Durkheim et l’analyse durkheimienne SOC 3536A Robert LEROUX Session hiver 2013 PLAN DE COURS Horaire du cours : Lundi 17h30-20h30 Salle SCS-E218 Disponibilité du professeur: Sur rendez-vous Courrier électronique : [email protected] DESCRIPTION OFFICIELLE DU COURS Examen de la théorie et de la méthodologie de Durkheim et de l'école durkheimienne. Critiques et applications dans la sociologie contemporaine. OBJECTIFS GÉNÉRAUX DU COURS « Si vous voulez mûrir votre pensée, attachez-vous à l’étude scrupuleuse d’un grand maître ; démontez un système dans ses rouages les plus secrets ». 1 - Émile Durkheim Ce cours propose un examen relativement détaillé de la pensée du sociologue français Émile Durkheim (1858-1917) et de celle de quelques uns de ses principaux disciples groupés autour de l’Année sociologique. La démarche comporte deux étapes complémentaires: il s’agira en premier lieu de discuter des principaux ouvrages de Durkheim (De la division du travail social, Les règles de la méthode sociologique, Le suicide et Les formes élémentaires de la vie religieuse), sans cependant s’y limiter, comme on le fait trop souvent. Car pour bien saisir la portée scientifique de l’oeuvre de Durkheim, on doit aussi analyser quelques-uns de ses textes parus dans les principales revues philosophiques et sociologiques du temps. Par exemple, le texte sur les représentations individuelles et collectives qu’il publie dans la Revue de métaphysique et de morale de 1898 est tout à fait fondamental et mérite une attention particulière en ce sens qu’il fournit d’importantes précisions sur les rapports de la sociologie et de la psychologie; d’une certaine manière, il vient éclairer et compléter les Règles de la méthode sociologique. D’autres textes encore, souvent méconnus, méritent une relecture. On peut penser au texte « Suicide et natalité » de 1888 qui constitue l’élément initial de la réflexion de Durkheim sur la question du suicide qu’il développe davantage dans son livre classique de 1897. Est également intéressante, sinon essentielle, la relecture des préfaces que Durkheim consacre aux deux premières livraisons de l’Année sociologique. On trouve dans ces préfaces une vision de la sociologie que l’on a souvent qualifiée d’impérialiste, car Durkheim et ne manque pas d’y présenter la sociologie comme la science maîtresse, comme la principale fédératrice des sciences sociales naissantes. C’est, d’une manière générale, cette vision de la sociologie que Durkheim a tenté de transmettre à ses principaux collaborateurs dont les travaux seront étudiés dans la seconde partie du cours. Il nous a fallu ici être très sélectif et nous limiter à l’examen de ceux que l’on considère généralement comme les plus importants disciples de Durkheim. Les oeuvres de Célestin Bouglé, François Simiand, Marcel Mauss et Maurice Halbwachs vont retenir l’attention, car non seulement elles ont marqué d’une manière décisive la sociologie et les sciences sociales, mais elles témoignent avec éloquence de la diversité des différents champs d’intérêt qui 2 se développent autour de Durkheim et de l’Année sociologique. On peut le montrer aisément par quelques exemples. Bouglé, sans doute le plus critique, le moins orthodoxe vis-à-vis des thèses de Durkheim, est un généraliste chevronné : ses travaux portent à la fois sur le développement des sciences sociales allemandes, sur les idées égalitaires et sur le régime des castes. Simiand, philosophe de formation et économiste, développe une intéressante critique de la science historique du début du XXe siècle et montre les conditions d’une science économique positive. Marcel Mauss, qui fut le neveu de Durkheim, est le plus connu des membres de l’école française de sociologie ; son Essai sur le don a eu une influence considérable sur le développement de l’ethnologie. Halbwachs touche, lui aussi, à plusieurs disciplines comme la démographie, la philosophie et la statistique, mais, comme on le verra, ce sont ses travaux sur la mémoire sociale qui ont le plus marqué la sociologie française de l’entre-deux-guerres. Mais on ne pourrait expliquer une oeuvre sociologique d’une manière satisfaisante si on ne la situait pas dans son contexte, si on ne montrait pas les grands enjeux intellectuels et scientifiques qui la sous-tendent. Ce cours, sans pour autant négliger le contexte sociopolitique, insistera donc sur le contexte intellectuel français de la première moitié du XX e siècle. Un recueil de textes est disponible chez RYTEC au 404 Dalhousie. MODALITÉS D’ÉVALUATION Le premier examen se tiendra en classe et aura lieu le 25 février. Le second examen se tiendra également en classe et aura lieu le 25 mars. Enfin, un examen-maison sera à remettre le 17 avril. Les questions pour ce travail seront remises lors de la dernière semaine de cours. Pondération Outil d’évaluation Pondération Échéance Examen I Examen II 30 % 30 % 25 février 25 mars Examen-maison 40 % 17 avril 3 Politique concernant la présence en classe, la qualité de la langue et les retards dans la remise des travaux La présence en classe est nécessaire pour bien réussir le cours. Vous serez jugés sur la qualité de la langue, alors prenez les moyens nécessaires pour éviter les fautes d’orthographes, de syntaxe, de ponctuation, d’impropriété des termes, etc. Vous pouvez être pénalisés entre 5 % et 15 % selon les indications du professeur. Aucun retard dans la remise des travaux ne sera toléré, à moins de maladie ou autre raison sérieuse acceptée par le professeur. Les retards non autorisés seront pénalisés. Le règlement universitaire prévoit que l'absence à un examen ou à un test ou la remise tardive des travaux pour cause de maladie doit être justifiée au professeur par la présentation d'un certificat médical conforme. L’absence pour toute autre raison sérieuse doit être justifiée par écrit, aux secrétariats scolaires de la Faculté, dans les cinq jours ouvrables qui suivent la date de l’examen ou de la remise d’un travail. La Faculté se réserve le droit d’accepter ou de refuser la raison avancée. Les raisons telles que les voyages, le travail ou toutes erreurs commises dans la lecture de l’horaire des examens ne sont pas acceptables. PLAN DU COURS 1ere partie : L’oeuvre de Durkheim Les débuts de la sociologie scientifique en France À la recherche d’une méthode sociologique objective Une science de la morale Caractéristiques et fonction de la division du travail social Psychologie et sociologie Une théorie scientifique du suicide La religion en tant que phénomène social Durkheim et le socialisme 2e partie : Essor et développement de l’école française de sociologie Une revue scientifique : l’Année sociologique Aperçu de l’oeuvre de Célestin Bouglé Aperçu de l’oeuvre de François Simiand Aperçu de l’oeuvre de Marcel Mauss Aperçu de l’oeuvre de Maurice Halbwachs Actualité de la sociologie durkheimienne 4 BIBLIOGRAPHIE Travaux de Durkheim : De la division du travail social, Paris, PUF, 1992 (1re éd. 1893). Les règles de la méthode sociologique, Paris, PUF, 1981 (1re éd. 1895). Le suicide, Paris, PUF, 1997 (1re éd. 1897). Les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, PUF, 1990 (1re éd. 1912). Travaux des durkheimiens : Bouglé, Célestin, Les sciences sociales en Allemagne, Paris, Alcan, 1896. - Les idées égalitaires, Paris, Alcan, 1898. - Essais sur le régime des castes, Paris, PUF, 1993 (1re éd. 1908). - Qu’est-ce que la sociologie?, Paris, Alcan, 1939. Halbwachs, Maurice, Les cadres sociaux de la mémoire, Paris, Mouton, 1976 (1re éd. 1925). - Les causes du suicide, Paris, Alcan, 1930. - La mémoire collective, Paris, PUF, 1952. Mauss, Marcel, Oeuvres, 3 vols, Paris, Minuit, 1975. Simiand, François, La méthode positive en science économique, Paris, Alcan, 1912. - Statistique et expérience, Paris, Rivière, 1922. - Le salaire, l’évolution sociale et la monnaie, 3 vols, Paris, Alcan, 1932. 5 Attention à la fraude scolaire ! La fraude scolaire est un acte commis par une étudiante ou un étudiant et qui peut fausser l’évaluation scolaire (c’est‐à‐dire les travaux, tests, examens, etc.). Elle n’est pas tolérée par l’Université. Toute personne trouvée coupable de fraude est passible de sanctions sévères. Voici quelques exemples de fraude scolaire : • Plagier ou tricher de quelque façon que ce soit; • Présenter des données de recherche qui ont été falsifiées; • Remettre un travail dont vous n’êtes pas, en tout ou en partie, l’auteur; • Présenter, sans autorisation écrite des professeurs concernés, le même travail dans plus d’un cours. Ces dernières années, le perfectionnement d’Internet a fortement facilité la découverte des cas de plagiat. Les outils mis à la disposition de vos professeures et professeurs permettent, à l’aide de quelques mots seulement, de retracer sur le Web l’origine exacte d’un texte. Pour plus d’information sur la fraude et les moyens de l’éviter, vous pouvez consulter la page web de la faculté offrant des conseils pour vos études et la rédaction de travaux universitaires à cette adresse : http://www.sciencessociales.uottawa.ca/premier‐cycle/vie‐etudiante‐appui‐scolaire. Vous pouvez également consulter la page web de la faculté recensant les documents d’information sur l’intégrité et le plagiat dans les travaux universitaires à cette adresse : http://web5.uottawa.ca/mcs‐smc/integritedanslesetudes/accueil.php. La personne qui a commis ou tenté de commettre une fraude scolaire ou qui en a été complice sera pénalisée. Voici quelques exemples de sanctions pouvant être imposées : • recevoir la note « F » pour le travail ou le cours en cause; • l’ajout d’une exigence supplémentaire (de 3 à 30 crédits) au programme d’études ; • la suspension ou l’expulsion de la Faculté. Au cours de la dernière session, la majorité des personnes coupables de fraude ont eu « F » dans le cours concerné et devront obtenir de trois à douze crédits supplémentaires dans leur programme d’études. Vous pouvez vous référer au règlement à l’adresse suivante : http://www.uottawa.ca/gouvernance/reglements‐scolaires.html#r72. 6