Cours C.C les stratégies reproductrices

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Ethologie
Cours de Carine CLEREN
Les stratégies de reproduction
Le moteur principal de la vie est la reproduction, la propagation de ses propres gènes (optimiser la fitness (sur
plusieurs générations)).
Le "choix" de vie (société, solitaire, polygame, monogame) est fonction des "intérêts" de chaque individu et est donc
lié aux stratégies reproductrices.
"Trade-off": "décisions, choix" effectués en fonction des coûts et bénéfices
Sens profond des termes en éthologie
 "La mère est sure que…"
 "le mâle a intérêt à…"
- "il choisit de se reproduire" (abus de langage, car on ne se reproduit pas : ce sont nos gènes qui se
reproduisent)
 Semblent impliquer une évaluation de la situation par l'individu  trompeur, car les animaux ne sont pas
conscient de ces actes.
 Sous l'angle évolutif: comportement qui augmente la probabilité de survie de la descendance (la transmission
de ses propres gènes), et ce sont ces comportements que les individus vont reprendre de façon stéréotypée
La reproduction sexuée
Elle est apparue bien après la reproduction asexuée et a un moindre coût.
 Coût:
o Temps que l’on va passer à rechercher un partenaire, le garder, protéger les femelles …
o Energie dépensée très importante
o diminution des chances d'avoir d'autres petits (moins de temps pour se nourrir, chercher d'autres
partenaires …)
o Pendant la copulation il y a un risque de se faire prendre par les prédateurs.
 Gain:
o brassage des gènes potentiel de survie plus grand chez les petits
o lutte contre les parasites. Les parasites se développent de façon extrêmement rapide et le fait que les
parents et les enfants n'aient pas les mêmes gènes obligent les parasites à s'adapter)
o meilleure chance de survie.
 Pour chaque animal : recherche de la stratégie idéale (effort reproductif).
Effort reproductif
Repose sur deux points principaux:
 Effort sexuel : temps et énergie dépensés pour se reproduire:
o Production des gamètes
o Recherche et conquête du partenaire
o Eloignement des rivaux…
 Effort parental : coût de l'élevage du jeune:
o Toutes les espèces ne s’occupent pas des petits
o Tout acte réalisé pour accroitre les chances de survie du jeune
o Selon trivers (1972) puis Williams (1976) le coût de la reproduction reflète un trade-off entre
reproduction actuelle et reproductions futures, Il ne faut pas mettre toute son énergie dans la première
couvée. Exemple : chez les humains, des parents plus âgés vont être plus conciliant avec les besoins
des petits, les parents jeunes vont moins apporter en termes d’élément surnuméraire par rapport à ce
qui est nécessaire, puisqu’il y aura d’autres petits plus tard.
o La dépense énergétique journalière augmente avec la taille de la couvée (mésange charbonnière)
o La taille de couvée importante réduit la taille des couvées ultérieures (faucon)
o Variation de l'investissement, en fonction de l'âge des parents (en fonction de la possibilité d'avoir
d'autres descendants).
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Effort sexuel
 Production des gamètes:
Les gamètes mâles et femelles sont différents (Anisogamie):
o Femelles : volumineux (beaucoup de ressources dans cet ovule), peu nombreux, immobiles, contenant
des réserves; Ils demandent beaucoup d'énergie pour leur reproduction
o Mâles: nombreux, mobiles, sans réserves; ils demandent peu d'énergie.
 Intérêt différents en fonction du sexe


Les mâles (nombreux gamètes):
o Tendance à réaliser des accouplements multiples pour la meilleure survie de leurs gènes et à peu
s’investir dans le comportement parental
o Intérêt: s'investir dans l'effort sexuel (exemple de la drosophile)
Les femelles (nombre de gamète limité),
o Choisir un mâle en "bonne santé", "riche", aillant les meilleurs gènes, capable de protéger les femelles
et les jeunes.
o Intérêt:  s'investir dans l'effort parental; l'investissement peut être extrême: la pieuvre incube
ses œufs (de 100 à 40000) les ventile, les nettoie pendant 2 mois et succombe à cette garde
ininterrompue.
Société et stratégie reproductrice: l'investissement parental
 Il est le plus souvent réalisé par les femelles car: incertitude de paternité pour le mâle (par ex. en Allemagne, 1
enfant sur 25 n’est pas du « père ») donc c'est un investissement peu rentable.
o Fécondation interne: beaucoup d'insectes, reptiles, oiseaux, mammifères: le mâle ne peut pas être sûr
d'être le premier et le dernier à féconder la femelle.
o La femelle est sure à 100% d'être la mère
 Coût en occasions d'accouplements perdus
o Vrai pour mâle et femelle
o Mais le succès reproducteur des mâles dépend surtout du nombre de femelles qu'il peut féconder (le
mâle pouvant avoir plus de descendants sa désertion est favorisé)
 Abandonabilité = fait d'abandonner les petits
o Si un des parents suffit aux soins parentaux, le premier à partir met l'autre devant le choix de partir
aussi (et de réduire les chances de survie des jeunes), ou de rester.
o Stratégie conservée au cours de l'évolution: c'est le même parent qui reste
o Fécondation interne : la femelle ne peut pas partir la première, dans 86% des cas les soins sont
maternels
o Fécondation externe, le taux de soin maternel passe à 30%
Cependant:
 Certains animaux ne font pas d'effort pour augmenter les chances de survie de la progéniture
 Cela peut être fonction de la concentration de certaines hormones
 Chez d'autres espèces, le mâle participe ou assure seul l'investissement parental
Quelques exceptions: mâle aillant un rôle prépondérant:
 Espèces à fécondation externe: certitude de paternité pour le mâle
 Poissons
o Hippocampe
o Epinoche
 "crapaud" accoucheur http://www.cerimes.fr/le-catalogue/alytes-obstetricans.html
 oiseaux polyandres: la femelle est plus colorée et plus grosse que le mâle et laisse le soin au mâle de couver
les œufs
 punaise aquatique géante (insecte, famille des Belostomatidés),
o parmi les plus grands insectes: 6cm de long,
o capturent les vertébrés; les mâles seuls s'occupent des œufs;
o comportement parental apparu chez cette famille;
o ils naissent dans de grands œufs (6 mues pour atteindre la taille adulte); couteux à produire, donc, la
prédation des femelles est supérieure à celle des mâles  mobilité des femelles plus importante que
celle les mâles;
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o
o
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problème d'oxygénation : besoin d'air mais risque de dessèchement, donc, le mâle porte les œufs sur le
dos, maintient l'humidité: "fait des pompes" à l'interface air/eau pour les humidifier et les oxygéner;
pousse l'évolution vers un investissement paternel
Stratégies de reproduction
Fonction du cycle de reproduction, facilité à accumuler des réserves
annuel: plupart des espèces (augmentation des hormones au printemps)
court: rongeurs, moineau domestique (ex. 5 couvaisons par an)
Long: frégate, 1 an (durée de soin au petit la plus longue chez les oiseaux)
Unique: un seul cycle de reproduction par vie chez la plupart des insectes, saumons (2cycles chez 5%),
anguilles, congres
Irrégulière: "années sabbatiques" : pétrel bleu des Kerguelen (tous les 1,5ans), vipère aspic (gestation de 3
mois, tous les 3ans).
Long chez la frégate:
Dimorphisme sexuel fort entre mâle et femelle, jabot du mâle coloré pour attirer les femelles qui elles sont noires et
blanches  coût important.
 Se nourrissent en attrapant des poissons "volants" qui tentent d'échapper aux prédateurs marins. Mais elles ne
peuvent pas se poser sur l'eau!
 Ressources rares  développement lent des jeunes
 Très sensible au dérangement pendant la couvaison
Irrégulier
Chez pétrel bleu
 45% des couples s'abstiennent chaque année
 Longs trajet en mer pour se nourrir
Chez la vipère aspic
 La mère passe beaucoup de temps immobile à chasser les mulots
 Les embryons vont prendre beaucoup d’énergie de la mère. Ils accumulent les graisses car ils vont vivre seuls
pendant 6 à 8 mois sans s'alimenter.
 "capital breeders" éleveurs qui vont prendre des ressources sur le capital (sur le corps)
"Capital breeders" vs. "Income breeders"
 "capital breeders" : Les réserves corporelles sont utilisées pour la reproduction
 Couleuvre d'esculape; chasseurs actifs et omnivores
 Les proies récemment digérées sont utilisées pour la reproduction : "Income breeders"
 La viviparité favorise plutôt la stratégie CB (longue gestation)
Fonction du type de fécondation, d'implantation, de gestation
Fécondation différée:
 Chauve-souris micro-chiroptères:
o Insémination à l'automne et fécondation quand ovulation au printemps, les spermatozoïdes peuvent
rester plusieurs mois dans la femelle sans être altérés.
 Spermathèque des insectes (ex. abeilles)
Ovo-implantation différée
 Chevreuil: accouplement en été, l’œuf va s’arrêter au stade blastocyste jusqu'à l'automne où à lieu
l'implantation. Naissance au printemps (otarie, ours …)
Gestation gastrique
 Grenouille d'Australie: la femelle avale les œufs, pas de sécrétion gastrique, jeûne pendant 8 semaines puis
expulsion des petits.
Fonction de l'âge de la majorité sexuelle
Quand commencer à se reproduire?
 Trade-off entre fécondité et survie: s'il y a pleins de prédateurs il y a urgence!
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
La durée de vie reproductive est inversement corrélée avec la durée de la période de maturation
Il existe un âge optimal pour passer de la croissance (terminée) à la reproduction et optimiser les succès
reproductifs (Gadgil et Bossert, 1970)
Cas particulier: poissons clown
o Quand la femelle dominante meure, un des petits mâles (croissance bloquée) devient une grande
femelle fertile
o Femelle dominante tolère seulement les individus <80% de son poids
Poissons guppy (Reznik, 1997) : influence des conditions du milieu
o Quand les mâles sont soumis à une forte prédation leur majorité sexuelle sera plus précoce, la
fécondité sera donc plus forte.  adaptation au milieu.
o Les prédateurs sont plus nombreux en aval des rivières qu'en amont
o Si on les déplace en amont  en 7 générations, 4 ans, les mâles s'adaptent à leur nouveau milieu 
maturité sexuelle plus tardive et fertilité plus faible
Systèmes reproducteurs
Quatre grandes catégories de systèmes reproducteurs à soins parentaux
- Polyandrie = plusieurs mâles, c’est la femelle qui domine
- Monogamie (quasiment 100% des oiseaux)
- Polygynie = un mâle avec plusieurs femelles (lion, singe, gorille)
- Promiscuité ou Polygynandrie = on s’accouple avec des animaux à proximité (dominant chez les mammifères)
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a) La monogamie
Couple stable pendant au moins une saison
Influence sur le phénotype : si couple stable, peu de compétition intra-sexuelle (entre individus du même sexe)
Souvent mâles et femelles sont semblables (monomorphisme)
Investissement reproductif (sexuel et parental) équivalent pour les deux sexes
Sélection faible et surtout intersexuelle (entre les sexes)
Rare chez les invertébrés (quelques crustacés et insectes)
Rare chez les poissons (truite, saumon, hippocampe…)
92% des oiseaux, mais les monogamies durables sont rares (cygnes, oies, pigeons, choucas, tourterelles…)
o partage de l'incubation entre mâle et femelle, nourrissage de la femelle dans le nid (rapaces pêcheurs),
ou des petits
5% des mammifères (loups, marmottes, gibbons, souris de Californie…)
Chez les oiseaux
 Permet l'élevage d'un plus grand nombre de jeunes (Lack, 1968)
 Permet d'assurer un meilleur succès reproduction
Oiseaux marins
 Les 2 parents sont indispensables (la fidélité est corrélée à la longévité car grandes distances à parcourir)
Oiseaux chanteurs:
 Elevage en commun des jeunes
 Quand femelle seule, elle parvient à élever :
o 51% de la couvée chez les bruants des prés
o 38% de la couvée chez le Junco ardoisé
 Le mâle accroît le succès reproductif mais n'est pas indispensable (sauf si disette)


La génétique moléculaire à révolutionné l'étude des systèmes socio-sexuels:
o Les systèmes d'appariements sont différents des systèmes sociogénétiques
Les accouplements hors couples sont nombreux:
o Loup éthiopien
o Marmotte (20-30% de paternités hors couple)
o Mésange bleu (10 à 18% des petits)
o Hirondelle (30%) elle peut pondre dans le nid du mâle extraconjugal ("quasi parasitisme") mais assez
rare, (hirondelle des rivages)
o Diamant mandarin qui peut entretenir 2 portées différentes
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Comment expliquer la monogamie?
 Possibilités de polygamie limitées
 Adaptation au manque d'espace pour la nidification
 Sur 180 espèces d'oiseaux monogames étudiés, seuls 10% sont sexuellement monogames
 Record d'infidélité: Malure superbe: 76% des petits hors couple
 Record de fidélité: puffin cendré (vie coloniale), souris de Californie
Le divorce est de :
 100% chez le flamant rose et le héron
 0% chez les albatros
Il peut se faire:
 Par consentement mutuel : les 2 partenaires s'aperçoivent de leur incompatibilité et de leur succès
reproducteur réduit
 Sur l'initiative d'un partenaire (souvent décidé par la femelle qui attend une meilleure fitness)
 Par intrusion d'un élément extérieur
o Ex: mésange bleue corse à un taux de divorce 2 fois plus élevé (59%) que sur le continent: recherche
d'un mâle ayant un meilleur territoire?
Pourquoi des accouplements hors-couples
 Mâles:
o Investit dans la production de jeunes qui ne sont pas les siens mais augmente sa fitness hors couple
(ex. diamant mandarin)
 Femelles:
o Augmente le potentiel de variabilité génétique des petits
o Obtiennent des gènes de meilleure qualité
o Assurance contre la stérilité du partenaire
o Hypothèse : Evitement d'incompatibilité génétique entre le sperme et l'ovule (?)
b) Polygamie
Polygynie: 1 mâle avec plusieurs femelles
o Rare chez les oiseaux (2%)
o Fréquente chez les mammifères (35%)
o Harem: un mâle avec un groupe de femelles (cerf, lapin, phoque, mouflon, babouin…)
 La surveillance des femelles est plus facile
 Coût pour le mâle important, donc durée limitée
o Lek: lieu très restreint de rassemblement de mâle où s'effectue la parade pour attirer les femelles
(Tetras centrocerque…)
Harem:
 Les mâles sont très souvent vivement colorés pour que les femelles s’intéressent à eux  compétition pour
avoir les coloris les plus attirants
 Les mâles vont avoir des phénotypes complètements différents des femelles, très différents en stature, et vont
être très richement armés
 Ex. Eléphant de mer: mâle de 2,5 tonnes et femelle de 900kg, harem
o Plus le mâle est gros, plus le harem est grand
o Le mâle peut rester deux mois sans manger pour rester à la tête du harem pendant 2 ans maximum
 Ex. Lion: Un lion doit copuler au moins 30 fois par jour avec chaque lionnes de son harem !
Lek:
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Arène de parade où s'agrègent les mâles
Chaque mâle a un micro-territoire dépourvu de ressource
La femelle est très sélective, elle va souvent directement au centre, car c’est là où l’on trouve les mâles au
statut le plus important
10 à 20% des mâles obtiennent plus de 50% des accouplements  beaucoup de mâles ne vont pas s'accoupler
Rare : quelques insectes, grenouilles, mammifères (morse, chauve-souris marteau)
Plus répandu chez les oiseaux
o Ceux au centre sont les plus âgés en général
o La femelle favorise les plus âgés car ce sont ceux qui ont vécu le plus longtemps
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Polyandrie = 1 femelle avec plusieurs mâles
 Fréquente chez les insectes (fourmis, abeilles)
 Rare chez les poissons (épinoche, dont le ventre est rouge et plus il est rouge et plus les femelles ne vont le
choisir)
 Rare chez les oiseaux (0,4%, jacana, bécasseau)
o Bécasseau de la toundra (saison courte, prédation élevée): en une saison la femelle va faire deux
pontes, un mâle couve la première ponte, et elle couve la seconde.
o Bécasseau tacheté: la femelle fait 5 couvées en 40 jours (énorme pour un oiseau), des mâles différents
couvent. Le poids des femelles est 25% plus grand que celui des mâles.
o Poule de Tasmanie, bigame, le trio élève les petits
o Jacana: oiseau d'eau, Amérique du sud, Inde, marais.
 La sélection sexuelle est totalement inversée. Le taux de prédation est très élevé dans leur
milieu de vie.
 La femelle a un territoire sur lequel plusieurs mâles sont situés en sous-territoires.
 Cout de reproduction : 90% de perte des pontes (prédation).
 La femelle est plus grosse que le mâle pour pondre plus.
 Femelles ornementées : compétition pour trouver des mâles, la compétition intrasexuelle se
fait chez les femelles.
 Femelle plus agressive : griffes sur les ailes pour les combats.
 Les femelles vont pratiquer l'infanticide, si elles veulent un mâle en train de couver, elles vont
tuer les petits pour qu’il couve les siens.
 Chez le mâle : les griffes ont évolué pour le transport des petits (nénuphar)
 Rare chez les mammifères (ours polaire, lynx)


c) Polygynandrie
Système communautaire de promiscuité, nombreux accouplements sans associations durables
o Ex. On ne prend pas le premier chat qui passe, mais un qui est dans le quartier
o 65% des mammifères (rongeur, macaques partouzards, bonobos…)
o 6% des oiseaux
Chimpanzés
o Particularités:
 Un mâle peut monopoliser l'accès à une femelle pendant toute la période de l'œstrus
(=ovulation)
 Un couple peut s'isoler pendant quelques semaines (mais ne dure pas une saison, donc pas
monogamie !)
 Une femelle peut discrètement s'accoupler en dehors du groupe (50% des petits hors groupe)
La sélection sexuelle
Décrit par Darwin
 Les membres d'un sexe (mâle) sont en compétition pour l'autre sexe (femelle : ressource limitée) qui exerce un
choix sur les premiers.
 "dépend de l'avantage que possèdent certains individus sur d'autres de même sexe et de même espèce,
uniquement en ce qui concerne la reproduction."
 sélection des caractères qui accroissent les chances de succès sexuel
 Les mâles les plus vigoureux et les plus attirants seront choisis par les femelles et auront une plus grande
descendance
 La sélection sexuelle concerne donc essentiellement les mâles:
 Deux éléments clefs de la sélection sexuelle, Darwin:
o Sélection directe des mâles par les femelles (intersexuelle)
o Compétition entre mâles (intrasexuelle)

La qualité des ressources : bénéfices matériels
o La force
o Le territoire : otaries de Californie
o Les "cadeaux"
 Insectes : araignées, mouches Bittacus apicalis mange pendant le coït>12mn
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o
o
o
 Oiseaux: (sternes fuscata et macrura…)
La qualité des soins paternels:
 Taille du mâle (défense)
 ses capacités à s'occuper des œufs (chabot Cottus bairdi)
Détection des indices de faiblesses:
 La femelle diamant mandarin préfère les mâles symétriques
 Ornements symétriques (bagues), plumes du plastron
Caractères sexuels secondaires: organes, chants, brames, traits morphologiques, comportements …
 Ils ne présentent pas de bénéfice visible mais ces caractères doivent être associés à une
meilleure survie: transmission de caractères positifs pour les descendants
 Cette sélection  responsable d'un dimorphisme sexuel chez les mâles
 Pourtant ces caractères peuvent ê handicapant

Théorie du handicap:
o Ornements gênants (mobilité, vol): paon a une queue de 2 mètres, hirondelle, cerf
o Ornements qui rendent l'animal repérable: paon, cerfs, couleur des poissons et des oiseaux.
o Ornement dangereux : canines des Babyrussa  ces canines sortent de la mâchoire inferieure et il a 2
défenses, sauf que ces canines risques de rentrer dans le crane  Mort
o Tous sont couteux à produire
Mais ce sont des signes de vigueur, de bonne santé.
Darwin : Un caractère mâle résultant de la sélection sexuelle (queue du paon) n'est pas explicable par la compétition
pour la survie (sélection naturelle). Mais cela s'explique par l'avantage sur les autres mâle qu'il confère (=sélection
sexuelle : préférence des femelles)

Oiseau satin Ptilonorhyncus
o Il construit un berceau (coquilles, cailloux, plumes, déchets humains…)
o Ne sert qu'à attirer la femelle et à l'accouplement
o Le succès des mâles est lié à la qualité du berceau (nombre de décorations)
o Favorise les plus âgés
o Investissement du mâle: limité au sperme qu’il va transmettre à la femelle  il ne s’occupe pas du
petit : absence d’effort parental
o La femelle est tout de même très exigeante
a) Le choix des femelles en absence de bénéfice visible, 2 hypothèses
1. Emballement évolutif (Fisher)
 Choix au hasard d'un trait masculin (longueur de queue)
 Corrélation positive accidentelle entre ce trait et la survie du mâle
 Production des descendants femelle héritant de la préférence
 Production des descendants mâle héritant du trait attractif
 Gènes hérités simultanément
 Fitness augmentée
 L'évolution du caractère cesse quand la mortalité des mâle (prédateurs) > avantage reproductif du trait
2. Les "bons" gènes (Hamilton)
 Les pressions de sélection mènent à des signaux honnêtes :
o ex. entre 2 cerfs au moment de la reproduction il va y avoir la période de brame : pour avoir un
bramement fort il faut avoir des muscles thoraciques bien développés.
 Les femelles devraient préférer les mâles qui paradent intensément avec des couleurs vives
 = bon système immunitaire, résistance aux parasites
o La testostérone a un effet immunosuppresseur
o Donc si mâle en pleine santé  bon système immunitaire
 Oiseaux : les familles avec fort risques de parasitisme sont celles qui ont les plumages les plus colorés
 Une palette d'éclat du plumage permet une gradation de l'état de santé du mâle
La préférence est-elle génétique?
 Préférence pour un mâle coloré
 Guppy: la préférence peut se faire par imitation
 Inversion de choix si le mâle terne a été vu avec une femelle
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
b) Le choix des mâles
2 problématiques:
o Conquérir le maximum de femelles et les conserver (chez les polygynes) ou la femelle la plus saine
(chez les monogames)
o Avoir la certitude de paternité
Les combats non ritualisés:
 Aboutissement généralement à la mort directement ou indirectement.
Les combats ritualisés
 Cerfs
o Concours de brame : signal honnête
o Muscles thoraciques utilisés pour le combat
o Marche parallèle
 Combat (1 à 2% de mort)
 Bouquetins, mouflon des montagnes
o Combats plus violents : 50 % de blessés ou tués.
Surveillance de la femelle
 Surveillance avant l'accouplement
o Très développée chez les oiseaux monogames
 Calao
 Rapaces
o Chez les invertébrés
 Crabe bleu (callinctes sapidus)
o Chez les mammifères
 Cerfs
 Surveillance pendant et après l'accouplement:
o Loups, chiens (os: baculum) restent accolés longtemps ("lien, nœud"). Augmente quantité de sperme,
évite une nouvelle fécondation. Accolement dos-à-dos pour éviter de se faire surprendre par un
prédateur
o Mouche domestique : accouplement 1h pour que la femelle ne soit plus réceptive
o Le guêpier à front blanc, la rousserolle turboïde gardent la femelle sous surveillance jusqu'à la sortie
du nid des petits.

Empêcher tout nouvel accouplement
o Ceinture de chasteté : insectes,  insertion de cire dans les voies génitales empêchant ainsi la
pénétration ex. bombyx du murier, bourdon male, chauve souris
o Anti-aphrodisiaque: phéromone répulsive ex. papillon Heliconius erato
o Sacrifice du mâle: laissant une partie de son appareil génital dans la femelle ex. faux bourdon, fourmi
dinoponera quadriceps
 Mais le succès n'est pas garanti



Les mâles satellites
o Grenouille taureau
 5 à 6 "meuglements" graves
 Mâles plus petits silencieux qui ne peuvent pas défendre un territoire
 Comment trouver une femelle ?  interception quand une femelle s’approche d’un mâle
chanteur
 Comment cette stratégie silencieuse perdure? Car ils attirent moins de prédateurs
o Grillon
 Parasité par la mouche tachinide phono-tactique
 Parasitisme des mâles chanteurs : 80%
 Parasitisme des mâles satellites : 14%
Les mâles voleurs:
o Mécoptères, mouche scorpion
 Normalement le mâle apporte un cadeau nuptial à la femelle : un insecte mort
 Des mâles vont adopter la posture femelle, attire un mâle et lui vole son cadeau
Les mâles violeurs
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o
Panorpes, mouches scorpion
 Cadeau nuptial : araignées, mais 65% de risque d'être tué par l’araignée.
 Des mâles « violent » la femelle car ils n’ont pas de cadeau
En aparté : cannibalisme sexuel
 Le cannibalisme sexuel est fréquent chez les insectes :
o Ex: fourmi Dinoponera, mante religieuse, veuve noire…
 Certain mâles ont mis au point des stratégies d'évitement:
o Cadeaux nuptiaux: nombreuses araignées
o Ligotage de la femelle : araignée crabe
La compétition spermatique
 On considère généralement que le dernier mâle fécondant est avantagé:
o Mouche du fumier 80% des œufs fécondés par le dernier mâle, 20% par le premier
o Diamant mandarin: 84 % par la dernière copulation hors couple.
o Ce n'est pas toujours le cas : abeille domestique
 La Reine est la seule mère de la ruche : elle va s’accoupler avec 5 ou 6 mâles et va garder le
sperme dans une spermathèque
 Oiseaux, mammifères : la quantité de spermatozoïdes inséminés détermine la proportion des petits venant
effectivement du mâle
 La quantité de spermatozoïdes devrait être plus grande dans les espèces où les accouplements peuvent se faire
avec plusieurs mâles
 Poids des testicules en % du poids du corps:
o Gorille: 0,02 (la femelle ne s'accouple qu'avec 1 mâle)
o Orang outang : 0,05 (promiscuité plus grande)
o Chimpanzés: 0,27 (copulation avec de nombreux mâle)
o Chez l’Humain : par rapport à la proportion, tendance à être polygames
 Plus il y a de risques de ne pas être le père et plus les testicules sont gros

Bonobos
o République démocratique du Congo
o Groupe de 50 à 100 individus
o Les femelles dominent
o Très sociaux et intelligents
o Grimaces, gestes, relations sexuelles
o Règlent conflits par des rapports sexuels (différents des chimpanzés qui eux se battent)
o Pratiques sexuelles élaborées (baisers, positions multiples, orgasme, homosexualité, partenaires
multiples, masturbation)
o Les relations sexuelles encourage le partage, la réconciliation et apaise les tensions
o Espèce menacée (disparition dans 50 ans)
Stratégies pour contrer la compétition spermatique:
 Multiplier les accouplements:
o nombreux oiseaux:
 Le balbuzard pêcheur, le milan royal … plusieurs centaines de fois par jour
 Forcer un autre mâle à rependre ses propres gènes
o La punaise des lits : elle va violer un mâle en lui injectant son sperme  quand le violé va copuler il
va injecter un partie du sperme du violeur
 Récupérer ou neutraliser le sperme des mâles précédents:
o Nombreux insectes odonates (crochets de nettoyage ou pénis gonflable)
 Ex. libellule "demoiselles". Pénis avec brosse. Lors de l'accouplement, introduit son pénis
dans la Spermathèque et ôte 90 à 100% des spermatozoïdes, puis dépose les siens
 Empêcher la fécondation des mâles suivants:
o Destruction des voies génitales femelles
 ex. insectes: pénis à spicules (kératine). Durée de cicatrisation assure la fécondation par le
mâle
 Pénis du canard domestique, sexe très long (jusqu'à 40cm) et avec des spicules
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

Spermatozoïde guerriers:
o Chez les mammifères: spermatozoïdes fécondants et spermatozoïdes guerriers (non confirmé)
o Comportement social?
Compétition spermatique inversée:
o Chez les poules sauvages: la femelle éjecte le sperme des subordonnés après l'accouplement, avant
fécondation: "choix cryptiques" des femelles
o Coévolution des sexes mâles et femelles : canard domestique (autre exemple de choix cryptique)
 Les voies génitales femelles se sont complexifiées  labyrinthe, d’où la longueur importante
du sexe masculin.
 Avec ses voies génitales, la femelle est capable de choisir le sperme qui va féconder les œufs
Infanticide
 Directement lié à l'investissement parental:
o Changement de chef chez les langurs gris
Parasitisme
 Les oiseaux parasites, interspécifiques
o 1% des oiseaux
o Fréquent dans la famille des cuculidae
2 types:
 Rejeteurs
o Coucou commun
o Le jeune coucou nouveau-né éjecte les œufs de l'hôte ou tue les poussins né juste avant lui
 Les non rejeteurs
o Coucou geai, vacher
o Cohabitation
-
-
Chez le coucou commun
o Oiseau solitaire, migrateur
o En revenant de migration il va observer le nid de ses voisins
o Il peut pondre jusqu’à 25 œufs et n’est donc pas capable de tous les couver  emprunte le nid d’autre
espèce pour la couvaison
 L’hôte tente de menacer le coucou
 Le coucou a trouvé un nid : il va gober les œufs de l’autre et va pondre très rapidement un
œuf en 10 secondes (1 œuf par nid)
 Il est capable de réaliser un mimétisme des œufs
 Au niveau de la zone dorsale du jeune coucou il a une sorte de bosse lui permettant d’éjecter
les autres œufs
 L’œuf du coucou est généralement beaucoup plus gros  disproportion taille hôte/coucou
 L’hôte nourrit 4 semaines après la sortie du nid
Pourquoi les individus ne cassent pas l’œuf du coucou, qu’ils continuent à le nourrir ?
o Représailles : « stratégie mafia »
 Expérience : si retrait des œufs du parasite : le parasite va venir détruire les autres œufs, voir
le nid de l’hôte
 Le parasite surveille également le nid des hôtes
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