L’île Saint-Aubin accueille la plus grande frayère à brochets du Maine-et-Loire ... Le brochet est le premier poisson à se reproduire. Il profite des hautes eaux en fin d’hiver pour migrer vers les prairies inondées. Ces zones de faible profondeur, riches en végétation, où l’eau se réchauffe vite sont d’excellentes frayères pour le brochet. Une végétation abondante en graminées est indispensable à la reproduction, elle servira de support de ponte aux brochets. Le brochet va démarrer son frai (reproduction) lorsque l’eau atteint une dizaine de degrés. La femelle va expulser ses œufs en plusieurs fois (environ 25 000 œufs par kg) qui seront ensuite fécondés par les 2 ou 3 mâles qui l’accompagnent. Par sa morphologie et sa capacité d’inondation, l’île Saint-Aubin est un haut lieu de reproduction pour le brochet. En effet, la faible altitude de l’île, associée aux régimes hydrologiques des rivières Mayenne, Sarthe et Loir mais aussi du fleuve Loire, en font une zone humide régulièrement inondée. Les œufs fécondés fixés à la végétation éclosent Cependant, le surcreusement du lit de la Loire a fait une quinzaine de jours après la ponte. Ils libèrent diminuer la période d’inondation. La décrue printanière des larves mesurant de 8 à 9 mm, elles sont dotées est souvent trop précoce. Les œufs et les alevins se d’une ventouse buccale qui leur permet de se fixer aux retrouvent à sec avant qu’ils n’aient pu se développer. herbes. Ils possèdent également une vésicule vitelline Sur l’île, une année sur trois est favorable au frai du (réserve nutritive) qui leur assure une réserve nutritive brochet. Le succès de reproduction est faible, seulement pour subvenir à leurs premiers besoins. 0.5 % des œufs arrivent à maturité. Deux semaines plus tard, lorsque leur poche nutritive Ces facteurs engendrent une raréfaction du brochet. est résorbée, ces larves deviennent des alevins Cette espèce est actuellement classée sur la liste libres. Carnassiers, ils se nourrissent d’abord de rouge des espèces en danger par le Muséum zooplancton, puis de larves d’insectes, de petits national d’Histoire naturelle mais ne fait l’objet poissons mais également de leurs congénères. d’aucune mesure de protection en matière de pêche, à part l’obligation de respecter une taille minimum lors de sa capture. LE RÂLE LE BROCHET Durant le mois de mai, les brochetons regagnent, par le biais des canaux, des zones de grossissement situées sur les bords des rivières où la végétation aquatique les met à l’abri des prédateurs. Le bon état des canaux est alors primordial pour assurer la survie des jeunes. LA BARGE A QUEUE NOIRE DES GENÊTS Crex crex Le râle des genêts est de la taille d’une poule d’eau avec un plumage brun tâcheté de noir, ses pattes sont plus longues, son bec plus épais et il ne pèse pas plus de 200 grammes ! Famille des Scolopacidés Oiseau migrateur, la barge à queue noire est l’une des deux espèces présentes en France. La particularité de la barge est bien visible : son très long bec bicolore, relevé sur la fin, ne la laisse pas inaperçue ! Ce dernier lui permet de fouiller dans les prairies humides et de se nourrir de nombreux invertébrés. Cet oiseau nichait préférentiellement sur les plateaux et dans les prairies ouvertes. Menacé par la disparition de son habitat et la modernisation de l’agriculture (fauche précoces entraînant la disparition des pontes et des poussins) il subsiste dans les prairies de fauche et les pâtures des Basses Vallées Angevines et est devenu une espèce emblématique de ce territoire. Source : Louis-Marie Préau Source : Fédération de pêche du Maine et Loire Limosa limosa Les Basses Vallées Angevines constituent un site de première importance pour les haltes migratoires des barges à queue noire. Ses longues pattes, sa tête et sa nuque roussâtre en période nuptiale ainsi que sa queue blanche et noire lui donnent une allure très élégante. Famille des Rallidés Cycle de reproduction du Brochet Les Basses vallées angevines accueillent environ 60% de Le chant du râle est assez particulier. Lors de sa période de reproduction, la population française de le mâle émet des cris semblables à des raclements de gorge ! râles des genêts. Actuellement, 15% de la population est localisée sur l’île Saint-Aubin. Parties de leurs quartiers d’hiver Ouest africains, et regagnant le nord de l’Europe, 15 000 à 30 000 d’entre elles, soit 15 % de la population européenne, transitent chaque printemps par les Basses Vallées Angevines. Source : Louis-Marie Préau