Cours technologie des systèmes II LACA09 Rappel du cours technologies de systèmes II (Partie 1) Sommaire : 1 Mesure des grandeurs mécaniques : 1.1 Importance et intérêt. 1.2 Mesure de position et de déplacement 1.2.1 Méthodes indirects (par variation d'impédance) 1.2.1.1 Capteur potentiomètrique : à fil bobiné, à couche résistive 1.2.1.2 Capteur inductif : à entrefer, à noyau plongeur 1.2.1.3 Capteur capacitif : à armature mobile, à variation de surface. Introduction Objet et importance de la mesure industrielle : Les capteurs et la chaîne d'acquisition sont au cœur de beaucoup de systèmes industriels. Un capteur est un élément déterminant de la chaîne d'information et un mauvais choix de capteurs peut avoir de sérieuses conséquences économiques. Les capteurs sont les premiers éléments rencontrés dans une chaîne de mesure. Ils transforment les grandeurs physiques ou chimiques d’un processus ou d’une installation en signaux électriques au départ presque toujours analogiques. Cette transformation doit être le reflet aussi parfait que possible de ces grandeurs. Cet objectif n’est atteint que si l’on maîtrise en permanence la réponse des capteurs qui peut être affectée par des défauts produits par les parasites qui se superposent aux signaux, par les conditions d’utilisation, par le processus luimême et par le milieu qui l’entoure. La grandeur électrique et ses variations, délivrée par le capteur, apporte toute l’information nécessaire à la connaissance du mesurande. Ils contribuent : A la sécurité des personnes et des équipements lors de l'exécution des opérations Au bon déroulement des taches, étant au cœur des systèmes de commande et de régulation. A l'augmentation de la productivité et à l'amélioration de la qualité des produits finis. Classification des grandeurs industrielles : On peut classer les grandeurs physiques en 6 familles, chaque capteur s’associant à l’une de ces 6 familles : Mécanique : déplacement, force, masse, débit etc… Thermique : température, capacité thermique, flux thermique etc... Electrique : courant, tension, charge, impédance, diélectrique etc… Magnétique : champ magnétique, perméabilité, moment magnétique etc… Radiatif : lumière visible, rayons X, micro-ondes etc... (Bio)Chimique : humidité, gaz, PH, sucre, hormone etc… 1 Cours technologie des systèmes II LACA09 I. Mesure des grandeurs mécaniques : I.1 Capteurs de position et de position I.1.1. Utilisation des capteurs de position et de déplacement : Ces capteurs sont utilisés pour mesurer la position linéaire ou angulaire d'un mobile par rapport à un point de référence connu, essentielles dans certaines applications (ex. machines outils) De nombreuses grandeurs physiques sont aussi mesurables par les déplacements qu'elles imposent à des corps d'épreuve : force pression accélération température Mesure de position : Les capteurs utilisés pour ces types de mesure sont très fréquemment des capteurs passifs. I.1.2 Méthodes indirects (par variation d'impédance) I.1.2.1 Capteurs potentiométriques : L'objet dont on désire mesurer la position ou le déplacement, est rendu solidaire mécaniquement du curseur du potentiomètre. Ce type de capteur, facile à mettre en œuvre et bon marché donne une mesure absolue du déplacement linéaire ou angulaire. Ils génèrent un signal (tension) qui est directement exploitable par une unité de contrôle commande. Cependant ils sont relativement fragiles et les plages de mesure sont limitées. Si on applique une tension continue E aux bornes du potentiomètre, la tension V mesurée est proportionnelle au déplacement de l'objet. 𝑉= 𝑅𝑑 𝑅𝐷−𝑑 +𝑅𝑑 .𝐸 = 𝑅𝑑 𝑅𝐷 𝑑 .𝐸 = 𝜌𝑆 𝑑 𝜌𝑆 𝑑 .𝐸 = .𝐸 𝐷 𝑑 𝑉 = .𝐸 𝐷 d : est le déplacement de l'objet. Figure 2: Schéma d'un potentiomètre de déplacement rectiligne 2 Cours technologie des systèmes II LACA09 𝑉= 𝛼 𝛼𝑀 .𝐸 α : est l'angle de déplacement de l'objet. Figure 3: Schéma d'un potentiomètre de déplacement angulaire I.1.2.2 Avantages et inconvénients des capteurs potentiométriques : Avantage : - simplicité peu coûteux angle de mesure 10° à 360° la sortie est indépendante de R => stable par rapport à la température Inconvénients : - charge mécanique usure par frottements influence de la source influence de l'appareil de mesure. solution : amplificateur suiveur pour garantir la validité de l'utilisation du diviseur de tension I.1.2.3 Capteurs inductifs : Le déplacement que l'on veut mesurer est imposé à un des éléments d'un circuit magnétique entraînant une variation de flux dans un enroulement de mesure. Le coefficient d'auto-induction L d'une bobine de N tours de fl s'exprime en fonction de la réluctance R du circuit magnétique associé : 𝐿= 𝑁2 𝑅 ou 𝑅=∫ 𝑑𝑙 𝜇𝑠 = 𝑅𝑓 + 𝑅0 = ∫ 𝑑𝑙𝑓 𝜇𝑓 𝑠𝑓 +∫ 𝑑𝑙0 𝜇0 𝑠0 μ étant la perméabilité magnétique et s la section du circuit. 3 Cours technologie des systèmes II LACA09 Quand les sections des différents tronçons du circuit magnétique sont constantes : 𝑅 = 𝑅𝑓 + 𝑅0 = 𝑙𝑓 𝜇0 .𝜇𝑟 .𝑠𝑓 + 𝑙0 𝜇0 .𝑠0 avec : 𝑙𝑓 et 𝑙0 sont respectivement la longueur moyenne d'une ligne de force dans le matériau ferromagnétique et dans l'air; 𝑠𝑓 et 𝑠0 sont les sections droites du circuit magnétique et de l'entrefer 𝜇𝑟 la perméabilité magnétique relative du matériau ferromagnétique 𝜇0 = 4𝜋. 10−7 (MKSA) On distingue plusieurs familles selon le principe utilisé : Capteur de variation d'entrefer d'un circuit magnétique, Capteur à noyau plongeur Capteur par variation de mutuelle inductance entre deux circuits; Les deux premiers cas vont donner des capteurs de proximité et de déplacement. Le troisième principe est utilisé par les capteurs dit à transformateur différentiel (LVDT) I.1.2.3.1 Capteurs inductifs à variation d'entrefer : Un circuit magnétique comporte une partie fixe C et une culasse mobile M susceptible de se déplacer par translation et de modifier l'entrefer 𝑙0 Entrefer variable Figure 4: Principe d'un capteur à entrefer variable L'expression du coefficient d'auto-induction, ou l'inductance, est : 𝐿 = 𝑁2 𝑅 𝑁2 𝑁2 𝐿= = 𝑙𝑓 (𝑙𝑓 𝜇0 𝑠) + (𝑙0 𝜇0 𝜇𝑟 𝑠𝑓 ) 𝑙0 + 𝜇0 𝜇𝑟 𝑠𝑓 𝜇0 𝑠 (𝜇0 𝜇𝑟 𝑠𝑓 )(𝜇0 𝑠) Si 𝑠𝑓 = 𝑠 donc : 𝐿 = (𝜇0 𝜇𝑟 𝑠𝑓 ) 𝑙𝑓 +𝑙0 𝜇𝑟 𝑁 2 , on divisant sur 𝜇𝑟 on obtient : 4 Cours technologie des systèmes II LACA09 1 2 𝐿 = 𝜇0 𝑁 . 𝑠. 𝑙0 + 𝑙𝑓 𝜇𝑟 𝑙𝑓 L'inductance devant être sensible à la variation d'entrefer, il faut choisir 𝑙0 >> 𝜇 𝑟 , alors l'expression de cette même inductance devient : 𝜇0 . 𝑁 2 . 𝑠 𝐿= 𝑙0 Un déplacement Δx de l'armature entrainant une variation 𝛥𝑙0 = 2𝛥𝑥 de l'entrefer, l'inductance prend une nouvelle valeur : 𝜇0 . 𝑁 2 . 𝑠 𝜇0 . 𝑁 2 . 𝑠 𝐿 + 𝛥𝐿 = = 𝑙0 + 2. 𝛥𝑥 𝑙 (1 + 2. 𝛥𝑥) 0 𝑙0 𝜇0 . 𝑁 2 . 𝑠 1 𝐿 + 𝛥𝐿 = . 2. 𝛥𝑥 𝑙0 1+ 𝑙0 Soit : ∆𝐿 = −2𝜇0 𝑁2 𝑠 2 𝑙0 . ∆𝑥 2∆𝑥 1+ 𝑙0 et ∆𝐿 ∆𝑥 1 = −2 . 𝐿 𝑙0 1 + 2∆𝑥 𝑙0 Si ∆𝑥 ≪ 𝑙0 on a pratiquement : 2 ∆𝐿 = −2𝜇0𝑁 𝑠 2 𝑙0 2 2∆𝑥 2∆𝑥 . ∆𝑥 (1 − +( ) − ⋯) 𝑙0 𝑙0 Et la sensibilité capteur peut s'écrire : 5 Cours technologie des systèmes II LACA09 2 2 ∆𝐿 −2𝜇0 𝑁 𝑠 2∆𝑥 2∆𝑥 𝑆= = (1 − +( ) + ⋯) 2 ∆𝑥 𝑙 𝑙 0 0 𝑙0 La sensibilité dépend de la position initiale 𝑙0 de l'armature : elle est d'autant plus élevée que 𝑙0 est plus petite. En outre elle ne peut être considérée constante que si le déplacement est très petit par rapport à 𝑙0 . Ceci limite l'utilisation de ces capteurs à des déplacements très faibles. La sensibilité et la linéarité peuvent être améliorées si on associe à l'inductance précédente un bobinage et un noyau identiques placés symétriquement par rapport à l'armature mobile et dont l'entrefer subit donc des variations opposées. Δx Figure 5: Circuit magnétique à variations d'entrefer opposées. La variation du coefficient d'auto-induction 𝐿′ du second bobinage s'écrit : 2𝜇0 𝑁 2 𝑠 ∆𝑥 ∆𝐿 = . 2∆𝑥 𝑙02 1− 𝑙0 Soit pour 𝑥 ≪ 𝑙0 : 2𝜇0 𝑁 2 𝑠 2∆𝑥 2∆𝑥 2 ∆𝐿 = . ∆𝑥 (1 + +( ) + ⋯) 𝑙0 𝑙0 𝑙02 ′ Les inductances 𝐿 et 𝐿′ sont placées dans deux branches contigües d'un pond, la tension de déséquilibre est alors proportionnelle à ∆𝐿′ − ∆𝐿 soit : 4𝜇0 𝑁 2 𝑠 2∆𝑥 2 ∆𝐿 − ∆𝐿 = . ∆𝑥 (1 + ( ) + ⋯) 𝑙0 𝑙02 ′ La sensibilité de cette association d'inductance est doublée et la non-linéarité est réduite. 6 Cours technologie des systèmes II LACA09 I.1.2.3.2 Capteurs inductifs à noyau plongeur: Une bobine de N spires comporte un noyau mobile, se déplaçant en translation, solidaire de la pièce dont on veut mesurer le déplacement ou situer la position. Figure 6: Circuit magnétique à noyau plongeur Pour une position donnée du noyau, l'inductance L est fonction de l'enfoncement du noyau à l'intérieur de la bobine. Le calcul de L est effectué en considérant l'inductance comme l'association en série d'une inductance à air, de longueur 𝑙0 , de coefficient d'auto-induction 𝐿0 et d'une inductance à noyau de fer de longueur 𝑙𝑓 , le coefficient d'auto-induction 𝐿𝑓 , le coefficient de mutuelle induction étant M : On a : 𝐿 = 𝐿0 + 𝐿𝑓 + 2𝑀 Avec : 𝑀 = 𝑘√𝐿0 . 𝐿𝑓 k : est le coefficient de couplage supposé constant : 0 ≤ 𝑘 ≤ 1 Le déplacement ∆𝑙𝑓 du noyau entraine une variation ∆𝐿 de l'inductance qui dépend de 𝑙𝑓 et qui est une fonction non linéaire. II.1.2.4 Mesure des inductances : Selon que les pertes dans les bobines du capteur sont mieux représentées par une résistance série ou par une résistance parallèle, on peut utiliser respectivement le pond de Maxwell ou le pond de Hay. Ls Rs Deux représentations possibles de pertes dans une inductance 7 Cours technologie des systèmes II LACA09 ie ie Re Re k R k R Ce ic ic V m e Ce V m e s s Rc Rc R R Lc Lc Mesure des inductances avec le pond de Maxwell Mesure des inductances avec le pond de Hay A l'équilibre on a, pour les deux montages : 𝑈𝑘𝑅 = 𝑈𝑒 𝑘𝑅. 𝐼𝑐 = 𝑍𝑒 . 𝐼𝑒 => 𝑈𝑐 = 𝑈𝑅 𝑘𝑅.𝐼𝑐 𝑍𝑐 .𝐼𝑐 = 𝑍𝑒 .𝐼𝑒 => 𝑅.𝐼𝑒 𝑍𝑐 = 𝑘𝑅 𝑍𝑐 = 𝑍𝑒 => 𝑍𝑐 . 𝑍𝑒 = 𝑘𝑅 2 𝑅 c'est la condition d'équilibre. Pour le pond de Maxwell on a : 𝑍𝑐 = 𝑅𝑐 + 𝑗𝐿𝑐 𝑤 𝑍𝑐 . 𝐼𝑐 = 𝑅. 𝐼𝑒 𝑍𝑒 = et 𝑅𝑒 1+𝑗𝑅𝑒 𝐶𝑒 𝑤 Pour le pond de Hay, on a : 𝑗𝐿𝑐 𝑅𝑐 𝑤 et 𝑅𝑐 +𝑗𝐿𝑐 𝑤 𝑍𝑒 = 1+𝑗𝑅𝑒 𝐶𝑒 𝑤 𝑗𝐶𝑒 𝑤 Il est facile à démontrer que : 𝑅𝑐 = 𝑘𝑅 2 𝑅𝑒 et 𝐿𝑐 = 𝑘𝑅2 𝐶 Comme Il est aussi facile à de déduire la valeur de Vm : 𝑉𝑚 = 𝑒𝑠 . 𝑘𝑅∆𝑍𝑐 1 . ∆𝑍𝑐 (𝑘𝑅 + 𝑍𝑐0 )2 1+ 𝑘𝑅 + 𝑍𝑐0 8 Cours technologie des systèmes II LACA09 I.2.5 Capteur capacitif à armature mobile: Il s'agit soit de condensateur plan dont l'une des armatures subit le déplacement à traduire entrainant une variation de la capacité : 𝐶= 𝜀𝑟 . 𝜀0 . 𝐴 𝐷 𝜀𝑟 : permetivité relative du milieu placé entre les armatures. 𝜀0 = 8,85. 10−12 est celle du l'air. A et D : respectivement, la surface en regard des armatures et la distance les séparant. Le Déplacement de l'armature peut s'effectuer soit : Dans son propre plan, donc : A variable, D constant. Perpendiculairement à son plan, donc : A constant, D variable. I.2.5.1 Condensateur à surface variable : Condensateur simple à surface variable : Il s'agit d'un condensateur plan avec armature tournante. On a dans ce cas de condensateur simple : αmax 𝐶(𝑥) = 𝑘. 𝑥 Tel que : α 𝑘= 𝜀0 .𝜋.𝑟 2 360.𝐷 x est l'angle α en degré (x = α). Condensateur simple Condensateur double différentiel à surface variable : Ces types de condensateurs contiennent une armature mobile "A1" entre deux armature fixes. La position prise comme origine des déplacements "x" est celle ou l'armature mobile est placée symétriquement par rapport aux deux armatures fixes. Deux capacités sont à mesurer C21 entre la surface A1 et A2 et C31, entre la surface A1 et A3. A1 étant la surface mobile. αmax α A1 A2 Condensateur double différentiel A3 Ces deux capacités s'expriment donc comme suit : 9 Cours technologie des systèmes II Avec : 𝑋 = 𝛼𝑚𝑎𝑥 2 LACA09 𝑥 𝑥 𝐶21 = 𝑘(𝑋 + 𝑥) = 𝑘𝑋 (1 + ) = 𝐶0 (1 + ) 𝑋 𝑋 𝑥 𝑥 𝐶31 = 𝑘(𝑋 − 𝑥) = 𝑘𝑋 (1 − ) = 𝐶0 (1 − ) 𝑋 𝑋 et 𝑥 = 𝛼 : le déplacement angulaire. I.2.5.1 Condensateur à écartement variable : Condensateur simple à écartement variable : d Armature mobile D0 Armature fixe D0 : est la position d'origine, d : est le déplacement. L'expression de la capacité devient : 𝐶(𝑑) = Condensateur double différentiel à écartement variable : A2 D0 𝜀0 . 𝐴 𝐷0 + 𝑑 A1 Armature fixe d D0 Armature mobile A3 𝐶21 = 𝜀0 . 𝐴 1 = 𝐶0 . 𝐷0 − 𝑑 1 − 𝑑⁄𝐷 0 𝐶31 = 𝜀0 . 𝐴 1 = 𝐶0 . 𝐷0 + 𝑑 1 + 𝑑⁄𝐷 0 10