Trait de lumière vol 4 no 3

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La veuve donne sa sécurité et son avenir. Elle se donne ellemême et renonce en quelque sorte à sa propre vie. En retour, elle
reçoit sa vie de Jésus et peut donc vivre dans la confiance et
l’espérance. Sa foi devient un plus dans sa vie. Comme le dit Ginette Reno dans sa chanson Quand on se donne : « J'ai tout
donné. Je n'reprends rien. L'amour m'étonne ». Le récit ne porte
pas sur la mesure de la générosité mais sur l’abandon de soi.5
Puits de lumière
Dans notre société d’abondance, quelle est mon attitude
envers certains emplois considérés peu valorisants?
À la lumière de cet évangile, quel regard je porte sur ma
manière de donner?
Savoir donner de soi, un trait de lumière qui enrichit ma vie.
Références :
(1) QUESSON, Noël, Parole de Dieu pour chaque dimanche, p. 282
(2) Bible des peuples, lexique, p.562
(3) VINCENT, Mgr Albert, Lexique biblique, éditions de Maredsous, p.310
(4) http://www.ptidico.com/definition/tronc.htm
(5) Inspiré d’André Beauchamp, Comprendre la Parole, Commentaires bibliques
des dimanches année B, p. 459 à 467.
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Disponible sur le site Internet : www.diocese-trois-rivieres.org
Tél. : 819 379-1432, poste 2368 - 1 800 567-9341, poste 2368
Volume 4, numéro 3 novembre 2012
Que pourrions-nous apprendre de cette main anonyme et généreuse qui donne de son indigence? Il n’est pas rare que des gens
très riches soient généreux. Pensons aux Paul Desmarais, Jean
Coutu, André Chagnon de ce monde. Ils ont tant d’argent que
leurs dons magnifiques et extravagants ne les mettent pas en péril personnellement. Ils consacrent l’essentiel d’une fortune colossale à une œuvre, mais il leur reste toujours une marge de manœuvre suffisante pour leurs vieux jours. Et c’est bien qu’il en soit
ainsi. Les gens très pauvres sont souvent également très généreux en dépit du fait qu’ils n’ont rien et vivent dans l’insécurité et
le provisoire. La veuve de l’évangile fait confiance. Son geste se
situe dans l’ordre de la foi. Croire, c’est faire confiance. Ce n’est
pas juste risquer quelque chose, mais se risquer soi-même. C’est
jeter sa vie dans la balance.
Donner…Un
+dans ma vie
Commentaire d'Évangile préparé par une équipe
du Service de l'animation pastorale
À la lumière de l’histoire
Éclat de lumière
Les « scribes » ou maîtres de la Loi s’opposent régulièrement à
Jésus. Rien que dans l’évangile de Marc, les conflits sont nombreux.
Jésus, ici, fait une sévère mise en garde. C’est sa dernière prise de
parole publique avant sa Passion, à quelques semaines de sa condamnation par le Sanhédrin.1
Maison : le mot peut avoir plusieurs sens particuliers soit :
o un endroit : le lieu de culte, la maison de Dieu, une habitation;
o soit la famille : les enfants et les proches;
o la descendance dynastique : la maison de David;
o un peuple : la maison d’Israël;
o soit un pays : l’Égypte, la maison de servitude. 3
Le Sanhédrin est le grand Conseil des Juifs composé de 71
membres. Parmi ceux-ci, les scribes représentent le parti des Pharisiens et siègent en maîtres.2
Évangile selon Saint Marc
12, 38-44
Extrait de la Bible des peuples
Dans son enseignement Jésus leur disait : « N’imitez pas les
maîtres de la Loi qui se plaisent à circuler en longues robes, ou qui
aiment les salutations sur les places publiques, les premiers fauteuils dans les synagogues et les premières places dans les festins.
Ils s’introduisent avec leurs longues
prières, et ensuite ils dévorent les
maisons des veuves. Leur condamnation sera terrible. »
Jésus s’était assis devant le trésor du
Temple et observait comment la foule
jetait des monnaies dans le tronc. Il y
avait des riches qui en jetaient beaucoup; puis vient une veuve pauvre qui
jette deux petites pièces d’un demiquart.
Source : Musée d’art et
d’histoire du Judaïsme
Alors Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : « En vérité, je
vous le dis : cette veuve toute pauvre a jeté plus que tous les autres
dans le tronc du Trésor. Car tous ceux-là ont donné de ce qui ne
leur manquait pas; mais elle, dans sa pauvreté, a mis tout ce qu’elle
avait pour vivre. »
Tronc : Petit coffre placé dans l'église, ordinairement auprès du
bénitier et aussi ailleurs, et scellé dans le mur, au haut duquel il
y a seulement une petite fente pour y jeter les aumônes des
personnes charitables. Le tronc d'église est primitivement un
tronc d'arbre, dans lequel on a fait un creux; ce creux est recouvert d'un couvercle. On l’a transporté dans les temples, en lui
conservant son nom et sa forme.4
Parcelles de lumière
La scène que décrit Jésus parle par elle-même. Elle illustre la différence entre les personnes qui ont beaucoup et qui donnent de façon
apparente de leur superflu, et celles qui ont peu, qui donnent objectivement peu mais qui, au fond, ont tout donné. Jésus a une façon
désarmante de nous ramener sur terre. Il oppose un certain exhibitionnisme du riche qui donne une forte somme et l’effacement d’une
pauvre veuve qui dépose timidement ses deux piécettes. La veuve
n’est qu’une femme marginalisée et perturbée. Elle a honte de ne
donner que ça. C’est toujours une honte d’avoir peu. Elle s’esquive
sans demander de reçu.
Dans la société de Jésus, une femme dont le mari est mort n’a plus
ni sécurité matérielle ni sécurité physique, surtout si elle est pauvre.
Elle était plus à plaindre si elle n’avait aucun fils car les femmes
dépendaient entièrement de l’homme de la maison qu’il soit père,
mari ou fils. Elle fait partie de cette catégorie sociale des citoyennes
de dernière zone, les personnes pauvres, orphelines ou estropiées.
Souvent Jésus donnait comme modèles des catégories de personnes socialement méprisées. Il donne à penser que Dieu n’est
pas toujours là où l’on pense. La veuve d’autrefois est la mère monoparentale d’aujourd’hui.
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