GRENOBLE 1 UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER UFR DE CHIMIE INSTITUT UNIVERSITAIRE PROFESSIONALISÉ GÉNIE DES SYSTÈMES INDUSTRIELS SCIENCES. TECHNOLOGIE. MÉDECINE Examen sur les cours d’Électrochimie et de Corrosion 1ère Session (19/05/03) ________________________________________________________________________________ Durée 2h. Documents et calculatrices autorisés. Le sujet d’examen comporte 4 pages. Barème : Ex.1 ≈ Ex. 2 ≈ Ex. 3 ≈ Ex. 4. ________________________________________________________________________________ Exercice 1: Polarographie sur EDT de Pt On désire mesurer la concentration d’une espèce R en solution en utilisant une électrode à disque tournant de Pt. Pour cela on trace, en régime stationnaire, les courbes I f vs. E du système redox O/R pour différentes concentrations * connues de l’espèce R avec O = 0 . La surface de l’électrode est de S = 1 cm2. La vitesse de rotation de l’électrode est de 1000 tr mn–1. Le système redox met en jeu le transfert d’un seul électron. 2 If êmA 1.5 1 0.5 0 -0.2 Fig. 1: Courbes -0.1 0 0.1 EêHVêRefL 0.2 I f vs. E tracées pour différentes valeurs de la concentration en espèce R. 1.1. Expliquer la forme des courbes. Comment varie le palier limite avec la concentration en R au sein de la solution ? Augmente-t-il ou diminue-t-il avec cette concentration ? 1.2. Les valeurs du courant mesurées sur les paliers limites d’oxydation sont: IdR /mA = 0.40, 0.80, 1.20, 1.60 et 2.00. La Fig. 2 présente l’évolution de ce courant limite avec la concentration en R. Proposer une méthode graphique de mesure, sans calcul, de la concentration en R d’une solution. 2 IdR êmA 1.5 1 0.5 0 0 0.002 0.004 R* êHmol L-1 L Fig. 2: Évolution du courant limite avec la concentration en espèceR. UIP - GSI2 - Examen sur les cours d’Électrochimie et de Corrosion 2003 -1- 1.3. Pour une solution A de concentration inconnue en R on mesure, dans les mêmes conditions expérimentales de température et de vitesse de rotation de l’électrode, un courant limite valant IdR = 3.5 mA. Montrer qu’il est possible en effectuant une dilution de la solution inconnue de déterminer la concentration en R en utilisant la Fig. 2. Quelle est la concentration en R de la solution A. 1.4. Pour une solution B de concentration inconnue en R on a mesuré un courant limite valant IdR = 3 mA, mais pour une vitesse de rotation d’électrode, choisie par mégarde, de 4000 tr mn –1. Peut-on néanmoins en déduire la concentration en R de la solution B ? Si oui quelle est cette concentration ? 1. 5. Le coefficient de diffusion de R est de DR = 5 10–6 cm2 s–1. Donner la valeur de la viscosité cinématique des solutions utilisées pour tracer les courbes de la Fig. 1. 0 0 -2 -2 -4 -4 log »If êA» log »If êA» Exercice 2: Mesure de paramètres cinétiques 2.1. On étudie un système redox O + e ↔ R sur une électrode à disque tournant plongée dans un électrolyte désaéré contenant les deux espèces O et R et un sel support. On trace la courbe log | I f | vs. η du système redox en régime stationnaire (Fig. 2) pour deux vitesses de rotation d’électrode, l’une faible (courbe a) et l’autre élevée (courbe b). -6 -8 -6 -8 a -0.4 -0.2 0 hêV 0.2 0.4 b -0.4 -0.2 0 hêV 0.2 0.4 Fig. 2: Graphes log | I f | vs. η obtenus pour deux vitesses de rotation de l’électrode. Courbe a: faible vitesse de rotation, courbe b: forte vitesse de rotation. Représentation de Tafel. Expliquer la différence entre les deux courbes. On désire mesurer la valeur du courant d’échange du système redox, I0 , et les valeurs des facteurs de symétrie α o et α r de transfert électronique. Quelle courbe doit-on utiliser ? Déduire de cette courbe les valeurs de ces paramètres. Quelle relation doit relier les deux facteurs de symétrie mesurés ? F = 96484 C mol–1. L’étude à été réalisée à 25°C. 2.2 Un expérimentateur distrait oublie d’ajouter du sel support et trace une courbe densité de courant vs. surtension d’électrode dans les condition de la Fig. 2b. Les courbes obtenues avec et sans sel support sont comparées sur la Fig. 3. On suppose que seule la valeur de la résistance de l’électrolyte varie lorsque l’on ne met pas de sel support. UIP - GSI2 - Examen sur les cours d’Électrochimie et de Corrosion 2003 -2- 0 log »If êA» -2 -4 -6 -8 -0.4 Fig. 3: Graphes log | I f sel support (trait épais). -0.2 0 hêV 0.2 0.4 | vs. η obtenus à forte vitesse de rotation de l’électrode avec sel support (trait fin) et sans Discuter les conséquences de l’absence de sel support sur la détermination du courant d’échange et des facteurs de symétrie. Que commettrait-on comme erreur en tentant néanmoins de déterminer les paramètres I0 , α o et α r à partir des résultats obtenus sans sel support ? Ces déterminations permettent-elles de suspecter la présence d’un problème de mesure ? Exercice 3: Métal passivable O1 êR1 if M O2 êR2 0 E Fig. 4: Graphes i f vs. E pour une électrode de métal M et deux couples redox O1/R1 et O2/R2. 3.1. Sur la Fig. 4 sont tracées les courbes i f vs. E relatives au comportement électrochimique d’un métal et de deux couples redox de potentiels thermodynamiques différents et caractérisés par des densités de courant d’échange et des facteurs de symétrie égaux. Le métal M est mis dans une solution contenant le couple O 1/R1 puis dans une seconde solution contenant le couple O2/R 2. Dans quelle solution le métal M se corrodera-t-il le plus vite ? Justifier votre réponse, par exemple en traçant l’allure des courants totaux i fM + i fO1 / R1 et i fM + i fO 2 / R 2 . 3.2. Certains métaux appelés métaux passivables présentent une courbe UIP - GSI2 - Examen sur les cours d’Électrochimie et de Corrosion 2003 i f vs. E en forme de cloche (Fig. 5). -3- O1 êR1 O2 êR2 M if if M 0 0 E E Fig. 5: Graphes i f vs. E pour une électrode de métal M passivable et deux couples redox O1/R1 et O2/R2. Les courbes en pointillés sont les graphes des courbes −i f vs. E des deux couples redox. Elles peuvent être utilisées pour déterminer facilement la tension de corrosion du métal M. Sur la Fig. 5 sont tracées les courbes i f vs. E relatives au comportement électrochimique d’un métal passivable et de deux couples redox de potentiels thermodynamiques différents et caractérisés par des densités de courant d’échange et des facteurs de symétrie égaux. Le métal M est mis dans une solution contenant le couple O 1/R1 puis dans une seconde solution contenant le couple O2/R 2. Dans quelle solution le métal M se corrodera-t-il le plus vite ? Justifier votre réponse. Exercice 4: Méthode de Stern et Geary On rappelle que la relation i f vs. E d’un métal dans un milieu où il se corrode s’écrit, lorsque les hypothèses de Stern sont vérifiées: i f = icor (exp(α o1n1 f ( E − Ecor ) − exp( −α r 2 n2 f ( E − Ecor )) 4.1. Rappeler les hypothèses de Stern. Donner l’expression de la dérivée E . di f dE est l’inverse de la résistance de polarisation définie par: Rp ( E ) = di f dE de la densité de courant par rapport à 1 di f dE 4.2. Montrer que la résistance de polarisation s’écrit, à la tension de corrosion: Rp ( Ecor ) = 1 f (α o1n1 + α r 2 n2 )icor 4.3. En déduire une méthode de mesure de la densité du courant de corrosion utilisable lorsque l’on connaît les facteurs de symétrie α o1 , α r 2 et les nombres d’électrons n1 et n2 . Est-il nécessaire pour utiliser cette méthode de tracer la courbe i f vs. E sur une grande plage de tension autour de la tension de corrosion ? UIP - GSI2 - Examen sur les cours d’Électrochimie et de Corrosion 2003 -4-