dans les grands thèmes suivants : o THEME 1 : Eau et santé, représenté par l’enjeu « Améliorer la qualité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine et à la baignade ». o THEME 2 : Eau et pollution, représenté par l’enjeu « Garantir la bonne qualité de toutes les eaux, tant superficielles que souterraines ». o THEME 3 : Eau, nature et biodiversité, représenté par l’enjeu « Retrouver les équilibres écologiques fondamentaux des milieux aquatiques ». o THEME 4 : Eau et rareté, représenté par l’enjeu « Encourager une utilisation raisonnable de la ressource en eau sur l’ensemble des bassins du Rhin et de la Meuse ». o THEME 5 : Eau et aménagement du territoire, représenté par l’enjeu «Intégrer les principes de gestion équilibrée de la ressource en eau dans le développement et l’aménagement des territoires ». o THEME 6 : Eau et gouvernance, représenté par l’enjeu « Développer, dans une démarche intégrée à l’échelle des bassins versants du Rhin et de la Meuse, une gestion de l’eau participative, solidaire et transfrontalière ». Le respect des préconisations et la mise en application des programmes de mesures édictés dans le SDAGE doivent permettre de satisfaire aux exigences de la Directive Cadre sur l’Eau, à savoir le retour au « bon état écologique ». Ce « bon état écologique » appliqué à la Moselotte signifie le retour à un cours d’eau « naturel », proche de son état de référence, présentant une qualité écologique normale et notamment une bonne capacité d’accueil pour la faune aquatique. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 11 2.2. LES MASSES D’EAU Le tronçon de Moselotte étudié s’intègre dans le bassin élémentaire « Moselle vosgienne», et dans les masses d’eau « Moselotte 2 » et « Moselotte 3 » qui correspond aux parties médianes et aval de la Moselotte. À l’heure actuelle, la masse d’eau « Moselotte 2 » ne bénéficie d’aucun report d’objectif (source : SDAGE Rhin-Meuse, données par masse d’eau, masse d’eau n°CR223) : Etat chimique Etat écologique Etat actuel Actuel Après mesures Bon Bon Etat après mesures Eléments biologiques Eléments physicochimiques Eléments hydromorpho logiques Eléments physicochimiques Bon Bon Pas bon Bon Eléments Objectif hydromorpho logiques Bon Bon état Echéance retenue 2015 La masse d’eau « Moselotte 3 » est plus impactée car elle bénéficie d’un report d’objectif (source : SDAGE Rhin-Meuse, données par masse d’eau, masse d’eau n°CR224) : Etat chimique Etat écologique Etat actuel Actuel Après mesures Pas bon Pas bon Etat après mesures Eléments biologiques Eléments physicochimiques Eléments hydromorpho logiques Eléments physicochimiques Bon Bon Pas bon Bon Eléments Objectif hydromorpho logiques Bon Bon état Echéance retenue 2027 Ce report d’objectif est lié à une pollution résiduelle excessive en provenance de l’amont. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 12 2.3. OBJECTIFS DES TRAVAUX Les enjeux rencontrés sur la Moselotte et ses affluents, sont de trois types : Enjeu Ecologique et Patrimonial Enjeu Hydraulique Enjeu Paysager En d’autres termes, il s’agira d’améliorer la qualité des milieux aquatiques, tout en garantissant un bon écoulement des eaux, en améliorant le cadre de vie, et sans porter atteinte à la faune locale d’un intérêt important. En fonction des tronçons, l’ordre hiérarchique de ces enjeux sera différent : ainsi en zone rurale, ce sont les enjeux environnementaux qui domineront et conduiront le mode de gestion, tandis qu’en zone urbaine, les aménagements seront guidés par des enjeux hydrauliques et paysagers. Plus précisément, les objectifs poursuivis par ce programme de travaux seront les suivants : • Améliorer la circulation piscicole ; • Préserver voire améliorer la diversité sur les berges en éliminant les espèces indésirables (épicéas et renouée du Japon) ; • Apporter de la diversité dans le lit mineur des cours d’eau au niveau des formes, des écoulements, des substrats, etc.) pour améliorer la biodiversité ; • Assurer la pérennité et la diversité des ripisylves existantes / recréer des ripisylves ; • Participer à l’amélioration de la qualité de l’eau ; • Améliorer la gestion du bétail dans les prairies riveraines ; • Améliorer la mise en valeur des cours d’eau. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 13 CHAPITRE 3 PROGRAMME DE RESTAURATION DES MILIEUX AQUATIQUES Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 14 3. DESCRIPTIF DES TRAVAUX DE RESTAURATION La restauration des milieux aquatiques comprend ainsi : • le traitement de la végétation ; • des plantations ; • des aménagements liés au bétail ; • des dispositifs de diversification du lit mineur ; • la création de lit mineur d’étiage ; • des opérations de renaturation ; • l’aménagement d’ouvrage. 3.1. LE TRAITEMENT DE LA VEGETATION Les ripisylves présentent un défaut d’entretien, qui se traduit notamment par un vieillissement généralisé des strates arborescentes et arbustives. Objectifs Les objectifs de la restauration et de l’entretien de la ripisylve sont les suivants : Améliorer les conditions d’écoulement, Limiter le risque d’encombres, Assurer la pérennité et la diversité de la ripisylve, Améliorer l’accès au cours d’eau, Améliorer la qualité paysagère du cours d’eau. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 15 Au sein des massifs forestiers, la ripisylve est souvent clairsemée et ne nécessite pas d’intervention importante. Dans les zones prairiales, la densité de végétation est plus importante. Le traitement de végétation, tout en restant modeste, sera donc un peu plus soutenu. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 16 Principe d’action Les interventions sur la ripisylve consisteront à : éliminer les encombres formés dans le lit de la rivière lorsque ceux-ci constituent une gêne pour l’écoulement, qu’il s’agisse d’arbres tombés, d’arbustes ayant poussé dans le lit, ou encore d’encombrants de toute nature, couper ou élaguer les arbres et arbustes de manière à prévenir le risque de chute dans le chenal, éliminer un point dur, ou éviter un effondrement de la berge, tailler ou recéper les ripisylves vieillissantes ou dépérissantes afin d’assurer une diversification des strates et des âges, procéder au dégagement des jeunes plants afin d’assurer leur développement. Dans le cas du développement de sujets dans le lit, on conservera la souche afin de ne pas approfondir davantage le lit : en effet il est préférable d’effectuer une coupe rase de la souche en période d’étiage puis un tronçonnage complémentaire en croix, afin de faire pourrir la souche. On conservera au maximum la végétation existante, en particulier dans les zones peu boisées. De même, le retrait d’encombres sera limité autant que possible afin de ne pas altérer la capacité d’accueil des ruisseaux. Seuls les encombres susceptibles de créer des désordres soit par leur positionnement dans le chenal soit par leur taille seront retirés. Coût de mise en oeuvre • Restauration (recépages, élagage, abattages, enlèvement d’encombres) Trois niveaux d’intervention ont été définis, principalement en fonction de la densité de la végétation, de l’importance des encombres, de la présence de clôture et de l’accessibilité. Les prix sont indiqués au mètre linéaire de cours d’eau : - R2 (intensité moyenne) : 6 € au ml R1 (intensité faible) : 4 € au ml R0 (intensité très faible) : 2 € au ml Non intervention • Entretien ultérieur 2 € au ml, tous les cinq ans en moyenne Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 17 Localisation • Programme de restauration de la Moselotte Le traitement de végétation concerne l’ensemble des tronçons de la Moselotte soit un linéaire cumulé de 6,3 km environ. • Programme de restauration du Bouchot, du Ménaurupt et du Basse-sur-le-Rupt Le traitement de végétation concerne l’ensemble des tronçons des affluents principaux soit un linéaire cumulé de 24,8 km environ. Dans l’ensemble, l’état de la végétation est correct. Les secteurs forestiers, peu densément végétalisés, ne nécessitent qu’un traitement léger mais les secteurs traversant les zones de prairies sont plus fournies : le traitement de la végétation y est donc un peu plus soutenu. • Programme de restauration du chevelu Les ruisseaux secondaires, qui s’écoulent pour la plupart d’entre eux en zone forestière au sein de vallons très encaissés et difficiles d’accès ne seront pas traités : • • • ils ne présentent aucun enjeu hydraulique particulier, l’opération serait délicate, onéreuse et les amenées d’engins seraient susceptibles de créer de grosses ornières, enfin la non-intervention garantit un minimum de dérangement pour la faune. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 18 3.2. LA SUPPRESSION DES ESPÈCES INDÉSIRABLES Problématique Les pessières sont nombreuses sur le secteur d’étude. Ces peuplements monospécifiques d’épicéas fragilisent les berges, génèrent une grande quantité d’encombres et banalisent les rives du cours d’eau. Les pessières ferment le milieu et empêchent la formation d’une ripisylve. Elle favorise également l’érosion des berges et génère des encombres. Objectifs Les objectifs du traitement des peuplements résineux sont : Améliorer la stabilité des berges, Limiter la production d’encombres, Ouvrir le cours d’eau à la lumière et améliorer sa productivité, Améliorer la perception et la qualité paysagère des cours d’eau, Permettre l’implantation d’une véritable ripisylve. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 19 Principe d’action Nous préconiserons de libérer une bande d’au moins 5 m de part et d’autre du cours d’eau afin que les plantations de feuillus qui viendront remplacer les épicéas, aient la possibilité de croître dans de bonnes conditions. Au sein de cette bande, le retrait des résineux sera total. Les travaux programmés dans le cadre du programme pluriannuel, et donc pris en charge par la collectivité, se limiteront à la coupe des arbres et à leur ébranchage. Le débardage sera à la charge du propriétaire. Suppression de pessières en bordure de ruisseau sur le Neuné (88). Coût des travaux Suppression du peuplement sur une bande de 5 m de large sur chaque berge, les prix sont indiqués au mètre linéaire de cours d’eau : 20 € au ml Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 20 3.3. LA REVÉGETALISATION DES BERGES Problématique La ripisylve désigne le boisement naturel qui colonise le bord des cours d’eau. Ce boisement, constitué d’espèces arborescentes et arbustives totalement adaptées aux milieux humides, remplit de nombreuses fonctions au sein de l’hydrosystème. Objectifs Les objectifs des plantations sont les suivants : Renforcer la stabilité de la berge et limiter l’érosion des terres riveraines, Optimiser le potentiel écologique des berges, par la création d’abris sousberges et sous frondaisons, Renforcer l’ombrage dans les zones trop éclairées et ainsi limiter le réchauffement de l’eau et la prolifération de la végétation aquatique, Diversifier les espèces et les strates, Reconstituer une trame paysagère (coulée verte) le long du cours d’eau. Principe d’action Des plantations d’arbres et d’arbustes sont prévues dans les zones dénudées, mais également en complément de la végétation existante, après une phase de restauration pour renforcer la résistance de la berge, pour diversifier les espèces et les strates, par l’implantation d’espèces arborescentes comme l’aulne, le frêne ou l’érable. Techniques de plantation : Deux techniques peuvent être utilisées : Le plant à racines nues : arbres (baliveaux 150-200 cm) et arbustes (80-100 cm) ; Le bouturage : cette technique sera réservée aux saules, qui, à l’exception du saule marsault (Salix caprea), présentent un bon taux de reprise par bouturage. On veillera à respecter l’ordre naturel des successions et la distribution altitudinale de chaque espèce. On privilégiera les espèces buissonnantes et arbustives en pied de berge. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 21 Dans les zones coupées à blanc, comme ici sur le Bouchot, la replantation d’une ripisylve multi-strates est importante, aussi bien sur le plan écologique que paysager. Les ripisylves des grands affluents sont souvent constituées uniquement d’arbres. Il est important de reconstituer une strate arbustive afin d’améliorer la biodiversité. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 22 Le bouturage sera largement employé pour stabiliser le talus, et protéger le pied de berge en situation de ripisylve perchée : la bouture va développer une grande quantité de rejets qui vont se plaquer contre la berge au moment des crues et lui assurer une bonne protection mécanique. Les plantations pourront prendre plusieurs formes : en bosquet, en linéaire, en complément de la végétation existante. Leur implantation exacte sera décidée sur le terrain en concertation avec les propriétaires et les exploitants. Types d’essence : Pour la réalisation proprement dite des plantations, on s’attachera à diversifier au maximum, les strates et les essences tout en choisissant des espèces qui sont présentes localement. Les espèces seront choisies parmi la liste ci-dessous. Espèces arborescentes Espèces arbustives ou buissonnantes Aulne glutineux (Alnus glutinosa) Saule trois étamines (Salix triandra) Frêne commun (Fraxinus excelsior) Saule des vanniers (Salix viminalis) Saule blanc (Salix alba) Saule pourpre (Salix purpurea) Saule fragile (Salix fragilis) Saule marsault (Salix caprea) Erable sycomore (Acer pseudoplatanus) Sureau noir (Sambucus nigra) Orme champêtre (Ulmus campestre) Fusain (Evonymus europaeus) Erable champêtre (Acer campestre) Noisetier (Corylus avellana) Merisier (Prunus avium) Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) Cerisier à grappes (Prunus padus) Aubépine (Crataegus monogyna) Chêne pédonculé (Quercus robur) Bourdaine (Frangula alnus) Tilleuil (Tilia platyphyllos) Prunellier (Prunus spinosa) Sorbier (Sorbus torminalis) Viorne obier (Viburnum opulus) Viorne lantane (Viburnum lantana) Protection des plants : Il est essentiel de protéger les plantations par une clôture dans les zones fréquentées par le bétail et le gibier. Des clôtures seront donc mises en place dans les secteurs pâturés, de même que des protections spécifiques contre la faune sauvage (badigeon répulsif, manchons). Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 23 Coût de mise en oeuvre Le prix au mètre linéaire des plantations inclut 1 baliveau (150/200) en haut de berge tous les 8 m + alternance d’arbustes (80/100) à racines nues et de boutures (4 boutures/ml) de manière à obtenir en moyenne un arbuste ou un groupe de boutures tous les 2 m, sur le talus ou le pied de berge. En réalité sur le terrain, la densité des plantations dépendra de la végétation existante et pourra prendre différentes formes : plantation en linéaire, en bosquets… La forme, la densité et l’emplacement exacts des plantations seront décidés au moment de la phase travaux, et en accord avec les propriétaires. L’entretien des plantations sera pris en charge par l’entreprise qui les a effectué pendant deux ans dans le cadre de la garantie de reprise. Passé ce délai, l’entretien des plantations sera effectué en même temps que l’entretien général de la végétation par une entreprise spécialisée. Nous avons distingués trois types de plantation en fonction des configurations observées sur le terrain. Les prix sont indiqués au mètre linéaire de berge : - Plantation P1 (arbres de haut-jet) : 3 € au ml - Plantation P2 (arbustes et boutures) : 7,5 € au ml - Plantation P3 (arbres de haut-jet, arbustes et boutures) : 12 € au ml Localisation • Programme de restauration de la Moselotte La Moselotte n’est pas concernée par un programme de plantation mais fera l’objet de replantations dans le cadre du programme de lutte contre la renouée du Japon. • Programme de restauration des affluents Les plantations concernent un linéaire d’environ 6 km, répartis sur le ruisseau du Bouchot, le ruisseau de Basse-sur-le-Rupt et le Ménaurupt. • Programme de restauration du chevelu Les plantations concernent un linéaire d’environ 6 km, répartis sur les gouttes et les petits affluents. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 24 3.4. LA PROTECTION DES RIPISYLVES Problématique Le bétail provoque d’importants dégâts sur les ruisseaux lorsqu’il a la liberté de divaguer sur les berges et dans le lit mineur : ses piétinements affaissent les berges et déstabilisent les fonds, et ses excréments engendrent une pollution de l’eau. Objectifs Protéger les plantations du piétinement ; Protéger les berges et le lit mineur du piétinement ; Améliorer la qualité de l’eau ; Limiter le risque de colmatage des frayères. Principe d’action Ces aménagements consistent en la pose de clôtures le long des prairies pâturées ainsi que l’installation d’un dispositif de substitution pour l’abreuvement du bétail (abreuvoir empierré ou pompe à nez) visant à limiter l’accès du cours d’eau pour le bétail. Le bétail, lorsqu’il n’est pas cantonné, crée d’importants dégâts sur les berges et dans le lit mineur. Ce problème se rencontre principalement sur les gouttes. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 25 Le principe des pompes à nez est le suivant : en cherchant a! boire, l’animal actionne une pompe mécanique reliée au cours d’eau, a! une retenue ou encore a! un puits, et qui alimente une auge de contenance moyenne de 1,5 litres. Chaque poussée apporte 0,3 a! 0,5 litre d’eau. Les clôtures seront installées à au moins 1,5 m du haut de berge afin de permettre les plantations et l’entretien de la ripisylve. Il faut prévoir une pompe à nez pour environ 8 à 10 animaux. Il faut créer une plate forme bétonnée ou empierrée, devant chaque pompe, formant un quart de cercle de 2,5 m de rayon. Elle permet a! la fois la pose de la pompe et la stabilisation de l’aire de piétinement supportant les pattes avant des animaux. Enfin, une passerelle sera installée lorsque la pâture s’étend sur les deux rives du ruisseau. Coût de mise en oeuvre - Clôtures : 8,00 € au ml - Pompe à nez : 450,00 € l’unité - Passerelle rustique : 3 500,00 € l’unité Localisation • Programme de restauration des affluents Sur les affluents, ces dispositifs accompagneront systématiquement la réalisation de plantations sur les berges, dans les zones de pâtures. Il est prévu la mise en place d’environ 4 km de clôtures. • Programme de restauration du chevelu Il est prévu environ 4 km, en accompagnement ou non de plantations. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 26 3.5. PLANTATIONS DANS LES MASSIFS DE RENOUÉE DU JAPON Problématique Les rives de la Moselotte sont envahies de manière considérable par la Renouée du Japon, et dans une moindre mesure par la balsamine de l’Himalaya. Cette situation est liée notamment au remblaiement des rives, et à l’enrochement quasi-systématique des berges. La renouée appauvrit le milieu en éliminant toutes les autres espèces, et fragilise la tenue des berges. Elle ferme le milieu sur le plan paysager et crée des massifs denses, difficiles à franchir. « Compte tenu de la puissance invasive de la renouée du Japon et de la très forte contamination des zones potentiellement favorables, il est illusoire d’envisager de se débarrasser complètement et rapidement de la renouée. Une simple lutte contre l’espèce, sans occuper la place laissée libre, se soldera rapidement par une réinstallation du végétal. La reconstitution de ripisylves diversifiées, composées d’espèces autochtones adaptées au cours d’eau est un excellent moyen de limiter, voire d’éliminer la présence de la renouée du Japon, tout en reconstituant une diversité biologique favorable au fonctionnement du cours d’eau. » (fiche technique « Gestion de la renouée du Japon en bordure de cours d’eau » DIREN, AERM, 2000) Objectifs Limiter la prolifération de la renouée du Japon ; Renforcer la stabilité des berges par des plantations ; Ouvrir le cours d’eau ; Augmenter la biodiversité. Principe d’action La stratégie proposée repose sur la réalisation de campagnes successives de fauchage pour épuiser la plante, suivies de plantations à forte densité, afin de permettre aux jeunes plants ligneux d’émerger du massif de renouée. Ensuite la plantation prend le dessus et assure naturellement sa régénération. Pour lutter contre la renouée, nous proposons de faire réaliser 2 à 3 fauches par an, à partir du mois d’avril, sur l’ensemble des massifs recensés le long de la Moselotte. Ce protocole serait ainsi mis en œuvre pendant 4 ans. Les déchets de coupe devront impérativement être tous récupérés et évacués. Dès la première année serait effectué une plantation dense d’arbres, d’arbustes de boutures, à raison de 1 plant/m2, adaptés au bord de cours d’eau. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 27 En amont du pont de Nol, la Moselotte est fortement envahie par la renouée du Japon. Il est nécessaire de réaliser des fauches régulières suivies de plantations à forte densité. En aval du pont de Zainvillers, l’enrochement systématique des berges a conduit à une prolifération intense de la renouée. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 28 Localisation et coût de mise en oeuvre La problématique de la renouée du Japon concerne essentiellement la Moselotte. Quelques taches ont pu être observée ça et là sur les affluents mais cela demeure très localisé et ne nécessite pas d’intervention à grande échelle. Il n’en reste pas moins que, compte tenu du contexte, la plus grande vigilance reste de mise, et la moindre tache de renouée doit être éliminée. • Programme de restauration de la Moselotte Le programme de gestion de la renouée s’appliquerait sur un linéaire de berge évalué à 3600 ml, et une surface d’environ 2 ha. Les surfaces les plus touchées sont situées entre la vanne du Breu et le pont de Nol. • Programme de gestion de la renouée du Japon sur la Moselotte Mission intégrant 2 à 3 campagnes annuelles réalisées par une équipe de 4 personnes, comprenant la fauche et l’évacuation des rémanents de coupe, renouvelée 4 fois (4 ans), et la réalisation de plantations à haute densité, soit pour une bande de 10 ml de longueur et 4 m de largeur, une quantité s’élevant à 15 arbustes (60x80), 15 boutures, et 10 baliveaux (150-200). - 177 510 € l’opération globale sur 4 ans Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 29 3.6. LA DIVERSIFICATION RUSTIQUE DES ÉCOULEMENTS Problématique Certains tronçons, ont fait l’objet d’interventions à des fins hydrauliques qui ont abouti à une homogénéisation des écoulements, une augmentation des dépôts de sédiments et une banalisation du milieu aquatique. Objectifs concentrer la lame d’eau à l’étiage ; engendrer un auto-curage du fond du lit et piéger ponctuellement les fines ; diversifier les écoulements ; diversifier les profondeurs d’eau ; diversifier les substrats. Le ruisseau de Nauphaings présente de longs secteurs monotones liés d’anciens travaux de rectification, qui gagnerait à être rediversifiés. Principe d’action Il s’agit de réduire artificiellement la largeur actuelle pour obtenir une accélération des écoulements. Cette accélération aura pour conséquence une augmentation de la capacité de transport du cours d’eau : les vases qui colmatent actuellement les fonds Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 30 seront emportées en aval, et laisseront place à une granulométrie plus grossière (sables grossiers et graviers) plus accueillante pour la faune. La charge sédimentaire véhiculée par le cours d’eau sera en partie retenue sur place par les ouvrages : de cette façon des bancs se formeront en situation latérale et en situation médiane de manière à diversifier les profils en travers, et le profil en long (alternance de fosses et de zones de radiers). Dispositif de diversification rustique sur l’Euron (54) Différentes techniques seront utilisées pour diversifier le lit mineur, il s’agira : de peignes : amas de branchages morts tassés et fixés à des pieux au moyen de fil de fer galvanisé. Ils jouent le rôle de déflecteurs, de protection des berges et de pièges à fines, ils sont destinés à constituer à terme des bancs latéraux ; de fascines de saules : ouvrage utilisant des fagots de saules vivants entrelacés et fixés par du fil galvanisé entre deux rangées de pieux battus. Outre la diversification des écoulements cette technique a aussi l’intérêt de protéger la berge et de palier à l’absence d’arbustes en pied de berge ; d’embâcles fixés : grumes grossièrement ébranchées fixées par des pieux battus. Ils constituent des caches pour la faune piscicole et une source d’alimentation pour les insectes aquatiques ; d’épis : fascines mortes implantées des berges au centre du lit mineur. Ils seront disposés en quinconce dans le lit mineur et orientés vers l’aval afin d’engendrer une micro-sinuosité du lit. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 31 déflecteurs en V : pieux battus jointifs formant un V au centre du lit mineur. Ils permettent de scinder l’écoulement en deux et ainsi contribuent à la formation d’un petit îlot végétalisé. Localisation Les travaux de diversification seront réalisés dans les secteurs les plus monotones et pauvres en habitats aquatiques, ainsi que dans des secteurs fortement érodés où ils constitueront des protections de berge. • Le Naufaings Mise en œuvre de dispositifs rustiques au niveau du tronçon situé le long de la R.D. 23f. sur environ 300 ml (profil-type n°1, 2, 3, 4). - 9 000 € HT l’aménagement complet Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 32 3.7. L’AMÉNAGEMENT D’UN LIT MINEUR D’ÉTIAGE Problématique L’augmentation de la largeur du lit dans la traversée urbaine notamment celle de Vagney s’est traduite par un dépôt de sédiments, un étalement de la lame d’eau et une prolifération de la végétation aquatique. Le milieu aquatique apparaît anthropisé, homogène et peu diversifié. Objectifs L’objectif de l’aménagement est d’améliorer les conditions d’écoulements et l’autoépuration, de permettre le maintien d’une lame d’eau suffisante, de limiter le dépôt de sédiments et la prolifération de la végétation aquatique, et plus généralement d’améliorer les potentialités écologiques du milieu aquatique. Le ruisseau du Bouchot a été surcalibré au niveau de la traversée de Vagney. Le milieu est pauvre et les écoulements sont homogènes. Principe d’action L’aménagement consiste en la réalisation de banquettes en terre végétale maintenues par du géotextile biodégradable, plantées d’hélophytes et ensemencées, de manière à réduire la largeur en basses eaux et concentrer les écoulements. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 33 La végétation implantée sur les banquettes (hélophytes) a la propriété de se coucher en crue, par conséquent elle est sans impact sur la fréquence des débordements ; au contraire cet aménagement permettra d’éviter le développement anarchique de la végétation aquatique. Lit mineur sur la Gorzia à Novéant-sur-Moselle (57). Localisation et coût de mise en oeuvre Programme de restauration des affluents Une seule opération de ce type est prévue dans le cadre de ce programme. Elle concerne le ruisseau du Bouchot dans la traversée de Vagney. • Le ruisseau du Bouchot dans la traversée de Vagney Création d’un chenal d’étiage de largeur 8 m en moyenne, sur un linéaire d’environ 135 ml dans la traversée urbaine. L’aménagement inclut, la réalisation de banquettes d’une largeur de 4 m, constituées de terre végétale maintenue par un treillis de coco et plantées d’hélophytes, et la pose de cinq seuils rustiques (profil-type n°5). - 35 424 € HT l’aménagement complet Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 34 3.8. LA RENATURATION La réalisation de travaux hydrauliques lourds aboutit à une dégradation quasiirréversible du milieu aquatique. Les tronçons concernés doivent alors faire l’objet d’une requalification allant au-delà d’une simple diversification rustique. Cette problématique se focalise sur le ruisseau de Naufaings, qui revêt une importance stratégique car il est particulièrement visible des principaux axes de circulation. DECOUVERTURE DU RUISSEAU DE NAUFAINGS Problématique Le ruisseau de Naufaings est busé sur une grande partie de son linéaire, dans la traversée de Vagney. La portion amont traversant le village passe sous le bâti. Il apparaît donc techniquement et économiquement difficile de procéder à une remise à ciel ouvert de ce tronçon. En revanche, il est possible d’envisager une découverture partielle du ruisseau en amont de sa confluence avec le ruisseau du Bouchot. A ce niveau le ruisseau passe en effet sous une place, qui va accueillir prochainement une médiathèque. Dans le cadre des travaux de construction, la DDT des Vosges a demandé à la collectivité que celle-ci s’engage à remettre le ruisseau à ciel ouvert. Découverture et réaménagement du Débich (57) Mode opératoire Le principe de l’aménagement consiste en la recréation d’un ruisseau, possédant une sinuosité et une capacité d’écoulement au moins équivalente au gabarit actuel de l’ouvrage hydraulique existant. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 35 Pour se faire, il s’agit d’aménager un lit mineur d’étiage adapté au gabarit actuel (1,5 m de largeur en pied, 5 m de largeur en crête, 1,2 m de profondeur). Les berges du nouveau lit seront retalutées sur l’intégralité de leur linéaire, de manière à obtenir dans la mesure du possible une pente douce, puis protégées par une fascine d’hélophytes et un treillis de coco H2M9 900 g/m2, de manière à éviter la formation d’érosion. La stabilisation du profil en long sera assurée par l’implantation d’un ou deux seuils rustiques, à faible chute, constitués par des grumes de chêne imputrescible. Coût de mise en oeuvre • Découverture du ruisseau du Nauphaings à Vagney Retrait et évacuation des buses, décaissement du terrain avec évacuation des déblais, reprofilage du nouveau lit, mise en place de fascines d’hélophytes, pose du treillis de coco, pose de trois seuils rustiques, ensemencement (profil-type n°6). - 27 930,00 HT € l’aménagement complet (hors dispositifs de franchissement) Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 36 REMÉANDRAGE DU RUISSEAU DE NAUFAINGS Problématique Le ruisseau de Naufaings, en amont de la traversée de Vagney, s’écoule au sein d’un lit rectiligne et dépourvu de toute végétation. Le ruisseau qui traverse pourtant un beau site est invisible dans le paysage et d’un intérêt écologique faible. De plus la rectification du ruisseau entraine clairement une augmentation de la vitesse de transfert des crues vers l’aval et aggrave la vulnérabilité du bourg aux inondations. Le ruisseau de Naufaings a été en grande partie rectifié en amont de Vagney, ce qui augmente la vitesse de transfert des crues et banalise le milieu aquatique. Mode opératoire Le gabarit, les caractéristiques géométriques et la sinuosité du nouveau lit seront identiques à ceux observés en amont et en aval. Des « méandres » seront créés latéralement de manière à reconstituer une sinuosité : cette sinuosité permettra par la suite au cours d’eau de reconstituer naturellement des zones de dépôt et d’érosion, des surprofondeurs etc… Le lit mineur sera terrassé de manière à ce que le profil en travers ait l’allure du lit actuel. On adoptera ce même profil-type sur tout le tronçon : le cours d’eau réajustera Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 37 lui-même sa section d’écoulement en fonction de la manière dont se positionnera l’écoulement à l’intérieur du nouveau lit. Les berges seront retalutées sur l’intégralité de leur linéaire, de manière à obtenir dans la mesure du possible une pente douce, permettant l’installation de la végétation, ensemencée et plantée d’arbres et d’arbustes. La stabilisation du profil en long sera assurée par l’implantation d’un ou deux seuils rustiques, à faible chute, constitués par des grumes de chêne imputrescible. Le nouveau lit sera isolé du bétail par la mise en place d’une clôture, et d’une passerelle permettant un accès aux deux rives. Reméandrage du ruisseau de la Queue de Sompierre (54) Coût de mise en oeuvre • Le ruisseau de Naufaings en amont de la traversée de Vagney Terrassement du nouveau lit, mise en dépôt provisoire le long du lit actuel, mise en eau du nouveau lit et comblement du lit actuel, ensemencement des surfaces travaillées, plantations d’arbres et d’arbustes en haut de berge, pose d’une clôture en fils barbelés et d’une passerelle à bétail (profil-type n°7), y compris acquisitions foncières. - 18 150,00 € HT l’aménagement complet Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 38 3.9. LES TRAVAUX DE REQUALIFICATION DES BERGES Certains cours d’eau ont fait l’objet d’interventions drastiques qui ont dégradé le milieu de manière irréversible. Si d’une manière générale, peu de cours d’eau ont fait l’objet de travaux hydrauliques lourds, en revanche on rencontre couramment une autre pratique qui a abouti à une forte dégradation du milieu : l’enrochement des berges. Deux cas de figure se rencontrent dans la vallée : • la Moselotte, dont les berges ont presque été systématiquement enrochées, pour empêcher l’érosion des berges consécutives aux travaux d’extraction de granulats, et permettre le remblaiement des rives. • le Bouchot et le Basse-sur le-Rupt, et dans une moindre mesure certaines gouttes. Ici le recours à l’enrochement des berges est plus ponctuel mais néanmoins régulier, en liaison directe avec une urbanisation diffuse sur les communes concernées, qui a tendance à s’approcher de plus en plus près des cours d’eau. L’enrochement des berges se traduit systématiquement par une chute de la biodiversité, liée principalement à l’élimination de la ripisylve. Objectifs L’objectif poursuivi est de recréer une berge diversifiée, ayant des caractéristiques physiques se rapprochant le plus possible de la situation naturelle, tout en garantissant une bonne stabilité des berges. Le principe d’intervention est de remplacer les protections minérales par des protections en génie végétal. À terme, l’objectif est de ne plus avoir de différences sensibles entre les tronçons naturels et le tronçon réaménagé. 3.9.1. La Moselotte Il est proposé une requalification sur trois sites exposés sur le plan paysager et fortement banalisés, que ce soit par des apports massifs d’enrochements ou des chutes de graniterie, ou bien par la réalisation de merlons à partir d’extraction de granulats dans le lit. REQUALIFICATION DE LA MOSELOTTE EN AVAL DU PONT DE NOL Problématique La Moselotte en aval du pont de Nol a été enrochée de manière drastique avec des chutes de graniterie. Il n’y a pas eu de remblai sur les rives et il n’y a pas d’enjeu de Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 39 protection particulier mais le site est particulièrement visible à partir du pont. L’action est autant guidée par des objectifs écologiques que paysagers. Mode opératoire Les ouvrages à implanter seront réalisés en technique mixte avec pied de berge en enrochement et talus réalisé en technique végétale. Les deux berges seront au préalable traitées de manière à éliminer la végétation résiduelle, et surtout les débris de graniterie qui les tapissent. Un seuil de fond pourra être implanté de manière à bloquer l’érosion régressive. En Aval du pont de Nol, la Moselotte présente des berges totalement enrochées sur lesquelles la reprise de la végétation est difficile. Le milieu naturel, autant que le paysage, est dégradé. Pied de berge : Considérant que le pied de berge est pour le moment stable, et par soucis d’économie, il est préconisé de maintenir les blocs présents en pied de berge. Talus : Le talus, qui est également soumis à de fortes contraintes hydrauliques, nécessite aussi d’être protégé. Les deux berges seront talutées en pente douce pour diminuer les contraintes hydrauliques puis revêtues d’une couche de branches à rejets. Cette technique consiste Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 40 à couvrir le talus des branches de saules vivants, plaquées et maintenues au sol par des pieux reliés entre eux, le tout étant recouvert d’un treillis de coco 740 g/m2. La protection sera complétée par un ensemencement et par la plantation en haut de berge d’arbres de haut-jet (frêne, érables, chêne pédonculé) et arbustes (cornouiller, aubépine, fusain et orme). Coût de mise en oeuvre • Requalification de la Moselotte en aval du pont de Nol Evacuation des débris de graniterie, mise en œuvre d’une assise en enrochement en pied de berge en rive droite et d’une fascine de saule vivant en rive gauche, mise en œuvre d’une couche de branches à rejets sur les deux talus, plantations, pose d’une clôture à fils barbelés (profil-type n°8), création d’un seuil de fond. - 35 220,00 € HT l’aménagement complet REQUALIFICATION DE LA MOSELOTTE EN AVAL DU PONT DE ZAINVILLERS Problématique En aval du pont de Zainvillers, la Moselotte est totalement enrochées, et gravement infestée par la renouée du Japon. Les deux rives sont remblayées et urbanisées. La route départementale surplombe la berge droite de Moselotte, ne laissant que peu d’emprise tandis que la berge gauche est surmontée d’un parking. La berge droite est exposée au courant, en rive concave, tandis que la berge gauche présente un faciès d’accrétion c’est-à-dire un banc de sable, ce qui indique clairement qu’elle est moins exposée. Le site traverse la zone urbaine et bénéficie donc d’une exposition maximale : comme à Nol, l’action est autant guidée par des objectifs écologiques que paysager. Mode opératoire Les enrochements existants sur les berges seront retirés et évacués hors du site. Les berges seront traitées de manière différente car les contraintes hydrauliques sont plus marquées à droite qu’à gauche. Pied de berge : En rive droite la partie sous-jacente de l’enrochement sera conservée afin d’assurer une assise suffisante à la berge. En rive gauche, une fascine sera implantée en rive droite pour protéger le pied de berge. Talus : Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 41 Le talus, qui est également soumis à de fortes contraintes hydrauliques, nécessite aussi d’être protégé. Le talus en rive droite, qui est la plus soumise aux contraintes hydrauliques, sera reconstitué en remblai, au moyen de 4 boudins de géotextile avec lits de plants et plançons selon une pente de 1H/1V. Cette technique consiste en la superposition de boudins de matériaux terreux, renforcés par du géotextile et ensemencés, intercalés avec des lits de ramilles de saules offrant une protection mécanique immédiate par effet de peigne. La berge gauche sera talutée en pente douce pour diminuer les contraintes hydrauliques puis revêtues d’une couche de branches à rejets, et plantées d’arbres de haut-jet. En aval de Zainvillers, la Moselotte est à nouveau intégralement enrochée, et ses rives sont remblayées. Les berges sont peu diversifiées et constituent un terrain de choix pour la renouée du Japon qui prolifère ici de manière impressionnante en été. Coût de mise en oeuvre • La Moselotte en aval du pont de Zainvillers Evacuation des enrochements de berge, maintien d’une assise en enrochement en pied de berge en rive droite et création d’une fascine de saule vivant en rive gauche, mise en œuvre d’une couche de branches à rejets en rive gauche et création d’un empilement de boudins de géotextile intercalés de lits de plants et plançons en rive droite, plantations (profil-type n°9). - 91 462,50 € HT l’aménagement complet Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 42 REQUALIFICATION DE LA MOSELOTTE EN AVAL DE LA VANNE DU BREU Problématique En aval de la vanne du Breu, la rive gauche de la Moselotte a été enrochées au droit d’une prairie inondable, puis d’une zone remblayée. Au niveau de la vanne du Breu, des merlons ont été realisés à l’aide de gabions remplis par des alluvions de la Moselotte, afin d’éviter l’inondation de la prairie (inondable) située en rive droite. En aval, des blocs d’enrochements ont été ajoutés au droit d’une zone remblayée, afin de stabiliser le talus : la Moselotte forme ici un étranglement qui peut expliquer les phénomènes d’érosion. Cet aménagement est donc en liaison avec le futur effacement de la vanne du Breu, car une bonne partie des protections existantes deviendraient alors inutile. En aval, de la vanne du Breu, les berges ont là encore été enrochées, avec également création d’un merlon pour éviter l’inondation et pose de gabions. Le milieu est dégradé. Mode opératoire Il s’agit donc de remplacer la protection en enrochements par une protection en génie végétal, et favoriser le retour d’une dynamique : les enrochements existants sur la berge seront retirés. Les enrochements seront évacués hors du site. Le contenu des gabions sera restitué à la rivière. En rive gauche, le banc de sable existant sera scarifié, afin que celui-ci soit remobilisé à la crue. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 43 Pied de berge : Le pied de berge en enrochement sera maintenu et éventuellement complété par des structures formant des épis plongeants. Talus : La berge droite sera retalutée en pente douce pour diminuer les contraintes hydrauliques puis revêtues d’une couche de branches à rejets. Cette technique consiste à couvrir le talus des branches de saules vivants, plaquées et maintenues au sol par des pieux reliés entre eux, le tout étant recouvert d’un treillis de coco 740 g/m2. La protection sera complétée par un ensemencement et par la plantation en haut de berge d’arbres de haut-jet (frêne, érables, chêne pédonculé) et arbustes (cornouiller, aubépine, fusain et orme). Coût de mise en oeuvre • La Moselotte en aval de la vanne du Breu Evacuation des enrochements de berge, maintien d’une assise en enrochement en pied de berge en rive droite, scarification du banc de sable en rive gauche, mise en œuvre sur la rive droite d’une couche de branches à rejets, plantations (profil-type n°10). - 35 740,00 € HT l’aménagement complet Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 44 3.9.2. Les autres cours d’eau Problématique Les problématiques rencontrées sur les autres ruisseaux sont assez proches les unes des autres. Il s’agit le plus souvent de dégradations causées par la mise en place de débris de graniterie, sur les berges, pour répondre à des problèmes ponctuels d’érosion, ou bien permettre l’édification de remblais en bordure de ruisseau. Mode opératoire Le mode opératoire est toujours le même : il s’agit dans un premier temps de retirer et d’évacuer les chutes de granit et débris de toutes sortes recouvrant les berges, puis de réaliser une protection de berge en génie végétal sur le modèle suivant : • Pied de berge : Une fascine de saule sera mise en place en pied de berge au niveau des zones les plus exposées. Il s’agit d’une protection de pied de berge réalisée avec des branches de saules vivants assemblés en fagot et disposées par couches successives entre deux rangées de pieux battus mécaniquement. C’est une technique qui apporte une protection mécanique immédiate, capable de résister à de fortes contraintes hydrauliques. Un lit de branches sera placé sous la fascine afin d’éviter tout risque d’affouillement. Dans les zones moins exposées, l’intervention consistera en un bouturage dense du pied de berge (4 boutures/ ml). • Talus : Le talus, qui est également soumis à de fortes contraintes hydrauliques, nécessite aussi d’être protégé. Derrière la fascine, la berge sera remodelée en pente douce (3H/2V), en déblai remblai, puis protégée par géotextile coco et ensemencée. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 45 REQUALIFICATION DU RUISSEAU DU BOUCHOT AU DROIT DU GARAGE DE ROCHESSON Au droit du parking, la berge du ruisseau du Bouchot a été dégradée par des remblais en tout genre, blocs, pneus etc. Cette situation n’est pas acceptable que ce soit sur le plan écologique ou paysager. Coût de mise en oeuvre - Réalisation d’une protection de berge sur 50 ml Préparation de la berge, mise en œuvre d’une fascine de saules en pied de berge, retalutage de la berge en pente douce (2H/3V), pose d’un treillis de coco 740 g/m2, ensemencement, et bouturage (profil-type n°11). - 11 203,75 € HT la protection complète Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 46 REQUALIFICATION DU RUISSEAU DU BOUCHOT AU DROIT DE LA SCIERIE DE VAGNEY Au droit de la scierie située immédiatement en amont de Vagney, la berge a été intégralement enrochée avec des chutes issues de la graniterie. La berge est banalisée. Coût de mise en oeuvre - Réalisation d’une protection de berge sur 80 ml Préparation de la berge, mise en œuvre d’une fascine de saules en pied de berge, retalutage de la berge en pente douce (2H/3V), pose d’un treillis de coco 740 g/m2, ensemencement, et bouturage (profil-type n°11). - 7 003,75 € HT l’aménagement Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 47 REQUALIFICATION DU RUISSEAU DU BASSE-SUR-LE-RUPT AU DROIT DU STADE Au droit du stade, situé à l’amont de la confluence avec la Moselotte, la berge gauche du ruisseau de Basse-sur-le-Rupt a été enrochée avec des chute de graniterie. La berge est dégradée sur plus de 100 m. Coût de mise en oeuvre - Réalisation d’une protection de berge sur 105 ml Préparation de la berge, mise en œuvre d’une fascine de saules en pied de berge, retalutage de la berge en pente douce (2H/3V), pose d’un treillis de coco 740 g/m2, ensemencement, et bouturage (profil-type n°11). - 14 703,75 € HT l’aménagement Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 48 REQUALIFICATION DU RUISSEAU DE DEMIXARD Le ruisseau de Demixard, affluent rive gauche de la Moselotte, est concerné également par des protections de berge artisanales qui banalisent le milieu aquatique. Coût de mise en oeuvre - Réalisation d’une protection de berge sur 30 ml Préparation de la berge, mise en œuvre d’une fascine de saules en pied de berge, retalutage de la berge en pente douce (2H/3V), pose d’un treillis de coco 740 g/m2, ensemencement, et bouturage (profil-type n°11). - 2 853,75 € HT l’aménagement Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 49 3.10. LES PROTECTIONS DE BERGE Lors du diagnostic, il a été mentionné l’existence d’un site sur le ruisseau du Bouchot associant un risque d’instabilité à la présence d’un enjeu humain. PROTECTION DE BERGE AU DROIT DE LA TRAVERSÉE DE VAGNEY Dans la traversée de Vagney, en aval de la confluence avec le ruisseau de Naufaings, le ruisseau est bordé par un chemin goudronné qui a été réalisé il y a peu. La berge gauche est en partie constituée par des matériaux de remblai peu cohésifs et elle est assez peu boisée. Aujourd’hui on observe une érosion latérale qui se concentre sur la rive gauche et a tendance à menacer la stabilité du talus. On note une érosion régulière du talus au niveau de la traversée de Vagney. Il est nécessaire, compte-tenu de la proximité de la route, d’intervenir pour stopper l’érosion et stabiliser la berge. Objectifs Garantir la stabilité de la berge pour protéger des intérêts humains. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 50 Principe d’action Pour assurer la fonction mécanique des berges, il sera fait appel autant que possible aux techniques issues du génie végétal. Les techniques végétales ont de nombreux atouts : elles apportent des habitats pour la faune terrestre et aquatique, elle assure une bonne tenue de la berge grâce aux systèmes racinaires des végétaux employés et aux parties aériennes qui se plaquent contre les berges lors des crues, contrairement aux techniques minérales, elles sont capables, par effet peigne, d’amortir le courant et permettent ainsi la dissipation d’une partie de l’énergie du cours d’eau (augmentation du coefficient de rugosité des berges), elles sont en général, moins onéreuses que les autres techniques (gabions, palplanches ou enrochements). Dans certains cas cependant, des contraintes particulières comme la profondeur moyenne en pied de berge, interdisent l’utilisation du végétal comme technique de protection du pied de berge. Mode opératoire Pied de berge : Une fascine de saule sera mise en place en pied de berge au niveau des zones les plus exposées. Il s’agit d’une protection de pied de berge réalisée avec des branches de saules vivants assemblés en fagot et disposées par couches successives entre deux rangées de pieux battus mécaniquement. C’est une technique qui apporte une protection mécanique immédiate, capable de résister à de fortes contraintes hydrauliques. Un lit de branches sera placé sous la fascine afin d’éviter tout risque d’affouillement. Talus : Le talus, qui est également soumis à de fortes contraintes hydrauliques, nécessite aussi d’être protégé. Le talus sera reconstitué en remblai, au moyen de 3 boudins de géotextile avec lits de plants et plançons selon une pente de 1H/1V. Cette technique consiste en la superposition de boudins de matériaux terreux, renforcés par du géotextile et ensemencés, intercalés avec des lits de ramilles de saules offrant une protection mécanique immédiate par effet de peigne. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 51 Coût de mise en oeuvre - Réalisation d’une protection de berge sur 150 ml Préparation de la berge, mise en œuvre d’une fascine de saules en pied de berge, mise en œuvre de 3 boudins de géotextile, et 2 lits de plants de saules, finition avec géotextile 740 g/m2, ensemencement, plantations (profil-type n°12). - 53 075,00 € HT la protection complète Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 52 3.11. L’AMÉNAGEMENT D’OUVRAGES HYDRAULIQUES Démarche mise en place Les Maître d’œuvre ont adressé une invitation aux propriétaires d’ouvrages afin de les rencontrer pour leur présenter l’évolution de la réglementation et leur proposer des scénarii d’aménagement pour leur ouvrage. Les réunions ont eu lieu les 24 et du 25 Novembre 2011, dans les locaux de la Communauté de Communes à Vagney. La problématique exposée lors de ces entretiens est la suivante : la Moselotte, le ruisseau du Bouchot, le ruisseau de Basse-sur-le-Rupt et le Ménaurupt seront très prochainement classés en liste 2 au titre de la continuité écologique. Ce classement implique que tous les ouvrages présents dans le lit devront être mis en conformité à l’horizon 2018, c’est-à-dire être transparents pour la circulation piscicole et sédimentaire. Pour mémoire, on estime qu’à partir de 30 cm de chute, les petites espèces piscicoles ont déjà des difficultés à remonter. La mise en conformité des ouvrages peut s’opérer de deux manières : Soit via un effacement du barrage, solution la plus simple et la moins chère (coût variant de 1 000 à 10 000 € HT) ; Soit par la construction d’une passe à poisson, solution la plus complexe et à l’efficacité aléatoire (investissement compris entre 35 000 à 150 000 € HT auquel il faut ajouter les coûts d’entretien). L’effacement d’un ouvrage privé peut être financé à hauteur de 80 % par l’agence de l’eau Rhin-Meuse et le Conseil Général, contre 40 % pour une passe à poisson. Si en 2018, soit 5 ans après la rédaction de l’arrêté préfectoral, les ouvrages n’ont pas été mis en conformité, les propriétaires seront passibles d’une verbalisation par la police des eaux (DDT), avec mise en demeure de s’équiper sur leurs fonds propres : en effet, dès une fois la procédure de verbalisation enclenchée, les propriétaires d’ouvrages ou leur ayant droit ne pourrez en effet plus bénéficier de subventions. D’autre part, indépendamment de la problématique de franchissement, il a été rappelé aux propriétaires d’ouvrages que les services de la DDT sont susceptibles à tout moment d’exiger la présentation du règlement d’eau. Dans le cas où ces derniers sont dans l’impossibilité de le faire, l’administration déclarera illégal leur ouvrage et leur demandera de régulariser la situation en faisant une déclaration de l’ouvrage et une demande d’autorisation auprès de la préfecture. Etant donné que les cours d’eau du bassin sont désormais voués à être classés, cette autorisation leur sera refusée : ils devront alors procéder à la destruction du barrage et remettre le site en état à leurs frais. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 54 Modalité d’intervention de la collectivité Dans le cadre de la procédure de Déclaration d’Intérêt général qui sera lancée à la suite de la définition du programme de restauration, la collectivité est susceptible de prendre en charge la procédure de mise aux normes des ouvrages, et y participer financièrement, et sous certaines conditions : • • les ouvrages alimentant une microcentrale hydroélectrique ou utilisés à des fins industriels ne sont pas traités ; les autres ouvrages sont traités sous conditions : ainsi les travaux liés à un effacement d’ouvrage peuvent être intégralement pris en charge par la Communauté de communes des Vallons du Bouchot et du Rupt, l’Agence de l’eau Rhin Meuse et le Conseil Général des Vosges. La collectivité peut également participer au financement d’une passe à poissons, à la condition expresse que l’effacement soit techniquement difficile (contraintes géotechniques) ou qu’un usage particulier nécessite son maintien. Bien que certains ouvrages alimentent encore des rigoles potentiellement exploitables pour le frai des poissons, nous considérerons arbitrairement que le bénéfice écologique global pour le milieu, engendré par l’effacement, est systématiquement supérieur au maintien de l’ouvrage. En effet, le maintien d’un barrage se traduit par des frais de remise en état non négligeable, compte tenu de l’état souvent dégradé des ouvrages présents sur la zone d’étude, et en plus la réalisation d’une passe à poisson quelle qu’elle soit, est beaucoup plus onéreuse que l’effacement d’un barrage. Enfin la passe à poisson et le maintien de l’ouvrage se traduisent par des frais d’entretien non négligeables. Caractéristiques des ouvrages sur le bassin Il a été dénombré une vingtaine d’ouvrages constituant un obstacle au franchissement piscicole et au transit sédimentaire sur les principaux cours d’eau gérés par la collectivité, à savoir la Moselotte, le Bouchot, le Basse-sur-le-Rupt, et le Ménaurupt. La quasi-totalité de ces ouvrages n’a plus d’usage à l’heure actuelle, et nombre d’entre eux se trouvent dans un état de dégradation avancé. Pour la plupart d’entre eux, à l’issue de démarche d’analyse technico-économique, et de l’étude des enjeux écologiques et géomorphologiques, c’est la solution de l’effacement qui est préconisée (voir ci-contre). Chaque barrage est traité individuellement par le biais d’une fiche spécifique annexé au présent rapport. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 55 3.11.1. Les différents dispositifs de franchissement piscicole Objectifs Rétablir la libre circulation piscicole ; Rétablir le transit des sédiments. Principe d’action Il existe de nombreux moyen pour rétablir la circulation piscicole et le transit sédimentaire, notamment : - l’effacement du barrage ; la réalisation de seuils aval ; la réalisation d’une rivière de contournement ; la réalisation d’une passe à poissons. L’effacement partiel ou total Dans tous les cas, la suppression de l’obstacle - physique ou fonctionnelle - est la meilleure solution car elle permet de rétablir intégralement la continuité longitudinale de la rivière aussi bien pour les espèces piscicoles que pour les sédiments. De plus cette solution ne nécessite aucun entretien. L’analyse technico-économique plaide la plupart du temps en faveur de l’effacement de barrage, qui est clairement la solution qui présente le meilleur rapport cout-efficacité. L’effacement de l’ouvrage est accompagné ou non du maintien d’un seuil résiduel de faible chute (< 30 cm de chute) pour prévenir une éventuelle incision du lit. Soit le maintien des fondations du seuil suffit à fixer le lit mineur, soit il est nécessaire de créer un nouveau seuil au droit de l’ancien après enlèvement de tous les matériaux constitutifs du lit. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 56 L’effacement du seuil est la solution privilégiée à chaque fois que les conditions le permettent : c’est-à-dire absence de contraintes géotechniques, absence d’usage, et absence d’intérêt écologique du canal d’amenée. Effacement du barrage de Cornimont sur le Ventron (2003) La réalisation d’un seuil aval Cette solution consiste à rattraper le dénivelé créé par la chute d’eau, en la fractionnant par la mise en place de seuils à l’aval, qui doivent eux-mêmes être franchissables, c’est-à-dire que leur chute ne doit pas excéder une vingtaine de centimètres. Pour une chute de 50 cm par exemple, en plaçant un seuil de 25 cm à l’aval de l’ouvrage, le plan d’eau est réhaussé et la chute passe à 25 cm : l’ouvrage est alors franchissable. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 57 Cette solution est donc réservée aux ouvrages de faible chute (50 à 80 cm), pour lesquels il existe un usage ((profil-type n°13). Aménagement d’ouvrage par l’implantation de seuils aval (22) Les passes maçonnées à bassins successifs Le type de passe le plus couramment utilisé est la passe à bassins successifs : elle consiste en une série de bassins partant du pied de l’obstacle et rejoignant le bief amont. Les cloisons verticales par où transite le débit sont munies de déversoirs, d’orifice ou de fentes verticales qui contrôlent le niveau d’eau dans chaque bassin. Les bassins jouent un double rôle : ils assurent une dissipation convenable de l’énergie de l’eau transitant dans la passe tout en assurant des zones de repos pour le poisson. La dénivellation entre deux bassins successifs est fonction des espèces migratrices considérées. Lorsqu’on a affaire à plusieurs espèces migratrices (saumon, truite de mer, truite, cyprinidés…), la passe à bassin semble être la meilleure solution, beaucoup moins sélectives que les passes à ralentisseurs. Dans la mesure où son tracé peut comporter des virages brusques, ce type de passe malgré une pente limitée, est susceptible de s’intégrer relativement facilement (en rive le plus souvent) dans les ouvrages existants. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 58 Le plus souvent, les passes à fentes verticales sont préférées aux passes à échancrures car elles sont moins sélectives et permettent aussi bien le passage des espèces sauteuses (salmonidés) que nageuses (alose, ombre, cyprinidés d’eaux vives…). Par contre les passes à échancrures acceptent plus facilement les faibles débits (de l’ordre de quelques dizaines de litre/s). Passe à bassins successifs (64) L’inconvénient majeur de ce type de passe est son coût élevé, et une intégration paysagère aléatoire. Les rivières de contournement Il s’agit d’une passe à poissons à part entière. Le principe de type « rivière de contournement » ou « rivière artificielle » consiste à relier biefs amont et aval par un chenal creusé dans l’une des rives, chenal dont le fond et les parois sont garnis de rugosité ou d’obstacle (épis, seuils) reconstituant en quelques sortes un cours d’eau naturel. La pente d’un tel ouvrage ne peut cependant pas excéder quelques pour cents : son implantation, du fait de sa longueur, se révèle souvent problématique car il est nécessaire de disposer de réserves foncières. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 59 De plus, il est absolument nécessaire de positionner l’entrée de la passe au pied de l’ouvrage ne manière à ce que le poisson la trouve sans difficulté. Enfin, il est nécessaire de contrôler le débit entrant de manière à ce que le bras reste franchissable y compris lorsque les niveaux d’eau augmentent dans le cours d’eau. Il est donc nécessaire d’installer une section de régulation en amont de la passe à poisson. Cette solution, par son coût élevé et ses contraintes d’implantation est donc proposée lorsqu’aucune autre solution n’est techniquement réalisable, en substitut éventuel d’une passe à bassins successifs ou d’une passe naturelle en enrochement (voir plus loin). Rivière de contournement sur la Loue à Châtillon-sur-Lison (25) Les passes « naturelles » Les passes naturelles ou rustiques consistent à relier biefs amont et aval par un chenal plus ou moins large (qui peut faire quelques mètres à toute la largeur du cours d’eau) dans lequel l’énergie dissipée et la vitesse sont réduites par la rugosité du fond et des parois, et/ou par une succession de singularité plus ou moins régulièrement réparties. Cette appellation recouvre des dispositifs reproduisant plus ou moins près les caractéristiques des cours d’eau naturels à forte pente, et faisant appel pour la dissipation d’énergie et la réduction des vitesses à des matériaux « naturels » (plus particulièrement blocs et enrochements) contrairement aux passes dites « techniques » construites pour la plupart en béton armé. L’insertion paysagère de ce type de passe est donc meilleure. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 60 L’énergie peut être dissipée : par la mise en place d’enrochements régulièrement répartis sur un lit plus ou moins rugueux, dans des pseudo-bassins formés par des enrochements disposés en rangées périodiques, par des enrochements jointifs disposés les uns dans les autres de manière compacte et formant un tapis rugueux. Les enrochements régulièrement répartis doivent permettre sans problème le franchissement jusqu’à des pentes de l’ordre de 6 à 7 % pour les saumons, les truites de mer, les lamproies et les truites fario, jusqu’à 5-6 % pour les aloses, les ombres et les grands cyprinidés d’eaux vives, et jusqu’à 3-4 % pour les petites espèces. Avec des enrochements en rangées périodiques avec seuils, la réduction des débits unitaires consécutives à l’installation des seuils de fond permet d’augmenter les pentes de 1 à 2 % par rapport aux valeurs précédentes. Pour des pentes plus élevées, en particulier dans le cas des enrochements jointifs, les poissons ne peuvent plus vraiment trouver de zone de repos et doivent franchir l’obstacle d’une traite en faisant appel à leur vitesse de pointe, c’est pourquoi la longueur des ouvrages et donc les chutes admissibles demeurent très limitées. Passe à enrochements régulièrement répartis à Carennac (24) Ces dispositifs constituent un compromis intéressant sur le plan coût-efficacité, entre le bras de contournement et la passe bétonnée. De plus son intégration dans le paysage est plutôt bonne (profil-type n°14). Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 61 3.11.1. Les aménagements prévus par cours d’eau LA MOSELOTTE Au total, 4 ouvrages sont concernés sur la Moselotte. C’est l’axe prioritaire car il s’agit du drain principal. L’effacement des ouvrages est ici essentiel, car ces ouvrages ont un remous souvent très important et induisent donc une banalisation du milieu aquatique. N° OH MT06 MT07 MT08 Commune Vagney Vagney Vagney Impact principal Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire, banalisation du milieu aquatique (remous) Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire, banalisation du milieu aquatique (remous) Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire, banalisation du milieu aquatique (remous), impact paysager notable Coût estimatif (€ HT) Contraintes particulières Solution technique proposée Qualité écologique des rigoles d’irrigation Effacement de l’ouvrage et remplacement par un seuil de fond, curage du canal d’amenée 40 000 / Effacement de l’ouvrage et remplacement par un seuil de fond 30 000 / Effacement de l’ouvrage et remplacement par un seuil de fond 35 000 TOTAL 105 000 LE RUISSEAU DU BOUCHOT Le ruisseau du Bouchot est un ruisseau très compartimenté en raison de la présence de nombreux seuils principalement localisés sur la commune de Rochesson. Au total, il est proposé d’aménager 9 ouvrages sur le ruisseau du Bouchot. Le tissu urbain étant dispersé, il arrive fréquemment que les constructions aient été bâties trop près du ruisseau, ce qui génère des contraintes géotechniques au droit des seuils. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 62 N° OH Commune BT06 Sapois BT10 Rochesson BT12 Rochesson BT13 Rochesson BT14 Rochesson BT15 Rochesson BT16 Rochesson BT19 Rochesson BT20 Rochesson Impact principal Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire, impact paysager notable Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire, banalisation du milieu aquatique (remous), impact paysager notable Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire Coût estimatif (€ HT) Contraintes particulières Solution technique proposée / Effacement de l’ouvrage et remplacement par un seuil de fond 15 000 / Effacement de l’ouvrage et protection de berge en rive gauche 6 000 Contraintes géotechniques (muret de soutènement) Création d’une rivière de contournement 35 000 / Effacement de l’ouvrage 1 000 / Echancrure de l’ouvrage 1 000 Contraintes Obstacle à la géotechniques circulation piscicole, (muret de obstacle au transit soutènement et sédimentaire pont) Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire, / banalisation du milieu aquatique (remous), impact paysager notable Obstacle à la circulation piscicole, Usage de pisciculture obstacle au transit sédimentaire Obstacle à la circulation piscicole, / obstacle au transit sédimentaire Création d’une passe à poisson à enrochement régulièrement répartis 60 000 Effacement de l’ouvrage et remplacement par un seuil de fond 20 000 Aménagement de prébarrages rustiques 10 000 Effacement de l’ouvrage TOTAL 5 000 147 000 Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 63 LE MENAURUPT Le Ménaurupt est un peu moins concerné par les ouvrages que les ruisseau du Bouchot mais la localisation de ceux-ci est particulièrement impactante : on note par exemple la présence de trois seuils difficilement franchissable à l’extrémité aval du ruisseau, juste avant la confluence avec la Moselotte. N° OH MR01 MR02 Commune Sapois Sapois Impact principal Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire, Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire Coût estimatif (€ HT) Contraintes particulières Solution technique proposée / Effacement de l’ouvrage 7 500 Contraintes géotechniques (présence d’un Effacement de l’ouvrage franchissement carrossable) 5 000 TOTAL 12 500 LE RUISSEAU DE BASSE-SUR-LE-RUPT Le ruisseau du Basse-sur-le-Rupt est un peu moins concerné par les ouvrages que les ruisseau du Bouchot mais la localisation de ceux-ci est particulièrement impactante : on recense ainsi par exemple la présence de trois seuils difficilement franchissables à l’extrémité aval du ruisseau, juste avant la confluence avec la Moselotte. N° OH Commune BR01 Basse-surle-Rupt BR02 Basse-surle-Rupt BR03 Basse-surle-Rupt Impact principal Contraintes Solution technique particulières proposée Obstacle à la circulation piscicole, / obstacle au transit sédimentaire Obstacle à la circulation piscicole, / obstacle au transit sédimentaire Obstacle à la circulation piscicole, / obstacle au transit sédimentaire Coût estimatif (€ HT) Effacement de l’ouvrage 5 000 Effacement de l’ouvrage 5 000 Effacement de l’ouvrage 2 000 Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 64 Basse-surle-Rupt Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire, banalisation du milieu aquatique (remous), impact paysager notable / Effacement du barrage et aménagement du canal d’amenée d’eau 7 000 BR05 Basse-surle-Rupt Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire Contraintes géotechniques (murets de soutènement) Réalisation d’une échancrure dans le seuil existant et création d’un seuil de 25 cm de chute en aval 5 000 BR06 Basse-surle-Rupt Effacement du barrage 2 000 BR08 Basse-surle-Rupt Effacement de l’ouvrage 2 000 BR04 Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire Obstacle à la circulation piscicole, obstacle au transit sédimentaire, / TOTAL 28 000 Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 65 CHAPITRE 4 : PROGRAMME D’ENTRETIEN ULTÉRIEUR Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 66 4. TRAVAUX D’ENTRETIEN ULTÉRIEUR Il est important de rappeler qu’une opération de restauration n’a d’efficacité sur le long terme que si elle est suivie d’un entretien régulier. En d’autres termes, une restauration sans entretien n’aurait qu’un impact provisoire et nécessiterait immanquablement une nouvelle opération de restauration bien plus onéreuse que l’entretien, quelques années plus tard. Il est donc nécessaire d’engager une action de gestion à long terme, si l’on veut se donner les moyens d’obtenir et d’atteindre les objectifs fixés. Ces travaux ont pour but : Au niveau du lit du cours d’eau Assurer un bon écoulement des eaux en préservant le lit de l’envahissement par la végétation et du risque de formation d’embâcles par le déchaussement d’arbres fragilisés ou morts. Au niveau des berges du cours d’eau Assurer la stabilité des berges en limitant les risques de dégradation par le déchaussement d’arbres, en veillant à maintenir une végétation adaptée et saine ; Limiter l’accès au cours d’eau au bétail afin de limiter les dégradations de berges (piétinements) par le maintien et l’entretien des clôtures et par le développement de haies denses. Au niveau de la végétation Améliorer les capacités naturelles d’autoépuration de la rivière, maintenir et favoriser les fonctions biologiques et paysagères des berges ; En conservant la végétation des berges, en améliorant la diversité des essences, des strates et des âges, en favorisant le développement des jeunes pousses et en entretenant les plantations récentes ; En favorisant les espèces intéressantes pour la faune et le paysage ; En favorisant une alternance de zones ombragées et de zones ensoleillées. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 67 CHAPITRE 5 : ETAT DE RÉFÉRENCE Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 Plecoptère (Perlodidae), photo Michel BramartONEMA Hephemère (Heptageneiidae), photo Michel Bramart-ONEMA Truite fario (Salmo trutta fario), photo Nathalie Dubost Lamproies de Planer (Lampetra planeri), photo Adt Espèces animales potentiellement présentes dans les ruisseaux de première catégorie piscicole Ecrevisse à pieds blancs (Austrapotamobius pallipes), photo Joseph Delvallée-ONEMA Chabot (Cottus gobio), photo Adt 69 5. L’AMELIORATION DE LA CONNAISSANCE DU MILIEU NATUREL ET LA MISE EN PLACE D’UN SUIVI BIOLOGIQUE La connaissance du milieu acquise lors de cette étude est importante mais néanmoins incomplète, puisqu’elle est basée sur l’évaluation des potentialités et non d’inventaires floristiques ou faunistiques en bonne et due forme. Pour définir un état biologique zéro, et ainsi être en mesure d’évaluer précisément l’impact des travaux de restauration, plusieurs investigations, visant à améliorer la connaissance du milieu naturel peuvent être mises en œuvre. Les IBGN Principe : La réalisation de prélèvements d'invertébrés benthiques selon le protocole IBGN apporte une précieuse source d’information sur la qualité générale des cours d’eau. Les communautés d’invertébrés benthiques sont représentatives des caractéristiques hydrauliques et morphologiques du lit mineur, stables dans le temps, et réceptives aux modifications pouvant altérer ou améliorer la qualité du milieu. L’IBGN est régulièrement utilisé pour évaluer l’impact de restauration de cours d’eau. Ces analyses, renouvelées chaque année après travaux, permettraient, d’évaluer de manière tout à fait indiscutable l’impact des interventions sur le milieu aquatique et le gain enregistré. Protocole simplifié : Les prélèvements sont effectués en période de basses eaux estivales. Pour chaque station, les huit prélèvements sont conditionnés dans un récipient unique. Les échantillons sont ensuite conservés dans le formol, jusqu’au moment du tri et de la détermination. Le tri est effectué en utilisant une colonne de deux tamis ; le dénombrement des taxons les plus abondants (>100 individus) correspond à une estimation réalisée par souscomptage à partir d’une boîte de sous-échantillonnage. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 70 Les Inventaires piscicoles Principe : Etant donné la nature des travaux proposés, il est important de pouvoir évaluer le bénéfice obtenu sur les populations de poissons. Pour cela, il est nécessaire de réaliser avant travaux un premier inventaire (il n’en existe aucun pour le moment) et ensuite de renouveler l’opération tous les deux ans après la restauration. L’objectif consiste à déterminer la composition des peuplements et les abondances relatives des différentes espèces de poissons présentes sur les ruisseaux. Cela permettra d’évaluer la fonctionnalité d’un cours d’eau à une station donnée. Protocole simplifié : Les pêches à l’électricité sont généralement réalisées entre mai et octobre (en fonction des caractéristiques du cours d’eau) pour disposer des conditions de pêche les plus favorables, dans certains cas en mars/avril lorsqu’il s’agit de cours d’eau s’asséchant rapidement. À la date de réalisation, le cours d’eau doit être en basses eaux et présenter une bonne transparence. La pêche ne peut pas être menée après des épisodes pluvieux qui entraînent une forte turbidité du milieu aquatique. Elle ne peut pas non plus être pratiquée en période d’orages par mesure de sécurité pour les opérateurs. Selon la taille et le faciès des cours d’eau à prospecter, ce type d’opération implique un mode opératoire à adapter. Dans le cas concerné ici (cours d’eau de moins de 3 mètres de large), la pêche se pratique à pied avec 1 seul manipulateur à l’anode, 1 manipulateur à l’épuisette et un opérateur sur la berge. Il sera possible d’utiliser un appareil portatif si la conductivité de l’eau est comprise entre 35 et 1 700 µS/cm, sinon il sera fait usage d’un appareil fixe. Un opérateur « chef de chantier » suivra le bon déroulement de la pêche et sera assigné à la télécommande qui permet la délivrance du courant électrique. Il est le garant de la sécurité de toute l’équipe de pêche en coupant l’alimentation électrique du système au moindre problème (chute dans l’eau, passage d’obstacle difficile…). Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 Grenouille verte (Rana esculenta), photo AdT Libellule écarlate (Crocothemis erythraea), photo AdT Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), photo Philippe Pulce Mante religieuse (Mantis religiosa), photo AdT Larves de tritons (Triton crêté à droite), photo AdT Agrion élégant (Ischnura elegans), photo Yvonnik Lhomer Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), photo AdT Espèces animales potentiellement présentes dans l’aire d’étude Céphale (Coenonympha arcania), photo AdT Grand Mars changeant (Apatura iris), photo David Demerges Le Gazé (Aporia crataegi), photo Fabien Zunino 72 Expertise floristique et faunistique Compte tenu des sensibilités pressenties du secteur envisagé, une évaluation précise du patrimoine naturel est conseillée. Cette évaluation portera sur les éléments suivants : • flore et végétation, • groupes faunistiques retenus comme indicateurs : amphibiens, oiseaux, libellules (odonates) et papillons de jour. L’analyse du patrimoine naturel devra être effectuée sur la base de relevés de terrain réalisés au cours de deux visites étalées de avril à août. Le parcours de terrain aura pour objet de caractériser les végétaux et les peuplements faunistiques, en particulier les amphibiens, fréquentant le site en période de reproduction. Des relevés floristiques seront effectués au sein des différentes unités physionomiques de végétation. Parallèlement aux relevés de végétation, une recherche floristique devra être menée, afin de localiser les espèces rares et / ou protégées ; on se référera de ce point de vue à la Flore de Lorraine de F. VERNIER (espèces rares à très rares) et à la liste des espèces végétales protégées en France ou en Lorraine. Les relevés faunistiques porteront sur les groupes suivants : • Libellules (= Odonates) et papillons de jour (= Rophalocères), • Amphibiens, essentiellement sur leurs sites de reproduction, • Oiseaux, en période de nidification. Seront recherchés deux groupes d’insectes, les papillons diurnes et les Odonates, comprenant des espèces protégées au niveau national ou européen. Ces groupes permettent d’avoir une bonne représentation des potentialités des milieux terrestres et aquatiques. L’identification des espèces de ces deux Ordres ne pose pas de problème majeur sur le stade adulte. Toutes les espèces seront notées afin de disposer d’un spectre d’espèces par milieu. Les amphibiens seront recensés à partir d’observations diurnes sur les sites de reproduction (pontes, larves et tétards, adultes) et de deux séances d’écoute et observation par nuit douce et humide. La majorité des espèces d’amphibiens sont protégées, ainsi que leurs milieux. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 73 Les investigations se font par capture au filet troubleau, par observations directes des individus et des pontes, et pour les anoures, par écoute des chants. L’avifaune constitue un bon groupe indicateur de la richesse des milieux. Des points d’écoute et d’observation au printemps seront réalisés au sein de chacun des trois sites retenus. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 74 CHAPITRE 6 : DÉTAIL PAR PROGRAMME ET ESTIMATION DES INTERVENTIONS Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 75 6. PRÉSENTATION DES TRAVAUX PAR SECTEURS ET ESTIMATION FINANCIÈRE 6.1. PROGRAMME DE RESTAURATION DE LA MOSELOTTE 6.1.1. Traitement de végétation 6.1.2. Requalification des berges Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 76 6.1.3. Plantations surdensitaires en contexte de renouées Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 77 6.1.4. Entretien ultérieur de la végétation 6.1.5. Aménagement d’ouvrage Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 78 6.2. PROGRAMME DE RESTAURATION DU BOUCHOT 6.2.1. Traitement de végétation Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 79 6.2.2. Plantations et aménagements liés au bétail Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 80 6.2.3. Requalification de berge 6.2.4. Création de lit mineur d’étiage 6.2.5. Protection de berge Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 81 6.2.6. Aménagement d’ouvrage Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 82 6.2.7. Entretien de la végétation Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 83 6.3. PROGRAMME DE RESTAURATION DU MENAURUPT 6.3.1. Traitement de végétation Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 84 6.3.2. Plantations et aménagements liés au bétail 6.3.3. Aménagement d’ouvrage Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 85 6.3.4. Entretien de la végétation Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 86 6.4. PROGRAMME DE RESTAURATION DU BASSE-SUR-LE-RUPT 6.4.1. Traitement de végétation Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 87 6.4.2. Plantations et aménagements liés au bétail 6.4.3. Requalification de berge Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 88 6.4.4. Aménagement d’ouvrage 6.4.5. Entretien de la végétation Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 89 6.5. PROGRAMME DE RESTAURATION DES GOUTTES 6.5.1. Plantations et aménagements liés au bétail Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 90 6.5.2. Diversification du lit mineur Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 91 CHAPITRE 7 : RÉCAPITULATIF ET MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 92 7. RÉCAPITULATIF ET MODALITÉS DE MISE EN OEUVRE 7.1. RÉCAPITULATIF PAR PROGRAMME 1.1.1. Travaux de restauration Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 93 Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 94 1.1.2. Travaux d’entretien Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 95 Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 96 7.2. COÛT TOTAL DU PROGRAMME DE RESTAURATION Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 97 Répartition des coûts Traitement de végétation Suppression des résineux Plantations et mise en défens Protection de berge Lit mineur d'étiage Plantations surdensitaires en contexte de renouées Requalification des berges Diversification du lit mineur Ouvrages 7.3. COUT DE MISE EN OEUVRE Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 98 7.4. PLAN DE FINANCEMENT PRÉVISIONNEL Les travaux programmés dans le cadre de la restauration feront l’objet de subventions à hauteur de 80 % : Agence de l’Eau Rhin-Meuse 60 % Conseil Général des Vosges 20 % Les travaux d’entretien peuvent également faire l’objet de subventions : 50 % du montant subventionnable (dans la limite de 3 000 €/km de cours d’eau pour un cycle de trois ans). Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 99 7.5. CALENDRIER PRÉVISIONNEL CALENDRIER PRÉVISIONNEL DEPOT DU DOSSIER LOI SUR L’EAU Mars 2013 CONSULTATION DES ENTREPRISES Juin 2013 ARRÊTÉ PRÉFECTORAL AUTORISANT LES TRAVAUX Novembre 2013 ENGAGEMENT DE LA PREMIÈRE TRANCHE Automne 2013 7.6. TRANCHES DE RÉALISATION Les travaux de restauration s’effectueraient sur cinq tranches. Les tranches de travaux sont définies en fonction des caractéristiques et des contraintes de réalisation, tout en respectant un équilibre au niveau des dépenses annuelles. Il est proposé ici une planification sur 5 ans, qui peut paraître lourde au vu des montants annuels mais il est bien évidemment possible de découper le marché en autant de tranches que nécessaire, en fonction des budgets de la collectivité. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 100 Première année (2013 – 2014) La première année sera consacrée au traitement de la végétation sur le ruisseau du Bouchot. Une opération « vitrine » est proposée sur un ouvrage hydraulique situé dans la traversée de Rochesson. La première année sera également consacrée à la réalisation du lit mineur d’étiage dans la traversée de Vagney. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 101 Deuxième année (2014 - 2015) La deuxième année sera consacrée au traitement de la végétation sur la Moselotte. Le plan de gestion de la renouée commence dès cette année et sera renouvelé chaque année pendant 4 ans. Les trois barrages de la Moselotte seront aménagés, et les opérations de requalification des berges de la Moselotte seront réalisées. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 102 Troisième année (2015 – 2016) La troisième année, le traitement de la végétation sera effectué sur le ruisseau du Bassesur-le-Rupt, ainsi que les requalifications de berge sur le ruisseau du Bouchot. Il est prévu également de traiter cette année l’ensemble des ouvrages du Bouchot. La troisième tranche sera également vouée à la protection de berge en aval du stade de Vagney. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 103 Quatrième année (2017 – 2018) Pendant la quatrième année, le traitement de la végétation sera effectué sur le Ménaurupt. Cette année sera également consacrée à l’aménagement des ouvrages du Basse-sur-le-Rupt et du Ménaurupt, ainsi qu’à la réalisation du programme de plantations sur le ruisseau du Bouchot. La quatrième tranche sera également vouée à la découverture du Naufaings dans le bourg de Vagney. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 104 Cinquième année (2018 – 2019) La cinquième année est la dernière année pour le plan de gestion de la renouée du Japon sur la Moselotte. La cinquième année sera consacrée aux requalifications de berge sur le ruisseau de Bassesur-le-Rupt. Elle incluera un vaste programme de plantations sur le ruisseau de Basse-surle-Rupt, sur le Ménaurupt, et sur les gouttes. Par ailleurs, deux opérations de rediversification seront également effectuées sur le Naufaings au cours de cette dernière année. Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 105 ANNEXES Profil-type Fiche ouvrage Etude préalable à la restauration de la Moselotte et de ses affluents – Avant-projet L’ATELIER DES TERRITOIRES – Janvier 2013 Maître d’ouvrage : Communauté de Communes du Val des Couleurs Profil type : Epis en fascine morte Opération : Etude préalable à la restauration de la Meuse et de ses affluents Date : Novembre 2011 Echelle : 1/40 AVP 2 Maître d’ouvrage : COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU VAL DES COULEURS Profil-type et vue en plan : Principe de renaturation d’un ruisseau Opération : Etude préalable à la restauration de la Meuse et de ses affluents Date : Novembre 2011 Echelle : 1/50 AVP 4 Maître d’ouvrage : COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU VAL DES COULEURS Profil-type et vue en plan : Principe de renaturation d’un ruisseau Opération : Etude préalable à la restauration de la Meuse et de ses affluents Date : Novembre 2011 Echelle : 1/50 AVP 4 Maître d’ouvrage : C. C. DU VAL DES COULEURS Profil-type : Protection de berge sur la Meuse Opération : Programme de restauration de la Meuse et de ses affluents Date : Novembre 2011 Echelle : 1/50 AVP 2 110 Maître d’ouvrage : C. C. DU VAL DES COULEURS Profil-type : Protection de berge sur la Meuse Opération : Programme de restauration de la Meuse et de ses affluents Date : Novembre 2011 Echelle : 1/50 AVP 3 111 Maître d’ouvrage : Communauté de Communes du Bayonnais Profil type : Peigne rustique Opération : Maitrise d’œuvre du programme de restauration de l’Euron et de ses affluents - Tranche pilote Date : Juin 2011 Echelle : 1/40 AVP 1 Maître d’ouvrage : Communauté de Communes du Bayonnais Profil type : Fascine-peigne rustique Opération : Maitrise d’œuvre du programme de restauration de l’Euron et de ses affluents - Tranche pilote Date : Juin 2011 Echelle : 1/40 AVP 2 Maître d’ouvrage : Communauté de Communes du Val des Couleurs Profil type : Epis en fascine morte Opération : Etude préalable à la restauration de la Meuse et de ses affluents Date : Novembre 2011 Echelle : 1/40 AVP 3 Maître d’ouvrage : Communauté de Communes du Bayonnais Profil type : Embâcle fixé Opération : Maitrise d’œuvre du programme de restauration de l’Euron et de ses affluents - Tranche pilote Date : Juin 2011 Echelle : 1/40 AVP 4 Maître d’ouvrage : Communauté de Communes du Bayonnais Profil type : Protection de berge R.D.12 - Damas-aux-Bois Opération : Maitrise d’œuvre du programme de restauration de l’Euron et de ses affluents - Tranche pilote Date : Février 2012 Echelle : 1/40 AVP 5 Maître d’ouvrage : Profil-type : Protection de berge sur la Meuse Profil type : Embâcle fixé Opération : Programme de restauration de la Meuse et de ses affluents Date : Novembre 2011 Echelle : Date 1/50 : Février 2012 Echelle : 1/ 1/30 C. C. DU VAL DES COULEURS AVP AVP AVP 4 5 7 8 Maître d’ouvrage : C. C. DU VAL DES COULEURS Profil-type 2 : Protection de berge sur le ruisseau de Ruppes Opération : Programme de restauration de la Meuse et de ses affluents Date : Novembre 2011 Echelle : 1/40 AVP 6 Maître d’ouvrage : Communauté de Communes du Val des Couleurs Profil type : Peigne rustique Opération : Programme de restauration de la Moselotte et de ses affluents Date : Novembre 2011 Echelle : 1/40 AVP 6 Maître d’ouvrage COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU VAL DES COULEURS Profil-type : Restauration d’annexe hydraulique en déblairemblai Opération : Date : Novembre 2011 Echelle : 1/300 Programme de restauration de la Moselotte et de ses affluents AVP 7 Maître d’ouvrage COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU VAL DES COULEURS Profil-type : Restauration d’annexe hydraulique en déblairemblai Opération : Date : Novembre 2011 Echelle : 1/300 Programme de restauration de la Moselotte et de ses affluents AVP 7 Maître d’ouvrage COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU VAL DES COULEURS Profil-type : Restauration d’annexe hydraulique en déblairemblai Opération : Date : Novembre 2011 Echelle : 1/300 Programme de restauration de la Moselotte et de ses affluents AVP 7 123 ETAT ACTUEL ETAT PROJETÉ Maître d’ouvrage COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DES VALLONS DU BOUCHOT ET DU RUPT Profil-type : Création d’un chenal d’étiage dans la traversée de Vagney Opération : Programme de restauration de la Moselotte et de ses affluents Date : Avril 2012 Echelle : 1/75 AVP 3 125