Lipus magnus 1er Prix Lycéens ex-equo Nom vernaculaire: Cochon des profondeurs Taille : 1,03m Durée de vie : 10 ans Groupe : Craniâtes Forme du corps : poisson gros et épais Profondeur : 2000-2500m Caractéristiques externes : le Lipus magnus est surtout reconnaissable à sa lèvre inférieure lippue particulièrement proéminente et à ses yeux vitreux. Il possède une sorte de groin imposant et une barbe de longs filaments lumineux (20-25 cm) qui lui permettent d’attirer ses proies. Son gros corps mou extensible lui permet d’avaler plus que nécessaire afin de faire des réserves pour les cas où il n’attrape rien. Ses dents sont acérées et mesurent près de 5 cm. Les taches noires sur le côté de son corps présentent de petits poils qui détectent le moindre mouvement à moins de 5 mètres. Alicia PERON, Valérie MOURIC, Théodora PETSARIS Classe de 1e lycée de l’Harteloire Brest Alimentation : il se nourrit principalement des poissons qui passent à sa portée et qui sont attirés par ses filaments, mais aussi de charognes tombant dans l’eau. Reproduction : il se reproduit une fois par an. Le mâle, comme la femelle, atteint sa maturité sexuelle à deux ans. Le mâle libère un fluide qui fertilise les ovules que la femelle a libérés dans l’eau. Les ovules sont donc fécondés à l’extérieur. Environ une centaine d’œufs de 5,03 cm s’accrochent ensuite dans les aspérités des fosses océaniques libérant des jeunes au bout d’1 mois. Le coup de coeur du Jury L’éclairage de la recherche... Le Lipus magnus est une créature comme je les aime. Elle est d’un premier abord jovial, grâce à son aspect de « cochon des profondeurs ». Il arbore aussi une livrée chatoyante propre à séduire quiconque le verra et des artifices auto-luminescents qui doivent faire de lui une précieuse aide dans les grands fonds insondables. Il n’est pas trop grand ni trop petit, à de belles dents entourées d’une bouche phénoménale, laissant penser qu’il sourit tout le temps, de grands yeux hypnotiques qui vous attirent irrésistiblement vers lui… C’est une stratégie commune chez les équarisseurs des grands fonds : ils sont capables d’ingérer de très grandes quantités de nourriture quand ils trouvent une charogne. Ils accumulent alors des réserves sous forme de graisses ou de sucres, puis ils tombent en léthargie et peuvent ainsi jeûner pendant plusieurs mois en l’attente d’un nouvel évènement. A1 1er Prix Lycéens ex-equo A-1 est un vertébré de 1 m 50 à carapace. Cette coquille à la fois un peu souple et extrêmement résistante permet de protéger ses organes de la pression, des chocs et des prédateurs. Une large queue lui permet ses déplacements rapides et de petits tentacules sous la coquille ajustent son équilibre. Ses membres sont de couleur rouge-rosée, tandis que la coquille est grise… Pour se nourrir, il utilise une technique de chasse passive en créant un champ électrique grâce à ses 2 terminaisons sensorielles. Lorsque la proie coupe ce champ, elle est capturée par sa mandibule dentée. La nourriture est soit digérée, soit gardée en réserve pendant plus de 6 mois dans un intestin spécifique. Ses terminaisons nerveuses lui permettent également de se repérer dans l’espace. Il ne possède pas de sang mais un fluide vital et vit donc dans des endroits relativement chauds et riches en vie animale et corallienne (aux alentours de sources géothermales) entre 20 °C et 60 °C. Il a une espérance de vie d’environ 30 ans et se reproduit en moyenne 5 à 6 fois. C’est durant la gestation que la femelle est la plus vulnérable, car elle entre en « hibernation » et doit donc se cacher. La femelle est ovipare et peut pondre jusqu’à 50 œufs. Mais seuls 5 à 10 nouveau-nés ont une chance d’atteindre la maturité sexuelle à 5 ans. Ne possédant aucun moyen de défense, hormis la fuite rapide et la détection à distance, c’est une espèce fragile. On différencie la femelle du mâle par une poche de gestation que la femelle possède derrière la coquille. Le coup de coeur du Jury Cet animal surprend par la sobriété du dessin de son corps et la complexité de l’anatomie interne du cerveau, certes fortement humanisé, et donnant lieu aux descriptions les plus délirantes. L’auteur semble s’orienter nettement vers une première année de médecine, en anatomie ! Le choix d’une monochromie de gris et les légendes manuscrites renforcent l’impression d’une œuvre de zoologiste du XIXe siècle ! L’éclairage de la recherche... Des fluides très chauds sont émis dans la vallée axiale des dorsales océaniques à plusieurs kilomètres de profondeur. Ces fluides surchauffés (350 - 400 °C) se mélangent très rapidement avec l’eau de mer froide. C’est dans cette zone de mélange que se développe une vie exubérante, faite de microbes et d’animaux très originaux. « A1 » est l’un des nombreux prédateurs spécialisés de cet environnement original. Antonin Berthoumieux Classe de 2nd Lycée Paul Lapie Courbevoie Ble Ines Prix Lycéens Look des abysses Il s’agit d’un petit prédateur de 15 cm qui a un corps mou afin de résister à la pression. On le trouve à partir de 2500 mètres de profondeur près des sources hydrothermales où vivent principalement les micro-organismes qui constituent son alimentation. Il est un des plus grands animaux de cet écosystème. Cependant, il lui est difficile de trouver une quantité suffisante de nourriture. Pour combler ce manque le Ble ines est capable de jeûner pendant 5 jours mais il doit limiter ses efforts. Il est peu coloré car la lumière est très peu présente. Il possède de longs filaments bleus qui sont des organes sensitifs lui permettant de ressentir les mouvements de l’eau, ainsi il peut capter et situer les autres animaux se trouvant à proximité. Les mouvements du Ble ines sont lents, certains filaments bénéficient de petits trous qui dégagent un liquide paralysant la proie, lui permettant de manger sa victime plus aisément. Angèle Guillard et Geanice Kamba Classe de 2nd Lycée Paul Lapie Courbevoie Pour le mâle, il existe sur les filaments les plus courts de petites billes contenant les spermatozoïdes ; pour la femelle, ces filaments sont équipés de petits poils où sont accrochés les ovules. Leur fécondation est externe. D’autre part, les œufs fécondés doivent finir leur développement dans des zones suffisamment chaudes pour pouvoir survivre. Le coup de coeur du Jury L’éclairage de la recherche... Une baleine bleue ? une danseuse de music-hall ? Et bien non, tout simplement un petit animal improbable et donc tout à fait envisageable dans les abysses ! La lenteur des animaux profonds, un corps mou pour résister à la pression et de très jolis filaments bleus aux fonctions diverses : simple, il suffisait d’y penser (en cherchant bien, on le dénichera peut-être un jour ce petit animal…) Contrairement à une idée reçue, le monde sous-marin, et singulièrement les grandes profondeurs océaniques, n’est pas un « monde du silence », mais un environnement très bruyant parcouru par de nombreuses vibrations que les poissons et autres organismes sont capables de détecter et d’interpréter. Des bruits de nages ou de mastication mais aussi les vocalises et les « sonars biologiques » voyagent dans l’eau beaucoup plus rapidement et beaucoup plus loin que dans l’air. La production de vibration calibrée est aussi un moyen très répandu de « communication » entre individus d’une même espèce. Coraïonimbus Fossilia 1er Prix Collégiens Son nom est Coraïonimbus Fossilia. Ce monstre vit à 11 000 mètres de profondeur, au fin fond des abysses. Il loge entre les débris de métaux dont il se nourrit. Aucun être humain n’a pu jusqu’à aujourd’hui le voir directement mais la rumeur court dans les îles du Pacifique qu’une bête lumineuse serait venue des Abysses pendant un tsunami pour se montrer aux hommes. Jules Verne se serait même inspiré de ce monstre dans son célèbre livre Vingt mille lieues sous les mers. Justine Villette, Amandine Sargue, Louise Weber, Paul Forconi Club d’écriture Collège Jean Moulin Saint-Michel-sur-Orge Il mesure environ 1 mètre de longueur et 50 centimètres de largeur Son corps est trapu, sa peau est élastique comme du chewing-gum. Sa tête est composée de plusieurs parties : son bec d’oiseau courbé est marron et orangé ; il est coupant comme un rasoir, ce qui lui permet de décortiquer les métaux avant de les ingérer. Sous ce bec, se trouve une gorge profonde qui se gonfle comme celle du pélican quand il avale de la nourriture. A l’avant de son front, quatre yeux rouges et noirs énormes sont mobiles et font le point comme le feraient les télescopes sur un sousmarin. Sa peau écaillée est multicolore et couverte de millions de filaments qui le font ressembler à du corail. Par endroits, des coquillages se sont fixés pour l’aider à se débarrasser des parasites qui l’attaquent quand il remonte des profondeurs. Ses multiples couleurs lui servent à se rendre discret ou au contraire à impressionner ses adversaires. Sa queue est petite et mobile et lui sert de gouvernail dans ses déplacements. Le coup de coeur du Jury L’éclairage de la recherche... Le jury a choisi ce dessin à l’unanimité pour la grande qualité esthétique et la précision du dessin ainsi que pour ses couleurs harmonieuses et chatoyantes ! L’animal dessiné pourrait évoquer une holothurie (concombre de mer) cependant en plus complexe. Aucun détail n’a été laissé au hasard, de son bec recourbé d’oiseau de proie à sa petite queue mobile. Le 23 janvier 1960, Jacques Piccard et Don Walsh atteignirent 10916 m dans le Challenger Deep situé dans la fosse des Mariannes (en bordure ouest de l’océan Pacifique). Ils étaient à bord du bathyscaphe « Trieste », un engin inventé par Auguste Piccard, un physicien suisse. Jacques et Don ont aperçu sur le fond vaseux un poisson dont il n’existe nulle photo, nulle trace, si ce n’est leur témoignage (anecdote rapportée par Jacques Piccard dans son livre « À la conquête du ciel et des abysses »). Sans doute s’agissait-il du fameux Corainonimbus ? Poisson plante Prix Seine et Marne Le POISSON PLANTE est invisible à part ses yeux et ses antennes, qui sont bleus. Ses dents servent à broyer les créatures. Il attire les créatures par ses yeux et antennes et une fois qu’il les sent, il les aspire et les mange. Il se déplace doucement à l’aide de ses petits pieds. Ses antennes sont faites pour ressentir les vibrations des créatures des abysses. Cette créature ne se rencontre qu’au fond des abysses sur la terre ferme. Alexia Charuaud et Inès Moussouni Classe de 5e collège René Barthélémy de Nangis Le coup de coeur du Jury Voilà donc un poisson bien singulier ! Une découverte qui sera bien difficile à inclure dans une famille existante… Les zoologistes risquent d’avoir bien du mal à décortiquer sa généalogie. C’est donc un prédateur presque immobile, comme le sont beaucoup de baudroies (lottes) abyssales, qui attirent leurs proies grâce à des leurres lumineux ; ici ce sont donc ses gros yeux lumineux qui servent à attirer les proies qu’il suce comme font les lamproies. En tous cas bravo pour l’imagination et la maquette. Lucamax Prix Collégiens Humour Mon nom provient du latin « lux » et « maxi » qui signifient « lumière » et « grand ». Je suis donc un monstre lumineux de grande taille, 1 m 50 pour 35 kg, soit le gabarit d’un élève de 6e. On raconte aussi que ce nom est formé des prénoms de mes deux découvreurs, Lucas et Maxime, élèves de 6e… Ma tête ressemble à celle des baudroies abyssales. On me reconnait grâce à un organe lumineux commun à toutes les femelles de mon espèce. Comme le requin, je possède des yeux analogues à ceux des vertébrés mais dont les paupières ne clignent pas. Mes dents sont acérées et reculées pour bien maintenir mes proies. Mon corps se termine par 10 tentacules comme le calamar. Comme la baudroie commune, ma peau lisse ne présente aucune écaille. Ma couleur marron me permet de me camoufler. Mon corps ne contient pas de gaz pour résister à la pression. Je suis bioluminescent. Comme le calamar bijou, je peux allumer ou éteindre les photophores sous ma peau pour attirer mes proies ou masquer ma présence aux prédateurs. J’ai la nageoire dorsale du poisson scorpion. Je possède des pinces comme le crabe pour attaquer ou me défendre. Lucas Bertrand et Maxime Naillon Classe de 6e Collège Charles Péguy Le Chesnay Je vis dans les océans à une profondeur comprise entre 1 et 3 km. Il est difficile de se reproduire dans ce milieu mais je peux stocker le sperme d’un mâle, comme la femelle calamar. Je me nourris de cadavres, de débris végétaux, de particules organiques mais je n’ai rien contre le fait de déguster un congénère en cas de disette… L’éclairage de la recherche... Les baudroies profondes ont des filaments pêcheurs qui contiennent des bactéries lumineuses. Ces filaments pêcheurs peuvent être extraordinairement complexes et comporter différents diverticules. Elles ont un pore ouvert sur le milieu, par lequel les bactéries pénètrent. La production de lumière se fait par oxydation enzymatique d’une petite molécule organique, la « luciférine », en un composé oxydé instable qui émet de la lumière. 2000 mètres sous les mers : l’exposition L’exposition que vous découvrez ici rassemble les créatures imaginées par les primés de la première édition du concours 2000 mètres sous les mers. Entre Art, Science et Développement durable, le concours 2000 mètres sous les mers a invité les jeunes entre 10 et 20 ans à imaginer un animal capable de vivre dans les abysses. En binôme, les participants ont dû relever le défi de présenter leur animal sous une forme graphique libre (dessin, peinture, objet…) ainsi que par écrit (adaptation physico-chimique, stratégie comportementale, alimentation…). De Brest à Shanguai, de Sevran à Courbevoie, plus de 700 jeunes de 43 centres éducatifs ont imaginé 350 créatures ! Nous sommes très heureux de vous présenter les 12 projets qui ont fait preuve du plus de créativité scientifique et artistique. Les jeunes, ambassadeurs de la protection des océans Le concours 2000 mètres sous les mers est né de la rencontre entre deux associations engagées dans le partage des savoirs et l’éducation au développement durable : BLOOM et Les Atomes Crochus. Animés par la conviction que les jeunes sont des ambassadeurs particulièrement efficaces, nous avons souhaité impliquer les jeunes eux-mêmes dans la création d’une exposition pédagogique de sensibilisation aux milieux naturels fragiles et méconnus que sont les abysses. En effet, face à la menace qui pèse sur la faune des grands fonds marins, nous espérons que l’imaginaire des élèves contribuera à mobiliser la volonté de tous. Les abysses sous toutes leur formes Lancé auprès des établissements scolaires et dans plusieurs centres de culture scientifique, le concours a joué sur la multitude des formats. Conçu pour donner accès à différents niveaux de difficulté sur les thèmes essentiels du projet, le site web du concours est un centre de ressources permettant aux participants de mieux appréhender l’univers des abysses. Parce que la présence en classe est souvent déterminante, nous avons organisé une série d’interventions dans les établissements scolaires participants. Les 29 classes d’Ile-de-France ont ainsi reçu une animation de 45 minutes pour présenter le concours, les abysses et les caractéristiques des animaux qui y vivent. www.atomes-crochus.org/abysses Rejoignez-nous pour l’édition 2011 du concours ! Partenaires financiers La région Île-de-France La région participe au projet via le financement d’emploistremplins des Atomes Crochus. La DRRT Ile-de-France Dans le cadre de sa mission de développement de la culture scientifique et technique, la Délégation régionale à la recherche et à la technologie soutient le projet sur le territoire francilien. La fondation Nature et Découvertes Dans le cadre de ses projets « Coup de main », la fondation Nature et Découvertes soutient activement le projet. Le projet a d’ailleurs reçu le « Coup de cœur » du comité de sélection. Le Crédit Mutuel Enseignant Le CME est un partenaire régulier des Atomes Crochus ; cette année encore et sur la base du succès de l’an dernier, nous entreprenons un partenariat avec eux. Le Conseil général de Seine-et-Marne Dans le cadre du projet « Aide et accès à la formation », le Conseil général de Seine-et-Marne soutient le projet pour son action dans les collèges et hors milieu scolaire. Partenaires Les magasins Nature & Découvertes Les magasins Nature & Découvertes ont mis à la disposition du concours de nombreux cadeaux pour les primés. Dont notamment : des masques et des appareils photos numériques pour faire des photos sous-marines, des globes, et des mini-aquariums. L’émission C’est pas sorcier ! La production de C’est pas sorcier a aimablement accepté que les binômes primés assistent au tournage de l’émission et puissent ainsi rencontrer Jamy pendant le tournage. L’espace Pierre Gilles de Gennes L’espace Pierre Gilles de Gennes accueillera gracieusement la remise des prix du concours et l’exposition des primés. Le Muséum National d’Histoire Naturelle Le Muséum National d’Histoire Naturelle soutient le concours en apportant l’aide de ses équipes. En outre, une visite des coulisses du Muséum sera offerte aux binômes primés.