MASTER 1 : Enseignements NOTICE IMPORTANT : En Master 1, les enseignements sont communs aux deux parcours (recherche et professionnel), à l’exception de l’UE 5 (Stage d’initiation à l’enquête de terrain), destiné aux étudiants du parcours recherche. Semestre 1 UE 1 Méthodes (Resp. F. Affergan) • ECUE Méthodes ethnographiques (F. Affergan) Nous nous intéresserons cette année aux différentes modalités d'approche de la méthode empirique en ethnographie. Nous aborderons, pour ce faire, les questions relatives aux dispositifs propres aux techniques de la vue, de l'observation, du regard, de la description, de l'écriture, de l'interprétation. Dans un deuxième moment, nous nous demanderons s'il est possible et souhaitable de tenter de construire une méthodologie propre à notre discipline, à savoir une science de la méthode qui serait à même de prendre en charge les différents aspects d'une théorie de la description. Pour y répondre, nous examinerons les relations très complexes entre une option constructiviste et une option naturaliste de la réalité sociale et culturelle. Indications bibliographiques : MAUSS M., Manuel d'ethnographie GRIAULE M., Méthode de l'ethnographie CEFAÏ D.(textes réunis, présentés et commentés par), L'Enquête de terrain, Paris La Découverte, 2003 • ECUE Méthodes qualitatives (P. Chaudat) Il s’agit de reprendre les acquis méthodologiques et d’illustrer concrètement l’utilisation des diverses méthodes qualitatives en lien direct avec les mémoires de Master. UE 2 Anglais UE 3 Théories et concepts de l’anthropologie : Le corps dans tous ses états (Resp. M.-L. Gélard) Cet enseignement propose un aperçu de la problématique du corps en anthropologie et dans son croisement avec la psychanalyse. Il se décompose en 3 ECUE ECUE 1 une histoire du corps (M.-L Gélard) Le cours montrera comment l’objet « corps » s’est constitué et a évolué dans l’histoire de la discipline, à travers différentes thématiques: pratiques corporelles, parures corporelles, corps et statut juridique, substances corporelles, anthropologie sensorielle, politique des corps, traitement du corps mort, etc. ECUE 2 L’incorporation du genre et de la parenté (B. LecestreRollier) Le cours portera plus particulièrement sur les liens entre corps, parenté et genre. On montrera la constance du travail des sociétés et des individus pour produire des corps masculins et féminins, parents ou non. Loin d’être naturel, le corps apparaît au bout du compte comme une construction sociale naturalisée. ECUE 3 Corps et jouissance (P.-Y. Gaudard) Cet enseignement tente de tirer les conséquences anthropologiques des avancées de Jacques Lacan en ce qui concerne la jouissance. Si le corps est bien la substance jouissante par excellence, la distinction entre une jouissance dite « phallique » et une jouissance dite « autre » permet de lire différemment les questions du genre et de la différence des sexes. UE4 Anthropologie des identités, de la mémoire et des « traditions » (Resp. F. Affergan) • ECUE "Traditions", identitaire (P. Chaudat) usages sociaux du passé et processus Après avoir interrogé la notion de tradition, nous observerons à travers plusieurs exemples comment les sociétés les utilisent ou les réinventent, et comment le passé est utilisé socialement pour produire des éléments du présent et générer des éléments identitaires. Ce cours nous permettra d’aborder la question des représentations et des définitions identitaires. Indications bibliographiques : Balandier, G., 1971, Sens et puissance, Paris, PUF. Balandier, G., 1974, Anthropo-logiques, Paris, PUF. Chaudat, P., 2004, Les mondes du vin, Paris, L’Harmattan. Hobsbawm, E., 1983/2006, L’invention Amsterdam. de la tradition, Paris, Editions Lenclud, G., « La tradition n’est plus ce qu’elle était... », in Terrain, N°9, octobre 1987. Lenclud, G., « Qu’est-ce que la tradition » in Transcrire les mythologies, Detienne, M. (dir), Paris, Albin Michel, 1994. Charbonnier, G., 1961, Entretiens avec Claude Levi-Strauss, Paris, Julliard. Warnier, J.-P., (dir), 1994, Le paradoxe de la marchandise authentique, Paris, L’Harmattan. Warnier, J.-P., (dir), 1996, Authentifier la marchandise, Paris, L’Harmattan. • ECUE Anthropologie des identités et de la mémoire (F. Affergan) Les problèmes liés à l’identité, à la différence, à l’altérité et à la mémoire ont toujours été conçus par l’anthropologie, depuis le XIXesiècle, sous le double angle de l’appartenance ethnique et de l’identité culturelle.Nous réévaluerons cette thèse à la lumière de ce que sont devenues aujourd’hui les sociétés et les cultures modernes et traditionnelles. Nous en tirerons deux leçons. En premier lieu, on ne peut pas se passer de la catégorie d’identité(s), comme concept opératoire, quitte à l’employer au pluriel. En second lieu, les critiques qui en récusent le caractère statique et essentialiste, pour fondées qu’elles soient, ne parviennent qu’à l’assortir d’éléments relationnels, pluriels, divers et processuels sans porter atteinte à son noyau dur. On se demandera donc ce qui peut bien résister et on en tirera les conséquences. Indications bibliographiques LEVI-STRAUSS Cl. (s/s la dir. de), L'Identité, Séminaire du Collège de France, Paris Grasset, 1997 Comprendre, revue, n°1, Les Identités culturelles, Paris, P.U.F., 2000 RICOEUR P., Soi-même comme un autre, Paris, Le Seuil, 1990 UE 5 Anthropologie de la parole et du symbolique (Resp. F. Affergan) • ECUE Anthropologie de la parole (A. Pierrot) • ECUE Anthropologie du symbolique (F. Affergan) En anthropologie sociale et culturelle, nous sommes coutumier d’une partition devenue canonique entre l’anthropologie matérielle ou factuelle et l’anthropologie symbolique. Par cette dernière, on entend couramment les aspects propres au langage, à l’art ou à la religion. Nous examinerons si un tel découpage est encore valide et pertinent et s’il ne répond pas plutôt à une conception dépassée du symbolique. Indications bibliographiques: CASSIRER E., Trois Essais sur le symbolique, Paris, Ed. du Cerf, 1997 GEERTZ C., Bali. Interprétation d'une culture, Paris, Gallimard, 1983 Semestre 2 UE 1 Méthode 2 (Resp. S. Bindi) • ECUE Méthodes ethnographiques (S. Bindi) Le propos de ce cours est de permettre à l’étudiant(e) d’approfondir une étape du processus de la recherche en ethnologie, celle de la collecte des informations et de la constitution des données recueillies sur le terrain. Nous discuterons des problématiques centrales pour la méthodologie de l’ethnologue : la notion de terrain, le statut de l’informateur, la question cruciale de l’éthique entourant la cueillette des informations et le rapport aux sources. Nous porterons également une attention particulière aux principales techniques de recherche qualitative utilisées par l’ethnologue: les observations, les entretiens, les histoires de vie. Nous aborderons finalement les diverses opérations par lesquelles l’ethnologue transforme en données les faits de réalité et de mentalité observés, avant de procéder à leur analyse. Indications bibliographiques : OLIVIER DE SARDAN Jean Pierre, 2008, La rigueur du qualitatif , Les contraintes empiriques de l'interprétation socio-anthropologique, Academia Eds. Editeur. • ECUE Méthodes qualitatives Prolongement et suite du TD du premier semestre. UE 2 Théorie et concepts de l’anthropologie 2 (Resp. S. Boulay) • ECUE Anthropologie du rituel (S. Bindi) Le rituel a été et reste un de gros enjeux théoriques et empiriques de l’anthropologie. En s’appuyant sur l’histoire de la discipline, ce cours présentera les principales théories développées pour l’analyse du rituel et examinera quelques-unes des questions qui continuent à nourrir le débat de l’anthropologie du rituel : la question de l’identification du rituel, l’efficacité et l’échec du rituel ; le rapport entre rituel, jeu et théâtre ; la relation entre corps et rituel ; la relation entre rituel et sécularisation. Quelques indications bibliographiques : BELL, Catherine, 1992, Ritual Theory, Ritual Practice. New York and Oxford, Oxford University Press. GOFFMAN, Erving, 1991, Les cadres de l'expérience, Paris, Ed. de Minuit. SEGALEN, Martine, 1998, Rites et Rituels contemporains, Nathan. • ECUE Anthropologie de la culture matérielle (S. Boulay) Ce présent cours se propose de faire découvrir aux étudiants un champ de l’anthropologie qui est parfois peu pris en compte dans les enseignements et travaux de recherche : la technologie culturelle et l’anthropologie des objets. Il a pour objectif de faire prendre conscience aux étudiants de l’omniprésence des objets et des techniques dans notre vie quotidienne, dans nos pratiques de tous les jours, et donc de l’importance de leur étude pour la compréhension des sociétés et de leurs dynamiques, des cultures et de leurs interactions. Cet enseignement présentera les auteurs et textes essentiels de ce champ, ainsi que les principaux outils théoriques et méthodologiques disponibles pour analyser les rapports entre objets et sociétés. Indications bibliographiques JULIEN M.-P. et ROSSELIN C., 2005, La culture matérielle, Paris, La Découverte, collection « repères », 121 p. KOPYTOFF I., 2006, « La biographie culturelle des choses: la marchandisation comme processus », Journal des Africanistes, 76-1 : 217-248 Revue Techniques et culture UE3 Religion, Dianteill) corps et modernité (Resp. E. • ECUE Anthropologie et sociologie de la religion : auteurs classiques et dissidents (E. Dianteill) Le cours vise à présenter les concepts, les problématiques à travers les textes fondamentaux des sciences sociales des religions, à partir de Durkheim jusqu'à Bourdieu. Ces présentations sont l'occasion de montrer la variété des approches scientifiques de la religion en anthropologie et en sociologie, et de s'interroger sur leur validité aujourd'hui. • ECUE Corps et modernité (P. -Y. Gaudard) À partir du texte de M. Mauss « Effet physique de l’idée de mort suggérée par la collectivité », il s’agira de réinterroger les notions de corps et d’efficacité létale de la parole. Cela conduira également à reprendre la question de la pulsion. Le corps n’est pas un simple organisme, il ne renvoie pas à un simple substrat de naturalité, mais il fait bien l’objet d’une construction où le langage et tout particulièrement la métaphore sont des conditions de la vie. UE 4 Ethnohistoire (Resp. R. Renaud) • ECUE Ethnologie et longue histoire (R. Renaud) L’ethnologie a mis en lumière, dans le présent, la diversité des cultures humaines, de quelque façon qu’elle l’ait ensuite traitée et interprétée, en la ramenant ou non à des universaux communs à toutes ces cultures. La longue histoire des hommes, des diverses époques de la préhistoire à tous les temps historiques, continue d’être envisagée, quant à elle, d’un point de vue essentiellement unitaire. Tout se passe comme si, dans leur succession, ces époques et ces temps n’avaient eu qu’un seul sens : aboutir à l’état présent de notre civilisation. L’ethnologie peut-elle remettre en cause un tel regard et montrer qu’il est culturellement déterminé ? Invite-t-elle à penser qu’il n’y a pas une mais des histoires humaines, n’allant pas forcément dans la même direction ? Quelles réinterprétations peut-elle suggérer du passé proche ou lointain, quand bien même cela ne correspond pas à ses méthodes et objectifs classiques d’investigation ? Le cours s’efforcera sinon de répondre à ces questions, du moins de les poser, en traitant de l’anthropogenèse, de l’invention néolithique, des premières civilisations urbaines et de différents épisodes de notre histoire, de l’Antiquité à l’expansion européenne, et en examinant chaque fois comment la préhistoire ou l’histoire en ont rendu compte et comment la connaissance ethnologique peut éventuellement conduire à les réinterpréter. Indications bibliographiques: Pas d’ouvrages généraux à indiquer. Des bibliographies ponctuelles seront chaque fois données en relation aux différentes époques préhistoriques ou historiques qui seront traitées. • ECUE Ethnologie et histoire : entre distance et complémentarité Si l’on s’accorde pour faire commencer l’ethnologie avec l’évolutionnisme, il est certain que l’histoire (entendue au sens de développement des sociétés et civilisations) y joue un rôle important. Les écoles suivantes (fonctionnalisme et structuralisme) vont alors réagir contre cette conception empreinte d’ethnocentrisme et reléguer l’histoire, tout comme la géographie, au rang d’informations générales. Toutefois, l’évolutionnisme multilinéaire nordaméricain verra dans l’histoire un outil essentiel pour comprendre les spécificités culturelles de chaque société. Aujourd’hui, ethnologie et histoire se complètent d’autant plus que les sociétés étudiées par les ethnologues construisent leur propre histoire afin, notamment, de lutter pour la reconnaissance de leurs droits. UE 5 Stage d’initiation à l’enquête de terrain (Resp. P. Chaudat) (destiné aux étudiants inscrits en Master Recherche) Le stage d’initiation à l’enquête de terrain permet aux étudiants de mettre en pratique la méthodologie sur le terrain. Chacun d’eux choisit un sujet à traiter et mène sa propre recherche pendant une semaine auprès de la population locale : le groupe travaille ainsi sur une même zone géographique et réside sur le terrain pendant cette période. Le stage est encadré par deux enseignants qui assurent le suivi des travaux des étudiants. Chaque soir, ils font le point avec chacun d’eux dans le cadre de réunions collectives ; tous les étudiants pouvant ainsi bénéficier des conseils méthodologiques individuels. Chaque recherche aboutit à la rédaction d’un rapport qui permet de décrire et d’analyser les matériaux ethnographiques recueillis. Ce stage permet donc aux étudiants de se familiariser avec les réalités du terrain, d’apprendre à mener à bien une recherche par la pratique et de faciliter la conduite de leurs futurs travaux ethnographiques lorsqu’ils se retrouveront seuls sur le terrain.