G49-50 Philippe Gosset Cours du 23/11/12 de 16h à 18h M1 Physiopathologie Pauline Amrouni et Marie Freund Cytogénétique moléculaire et DPI par FISH La cytogénétique classique permet d’analyser les chromosomes vus au microscope. En cultivant des cellules et en les arrêtant en métaphase, on peut faire des analyses du génome. On colore les chromosomes au Giemsa en général. La cytogénétique permet de voir des anomalies intermédiaires (de l’étude d’un gène moyen à celle d’un chromosome entier). On peut également utiliser des techniques particulières pour voir les chromosomes (bande G, bande R, haute résolution…) La cytogénétique classique pourra faire apparaitre 400 bandes de quelques Mb, la haute résolution montrera 850 bandes (5 Mb minimum). Ces deux techniques pourront permettre l’étude des anomalies de nombres des chromosomes et certaines anomalies de structures. La biologie moléculaire comprend différentes méthodes et aura en général une résolution d’une Mb à quelques centaines de bases. On y trouve : - la PCR : résolution inférieure une centaine de bases. On peut étudier des gènes (fragments de délétions et de fusions..), ou encore des microsatellites (analyse des liaisons, recherche de disomie uniparentale) - le séquençage : résolution d’une base, il permet notamment la recherche des mutations. La cytogénétique moléculaire permet de faire des peintures des chromosomes (résolution de quelques Mb). Elle comprend aussi la technique de FISH (résolution qui dépend de la taille de la sonde : du chromosome a plusieurs Mb jusqu'à quelques Kb (voire une base). Elle permet l’analyse des remaniements et des micro-remaniements. Selon la résolution recherchée et selon ce que l’on recherche on préférera une méthode a une autre. Pour information quelques points Historiques : - découverte des chromosomes : Tjio et Levan, 1956 - utilisation des Bandes et de la FISH : • Casperson et coll., 1970 • Dutrillaux et Lejeune, 1971 -Hybridation in situ radioactive : • Gall et Pardue, 1969 -Hybridation in situ Fluorescente : • Bauman et coll., 1980 Lichter et coll., 1988 (application) Pinkel et coll., 1988 G49-50 1/14 I. LA CYTOGENETIQUE MOLECULAIRE A. La technique Elle repose sur deux principes : - les propriétés de l’ADN (double hélice à base complémentaire avec un ordre particulier), on va cibler, choisir la séquence à marquer. - Les techniques d’imagerie : radioactivité, molécule fluorescente, microscope à épifluorescence L’ADN possède quatre bases disposées en double hélice, relié par des ponts hydrogènes. Son diamètre est d’environ 2nm (donc invisible en microscope optique). L’hybridation in situ repose sur la complémentarité de l’ADN. Pour faire de l’hybridation in situ on doit d’abord séparer les deux brins d’ADN pour qu’il puisse exposer leurs bases à la sonde (c’est la dénaturation). La cible correspond à l’ADN simple brin, elle est complémentaire à la sonde marqué (ADN, ARN, système protéique..). La reconnaissance de la cible avec la sonde est appelé l’hybridation. Pour info : la première tentative d’hybridation s’est faite avec de l’adn tritié après un étalement chromosomique. La sonde était du tritium radioactif, après l’hybridation on lavait pour enlever ce qui n’était pas fixé. On posait un film photographique sur la lame et on pouvait analyser l’image. Les molécules fluorescentes : Elles sont utilisées pour que l’on puisse voir l’adn. Ce sont des molécules naturellement fluorescentes sous une excitation (irradiation) de longueur d’onde plus courte que celle vue à la réémission. Les cellules perdent de l’énergie donc la longueur d’onde augmente à la réémission. Par exemple on a la fluoréscéine qui a une excitation pour une lumière bleue-verte et une émission dans le vert. L’œil ne voit que les longueurs d’onde entre 400 et 700 nm (en sachant que 8% des hommes ont un déficit des couleurs). Il faut donc que les molécules émettent dans le domaine du visible mais certaines nécessitent une analyse informatique, en effet elles émettent dans l’infra rouge ou le domaine UV. Il faudra donc sélectionner suffisamment de lumière pour activer la fluorescence mais sans perturber l’image. En France on colore en bleu, dans les pays anglo-saxons plutôt en rouge. Pour info : la courbe de fluorescence de la fluoréscéine : elle absorbe la lumière de 495nm et réemet à 515-525 nm. G49-50 2/14 B. Le microscope à épifluorescence On a un premier filtre qui sélectionne la lumière qui excite la fluorescence. Cette lumière rebondit ensuite vers la lame grâce à un miroir dichromique (élément qui fait miroir sous un angle et qui est transparent selon un autre angle (laisse passer la lumière). La lumière arrive donc à la lame, la fluorescence s’active et passe au travers du miroir dichromique qui cette fois agit comme un élément transparent et non plus comme le miroir. Elle passera au travers d’un deuxième filtre et elle sera vue. Résumé : source=>1er filtre=> miroir ème dichromique=>lame=> miroir dichromique=>2 filtre=> œil. On peut utiliser plusieurs molécules fluorescentes en même temps grâce à un système de filtre qui laisseront passer que la lumière d’excitation dans un sens et celle de la réémission dans l’autre sens. II. LES SONDES A. Nature des sondes on peut trouver : - de l’adn (génomique total (CGH), des hybrides somatiques, de l’adn cloné (plus ou moins spécifique et de tailles variables), des oligonucléotides..) - de l’arn - des systèmes protéiques remarque : les hybrides somatiques sont des cellules hybrides entre 2 espèces, c’est instable car on perd des chromosomes qui sont jugés inutiles par la cellule. On fait la sélection une fois les cellules dans des puits. On prend un hybride et on la cultive. Exemple : hybride entre des cellules de rongeurs et d’hommes : on perd des chromosomes humains dans ce cas. On peut faire de la peinture chromosomique également, soit partielle soit totale. La peinture spécifique peut cibler un locus, plusieurs locus, des télomères (région télomérique ou sub-télomérique), les centromères, les chromosomes acrocentriques (dans lesquels on trouve de l’adn sans gènes donc non codante, mais on a des séquences répétées). On peut trouver des sondes dans le commerce : - des centromères - des télomères - spécifiques à des locus (micro délétion, remaniement ou gêne de fusion) On peut également fabriquer nos propres sondes : - idem à celles du commerce plus celles fabriquées à partir de l’ADN du patient (CGH array et puces à ADN) G49-50 3/14 B. La fabrication Pour préparer de nouvelles sondes, on doit effectuer plusieurs étapes : - la sélection d’un clône ou un criblage - faire une culture des clônes - extraire l’ADN - effectuer une vérification (STS, profil de restriction) pour vérifier que l’on a bien l’ADN que l’on cherche - effectuer une marquage - test par la FISH pour la validation de la sonde Pour fabriquer un clone, on incorpore une molécule d’ADN spécifique dans une cellule hôte (souvent une bactérie) puis on la met en culture. Plusieurs types de fragment d’ADN peuvent être incorporés dans une cellule hôte : - un hybride somatique (dans une cellule hôte de mammifère) - YAC (dans une levure), pour les ADN de grande taille (~1M paires de bases) - PAC, BAC, cosmides, phages, plasmides (dans des bactéries) C. Le principe du marquage Pour rendre visible l’ADN, il faut incorporer un nucléotide marqué (dNTP) par : - un haptène (petite molécule comme par exemple la biotine ou la digoxigénine), facilement manipulable - un fluorochrome - un agent radioactif - un enzyme sur l’ADN Pour la visualisation de ces nucléotides marqués, il existe plusieurs techniques (la PCR, nick translation, random prining) On va extraire l’ADN double brin du clone et faire agir un enzyme pour couper un des deux brins au hasard : la DNase1 Puis la DNApolymérase1 va venir recopier l’autre brin pour recréer la partie précédemment coupée. Pour cela, elle a besoin de nucléotide, et utilisera donc les nucléotides marqués que l’on aura au préalable intégrés dans la solution. Attention : La DNApolymérase1 est également une exonucléase, et donc agrandi le trou formé dans l’ADN. III. LES METHODES D’ANALYSE A. La FISH (hybridation in situ fluorescente) Elle montre les petites anomalies. Technique : - dénaturation : On a un tube avec la solution de la sonde fluorescente (souvent de l’ADN double brin), et une lame avec la cible ; on dénature les deux éléments en chauffant à 95°C pour former de l’adn simple brin. - Hybridation : on mélange le tube et la lame en contrôlant la température et en ajoutant des agents dénaturants (pour éviter les températures trop élevées : 37°C au lieu de 95). Le formamide est souvent utilisé comme agent dénaturant. C’est grâce à cela que l’on va contrôler la spécificité de l’hybridation - Lavage : on laisse agir quelques heures et on élimine les sondes non fixées. - Révélation : soit la fluorescence est déjà présente et l’on fait directement une lecture, soit on doit procéder à une révélation pour l’étude avec possibilité d’amplification. G49-50 4/14 Exemple : La biotine avec une sonde à l’avidine On peut rajouter un anticorps à biotine avidine pour amplifier la fluorescence. B. La PRINS (PRimed IN Situ labelling) Il faut synthétiser de l’ADN marqué à partir d’une amorce in situ (la PCR nécessite 2 amorces). On peut avoir une amorce spécifique d’un site, annealing, un allongement avec incorporation de dUTP marqué à la fluorescence (nécessitant de travailler à 72°C). Il faut attendre une heure d’extension, on lave et on monte. C’est simple, rapide et sensible, mais l’on a qu’un seul site de visualisation à la fois. C. La fiber FISH C’est une technique de FISH sur une fibre à ADN « peignée » (étirée). Il faut étaler l’ADN pour allonger les fibres (on a un ADN de haut poids moléculaire en suspension), on fait réagir la sonde. La technique est ensuite semblable à la FISH. L’ADN étiré permet d’analyser sur de petites distances (de l’ordre du kb), les fibres sont régulièrement étirées, ce qui permet une précision sur la distance, mais certaines visualisations sont impossibles, comme celles des délétions. La fiber FISH est réservée pour la cartographie et l’analyse des microduplications. D. La CGH (Hybridation génomique comparative) On marque l’ADN du patient d’une couleur et un ADN témoin d’une autre couleur. L’hybridation est compétitive sur des métaphases normales. On incorpore de l’ADN compétiteur qui va bloquer les régions répétées (satellite, télomère, séquence Alu = trace d’un rétrovirus qui a été actif dans la lignée humaine et est G49-50 5/14 désormais quasiment inactif) pour éviter les artefacts. Si l’on a plus d’ADN d’un côté, on aura alors une fixation plus rapide, et la prédominance de la couleur correspondante. Au contraire, si l’ADN du patient est tout à fait normal, on aura une répartition équilibrée des couleurs (le ratio est alors de 1). S’il manque de l’ADN (ou des gènes) à un patient, le ratio est de 2. Si au contraire il y a des éléments surnuméraires, le ratio est de 3 pour 2. Ratio = ADN du patient / ADN témoin Exemple : Comparaison des chromosomes X et Y entre une femme et un homme. Une femme n’a pas de Y, le ratio est alors de 0 pour 1 pour Y. En revanche, elle possède 2 X, donc le ratio est de 2 pour 1 pour X. Remarque : La zone bleue correspond à la zone bloquée par l’ADN compétiteur. Le vert correspond à l’ADN du patient, et le rouge, à l’ADN témoin. La CGH permet la comparaison entre l’ADN d’un témoin et l’ADN du patient pour observer d’éventuelles anomalies. Avantages : - Analyse globale du génome - Création de marqueurs pour des chromosomes non reconnus (souvent de l’hétérochromatine et parfois euchromatine, ce qui émet un signal). - Indépendante de l’index mitotique. Inconvénients : - Technique délicate avec un équipement et un logiciel onéreux. - Limite de détection (taille de moins de 5Mb) - Mosaïque d’au moins 50% (les ratios changent. Pour une trisomie, il est de 2,5 pour 2 au lieu de 3 pour 2. Pour une monosomie, 1,5 pour 2 au lieu de 1 pour 2) E. Multi FISH Très utilisée en oncologie. Chaque paire de chromosome va être peinte différement. Cette technique permet une analyse globale du génome. Elle repose sur une combinatoire de fluorescence. L’œil ne pourra pas percevoir toutes les nuances, on aura donc une conversion informatique qui va transformer chacun des signaux en des couleurs visibles. Il existe deux types de multi FISH : - la M-FISH : 1 filtre par fluorochrome + 1 filtre DAPI. On fait une superposition d’images G49-50 6/14 - la SKY (Sectual KarYotiping) : 1 spectromètre à interférences. C’est un spectre de lumière calculé à chaque pixel. Avantages : - Analyse globale du génome - On voit les anomalies complexes - L’origine du marqueur peut être vu - On peut l’utiliser sur des métaphases de mauvaise qualité Inconvénients : - Technique onéreuse - La technique ignore les remaniements intra-chromosomiques - Elle ne précise pas les bandes La technique Rx-FISH (ou Harlequin-FISH), ce sont des chromosomes peints sur bande, et elle indique la bande en cause. F. Les puces d’ADN = ADN Arrays (= CHIPS) On fixe une sonde sur une lame et les chromosomes vont se fixer dessus. Si l’ADN marqué du patient trouve son correspondant sur la lame, il s’accroche. G49-50 7/14 On élimine ce qui n’est pas accroché par des lavages. On a donc hybridation puis lavages. On fait la lecture avec des scanners automatiques. Dans le temps la lecture était manuelle au microscope. On mesure l’intensité de la fluorescence à chaque point. La relation entre la fluorescence et la concentration de l’ADN n’est pas optimale, on peut utiliser des témoins de concentration. On va analyser l’intensité du signal et on va mettre ça sous forme de base de données. On va voir s’il y a plus ou moins présence ou absence de mutation selon si l’ADN est marqué. Le type d’ADN fixé peut correspondre à : oligonucléotides (SNP), de l’ADN complémentaire (ADNc), de l’ADN génomique cloné. L’ADN hybridé peut correspondre à de l’ADNc, des produits de PCR ou de l’ADN génomique. On va pouvoir effectuer des analyses de mutations, d’expressions augmentée ou diminuées de gènes, de délétions ou d’amplifications (chromosomes répliqués un certain nombre de fois dans la cellule, c’est souvent des problèmes de cancer ou de leucémie, c’est anormal chez l’homme). Avantages : - Permet le criblage multiple - Petit volume de réaction (relativement économique) - Indépendant de l’index mitotique (on n’a pas besoin d’être en métaphase) - Etude d’homozygtie Désavantages : - Information limitée (on n’est que sur l’ADN du patient) G. Arrays – CGH Au lieu de faire la CGH sur métaphase, on le fait sur des puces. On va avoir les mêmes puces mais on va hybrider dessus un mélange de l’ADN du patient et de l’ADN témoin. On fait un lavage après hybridation. On va mesurer le ratio de fluorescence entre l’ADN témoin et l’ADN du patient point par point. La sensibilité est meilleure que pour la CGH, le ratio obtenu est plus précis. On a également une meilleure résolution : pour la CGH on a 10 Mb – 2 Mb tandis que pour les puces on a quelques paires de bases avec les oligos et 30 kb avec BACs. L’inconvénient est que c’est non global, on n’étudie que les cibles fixées. Cette courbe correspond au résultat d’analyse. Le patient est en vert et le témoin est en rouge. On peut faire un moyenne entre les deux lectures. En haut à doite les deux courbes sont sur le même ration 1/1 donc on a la même quantité d’ADN. Et en bas à droite on voit que le ratio n’est plus le même. Cela dénote une anomalie (délétion ou duplication). G49-50 8/14 H. Les PADLOCKS Padlock = cadenas. C’est une technique récente. Les sondes sont particulières, leur synthèse est spéciale. Elle reconnaît une séquence spécifique de l’ADN. La spécificité va jusqu’à la paire de base. Donc on peut rechercher une anomalie de l’ADN à une base prête (recherche de mutation ou de polymorphismes). Cette technique a un fort potentiel, mais reste une technique de laboratoire surtout (particulièrement aux Etats-Unis). Principe : On a l’ADN cible, avec son complémentaire qui correspond à la sonde avec deux extrémités spécifiques de 20 pb (paires de bases) et un « pont » non spécifique de 80 pb (poly-dT) au centre, capable de fixer des fluorochromes. On ajoute de la ligase. Si les bases sont bien correspondantes, la ligase peut « fermer » le padlock entre les deux extrémités spécifiques. Si ça ne correspond pas, le padlock ne peut pas fermer. On fait lavage et les padlocks non fermés partent et ceux fermés restent. On peut faire de la révélation au microsocope en utilisant des anticorps marqués qui s’accrocheront sur les fluorochromes. On peut faire de la synthèse d’ADN à l’intérieur du padlock. On prend une amorce qui s’enroule à l’intérieur, on ajoute des enzymes de la PCR et on a une synthèse d’ADN. Il existe une enzyme spéciale ᶲ29 (« phi 29 ») qui déplace la chaîne d’ADN. Cela permet de continuer la synthèse à l’intérieur de la boucle car la chaîne sera déplacée au fur et à mesure de sa synthèse. On obtient une pelote d’ADN qui peut servir à faire des mesures… Cette technique est peu utilisée. IV. APPLICATIONS Syndrome de Williams : Anomalie du chromosome 7q11.2 Engendre des problèmes cardiaques et cognitifs avec par exemple une dissociation entre la parole et le dessin. On utilise une sonde rouge de williams qui correspond à l’élastine et un témoin vert. Syndrome de Di-George : Délétion 22q11.2 G49-50 9/14 Engendre des problèmes cardiaques, des anomalies du deuxième arc branchial. On a également une atteinte intellectuelle. FISH : « Télomères » : On a délétion du télomère en 1q (chromosome 1 bras long) FISH sur noyau interphasique : Hybridation sur spermatozoïdes chez un patient qui a une translocation robertsonnienne 13 :14. On a 13 normal + 14 normal + 13 et 14 collés ensemble. On aura des problèmes de ségrégation. Hybridation sur des tissus : On peut faire des hybridations sur tissus. Par exemple on peut faire des sondes du X et du Y qui permettent de retrouver le sexe des cellules du tissu. Exemple chez un patient masculin qui a reçu une greffe d’intestin d’origine féminine. On fait cet examen car on était à la jonction entre le greffon et l’hôte et on avait un problème de récidive de de la pathologie sur le greffon. On voulait savoir si c’était un envahissement à cause des cellules hôtes. V. LE DIAGNOSTIC PRE-IMPLANTATOIRE (DPI) PAR FISH A. Les indications du DPI en cytogénétique - - - « Le sexage » : pour les maladies liées à l’X (sauf si on est capable de faire l’analyse par biologie moléculaire. Le « Social sexing » pour choisir le sexe de l’enfant, c’est interdit en France. Aneuploïdies : quand on sait qu’il y a un risque, aneuploïdies avérée (avec par exemple un chromosome marqueur). Les aneuploïdies gonosomiques, par pour le DPI en France. Les aneuploïdies potentielles en rapport avec l’âge maternel (interdit également en France). Translocations : robertsonniennes, réciproques Inversions, (micro)délétions … B. Techniques du DPI cytogénétique : - - G49-50 Caryotype de blastomère : on prend du sang, on fait une culture des cellules pour avoir de belles métaphases. C’est difficile et souvent incomplet. Technique pratiquement abandonnée PRINS : permet d’analyser le génome de l’embryon (présence ou absence de quelque chose mais pas plus). A été abandonnée car on n’a qu’un seul site visible à la fois. FISH : Méthode de choix, en interphase surtout 10/14 - CGH : après amplification du génome entier, c’est très long (2 ou 3 jours) et couteux. Ce n’est pas parfait sur les chromosomes et relativement aléatoire. Array-CGH : idem mais la qualité de l’analyse est meilleure on peut voir des choses plus petites. On l’utilise pour rechercher les anomalies de quantités de chromosomes dans les cellules. C. Préparation de l’analyse : On va analyser les sondes qui ont été préparés sur les chromosomes du couple. On fait des tests sur les lymphocytes. Les témoins auront au moins deux spots sur 95% des noyaux sur 200. On fera des tests sur des blastomères lors de fécondations in vitro et qu’il nous restera des embryons en pas assez bon état pour être utilisé pour une grossesse. On récupère leurs noyaux. On peut également faire une biopsie embryonnaire. Sur une ou deux cellules, on effectue une lyse cellulaire en utilisant une solution hypotonique qui fera éclater la cellule et on fixera le noyau sur la lame et après on met les mélanges de sondes dessus (hybridation puis lavage). D. Translocations Robertsonniennes Mécanisme : On a fusion entre deux chromosomes acrocentriques (13, 14, 15, 21 ou 22) au niveau des centromères. On aura une formule anormale à 45 chromosomes. Fréquence : 1 pour 1000 nouveau-né. Origine : parentale ou de novo (on cherche les antécédents familiaux) Symptomatologie : C’est très souvent asymptomatique (les bras courts du chromosome acrocentrique contient de l’ADN satellite donc on ne perd rien d’important). Seulement cela reste gênant pour la méiose et peut poser des problèmes de fertilité. Chez l’homme la méiose est très surveillée au point de vue cellulaires, il y a de nombreux check-point. Les cellules anormales seront détruites et cela va poser problème à la spermatogénèse. On aura une asthénotératozoospermie (peu de spermatozoïdes, peu mobiles et malformés) pour l’homme. Pour la femme c’est variable, mais il y a moins d’implications dans l’ovogénèse et il y aura moins d’infertilité. Mais ces femmes auront des fausses couches plus fréquentes à cause de ces translocations. Diagnostic : caryotype simple Dépistage/Prévention : bilan de stérilité, enquêtes familiales, DPN (diagnostic prénatal), DPI, par hasard… Ségrégation alterne : Au moment de la méiose les chromosomes de la même paire s’associent et il y a des échanges d’ADN, puis on a séparation/ségrégation. La ségrégation alterne donne un gamète avec les chromosomes normaux et un gamète avec la translocation (ici on voit ça pour le spermatozoïde, G49-50 11/14 chez l’ovocyte c’est un peu différent). Ce sont des formes équilibrés car on a le même matériel. Ségrégation adjacente : On aura un chromosome non fusionné dans le gamète : donne une monosomie. Et un gamète avec la translocation et le deuxième chromosome normal : donne une trisomie. Les monosomies ne sont pas viables. Le risque principal : naissance d’un enfant trisomique 13 ou 21 (les autres trisomies ne sont pas viables). Exemples de transmission : Famille où il y a eu trois fausses-couches (FC). Au bout de deux ou trois FC, normalement on fait un bilan. La nièce est née avec une trisomie 21. On va mettre des sondes sur chaque chromosome de couleur différente. Chez le patient normal on aura 46 chromosome et chez l’anormal on aura 4 chromosomes. Le parent atteint donne ses deux chromosomes normaux. Formule à 46 chromosomes normaux, on a deux spots rouges et deux spots verts (on repère le nombre de noyaux non pas de chromosomes). Le caryotype est normal et l’embryon est équilibré. et Le parent atteint donne seulement la translocation mais on aura un embryon équilibré avec un caryotype à 45 chromosomes. Le parent atteint donne la translocation et G49-50 12/14 le chromosome normal. On aura un caryotype à 46 chromosomes mais on aura un déséquilibre (2 spots rouges et 3 spots verts) E. Translocations Réciproques Mécanisme : Echange d’une partie de chromosome entre deux chromosomes différents. Fréquence : 1 sur 1000 nouveau-né Origine : parentale ou de novo Translocation équlibrée : Asymptomatique à 95%, car 95% de l’ADN est non codant, on peut avoir une baisse de fertilité. Symptomatique si on casse des gènes importants. Translocation déséquilibrée : Trisomie partielle ou monosomie partielle (car on a un bout de chromosome en plus ou en moins). Les symptômes dépendent de la quantité de chromosome transloquée. Plus c’est grand et plus il y aura de symptômes. Peut provoquer une absence de développement embryonnaires, des malformations multiples, un retard mental ou une dysmorphie, une hypo/infertilié ou peut éventuellement être asymptomatique. C’est grossièrement proportionnel à l’étendue de l’échange. Infertilité : Perturbation de la méiose : Donc pour l’homme : oligospermie, azoospermie… Femme : dysovulation (plus rare), arrêts d’évolution de l’embryon, FC + :- tardives. Risque principal : Naissance d’un enfant avec une translocation déséquilibrée. Diagnostic : Caryotype simple +/- haute résolution, + :- FISH. Traitement : symptomatique Prévention/Dépistage : Caryotype (retard mental, dysmorphie…) DPN (peut provoquer des FC dans 23% des cas à cause du geste), enquêtes familiales, DPI Pour la technique de FISH il faut au moins 3 sondes : un chromosome avec deux sondes différentes de part et d’autre du point de cassure et sur l’autre chromosome une troisième sonde. L’embryon peut hériter des chromosomes normaux. Il y aura un caryotype normal et ce sera équilibré. G49-50 13/14 Ou alors l’embryon peut hériter de la translocation réciproque et avoir un caryotype anormal mais être équilibré Ou alors il peut hériter un chromosome normal et un chromosome avec la translocation de la part du parent atteint, et cela donnera un caryotype anormal, (trisomie + monosomie partielles) et un embryon déséquilibré. Exemple : Un embryon qui a hérité d’une translocation entre les chromosomes 8 et 21 sur le bras court du 8 et le bras long du 21 : t(8 ;21)(p ;q). Mais : - DPI par FISH : Technique OK pour : - Translocations robertsonniennes : 2 sondes - Translocations réciproques : 3 sondes - Sexage : sondes X et Y (la PCR peut le faire mais moins de régularité dans les résultats) Inversions, microdélétions, marqueurs… Difficultés de stimulation ovarienne OATS (moins de spermatozoïdes chez les hommes) Moins d’embryons qui évoluent Taux de réussite plus faible que la biologie moléculaire. A venir : Puces / CGH-Array : Potentiel : mise en évidence des déséquilibres (de grande taille ou de petite taille selon la densité de la puce) Mais il y a naturellement des régions des génomes chez l’embryon qui sont en plusieurs ou un exemplaire (CNV : Copy Number Variation). Il est important de savoir si c’est pathologique ou non. On chercher les régions dupliquées chez les parents pour connaitre leurs CNV. On explore le génome en entier, on peut mettre en évidence des anomalies : ceci n’est pas utilisable pour l’instant en France. On n’a pas le droit de chercher autre chose que l’anomalie visée. G49-50 14/14