Stage nouveaux programmes de 1ère (rentrée 2011) Thème 4 : colonisation et décolonisation (7-8 heures) Question : le temps des dominations coloniales Commentaire des IO Le nouveau programme de 1ère s’inscrit dans la continuité le programme des TS 2003 (« colonisation et indépendance ») qui concernait la période allant du milieu du XIXe siècle aux années 1960, en étudiant en particulier « la colonisation européenne et le système colonial ». Le programme de 2011, en s’intitulant « le temps des dominations coloniales » est plus large et fait davantage référence à un « état d’esprit », celui des « dominations » plutôt qu’à un système colonial à proprement parler. Il s’inscrit dans l’histoire culturelle et perçue, étudiant plutôt les représentations, la culture coloniale. Deux questions doivent être étudiées : - le partage colonial de l’Afrique à la fin du XIXe siècle (on se centre donc sur un continent, à un moment donné de la colonisation, avec la notion de partage (entre Européens) pour réfléchir aux rivalités européennes mais aussi à ce que représentait pour les Européens la constitution d’un empire à ce moment. - L’Empire français au moment de l’exposition coloniale de 1931 : réalités, représentations et contestations. On se situe là au début des années 1930, à un moment particulier où l’Empire est constitué (sorte d’apogée), où la culture coloniale se développe (dans la continuité du début du siècle) mais où les contestations se développent aussi, tant dans les colonies qu’en France auprès de certains milieux (parti communiste par exemple) même s’ils sont marginaux. C’est donc un moment charnière, qu’on doit traiter comme un sujet de type « tableau » L’exposition coloniale est aussi une « entrée intéressante » car c’est une vitrine de l’Empire colonial français, une mise en scène destinée à véhiculer la culture coloniale (voire la mystique impériale) et remporter l’adhésion de l’opinion publique. La France montre d’autant plus sa puissance que l’Angleterre n’y participe pas. Il s’agit donc de traiter en 4 heures maximum deux « étapes » de cette période coloniale : l’étape du partage, de la constitution des empires et l’étape des empires constitués de leur gestion et de la culture coloniale. Plus spécifiquement de « l’Empire français au moment de l’exposition coloniale de 1931 » Cette entrée doit permettre : - une mise en perspective (cela doit être l’occasion de dire « où en est l’empire », tant du point de vue des territoires concernées que de leurs modes d’administration, la place des coloniaux et des indigènes dans le fonctionnement, la présence et l’action de la France sur ces territoires (percevoir les actions réalisées mais aussi les limites, et la « face sombre »). Cela doit donc permettre de « définir ce qu’est un empire colonial » (à travers l’exemple du 2ème mondial). C’est ce que le programme regroupe sous le terme REALITES - de préciser le contexte : les colonies ont participé activement aux côtés de la France pendant la 1ère guerre mondiale, ce qui permet de mettre en valeur leur apport pour le pays après (on peut s’appuyer par exemple sur le discours d’Albert Sarraut). Dans les années 30 la France connaît quelques difficultés et la glorification de l’empire colonial est aussi un moyen de détourner l’attention des faiblesses. - D’expliquer ce qu’est une exposition internationale et de préciser que les colonies étaient déjà exposées à leur occasion. En 1931 toutefois, l’exposition est coloniale, consacrée exclusivement aux empires coloniaux. - de comprendre l’instrumentalisation de l’empire colonial par la IIIème république, avec la mise en scène (les organisateurs la conçoivent comme un parcours imaginaire au sein du monde colonial), les discours valorisant l’empire et créant de fait un mythe impérial et une culture coloniale (on veut éduquer le public). En analysant les choix effectués et les différents aspects de cette manifestation qui a duré 6 mois (de mai à novembre 1931), on peut travailler sur les REPRESENTATIONS et les confronter à la REALITE (portée Exposition dans élaboration culture impériale ? exotisme associé au chauvinisme et racisme = chose la mieux partagée par l’opinion ?)) - cette exposition internationale, si elle a connu un grand succès populaire (plus de 9 millions de visiteurs) n’est pas exempte de critiques qui révèlent une partie des réalités de la colonisation et on doit aussi replacer le mythe impérial et la culture coloniale dans une perspective plus large en expliquant que dans les colonies, des mouvements se créent et se développent pour contester cette perception. Ces contestations apparaissent aussi lors de cette exposition. CONTESTATIONS Stage nouveaux programmes de 1ère (rentrée 2011) Thème 4 : colonisation et décolonisation (7-8 heures) Question : le temps des dominations coloniales Mise en perspective : où en est l’Empire colonial français en 1931 ? En 1931, l’empire français « est étudié au moment de son développement maximum, après la conquête » (documents d’accompagnement) pour « définir ce qu’est un empire colonial ». Il faut ici étudier les réalités : - quels sont les territoires concernés par la domination française ? - quels sont les modes d’administration de ces territoires (diversité des statuts) - quelle est la place des coloniaux dans ces territoires (nombre mais aussi fonction, rôle) - la fragilité des principes démocratiques et les écarts dans le respect des droits de l’homme - quelles relations économiques l’Etat français entretient-il avec ces territoires (problèmes d’investissement, affairisme, place de l’empire dans l’économie nationale…) - Quelle place « culturelle » la France entretient-elle avec ces territoires (religion, éducation, acculturation…) Une fois cette étude, façon « tableau de l’empire colonial français en 1931 » faite, on peut voir comment il est perçu et comment la III république veut le montrer à travers l’exposition internationale de 1931, vitrine pour le mythe Contexte : En 1910, par lassitude des expositions universelles, on songea pour des raisons plus esthétiques que nationales à une exposition de l'exotisme.(…) Il s'agissait de mettre sous les yeux des visiteurs en un raccourci saisissant tous les résultats de la colonisation française et européenne. Le programme élaboré en 1913 précisait : «Notre empire d'outre-mer s'est étendu, son organisation s'est perfectionnée, ses merveilleuses ressources se sont accrues. Il convient d'en établir le bilan, d'en tracer le vivant inventaire, de placer le public, l'opinion devant les faits et les résultats..» Cette exposition devait être internationale, s'ouvrir en 1916 et comporter l'édification à Paris d'un musée permanent des colonies, ce musée qui manquait encore à la France alors que tous les grands États avaient déjà le leur. La guerre arrêta bien entendu tous les travaux préparatoires (…) La Grande-Bretagne, invitée depuis 1921, faisait traîner sa réponse en multipliant les objections (…). Finalement les Britanniques, mettant en avant leurs difficultés financières dues à la crise économique, annoncèrent qu'ils ouvriraient seulement un stand commercial à la Cité des informations. Au total, cinq États européens seulement construisirent des pavillons nationaux et coloniaux : le Danemark, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas et le Portugal. On en revenait donc à la conception de l'exposition bilan de l'activité économique, politique et culturelle de la France coloniale, dessein qui avait été et demeurait essentiel pour le ministère des Colonies. Un décret du 18 juillet 1928 l'avait chargé «de présenter sous une forme synthétique : 1° L'œuvre réalisée par la France dans son empire colonial ; 2° l'apport des colonies à la Métropole». Il était ainsi bien entendu que l'Exposition coloniale avait un «rôle nécessaire de propagande directe». Lorsque s'ouvrit enfin l'Exposition si longtemps mûrie, le climat international qui entourait la colonisation avait profondément changé. On savait en France par le livre d'Andrée Viollis, L'Inde contre Les Anglais (1930), et l'on redoutait, depuis Yen-Bay et les soulèvements communistes du Nghe Tinh, l'Annam contre les Français : «Le communisme, disait le ministre des Colonies Paul Reynaud, le 23 février 1931, veut chasser la France de l'Indochine. Voilà la guerre entre lui et nous.» Bref, comme A. Sarraut l'avouait dans son livre de 1931 Grandeur et servitudes coloniales : «La crise de la colonisation partout est ouverte.» Mais ces inquiétudes devaient être soigneusement cachées aux visiteurs qu'on invitait seulement à s'émerveiller de l'action colonisatrice de l'Europe et de la France. Source : http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2006/08/25/2840733.html Quels sont les territoires concernés par la domination coloniale en 1931 ? On peut comparer aussi avec l’empire britannique (même source) mais pour ce qui est des cartes de divers empires coloniaux en 1931, je n’ai pas trouvé (c’est en 1914) Les années 1930 sont la période d’extension maximale des empires coloniaux, dont la formation s’est accélérée à la fin du XIXe siècle. Après la 1ère guerre mondiale, il y a eu une extension : - les territoires dominés par l’empire ottoman et l’Allemagne ont été redistribués par le traité de Versailles et la conférence de San Rémo (avril 1920) à la Grande-Bretagne, France (Togo, Cameroun, Liban et Syrie), Belgique, Afrique du Sud - le Japon poursuit son entreprise impérialiste et s’empare de la Mandchourie en 1931. Ces empires sont d’importance inégale, celui de la France est le 2ème par la superficie (12 millions de km2): - l’Indochine - des possessions en Afrique (Maghreb et Afrique noire) - Madagascar - Les vieilles colonies (Guadeloupe, Guyane, Réunion et Martinique) - Possessions en Océanie Pour ce qui est des populations, on peut prendre le tableau du Manuel 1ère L/ES/S Le Quintrec p. 254 On peut utiliser avec les élèves cette peinture qui appartient à l’Exposition coloniale et témoigne de l’étendue de l’empire et de la fierté générée (culture coloniale, expression de la « plus grande France ») Henri Milleret, peinture de propagande coloniale exposée au pavillon des Armées de l’exposition coloniale, 1931 Musée du quai Branly, Paris (source : 1931 : les étrangers au temps de l’Exposition coloniale, Gallimard, 2008) Des modes d’administration et des statuts différents Cette carte montre la diversité des statuts et permet de nuancer la perception d’une administration directe à la française et d’une administration indirecte à l’anglaise. - les protectorats concernent le Maroc (administration de Lyautey), la Tunisie, une partie de l’Indochine délèguent une partie du pouvoir de gestion aux autorités indigènes - les colonies sont administrées par des fonctionnaires venus de la métropole et n’associent pas les populations locales. Les possessions sont toutefois toutes administrées par la France Quelle est la place des coloniaux dans ces territoires (nombre mais aussi fonction, rôle) En 1936, à son apogée, on ne compte en tout et pour tout que 14.000 Français face à 15 millions d'indigènes dans l'immense Afrique Occidentale Française (AOF). À peine 1 pour mille ! L’Empire français représente en tout100 millions d'habitants, dont 40 millions de citoyens français, c’est un apport démographique important, qu’on valorise d’ailleurs en 1931 en rappelant le rôle joué par les troupes coloniales dans la 1ère guerre mondiale. http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19310506 Les coloniaux, quels que soient leur nombre occupent toujours les postes de pouvoirs. Les principes démocratiques ne sont pas appliqués et dans certains cas, la situation est particulièrement inégalitaire (code de l’Indigénat en Algérie en 1881 Source : Manuel Nathan 1ère collection Côte, Quelles relations économiques l’Etat français entretient-il avec ces d’investissements, affairisme, place de l’empire dans l’économie nationale…) territoires (problèmes La colonisation du XIXe siècle a pour objectif une « mise en valeur » des territoires mais l’Etat français a organisé une répartition inégale de la propriété et des ressources du sous-sol. Par exemple en Algérie, les colons représentent 2% de la population agricole et ils possèdent 25% des terres cultivables (il y a disproportion). Les mines sont exploitées par des sociétés à capitaux français. La main d’œuvre par contre est massivement issue de la population indigène, parfois même sous forme de travail forcé (chantier de la voie ferrée Congo-Océan). Source : manuel 1ère Hachette collection Zachary, p. 285 Source : manuel Hatier 1ère p. 251 On peut aussi prendre un extrait de « Voyage au Congo » d’André Gide (manuel Hachette 1ère p. 262) L’économie coloniale n’est pas homogène : - le secteur traditionnel agropastoral vivrier peine à nourrir la population - il y a un secteur moderne dirigé par les Français pour la vente à la métropole ou l’exportation Les équipements et infrastructures réalisées sont déséquilibrés (pour drainer les ressources) et faute d’investissements suffisants, l’économie des colonies françaises progresse à un rythme inférieur à celui des territoires voisins Dans le contexte dépressif de la crise de 1929, l’élévation générale des droits de douane et l’effondrement du commerce mondial ont favorisé un recentrage des échanges sur les empires coloniaux. La part de l’Empire dans le commerce extérieur français atteint 34% en 1936 contre 14% en 1927 mais la métropole refuse de consacrer une trop grande part de son budget aux investissements coloniaux. Quelle place sociale et « culturelle » la France entretient-elle avec ces territoires (religion, éducation, acculturation…) La colonisation française met en présence deux sociétés distinctes dans un rapport de domination et d’exploitation. Il y a tout de même une action sanitaire, ce qui contribue à faire augmenter la population Il y a aussi la diffusion d’un enseignement, le service militaire (obligatoire à partir de 1912), les relations de travail, qui aboutissent à une acculturation, notamment de la part de certaines couches sociales mais les effectifs scolaires restent faibles et les résultats inférieurs aux objectifs Critiques, contestations et revendications : les ruptures politiques En métropole . le Parti communiste français. . les surréalistes . certains journalistes (Andrée Viollis). Dans l’Empire colonial français : nouvelles forces et nouvelles générations . Développement des mouvements nationalistes - en Afrique du Nord (Messali Hadj, Néo-Destour). - en Indochine (7 février 1930 : création du Parti communiste indochinois qui résulte de la fusion menée par Nguyên Ai Quôc - Hô Chi Minh - de trois organisations communistes vietnamiennes). . Insurrections - en Indochine. (10 février 1930 : échec de la mutinerie de la garnison de Yen Bay encadrée par le Viet Nam Quoc Dan Dang (parti nationaliste vietnamien) mais ouverture d’une période d’agitation paysanne jusqu’en mai 1931 (rôle du PCI avec la mise en place de « Soviets » ruraux au Nord Annam, dans les campagnes du Nghê an et du Ha Tinh ). Répression) => cela ne concerne pas le sud du Sahara ou les Antilles. . Mouvement culturel - courant littéraire contestataire et notion de négritude créés par des intellectuels sénégalais (Léopold Sédar Senghor) et antillais (Aimé Césaire). L’EXPOSITION COLONIALE INTERNATIONALE DE 1931 : « APOGEE ET RESSAC » (Claude Liauzu) DE LA COLONISATION 1/2 THEMES 1.Contexte Mise en perspective 2. Origines 3. Organisation et objectifs : légitimer la domination coloniale PRINCIPALES IDEES . Un Empire à son apogée (développement maximum) cf exposition générale du centenaire de la conquête de l’Algérie à Oran en 1930 ; 2ième par la superficie (12 millions de km2, 63 millions habs) : attachement plus affirmé à l’Empire : apparaît comme un recours à l’opinion contre dépression économique et contre déclin au moment ébranlements annonciateurs décolonisation (partiellement engagée par GB au Proche-Orient et en Inde). . « Mise en valeur des territoires » mais économie coloniale non homogène et tarissement investissements privés => charges pèsent sur colonisés. Travail forcé. Abus (cf Albert Londres, Andrée Viollis). . Société coloniale cloisonnée. Inégalités socio-économiques. Sous-développement perceptible (cf famine en 1930, 1931en Indochine, misère au Maghreb (cf Kabylie). « Bidon-ville » (docteur tunisien Materi, 1931). . Eveil des mouvements nationalistes (Néo-Destour, Parti communiste indochinois) et révoltes (Indochine). . Inscription dans une longue suite d’expositions inaugurées par l’Exposition universelle de Londres de 1851. Présence section coloniale aux expositions internationales universelles de Paris en 1855, 1867 et 1878. . En 1889, pour la première fois, les colonies ont droit à une organisation étendue au sein de l’Exposition internationale universelle : autour d’un pavillon central sur l’esplanade des Invalides (4 « villages noirs ») => le phénomène se répand en France (cf Marseille 1890, 1906), Strasbourg (1891, 1895, 1924), Bordeaux (1895, 1904, 1907), Toulouse (1908). Attractions recherchées et prises en main par de véritables organisateurs avec le recours au service de notables africains (sénégalais ou guinéens) pour recruter des acteurs pour la mise en scène. . En 1900, lors de la Grande Exposition universelle, l’œuvre coloniale de la République est présentée avec éclat dans les jardins du Trocadéro (mélange propagande pratique et pittoresque). => dès lors la tradition s’impose dans toutes les expositions de réserver une place aux colonies françaises. . projet remonte à 1912/1913. La Première Guerre mondiale arrête les travaux préparatoires. . Loi du 7 mars 1920 sur l’organisation d’une exposition coloniale interallié. Accord sur exposition à Marseille (a lieu en 1922) et exposition interallié à Paris en 1925. . En 1927, forme définitive du projet : à Vincennes avec son lac et décret déterminant la participation métropolitaine et la création du musée permanent des colonies et loi fixant date, repoussée à 1931 à la demande du commissaire général de l’exposition coloniale, le maréchal Lyautey (vaste plan d’urbanisation de la région de Vincennes cf ligne métro n°8). . Décret du 18 juillet 1928 charge le ministère des Colonies : « de présenter sous une forme synthétique : 1° L’œuvre réalisée par la France dans son empire colonial ; 2° l’apport des colonies à la Métropole ». Il est ainsi bien entendu que l’Exposition coloniale a un « rôle nécessaire de propagande directe». . Avril 1930, le ministère des Colonies publia un ouvrage définissant les But et organisation de l’Exposition. Celle-ci visait à « matérialiser sur le sol métropolitain la présence lointaine de toutes les parties de l’Empire ». Rôle de Lyautey. . remplir une fonction éducative en formant les « citoyens de la Plus Grande France » (éducation coloniale du citoyen). . mettre en relief la modernité de la colonisation : souligner les réalisations de la « politique indigène » et les progrès dus à la colonisation (cf économiques dans les domaines agricole, minier et industriel,…). . présenter un véritable historique illustré de la colonisation entendue depuis les Croisades. . démontrer, au lendemain de la Grande Guerre, que l’Occident européen ne renonçait pas à poursuivre dans le monde sa mission de civilisation. . rendre hommage aux actions missionnaires (pavillons des missions catholiques et protestantes côte à côte et à l’armée coloniale avec une tour haute de 82 mètres) = célébrer l’idée coloniale, exalter les réalisations de la politique coloniale, développer l’intérêt des Français pour l’Empire. Mais, cinq États européens seulement construisent des pavillons nationaux et coloniaux : le Danemark, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas et le Portugal. Participation symbolique de la GB. NOTIONS . apogée . Empire colonial . « mie en valeur » . abus . nationalisme . sousdéveloppement . exposition universelle . œuvre coloniale. . exhibition. . exotisme. . « village noir ». . idée coloniale. . mission civilisatrice. . propagande. . culture coloniale. DOCUMENTS . carte des empires coloniaux en 1931. . Photographie : Un baptême au « Village Noir »du Village noir de l’Exposition de Toulouse en 1908. . discours inaugural de Paul Reynaud. L’EXPOSITION COLONIALE INTERNATIONALE DE 1931 : « APOGEE ET RESSAC » (Claude Liauzu) DE LA COLONISATION 2/2 THEMES 4. Mise en scène : confusion entre imaginaire et réalité PRINCIPALES IDEES . Ouverture du 6 mai au 15 novembre de la première (et dernière) Exposition Coloniale Internationale de Paris, à la porte Dorée dans le bois de Vincennes : le « Grand livre des colonies ». . la publicité pour attirer le public. . un Empire colonial français gigantesque . organisation spatiale générale : 110 ha. . importance écrasante du domaine français (75 % des surfaces consacrées aux domaines coloniaux). . un Empire français en miniature : une vision déformée . juxtaposition des pavillons des territoires coloniaux français (au centre de gravité de l’exposition) regroupés en petites unités géographiques souvent peu cohérentes (cf juxtaposition Nouvelle-Calédonie/Martinique). Reconstitutions en carton-pâte, vedettes de l’ensemble français : une contribution à la mise en scène de la puissance française : le temple d’Angkor Vat, la mosquée de Djenné… . les arts décoratifs attirent davantage que les réalisations de la France coloniale. NOTIONS . Empire colonial . arts décoratifs . culture coloniale . « mise en valeur » . idéologie coloniale . 2 créations permanentes : Palais de la Porte Dorée (musée des Colonies) et le zoo. . une idéologie populaire impériale . activités récréatives et de services (attractions, restaurants, zoo,..). . exotisme bon enfant : spectacles authentiques (L’Exposition ressemble souvent à l’image d’Epinal) . image du colonisé : un racisme latent (exhibition de supposés « Cannibales » Kanaks. . rôle de l’éducation (caravanes scolaires). DOCUMENTS . affiches de l’Exposition . plan de l’Exposition de l’Illustration. . images des reconstitutions. . extrait film Pathé de 1931. . photographies du Palais. . exotisme. . racisme. . représentation. . chanson officielle de l’exposition. . photographies des exhibitions et spectacles de colonisés. . Espaces récréatifs et espace didactique sont inextricablement mêlés et de superficie à peu près comparables. => un véritable Luna Park, ce n’est pas un reportage fidèle de la colonisation et de l’empire colonial. 5. Les mythes coloniaux véhiculés . le progrès (idéal colonial justifié par le progrès garanti par la société industrialisée. . la morale (coloniser est un devoir). . le nationalisme (idéologie légaliste inscrite dans les valeurs de la IIIe République). . culture coloniale . nationalisme . bas-relief et fresques intérieures du palais de la Porte Dorée 6. Les anticoloniaux : une minorité discordante 7. Bilan et retentissement : la naissance d’un mythe . les socialistes (critique des abus). . les communistes (condamnation sans appel, contre-exposition) . les surréalistes .anticolonialisme . communisme . surréalisme . Affiche de la contreexposition. . Texte des surréalistes. . succès populaire considérable (8 millions de visiteurs, 33 millions de tickets). . un but atteint officiellement mais se pose la question de l’efficacité de l’Exposition sur l’imprégnation coloniale. . la déception des militants de la cause coloniale (Exposition trop pittoresque, pas assez éducative). . la naissance d’un mythe après la décolonisation, expression d’une nostalgie triomphante. . parti colonial . mythe . texte de Paul Reynaud Le Livre d’or. . extrait préface de Lyautey sur rapport sur l’Exposition. => L’Exposition coloniale est ainsi devenue l’une des dates et l’un des lieux de mémoire de la IIIe République mais à échoué à constituer une mentalité coloniale. Evaluation : texte sur le guide de l’Exposition pour les enfants (Histoire, 1ère, Nathan Cote, 2011, p. 275) Bibliographie et sources . Charles-Robert AGERON, « L’exposition coloniale de 1931 - mythe républicain ou mythe impérial ? » in La République - des Lieux de mémoire, sous la direction de Pierre Nora, Gallimard, 1984. . Pascal BLANCHARD, Sandrine LEMAIRE, Culture coloniale, la France conquise par son empire, Autrement, 2003. . Bernard DROZ, La décolonisation, Documentation photographique n°8062, 2008, p. 18-19. . Sophie DULUCQ, L’exposition coloniale de 1931. Cartographie de l’imaginaire colonial, Mappemonde, 1/1991. . Raoul GIRARDET, L’Idée coloniale en France : de 1871 à 1962. Paris, Le livre de poche, 1979. 506 p. (Le livre de poche. Collection Pluriel). . Catherine HODEIR, Michel PIERRE, L’exposition coloniale : 1931. Paris, Ed. Complexe, 1991. 159 p. . Catherine HODEIR, «Une journée à l’exposition coloniale ». Collections de l’histoire, avril 2001, numéro 11, p. 60-63. . Claude LIAUZU(sd), Colonisation : droit d’inventaire, Armand Colin, 2004. . Claude LIAUZU (sd), Dictionnaire de la colonisation française. 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