VINGT-SEPTIEME CONGRES DU GROUPE DE RECHERCHE SUR LA MALADIE D’ALZHEIMER M A R S E I L L E 1 7 - 1 8 J A N V I E R 2 0 1 4 Sous le haut parrainage de : Y. BERLAND. Président d’AIX-MARSEILLE Université G. LEONETTI. Doyen de la Faculté de Médecine de MARSEILLE P.Y. GILLES. Doyen de la Faculté des Arts, Lettres, Langues et Sciences Humaines d’AIX-EN-PROVENCE REPR ESE NTATIONS ET M ALADIES NE URO DEGE NER ATIVE S CAMPUS SANTE TIMONE, AMPHITHEATRE MAURICE TOGA, 27 BOULEVARD JEAN MOULIN, 13005 MARSEILLE, FRANCE Sous la présidence de : B.F. MICHEL. Président du Groupe de Recherche sur la maladie d’Alzheimer Organisées par : C. BASTIEN, M. BASTIEN, Y.E. GEDA, N. SAMBUCHI. - www.maladie-alzheimer-gral.com 2 AVANT PROPOS L’ARBRE DE LA CONNAISSANCE Le thème de « représentations dans les maladies neurodégénératives » a été élaboré, comme une évidence, par les organisateurs de ce XXVIIème congrès du GRAL, Claude et Mireille BASTIEN, Yonas GEDA, Nathalie SAMBUCHI et moi-même, au fur et à mesure que s’organisait notre réflexion sur le mode de désintégration précoce et progressive des fonctions cognitives les plus élevées, à la phase initiale des maladies neurodégénératives, dont nous sommes amenés à faire le diagnostic, au sein de ce que le législateur a appelé de façon extrêmement réductrice les « consultations mémoires » de nos hôpitaux. Représentation de soi, représentation de l’autre, représentation du monde. Et c’est bien dans cet interface des confins de la Neurologie et de la Psychiatrie, autrefois appelé Neuropsychiatrie et que l’on désigne aujourd’hui, de façon moderne par « Neurologie Comportementale » que doit se situer l’analyse sémiologique du Neurologue, confronté à la plainte d’un patient qui ressent de façon confuse qu’il est déshabillé intérieurement de ce qui construit son moi profond, tant au niveau de son contrôle émotionnel et cognitif que moteur. La nouveauté et la modernité de la Neurologie dans ce domaine est constitué par l’intégration complète qui doit être réalisé au sein des équipes hospitalière, comme Christian DEROUESNE l’a toujours appelé de ses vœux, entre les Neurologues et les Psychologues. Grace à l’appui constant de Claude et Mireille BASTIEN, nous avons pu le réaliser au CHU de MARSEILLE, en particulier grâce au master des perturbations cognitives, au travers duquel chaque année, un nombre important d’étudiants en Psychologie viennent en stage dans notre service. Ce que nous ont appris de plus nos collègues américains de la MAYO-clinique, Ronald PETERSEN, Bradley BOEVE et Yonas GEDA, c’est que, au-delà de collaboration organisée entre la Neurologie et la Psychologie, c’est l’intégration totale dans une équipe, où chacun à sa place, bénévoles, secrétaires, infirmières, psychologues et médecins, qui doit être réalisée, tendant à une prise en charge optimale du malade et de sa famille. C’est ce que nous avons tenté de construire, avec l’aide du chef de pôle de Psychiatrie J-M. AZORIN, au sein du service de Neurologie Comportementale des Hôpitaux sud de MARSEILLE. Que tous nos collaborateurs soient remerciés pour ce meilleur d’eux même, qu’ils apportent à nos malades, chaque jour. Définir le concept de représentation sera l’objet de nos réflexions et discussions, tout au long de ce congrès, dont nous savons qu’il sera passionnant et novateur. Mais plus que de longs commentaires, ce qu’est une représentation, saute aux yeux lorsque l’on observe attentivement les magnifiques tableaux de Lucas CRANACH qui ont servi d’affiche à ces XXVIIèmes journées du GRAL.Puisse vous cela vous donner envie de gouter aux fruits de l’arbre de la connaissance des neurosciences cognitivo-comportementales !. Bernard François MICHEL EQUIPE DU SERVICE DE NEUROLOGIE COMPORTEMENTALE DES HOPITAUX SUD DE MARSEILLE M-M. BLANC M. PERTUZOT C. STISSI B. SANNA Z. CHECKCHOUK E. JAUVERT I. MURACCIOLI J. BISOTTI E. ALBRAND N. SAMBUCHI F. CHEN C. GALLANT A. BARTOLIN J-C. SAINT-JEAN C. ROUYER P. BENSA D. TAMMAM B.F. MICHEL Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com ORGANISATION Sous le haut parrainage : DU CENTRE DE RECHERCHE SUR LA MALADIE D’ALZHEIMER DE LA MAYO-CLINIC DE LA SOCIETE FRANCAISE DE NEUROLOGIE DU GROUPE DE RECHERCHE SUR LES EVALUATIONS COGNITIVES DU COLLECTIF NATIONAL ALZHEIMER Avec le soutien : DE LA VILLE DE MARSEILLE D’AIX-MARSEILLE UNIVERSITE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE MARSEILLE DE L’ASSISTANCE PUBLIQUE HOPITAUX DE MARSEILLE DU SERVICE DE NEUROLOGIE COMPORTEMENTALE DES HOPITAUX SUD DE MARSEILLE DU SERVICE DE NEUROLOGIE DE L’HOPITAL D’INSTRUCTION DES ARMEES DE MARSEILLE Avec la participation des CHU de : MARSEILLE MONTPELLIER NICE NIMES PARIS TOURS Avec le concours des Laboratoires : NOVARTIS TEVA Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. 3 www.maladie-alzheimer-gral.com CONSEIL SCIENTIFIQUE DU GRAL Y.E. GEDA Président B. ALESCIO-LAUTIER P. BARRES R. BARTOLIN P. BONHOMME C. DEROUESNE B. DIADEMA A-M. ERGIS M-C. GELY-NARGEOT C. HAZIF-THOMAS B. KULLMAN M-P. PANCRAZI J-C. SAINT-JEAN N. SAMBUCHI G. SERRATRICE L. TACONNAT J-M. VERDIER F. VERDUREAU Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. 4 www.maladie-alzheimer-gral.com PROGRAMME SCIENTIFIQUE VENDREDI 17 JANVIER 2014 07H30. Accueil des participants. 08H00. Cérémonie d’ouverture : B.F. MICHEL, C. DEROUESNE, G. LEONETTI, B. GILLES. PREMIERE SESSION : REPRESENTATIONS DONNEES DE BASE Modérateurs : H. BECKER, M. BASTIEN. 08H30. Aux sources des représentations : C. BASTIEN (AIX-EN-PROVENCE). 09H00. Les neurones miroir : F. SARGOLINI (MARSEILLE). 09H30. Représentation et anatomie fonctionnelle des lobes frontaux : C. ASSAÏANTE (MARSEILLE). 10H00. Historique du concept de représentation en Neurologie : B. KULLMANN (NICE). 10H30. Pause café. DEUXIEME SESSION : REPRESENTATIONS DE SOI ET COGNITION Modérateurs : J-C. SAINT-JEAN, M-C. GELY-NARGEOT. 11H00. Représentation de soi et cognition, les modèles : L. TACONNAT (TOURS). 11H30. Représentation de soi et cognition, les méthodes d’évaluation : N. SAMBUCHI (MARSEILLE). 12H00. Valeur de l’introspection : P. LIVET (AIX-EN-PROVENCE). 12H30. Qu’est-ce que le SCI : Y.E. GEDA (SCOTTSDALLE). 13H00. Repas de travail. TROISIEME SESSION : REPRESENTATIONS DE SOI ET EMOTIONS Modérateurs : C. BASTIEN, F. BILLE. 14H30. Représentation de soi et émotion, modèles et méthodes d’évaluation : M-C. GELY-NARGEOT (MONTPELLIER). 15H00. Représentation théâtrale de soi et maladie d’ALZHEIMER : A-M. ERGIS (PARIS). 15H30. Modélisation de l’angoisse dans le MCI : P. BONHOMME (NICE). 16H00. Manifestations émotionnelles dans les affections neurodégénératives : J. ACOSTA (SCOTTSDALLE). 16H30. Pause café. Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. 5 www.maladie-alzheimer-gral.com 6 QUATRIEME SESSION : REPRESENTATIONS DE SOI ET SCHEMA CORPOREL Modérateurs : P. BARRES, N. SAMBUCHI. 17H00. Représentation de soi et schéma corporel, modèles et méthodes d’évaluation : C. LOPEZ (MARSEILLE). 17H30. Prise de perspective visuo-spatiale dans la maladie d’ALZHEIMER : F. REBATTU (MARSEILLE). 18H00. Psychanalyse et représentation du corps : V. BREJARD (AIX-EN-PROVENCE). 18H30. Représentation de soi et syndrome Parkinsonien : B.F. MICHEL (MARSEILLE). 19H00. Fin des communications. DINER DE GALA Sous la présidence de Monsieur l’Adjoint au Maire de MARSEILLE, Délégué au Plan ALZHEIMER 20H00. « La Crèche provençale, représentation cosmique ». G. CRESCENZO (MARSEILLE). Restaurant La Nautique, 20 Quai Rive Neuve Pavillon Flottant, 13007 MARSEILLE. Tel : 04 91 33 01 78 SAMEDI 18 JANVIER 2014 08H00. Accueil des participants. CINQUIEME SESSION : REPRESENTATIONS DE L’AUTRE Modérateurs : E. SAGUI, B. ALESCIO-LAUTIER. 08H30. La théorie de l’Esprit, les modèles : M. BASTIEN (AIX-EN-PROVENCE). 09H00. La théorie de l’Esprit, les méthodes d’évaluation : S. AUBERTIN (AIX-EN-PROVENCE). 09H30. Schizophrénie et représentation d’autrui : M. CERMOLACCE (MARSEILLE). 10H00. Troubles de la représentation d’autrui dans les Dégénérescences Lobaires Fronto-Temporales : P. BENSA (MARSEILLE). 10H30. Pause café. SIXIEME SESSION : REPRESENTATIONS SOCIALES Modérateurs : B. DIADEMA, F. CHEN. 11H00. Modèles des représentations sociales : T. APOSTOLIDIS (AIX-EN-PROVENCE). 11H30. Représentations sociales, méthodes d’évaluation : S. BERTHIE (AIX-EN-PROVENCE). 12H00. Représentation de la maladie par les aidants : M. DANKO (MONTPELLIER). 12H30. Représentation de l’environnement et Démence à Corps de LEWY : C. ROUYER (MARSEILLE). Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 7 13H00. Repas de travail. 13H30. Assemblée générale du GRAL. TABLE RONDE POUR LES AIDANTS ORGANISEE EN COLLABORATION AVEC LE CCAS DE LA VILLE DE MARSEILLE Sous la présidence de : S. MOLL (Ajointe aux personnes âgées) Animateurs : P. GRAZIANI (NIMES), M. BASTIEN (MARSEILLE). 14H00. Avec la participation de : T. APOSTOLIDIS, S. BERTHIE, M-M. BLANC, Z. CHABBI, F. CHEN, M. DANKO, M-C. GELYNARGEOT, F. GUILLAUME. 15H30. Synthèse : C. DEROUESNE (PARIS). CONCERT SPIRITUEL ORGANISE PAR LES AMIS DE SAINT-JEAN BAPTISTE Président : J. HOMMAGE. Paroisse SAINT-JEAN-BAPTISTE, 2 rue d’EYLAU, 13006 MARSEILLE, Tél. : 04 91 78 01 51. Maitre de Chœur : Marie-Annick BRAS. 16H30. Musique Profane et Sacrée du XIXème Siècle, interprétée par la « Chorale du Roy d’Espagne ». Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 8 RESUMES DES COMMUNICATIONS VENDREDI 17 JANVIER 2014 AUX SOURCES DES REPRESENTATIONS C. BASTIEN1. 1Laboratoire Parole et Langage UMR 7309 CNRS AIX-MARSEILLE Université AIX-EN-PROVENCE, FRANCE. [email protected] PROBLEMATIQUE. Le concept de représentation a longtemps eu mauvaise presse dans le champ de la psychologie cognitive. A cela trois raisons liées au règne sans partage de B.F. SKINNER (1953) et du « behaviorisme » : 1°) l’approche scientifique ne peut se baser que sur des observables à savoir les stimulus et les réponses auxquelles ils donnent lieu ; 2°) les processus de construction et d’utilisation des connaissances sont communs à tous les individus et les différences éventuellement observées constituent un phénomène aléatoire (base de l’analyse de la variance) ; 3°) les fonctions cognitives peuvent et doivent être étudiées isolément. Le « cognitivisme » a mis à mal la première de ces raisons : les modélisations computo-symboliques (NEWELL & SIMON, 1972 ; ANDERSON, 1983) ont permis d’éclairer la boîte que Skinner voulait « noire ». La « cognition située » (BARSALOU, 2008) a mis à mal les deux autres raisons : les connaissances sont contextualisées fonctionnellement et diffèrent par conséquent d’un individu à l’autre ; elles font par ailleurs simultanément appel à différentes fonctions. LES SOURCES DES REPRESENTATIONS : PERCEPTION, CONNAISSANCES, EMOTIONS Plusieurs études (BASTIEN, 1997, BASTIEN & BASTIEN -TONIAZZO, 2004) permettent de mettre en évidence les sources et le rôle des représentations dans : - 1°) les relations entre perception et connaissances (reconnaissance des visages, cécité au changement, expertise) ; - 2°) les relations entre perception, connaissances et émotions (paradigme de la Dot Probe Task) CONCLUSION: IMPORTANCE DES REPRESENTATIONS EN CLINIQUE Les représentations jouent un rôle essentiel dans la relation patient/praticien et patient/praticien/aidant (NOVELLA et al., 2012). Elles sont aussi au cœur des thérapies cognitivo-comportementales. REFERENCES ANDERSON J.R. (1983). The architecture of cognition. CAMBRIDGE, MA : HARVARD University Press. BARSALOU L.W. (2008). Grounded cognition, Annual Review of Psychology ; 59 : 617-645. BASTIEN C. (1997). Les connaissances de l’enfant à l’adulte. PARIS : Armand COLIN. BASTIEN C. & BASTIEN-TONIAZZO, M. (2004). Apprendre à l’école. PARIS : Armand COLIN. NEWELL A. & SIMON H.A. (1972). Human problem solving. Englewood CLIFFS,NJ : Prentice-Hall NOVELLA J-L., DHAUSSY G., WOLAK A., MORRONE I., DRAME M., BLANCHARD F., JOLLY D. (2012). Qualité de vie et démence : état des connaissances, Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement ; 10 : 365-372. SKINNER B.F. (1953) Science and human behavior. The MACMILLAN Company, 461 p. Paper ed. : Free Press, 1965. Trad., Science et comportement humain. PARIS : In Press, 416 p. Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 9 LES NEURONES MIROIR CHEZ LE PRIMATE HUMAIN ET NON-HUMAIN F. SARGOLINI. Les neurones miroir ont été découverts par le groupe de G. RIZZOLATTI à PARME dans les années 80, en enregistrant l'activité neuronale unitaire, dans le cortex prémoteur ventral du macaque. Certains neurones de cette structure présentaient la caractéristique remarquable de s'activer à la fois durant l’exécution d'un mouvement et durant l'observation de ce même mouvement effectué par l'expérimentateur. Plusieurs auteurs ont émis l’hypothèse selon laquelle l'activité des neurones miroir serait nécessaire au couplage entre perception et action, et représenterait ainsi le substrat neuronal de l'imitation. D'autres théories vont plus loin et proposent que l'activité de ces neurones permettrait la compréhension des actions mais aussi des intentions d'autrui, et seraient même les précurseurs du langage. Au cours de cette conférence je présenterai tout d'abord les propriétés fonctionnelles des neurones miroir chez le singe. J'introduirai ensuite les principales caractéristiques du « système miroir » chez l'homme, pour terminer sur les possibles implications d'un dysfonctionnement de ce système dans l'autisme. Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 10 REPRESENTATION ET ANATOMIE FONCTIONNELLE DES LOBES FRONTAUX C. ASSAIANTE1,2. 1AIX-MARSEILLE Université CNRS LNC UMR 7291 ; 2Aix-Marseille Université CNRS FR 3512 13331 MARSEILLE, FRANCE. Situés devant les lobes pariétaux et les lobes temporaux, les lobes frontaux interviennent essentiellement dans la planification, le langage et le mouvement volontaire. Délimités par le sillon central et par la scissure sylvienne, ils représentent près du tiers des hémisphères cérébraux et se divisent en trois parties : le cortex moteur primaire, le cortex prémoteur et le cortex préfrontal. Le cortex moteur primaire, défini par l’aire de BRODMANN 4, commande l'exécution des mouvements volontaires. D'un point de vue anatomique, ce cortex est situé dans la partie postérieure du lobe frontal, au niveau de la région caudale de la circonvolution frontale ascendante en avant du sillon central. Le cortex prémoteur, ou aire de BRODMANN 6, est la partie du lobe frontal du cerveau située en avant du cortex moteur primaire. Le rôle du cortex prémoteur est de planifier et d'organiser le mouvement, tandis que le cortex moteur va implémenter la réalisation précise de la commande motrice en direction des motoneurones. Certains neurones du cortex prémoteur ont été identifiés comme des neurones miroirs qui présentent une activité aussi bien lorsqu'un individu exécute une action que lorsqu'il observe un autre individu exécuter la même action, ou encore lorsqu'il imagine lui-même cette action. Le cortex prémoteur comprend aussi l’aire motrice supplémentaire (AMS) qui coordonne et planifie les gestes complexes impliquant une séquence de mouvements ou la coordination de plusieurs membres. L'AMS est située en avant du cortex moteur primaire, sur la face interne des deux hémisphères. Le cortex préfrontal est la partie antérieure des lobes frontaux, située en avant des régions prémotrices. Cette région, qui regroupe de nombreuses aires de BRODMANN (8, 9, 10, 11, 44, 45, 46, 47 sur la face latérale, et 12, 32, 24 sur la face médiane), est le siège de différentes fonctions cognitives dites supérieures (notamment le langage, la mémoire de travail, le raisonnement, et plus généralement les fonctions exécutives). C'est l'une des zones du cerveau qui a subi la plus forte expansion au cours de l'évolution des primates jusqu'aux hominidés. C’est également une des dernières régions à maturer au cours du développement humain, notamment au cours de l’adolescence et ensuite à l’âge adulte pour le cortex préfrontal dorsolatéral. Pour nous aider à mieux comprendre les capacités fonctionnelles des individus au cours des différentes périodes de l’ontogénèse, il est important de comprendre les évolutions du cerveau en relation avec l’évolution du comportement. En plus d’utiliser l’IRM pour étudier la structure du cerveau, les techniques d’imagerie fonctionnelle permettent également d’étudier le cerveau engagé dans une action. Mon exposé sera axé sur une revue de la littérature des travaux en imagerie cérébrale traitant de l’action, de la représentation de l’action et de l’intégration neurosensorielle dans une perspective vie entière chez le sujet sain ou présentant des pathologies neurologiques. Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 11 LE VIEILLISSEMENT : MODIFICATIONS SOCIALES ET INDIVIDUELLES L. TACONNAT1. 1Université François RABELAIS UMR-CNRS 7295 Centre d’études sur la cognition et l’apprentissage équipe vieillissement et mémoire, TOURS, FRANCE. La configuration démographique des pays occidentaux a eu pour conséquence le développement phénoménal des recherches sur le vieillissement, que ce soit dans le domaine médical, biologique, psychologique ou social. Mais qui peut di re à partir de quel moment on devient vieux ? Que reflète ce qualificatif ? Le fait de se sentir « une personne âgée » est basé à la fois sur un sentiment de modification de l’identité personnelle, qui renvoie à des caractéristiques individuelles permettant à chacun de se différencier d’autrui et à l’identité sociale qui se fonde sur des appartenances sociales et donc sur la similitude à autrui. L’avancée en âge provoque donc un changement identitaire et social auquel l’individu devra s’adapter. Ces propos seront illustrés plus spécifiquement à la fois par les modèles psycho-sociaux proposés pour un vieillissement réussi et par quelques résultats d’études ayant montré les conséquences néfastes du changement de statut social sur la cognition, et plus particulièrement, sur la mémoire. Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 12 REPRESENTATION DE SOI ET COGNITION METHODES D’EVALUATION N. SAMBUCHI1,2, F. CHEN1, A. BARTOLIN1, C. GALLANT1, B.F. MICHEL1,2. 1Service de Neurologie Comportementale Hôpital Sainte MARGUERITE 270 boulevard de Sainte MARGUERITE ; 2Groupe de Recherche sur la maladie d’ALZHEIMER Campus Santé TIMONE 25 boulevard Jean MOULIN, MARSEILLE, FRANCE. [email protected] La représentation de soi englobe l’image que l’on se fait de soi, de son corps, de ses capacités et le jugement qu’on se porte. Ces jugements sont émis sur différents domaines et peuvent concerner nos capacités mnésiques. Dans ce cas précis, on peut parler de connaissances et de jugement méta-mnésiques. Pour FLAVELL « … La métacognition se rapporte à la connaissance qu’on a de ses propres processus cognitifs, de leurs produits et de tout ce qui y touche, par exemple, les propriétés pertinentes pour l’apprentissage d’informations ou de données… La métacognition se rapporte entre autres choses, à l’évaluation active, à la régulation et l’organisation de ces processus en fonction des objets cognitifs ou des données sur lesquels il porte, habituellement pour servir un but ou un objectif concret… ». Les composantes de la métacognition peuvent être activées intentionnellement, par exemple par une recherche en mémoire pour retrouver une information spécifique, ou automatiquement par des indices. Les processus métacognitifs peuvent être conscients ou inconscients, précis ou vagues. FLAVELL parle également d'expérience métacognitive. C’est par exemple le sentiment que l'on ne pas comprendre quelque chose, le sentiment que quelque chose est difficile ou facile à retenir, résoudre ou comprendre et de sentir que l'on est proche ou, à défaut d'approcher un but cognitif. Les expériences métacognitives apparaissent lorsqu'elles sont explicitement exigée par une situation, comme lorsque l'on se demande pourquoi on a choisi une réponse particulière ou une façon particulière de faire quelque chose. Le concept de métacognition peut être adapté aux différents processus cognitifs comme la mémoire, on parle alors de métamémoire. Il y a deux situations d’évaluation de la métamémoire. On peut réaliser une évaluation en situation de test qui porte sur les capacités de surveillance de la tâche (monitoring) et sur les capacités de régulation (control), ce qui correspond à une évaluation « on-line ». Ou bien, on peut interroger les personnes sur les connaissances qu’elles ont sur le fonctionnement de leur mémoire et sur la mémoire en générale, évaluation « off-line ». Pour une évaluation « on-line », dans le cadre de l’évaluation des capacités de surveillance d’une tâche, le sujet fait une évaluation prospective de sa réussite au test, avant ou après le test. On peut également demander au sujet d’évaluer sa performance à travers l’expression d’un degré de certitude. En ce qui concerne la régulation, l’évaluation se fait sur toutes les actions réalisées pendant l’apprentissage. L’examinateur peut inférer ces comportements à partir des commentaires ou des comportements du sujet. L’évaluation « off-line », quant à elle, est une forme d’introspection sur ses propres connaissances, concernant le fonctionnement de la mémoire en général et de sa propre mémoire en particulier. Cette évaluation peut être réalisée à l’aide de questionnaires qui peuvent faire réfléchir les sujets sur leur fonctionnement cognitif, dans le cadre d’une expérience vécue, ou dans une situation généralisable à tous les sujets. Ce type de jugement se fait sur une échelle d’opinion ou une échelle de fréquence. La technique d’entretien dirigé peut aussi être utilisée ou des questionnaires à choix multiples. Ces questionnaires peuvent porter sur un ou plusieurs aspects de la métamémoire. Pour dresser une liste non exhaustive de questionnaire, on peut citer « l’inventory of Memory Experiences » (IME), le « Cognitive Failures Questionnaire » (CFQ), le « Self-assessment of Cognitive Deficits » (CDS), le « Metamemory in Adulthood Instrument » (MIA), le « Questionnaire d’Auto-évaluation de la Mémoire » (QUAM) et le « Memory Functioning Questionnaire » (MFQ). FLAVELL, J.H. (1971). First discussant's comments: What is memory development? The development of Human Development; 14: 272-278. Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 13 L’INTROSPECTION COMME PROCESSUS D’EXPERIMENTATION DE PROCESSUS (COGNITIFS) P. LIVET. L’introspection peut-elle nous donner accès à nos états mentaux tels qu’ils se présentent en première personne ? Comme l’introspection est un processus cognitif, non isolé des autres processus cognitifs, elle ne peut nous fournir que le résultat de la conjugaison de ces processus, y compris le sien. Mais c’est une situation que rencontre toute expérimentation qui doit interagir avec son objet parce qu’elle intervient à la même échelle ou au même niveau que lui (cf. la physique quantique). Dans des expérimentations de ce genre, on peut cependant obtenir des résultats utiles, soit quand le processus analysé produit quelques patterns stables que l’intervention du processus d’observation modifie peu, soit lorsqu’il produit des événements fugaces, mais qui laissent une trace de la bifurcation qu’ils ont amorcée. Pour l’introspection, il peut s’agir dans le premier cas de données sémantiques partageables inter-subjectivement, comme quand un sujet indique le cheminement de son raisonnement, ou quand on l’assiste dans le processus d’explicitation de son introspection ; et dans le second, d’une impression de discordance avec notre interprétation dominante de notre état mental - par exemple, avoir le sentiment que « quelque chose cloche » dans la solution que nous avons donnée, ou simplement un sentiment de surprise, si la résonance de cette impression persiste. Dans les deux cas, il y a un lien entre l’introspection et nos divers processus de méta-cognition. Dans les deux cas, c’est seulement par ses différences avec nos intuitions « en première personne » ordinaires, et non via un supposé « œil de l’esprit » ou une « vue interne », que l’observation introspective peut nous apprendre quelque chose. Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 14 SUBJECTIVE COGNITIVE IMPAIRMENT APOE Ε4 STATUS AND COGNITIVE AGING : THE ARIZONA APOE COHORT STUDY Y.E. GEDA, J.I. ACOSTA, J.H. BRYAN WOODRUFF, B.F. MICHEL, C. NAGLE, N. SAMBUCHI, C.M. STONNINGTON, D. LOCKE, G.B. STOKIN, R. CASELLI. BACKGROUND. Subjective cognitive impairment (SCI) may constitute a high-risk state for dementia. OBJECTIVE. To examine the association between SCI, and APOE ε4 which is a well-known risk factor for Alzheimer’s dementia. M ETHODS. Design. A case-control study. Definition of cases and controls : a « Case » is defined as a cognitively normal person who is APOEe4 carrier. A control is defined as a cognitively normal person who is a non-carrier of APOEe4 allele. Cases and controls are not aware of their APOEe4 status. Setting. The ARIZONA APOE cohort study in SCOTTSDALE, ARIZONA. Participants. There were 114 cognitively normal persons (47 APOE ε4 carriers and 67 non-carriers) that completed a self-reported Memory Frequency Questionnaire (MFQ). The subjects ranged in age from 24 to 91 years, with a mean of 69.1 years (SD 9.5). Eighty-three subjects (73%) were women. The frequency and distribution of the sample by APOE status was as follows: 6 with ApoE 2/3, 3 with ApoE 2/4, 61 with ApoE 3/3, 38 with ApoE 3/4, and 6 with ApoE 4/4; thus, 47 subjects (41%) carried the ApoE4 allele. Education ranged from 12 to 25 years, with a mean of 16.4 years (SD 2.4). Main outcome measure. The MFQ has 64 items with ordinal responses ranging from 1 (extreme difficulty with a memory item) to 7 (no difficulty at all with a memory item). The questions inquire of one’s ability to recall names, recognize familiar faces, recall events within the past several months to years, sense of direction, etc. A score of less than 7 was classified as the presence of SCI. RESULTS. We conducted a multi-variable logistic regression analysis in order to calculate odds ratios (OR) and 95% confidence intervals (95% CI) after adjusting for age, sex, education, and marital status. We then used OR (95% CI) to compare the “risk” of SCI between the two groups (subjects that are APOE ε4 carriers vs. non-carriers). There were no group differences in age, sex, education, and marital status. SCI was common among both cases and controls i.e. 23/23 (100%) of APOEe4 carriers above age 70 and 23/30 (77%) of non-carriers above age 70 reported SCI. When comparing the two groups, the odds of having SCI among carriers were significantly higher than non-carriers (OR approaches ∞; p = 0.02) only among subjects aged >70 years. Whereas no significant difference was observed in the frequency of SCI between carriers (20/23 (87%) and non-carriers (29/35 (83%) aged ≤70 years (OR = 1.38, 95% CI = 0.31-6.2). CONCLUSION. The odds of having SCI is higher in cognitively normal individuals who are APOE ε4 carriers and who are also above age 70. Our finding should be considered preliminary until confirmed in a prospective cohort study with a larger sample size. Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 15 REPRES ENTA TION DE SO I ET EMOTION , MOD E LE S E T METH ODES D ’EV AL UAT ION M. C GELY-NARGEOT1, C. FANTINI-HAUWEL2, M. MIKOLAJCZAK3. 1 Université Paul VALERY MONTPELLIER III, route de MENDE, 34199 MONTPELLIER cedex 5 FRANCE ; 2Université Libre de BRUXELLES, Faculté des Sciences psychologiques et de l’Education, avenue Franklin ROOSEVELT, BRUXELLES ; 3Université catholique de LOUVAIN la Neuve, place Cardinal MERCIER, LOUVAIN la Neuve, BELGIQUE. [email protected] ETAT DE LA QUESTION. Les représentations de soi (Self) évoluent avec le développement et peuvent être ordonnées en niveau cognitivo-développemental de complexité croissante. Le self est actuellement décrit comme un système dynamique fait de processus historiques et psychologiques complexes mais aussi comme le lieu d’intégration des tendances conflictuelles et des contrastes à propos de soi. Cette intégration est plutôt le reflet de la maturation en lien avec la remise en question du Self et la restructuration des buts, du sens de la vie et de l’identité (Erikson, Jung…) qui survient chez les adultes d’âge moyen (environ 50 ans). La représentation de soi suppose nécessairement la conscience de soi, à savoir la conscience que nous avons de nous-même qui permet de faire du soi un objet de réflexion qui peut être transformé au fur et à mesure des expériences et qui contribue à notre sentiment d’identité personnelle. Avec l’âge avançant, les représentations de soi sont mises à rude épreuves ce qui pose la question des processus qui contribuent au maintien d’une identité positive et par extension au bien-être et à la satisfaction avec la vie. LABOUVIE-VIEF propose une conceptualisation qui met en parallèle processus de développement cognitifs et processus de développement du self (LABOUVIE VIEF, 2003; LABOUVIE VIEF & MARQUEZ, 2004). Le développement personnel est lié à l’expérience d’affects négatifs ou plutôt au fait d’accepter leur persistance temporairement afin d’intégrer cette expérience dans l’ici et maintenant au réseau existant de représentations à propos de soi, des autres et du monde (complexité cognitivo-affective). La théorie de l’intégration cognitivo-affective tente de comprendre ce qui amène l’individu à s’éloigner de modalités de réponses confortables et habituelles pour endurer des expériences affectives négatives et non familières qui vont contribuer au développement de structures cognitivo-affectives plus complexes. Un fonctionnement psychique optimal se traduirait par l’intégration et la coordination flexible de ces deux modes de régulation de l’affect. De fait, il est important de mieux comprendre ce qui concourt à la régulation émotionnelle chez les personnes vieillissantes, d’autant que nombre d’études pointent de meilleures habiletés régulatrices l’âge avançant, en dépit d’une diminution des ressources cognitives (entre autre). OBJECTIF. Notre objectif est de présenter les caractéristiques de la régulation des émotions en lien avec le vieillissement en référence aux affects positifs et négatifs. Il s’agira de présenter ce qu’est la régulation émotionnelle et les processus qui soustendent une autorégulation adéquate. M ETHODE. Nous procéderons à une revue de littérature dans un premier temps, pour présenter des outils d’évaluation de la régulation des émotions et en particulier une échelle de compétences émotionnelle dans un second temps (MIKOLAJCZAK, BRASSEUR, FANTINI-HAUWEL, in press). Dans un troisième temps, nous présenterons les résultats de différentes études que nous avons menées, portant sur la régulation émotionnelle dans une perspective développementale. RÉFÉRENCES. LABOUVIE VIEF, G. (2003). Dynamic Integration: Affect, Cognition, and the Self in Adulthood. Current directions in psychological science ; 12 : 201-206. LABOUVIE VIEF, G., & MARQUEZ, M. G. (2004). Dynamic Integration: Affect Optimization and Differentiation in Development. In D. Y. DAI & R. J. STERNBERG (Eds.), Motivation, emotion, and cognition: Integrative perspectives on intellectual functioning and development (pp. 237-272). MAHWAH, NJ: Lawrence ERLBAUM Associates. MIKOLAJCZAK, M., BRASSEUR, S. & FANTINI-HAUWEL, C. (In press). Measuring Intrapersonal and Interpersonal EQ: The Short Profile of Emotional Competence (S-PEC). Personality and Individual Differences. Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 16 REPRESENTATION THEATRALE DE SOI ET MALADIE D’ALZHEIMER A-M. ERGIS1,2 et S. COHEN1,2. 1Equipe NPV (Neuropsychologie du Vieillissement) EA 4468 ; 2Institut de Psychologie Université PARIS DESCARTES, FRANCE. ETAT DE LA QUESTION. Les troubles de mémoire font partie des déficits cognitifs les plus fréquemment observés dans la maladie d’ALZHEIMER (MA) (COLLETTE et al., 2003; ERGIS et EUSOP-ROUSSEL, 2008), et ils ont des conséquences importantes dans la vie quotidienne des patients et des aidants. Des études de plus en plus nombreuses montrent que les interventions non médicamenteuses permettent de retarder le moment où les patients sont placés en institution. Les résultats de ces méthodes montrent généralement des résultats positifs sur les tâches apprises, mais généralement sans transfert de ces bénéfices vers d’autres tâches cognitives ou dans les activités de la vie quotidienne (pour une revue, voir PTAK et al., 2010). Une voie de recherche intéressante et prometteuse pour la prise en charge des troubles mnésiques dont souffrent les patients avec MA, et qui intègre une approche multimodale s’appuyant sur l’interaction entre d’une part différents processus cognitifs, et d’autre part le ressenti et l’expression d’émotions variées pourrait venir du théâtre. Objectifs : (1) Améliorer les capacités de mémoire des participants, leur humeur et leur qualité de vie en utilisant le support de l’expression artistique et le travail sur les émotions, et par l’apprentissage de stratégies de mémorisation, dans le cadre d’un atelier théâtre d’une durée de plusieurs mois. (2) Monter un spectacle avec les participants à la fin de l’atelier, afin qu’ils ressentent le plaisir de jouer sur scène, tout en montrant à leur proches que malgré la maladie ils peuvent participer à une création artistique. Méthode : Un groupe formé de patients avec MA et de personnes âgées sans troubles cognitifs a été formé aux techniques théâtrales au moyen d’exercices pour développer l’imagination, l’expression, la communication, la voix, le mouvement et le chant. Ils ont également appris différentes stratégies de mémorisation. Tous les participants ont passé une évaluation de leurs fonctions cognitives (mémoire, attention, fonctions exécutives), de leur humeur (dépression, anxiété), et de leurs capacités à ressentir et à exprimer leurs émotions. Résultats : Tous les patients se sont améliorés de façon importante sur toutes les mesures (fonctions cognitives, humeur, émotions). Le spectacle a donné lieu à 3 représentations, et a eu un effet très bénéfique sur les participants. Discussion/conclusion : Ces résultats sont particulièrement intéressants, car ils montrent que le bénéfice de l’atelier dépasse les performances mnésiques, et nous avons pu observer un transfert à d’autres fonctions cognitives particulièrement atteintes dans la maladie d’Alzheimer. Ces résultats montrent également qu’il est important de développer ce type de prise en charge non médicamenteuse afin de prolonger l’autonomie des patients. Références Collette, F., Van der Linden, M., Juillerat, A. C., & Meulemans, T. (2003). Cognitive neuropsychological aspects. In R. Mulligan, M. Van der Linden, & A. C. Juillerat (Eds.), The clinical management of early Alzheimer’s disease (pp. 35–73). Mahwah, NJ: Lawrence Erlbaum Associates. Ergis, A.M. & Eusop-Roussel, E. (2008). Les troubles précoces de la mémoire épisodique dans la maladie d’Alzheimer. Revue Neurologique : S96-S101. Ptak, R., Van der Linden, M & Schnider, A. (2010). Cognitive rehabilitation of episodic memory disorders: from theory to practice. Frontiers in Human Neurosciences, 4, 57. Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 17 Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 18 Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 19 Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 20 Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 21 Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 22 Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE. www.maladie-alzheimer-gral.com 23 Logistique du congrès : L. BREMOND Atout Organisation Science Tel : +33 4 96 15 12 50 - Fax : +33 4 96 15 12 51 [email protected] Groupe de Recherche sur la Maladie d’Alzheimer Campus Santé Timone, 27 boulevard Jean-MOULIN, 13005 MARSEILLE.