Bienvenue à cette conférence, qui se place dans le cadre de la journée européenne des consommateurs. Un grand merci aux orateurs qui sont ici présents. En tant que président du Comité économique et social européen, je tiens à vous remercier de votre participation et à vous dire que l’Union à 28 pays vient de franchir la barre des 500 millions de consommateurs potentiels, mais que, comme vous le savez, la crise a eu pour conséquence qu'une grande partie des citoyens de l'Union européenne ont vu leur pouvoir d'achat touché, notamment dans les pays qui ont été obligés contraints d'appliquer des programmes d'austérité. La politique européenne en faveur des consommateurs poursuit les objectifs de préservation des intérêts, de la santé et de la sécurité des consommateurs tels qu’énoncés dans l’article 169 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Cette politique promeut le droit à l’information et à l’éducation des consommateurs, ainsi que leur droit à s’organiser pour défendre leurs intérêts. Cependant, les négociations autour du Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (PTCI) manquent de transparence pour les consommateurs et les citoyens et font craindre une baisse considérable de la protection des consommateurs dans certains domaines comme, par exemple, les règles techniques et sanitaires, l'accès aux services ou encore l'indication géographique des produits. Les intérêts du consommateur et les considérations environnementales ne doivent pas être pas sacrifiés au profit d'intérêts économiques. D'autre part, la crise économique, que subissent tous les États de l'Union européenne, et les défis climatiques à relever pèsent nécessairement sur les consommateurs. L’exclusion sociale et la vulnérabilité des consommateurs risquent de s’aggraver au cours des prochaines années, du fait des répercussions durables de la crise économique, du vieillissement de la population, de la complexité croissante des marchés et de l’offre et de la difficulté d’une partie de la population à maîtriser l’environnement numérique. Le Comité économique et social européen a émis un avis qui propose de contrer la vulnérabilité grandissante des consommateurs dans le marché intérieur, de lutter contre l'érosion progressive du pouvoir d'achat des citoyens à revenu moyen et de l'ensemble des consommateurs en général et de prendre des mesures pour atténuer les difficultés financières que connaissent les petites et moyennes entreprises. Le Comité économique et social européen invite les autorités compétentes à adopter des mesures efficaces afin de garantir un accès sûr aux produits et aux services de première nécessité ainsi que la protection explicite et effective des droits des consommateurs et des usagers qui, pour des raisons économiques, ont été frappés de plein fouet par la crise économique et financière. Nous devons faire en sorte d'éviter l'exclusion sociale des consommateurs et de tous les citoyens en garantissant l'accès aux soins de santé, aux assurances maladie et à l'énergie. Par ailleurs, en vue de mettre en place les objectifs fixés par la COP 21, on doit pouvoir garantir une consommation plus durable et responsable en permettant à tous les citoyens l'accès aux énergies renouvelables, à des moyens de transport plus respectueux de l'environnement, à une alimentation saine et s'inscrivant dans une logique de production et de commercialisation équitable. Ces changements pourraient réduire sensiblement les émissions de gaz à effet de serre, tout en accompagnant les citoyens européens dans une démarche de consommation conciliant plaisir, santé et climat. Nous devons améliorer les informations fournies aux consommateurs pour leur permettre de comprendre l’origine et la conception des produits, grâce à un système d'étiquetage plus lisible. La confiance des consommateurs vis-à-vis des produits peut être encouragée grâce aux éco-labels européens. Les mécanismes de protection des consommateurs doivent également tenir compte de l’économie numérique et du commerce électronique. Les consommateurs doivent pouvoir se sentir plus en sécurité sur la toile. Nous devons agir pour une meilleure protection des données personnelles, un plus grand respect des règles de confidentialité et de la vie privée. Enfin, nous devons porter une attention particulière à l'initiative «Mieux légiférer». Vous savez, en français, on dit souvent que «le mieux est l'ennemi du bien». «Mieux légiférer», comme nous avons eu l'occasion de le dire à Monsieur le premier vice-président de la Commission européenne, M. Timmermans, ne doit pas signifier qu'il ne faut pas légiférer. Il faut donc être vigilant et essayer de vérifier la promesse qui a été faite par le viceprésident, à savoir que «mieux légiférer» ne veut pas dire que l'Union cessera de légiférer et que l'on attendra que le marché résolve tous les problèmes, pour la simple raison que, comme nous le savons tous et toutes, le marché n'a jamais résolu les problèmes. Au contraire, si on laisse cette règlementation aux bons soins du marché, il est sûr et certain que les citoyens dont les revenus sont les plus faibles risquent de payer un lourd tribut. Nous restons confiants et vigilants afin que «mieux légiférer» signifie effectivement qu'il y aura une simplification et une amélioration de la législation européenne, pas une suppression de cette législation. Je vous remercie de votre attention.