INFORMATIONS SUR L’HALLUX VALGUS Qu’est ce que l’hallux valgus ? L’hallux valgus est une déviation en dehors (valgus) du gros orteil (hallux). La proéminence osseuse (« oignon ») n’est pas une excroissance osseuse mais la conséquence d’une angulation entre les deux os qui constituent le squelette du gros orteil, le premier métatarsien qui se déplace vers l’intérieur faisant saillie, et la phalange du gros orteil qui se déplace en dehors vers les autres orteils. Quelles sont les causes de l’hallux valgus ? Les causes de l’hallux valgus se partagent en facteurs congénitaux et acquis. Le facteur congénital explique la présence d’hallux valgus chez l’enfant, de même que l’existence d’hallux valgus « familiaux » affectant plusieurs personnes d’une même famille au travers d’une même ou de plusieurs générations. Les autres facteurs prédisposant sont le pied égyptien (gros orteil plus long que le deuxième), le pied plat... Les facteurs acquis incriminent en premier lieu la chaussure féminine à talon haut et à bout pointu, mais aussi l’excès pondéral, l’activité debout, la ménopause, le vieillissement articulaire... L’hallux valgus peut aussi être la conséquence d’une affection neurologique, d’un rhumatisme inflammatoire, plus rarement d’un traumatisme ... Le traitement fait usage dans ces cas le plus souvent de techniques chirurgicales particulières. Quelles sont les conséquences de l’hallux valgus ? L’aggravation de l’hallux valgus est inéluctable, irréversible et s’effectue en général de façon très progressive. Les conséquences principales en sont : 1 Le conflit avec la chaussure source de gêne, de douleur, d’inflammation voire de bursite, poche liquidienne qui à l’extrême peut s’infecter. L’insuffisance d’appui du premier rayon: le gros orteil étant dévié appui moins bien au sol entraînant un déport de l’appui sous le deuxième orteil ce qui peut entraîner l’apparition de douleur plantaire (ou "métatarsalgie"), la formation d’un durillon, une déformation en griffe de l’orteil, et à long terme un déboîtement articulaire ou luxation du 2ème orteil par faillite des éléments de soutien de l’orteil, impliquant à ce stade une chirurgie plus extensive. Quels sont les autres traitements possibles ? Les semelles sans action sur l’hallux valgus, sont efficaces sur les douleurs plantaires et sur l’évolution des déformations des orteils adjacents. Les orthèses pour hallux valgus, soit rigides portées la nuit, soit souples portées dans la chaussure, visent à soulager mais ne permettant pas d’éviter ou de ralentir la déformation. Les autres moyens médicaux sont : un chaussage adapté, les anti inflammatoires Quand faut il se faire opérer ? Il y a trois raisons principales qui justifient l’intervention chirurgicale : la douleur, parfois vive, parfois simple gène au chaussage et les autres conséquences du conflit pied chaussure, inflammation locale ou bursite. l’importance de l’hallux valgus, une déformation importante justifiant plus une chirurgie qu’un hallux valgus débutant. le retentissement de l’hallux valgus sur le reste de l’avant pied par l’apparition d’une déformation en griffe d’orteil, de durillon ou de douleurs plantaires, et au mieux avant le stade de luxation métatarso phalangienne. La chirurgie de l’hallux valgus n’est ni préventive ni à visée esthétique. Y a-t-il un âge pour se faire opérer ? L’hallux valgus peut être opéré à tout âge, habituellement entre 30 et 70 ans. Le jeune âge est un frein à l’indication chirurgicale car les déformations y sont souvent débutantes et le risque de récidive augmente avec la durée de vie. Néanmoins certains enfants sont opérés pour des déformations importantes et mal tolérées, à partir d’un âge pour lequel les cartilages de croissances du pied sont fermés (vers 14 ans chez la fille16 ans chez le garçon). Les personnes âgées ont des déformations souvent importantes mais bien tolérées compte tenu le plus souvent d’une moindre exigence fonctionnelle et de chaussage, mais néanmoins l’indication chirurgicale peut être portée chez des personnes actives, en bon état général et très gênées par leur déformation. Y a-t-il une saison pour se faire opérer ? 2 L’hallux valgus peut être opéré en toute saison. Cependant une intervention en été est moins confortable car le pied a tendance à gonfler plus, le pied ne peut être mouillé avant 15 jours et pas avant 3 semaines pour une eau de mer ou de piscine, et enfin il convient de porter après l’intervention des chaussures fermées. L’été représente une contre indication à la chirurgie pour les personnes présentant d’importants troubles circulatoires ou des antécédents de phlébite. En quoi consiste l’intervention ? L’hallux valgus est une déformation et non une excroissance osseuse, aussi l’intervention consiste en un redressement osseux et non un rabotage. Pour se faire il est réalisé une découpe osseuse appelée « ostéotomie » au niveau du métatarsien et de la phalange, en respectant l’articulation qui les sépare. Les fragments osseux sont fixés pour maintenir la correction durant la période de consolidation osseuse soit par vis enfouie(s), soit par l’intermédiaire d’un fragment osseux prélevé sur place et encastré comme une cheville. Le mode de fixation osseuse peut varier selon les conditions anatomiques et les difficultés éventuelles rencontrées lors de l’intervention. La technique employée est en général mini invasive ce qui a pour avantage de réduire le traumatisme chirurgical sans pour autant garantir une récupération plus rapide. Les conditions anatomiques rencontrées lors de l’intervention conditionnent néanmoins la possibilité d’utiliser ces techniques en particulier lorsqu’il s’agit d’une chirurgie de reprise. Peut-on opérer les deux pieds à la fois ? Une chirurgie ne portant que sur un pied à la fois est toujours préférable. Les raisons en sont principalement une diminution du handicap post opératoire, de la réaction douloureuse et surtout de l’impact fonctionnel en cas de difficultés ou de complications. L’intervalle de temps entre les deux pieds peut être réduit au 3 minimum à 15 jours, ce qui représente un compromis sage et avantageux, permettant d’apprécier la réaction immédiate et d’annuler le deuxième pied en cas de difficultés. Quel est le mode d’anesthésie ? L’anesthésie est loco régionale. Elle s’effectue par piqûre à proximité des nerfs autour de la cheville, assurant une anesthésie prolongée. Durant l’intervention une médication complémentaire peut être administrée afin de réduire le stress. L’anesthésie générale est cependant envisagée en cas de contre indication à l’anesthésie loco régionale (antécédent de paralysie, sciatique, neuropathie périphérique, antécédents infectieux à la jambe, troubles de la coagulation, surpoids...) Est ce une chirurgie douloureuse ? La chirurgie mini invasive, mais surtout l’anesthésie loco régionale dont les effets sont prolongés sur près de 24 heures, ainsi que la prise en charge optimisée de la douleur après l’opération, ont permis aujourd’hui de réduire considérablement l’importance de la douleur qui n’en reste pas moins une réaction individuelle. L'intervention peut elle être réalisée en ambulatoire? Les conditions requises pour réaliser une chirurgie en ambulatoire sont : une proximité géographique avec un centre de soins la présence d’un entourage de proximité une chirurgie ne portant que sur un pied l’absence de contre indication à l’anesthésie loco régionale un terrain non propice à la réaction douloureuse l’absence d’intolérance aux antalgiques Une chirurgie en ambulatoire suppose par ailleurs votre acceptation de l’ensemble du protocole de soins, et une validation à la fois du chirurgien et de l’anesthésiste. Quels résultats peut-on attendre de la chirurgie ? L’objectif premier de l'intervention est de corriger la déformation du gros orteil, de faciliter le chaussage et de retrouver une marche normale et indolore. Le port de talons hauts, la poursuite d'activités sportives, de danse ou de randonnée, conditionnés par l’importance des déformations initiales et les capacités de récupération propres à chacun, ne constituent pas l'objectif principal de l'intervention. Les conditions nécessaires à l'obtention d’une récupération fonctionnelle la plus complète possible sont, en outre, l’absence de complication post opératoire et l’absence d’autres pathologies associées (arthrose, griffes d’orteils, 4 métatarsalgies …) qui ont leur propres causes et peuvent donc poursuivre leur évolution au delà de l’intervention. Quels sont les délais moyens de récupération? Le temps de récupération est en moyenne de 2 mois. L’appui est repris dès le lendemain de l’intervention. La marche durant les 15 premiers jours est limitée, ne dépassant pas 10 minutes pour chaque déplacement, le pied devant rester le plus souvent en position allongée. La marche augmente ensuite très progressivement en durée. Une marche normale est retrouvée dans un délai moyen de 1 mois 1/2 à 2 mois Le chaussage s’effectue à l’aide d’une chaussure post opératoire pendant un mois et demi, remplacée ensuite par une chaussure fermée de type tennis, pour retrouver un chaussage « normal » au delà de 2 mois et plus élégant de type escarpin au delà de 3 mois. La conduite automobile est envisageable vers la 6ème semaine. . Il s’agit d’une question de sécurité (sauf voiture automatique après chirurgie du pied gauche). La reprise du travail s’effectue en moyenne entre 6 et 8 semaines, mais peut être plus tardive pour un travail essentiellement debout ou un travail physique lourd. Les activités sportives ne sont reprises qu’à partir de 3 mois, exception faite de la natation, du vélo (hors VTT ou de course) ou de toute activité ne nécessitant pas un appui répété sur l’avant pied. Quels sont les risques de cette chirurgie ? Les complications communes à toute intervention L’infection nosocomiale : Il s’agit le plus souvent d’une infection superficielle n’entraînant qu’un retard de cicatrisation. L’infection profonde, osseuse ou articulaire, est une complication rare mais grave. Le risque infectieux est minimisé par les précautions pré opératoires et per opératoires (administration d’antibiotiques lors de l’intervention), mais relève aussi de facteurs individuels : défaut d’hygiène corporelle, tabagisme, alcoolisme, obésité, dénutrition, diabète déséquilibré, lésions cutanées, infection urinaire, mauvais état dentaire, antécédent d'infection des os et des articulations, rhumatisme inflammatoire, maladie systémique, maladie dys immunitaire..., traitement médicamenteux : corticoïdes, immunosuppresseurs, chimiothérapie anti cancéreuse... La phlébite est la formation d’un caillot de sang dans une veine, lequel peut migrer dans les poumons réalisant une embolie pulmonaire. Les facteurs de risques sont le tabagisme, les contraceptifs oraux, l’hormonothérapie substitutive de la ménopause, les antécédents personnels ou familiaux de phlébite, l’insuffisance veineuse, les varices, l’obésité, les troubles de la coagulation et certaines affections (insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, maladie inflammatoire, maladie neurologique, cancer, syndrome néphrotique, polyglobulie, thrombocytose, hyperhomocystéinémie, syndrome des anti phospholipides …). Le saignement peut entraîner la formation d’ecchymoses ou « bleus » sans 5 conséquence, plus rarement d’un hématome (poche de sang) pouvant nécessiter son évacuation. Les facteurs de risque hémorragique sont les traitements anticoagulants qui doivent être signalés, et certaines affections (thrombopénie, thrombopathie, hémophilie, maladie de Willebrand, insuffisance hépatique, hypovitaminose K ...) L’ischémie est la formation d’un caillot à l’intérieur d’une artère, pouvant conduire à une nécrose (« ou gangrène ») des tissus. Les facteurs de risque en sont le tabac, le diabète, les antécédents d’artérite des membres inférieurs, les antécédents d’infarctus du myocarde ou d’angine de poitrine, les antécédents d’accident vasculaire cérébral, les vascularites inflammatoires... Les retards de cicatrisation nécessitent des soins locaux prolongés et sont consécutifs à un hématome, une infection superficielle, une reprise trop précoce des activités ou un trouble de la cicatrisation cutanée dont les facteurs de risques sont le tabac, l’obésité, le diabète, l’artérite, les neuropathies périphériques, les rhumatismes inflammatoires, les maladies systémiques, les traitements immunosuppresseurs, les traitements corticoïdes, les infiltrations locales de cortisone... Le rejet de points de suture est une complication anodine qui se traduit par un gonflement et une inflammation, puis par l’évacuation d’un liquide à l’aspect de pus qui précède la cicatrisation. Cela nécessite des soins antiseptiques locaux mais non la prise systématique d’antibiotique. Les cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes sont la conséquence soit d’un retard de cicatrisation soit d’une prédisposition qui doit être signalée lorsqu’elle est connue. L’algodystrophie est une réaction inflammatoire et douloureuse consécutive au traumatisme chirurgical et qui s’étend à l’ensemble du pied parfois jusqu’au genou. Il n’y a pas de traitement spécifique de l’algodystrophie en particulier médicamenteux. Son évolution est longue s’étendant sur plusieurs mois voire une année. La récupération est en général complète mais peut laisser cependant en séquelle une raideur articulaire, ou des douleurs résiduelles. Le risque de douleur résiduelle est inhérent à tout type d’intervention chirurgicale, faisant suite ou non à une algodystrophie. Ces complications sont en général favorisées par des affections prédisposantes: les antécédents d’algodystrophie, la fibromyalgie, le syndrome de fatigue chronique, la dépression, la spasmophilie, le syndrome des jambes sans repos, et certaines affections neurologiques ... La blessure d’un nerf au niveau du gros orteil n’affecte pas le mouvement mais sa sensibilité (à distinguer dans les suites opératoires d’un engourdissement normal et passager). La blessure d’un tendon entraîne une perte de mouvement volontaire de l’orteil, dont les conséquences peuvent justifier une nouvelle intervention. Les complications propres à une chirurgie osseuse La pseudarthrose est une absence de consolidation osseuse, événement exceptionnel mais qui a pour conséquence la nécessité d’une nouvelle intervention. Le cal vicieux est la consolidation d’une ostéotomie dans une mauvaise position pouvant affecter la bonne correction de l’hallux valgus et nécessiter une nouvelle intervention. Le risque de complication osseuse est conditionné par les difficultés techniques éventuelles lors de l’intervention, par le respect des consignes post opératoires concernant en particulier l'appui du pied, mais aussi par des facteurs de risques que sont le 6 tabagisme, l’alcool, l’obésité, la dénutrition, l’ostéoporose, le déficit en vitamine D, les antécédents de rachitisme, le diabète, les traitements par corticoïdes, l’hyperparathyroïdie... L’ostéonécrose est une nécrose osseuse (ou mortification), événement exceptionnel qui entraine une arthrose et dont les facteurs de risques sont ceux de l’ischémie. Le risque de raideur articulaire inhérent à toute chirurgie proche d’une articulation, peut avoir des conséquences fonctionnelles lorsqu’elle est importante et être source de douleurs résiduelles pouvant alors justifier une nouvelle intervention. La raideur peut être constitutionnelle ou consécutive à une algodystrophie, à une arthrose, à une ostéonécrose, à des douleurs prolongées post opératoires ou à une forte appréhension entraînant un retard dans la récupération de la marche. Le « rejet » de vis entraine une gêne au chaussage et nécessite l’ablation du matériel. La fracture de la vis est un événement sans conséquence et indolore. L’allergie aux métaux est une complication rare et souvent connue des patients qui présentent déjà des réactions allergiques lors du port de bijoux en métal non précieux. L’infection au niveau du matériel métallique à partir d’un foyer infectieux à distance (dentaire, ORL, urinaire, cutané...) est exceptionnel. Les complications propres à la chirurgie de l’hallux valgus Le risque de récidive de la déformation en hallux valgus est conditionné par le geste chirurgical, l’importance de la déformation, mais aussi l’ensemble des facteurs favorisant la déformation et sur lesquels la chirurgie est sans action (pied plat, surcharge pondérale, arthrose, les contraintes de la chaussure et les effets du temps....) L’hallux varus est la déviation inverse en dedans du gros orteil, qui nécessite lorsqu’il est important une nouvelle intervention chirurgicale. Comment préparer son intervention? Les ordonnances et les papiers administratifs Le jour de votre consultation au cabinet, il vous sera remis : Des ordonnances • Anticoagulants • Antalgiques: pour une chirurgie ambulatoire ils sont prescrits en consultation de pré anesthésie. • Chaussures post opératoires: Exiger de votre pharmacien le modèle exact de chaussure prescrit. • Radiographies pré opératoires: si vous n'en possédez pas déjà, elles seront prescrites et pourront être réalisées le jour même de la consultation de pré anesthésie à la clinique St Roch. • Radiographies post opératoires: elles devront être réalisées de 1 à 3 jours avant la consultation du 45ème jour, dans le cabinet de votre choix. • Cannes anglaises: elles sont prescrites en vue d'une chirurgie ambulatoire uniquement. 7 Des rendez vous • un rendez vous au cabinet Orthod'Oc pour le premier pansement vous sera donné par le chirurgien le jour de l'intervention • un rendez vous au cabinet Orthod'Oc au 45ème jour post opératoire vous sera donné le jour de la consultation Des fiches d'information • fiche d'information sur l'hallux valgus • fiche de consignes pré et post opératoires • fiche d'information sur les risques septiques • consentement mutuel éclairé qu'il convient de dater, signer et remettre au secrétariat impérativement avant l'intervention. • devis des honoraires d'intervention Des moyens de communication sites internet : http://mi-benichou.docvadis.fr/ ; http://www.orthodoc34.fr/ • adresse mail : [email protected] La consultation de pré anesthésie Elle est obligatoire et doit être réalisée au mieux entre 1 mois et 10 jours avant votre hospitalisation. Pensez à vous munir de vos différents examens médicaux récents, de la liste de vos traitements habituels, et de l'ensemble du dossier clinique cartonné dûment rempli. Les radiographies pré opératoires Vos radiographies du pied sont indispensables pour l’intervention. Réaliser des radiographies du pied si elles vous ont été prescrites. N’oubliez surtout pas de les amener le jour de votre hospitalisation. La préparation de votre retour à domicile La présence d’un membre de votre entourage (famille, ami(e) ou voisin(e)) est fortement recommandée pour assurer les taches ménagères, la préparation des repas, les courses ... La montée et descente d’escaliers sont possibles dès les premiers jours, marche après marche. Si votre domicile est situé à un étage élevé sans ascenseur une sortie en ambulance de la clinique est recommandée. Un accès aux toilettes de plein pied est à prévoir. L’emploi de cannes est nécessaire uniquement en chirurgie ambulatoire pour vous déplacer tant que le pied est endormi. L’utilisation d’un fauteuil roulant n’est pas nécessaire sauf pour des déplacements plus importants à l’extérieur, avec un repose jambe indispensable pour maintenir le pied à l’horizontale. La sortie de la clinique peut s’effectuer en voiture particulière, jambe allongée sur la banquette arrière. Un départ en ambulance est possible si vous n’avez personne pour venir vous chercher ou si l’accès à votre domicile nécessite la montée de plusieurs étages. Durant la toilette il est impératif de ne pas mouiller le pansement, soit par l’utilisation de sacs plastiques hermétiques dont il existe des modèles adaptés vendus 8 en pharmacie, soit en maintenant le pied hors de la douche ou du bain. Prévoyez l’adaptation d’un siège à l’intérieur de la douche ou dans la baignoire et un tapis antidérapant pour un accès sécurisé. La nuit aucune position n’est imposée pour dormir ; l’emploi d’un arceau n’est pas souhaitable et la surélévation des pieds du lit n’est pas nécessaire sauf en cas d’insuffisance veineuse importante. Comment se déroule l'intervention ? La veille de l’intervention • Prendre une douche avec votre savon habituel. Une douche à la bétadine sera réalisée à la clinique le matin de l'intervention. Couper et démaquiller les ongles. Passer la nuit dans une literie et du linge propres. • Epiler la jambe et éventuellement le pied opéré à l'aide d'une crème dépilatoire (vendue dans le commerce sans ordonnance. Bien suivre le mode d'emploi fourni. Procéder à une première application test sur une zone limitée (une noisette), 8 jours avant l'intervention sur le membre opposé pour dépister tout risque d'allergie cutanée. En cas de réaction allergique, utiliser de préférence une tondeuse. Ne pas raser (risque de coupures et de surinfection qui pourraient entraîner l'annulation de l'intervention). • Etre à jeun depuis 6 heures (sans boire, sans manger, sans mâcher de chewing gum, sans fumer ni vapoter) • Organiser le départ à la clinique: Prévoir des vêtements propres et faciles à mettre de type jogging - Prévoir des lunettes au lieu de lentilles de contact - Oter bijoux (et piercings éventuels) - Ne pas se maquiller - Ne pas mettre de vernis sur les ongles. • Ne pas oublier de prendre avec soi: Les cannes anglaises - Les chaussures post opératoires - Les radiographies - L'ensemble du dossier clinique cartonné, des ordonnances et des rendez vous qui seront vérifiés par l'équipe infirmier - Carte vitale, papiers de la mutuelle • Une infirmière de la clinique St Roch vous contactera la veille de l'intervention pour vérifier chacun des ces éléments. Le jour de l’intervention Dans votre chambre L’infirmière vous posera des questions concernant vos antécédents médicaux et vos traitements en cours. Une douche à la bétadine sera prise. En sortant de votre douche, vous mettrez les sur-chaussures, la chemise et les sous vêtements de bloc qui vous auront été fournies, ainsi qu'un bracelet d’identification. Un brancardier viendra vous chercher dans votre chambre. Au bloc opératoire Vous serez accueilli(e) par un membre de l’équipe et conduit dans une salle dite de « pré anesthésie » dans laquelle sera réalisée l’anesthésie loco régionale. Un membre de 9 l’équipe médicale vous mettra en place une perfusion et un léger sédatif vous sera administré(e). L’anesthésie est réalisée par piqûre, sous contrôle échographique afin d’en assurer l’efficacité et la sécurité. L’installation de l’anesthésie demande de 15 à 30 minutes. Vous conserverez une sensibilité au toucher mais pas à la douleur. Vous attendrez que toutes les conditions soient remplies pour permettre votre transfert dans la salle d’opération. En salle d’opération L’infirmière vérifiera à nouveau votre identité, le côté à opérer et vos éventuelles allergies. Dans la salle d’opération la température est basse (environ 19°C) afin de limiter le risque infectieux. Vous serez recouvert d’une couverture chauffante. Un nouveau lavage du pied (pré champ) est réalisé par l’infirmière de salle. Un garrot est mis en place au niveau de la cheville qui ne sera gonflé qu’au moment de l’intervention. Une infirmière en tenue stérile (aide opératoire) installe les instruments sur la table opératoire, badigeonne votre pied de BETADINE ® (ou de CHLORHEXIDINE® en cas d’allergie), et vous recouvre de champs qui isolent la zone opératoire stérile du reste de votre corps non stérile. Le chirurgien vérifie l’installation en répondant à une check-list énoncée par l’infirmière. Si vous souhaitez ne pas rester totalement éveillé(e) l’anesthésiste vous fera dormir. Le garrot est gonflé après avoir surélevé la jambe pour en chasser le sang. La durée de l’intervention est en général de 20 à 30 minutes. En salle de réveil Dès la fin de votre opération, vous serez conduit dans la Salle de Soins Post Interventionnelle autrement appelée « Salle de Réveil ». Vous y serez surveillé par une équipe spécialisée. Vous resterez en salle de réveil entre 30 et 45 minutes, mais parfois plus longtemps si nécessaire. Un brancardier vous raccompagnera dans votre chambre. De retour dans votre chambre Votre pied est encore endormi. Vous ne devez surtout pas tenter de vous lever seul(e) car vous risquez de tomber. Pour vous rendre aux toilettes vous pouvez faire appel aux employées du service. Asseyez vous au préalable au bord du lit quelques instants afin d’éviter un malaise par hypo tension. Une collation vous sera donnée à une heure autorisée par l’anesthésiste. Lorsque toutes les conditions de sorties seront réunies vous pourrez regagner votre domicile. En cas de nécessité une hospitalisation pour la nuit pourra être envisagée. Pour accéder à votre véhicule, vous devrez utiliser un fauteuil roulant. Pour accéder à votre domicile vous vous déplacerez à l’aide des cannes. Un départ en ambulance est possible si vous n’avez personne pour venir vous chercher ou si l’accès à votre domicile nécessite la montée de plusieurs étages. De retour chez vous • Utiliser les béquilles pour vous déplacer tant que le pied est endormi • Ne pas appliquer de glace tant que le pied est endormi (risque de brûlure) • Suivre le protocole antalgique: certains antalgiques seront à prendre systématiquement avant le réveil du pied, d’autres uniquement en cas de douleurs rebelles. • Le réveil du pied s’effectue dans la nuit ou le plus souvent au matin. 10 • Une infirmière de la clinique vous contactera le lendemain de l’intervention pour faire le point de votre état post opératoire. Comment se déroulent les suites opératoires ? Les 15 premiers jours Les soins prescrits Poursuivez le protocole antalgique qui vous aura été remis sans dépasser les doses maximales. Les anticoagulants sont prescrits pour une durée de 8 jours, plus longtemps en cas de facteurs de risque de phlébite. Ce traitement est réalisé par piqûre sous cutanée dans le ventre ou dans la cuisse, par une infirmière, à domicile, tous les jours sans discontinuité, et à peu près à la même heure. Une prise de sang est réalisée pour contrôler le taux de plaquettes (cellules du sang assurant la coagulation) qui dans certains cas rares peut fortement diminuer avec un risque d’hémorragie et imposer l’arrêt du traitement anticoagulant. Cette prise de sang est assurée à domicile par votre laboratoire. Le résultat des examens nous étant transmis par courrier, en cas de baisse du taux plaquettaire votre laboratoire ou vous même devait prendre contact au plus tôt avec nous ou à défaut avec votre médecin traitant. Votre traitement personnel devra être repris selon les prescriptions de l’anesthésiste ou de votre médecin traitant. Le pansement du pied n’est pas refait à domicile mais au 8ème jour au Cabinet Orthod’oc ; un nouveau pansement sera refait pour 8 jours complémentaires qu’il vous appartiendra d’enlever. Les points sont résorbables et tomberont au delà du 15ème jour. Lorsque les deux pieds sont opérés à 15 jours d’intervalle, le pansement du premier pied est conservé 15 jours et enlevé à la clinique lors de l’opération du 2ème pied. Les activités L'appui du pied est autorisé avec la chaussure lorsque le pied est totalement réveillé (l'utilisation des cannes n'est pas nécessaire sauf pour assurer votre équilibre) Mettre la chaussure post opératoire pour tout déplacement (pas la nuit) Garder le plus souvent possible la jambe allongée (à l'horizontale) Limiter les déplacements à 10 minutes, avec la chaussure L'application d'une poche de glace est utile les 2 premiers jours (lorsque le pied est réveillé, par tranches de 10 minutes) Ne pas mouiller le pansement (poche plastique vendue en pharmacie) L’aide d’une tierce personne est nécessaire afin d’assurer les taches ménagères, la cuisine, les courses... Ne sont pas autorisés : la marche prolongée, la conduite, le sport L’identification des signes anormaux La douleur du pied est normale dans les suites opératoires. Elle devient 11 inquiétante si elle est quasi permanente, ne cédant pas aux antalgiques ou au repos. Un saignement même important à travers le pansement n’est pas inquiétant mais il convient de le signaler au chirurgien avant de refaire le pansement. L’œdème de la cheville souvent présent au 2ème jour post opératoire est normal. La présence inconstante d’ecchymoses ou « bleus » n’est pas un signe de gravité. Une fièvre supérieure à 38° ou des frissons sont toujours des signes inquiétants. Une rougeur excessive du pied autour du pansement doit être signalée. Une douleur du mollet doit éveiller les soupçons sur une éventuelle phlébite même sous traitement anticoagulant. Une douleur au niveau de la cage thoracique, un essoufflement inhabituel, une sensation d’oppression sont des signes anormaux pouvant évoquer une embolie pulmonaire. CONTACTS EN CAS D'URGENCE - Le secrétariat par mail: [email protected] - Le Cabinet ORTHOD'OC: 04 67 41 65 00 (laisser un message au télé secrétariat) - Les urgences de la clinique St Roch: 04 67 61 88 00 Du 15ème au 45ème jour La marche est reprise de façon progressive par paliers d’environ 15 minutes en fonction de la douleur ressentie et de l’œdème du pied. La marche est au mieux réalisée en extérieur, sur terrain plat. Eviter les piétinements et les stations debout prolongées qui favorisent l’œdème et prévoir encore des temps de repos jambe allongée. Le chaussage s’effectue à l’aide des chaussures post opératoires. La toilette, douche ou bain, est autorisée avec le savon habituel. Il est conseillé de réaliser des bains de pied frais le soir (sans autre adjuvant). La conduite automobile est envisageable vers la 6ème semaine (plus précocement avec une voiture automatique en cas de chirurgie du pied gauche). Ne sont pas autorisées les activités sportives (sauf natation à partir de 3 semaines ou le vélo) La douleur et l’œdème sont des symptômes encore présents, à des degrés variables. Une évolution normale se traduit par une diminution régulière, de semaine en semaine, de la douleur et souvent plus lentement de l’œdème. A l’inverse une accentuation régulière de la douleur est anormale Une consultation est réalisée au 45ème jour avec le chirurgien au Cabinet Orthod’oc, à laquelle vous viendrez avec la radiographie préalablement prescrite et réalisée au plus proche du rendez vous dans le cabinet de radiologie de votre choix. Au delà du 45ème jour 12 Les symptômes résiduels, l’œdème en particulier, s’effacent progressivement dans un délai variable, l’évolution devant se faire avec une amélioration notable de semaine en semaine jusqu’à récupération complète. Les activités sportives sont reprises à partir de 3 mois révolus 13