La Genèse et les Accords Toltèques, des outils pour se recréer

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La Genèse et les Accords Toltèques : des outils pour se re-­‐créer par Olivier Clerc Lorsque j’ai traduit et publié le 1er livre de Don Miguel Ruiz, en 1998, Les Quatre Accords Toltèques, j’ai été frappé par le fait qu’un œil attentif pouvait reconnaître dans la structure de ces quatre accords le même schéma archétypal qui sous-­‐tend la Genèse, et plus spécifiquement la création du monde en six jours plus un. La majorité des gens qui se sont passionnés pour la voie toltèque des Ruiz père et fils – qui ont d’ailleurs des liens étroits avec l’enseignement du Christ – ne se doutent pas de ce parallèle ni que ces accords touchent les quatre dimensions fondamentales de notre être : l’esprit, le cœur, le mental et le corps physique. Je vous propose donc de survoler ici ce passionnant parallèle que je développe en détail dans la retraite Genesis : 7 jours pour se recréer. Le Code de la Genèse Le premier jour de la Création, Dieu crée la lumière (Fiat lux !). Le second, il sépare les “eaux d’en haut” et les “eaux d’en bas”. Le troisième, il crée la Terre. On peut illustrer ces trois premières étapes par un losange (cf. dessin ci-­‐contre) : un premier principe se divise en deux, puis ces deux pôles en engendrent à leur tour un troisième. Le même processus se répète à l’identique les trois jours suivants. Le quatrième, Dieu crée les luminaires (en lien avec la lumière du 1er jour). Le cinquième, il crée les oiseaux et les poissons (en lien avec la séparation des eaux du 2e jour). Enfin le sixième, il crée l’homme (en lien avec la terre, le 3e jour). Les trois premiers jours, Dieu crée le contenant. Les trois suivants, le contenu. Et le 7e, il se “repose” ? Pas exactement : il se pose dans sa Création, il unit ses deux polarités, le contenant et le contenu, le yin et le yang. C’est le mariage cosmique (Hieros Gamos) qui fait naître le monde créé, après l’orgasme du Big-­‐Bang ! Quatre groupes sanguins Sans pouvoir aller dans les détails ici, je ne résiste pas à l’envie de souligner que cette structure archétypale est aussi celle des quatre groupes sanguins. Le premier qui est apparu est le groupe 0 : le donneur universel, comme l’esprit qui ne sait que donner. On l’appelle aussi mélodique. De ce premier groupe sont issus deux groupes opposés, les groupes A et B, au moment de l’apparition de l’agriculture. Le groupe A, dit harmonique, correspond au cœur. Le groupe B, dit rythmique, correspond au mental. Enfin, le dernier groupe à être apparu est le groupe AB, le receveur universel, comme la matière est réceptive, dans lequel doivent se réunir et s’harmoniser les qualités de ses deux “parents”. Selon que cette synthèse est ou non réussie, ce groupe est symphonique… ou cacophonique ! Décodage symbolique Au niveau symbolique, maintenant, la lumière primordiale c’est l’esprit, c’est le principe premier androgyne dont tout le reste est issu. De ce principe premier émanent deux polarités opposées, représentées par l’air et l’eau (les eaux d’en haut et d’en bas) : ce sont l’intellect et le cœur, notre couple intérieur masculin-­‐féminin. Et enfin la terre, c’est l’enfant, c’est notre corps, où doit ultimement se refléter un jour en plénitude l’esprit dont il est issu. Chacun de nos actes concrets est le résultat d’une pensée ET d’une envie, d’un père et d’une mère symboliques : si je pense à quelque chose sans en avoir envie, je ne le concrétise pas ; si j’ai envie de quelque chose, sans idée précise de quoi, il ne se réalise rien non plus. Tous les objets qui nous entourent, tout ce qui est matériel, concret, sont les “enfants” du cœur et de l’intellect. L’image et la ressemblance La Genèse nous fournit encore une clé intéressante. Il y est dit que Dieu voulut créer l’homme à son image et à sa ressemblance. Et à la phrase d’après il est précisé qu’il le créa à son image, et à son image il le créa. Où est passée la ressemblance ?… La ressemblance, c’est à nous de la réaliser. Le gland est à l’image du chêne, mais ne lui ressemble pas : il lui faudra être planté, arrosé, et croître durant des années avant de lui ressembler. Et nous, ressemblons-­‐nous aujourd’hui au principe divin dont nous sommes issus ? Le corps, la terre, ressemblent-­‐ils à la splendeur de l’esprit dont ils émanent ? Pas vraiment, pas encore. Nous vivons même une époque où nombreux sont ceux qui doutent jusqu’à l’existence d’une dimension spirituelle, alors, quant à chercher à y ressembler… Spirituellement parlant, l’humanité est encore plongée dans l’obscurité de l’hiver. Le cauchemar de la planète Pourquoi cet hiver, cette obscurité ? Parce qu’à défaut d’être instruits sur la structure complète de l’être humain, et en particulier sur le fonctionnement du cœur et de l’intellect, notre usage maladroit de ce couple intérieur a jusqu’ici engendré un brouillard tellement épais de pensées et sentiments confus que la lumière du soleil (de l’esprit) arrive difficilement à le percer pour provoquer enfin un nouveau printemps spirituel qui fera germer tout ce qui sommeille dans la terre (cf. dessin ci-­‐contre). Ce que Miguel Ruiz appelle le “cauchemar de la planète”, c’est cet écran, ce cocon que tissent inconsciemment notre tête et notre cœur quand ils ne sont pas éclairés, cocon à l’intérieur duquel – coupés à la fois de la Terre-­‐
Mère et du Ciel-­‐Père – nous nous créons nos propres scénarios catastrophes, nous nous empoisonnons la vie tout seuls. J’utilise à dessein le terme “cocon”, car lorsqu’on regarde ce processus sur des centaines d’années, on ne peut s’empêcher de penser que sa finalité ultime est de favoriser la naissance de l’homme-­‐papillon, dont les ailes symbolisent l’éveil de ses qualités spirituelles. Et la voie toltèque fournit des outils intéressants pour favoriser ce processus de métamorphose, de re-­‐création et de renaissance, d’autant qu’il s’inscrit dans le même schéma archétypal. Quatre accords pour les quatre plans « Que ta parole soit impeccable » dit le premier accord toltèque, dont le lien avec l’esprit est évident. « Au commencement était le Verbe », dit le prologue de Jean, « et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. » La parole, que seul possède l’espèce humaine, est un don de l’esprit : nous créons par la parole ! Mais que créons-­‐nous ? Si nos paroles sont des graines, que semons-­‐nous en chacun et en nous-­‐mêmes ? Cet accord, dont Miguel Ruiz dit qu’à lui seul il peut tout transformer, nous incite à conscientiser l’usage que nous faisons de la parole et à l’aligner sur ce qu’il y a de plus lumineux. A ne plus colporter de ragots et de potins, à ne pas médire. Au début du 20e siècle, Maître Philippe de Lyon, l’un des plus grands guérisseurs de l’histoire, n’exigeait comme “paiement” pour ses guérisons miraculeuses qu’une parole impeccable de ses patients : « Ne dites pas du mal des autres durant deux jours » leur demandait-­‐il par exemple. C’est dire la très haute idée qu’il se faisait du Verbe, de la parole ! Le premier accord toltèque vise donc à nous rendre maîtres de notre pouvoir créateur. Protéger le cœur « Quoi qu’il arrive, n’en fais pas une affaire personnelle », dit le second accord toltèque. Qui prend les choses personnellement, en moi ? Qui se vexe, se contrarie, se fâche, s’attriste ? Le cœur, évidemment ! Avec ce second accord toltèque, il s’agit de reprendre la maîtrise de ce qui se passe au niveau de nos sentiments et nos émotions. Si la parole est symboliquement l’épée du chevalier toltèque, le second accord est son bouclier : si je ne prends pas les choses personnellement, elles ne m’atteignent plus, elles ne me blessent plus. Pour l’heure, notre bouclier est plein de trous : ce sont les jugements que nous portons contre nous-­‐mêmes, qui nous rendent vulnérables à ceux des autres. Boucher son bouclier, protéger son cœur, c’est retrouver sa propre intégrité, son amour pour soi, son estime de soi, et se libérer des jugements qui nous divisent intérieurement. Libérer le mental « Ne faites pas de suppositions », stipule le troisième accord. Qui fait des suppositions ? Qui prête des intentions aux autres ? C’est le mental ! C’est surtout un mental inconscient, non maîtrisé, qui travaille contre nous. Et de concert avec le cœur, d’ailleurs : je te prête des intentions (les miennes, et les pires !), puis je réagis personnellement aux intentions que je t’ai moi-­‐même prêtées !! C’est de l’autisme psychologique : on fonctionne en circuit fermé dans son cocon psychique, coupé des autres et du réel. Dans la pratique, j’ai montré qu’on ne fait souvent qu’une seule supposition, puis qu’on la croit vraie. On confond le virtuel de nos suppositions avec le réel. Ce qui m’a conduit à proposer, en appendice à mon livre Le Don du Pardon, un renversement d’accord toltèque, « Faites plein de suppositions ! », pour éviter la supposition unique, la pensée unique, la croyance unique qui nous enferme dans notre bulle intérieure. Une astuce très utile, chaque fois qu’il est impossible de demander à l’autre les véritables intentions et motivations de ses actes. Au lieu que le mental soit inféodé au cœur, qu’il serve à me donner raison et à justifier mes émotions négatives, je libère toute sa puissance en le laissant imaginer plusieurs scénarios… et j’évite ainsi de prendre mes suppositions pour la réalité. La pratique régulière du 2e et du 3e accords toltèques permet de défaire ce cocon, ce brouillard que créent de concert un mental et un cœur non conscients et non maîtrisés, et de permettre ainsi à la lumière spirituelle de descendre jusqu’au corps. Le passage à l’action « Faites toujours de votre mieux », dit enfin le 4e accord toltèque1 dont Miguel Ruiz dit qu’il est son préféré, parce qu’il est lié à l’action, donc au corps. C’est la règle ou la devise du chevalier toltèque, qui s’applique à tout ce qu’il fait, y compris aux autres accords. Viser le mieux, c’est éviter deux pièges dans lesquels nous tombons facilement : -­‐
le laxisme, d’abord, quand nous en faisons moins que nous ne sommes capables et que les ratés et échecs qui en résultent font de nous la proie des regrets, des remords, des jugements contre soi qui nous divisent ; -­‐
le perfectionnisme, ensuite, quand nous en faisons trop, jusqu’à aboutir au burn-­‐
out qui nous fait retomber en dessous de la barre du mieux et subir à nouveau nos jugements contre nous-­‐mêmes. Le 4e accord met une exigence qualitative dans tout ce que nous vivons : il favorise l’incarnation des qualités de l’esprit dans chacun de nos gestes, chacune de nos paroles, tout ce que nous faisons. « Sur la Terre comme au Ciel » : incarner dans le corps, dans la vie concrète, le plan divin, spirituel. Œuvrer à la ressemblance ! La mise en pratique régulière de ces quatre accords nous permet d’acquérir de nouvelles habitudes pour nous re-­‐créer dans les quatre dimensions de notre être, spirituelle, intellectuelle, affective et physique. À condition d’inscrire cela dans le temps : d’y œuvrer patiemment pendant des mois, des années. Le Jeu des Accords Toltèques que nous avons créé avec Brandt Morgan et Marc Kucharz permet d’appliquer la puissance de ces outils à plusieurs, grâce à un jeu de société, pour transformer progressivement toutes celles de nos relations qui nous font souffrir, à commencer par notre relation à nous-­‐mêmes. Pourquoi cheminer toujours tout seul, alors qu’on peut profiter de l’aide formidable des autres ?… Bonne re-­‐création à vous ! Olivier Clerc Olivier Clerc allie depuis 30 ans un cheminement personnel où s’entrelacent spiritualité et développement personnel, et un parcours professionnel en tant qu’auteur, formateur et traducteur. Il est l’auteur d’une douzaine de livres, dont La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite (2005), Le Don du Pardon (2010) et Le Jeu des Accords Toltèques (2012). Avec sa femme Annabelle, il anime une retraite intitulée Genesis : 7 jours pour se recréer, qui prend la Genèse comme fil rouge pour proposer un travail de re-­‐création sur tous les plans. Site Internet : www.olivierclerc.com 1 Il existe un 5e accord toltèque, apparu 10 ans après les 4 premiers, mais qui mériterait un développement à part pour en prendre toute la mesure : il vient en renfort des 2e et 3e accords. 
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