C. R. Acad. Sc. Paris, t. 267, p. 1275-1278 (4 décembre 1968). PHYSIQUE indllites ATO~IIQUE. - Transitions résonnantes par un cha;np électriqlle fictif tournant. I)UI·O~T-H.()C et CUUlm COIIES-TAXXOlJH,JI, entre sOlls-niveallx Série B Zeeman, Note (*) de MM.• JACQUES p1'{~sentée par :M. Alfred Kastler. Une irradiation lumineuse, non résonnante, de polarisation linéaire 'Ci., agit sur un niveau atomique de la même façon qu'un champ électrique fictif dirigé suivant t,. En faisant tourner cCi., on peut induire des transitions résonnantes entre sousniveaux Zeeman. Dans une Note précédcnte C), nous avons vu que l'action d'un faisceau lumineux, non résonnant, polarisé linéairement suivant la dil;ection -~i" sur la multiplicité de l'état fondamental d'un atome de moment cinétique 1, était équivalente il celle d'un champ électrique fictif, -Ê,r, parallèle il "ê,,; le hamiltonien effectif, ~1(\, décrivant l'eHet du 'faisceau lumineux, = + s'écrit ;ftr. a [("1. -~iY- 1(1 1)/3], où a est une constante proportionnelle il l'intensité lumineuse. Si, au moyen d'un polaroïd tournant, on fait tourner il une vitesse uniforme, le niveau atomique est soumis il l'action d'un fictif tournant, susceptible d'induire des transitions champ électrique résonnantes entre sous-niveaux Zeeman. L'objet de la présente Note est de décrire de telles résonances, très analogues à celles déjà observées par Geneux (2) qui utilise un champ électrique oscillant, non pas fictif, 'mais réeL On peut également les rapprocher de celles observées par Happer C), oÙ la perturbation oscillantè est un champ magnétique fictif créé par un faisceau lumineux non résonnant polarisé circulairement et modulé en intensité. Le montage eXpérimental est identique à celui décrit dans la Note précédente C). Le faisceau non résonnant, FI, se propage suivant Oz. Il traverse un polaroïd tournant à la pulsation (Ù/2, de sorte que son vecteur polarisation s'écrit « t » 7- 7- wi ei.= Cz cos -2 +7- eJ" . wt Slll-2 . Le polariseur tourne à 10 tris, la vitesse de rotation étant stabilisée à 3. 10-2 Hz près par un système de contre-réaction. On balaie le champ --+ statique, Ho, parallèlement à 0 z. L'écart Zeeman, Ii (Ùo, entre les sousniveaux des atomes de 201 Hg (Ùo, pulsatioI1 de Larmor)- est choisi grand devant la perturbation a, due il FI' Le faisceau de pompage F 2, résonnant, sc propage suivant Ox. Il aligne les atomes de 201 Hg. Sa polarisation est, ( 2 ) soit 1. (parallèle à Oz), de la lLanière absorbée, tudinal de la vapeur. De à (O, L:~"!,dont J'intensité soit (parallèle statique longiplus, en pompage êl, il Y a une composante modulée est proportionnelle à l'alignement transversal ("). êl à Oy). La eomposante V~1,mesure dans les deux eas, l'alignement a) b) ---~_- , 9 j , 10 11 F'ig. >, ~Ho(Hz) 2TI ",.. J. Làrgeur (Hz) 0,2 a 2TI (Hz) ----'- 0,2 Fig. 2. Le hamiltonien de -~1. effectif assoeié au faisceau Fi s'écrit, donnée plus haut, jes=. tleL = ties + tiC"" avec l'expression avec -a[,2' 1:- 11+IJ -,,-. ' J La partie statique de tieL,' [ICs, déplace les sous-niveaux Zecman [J. > d'une quantité ne dépendant que de [-1·1.Les fréquences des deux transitions observables en alignement 1 1 ') u.=- J-'). l 1 -<+ {J.=+- ? <) J el [J. == - 2 *-~ [J. =+ 2 ( 2) ) + deviennent inégales. Elles valent respectivement 2 (ùo a et 2 (ùo - a. La partie modulée de JtL, 2ft"" est purement non diagonale et obéit à la règle de sélection .111' = 2. Lorsque ± w,,= (,) 2 :!. 2 ( ou wu= -(,) + -a) , 2 :>. des transitions résonnantes entre les niveaux 11·= - 3/2 et 11·=+1/2 (ou 11·=-1/2 et :J.=+3/2) inégalement peuplés par suite de l'alignement dû à F ~. Sous l'effet de ces transitions résonnantes la difféinduit 2ft", (a) (b) Fig. 3. renee de population entre iJ· = - 3/2 et 11· = + 1/2 (ou iJ· = - 1/2 et iJ·= + 3/2) dimimie et il apparaît de la cohérence hertzienne entre ces couples de niveaux, modulée à (ù. Ceci se traduit par une variation résonnante des parties statiques et modulées de LA au voisinage des deux a/2. En fait, ces deux résonances subissent également valeurs Wo =(ù/2 élargissement de radiofréquence proportionnel à la perturbation un oscillante 2ft"" c'est-à-dire de l'ordre de a et, par suite, elles ne sont pas séparées. Le calcul quantitatif peut être mené jusqu'au bout en passant dans le référentiel tournant et en résolvant l'équation d'évolution de la matrice densité sous l'effet des divers processus (pompage, relaxation, etc.). avec une polarisation G La figure l montre le signal obtenu sur L~~'») de F~; on utilise une détection synchrone réglée, soit en phase (fig. l a), soit en quadrature (fig. l b). Les courbes ont bien la forme attendue théorie quement qui est une différence de deux courbes de Lorentz respectivement en dispersion et en absorption, centrées en W/2 + ah. Le sig-nal « ± « >) >) ( 4 ) apparaît bien comme prévu autour de (')0/27: = 10 Hz; il n'existe pas de résonance dans le champ opposé, puisque le champ élcctrique fictif est tournant et non alternatif. L'étude de la largeur des deux courbes en fonction de a (fig. 2) (qui est proportionnelle à l'intensité de Fd montre une variation conforme aux prévisions théoriques et semblable à celle observée" dans une résonance magnétique ordinaire (élargissement linéaire pour les grandes valeurs de a). La figure 3 montre des transitoires de résonanee : La vapeur est alignée dans le champ correspondant à la résonance, en l'absence de FI qui est introduit ensuite brusquement. On observe sur V~} l'égalisation des popudes cohérences (fig. 3 b). Ces tranlations (fig. 3 a); sur L~~')I,l'apparition sitoires sont les équivalentes de celles observées par Cagnac (") et. Cohen- Tannoudji (6). (*) Séance du 18 novembre 1968. DUPONT-Roc et C. COHEN-TANNOUDJI, Comptes rendus, 267, série B, 1\)68, p. 121 I. e) E. GENEUX, O. P. A. L. S. Conference, Varsovie, 1968. 'V. HAPPER et B. S. MATHUR, Phys. Rev. LeU., 18, 1967, p. 727. (1) F. LALOE, M. LEDUC et P. MINGUZZI, Comptes rendus, 266, série B, 1968, p. 1517; 267, série B, I9p8, p. 328 et réf. (5) B. CAGNAC, Thèse, Paris, 1960; Ann. Phys., 6, 1961, p. 1i67. (0;) C. COHEN-TANNOUDJI, Thèse, Paris, 1962; Ann. Phys., 7, 1962, p. 1i23 et 469. (1) J. n (Laboratoire de Spectroscopie hertzienne de l'E. N. S., associé au C. N. R. S., Faculté des Sciences, 2:1, rue Lhomond, 75-Paris, 5e.) 178694. - Imp. GAUTHIER-VILLARS. ImDrimé 55, Quai des en France. Grands-Augustins, Paris (Ge).