Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Cette page a été laissée intentionnellement vierge. Page 151/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes 1. Présentation des périmètres d’inventaire et de protection Plusieurs périmètres d’inventaire ou de protection sont présents à proximité de la zone d’étude : La ZNIEFF de type 2 « Forêt de l’Isle-Adam » n°95313021 adjacente au projet. Il s’agit d’une chênaie-charmaie sur sols calcaires. Les milieux déterminants sont les regroupements à Reine des prés et communautés associées, les prairies à molinie sur calcaire et argile, les chênaies-charmaies, les roselières et les bas-marais alcalins. La ZNIEFF de type 1 « Marais de Presles » n°95504001 située à environ 700 mètres au nord du tracé. Le marais de Presles est constitué de milieux paratourbeux alcalins développés dans la cuvette formée par le ru de Presles, avec notamment la présence de deux espèces végétales protégées, l'Asconit casque de Jupiter Aconitum napellus subsp. Lusitanicum et l'Orchis négligé Dactylorhiza praetermissa. La dynamique naturelle, l’eutrophisation grandissante et des niveaux hydriques moindres ont fait évoluer la végétation turficole initiale vers des formations de type mégaphorbiaie, roselière qui concurrencent et éliminent les populations d'orchidées ainsi que d'autres espèces rares. Le site est menacé par un enfrichement généralisé et localement par un projet de bassin de rétention des eaux. Ces prairies hygrophiles paratourbeuses étaient en voie d’abandon. Egis environnement signale en 2012 que l’abandon est effectif. Les milieux déterminants sont les regroupements à Reine des prés et communautés associées, les aulnaies-frênaies médio-européennes, les roselières et les bas-marais alcalins. Le rare Phragmite des joncs s'y reproduit. La présence de l'Orchis incarnat mériterait d'être confirmée. La ZNIEFF de type 2 « Forêt de Carnelle » n°95066021 située à environ 800 mètres du tracé. La Forêt de Carnelle abrite plusieurs espèces végétales remarquables dont 5 protégées dont la Luzule des bois Luzula sylvatica, l'Asconit casque de Jupiter Aconitum napellus, l'Orchis négligée Dactylorhiza praetermissa. Les milieux déterminants sont les regroupements à Reine des prés et communautés associées, les aulnaies-frênaies médio-européennes, les roselières et les bas-marais alcalins. Ici aussi, le rare Phragmite des joncs s'y reproduit. La ZNIEFF de type 2 « Forêt de Montmorency » située à environ 3 km du tracé. Le Parc Naturel Régional « Oise-Pays-de-France » se situe à 4,5 km à l’est de la RN 1. L’ensemble forestier s’étend sur plus de 20 000 ha. C’est le reliquat de la forêt primitive qui couvrait la majeure partie du bassin parisien. Le PNR « Oise-Pays-de-France » étudie actuellement une extension possible de son périmètre, ce qui le conduirait à être adjacent au projet. La zone Natura 2000 la plus proche du site est la ZPS Zone de Protection Spéciale de la « Forêt Picarde », située à 7 km à l’est de la zone d’étude. Il s’agit d’un vaste complexe forestier de la couronne verte parisienne réunissant les forêts d’Halatte, Chantilly, Ermenonville et Bois du Roi, avec une forte diversité d’habitats forestiers, intra-forestiers et péri-forestiers sur substrats variés, majoritairement sableux. Les forêts sont typiques des potentialités subatlantiques méridionales du nord et du centre du Bassin Parisien. Une importante population d’Engoulevent d’Europe inféodée aux landes et peuplements forestiers clairs sur affleurements sableux y est connue. L’hydromorphie soutenue par deux aquifères perchés (réservoir des sables de Fontainebleau retenu par les argiles et marnes stampiennes, réservoir des sables auversiens retenu par l’argile de Villeneuve-sur-Verberie) entretiennent des niveaux de sources et de suintements acides, ainsi qu’une mosaïque extra et intraforestière d’étangs, landes, pelouses acidophiles, rochers gréseux et sables, prairies humides à fraîches, etc. L’avifaune surtout forestière présente un grand intérêt, avec des rapaces et des pics, le Martin pêcheur, et l’Engoulevent tout deux nicheurs. Parmi les espèces d’oiseaux intéressantes identifiées dans la ZPS de la Forêt Picarde, quelques espèces ont été identifiées sur la zone d’étude : Bondrée apivore Pernis apivorus, Pic mar Dendrocopus medius, Pic noir Dryocopus martius, Piegrièche écorcheur Lanius collurio. Page 152/205 Tableau 11. Périmètres d'inventaires et de protections Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes 2. Continuités écologiques 2.1. Présentation du SRCE Ile-de-France Le Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE) est un document cadre qui oriente les stratégies de l’État, des collectivités territoriales et leurs groupements en termes de trames verte et bleue pour la restauration des continuités écologiques sur leurs territoires. Le SRCE s’impose à ces derniers dans un rapport de « prise en compte ». Par sa situation particulière au cœur du bassin parisien, l’Ile-de-France se trouve au carrefour de plusieurs grands axes de la trame verte et bleue nationale identifiés dans le document cadre « orientations nationales ». L’Ile-de-France porte ainsi une responsabilité nationale au regard de ces continuités. Le SRCE identifie la prise en compte de ces continuités comme un élément majeur pour le maintien de la biodiversité, tant dans les politiques d’aménagement que dans la gestion courante des paysages ruraux, que ce soit à une échelle nationale et européenne, régionale, intercommunale et communale ou à une échelle des projets d’aménagement de type infrastructures de transport. Des liaisons à restaurer sont ainsi identifiées sur toute l’Ile-de-France. De façon générale, il s’agit de connexions complémentaires aux corridors d’intérêts régionaux dans des secteurs morcelés visant soit à développer des liaisons entre des espaces naturels existants, soit à désenclaver des espaces naturels d’importance départementale. Les actions à engager visent le renforcement du potentiel écologique des secteurs concernés, la restauration de sections de corridors par l’interconnexion des habitats naturels, voire dans certains cas la restauration de corridors ayant existés. Les infrastructures linéaires ont un impact important sur les continuités écologiques mais peuvent participer à la connexion de certains milieux, en particulier pour les formations herbacées « prairiales » et parfois pour les alignements d’arbres, les haies et les lisières. Les impacts les plus importants peuvent être classés en quatre catégories principales : Au niveau du Pays de France, l’unité paysagère de la Vieille France est délimitée au nord et au sud par les forêts de Picardie (Forêts de Chantilly, Carnelle, l’Isle-Adam et Montmorency), à l’ouest par l’Oise et au sud par l’agglomération parisienne. La région se présente comme un ensemble de plateaux limoneux, d’une altitude moyenne de 150 m, découpé par quelques cours d’eau et surmontés par une série de buttes boisées. Les grandes cultures dominent largement le paysage. Les buttes témoins constituent un important ensemble boisé et forment des continuités nord-sud entre les forêts de Montmorency, l’Isle-Adam, Carnelle et Chantilly. Au sein des vastes espaces de grande culture, les vallées constituent des continuités écologiques importantes pour les espèces associées aux zones humides. Cependant, ces zones sont aussi bien souvent couvertes de peupleraies ce qui limite leurs potentialités écologiques. Quant aux prairies et aux espaces herbacés en général, ils sont faiblement représentés dans ce secteur et correspondent principalement aux réseaux de friches ou de bords d’infrastructures soit routières soit ferroviaires. Des enjeux de continuités écologiques spécifiques au Pays de France ont été ainsi identifiés dans le SRCE, notamment au niveau de la RN1 : Ø le maintien de connexions le long des vallées, notamment la vallée du ru de Presles ; Ø la préservation de zones tampons suffisamment larges au niveau des lisières non urbanisées des forêts de Montmorency, l’Isle-Adam et Carnelle. Les deux cartes suivantes présentent les composantes de la TVB identifiée au niveau de la zone d’étude ainsi que les objectifs de préservation et de restauration. Les cartes montrent que le projet coupe une sous-trame arborée et une sous-trame herbacée. Une analyse détaillée des continuités existantes est présentée ci-après. Ø Le fractionnement des espaces naturels ; Ø L’effet de coupure et ses conséquences (collisions) ; Ø Le rôle des continuités écologiques des dépendances vertes ; Ø La diffusion des espèces invasives. S’ajoutent à ces quatre catégories d’autres effets comme les dérangements liés aux travaux, le bruit et les pollutions, les effets des éclairages nocturnes, les effets des aménagements fonciers annexes, les modifications d’habitats (drainage de zones humides, rudéralisation, coupes forestières). Quatre enjeux majeurs ont ainsi été identifiés dans le SRCE Île-de-France concernant les infrastructures linéaires : Ø prévoir les aménagements nécessaires pour les infrastructures nouvelles visant à répondre aux enjeux de développement de l’agglomération parisienne, en particulier au niveau des réservoirs de biodiversité et sur les corridors régionaux les plus importants ; Ø poursuivre et généraliser les pratiques de gestion des annexes naturelles (bermes, etc.) qui privilégient des méthodes adaptées à la biodiversité ; Ø requalifier les infrastructures existantes, le plus souvent dénuées d’aménagement permettant leur franchissement par la faune (infrastructures anciennes et très utilisées) ; Ø atténuer l’impact des ouvrages routiers et ferroviaires sur le déplacement des espèces des mares et zones humides (amphibiens, mammifères, etc.). Page 153/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Page 154/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Page 155/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes 2.2. Les continuités transversales La RN 1 est actuellement une barrière écologique entre plusieurs espaces : Ø les deux ZNIEFF de type 2 que sont la forêt de Carnelle et la forêt de l’Isle-Adam au niveau du Bois Carreau ; Ø le Fond Margot et les Grandes Movilles qui forment un corridor pour les espèces thermophiles (oiseaux, chauve-souris, insectes). De plus, une glissière de béton armé a été réalisée sur cette route en 2002. Ce type de structure est exceptionnellement franchi par les ongulés qui préfèrent longer ce type d’aménagement. L’élargissement de la RN1 pour l’autoroute A 16 va renforcer l’effet de coupure, mais des aménagements spécifiques prévus pour le rétablissement des continuités lors des travaux de l’A16 permettront d’atténuer ces fractures écologiques. Le tracé identifié dans le SRCE Ile-de-France pour la continuité du Bois Carreau correspond ainsi à plusieurs continuités stratégiques identifiées pour le Val d’Oise, telles que : Ø la continuité liée à la présence d’un vallon humide ; Ø la continuité liée aux massifs forestiers environnant ; Ø la continuité prairiale pour les espèces thermophiles. Illustration 22 Photo de gauche : ouvrage hydraulique utilisé par le sanglier et le blaireau. Photo de droite : en rouge, remontée de sanglier, à droite, remontée de blaireau © V. Vignon, le 24/01/14, O.G.E. Trois aménagements sont donc prévus pour l’élargissement de la RN1 : Ø le maintien de l’OH 282 pour la continuité du vallon humide ; Ø la création d’un passage supérieur grande faune pour la continuité forestière ; Ø la création d’un passage mixte avec aménagement en herbes et en arbustes pour la continuité des espèces thermophiles. 2.3. Les continuités longitudinales Une autre continuité sera également à prendre en compte au niveau de la future autoroute : Ø la continuité écologique longitudinale liée aux talus herbacés. Une largeur des talus de la future autoroute entre 5 et 10 mètres permettra de maintenir une continuité prairiale au sein de la plaine cultivée et à ce titre jouer un rôle clé pour les espèces associées qui peuvent s’installer dans ces corridors relativement étroits. Toutefois, ces bandes de prairie resteront trop étroites pour accueillir le cortège de passereaux des milieux prairiaux. 2.3.1. Le prolongement de l’ouvrage hydraulique 282 L’ouvrage hydraulique 282 mesure 50 m de longueur, 0,8 m de largeur et 1,20 m de hauteur. Le fond de l’ouvrage est boueux et O.G.E. y a noté des coulées et des traces de sangliers et de blaireaux qui traversent ainsi la RN1. En 2010, Egis avait déjà observé devant cet ouvrage des traces de chevreuil, mais il a été observé que l’animal ne s’était pas engagé. Un essai d’écoute en continu des chiroptères a été fait dans cet ouvrage (pose d’un Anabat) sans contact entre le 17 et 21 juin. Il est possible que cet ouvrage soit utilisé par les chiroptères. Page 156/205 Illustration 23 Accumulation d’eau sous l’OH 282 après une semaine de temps pluvieux © A. de Montjoye, le 28/05/14, O.G.E. Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Au regard des inventaires effectués depuis l’automne 2013 jusqu’au printemps 2014 et dans un contexte particulièrement pluvieux durant toutes les saisons de prospection, il apparaît qu’il n’y a pas d’écoulement sous l’ouvrage hydraulique 282, mais seulement des écoulements très temporaires liés à des pluies exceptionnelles ou des accumulations d’eau liées aux irrégularités du terrain. Il ne s’agit donc pas d’un cours d’eau. Un simple prolongement de l’ouvrage sera donc suffisant en veillant à l’élargissement en entonnoir afin d’éviter d’accentuer l’effet couloir. 2.3.2. Les bermes herbacées de la RN1 En France, les superficies en milieux prairiaux ont largement diminué avec notamment l’enfrichement et la mise en culture. Dans les milieux prairiaux restant, les modes de gestion ne permettent que très rarement le maintien des espèces prairiales à forte valeur patrimoniale, entraînant une banalisation de la flore de ces milieux herbacés ouverts autrefois très riches. Certains gîtes d’été pour les chiroptères seront détruits avec l’élargissement. Toutefois, il est prévu de mettre en place plusieurs aménagements qui permettront de rétablir des continuités écologiques aujourd’hui coupées par la configuration actuelle de la RN 1 : plusieurs passages supérieurs ainsi qu’une buse au niveau des Hauts Fourneaux où deux vallons boisés sont utilisés par les chiroptères. Une buse d’un diamètre minimum d’1,5 m est aussi prévue dans la continuité des mouvements de terrain au niveau des Hauts Fourneaux, Le diamètre et la longueur d’une buse sont étroitement corrélés au nombre de chauves-souris qui l’empruntent. Cette buse permettra de maintenir la continuité sans que les chiroptères ne risquent de collision en passant au-dessus de l’autoroute). Des haies seront également plantées afin de recréer des corridors privilégiés les maintenant à distance de l’autoroute et éviter ainsi le risque de collision. Au sein des paysages d’agriculture intensive, la diversité floristique est concentrée sur les bords des champs, les bosquets et les bords de route. Avec le déclin des surfaces prairiales semi-naturelles, les accotements routiers et les talus ferroviaires gérés de manière extensive forment des habitats alternatifs d’autant plus importants pour de nombreuses espèces d’insectes. Dans ce cadre, les talus de la RN1 constituent une opportunité de continuités longitudinales pour de nombreuses espèces thermophiles et plusieurs espèces protégées sont susceptibles d’y être observées : l’Orvet fragile, le Lézard des murailles et le Conocéphale gracieux. L’aménagement de talus large de 10 mètres de part et d’autre de l’autoroute permettra de maintenir une continuité pour ces espèces de milieux prairiaux. Illustration 24 Bermes herbacées le long de la RN1 © B. Macé, le 06/06/14, O.G.E. 2.3.3. Les Hauts Fourneaux Les infrastructures routières constituent une véritable problématique pour les chiroptères tant au niveau de la mortalité par collision que dans la perturbation des axes de déplacement et la destruction des habitats. Illustration 25 Photo de gauche : vallon boisé au niveau des Hauts Fourneaux. Photo de droite : coulée naturelle du Bois Carreau du nord vers le sud © V. Vignon, le 24/01/14, O.G.E. et Géoportail - IGN Page 157/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes 2.3.4. La voie ferrée Les abords de la voie ferrée sont identifiés comme habitats favorables à la Coronelle lisse et au Lézard des murailles entre le Boquet Bruyère et la zone des Soixante-Dix Arpents. Le constat est toutefois un enfrichement des abords de la voie ferrée avec le rétrécissement de la bande prairiale. Il s’agit aussi d’un axe de déplacement pour les oiseaux et les chiroptères. Illustration 26 Photo ci-contre : voie ferrée au niveau des Néfliers et à la future jonction avec l’A16. Photo ci-dessous : voie ferrée prise au niveau des Hauts Fourneaux © V. Vignon, le 24/01/14, O.G.E. 2.3.5. Le Bois Carreau Certains éléments d’organisation spatiale du territoire guident la faune lors de leurs déplacements. Ces éléments sont les espaces boisés, leur forme, leur superficie, leur proximité, les structures linéaires du paysage : cours d’eau, coteaux, lisières, etc. Aujourd’hui, le Cerf est présent dans un continuum forestier qui s’étend sur plus de 100 km dans le Val d’Oise dont le Bois Carreau constitue un enjeu important puisqu’il est le trait d’union au sein de ce continuum et qu’il permet le déplacement de la grande faune notamment. Or, les grandes infrastructures de transport aux emprises clôturées créent un cloisonnement de l’espace à une échelle qui rejoint celle des déplacements des grands mammifères. L’analyse sur ce territoire établit les possibilités de conservation du fonctionnement des populations, notamment des déplacements d’individus entre elles à l’échelle des massifs situés de part et d’autre du projet routier. À partir de la population qui s’est maintenue en Forêt de Chantilly, les Cerfs ont recolonisé les boisements de la Plaine de France au sud de Luzarches et la Forêt de Carnelle dès les années 1960. Avec le développement de l’urbanisme et des routes, les voies de passage entre les forêts sont devenues de plus en plus étroites mais toujours utilisées. Des biches et des cerfs se sont établis au nord du Bois Carreau attenant à la RN1 et dans le secteur du Moulin de Béhu situé de l’autre côté de la voie ferrée. La présence du cerf s’est renforcée ces dernières années. Illustration 27 IGN Page 159/205 Le Bois Carreau : un trait d’union entre les massifs forestiers du Val d’Oise - © Géoportail - Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Un ouvrage supérieur grande faune est donc prévu dans le Bois Carreau, afin de rétablir cette continuité identifiée dans le SRCE Ile-de-France. Il s’agit en effet de la voie naturelle de la grande faune dans le réseau écologique qui relie les Forêts de Carnelle et de l’Isle-Adam. Ce positionnement permet un rétablissement plus performant pour la grande faune mais aussi pour la petite faune par un axe qui relie les milieux forestiers anciens existants de part et d’autre de l’infrastructure. De même, le passage supérieur mixte pourra être utilisé par ces espèces ainsi que les espèces protégées citées dans cette étude et viendra compléter le PGF ainsi que l’ouvrage hydraulique OH 282 déjà utilisé par la faune. La carte de la page précédente présente les axes de déplacement de la grande faune entre les Forêts de Montmorency et de Chantilly. La rupture des déplacements du cerf au niveau de la RN1 est clairement mise en évidence ainsi que le rôle clé du Bois Carreau à l’échelle régionale. Page 160/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes 3. Rappel du diagnostic écologique 3.1. Descriptif des habitats À partir des prospections et des éléments issus de la bibliographie, 31 habitats ont été différenciés, dont 6 habitats inscrits en annexe I de la directive « Habitats » : § § § § § § Aulnaie marécageuse (Corine 44.91 / EUNIS G1.41 / DH : 91E0*) ; Aulnaie-Frênaie-peupleraie (Corine 44.3 / EUNIS G1.21 / DH : 91E0*) ; Bas marais alcalin dégradé (Corine 54.2 / EUNIS D4.1 / DH : 7210*) ; Pelouse calcicole piquetée (Corine 34.32 / EUNIS : E1.26 / DH : 6210) ; Prairie de fauche calcicole (Corine 38.22 / EUNIS : E2.22 / DH : 6510) ; Végétation des vallons frais à fougères (Corine 41.2 / EUNIS : G1A1 / DH : 9180*). cultures ou mauvaises herbes sont similaires à celles rencontrées dans les grandes cultures mais plus diversifiées sur un espace équivalent. Cependant, aucune espèce patrimoniale ni protégée n’a été observée. Ancien verger (Corine 31.8 / EUNIS F3.1) Ce sont des vergers abandonnés où les arbres fruitiers (cerisiers, poiriers, noyers) ont été plus ou moins envahis par des espèces des boisements anthropiques telles que l’Erable sycomore Acer pseudoplatanus, l’Orme champêtre Ulmus minor, le Sureau noir Sambuscus nigra, le Prunellier Prunus spinosa, etc. Ces formations constituent souvent des haies assez denses. Ces anciens vergers sont présents de façon marginale sur la commune de Presles. Ces vergers sont abandonnés parfois depuis plusieurs dizaines d’années. Lorsqu’ils sont encore en bon état, ils peuvent abriter des variétés de fruits anciennes qui méritent peut-être d’être sauvegardées. 3.1.2. Végétation herbacée Ces six habitats constituent un enjeu fort. Leur inscription à l’annexe I signifie qu’ils font partie des types d’habitats naturels d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones de protection spéciale (ZPS).Leur intérêt sera affiné dans les pages suivantes. Chaque intitulé habitat est suivi de deux codes habitat : Corine, EUNIS et s’il-y-a lieu, un code DH est précisé (Annexe 1 de la Directive habitat). Lorsque l’habitat est inscrit à l’annexe I de la Directive Habitats, il est écrit en caractères gras. 3.1.1. Zones cultivées Grande culture (Corine 82.11 / EUNIS I1.1) Les grandes cultures dominent largement l’aire d’étude. Les espèces cultivées les plus répandues sont le blé, la betterave, le colza. D’une manière générale, les adventices ou mauvaises herbes sont présentes sur les marges des cultures. Celles-ci sont plus diversifiées dans les cultures de dicotylédones (colza, betterave) que dans les cultures de céréales (blé, orge…). On distingue un groupe d’annuelles, à optimum de développement en août-septembre. On distingue des espèces comme le Panic pied-de-Coq Echinochloa crus-galli, le Panic faux-millet Panicum miliaceum, l’Amarante fausseblette Amaranthus blitoides (Nat., RR-IdF). Au printemps les adventices sont dominées par la Matricaire camomille Matricaria recutita, la Moutarde des champs Sinapis arvensis ou le Coquelicot Papaver rhoeas. Aucune espèce patrimoniale ni protégée n’a été observée. Illustration 28 Bord de champ, mai 2014, Boquet Bruyères, Maffliers © B. Macé O.G.E. Verger ou culture légumière (Corine 83.15x82.12 / EUNIS G1.D4xI1.2) Ils sont bien représentés sur la commune d’Attainville. Il s’agit de petites parcelles présentant une grande diversité de fruits et de légumes dont la culture est répartie dans l’espace et le temps. Les adventices des Illustration 29 Culture de légumes entre Montsoult et Attainville © B.Macé O.G.E. Friche herbacée calcicole (Corine 87.1 / EUNIS I1.53) Elles se développent sur un substrat plus ou moins remanié, riche en base et bien drainé. Elles sont surtout présentes au niveau du Fond Margot. Elles comprennent des espèces vivaces des friches sèches et riches (ex : Picris fausse-épervière), des prairiales à large spectre écologique (ex : Fromental, Lotier corniculé), des commensales des cultures (ex : Matricaire inodore) et des espèces nitrophiles (ex : Gaillet gratteron). Friche herbacée nitrophile (Corine NC / EUNIS E5.11) Il s’agit de cortèges dominés par des espèces des sols riches en azote tels que l’Ortie dioïque Urtica dioica, la Bardane Arctium lappa, la Berce Heracleum sphondylium. Dans une friche eutrophisée par le dépôt de déchets végétaux (Carte 1, commune de Presles) nous avons observé le Chénopode rouge Chenopodium rubrum et la Vesce variable Vicia villosa subsp. varia, tous deux rares (R) en Île-de-France. Dans une friche, au sud de la RN1, commune de Nerville-la-Forêt, nous avons observé la Podagraire Aegopodium podagraria (AR-IdF). Ces espèces ne sont pas protégées. Ourlet calcicole (Corine 34.4 / EUNIS E5.2) Illustration 30 Prairie acidiphile à l'est du Plan de Chêne à Ce cortège occupe les lisières herbacées situées en bordure de la N1 à Presles en mai 2014 © B.Macé O.G.E. l’ouest des Trente arpents. On y observe des espèces des ourlets thermophiles calcicoles telles que l’Origan Origanum vulgare, l’Agrimoine eupatoire Agrimonia eupatoria et la Verge d’or d’Europe Solidago virgaurea. Au sud du bois de la Justice, un milieu équivalent abrite le Grémil officinal Lithospermum officinale et la Pulmonaire à longues feuilles Pulmonaria longifolia, toutes deux assez rares (AR). Pâture mésophile (Corine 38.1 / EUNIS E2.1) Il s’agit d’une formation végétale surpâturée qui constitue une prairie dense et rase, interrompue çà et là par des tâches d’herbes plus hautes dans les zones de refus. Elles sont présentes sur la commune de Maffliers. D’un point de vue floristique, ces pâtures sont constituées d’espèces supportant le piétinement comme l’Ivraie commune Lolium perenne, la Luzerne lupuline Medicago lupulina, le Trèfle rampant Trifolium repens, la Page 161/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Pâquerette Bellis perennis. Dans les zones de refus, la présence d’espèces comme le Panicault champêtre Eryngium campestre et le Cirse des champs Cirsium arvense, témoigne du caractère surpâturé de ces prairies. Ce sont généralement des formations peu diversifiées. Aucune de ces espèces n’est protégée. Pelouse calcicole piquetée (Corine 34.32 / EUNIS E1.26 / DH 6210) Elles correspondent à des végétations herbacées ou sous-arbustives se développant sur coteau en lisière des bois ou des haies sur un substrat calcaire. Ces pelouses-ourlets sont en voie d’évolution rapide vers la fruticée calcicole. Elles sont présentes de façon marginale sur le versant est du Fond Gérot et en partie est du Haut des Communes. Elles présentent tout de même une bonne diversité floristique, car elles constituent une zone de transition entre différentes unités phytoécologiques. En effet, on observe des compagnes des pelouses calcaires en voie de fermeture (Astragalus glyciphyllos, Agrimonia eupatoria) qui cohabitent avec des prairiales strictes (Eryngium campestre, Salvia pratensis, Centaurea scabiosa etc.). À noter la présence de la Vesce à feuilles étroites Vicia sativa L. subsp. nigra, rare (R). Cet habitat est peu représenté à l’échelle de la zone d’étude. D’étude en étude, cet habitat se referme par le développement progressif de la végétation arbustive à la place de la pelouse. À partir des premiers éléments d’observation, cet habitat de la Directive (6210) est en mauvais état de conservation malgré un bon potentiel en espèces compagnes. vulgare…Toutes ces espèces n’étant pas protégées, elles ne font pas l’objet d’une demande de dérogation par la suite dans ce dossier. On dénombre quelques espèces d’orchidées comme la Platanthère Platanthera chlorantha, l’Orchis pyramidal Anacamptis pyramidalis (AR-IdF) et l’Ophrys abeille Ophrys apifera. Ces espèces ne sont pas protégées en Ile-deFrance. L’Orobanche du trèfle Orobanche minor, une plante parasite de la famille des Fabacées, constitue avec l’Orchis pyramidal les deux espèces patrimoniales de ce milieu. En Illustration 31 Prairie à l'ouest du fond des commune en effet l’Orobanche du trèfle est rare (R) et quasi menacée mai avec Rumex acetosa en fleur © B.Macé O.G.E. (NT) au titre de la liste rouge Île-de-France. Le fond de vallon a été cultivé jusqu’au début des années 2000, alors que le coteau ne l’est plus depuis la première moitié des années 90. On a donc ici une zone naturelle gérée par l’homme, dont l’évolution est à-priori bénéfique depuis une vingtaine d’année, ce qui mérite d’être souligné dans un contexte d’enfrichement des milieux naturels. Cette prairie de fauche calcicole, habitat de la directive (DH 6510) est en bon état de conservation. Illustration 32 Pelouse calcaire piquetée avec un individu de Sauge des prés Salvia pratensis en fleur © B.Macé O.G.E. Prairie de fauche calcicole (Corine 38.22 / EUNIS E2.22 / DH 6510) Cette prairie de fauche est située à l’ouest du Haut des communes sur la commune de Presle. On y distingue deux types de végétation. La végétation qui suit le fond de talweg est marquée par un cortège des prairies de fauche, sur sol un peu riche, dominé par des graminées comme le Fromental élevé Arrhenatherum elatius et la Houlque laineuse Holcus lanatus. On y dénombre des compagnes tel que le Trèfle des prés Trifolium pratense, la Prêle des champs Equisetum arvense, la Berce d’Europe Heracleum sphondylium, la Menthe à feuille ronde Mentha suaveolens, la Renoncule rampante Ranunculus repens, la Vesce cultivée Vicia sativa subsp. segetalis, la Margueritte Leucanthemum vulgare, le Gaillet croisette Cruciata Illustration 33 Berme colorée avec Galium mollugo et Centaurea jacea subsp. debauxi à Attainville © B.Macé O.G.E. laevipes… La pente du coteau est dominée par le Brachypode des Bois Brachypodium sylvaticum, une graminée associée aux ourlets calcaires sur sol un peu riche. Les compagnes des ourlets calcicoles constituent l’essentiel du cortège, avec des espèces comme l’Origan Origanum vulgare, la Vesce Vicia sativa segetalis, la Véronique petit-chêne Veronica chamaedrys, le Lin cathartique Linum catharticum, la Campanule à feuilles rondes Campanula rotundifolia, le Calament commun Clinopodium Prairie de fauche acidiphile (Corine : 38.21 / EUNIS E2.21 / DH 6510) Il s’agit de formations herbacées installées sur des sols sableux filtrants (Carte 1). Le cortège graminéen est caractérisé par la Houlque laineuse Holcus lanatus. et la Flouve odorante Anthoxanthum odoratum. Ces espèces cohabitent dans les profils les plus pauvres en nutriment. Les compagnes sont représentées par l’Oseille Rumex acetosa, la Petite oseille Rumex acetosella, le Séneçon jacobée Senecio jacobaea. Cette végétation occupe les parcelles situées au sud de la RN1, sur la commune de Presle. Prairie mésophile (Corine : 38 / EUNIS E2.7) Cette végétation occupe les ronds-points et les bermes situées autour de la RN104, au niveau de la Croix verte (Carte 5). Il s’agit d’une formation peu colorée dominée par le Fromental élevé Arrhenatherum elatius. Les compagnes sont rares. On note néanmoins quelques espèces patrimoniales mais ponctuelles. L’Orchis pyramidal est représenté par quelques pieds. À signaler un pied de Gesse aphylle Lathyrus aphaca (AR – IdF), quelques stations isolées de Gesse variée Vicia villosa varia (R – IdF). Ces espèces ne sont toutefois pas protégées. Illustration 34 Orchis pyramidal dans un rond-point à Attainville en mai 2014 © B.Macé O.G.E. Végétation des bermes et formations herbacées anthropiques (Corine 87.2 / EUNIS E5.1) Elles résultent de l’entretien et du fauchage régulier des friches herbacées dans un contexte périurbain ou fortement artificialisé. Elles sont constituées d’espèces prairiales à large amplitude écologique comme l’Achillée Page 162/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes millefeuille Achillea millefolium ou le Trèfle rampant Trifolium repens, d’espèces rudérales comme le Diplotaxe à feuilles étroites Diplotaxis tenuifolia, l’Orge des rats Hordeum murinum, la Matricaire discoïde Matricaria discoïdea, d’espèces des friches comme la Tanaisie Tanacetum vulgare, le Cirse vulgaire Cirsium vulgare, l’Amarante verte Amaranthus hybridus, l’Armoise commune Artemisia vulgaris, la Mauve alcée Malva alcea, le Séneçon jacobée Senecio jacobea. Cette végétation domine les bermes et les accotements tout le long de la RN1. Quelques espèces patrimoniales sont ponctuellement observées : Carte 1, commune de Presles : la Cardère poilue Dipsacus pilosus assez rare (AR) en Île-de-France ; commune de Nerville-la-Forêt sur l’accotement routier le Passerage des décombres Lepidium ruderale, très rare (RR) en Île-deFrance et déterminant ZNIEFF ; sur le talus la Vesce variée Vicia villosa varia, rare en Île-de-France. Ces espèces ne sont toutefois pas protégées. Végétation des vallons frais à fougères (Corine 41.2 / EUNIS G1A1 / DH 9180*) Ces formations résultent de l’existence de conditions micro-stationnelles très fraîches dues à la présence de vallons plus ou moins encaissés (Bois Carreau, à l’est des Néfliers) ou d’excavations issues d’anciennes carrières (Fond des Communes et sud du Bois Huard). On y note la régénération naturelle du Hêtre, essence des milieux à bon niveau hydrométrique atmosphérique. En plus du cortège des frênaies-érablières fraîches décrites ci-dessous, cette végétation se caractérise par une bonne diversité et une abondance de fougères des milieux calcicoles frais hémisciaphiles. Dans ces conditions écologiques particulières, on observe la Doradille langue de cerf Phyllitis scolopendrium, le Polypode intermédiaire Polypodium interjectum et le Dryoptéris dilaté Dryopteris dilatata qui dominent largement. Plus rares, mais très caractéristiques de ces milieux, on y observe le Dryoptéris écailleux Dryopteris affinis subsp. Borreri et le Polystic à soies Polystichum setiferum. On note également la Fougère mâle Dryopteris filix-mas, la Fougère des chartreux Dryopteris carthusiana, l’Ail des ours Allium ursinum et marginalement la Capillaire Asplenium trichomanes subsp. quadrivalens. Illustration 35 Vallon frais à fougères avec L’observation de la qualité de ce milieu de vallons frais à fougères, Polystichum setiferum à l'est du Boquet Bruyère, mai 2014 © B.Macé O.G.E. habitat de la directive (DH 9180*), permet de conclure qu’il se trouve ici dans un état moyen de conservation. Végétation thermophile des chaos de blocs (62.1 / H3.2 / DH 8210.9) Ces affleurements de grès sont représentés au nord du bois carreau, en bordure de la RN1. On y observe plusieurs espèces de fougères notamment la Doradille noire Asplenium adiantum-nigrum, une espèce assez rare (AR) en Île-de-France, inconnue dans ce secteur du Val d’Oise, mais non protégée. Cette végétation thermophile des chaos de blocs, habitat de la directive (DH 7210*) est en état moyen de conservation. 3.1.3. Végétation arbustive Illustration 36 Doradille noire Asplenium Fourré arbustif thermophile (Corine 31.81 / EUNIS F3.112) adiantum-nigrum au nord du bois Carreau, avril 2014 Il résulte de l’évolution de la pelouse sèche calcaire lorsque la © B.Macé O.G.E. végétation herbacée n’est pas suffisamment exportée par la fauche ou par l’alimentation de la faune sauvage et domestique. Parmi les espèces les plus typiques on peut mentionner le Prunellier Prunus spinosa, la Viorne lantane Viburnum lantana, le Cornouiller mâle Cornus mas, les Rosiers du groupe Rosa agrestis etc. Un fourré thermophile installé sur le talus ferroviaire (Carte 3, à Maffliers, lieu-dit Les Hauts Fourneaux) comporte quelques individus d’Épine vinette Berberis vulgaris. Cette espèce arbustive est très rare (RR) en Île-de-France et en danger d’extinction (EN) au titre de la liste rouge Île-de-France. Malgré ce statut, cette espèce patrimoniale ne fait l’objet d’aucune protection. Fourré arbustif mésophile et haie arbustive (Corine 31.81 / EUNIS F3.111) Il s’agit de fourrés arbustifs constitués sur sol mésophile suite à l’évolution d’une prairie mésophile. Il regroupe des espèces peu thermophiles et peu hygrophiles comme l’Aubépine Crataegus monogyna, le Fusain Euonymus europaeus, le Sureau Sambucus nigra, etc. Page 163/205 Illustration 37 Epine vinette Berberis vulgaris, à Maffliers le 16/09 © /2013 © B.Macé O.G.E. Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes 3.1.4. Végétation arborée Boisement anthropiques (Corine 31.8F / EUNIS G5.62) Ce sont des formations arborescentes non ornementales bien que très fortement influencées par l’action humaine (boisements spontanés ou plantés sur des sols perturbés). Elles peuvent être constituées d’essences nobles comme le Chêne sessile Quercus petraea et le Chêne pédonculé Quercus robur. EGIS inclue dans cette catégorie une plantation de bouleaux située au sud du Moulin de Béhu. La strate herbacée de ces formations est très réduite et les espèces typiquement forestières sont inexistantes. Elles sont remplacées principalement par des espèces rudérales telles que le Lierre terrestre Glechoma hederacea. Boisement nitrophiles (Corine 41.2 / EUNIS G1.A1) Cette formation végétale constitue l’essentiel des petits bois isolés au sein des zones d’agriculture intensive. Elle résulte d’un processus de dégradation du milieu plus important que dans la formation précédente qui est lié à un enrichissement important du sol en nitrate et une rudéralisation (apports de matériaux, détritus, etc.). A l’inverse des boisements anthropiques, les sols forestiers des boisements nitrophiles ne sont pas déstructurés. Par conséquent, un boisement nitrophile géré de façon écologique (suppression des robiniers, protection vis-àvis des engrais) peut retourner à moyen terme vers une chênaie-charmaie. La réversibilité n’est pas possible pour un boisement anthropique. Le Robinier faux-acacia Robinia pseudoacacia, le Sureau noir Sambucus nigra ainsi que l’Orme champêtre Ulmus minor sont souvent bien représentés dans ces boisements et rendent compte de la dégradation de ces milieux. Dans les secteurs plus frais, le Frêne Fraxinus excelsior apparaît en mélange avec les deux espèces citées précédemment. En situation de lisière, c’est la Clématite vigne-blanche Clematis vitalba, l’Orme champêtre et surtout le Prunellier Prunus spinosa qui témoignent de la dégradation du milieu. La strate herbacée, pauvre en espèces, est composée en particulier d’espèces nitrophiles comme le Gaillet gratteron Galium aparine, la Benoîte vulgaire Geum urbanum, l’Alliaire Alliaria petiolata, le Géranium herbe-àRobert Geranium robertianum et le Cerfeuil penché Chaerophyllum temulum. Les Jacinthes des bois Hyacinthoides non-scripta sont encore présentes. Chataigneraie (41.9 / G1.7D) Cette formation est observée au sein de la forêt domaniale de l’Isle Adam sous forme de futaie et se développe comme la formation précédente sur substrat sec et acide. C’est une formation caractérisée elle aussi par sa très faible diversité floristique. Elle résulte en réalité de la destruction de la chênaie sessiliflore climacique et de son remplacement par le Châtaigner. Celui-ci occupe alors la quasi-totalité des strates arborescentes et arbustives. Il est accompagné du Chêne sessile Quercus petraea. Le sous-bois très pauvre comprend quelques espèces herbacées acidiphiles comme la Fougère aigle Pteridium aquilinum mais est le plus souvent composé d’un tapis monospécifique de Ronces Rubus sect.rubus. Chênaie sessiflore à Châtaignier (Corine 41.5 / EUNIS G1.81) On la retrouve au Bois Carreau et au Bois de la Justice sous forme de futaie. Elle se développe sur un substrat sec et acide (sols oligotrophes). C’est une formation classiquement pauvre en espèces. La strate arborescente est dominée par le Châtaigner Castanea sativa et le Chêne sessile Quercus petraea. Le sous-bois présente un fort recouvrement de Fougère aigle Pteridium aquilinum et de Ronces Rubus sect. Rubus. Les espèces herbacées comme la Houlque molle Holcus mollis, la Germandrée scorodoine Teucrium scorodonia, la Véronique officinale Veronica officinalis, la Digitale pourpre Digitalis purpurea ou le Millepertuis élégant Hypericum pulchrum, ne présentent qu’un très faible recouvrement et sont principalement localisées en bordure des chemins et dans les éclaircies. Chênaie-Charmaie neutrophile (Corine 41.2 / EUNIS G1.A) Ce sont des boisements se développant sur des sols neutres plus ou moins frais. Ils sont installés sur des colluvions de nature variable. La strate arborescente est constituée principalement par une futaie de Chêne pédonculé Quercus robur et de Chêne sessile Quercus petraea mélangée avec du Charme Carpinus betulus. La strate herbacée se caractérise, notamment, par la présence de la Fougère mâle Dryopteris filix-mas, de la Laîche des bois Carex sylvatica et de l'Euphorbe des bois Euphorbia amygdaloides. Chênaie-Charmaie calcicline (Corine 41.2 / EUNIS G1.A) Cette formation regroupe plusieurs sous-types assez bien marqués se différenciant en fonction du niveau d’hygromorphie, d’acidité ou de teneur en calcaire du sol. C’est la formation végétale dominante dans les Bois Carreau et de la Justice. Ce sont des boisements se développant sur des sols plus ou moins frais, légèrement basiques (calcicline) ou neutres (neutrophile). Ils sont installés sur des colluvions de nature variable. La strate arborescente est constituée principalement par une futaie de chêne pédonculé Quercus robur et Chêne sessile Quercus petraea, mélangée avec du Charme Carpinus betulus pour les variantes calcicline et neutrophile, du Hêtre Fagus sylvatica et du Frêne Fraxinus excelsior dans les zones plus fraîches. La strate arbustive plus ou moins Illustration 38 Sous-bois de la chênaie neutrophile, bois de développée est dominée par le Noisetier Corylus avellana la Justice, avril 2014 © B.Macé O.G.E. dans le taillis sous futaie. Le Cornouiller sanguin Cornus sanguinea et le Troène Ligustrum vulgare caractérisent les formations calciclines. La strate herbacée se caractérise par l’abondante floraison vernale de la Jacinthe des bois Hyacinthoides nonscripta et l’Anémone sylvie Anemone nemorosa. Dans les zones les plus sèches on retrouve des éléments de la chênaie-frênaie calcicole. Au sud du bois Carreau, en bordure de la RN1, on observe l’Iris fétide Iris foetidissima et l’Hellébore fétide Helleborus foetidus assez rare (AR), mais non protégée, en Île-de-France. Chênaie-Charmaie dégradée (Corine 41.2 / EUNIS G1.A) Ces boisements sont situés entre autre sur la commune de Maffliers (en continuité avec la forêt de Carnelle). Ils résultent de la dégradation des différents types de la chênaie-charmaie (calcicline, acidicline, neutrophile) liée à la gestion passée de ces milieux (présence d’anciennes carrières, coupes et plantations forestières inadaptées). Elle est constituée d’une futaie mélangée de Chêne pédonculé Quercus robur, de Charme Carpinus betulus, de Frêne Fraxinus excelsior et Robinier faux-acacia Robinia pseudoacacia. La strate arbustive peu développée est pauvre en espèces. Elle est essentiellement représentée par le Noisetier Corylus avellana. Il en est de même pour la strate herbacée qui est largement dominée par la Mercuriale vivace Mercurialis perennis. Page 164/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Chênaie-Charmaie fraiche (Corine 41.2 / EUNIS G1.A13) Ce boisement se différencie par la présence de la Circée de Paris Circea lutetiana, de l’Adoxe Adoxa moschatellina, de la Parisette Paris quadrifolia ou de la Véronique des montagnes Veronica montana. Frênaie-Érablière fraiche (Corine 41.2x41.3 / EUNIS G1.A1xG1.A2) La frênaie-érablière fraîche (dérivant de la chênaie-charmaie fraîche) est présente dans le Bois Carreau sur des sols neutrophiles, frais à humides. Elle est constituée d’une futaie mélangée de frêne commun Fraxinus excelsior, d’Erable sycomore Acer pseudoplatanus et de Chêne pédonculé Quercus robur. La strate arbustive est principalement constituée de Noisetier Corylus avellana, notamment dans la partie la plus dégradée, à proximité de la RN 1. La strate herbacée se rapproche de la Chênaie-Charmaie fraîche. Elle abrite une bonne diversité d’espèces comprenant l’Aspérule odorante Galium odoratum, la Parisette à quatre feuilles Paris Illustration 39 Parisette Paris quadrifolia quadrifolia et la Véronique des montagnes Veronica montana. Les au sud du Bois Carreau, avril 2014 © B.Macé O.G.E. secteurs les plus humides se caractérisent par la présence d’espèces hygrophiles comme le Jonc épars Juncus effusus, la Stellaire aquatique Stellaria alsine ou le Cirse des marais Cirsium palustre. Aulnaie-Frênaie-peupleraie (Corine 44.3 / EUNIS G1.21 / DH : 91E0*) L’aulnaie-frênaie est présente en amont du Moulin de Béhu, dans le talweg d’alimentation jusqu’au niveau de la source captée où elle est présente en sous-strate d’une peupleraie. Elle se développe sur un sol humide et eutrophe. Les strates arborées et arbustives sont composées d’Aulne glutineux Alnus glutinosa, de Chêne pédonculé Quercus robur, de Frêne commune Fraxinus excelsior, de Peuplier grisard Populus canescens, de Saule cendré Salix cinerea, de Groseillier rouge Ribes rubrum. La strate herbacée est principalement caractérisée par un taillis de Ronces bleues Rubus caesius et de nombreuses espèces des mégaphorbiaies : Liseron des haies Calystegia sepium, Angélique des bois Angelica sylvestris, Lysimaque commune Lysimachia vulgaris, Consoude officinale Symphytum officinale et Scrofulaire aquatique Scrophularia aquatica. L’Aulnaie marécageuse, habitat de la directive (DH 91E0*) est en bon état de conservation. 3.1.5. Zone humide Bois humides Aulnaie marécageuse (Corine 44.91 / EUNIS G1.41 / DH 91E0*) L’aulnaie marécageuse est présente au Moulin Neuf, en contre-bas de la route qui mène en forêt de Carnelle et qui constitue une digue, retenant les eaux en amont des deux étangs piscicoles. Cette aulnaie se développe sur un sol alcalin engorgé et eutrophe. Elle est constituée de strates arbustive et arborée exclusivement composées d’Aulne glutineux Alnus glutinosa. La strate herbacée est restreinte, mais très caractéristique : Laîche pendante Carex pendula, Prêle géante Equisetum telmateia, Morelle douce-amère Solanum dulcamara, Menthe aquatique Mentha aquatica et Cardamine des bois Cardamine flexuosa. La station d’Aconit du Portugal Aconitum napellus subsp. lusitanicum, a été retrouvée. Cette espèce est protégée, en danger d’extinction en Île-de-France (EN) au titre de la liste rouge. L’Aulnaie marécageuse, habitat de la directive (DH 91E0*) est en bon état de conservation. Illustration 40 Aconit du Portugal Aconitum napellus subsp. lusitanicum à Presles, avril 2014© B.Macé O.G.E. Page 165/205 Illustration 41 © V. Vignon O.G.E. Transition de l’aulnaie-frênaie-peupleraie vers le bas marais alcalin dégradé, le 24/01/14 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Cortèges herbacés hygrophile Bas marais alcalin dégradé (Corine 54.2 / EUNIS D4.1 / DH : 7210*) On rencontre cette formation dans la partie avale de l’étang du Moulin de Béhu jusqu’en amont des étangs du Moulin Neuf dans les secteurs non boisés, mais présente un état plus ou moins dégradé. Ces végétations sont issues de la dégradation par assèchement, minéralisation et fermeture des ensembles turficoles alcalins initiaux. Les espèces caractéristiques se sont fortement raréfiées et le tout présente un faciès de phragmitaie ou localement de magnocariçaie. La dynamique de fermeture est importante, notamment par les saulaies à Saule cendré Salix cinerea et à Bourdaine Frangula alnus. 3.2. Évolution des habitats En tenant compte de la bibliographie ainsi que de notre connaissance ancienne de ce secteur, plusieurs évolutions marquantes ont été constatées : Ce bas-marais alcalin, habitat de la directive (DH 7210*) est en mauvais état de conservation. Mégaphorbiaie et magnocariçaie (Corine 37.8x53.2 / EUNIS E5.5xD5.21 / DH : 6430) Ces formations sont principalement présentes dans le talweg d’alimentation des marais (ouest du Bois Huard) et les marais eux-mêmes (Presles et Moulin de Béhu). On trouve principalement des espèces de mégaphorbiaies, magnocariçaies et roselières comme le Roseau commun Phragmites australis, la Baldingère Phalaris arudinacea, la Salicaire Lythrum salicaria, le Jonc épars Juncus effusus, la Laîche des rives Carex riparia. Ces espèces sont généralement peu exigeantes vis-à-vis de la qualité de l’eau. § La friche située en lisière ouest du Bois Carreau est progressivement devenue une prairie de fauche calcicole présentant des espèces d’intérêt. Cette évolution est positive puisque ce secteur constitue un habitat prairial important et peu représenté sur l’ensemble de la zone d’étude. § Toutefois, la pelouse calcicole s’est presque totalement fermée. Il reste quelques surfaces de moins de 1000 m2. Cette pelouse était encore vaste il y a 20 ans. § Cette même logique a été identifiée sur les talus de la voie ferrée. Les talus tendent à se densifier en espèces ligneuses alors qu’ils abritent des espèces thermophiles telles que la Coronelle lisse, le Lézard des murailles, la Decticelle bariolée, etc. 3.1.6. Plans d’eau Bassin (Corine 89.2 / EUNIS J5.33) Un bassin de stockage des eaux pluviales a été identifié dans le secteur de la croix verte. Illustration 42 Etat de la prairie de fauche calcicole et de la pelouse calcicole piquetée en septembre 2013 puis en janvier 2014 © B. Macé et V.Vignon - O.G.E. Plan d’eau et végétation aquatique (Corine 22.1x53.1 / EUNIS C1xC3.2) Dans les étangs du Moulin Neuf et du Moulin de Béhu (propriétés privées non prospectées pour des raisons d’accès), leur transformation en bassin de pêche et de loisirs présume d’un cortège floristique très réduit devant se résumer à quelques espèces tolérantes comme le Cresson de fontaine Nasturtium officinale, l’Ache fauxcresson Apium nodiflorum sur les rives ou la Petite lentille Lemna minor à la surface des étangs. Page 166/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Page 167/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Page 168/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Page 169/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes 3.3. Espèces floristiques La mise à jour de l’étude initiale, à travers les prospections de terrain (septembre 2013, avril et mai 2014), a permis de mettre en évidence 24 espèces patrimoniales, mais aucune espèce protégée au titre des articles L411-1 du Code de l’environnement. Au total, 282 espèces ont été identifiées à travers une trentaine d’habitats. Les 24 espèces patrimoniales observées sont hiérarchisées de la manière suivante : § 1 espèce protégée, liste rouge en danger d’extinction (EN), exceptionnelle (RRR) en Île-deFrance : l’Aconit du Portugal Aconitum napellus subsp. Lusitanicum. Toutefois cette espèce a été vue au niveau du Marais de Presle et ne sera pas impactée par les travaux sur la RN1 compte tenu de la distance qui l’en sépare. § 2 espèces de la liste rouge Île-de-France, très rares mais non protégées, dont ü 1 espèce en danger d’extinction (EN) : l’Épine-vinette Berberis vulgaris, très rare (RR) en Île-de-France ; ü 1 espèce quasi-menacée (NT) : l’Orobanche du trèfle Orobanche minor, très rare en Îlede-France ; § 4 espèces déterminantes ZNIEFF (non protégées), assez rare à très rare en Île-de-France : Dryoptéris de Borrer Dryopteris affinis subsp. borreri, le Passerage des décombres Lepidium ruderale, le Polystic à soies Polystichum setiferum ; § 17 autres espèces assez rare à très rare (non protégées) en Île-de-France dont : ü 1 espèce très rare (RR), ü 4 espèces rares (R), ü 12 espèces assez rares (AR). Page 170/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Page 171/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Page 172/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes § 3.4. Espèces faunistiques 3.4.1. Les mammifères terrestres Plusieurs mammifères ont été détectés comme présents dans la zone d’étude, dont deux espèces protégées : le Hérisson d’Europe Erinaceus europaeus et l’Écureuil roux Sciurus vulgaris. Les autres espèces de mammifères observées, patrimoniales mais non protégées, sont : la Taupe Talpa europaea, le Lièvre Lepus europaeus (retour de l’espèce depuis 10 ans), le Lapin de garenne Orytolagus cuniculus, le Blaireau Meles meles, l’Hermine Mustela erminea, la Martre des pins Martes martes, le Renard roux Vulpes vulpes, le Sanglier Sus scrofa, le Chevreuil Capreolus capreolus et le Cerf élaphe Cervus elaphus. L’Écureuil roux Sciurus vulgaris. Plusieurs individus sont présents dans les secteurs boisés notamment au Bois Carreau. Il s’agit d’une espèce sylvicole, appartenant à la famille des rongeurs. Inféodés aux grands arbres dans lequel il installe son nid, il apprécie les graines de conifères. De ce fait on le retrouve dans les forêts de feuillus ou de résineux et dans les parcs mais jamais en plaine et culture dénudée. Cette espèce connait des fluctuations interannuelles non négligeables dont les causes sont encore assez mal connues. Celles-ci pourraient être liées aux aléas climatiques notamment aux périodes de froid. L’impact majoritaire de l’homme sur l’Écureuil roux est lié à la fragmentation des habitats mais aussi aux collisions dues au trafic routier. Cette espèce est protégée au niveau national et de préoccupation mineure (LC) en région Ile-de-France. Parmi les espèces patrimoniales non intégralement protégées sur le territoire national et détectées dans le cadre des inventaires, quatre sont remarquables. Il s’agit de : § § Illustration 43 Traces de sanglier et de blaireau, le 24/01/14 © V. Vignon – O.G.E. La description détaillée des deux espèces intégralement protégées sur l’ensemble du territoire métropolitain est précisée au chapitre 5. Une description sommaire de ces espèces est établie ciaprès : § Le Hérisson d’Europe Erinaceus europaea est une espèce ubiquiste qui fréquente aussi bien les massifs forestiers que les parcs et les jardins. Il se déplace facilement sous les grillages, par les chatières et est aussi capable d’escalader des obstacles (les murs restent toutefois infranchissables pour le Hérisson). Son activité est surtout crépusculaire et nocturne. Le Hérisson pâtit fortement de la circulation automobile à laquelle il paie un lourd tribut. Cette espèce est protégée au niveau national mais n’est pas menacé de disparition en France. Il s’agit d’un bon indicateur de la continuité des parcs et jardins en ville. Un individu a été retrouvé mort victime du trafic routier près de l’intersection avec le Chemin Notre Dame de France à Baillet en France. Page 173/205 § Le Cerf élaphe Cervus elaphus représente le plus grand ongulé de France. Strictement herbivore il peut parfois occasionner des dégâts aux cultures. Son biotope est strictement constitué par les grands massifs forestiers. Les vieux mâles sont généralement solitaires et rejoignent les biches de septembre à début octobre lors de la période de brame et de reproduction. Le Cerf élaphe est absent de la petite couronne en Ile-de-France. Il est présent dans le Val d’Oise dans la forêt de Carnelle et les boisements du Pays de France jusqu’à la francilienne, exceptionnellement dans la forêt de l’Ile Adam. Il est présent dans tous les boisements au nord du projet. Le Cerf élaphe est déterminant ZNIEFF pour la région. La Martre des pins Martes martes avec un individu observé tôt le matin dans le massif boisé au nord de la RN 1. Espèce typiquement forestière, la Martre se rencontre dans les forêts mixtes et de conifères plus rarement dans les forêts de feuillus strictes. Parfois, la Martre peut s’approcher des secteurs urbanisés et agricoles, notamment dans le bocage. Son régime alimentaire est composé de micromammifères essentiellement en hiver, d’œufs et d’oiseaux forestiers au printemps et de fruits et d’insectes en été et automne. Illustration 44 Martre des pins © O.G.E. Elle évite le voisinage immédiat de l’homme et ne s’attaque pas aux animaux de bassecour. Par ailleurs, son impact est négligeable sur les espèces gibiers et domestiques. Sa répartition est irrégulière et très morcelé toujours en faible densité en Île-de-France et régit par la disponibilité en habitats forestiers. Elle est rare et déterminante ZNIEFF en Île-de-France, cette observation constitue une nouvelle donnée contemporaine pour le département du Val d’Oise. L’Hermine Mustela erminea avec un individu observé profitant des rayons du soleil sur un coteau du petit vallon humide du nord de la N 1. Ce mustélidé carnivore se rencontre en plaine dans les campagnes cultivées à proximité des champs et des haies bordant les prairies également dans les marais et les rives de cours d’eau. Le gîte peut être installé dans un arbre creux, un terrier, une crevasse de rocher ou un ancien nid de rapace. Le territoire de chasse couvre de 10 à 100 hectares fonction de la disponibilité et de la densité de ses proies Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes § (micromammifères). La survie de ce mustélidé passe par la conservation de mosaïque d’habitats ruraux en milieu ouvert combinant des paysages de cultures, de haies, de prairies, de marais. L’espèce est peu commune et déterminante ZNIEFF en Île-de-France. Il s’agit d’une des rares données collectées pour le département du Val d’Oise ces dernières années. Le Blaireau européen Meles meles avec de nombreux terriers fréquentés localisés notamment dans le « Bois Huard » et le « Bois Carreau ». Le Blaireau est le plus gros représentant de la famille des mustélidés, il recherche le plus souvent des milieux boisés offrant des sous-bois assez denses mais se rencontre également dans les prairies, les clairières, les zones agricoles jusque dans les grands parcs urbains. Ces mœurs sont essentiellement crépusculaires et nocturnes, ils passent la journée à l’abri dans son terrier. Généralement solitaire, ils peuvent vivre en petites communautés quand les ressources sont abondantes sur son territoire. L’espèce a beaucoup souffert de la chasse et du piégeage intensif au cours de la première moitié du XXème siècle, son aire de répartition originelle en fut largement affectée avec une disparition des populations dans de nombreux secteurs. Aujourd’hui les principaux facteurs de menace outre la chasse et le piégeage sont la destruction et la dégradation des milieux naturels mais aussi les collisions routières. L’espèce est peu commune en Île-de-France et déterminante ZNIEFF. · milieu souterrain l’hiver, dans les grottes, caves, mines et carrières. En été, il gîte dans les arbres creux, les nichoirs à Chiroptères, entre les planches de construction en bois. Même si l’espèce semble moins anthropophile que d’autres Myotis, les colonies restent susceptibles d’être observées à l’arrière de volets laissés ouverts, les contrevents, les bardages en bois ou les poutres et charpentes. Pour ses prospections de chasse, le Murin de Brandt préfère les massifs anciens ouverts qui permettent des vols de prospection entre la végétation au sol et le bas de la canopée entre 3 et 10 m. Il lance des raids rapides dans les clairières et au-dessus des zones humides. Il longe aussi les structures arborées et les fossés. Le Murin de Natterer Myotis nattereri. Cette espèce est protégée au niveau national, classée annexe IV de la Directive Habitats, déterminante de ZNIEFF en Île-de-France et classé « A surveiller » sur la liste rouge nationale. Cette espèce est adaptable et se trouve aussi bien dans les massifs forestiers que les milieux agricoles extensifs ou les zones d’habitats dispersés. C’est une chauve-souris typiquement cavernicole du type grotte, mine, cave, tunnel, pont, etc. pour les gîtes hivernaux. Les gîtes estivaux eux sont très variés : fissures d’arbres, loge étroite dans un bâtiment, anfractuosités dans un pont, etc. Les territoires de chasse sont variés mais l’espèce préfère les massifs anciens de feuillus où elle chasse le long des allées forestières ou des lisières. En complément, le Murin de Natterer prospecte aussi les prairies bordées de haies ou fraîchement fauchées, les ripisylves de rivières calmes, les vergers, petites cultures, parcs, jardins, arbres isolés, etc. Évolution des carnivores Concernant les carnivores, on constate une reprise importante de 3 espèces sur le secteur d’étude : § il y a 10 ans, le Blaireau était très faiblement représenté dans le Val d’Oise. Or, dans les dernières années, une reprise des populations a été observée et ces populations peuvent désormais être considérées comme bien réinstallées ; § l’Hermine était régulièrement observée il y a 30 ans dans le Val d’Oise. Elle s’est fortement raréfiée au cours des années 1990. L’espèce n’a été revue que ponctuellement ces dernières années dont une des rares observations locales a été réalisée par notre expert faune Anthony Guérard lors de la campagne d’inventaire 2014. L’espèce est peu commune et déterminante ZNIEFF en Île-de-France ; § le contact récent d’une Martre est une donnée nouvelle pour le Val d’Oise. Elle est rare et déterminante ZNIEFF en Île-de-France. 3.4.2. Les chiroptères La présence de chiroptères a été notée sur l’ensemble de la zone d’étude. Or, l’ensemble des chiroptères est protégé sur le territoire national. Chaque espèce détectée fait l’objet d’une description sommaire ci-après. Les espèces faisant l’objet dans le cadre de ce dossier d’une demande de dérogation au titre des espèces protégées et d’un formulaire CERFA font l’objet d’une description plus détaillée au chapitre 5. Parmi les espèces identifiées, deux espèces à enjeu ont été notées : · Le Murin de Brandt Myotis brandtii. Cette espèce est protégée au niveau national, classée annexe IV de la Directive Habitats, déterminante ZNIEFF en Île-de-France et classé « Rare » sur la liste rouge nationale. Cette espèce semble être particulièrement présente dans les vieilles forêts à caractère humide ou à proximité de cours d’eau, mais sa répartition en Ile-deFrance est encore mal connue avec un manque de données. Le Murin de Brandt hiberne en Dans le Bois Carreau, deux espèces communes ont été identifiées au niveau des boisements traversés par l’A16 où elles chassent en suivant les lisières, les chemins, les alignements d’arbres et de haies, les routes peu fréquentées : § La Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus protégée au niveau national et annexe IV de la Directive Habitats ; § La Sérotine commune Eptesicus serotinus protégée au niveau national, annexe IV de la Directive Habitats, rare et déterminante ZNIEFF en Île-de-France. Des Oreillard sp. Plecotus sp. ont aussi été noté au niveau du Bois Huard, au nord de la voie ferrée, mais sans permettre l’identification précise. Tous les Oreillards sont protégés au niveau national, classés annexe IV de la Directive Habitat, déterminants ZNIEFF en Ile-de-France et classés « A surveiller » sur la liste rouge nationale. Enfin, un Murin à moustaches Myotis mystacinus aurait été identifié mais sans pouvoir être confirmé lors des passages printaniers. Le Murin à moustaches est protégé au niveau national, classé annexe IV de la Directive Habitat, déterminant ZNIEFF et classés « A surveiller » sur la liste rouge nationale. Le Murin de Bechstein Myotis bechsteini avait été noté sur le site du Marais du ru de Presles et du Marais du Moulin neuf mais n’a pas pu être confirmé sur la zone d’étude lors de la campagne d’inventaires de 2014. Un Anabat SD2 a été installé dans l’ouvrage hydraulique pour permettre l’identification des espèces en vol grâce aux fréquences émises par les espèces. Il a été installé dans l’ouvrage hydraulique 282 ce qui a permis de montrer qu’aux dates de prospection du 17 et 21 juin 2014, aucun chiroptère n’a utilisé l’ouvrage inférieur. Page 174/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Par ailleurs, chaque boisement prospecté a fait l’objet d’une évaluation de la présence des chiroptères : Ø Les Grandes Movilles Lors du passage hivernal, deux cavités souterraines ont été détectées, l’une dans du sable et l’autre dans de la roche calcaire. Dans cette dernière cavité, un Murin Myotis mystanicus/brandt/alcatoe a été observé. L’individu n’a pas pu être déterminé avec certitude, car la prise de mesures biométriques est interdite sur un animal en hivernation. Toutefois, cette cavité doit faire l’objet d’une protection. Illustration 45 En haut, deux entrées pour la même cavité dans une ancienne carrière où un Myotis a été observé. La cavité ruisselle d’eau en hiver, facteur limitant pour les chiroptères. En bas à droite, cavité sableuse artificielle © E. Bas, le 22/02/13 La bande boisée des Grandes Movilles présente un intérêt chiroptérologique supérieur au nord de l’actuelle RN1 (secteur noté B sur les photos ci-dessous), tandis que la zone A apparaît moins favorable à l’accueil de gîte en raison de son isolement et des caractéristiques du boisement (robiniers et jeunes frênes). La bande boisée des Grandes Movilles est aussi en jonction avec d’autres secteurs qui peuvent constituer des secteurs de colonies ou de gîte estivaux (La Cave, Presle). Illustration 46 Page 175/205 La RN1 et la bande boisée des Grandes Movilles © E. Bas, le 22/02/13 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Ø Le Bois Carreau Ø Le Bois de la Justice Il s’agit d’un bois isolé mais qui peut toutefois servir à d’éventuels animaux en transit ou même en chasse. Plusieurs arbres de taille importante ont été noté (frênes, chênes et charmes) et des gîtes potentiels existent des deux côtés de la route. Illustration 48 Le Bois Carreau © E. Bas, le 22/02/13 Ø Le Fond des communes Il s’agit d’un boisement de pente très favorable, avec à proximité un corridor de haies, alignements de grands arbres et de gros diamètres. Illustration 47 Localisation du Bois de la Justice Illustration 49 Page 176/205 Localisation du Fond des communes Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Ø Les Hauts Fourneaux Les boisements présentent un enjeu fort pour les chiroptères. Il s’agit de deux avancées où les boisements de pente présentent un caractère frais. Illustration 50 Illustration 51 En haut, arbres fissurés ou à cavités. En bas, réseau de boisement de pente avec le Boquet Bruyère, le Néflier, le bas du Bois Huard et les deux vallons boisés de pente des Hauts Fourneaux © E. Bas, le 22/02/13 Les Hauts Fourneaux, deux vallons boisés en pente © E. Bas, le 22/02/13 Ø Le bas du Bois Huard Il correspond à un bois de robiniers, châtaigniers et chênes avec notamment des arbres à fissures et à écorces décollées. De nombreuses loges de pics (Pic épeiche et Pic vert) y ont été notées. Ce boisement présente un fort potentiel pour les chiroptères. Page 177/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes 3.4.3. Les oiseaux Au total, 71 espèces d’oiseaux ont été observées dans l’aire d’étude. Elles sont traitées ci-après par cortège d’habitats d’espèces, les plus remarquables font l’objet d’une description supplémentaire. § Le Pic noir Dryocopus martius a été entendu au niveau du Bois de l’Hôtel-Dieu, dans la forêt domaniale de l’Isle Adam proche de la D64 à Nerville la Forêt et dans le boisement en pointe proche de la carrière de Saint-Martin-du-Tertre. Se nourrissant de larves d'insectes cachées dans le bois, ce géant parmi les pics est une espèce typique des hautes futaies, qu'elles soient en feuillus, en conifères ou mixtes et comportant un grand nombre d'arbres mâtures. Bien que l'espèce ne soit pas en danger, la sylviculture intensive avec abattage des arbres morts et dépérissants lui est très préjudiciable. La densité de l'espèce est toujours assez faible même si elle a tendance à augmenter. Cette espèce de pic se reproduit dans le boisement de Carnelle. Les populations de Pic noir se sont étendues en Ile-de- Illustration 53 Pic noir Photo: S. France depuis plus de trente ans avant l’extension du Hannert Wikipedia Pic mar. Les populations de Pic noir sont également organisées sur les forêts de Carnelle et de l’Isle-Adam reliées par le bois Carreau. Ces oiseaux utilisent les abords de la RN1 actuelle notamment pour leur ressource alimentaire et pour la traversée de cette infrastructure. Les noyaux de populations se trouvant davantage dans les cœurs de massifs. Le Pic noir est protégé au niveau national et inscrit en annexe I de la Directive Oiseaux. Il est déterminant ZNIEFF à partir de 10 couples reproducteurs. § Le Pic épeichette Dendrocopus minor a été entendu dans le massif boisé au nord de la N 1 en bordure du vallon humide. Il fréquente les bois et bosquets de feuillus mais aussi les parcs, les jardins et les vergers. Il évite généralement les boisements de conifères. Il recherche préférentiellement les bois blancs tendres de peuplier, de saule et de bouleau. Il est de ce fait souvent associé aux boisements, aux haies de bords de cours d’eau. Jadis commun, cette espèce a particulièrement souffert de la raréfaction de boisements sénescents riches en bois morts et de la multiplication des forêts de production gérées et entretenues. La sauvegarde de cette espèce est directement liée à la restauration qualitative et quantitative de bois morts et sénescents dans les boisements de feuillus. Ce type de mesure de restauration profite également à l’ensemble du cortège des pics forestiers identifiés sur l’aire d’étude. Les populations de Pic épeichette sont organisées sur les forêts de Carnelle et de l’Isle-Adam reliées par le bois Carreau mais également le long du ru de Presle qui comprend ses habitats préférentiels de boisement de bois tendre. Les potentialités des boisements situés en ordure de la RN1 sont moins importantes que les boisements des fond de vallons humides de la vallée de Presle et ses extensions entre le bois Carreau et la forêt de Carnelle. Il est peu commun et classé Vulnérable sur la liste rouge des oiseaux d’Île-de-France. Les oiseaux liés à l’eau Les espèces observées caractéristiques de ces habitats en période de reproduction sont notamment le Canard colvert Anas platyrhynchos et la Gallinule poule-d’eau Gallinula chloropus, observés uniquement au sein de l’ENS bordant la forêt de Carnelle sur les plans d’eau et la végétation rivulaire. Notons la présence en mars d’un couple Bergeronnette des ruisseaux Motacilla cinerea peu commune et déterminante de ZNIEFF en Île-de-France à la station d’épuration de Maffliers proche du « Chemin du Fond du Bassin » en bordure de la ligne ferroviaire. Cependant ce couple n’a pas été recontacté au cours du printemps, l’espèce n’est donc pas nicheuse sur ce secteur. Elle ne fait donc pas l’objet d’une demande de dérogation dans le présent dossier. Les oiseaux liés aux haies et boisements Parmi le cortège des oiseaux caractéristiques des haies et boisements, 3 espèces remarquables et protégées ont été observées en période de reproduction. Leur description sommaire est présentée ciaprès et détaillée au chapitre 5 : § Illustration 52 Pic mar - Photo : M. Sczczepanek - Wikipedia Le Pic mar Dendrocopus medius C’est une espèce typique des chênaies avec des arbres matures. L'abattage des forêts anciennes de feuillus et leur remplacement par des peuplements de pins et de sapins réduit considérablement ses facilités de nidification. Des oiseaux ont été vus et entendus de part et d’autre de la N 1 dans le Bois Carreau notamment. Par ailleurs un individu a été en entendu plus au nord en Forêt de Carnelle et trois jeunes en dispersion dans le boisement en pointe proche de la carrière de Saint-Martin-du-Tertre. Aucune cavité de reproduction n’a été clairement observée néanmoins sa reproduction est suspectée dans les boisements des deux côtés de la nationale. Les populations de Pic mar qui se sont étendues en Ile-de-France depuis une vingtaine d’année présentent des populations organisées sur les forêts de Carnelle et de l’Isle-Adam reliées par le bois Carreau. Ces oiseaux utilisent les abords de la RN1 actuelle notamment pour leur ressource alimentaire et pour la traversée de cette infrastructure. Les noyaux de populations se trouvant davantage dans les cœurs de massifs. L’espèce est déterminante de ZNIEFF en Île-de France et citée en annexe I de la directive "Oiseaux". Les espèces caractéristiques du cortège d’oiseaux des haies et boisement, observées également en reproduction, sont : la Buse variable Buteo buteo, la Mésange charbonnière Parus major, la Mésange nonnette Poecile palustris, la Sitelle torchepot Sitta europea, le Grimpereau des jardins Certhia brachydactyla, le Pic épeiche Dendrocopos major, la Grive draine Turdus viscivorus et le Pinson des arbres Fringilla coelebs. Page 178/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Notons également la présence d’un Pouillot siffleur Phylloscopus sibilatrix dans un boisement de feuillus près du secteur du « Plan de Chênes » à Presles. Cet individu chanteur en avril ne fut pas recontacté fin mai, il s’agissait d’un migrateur non cantonné sur le site. Cette espèce est classée en danger sur la liste rouge des oiseaux nicheurs d’Île-de-France. Son statut non reproducteur conduit à ne pas demander de dérogation à son égard au titre des espèces protégées dans le présent dossier. De même, un Faucon hobereau Falco subbuteo a été noté en chasse mais hors de la zone d’étude. Ce faucon chasse les insectes volants, d'où son attirance pour les milieux humides, ainsi que les oiseaux et en particulier les hirondelles. Bien que non menacé, le Faucon hobereau est un bon indicateur de la diversité des milieux qu'il fréquente. C’est une espèce nicheuse protégée à l’échelle nationale, rare en Ile-de-France et déterminante de ZNIEFF dans cette même région. Sa localisation hors de la zone d’étude, et son statut non avéré de reproducteur, conduisent à ne pas demander de dérogation à son égard au titre des espèces protégées. Les oiseaux liés aux milieux ouverts cultivés Parmi le cortège des oiseaux des milieux ouverts cultivés, 1 espèce remarquable mais chassable a été observée en période de reproduction. Sa description sommaire est présentée ci-après et détaillée au chapitre 5 : § la Caille des blés Coturnix coturnix, avec un chanteur contacté dans une parcelle de blé au sud du lieu-dit « Boquet Bruyère ». Cette espèce de steppe et d’habitats prairiaux s’est adaptée aux cultures pour sa reproduction. Toutefois, l’intensification de l’agriculture a fait régresser l’espèce qui n’est qu’assez commune en Île-de-France. Les espèces caractéristiques composant le cortège d’oiseaux des milieux ouverts cultivés, observées également en période de reproduction, sont : l’Alouette des champs Alauda arvensis (espèce chassable), la Bergeronnette printanière Motacilla flava (espèce protégée), la Perdrix grise Perdix perdix (espèce chassable). Les oiseaux liés au bâti Les espèces protégées caractéristiques de cortège sont notamment le Moineau domestique Passer domesticus, la Bergeronnette grise Motacilla alba et le Rougequeue noir Phoenicurus ochruros. Aucune espèce remarquable n’a été identifiée dans ce cortège. 3.4.4. Les amphibiens Trois espèces communes protégées ont été notées dans la mare forestière située dans la partie sud du Bois Carreau : le Crapaud commun Bufo bufo chanteur, la Grenouille agile Rana dalmatina et le Triton palmé Lissotriton helveticus avec plus de 250 individus estimés dans la mare. Seule la Grenouille agile a une protection au niveau national qui couvre les individus et les habitats de l’espèce, les autres amphibiens cités n’étant protégés qu’au titre de leurs individus. Chacune de ces espèces fait l’objet d’une description détaillée dans le chapitre 5. Des gîtes terrestres pour ces espèces existent probablement dans les autres boisements de l’aire d’étude mais il apparaît que cette mare est le seul site de reproduction de la zone d’étude. Cette mare ne sera pas touchée par les travaux. Les points bas de fond de talweg ont aussi été prospectés par sécurité mais aucune présence d’amphibien n’a été détectée. 3.4.5. Les reptiles Trois espèces de reptiles ont été observées sur le site. Chacune de ces espèces fait l’objet d’une description sommaire ci-après et d’une description plus détaillée dans le chapitre 5 : § L’Orvet fragile Anguis fragilis Ce lézard apode se trouve généralement en lisières ou il vient profiter du soleil. On le trouve aussi en forêt et dans les secteurs bocagers. Semi-fouisseur, il reste malgré tout assez difficile à détecter malgré parfois de belles populations. Il se nourrit principalement de petits invertébrés comprenant insectes, gastropodes et araignées. Ce reptile commun est très certainement présent sur l’ensemble des secteurs de boisements, il fut notamment découvert en lisière du « Boquet bruyère », en lisière de haies dans le vallon humide au nord de la RN 1 ainsi qu’à proximité du « Plan des chênes ». Commun en Île-de-France, il l’est aussi dans le Val d’Oise bien que les individus de son espèce soient protégés au niveau national. § La Coronelle lisse Coronella austriaca Cette couleuvre très discrète affectionne les milieux thermophiles notamment les secteurs rocailleux tels que les pierriers, les amoncellements de pierres et pavés ou encore les voies de chemins de fer. La présence de secteurs buissonnants limitrophes aux sites thermophiles favorise son développement. La Coronelle lisse se nourrit principalement de lacertidés tels que l’Orvet fragile ou le Lézard des murailles. Elle est menacée par la destruction de ses biotopes, certainement par l’isolement de ses populations, cette espèce ayant un faible rayon de dispersion. La régression des populations de ses proies favorites participe aussi à son déclin. Pour la région cette espèce semble absente du centre de la Seine-et-Marne mais bien représentée dans le reste de la région. Sa présence a été confirmée dans différents secteurs du Val d’Oise. Cette couleuvre bénéficie du réseau ferré assez dense en Île-de-France. Un individu a été observé en bords de voie ferrée sur la commune de Maffliers à l’est du lieu-dit « Maison-Neuve ». Cette espèce est probablement présente tout le long des voies de chemin de fer de la zone d’étude. La Coronelle lisse est protégée au niveau national tant au titre de ses individus que de son habitat et elle est inscrite à l’annexe IV de la Directive Habitats. Notons également la présence d’oiseaux protégés migrateurs et/ou d’hivernants faisant halte dans les labours ou sur les chemins agricoles comme : le Pipit farlouse Anthus pratensis, le Traquet motteux Oenanthe oenanthe et le Tarier des prés Saxicola rubetra. Les oiseaux liés aux formations buissonnantes Les espèces protégées caractéristiques de ce cortège sont notamment la Fauvette grisette Sylvia communis, l’Hypolaïs polygotte Hippolais polyglotta, la Linotte mélodieuse Carduelis cannabina, le Bruant jaune Emberiza citrinella, le Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos. Notons que ces espèces sont davantage des oiseaux de zones buissonnantes que de prairies ponctuées de buisson. Ces milieux de prairies et de pelouses ont très fortement régressés dans le territoire traversé par le projet. Ces milieux ont été pris en compte dans le SRCE d’Ile-de-France pour leur restauration. Aucune espèce remarquable n’a été identifiée dans ce cortège. Page 179/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes D’autres espèces communes étaient toutefois présentes telles que la Piéride du navet Pieris napi, le Paon du jour Aglais io, la Petite tortue Nymphalis urticae, l’Azuré des nerpruns Celastrina argiolus, le Vulcain Vanessa atalanta Odonates Illustration 54 Coronelle lisse observée proche d’une voie ferrée à Maffliers le 19/09/13 ©V. Tanguy - O.G.E. § Le Lézard des murailles Podarcis muralis Le Lézard des murailles est une espèce très thermophile qui affectionne les secteurs bien ensoleillés. On le retrouve ainsi le long des murets en pierre et sur les murs de maison, en lisière de boisement, dans les secteurs bocagers et le long des voies de chemins de fer. Les densités peuvent parfois être importantes. Cette espèce est commune en Île-de-France et commune dans le Val d’Oise. Elle a été aperçue sur un tronçon de la voie ferrée, sur un talus d’un échangeur au niveau de la Croix verte et sous une plaque en lisière de boisement en bordure de la RN 1. Le Lézard des murailles est probablement présent tout le long des voies ferrées de la zone d’étude. Le Lézard des murailles est protégé au niveau national tant au titre de ses individus que de son habitat et inscrit à l’annexe IV de la Directive Habitats. 3.4.6. Les insectes Lépidoptères En raison de conditions météorologiques défavorables, peu d’espèces ont été détectées sur l’aire d’étude et parmi elles, aucune espèce n’était protégée. Parmi les espèces observées, la plus remarquable est : § Le Demi-deuil Melanargia galathea Cette espèce fréquente les prairies, les pelouses et d'autres lieux herbeux riches en graminées et en plantes mellifères. Ces milieux se raréfiant, le Demi-deuil régresse dans un rayon de 20 à 25 km autour de la capitale mais également plus loin ponctuellement. Quelques individus ont été notés sur les coteaux du petit vallon humide au nord de la N1. L'espèce est déterminante ZNIEFF en Île-de-France. Illustration 55 Demi-deuil ©V. Tanguy - O.G.E. Il n’existe pas de secteurs de reproduction identifiés sur la zone d’étude, seules quelques espèces peuvent être observées en maturation et en dispersion dans les prairies et les cultures et aucune d’entre elles n’était protégée. Une espèce remarquable est à signaler en maturation dans une prairie du vallon humide au nord de la N1 : § Le Gomphe joli Gomphus pulchellus Cette libellule recherche les eaux ensoleillées faiblement courantes ou stagnantes. Les parties calmes des cours d'eau, les gravières et les rives de lacs peu végétalisées ont sa préférence. Elle est assez rare et déterminante ZNIEFF en Île-de-France. D’autres espèces ont été observées, il s’agit de l’Agrion portequeue Enallagma cyathigerum, l’Agrion élégant Ishnura elegans, l’Agrion à larges pattes Platycnemis pennipes. Illustration 56 Labbaye - O.G.E. Gomphe joli © O. Orthoptères Plusieurs espèces d’orthoptères ont été recensées sur la zone malgré un passage légèrement tardif après une période de froid fin septembre. Parmi elles, une seule espèce était protégée. Elle fait l’objet d’une description sommaire ci-après et d’une description plus détaillée au chapitre 5 : § Le Conocéphale gracieux Ruspolia nitidula Cette grande sauterelle était autrefois rare en Île-de-France. D’affinité méridionale on constate une remontée des populations vers le nord de la France depuis plusieurs années avec une baisse d’exigence en termes de qualité de milieux. Le Conocéphale gracieux affectionne les hautes herbes de préférence de milieux frais et chauds mais il n’est pas rare de le rencontrer dans des milieux plus secs. Un individu a été observé en bords de la N1 et de prairie de fauche. Cette espèce est probablement présente sur d’autres bermes herbeuses de la N1. Ruspolia nitidula est protégée en Île-de-France ainsi que déterminant ZNIEFF. Avec elle, trois autres espèces se distinguent de par leur statut en Île-de-France, malgré le fait qu’elles ne soient pas protégées réglementairement. Il s’agit de : § La Decticelle bariolée Roeseliana roeselii Cette espèce fréquente les lieux herbeux riches en graminées hautes, comme les prairies et certaines bordures de routes et de chemins. Les secteurs peuvent être indifféremment secs ou humides. Elle reste peu commune en petit couronne mais bien représentée dans les autres départements. Cette espèce reste assez commune dans le Val d’Oise. Des individus de Decticelle bariolée ont été observés dans plusieurs secteurs herbacés de la zone d’étude. Cette espèce est probablement présente dans de nombreux secteurs herbacés le long de la N1 au nord de la zone d’étude. Bien que répandue, elle reste vulnérable et déterminante ZNIEFF en Île-de-France. Page 180/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes § Le Phanéroptère méridionale Phaneroptera nana Le Phanéroptère méridionale est une espèce de sauterelle de petite taille mais qui parait assez grande de par ses longues ailes. Cette espèce assez élancée et fragile se nourrit principalement de feuille dans les milieux secs et bien ensoleillés. Ainsi on la retrouve souvent dans les zones de bosquets, les friches, cultures extensives ainsi que les parcs et jardins. C’est une espèce assez tardive qui s’active principalement la nuit. Autrefois considérée comme très rare pour la région on la rencontre assez facilement dans les villes et friches industrielles ou la chaleur est plus élevée. Phaneroptera nana est déterminant ZNIEFF en Île-de-France. § Le Criquet verte-échine Chorthippus dorsatus Cette espèce fréquente soit des prairies humides, souvent en bordure de secteurs marécageux, soit des lieux herbeux plutôt secs comme ici. Victime du drainage des zones humides et du remplacement des prairies par des cultures intensives, ce criquet a une répartition désormais morcelée, en particulier en plaine. Il était exceptionnel en Île-de-France autrefois. Cependant ses populations ont tendance à croître et coloniser de nouvelles localités. Un individu a été observé dans une prairie limitrophe au Bois Carreau au nord de la N1. Chorthippus dorsatus est déterminant ZNIEFF pour la région. L’ensemble de ces quatre espèces est indicateur de milieux prairiaux d’herbes hautes. Il est donc essentiel de maintenir des espaces prairiaux en réseau au sein de la zone d’étude. Il s’agit d’ailleurs d’un des objectifs identifié au SRCE Ile-deFrance pour l’aménagement de l’A16 sur ce secteur. Illustration 57 Criquet verte échine © O. Labbaye O.G.E. Coléoptères saproxyliques Des traces de coléoptères saproxyliques protégés ont été recherchées, notamment pour l’Aegosome scabricorne Aegosoma scabricorne, le Pique-prune Osmoderma eremita, le Grand Capricorne du chêne Cerambyx cerdo et le Lucane cerf-volant Lucanus cervus. Aucune de ces espèces n’a été détectée. Page 181/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Page 182/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Page 183/205 Dossier de demande de dérogation au titre des espèces protégées Partie XI - Annexes Page 184/205