Nouvelles économiques 11 septembre 2009 Opinion consensuelle et incertitude Le consensus économique est une opinion sur ce qui pourrait se passer à l’avenir à laquelle arrive un groupe en suivant un processus de collecte de renseignements et de points de vue. Les études de marché modernes, mieux connues (il y en a plus qu’une) et souvent citées par les médias et les négociateurs, sont de manière générale dénuées d’analyses ou de synthèses d’opinions. Dans ce cas, le consensus correspond à une mesure de la tendance centrale de projections de la croissance, disons, du PIB, et non à une projection dont tous les participants à l’enquête conviennent. Par conséquent, bien que ces enquêtes soient très appréciées en raison du moment de leur publication, elles n’ont qu’une certaine utilité pour évaluer l’incertitude inévitable qui accompagne les événements projetés. Recherche économique Bill Cheney Économiste en chef 617-572-9138 [email protected] Oscar Gonzalez Économiste 617-572-9572 [email protected] L’enquête sur les pronostiqueurs professionnels (le Survey of Professional Forecasters (SPF)), issu de la collaboration de l’American Statistical Association et du National Bureau of Economic Research, constitue une exception. L’ensemble de questions portant sur les probabilités qu’environ 30 pronostiqueurs attribuent à différents événements, y compris la variation du PIB et le niveau des prix, est propre à cette enquête. Autrement dit, le rapport d’enquête présente une juste approximation de l’incertitude associée aux issues alternatives, par opposition à l’éventail des désaccords portant sur ce qu’elle est le plus susceptible de représenter. Le dernier rapport d’enquête sur la croissance annuelle du PIB, celui d’août 2009, montre un accord accru sur la vigueur de l’économie l’an prochain si on le compare au rapport d’enquête de mai. Il montre également un accroissement de la probabilité d’une hausse de l’inflation en 2010, comparativement à ce qu’en pensaient les pronostiqueurs en mai. Selon le rapport d’enquête dans son ensemble, il y a environ 30 % de chances que le PIB augmente de 2,3 % l’an prochain, qu’il s’accompagne d’un taux de chômage de 9,6 % et d’un taux d’inflation de 1,8 % au quatrième trimestre par rapport au quatrième trimestre de cette année. On a beaucoup parlé de l’incapacité des économistes à prédire la crise actuelle et donc de leur crédibilité dans l’établissement de prévisions justes. Toutefois, personne ne semble avoir proposé de nouveau modèle macroéconomique révolutionnaire permettant de faire la synthèse des relations jusque-là inexpliquées entre les marchés financiers et le reste de la macroéconomie. En fait, étant donné les résultats de l’enquête SPF, il semble que le débat n’ait pas quitté les amphithéâtres d’universités, bien que les spécialistes de la macroéconomie semblent encore s’entendre davantage sur les incidences et les risques des politiques économiques. Il existe pourtant des pronostiqueurs dignes de foi (le FMI par exemple) dont les prévisions sont sensiblement différentes du prétendu consensus. Il est important de passer en revue ce que les pronostiqueurs disent souvent, mais que le grand public entend rarement. L’identité du groupe de personnes et la façon dont il recueille les opinions, qui ont une portée sur l’utilité de l’opinion consensuelle, et le fait que les personnes choisies pour donner leur opinion ne sont peut-être pas meilleures pour prédire l’avenir que celles qui n’ont pas été choisies. En août 2007, par exemple, les pronostiqueurs ont attribué une probabilité inférieure à 12 % à un taux de croissance du PIB inférieur à 0,9 % n 1 EU.P.091109.MW Nouvelles économiques 11 septembre 2009 (contre un taux réel de 0,4 %). En outre, on envisageait un taux de croissance de 2,8 % avec une probabilité de 40 %. Pendant ce temps, les professeurs R. Shiller et N. Roubini, entre autres, étaient occupés à sonner l’alarme, sans qu’ils n’aient participé à l’enquête. n Un consensus typique n’englobe pas toutes les conjonctures et tous les scénarios possibles ayant une incidence sur l’avenir, puisqu’il n’inclut que la prévision « la plus probable » de chacun des participants. Mais il arrive que même des événements très peu probables se produisent. n La plupart des prédictions sont probablement influencées tant par les limites imposées par les données que par des facteurs psychologiques. Nous vivons dans une économie de l’information, et les statistiques économiques sont sujettes à l’erreur d’échantillonnage qui, à son tour, crée des impressions trompeuses de la conjoncture sous-jacente passée et actuelle. n Les béhavioristes savent que les gens ont tendance à interpréter l’information à l’aide de cadres mentaux de référence et qu’ils arrangeront les données pour les faire rentrer dans ces cadres. La façon qu’ont les pronostiqueurs de voir la réalité est, comme pour chacun, conditionnée non seulement par la réalité, mais aussi par des facteurs émotifs et des préjugés. Actuellement, alors que les informations sont rares et mitigées, il semble que les pronostiqueurs se concentrent surtout sur l’orientation donnée à l’économie par les politiques gouvernementales. On considère généralement que les politiques soutiendront l’expansion. En fait, la plupart des prévisions macroéconomiques (la nôtre comprise) supposent une reprise marquée par la lenteur de la croissance des dépenses intérieures et par une hausse graduelle des prix. J’estime que nous avons reçu quelques bons signes de stabilisation économique et qu’un certain rétablissement de la confiance est légitime. Je crois également qu’une prédiction, même émise avec assurance, est incertaine. Bien que des gens raisonnables puissent ne pas s’entendre sur la probabilité d’une issue malheureuse, il n’est que prudent pour les décideurs, les investisseurs, les consommateurs et les chefs d’entreprises de tenir compte de telles possibilités dans leur processus décisionnel. Toute perspective exige autant de compétences que de chance, et nous savons que beaucoup de choses peuvent mal tourner et que beaucoup de choses nous échappent. - Oscar Gonzalez L’équilibre du risque s’est déplacé vers une croissance plus forte Probabilité moyenne attribuée à la variation possible en % du PIB réel pour 2009-2010 Probabilité moyenne (%) Probabilité moyenne (%) 35 2009-2010 au 2e trimestre 30 2009-2010 au 3e trimestre 25 20 15 10 5 0 +6 % > 5 % à 5.9 % 4% à 4.9 % 3% à 3.9 % 2% à 2.9 % 1% à 1.9 % 0 % à -1 % à - -2 % à - -3 % à - Baisse 0.9 % 0.1 % 1.1 % 2.1 % de plus de 3 % Intervalles de variation annuelle du PIB réel Source : Enquête sur les pronostiqueurs professionnels ; Banque de réserve fédérale de Philadelphie 2 EU.P.091109.MW Nouvelles économiques 11 septembre 2009 Toronto Gestion des placements mondiaux MFC (Canada) 200, rue Bloor Est, NT-6 Toronto (Ontario) M4W 1E5 Canada Téléphone : (416) 926-6262 Tokyo MFC Global Investment Management (Japan) Limited Kyobashi TD Building 7F 1-2-5 Kyobashi, Chuo-ku Tokyo 104-0031 Japon Téléphone : (81) 3-5204-5540 Londres MFC Global Investment Management (Europe) Limited 10 King William Street Londres, R.U. 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Le présent document peut contenir des prévisions ou d’autres énoncés de nature prospective concernant des événements, des objectifs, une discipline de gestion ou des attentes futurs ; il est à jour uniquement à la date y indiquée. Rien ne garantit que ces événements surviendront ni qu’ils ne différeront pas significativement de ceux envisagés dans le présent document. Les informations présentées dans le présent document, y compris les énoncés concernant les tendances des marchés financiers, sont fondées sur la conjoncture du marché, laquelle varie ; elles peuvent changer à la suite d’événements ultérieurs touchant le marché ou pour d’autres motifs. Le présent document a été préparé à titre informatif seulement et ne constitue ni une offre ni une invitation, de la part de Placements mondiaux MFC, à acheter ou à vendre un titre. 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