Conception de la nature et physique quantique Concepts et principes de base de la physique quantique et interrogations qu'ils suscitent sur la nature de la réalité. Sommaire : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Niveaux microscopique et macroscopique Principe d’indétermination d’Heisenberg Principe de complémentarité Conception mathématique Principe de superposition des états Principe de décohérence Principe de non localité Effet Aharonov-Bohm 1. Niveaux microscopique et macroscopique La physique quantique décrit le niveau microscopique (atomes, particules élémentaires), l'infiniment petit, inaccessible aux ''sens'' comme l’est l'infiniment grand (gravitation) et à la différence du macroscopique qui est notre niveau. Il existe des liens, des relations entre les deux niveaux comme en attestent les applications pratiques (supraconducteurs, transistors). La difficulté de compréhension de la physique quantique a 2 origines principales : 1. la description de l’évolution d’un système microphysique nécessite 2 approches conceptuelles différentes selon qu’il est ou non observé (complication supplémentaire, le système d’observation et/ou l’observateur peuvent être décrits quantiquement) ; 2. les lois, les principes du microscopique sont très différents de ceux du macroscopique et ils ne sont pas immédiatement compréhensibles par les modes habituels de pensée ; il ne s’agit pas d’une différence de degré mais de nature parce qu’ils sont basés sur des outils intellectuels abstraits de type mathématique. Cette difficulté a 2 conséquences : ? elle facilite l’expression de toutes les ‘’croyances’’ ou irrationalités sur le monde (parapsychologie, vision orientaliste du monde, voire base scientifique à une religion … ) ; remarque : blason de Bohr = symbole du Ying et du Yang ; ? elle rend fréquent le recours à l’analogie et/ou à la métaphore pour comprendre. Remarque : en physique, les états quantiques sont désignés par la lettre grecque PSY !! ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 1 / 13 2. Principe d’indétermination d’Heisenberg 1927 Impossibilité d’attribuer à une particule à 1 instant donné 1 position ET 1 vitesse. De surcroît, plus la position est déterminée et moins la vitesse l’est et inversement. Analogie Oiseau nocturne très éclairé : ébloui, il ne bouge pas donc étude de la morphologie possible ; par contre, s’il est peu éclairé : il bouge donc étude du comportement possible mais pas de la morphologie. De façon plus générale, il faut envoyer de la lumière sur les systèmes microphysiques pour les étudier, leur comportement va être modifié par celle-ci. Le dispositif expérimental détermine les résultats. Ce fait est à l’origine de l’expression : ‘’la réalité est créée par l’observateur’’, soit le problème de l’objectivité du réel confrontée à ‘’l’étrangeté’’quantique. Exemple dans la problématique onde-particule, des électrons sont projetés sur une plaque comportant 2 trous avec étude de la distribution de sortie et avec ou non de la lumière pour voir par quel(s) trou(s) ils sortent (Pagel pp. 139-143 et Pour la Science p.47 : expérience du ‘’choix retardé’’) : ? quand pas ou peu de lumière c’est à dire quand on ne cherche pas à savoir par quel trou ils passent, les résultats sont analogues à ceux obtenus avec les ondes c’est à dire que les électrons se comportent comme une onde, ils passent par les 2 trous à la fois ; ? si on met de la lumière à la sortie pour détecter par quel trou ils passent (ce dispositif présuppose que c’est possible c’est à dire que l’électron est une particule : il passe par un trou et pas par l’autre), alors il se comporte comme une particule. Discussion La réalité microscopique ne peut être connue en elle-même, son essence reste inconnue. La réalité microscopique existe-t-elle en dehors de l’observateur ? A-t-elle une existence ‘’objective’’? (pour Einstein, la réponse est affirmative). Du point de vue quantique, 3 positions (avec des degrés dans chacune) : 1. idéaliste : elle n’a pas d’existence, c’est la conscience de l’observateur qui la crée ; 2. matérialiste : elle a une existence même si sa description n’est pas possible et elle se comporte comme le décrit la physique quantique et le monde macroscopique n’est qu’une partie ‘’de ce qui est’’; 3. empiriste ou opérationnaliste (Bohr/école de Copenhague) : ce qui compte c’est la connaissance que la Physique donne de la réalité ; il est inutile de se demander ce qu’est exactement le réel microscopique à partir du moment où la description qu’en donne la physique quantique est vérifiée ; conception fonctionnaliste : le critère de vérité est l’accord avec les observations et les conséquences théoriques et pratiques de cette concordance. ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 2 / 13 3. Principe de Complémentarité Expérience des fentes de Young (Cantique des quantiques pp.48-51). La réalité microphysique peut apparaître soit sous un aspect corpusculaire soit sous un aspect ondulatoire. Ce sont 2 représentations du même élément qui apparaissent en fonction du dispositif d’étude. En revanche, ils sont mutuellement exclusifs. Discussion Conserve mais dépasse la dualité discret-continu. Réalité globale non connaissable en tant que telle (exclusion réciproque). 4. Conception mathématique 1. Heisenberg Traduction des intensités et des fréquences de la lumière émise par l’atome sous la forme de matrices. Le calcul matriciel permet de calculer les différents niveaux d’énergie d’un atome qui correspondent en termes figuratifs au saut d’une orbite sur une autre. 2. de Broglie et Schrödinger Fonction d’onde Transparent : atome (Cantique des quantiques pp.34-35) Remarque : l’expression vecteur d’état est quelquefois employée parce qu’un système quantique est un espace vectoriel. 1923 : de Broglie = le mouvement d’une particule est associé à la propagation d’une onde. La particule n’est pas un point avec une trajectoire mais une superposition de mouvements potentiels dans toutes les directions = paquet d’ondes (qui donne la probabilité de trouver une particule à un endroit donné). Analogie 1 homme rentre chez lui, il ne trouve pas sa femme et apprend qu’elle est sortie vers 10h en voiture : où est-elle ? En fonction du temps, de la circulation, de la saison, de ses préoccupations, dans un cercle spatial délimité, elle peut être à tel ou tel endroit : exposition, sport, amie, magasin. Transparent : équation (Pour la Science p.11) 1926 : Schrödinger détermine l’équation de propagation de la fonction d’onde des électrons. ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 3 / 13 Analogie Transparent : quantique/classique (Cantique des quantiques p.10) Justification : la mare=1 boite, le poisson=un électron, la canne à pêche=sonde qui réagit à l’électron, le pêcheur= l’observateur qui réagit au signal de la sonde. Avant d’être pêché, le poisson quantique occupe toute la mare = ‘’potentialité’’ de poisson plus concentré ou plus dilué dans l’espace de la mare. Il est partout avec des probabilités de présence différentes, proportionnelles à la concentration, selon le lieu et le moment = fonction d’onde. Il ne se concrétise que quand il est pêché. La fonction d’onde contient également l’énergie = poisson qui changerait de couleurs continues rapidement ; au début l’électron est concentré autour du noyau (centre de la mare), plus l’énergie augmente et plus il occupe une zone importante (dilution) et plus il perd de l’énergie. La fonction d’onde est une fonction complexe : combinaison de 2 fonctions. Elle permet de prévoir l’évolution d’un système dans l’espace et dans le temps mais elle est impossible à vérifier expérimentalement parce que le dispositif de mesure introduit une perturbation dans le système. Effet tunnel (Rohrer et Binnig Nobel en 1986) Transparent : TunnelVerre (Pagel p.144) Une partie de la courbe de la densité de probabilité c’est à dire de la fonction d’onde de la bille sort de la tasse et donc un objet peut être à l’extérieur de son contenant. Transparent : TunnelMur (Pour la Science pp.56-57) Effet tunnel = traverser le mur. Problème du temps de passage ( ???) Remarque : l’effet tunnel serait à l’origine des erreurs ‘’douces’’(dysfonctionnements aléatoires) des ordinateurs (Pagel p.147). Réduction du paquet d’ondes Passage du microscopique au macroscopique (réexaminé ensuite avec l’étude du principe de décohérence). Quand une observation intervient c’est à dire quand il y a mesure, l’équation de la fonction d’onde se réduit à une des possibilités qu’elle décrit. Dans l’analogie (pêcheur et poisson), la détection de l’électron correspond au fait que le poisson est pêché : les possibles de la fonction d’onde se réduisent à un seul cas. ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 4 / 13 Remarque : Transparent : matérialisme/idéalisme (Cantique des quantiques p.12) La réduction du paquet d’ondes a lieu à des moments différents selon les conceptions quantiques : ? matérialistes : quand l’électron interagit avec la sonde (quand le poisson mord) ; ? idéalistes : quand l’expérimentateur voit le signal de la sonde (quand le poisson sort de l’eau). Note (Cantique des quantiques p.46) : 1 atome à 1 année lumière de la terre émet 1 photon. Quantiquement le photon est une onde sphérique qui a la vitesse de la lumière et dont la surface, quand elle atteint la terre, est 1027 kms² (1 milliard de milliards de milliards de kms²). Si un observateur a une cellule photoélectrique qui détecte le photon, l’onde disparaît et aucun autre observateur ne pourra détecter le photon. Discussion Réalité mathématique et probabiliste VS qualitative (la notion de trajectoire ou d’orbite pour un atome n’est pas pertinente par exemple) et déterministe. Quelle est la nature des probabilités dans la physique quantique ? La théorie quantique détermine la forme de l’onde et son mouvement. c’est à dire la façon suivant laquelle les probabilités, changent en fonction de l’espace et du temps. Donc, seule la distribution de probabilité est déterminée pas les événements individuels (tout vs partie). Ce qui est déterminé au niveau individuel c’est la probabilité en cas d’observation (pas la probabilité de présence en elle-même). Comment être sûr que la prévision donnée par l’équation de Schrödinger est juste ? Elle est impossible à vérifier : s’il y a mesure, il y a modification du système. Les explications proposées sont peu claires (Cantique des quantiques pp.45-46 et Pour la Science p.70). D’Espagnat se demande même si elle est ‘’réelle’’ (Science et Avenir p.75). En dehors de la mesure, c’est à dire de l’intervention humaine, L’équation de Schrödinger révèle une conception implicite de la nature de type déterministe. En essayant d’expliciter l’implicite de la perspective quantique, est-il possible de dire que, dans cette approche, la Nature : 1. est déterminée quand on ne cherche pas à la connaître ; 2. est incertaine (probabiliste) si on fait un pronostic ; 3. devient réelle (macroscopique) ou certaine (à l’intervalle de confiance de la mesure près) dans la rencontre avec ce qui procède de l’humain (instrument de mesure) ? ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 5 / 13 5. Principe de superposition des états Transparent : Chat (de Schrödinger) (Cantique des quantiques p.71 et Pour la Science couverture et p.33) Chat dans boite plus un atome radioactif qui a ½ chance de se désintégrer dans l’heure qui suit plus 1 dispositif qui détecte la désintégration et qui casse 1 flacon contenant un gaz mortel. Au bout d’1 heure on regarde dans la boite par une fenêtre si le chat est vivant ou mort. Du point de vue quantique, au bout d’1 heure l’atome est désintégré ou pas et la fonction d’onde qui représente l’ensemble du système contient à parts égales les 2 états ‘’chat mort ET chat vivant’’parce qu’il y a 1 probabilité pour qu’il soit mort et une probabilité pour qu’il soit vivant (égales). Comment se fait la réduction du paquet d’ondes ? De façon générale, pourquoi les propriétés quantiques ne persistent pas au niveau macroscopique ? Position du problème Transparent : MesureA (Pour la Science p.70) L’équation de Schrödinger comporte 2 aspects : ? elle donne l’évolution d’un système entre un instant initial et ultérieur tant qu’il n’y a pas de mesure (rq : les grandeurs physiques ne sont pas définies à cause de l’absence de mesure) ; ? elle indique à partir de l’état initial les valeurs que peut prendre une grandeur mesurée et la probabilité de chaque valeur possible = réduction du paquet d’ondes (les grandeurs sont définies). Problème : les résultats des 2 types de prévisions (équation et réduction du paquet d’ondes) ne concordent pas. Origine : intervention du système de mesure. Transparent : MesureB (Pour la Science pp.71-72) Le système de mesure est lui-même 1 système physique qui peut être décrit quantiquement et donc être en états superposés. Transparent : Expérimentateur (Pour la Science p.73) En plus, le résultat doit être observé et donc il faut inclure l’observateur dans le système. Or, aucun observateur ne se sent ‘’superposé’’! 3 solutions sont proposées. ? les idéalistes (Wigner, Nobel en 1963) postulent que quelque chose échappe au quantique : la conscience de l’observateur (avec même des Consciences ‘’collectives’’, dans la terminologie de B. d’Espagnat) ; ? Everett (1957) : il n’y a pas de réduction du paquet d’ondes mais création d’autant d’univers -dits parallèles-, que d’états possibles ; il en irait de même pour l’observateur (sic !) ; ? actuellement, le principe de décohérence. ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 6 / 13 6. Principe de décohérence Pour la Science pp.68-75 Zurek 1982 et 83 ; Haroche et Raimond 1989 à 1992 ; nouvelles techniques : Pour la Science p.118. Il y a une frontière où la décohérence annule les effets quantiques. Elle se produit par une modification de la matrice densité consécutive à l’interaction avec l’environnement lors de la mesure. Matrice densité Transparent : MatriceDensité (Pour la Science p.74) 6 boites avec un dé. NSP nombre sur face > Si N boites grand, 1/6 des faces est avec 1 sur le dessus, 1/6 avec 2 … Ou, 1/6 des boîtes est dans l’état 1 c’est à dire 1 sur la face >, 1/6 en état 2 c’est à dire 2 sur la face > … . D’où la matrice densité d’ordre 6, dont l’interprétation est : ‘’l’élément diagonal situé dans la lig i et la col i est la probabilité qu’en ouvrant au hasard une boîte’’, le dé ait i sur la face >. Plus généralement, si on a N systèmes et p états dont n1 sont dans l’état E1, n2 dans E2, np dans l’état Ep, on peut les représenter par une matrice d’ordre p dont tous les éléments non diagonaux sont nuls et dont l’élément diagonal est Ni/N. Quand on veut connaître la probabilité que dans une observation d’un des systèmes on le trouve dans l’état Ei, il suffit de se reporter à l’élément diagonal i qui est cette probabilité. Ce type de matrice, ici macroscopique, est applicable aux états superposés MAIS avec les termes non diagonaux non nuls. Transparent : Décohérence (Pour la Science p.69) Quand il y a mesure, il y a interaction entre le système microphysique et l’environnement et les termes non diagonaux décroissent de façon exponentielle en fonction du temps, sans jamais atteindre zéro. Les électrons étant localisés, la diagonalisation de la matrice est responsable de la réduction du paquet d’ondes. Les éléments non diagonaux sont trop petits pour avoir des effets observables et le système SEMBLE classique. Les temps de décohérence sont très faibles (10-23’’), plus l’instrument de mesure est gros et plus la décohérence est rapide ; elle est également proportionnelle aux nombre des états possibles (exponentielle négative proportionnelle à la racine² du nombre d’états possibles). Ce principe rend compte du lien de causalité avec la mesure sans qu’il y ait besoin de la conscience. Ce rôle de l’environnement est tel que Zurek propose au lieu de la dichotomie classique microscopique / macroscopique, le couple : ? quantique=isolé ; ? classique=ouvert (c’est à dire ayant interagi). ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 7 / 13 Les non diagonaux jamais nuls font que la nature RESTE quantique mais APPARAIT comme étant classique (= ‘’réel voilé’’de B. d’Espagnat). Les non diagonaux pouraient redevenir non négligeables mais dans un temps > à l’âge de l’univers. Les expériences de Haroche et Raimond avec des atomes de Rydberg (très gros) envoyés dans des cavités jouant le rôle de pièges à photons confirment la décohérence du champ (c'est-à-dire de l’ensemble des photons). L’interprétaion proposée est que le dispositif de mesure permet une interaction entre le niveau microscopique des photons et le milieu extérieur ce qui conduit à ‘’l’échange d’un quantum’’entre le champ et ‘’le reste de l’univers’’, ‘’entre la partie et le tout’’. Discussion 5. et 6. Conception très mathématique mais rationnelle par rapport à certaines explications proposées. La nature ne change pas et reste fondamentalement quantique. Seule l’apparence est modifiée, c'est-à-dire la perception de l’observateur qui la ramène à ses moyens d’investigation. La proposition de Zurek à la place de la dichotomie classique microscopique / macroscopique, du couple : quantique=isolé et classique=ouvert (c’est à dire ayant interagi), traduit une conception de la Nature fondée sur l’interaction entre différents niveaux de la matière. Implicitement, est-elle influencée par l’unification des 4 interactions dans le cadre de la recherche d’une théorie physique complète ? A noter que dans la théorie des cordes et des supercordes, le constituant élémentaire est une corde sans épaisseur, de longueur finie, ouverte ou fermée dont les types de vibrations déterminent les différentes particules élémentaires. Du point de vue de la conception de la Nature, l’ordre de grandeur de la taille de l’espace de ces cordes est de 10-18 mètres et il est à 9 dimensions (Antoniadis, p.18). Les liens entre les niveaux microscopique et macroscopique tels qu’ils existent dans la matière sont conservés dans cette approche. Le Temps, par l’intermédiaire de la vitesse, joue un rôle fondamental dans la décohérence et dans le retour éventuel dans l’autre sens. Remarque : une équipe du CEA vient de ‘’créer’’ le 1er processeur quantique, le ‘‘QUANTRONIUM’’, avec un circuit d’un bit à états 1 et 0 superposés pendant une durée de 0.5 microseconde (novembre décembre 2002). ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 8 / 13 7. Principe de non localité ou de non séparabilité Illustration du paradoxe EPR (Einstein, Podolsky et Rosen, 1935) plus l’expérience d’Aspect (82). Analogie Transparent : EPR (Cantique des quantiques pp.16-17) 2 poissons jetés dans mare ==> dissolution en une combinaison des 2 poissons. Puis écluses levées ==> chaque mare contient un poisson potentiel ou, plus rigoureusement, une partie de la combinaison des 2 poissons. Quand 1 est pêché l’autre ‘’le sait’’et sort de sa mare. Expérience de Franson Transparent : Interféromètres (Pour la Science p.61) 1 photon dédoublé ; les 2 sont envoyés vers 1 interféromètre avec : ? 2 trajets possibles : court ou long ; ? 2 sorties possibles : < et >. Trajets au hasard, donc probabilité = pour les 2 sorties < et > ET en plus et surtout il doit y avoir indépendance des 2 photons. En fait, ce n’est pas ce qui est observé : il y a corrélation, ils sortent tous les 2 par le haut ou par le bas. De plus, on peut modifier de façon continue la longeur du chemin dans 1 des interféromètres après l’émission. En procédant ainsi, on peut arriver à faire sortir les 2 par la sortie <, puis par la sortie >, puis chacun par une des 2 sorties. Avant l’interféromètre, le chemin de chaque n’est pas défini mais à la sortie les 2 trajets sont liés. Lorsque 2 particules ont été liées (corrélées) et qu’elles sont séparées (Aspect : 13m, en 97, Gisin : 11kms), leurs 2 comportements restent liés (celui de l’une est fonction de celui de l’autre). Théorie à variables cachées non locales (analogie : émetteur radio/tv) : 2 systèmes ayant interagi, après séparation c’est à dire distance entre eux, doivent être considérés avant observation comme un seul et même objet. ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 9 / 13 Expériences de Gisin, Zbinden, Scarani, Stéfanov et Suarez (Sciences et Vie 2003) ; les auteurs emploient ‘’intrication’’au lieu de corrélation. Position du problème : L’hypothèse d’Einstein d’une explication par des variables locales (appartenant aux 2 particules à cause de la liaison antérieure) a été infirmée par la violation de l’inégalité de Bell en particulier dans l’expérience d’Aspect qui a trouvé 2.7 comme somme des corrélations alors que l’inégalité de Bell donne une valeur <=2 dans le cas où les corrélations s’expliqueraient par des variables cachées locales. Les expériences d’Aspect et de Franson ne laissent donc subsister que la non localité des variables cachées. Toutefois, un autre type d’explication reste possible. Les dispositifs d’Aspect et de Franson laissent les 2 événements (sorties des photons) se développer dans le même Temps (même référentiel). Pour des raisons liées au matériel expérimental, il est impossible que les 2 sorties de photons soient parfaitement simultanées. De plus, l’erreur de mesure est de 20 milliardièmes de secondes. Donc, l’un sort nécessairement avant l’autre, il y a succession. L’hypothèse d’une ‘’communication’’, le 1er sorti ‘’informant’’l’autre à distance, peut être formellement invoquée même si on ne connaît pas le support et les modalités de la dite communication. De plus, cette hypothèse laisse intacte la temporalité de la causalité classique : un est avant l’autre et peut en être la cause. Elle a été rejetée par Aspect uniquement parce qu’elle supposait une vitesse supérieure à la lumière (de 2 fois à 10 millions de fois selon les distances) ce qui est théoriquement impossible. Si les Temps des 2 photons sont différents, la notion d’ordre temporel (un avant l’autre) n’a plus de sens. Pour chaque photon, dans son référentiel de temps, lorsqu’il sort, l’autre ne l’a pas encore fait ou l’a déjà fait selon le dispositif retenu. Dans ces 2 cas, leurs Temps étant différents, les 2 photons ne peuvent plus (éventuellement) communiquer. Y-a-t-il toujours corrélation entre les sorties ? D’où le changement des protocoles expérimentaux. Protocoles Le matériel et les principes généraux sont globalement identiques aux précédents mais les miroirs et les appareils de mesure sont mis en mouvement (autre différence : utilisation des ondes acoustiques pour éviter les implantations spatialement distantes des récepteurs, ce dispositif est équivalent par rapport au problème posé). Selon la Relativité, le mouvement incline les axes du temps et de l’espace et décale les horloges des récepteurs. Les temps des 2 photons n’ont plus les mêmes référentiels et donc ne sont plus les mêmes. Transparent : Mouvements Quand il y a éloignement, vu de l’événement A, l’événement B est après lui et pour B l’événement A est après lui également. En prenant un élément comme référence, il est AVANT l’autre, ce pour les 2, A et B, d’où le schéma dit AVANT-AVANT. Quand rapprochement, c’est l’inverse : pour A, B est avant et idem pour B, A est avant. Pour chaque élément pris comme référence, il est après l’autre : APRES-APRES. ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 10 / 13 Résultats 1. AVANT-AVANT a été réalisé à l’été 97. Chaque photon est le 1er à sortir (‘’chaque détecteur est le 1er à détecter sa particule’’) : la corrélation est maintenue. 2. APRES-APRES, en 2001. … ‘’lorsqu’il doit faire son choix, chaque photon est persuadé que son partenaire l’a déjà fait et est donc sensé s’y conformer ! Chacun attend le choix de l’autre … et donc aucun ne choisit.’’(p.43) ??? La corrélation est maintenue. Remarque : applications en cryptographie quantique. Discussion ‘’Etrangeté’’quantique. La non localité remet en cause la notion d’espace telle qu’elle est définie classiquement. Pour le temps. 1. Des méthodes de calcul matriciel définies par Feynman ont donné à penser que certaines particules remontaient le temps (Cantique des quantiques pp.105-108). Actuellement, cette position n’est plus adoptée que par 3 physiciens (Cantique des quantiques pp.103-104 ???). 2. L’expérience de Gisin, Zbinden, Scarani, Stéfanov et Suarez : ? infirme la théorie de la ‘’communication’’à distance ; ? montre que la corrélation est indépendante d’un temps commun, en ce sens, il y a bien ‘’non temporalité du phénomène’’; ? donne à penser que la causalité (a avant b et cause de b : la cause précède l’effet), n’est pas ce qui est à l’oeuvre ; il y a bien un lien, une dépendance entre événements, mais pas dans l’ordre classique de la causalité d’un temps qui ‘’passe’’, d’une durée permettant la succession des événements. De là à conclure que ‘’le temps n’existe pas’’ ou qu’il ‘’s’est arrêté’’… Le temps a continué dans chaque référentiel. Pas d’individualité quand il y a eu unité ou lien entre éléments de la matière. Fait penser au long parcours de l’acquisition de la conscience de soi et de l’ipséité dans l’humain. Evoque la communication à distance des jumeaux humains homozygotes (souvent invoquée mais jamais prouvée). ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 11 / 13 8. Effet Aharonov-Bohm Transparents : InterférencesA et InterférencesB (Pour la Science p.97 et 99) 1 aimant confiné dans 1 blindage tel que le champ magnétique ne peut pas sortir. La fonction d’onde des électrons envoyés est modifiée ce que traduisent les figures d’interférences différentes selon que l’aimant est actif ou pas. L’électron est donc sensible au champ magnétique dans 1 région de l’espace où il n’y en a pas. Explication : potentiel magnétique autour d’1 champ magnétique confiné. Le comportement de l’électron dans un solide peut être étudié dans un domaine ‘’mésoscopique’’ (Pour la Science p.102). C’est un niveau intermédiaire entre le microscopique et le macroscopique. C’est un système, plus gros que l’atome, dans lequel les mesures sont faites par des appareillages macroscopiques mais avec conservation des règles de fonctionnement du niveau microscopique. Discussion Autre ‘’étrangeté’’quantique. Problème de la nature exacte du ‘’potentiel’’(entité mathématique) et de l’expression de celui-ci. Domaine ‘’mésoscopique’’: pose le problème de la taille d’un système pour se comporter microscopiquement (définition des niveaux d’interaction). Prise en compte nécessaire et applications probables dans l’avenir compte tenu de la miniaturisation des composants électroniques. ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 12 / 13 REFERENCES Livres Ortoli S et Pharabod JP. Le cantique des quantiques, 1998 (1ère éd. 1984) La découverte Pagels H. L’Univers quantique, 1985, InterEditions D’Amour Thibault. Entretiens sur la multitude du monde, Odile Jacob (2002) Revues La Recherche : N°220 Avril 1990 : O. DARRIGOL. Einstein et la discontinuité quantique. (pp.446-452) (Einstein comme précurseur de la physique quantique). Hors série N°8 La preuve scientifique : I. Antoniadis. Et si l’on prouvait la théorie des cordes ? pp.12-18 Pour la Science : Hors série Juin 1994 : la physique quantique. En particulier : Shimony A. Réalité du monde quantique (pp.42-49) Chiao R et al. La non localité quantique (pp.54-62) Zwirn H. Du cantique au classique (pp.68-75) Imry Y. et al. L’effet Aharov-Bohm (pp.96-102) N°267 Janvier 2000 S. WEINBERG. Vers l’unification de la physique (pp.32-38). Collection les Génies de la Science, Einstein. Mai-Août 2002 ‘’Einstein n’accepte pas la mécanique quantique’’(pp.71-75) ‘’La vie américaine’’(pp.76-85). Science et Avenir : N°128 Octobre/Novembre 2001 : M. Paty. Dieu joue-t-il aux dés ? (pp.6-7). F. BALIBAR. La probabilité sans sujet. (pp.60-66). (signification quantique des probabilités). N°132 Hors série le bon sens et la science, Octobre/Novembre 2002 : B. d’Espagnat. L’anti-réalisme quantique pp.70-75 Sciences et Vie : N°1024 Janvier 2003 : H. Poirier. Le temps n’existe pas, pp.36-43 CEA Technologies : Novembre-Décembre 2002 : Le quantronium, premier pas vers un processeur quantique (p.4) ———————————— jpl RIAS 11.02 et 02.03 13 / 13