AUCUN DE NOUS SEUL NE SAIT CE QUE NOUS SAVONS TOUS

publicité
AUCUN DE NOUS SEUL NE SAIT CE QUE NOUS SAVONS TOUS
ENSEMBLE (EURIPIDE)
Prononcée il y a plus de 2500 ans, cette citation reste d’une
étonnante actualité et fait souvent référence au sein de notre
volontariat, que ce soit en interne, dans notre quotidien, ou en
externe, à travers nos partenariats avec nos homologues belges
ou étrangers. En témoignent deux expériences récentes.
En juin dernier, à l’initiative du CHU Dinant-Godinne et de la CroixRouge, a ressurgi de ses cendres un groupe de travail « Wallonie-Bruxelles » sur
le volontariat en institutions de soin. Très productif durant ses trois années
d’existence au sein de la Plate-forme Francophone du Volontariat, ce groupe,
privé du financement nécessaire s’était éteint fin 2014. Relancé quelques mois
plus tard, il regroupe aujourd’hui pas moins de 20 institutions qui, sans aucune
autre ressource que leur motivation commune, se sont engagées dans un
calendrier de réflexion sur divers thèmes.
Le 21 novembre, notre volontariat devait témoigner de son expérience lors du
congrès national de la Fédération (française) des Visiteurs de Malades dans les
Etablissements Hospitaliers, à Paris, répondant ainsi à une demande de ses
responsables, impressionnés par nos méthodes. Les attentats du 13 ont entraîné
le report de cette rencontre prometteuse.
Mais, en arrière-plan de ces événements, c’est d’abord au quotidien qu’il est
question de « savoir, être et faire ensemble », unifiés par nos valeurs communes.
Car, comme aurait pu aussi l’écrire Euripide, le volontariat est d’abord une
expérience individuelle qui ne peut se vivre qu’avec autrui.
LA DÉCORATION À LA MAISON D’ACCUEIL HOSPITALIER :
LE FRUIT D’UN TRAVAIL D’ÉQUIPE !
Les couleurs qui illuminent le logo de
notre Maison d’Accueil Hospitalier
depuis 2013 ont été choisies comme
base de l’ensemble décoratif de nos
installations rénovées et agrandies.
Une équipe de 5 volontaires s’est
ainsi attachée à concevoir la
décoration
afin
que
celle-ci,
présentant une unité d’ensemble,
contribue à créer dans la maison une
atmosphère sereine et soignée. Le blanc et des camaïeux de gris ont habillé les
murs, des tons plus chauds ont couvert les lits et voilé les fenêtres.
Cependant, en plus des couleurs murales, il fallait que les locaux - et
particulièrement les chambres - soient paisiblement égayés. Les responsables et
l’ensemble des volontaires attachés à la maison ont choisi deux thèmes parmi les
quelques dizaines de dessins proposés par l’équipe. Agrémentés des couleurs du
logo, l’arbre et l’oiseau ont été retenus et reproduits sur des panneaux en plexi
transparent : l’arbre (qui s’enracine dans la réalité et renforce son espoir dans un
tourbillon « arc-en-ciel ») pour le rez-de-chaussée et l’oiseau (qui s’envole vers
un horizon meilleur) pour l’étage.
Bravo et merci à nos talentueux volontaires !
NANCY 2015 :
NOTRE MAISON D’ACCUEIL HOSPITALIER EN CONGRÈS
C’est désormais une tradition : tous
les deux ans, les membres de la
Fédération Française des Maisons
d’Accueil Hospitalier invitent leurs
homologues belges à leur congrès
national. Nous ne manquons
jamais cette occasion de participer
à ce « grand marché des bonnes
idées » comme l’évoquait ainsi
l’une de nos volontaires.
A gauche, Daniel Erhel, président
Au micro, Pierre Nicolas, secrétaire de la Fédération Française des Maisons d’Accueil
Hospitalier
Durant deux jours, nous avons reçu un accueil extraordinaire et avons pu visiter
deux maisons d’accueil nancéennes dont les expériences, pourtant très
différentes, ont permis de comprendre que les enjeux principaux restent
les
mêmes : accueillir,
épauler, être présent,
être à l’écoute, savoir
regarder et se taire, se
former,
être
dans
l’échange, le partage, la
confiance, lutter contre
l’isolement et être au
service de la solidarité
humaine
et
sociale.
« Sacré programme » ou
« programme sacré » ?
L’un et l’autre, à n’en pas
douter.
Entourés : Jacques Gérardy, Bernadette Bechet et Marie-Paule
Rossi
Toutes ces expressions ont également traversé les exposés et les échanges.
Nous avons entendu les discours de responsables politiques s’entrecroiser avec
les témoignages souvent poignants de professionnels, de bénévoles et de
parents, parfois brisés par la maladie et le décès de leur proche, mais lumineux et
forts dans l’évocation de la formidable spirale d’amitié et de solidarité qui les a
portés durant leur traversée du désert.
Nous sommes revenus confortés par une réelle reconnaissance des maisons
d’accueil et de leurs bénévoles comme acteurs à part entière du processus
d’accompagnement des malades. Confronter nos réalités parfois très différentes
fut une expérience extraordinairement enrichissante dont nous retiendrons aussi –
last but not least – quelques visites culturelles et un dîner festif très convivial !
Rendez-vous est d’ores et déjà fixé en 2017 pour de nouvelles et fructueuses
retrouvailles.
GENÈSE D’UN PROJET AU VOLONTARIAT : LES « ÉCLAIREURS »
Comment se construit un nouveau projet au sein du volontariat ? Cette question,
importante dans une institution où se côtoient de très près volontaires et
professionnels, trouve sa réponse dans la genèse de la nouvelle équipe des
« éclaireurs ».
C’est au départ de différents constats
qu’a commencé une réflexion sur
l’opportunité de créer une équipe de
volontaires dont chacun serait attaché
à une unité de soin, s’y rendant une à
deux fois par semaine pour y
rencontrer les malades, leur apporter
une présence et les informer sur les
différents services que peut lui rendre
le volontariat dans son ensemble.
Martine Bourgeois en visite auprès d’un patient
Après mûre réflexion, cette hypothèse de travail a d’abord été proposée au
conseil d’administration de l’Asbl Participation et Solidarité Mont-Godinne qui a en
charge l’organisation et la supervision du volontariat. Celui-ci en ayant approuvé
le principe, des rencontres ont été organisées avec les infirmières-chef et les
médecins responsables de deux unités de soin, avec pour objectif d’initier une
phase d’essai de quelques mois. Dans le même temps, deux - puis trois volontaires ont été pressentis pour se lancer dans l’aventure.
C’est avec ces éléments d’informations que Jacques Gérardy, coordinateur du
volontariat, a ensuite présenté le projet au conseil d’entreprise dont
l’indispensable accord fut obtenu début 2015.
Durant plus de cinq mois, le projet a pris corps aux unités 31 et 42, y démontrant
au rythme régulier des évaluations le bien-fondé du concept et la plus-value
apportée au patient. C’est donc sans grande surprise qu’en septembre dernier, le
conseil d’entreprise a définitivement validé le principe de déployer ce volontariat à
l’échelle de l’institution.
Au total, ce processus aura duré près d’un an et demi. Etonnamment lent ? Non.
Certainement non. Ce délai fut un temps propice à une réflexion sereine et
approfondie, à la juste concertation entre tous les acteurs, à une nécessaire
maturation des idées, des méthodes, des décisions. Aujourd’hui, si ce volontariat
s’annonce très prometteur, c’est avant tout grâce au temps que les différents
partenaires se sont accordés pour le construire sur des bases solides et saines,
en évitant les pièges de l’improvisation.
Le mot de la fin ? Chapeau et merci à nos trois « éclaireurs des éclaireurs » mais
aussi aux différents responsables et aux équipes des unités 31 et 42 sans qui rien
n’aurait pu être fait. Grâce à tous, l’avenir est devant nous, plein de promesses.
UNIFORMISER OU UNIFIER ?
Toute fusion entre deux institutions amène souvent son lot de questions,
d’inquiétudes, de changements et d’adaptations plus ou moins bien vécus. Mais
n’est-ce pas aussi une opportunité de se découvrir et de s’enrichir mutuellement,
d’unir ses forces, ses compétences, ses ressources ?
C’est en tout cas dans cet esprit que se sont mobilisés les responsables du
volontariat à Mont-Godinne afin de s’associer avec leurs collègues dinantais
moins nombreux, certes, mais tout aussi motivés par leur mission. Comment ontils vécu ces événements ? Le témoignage de Nicole et Marie-Dominique nous en
dit plus :
« Depuis notre engagement en tant que volontaires à Dinant, nous avons toujours
agi librement, en suivant notre intuition, tout en respectant les règles de la charte
que nous avons signée.
En voyant le fonctionnement du volontariat de Mont-Godinne et sa structuration,
nous avons eu certaines craintes. Mais après quelques rencontres, nous
sommes rassurées et maintenant nous sommes assez soulagées de pouvoir en
référer à quelqu'un en cas de problème.
Il est aussi très probable que cet encadrement influera sur la venue de nouveaux
volontaires à Dinant. Nous avons donc bon espoir que la collaboration sera
fructueuse. »
Un espoir partagé que nous concrétisons déjà avec beaucoup de bonheur par
l’intégration récente de représentants dinantais au conseil d’administration de
notre Asbl ainsi que dans l’équipe de coordination du volontariat.
Marie-Dominique et Nicole, volontaires dinantaises
"MAGIC VOICE TABLET " :
L'OUTIL QUI PERMET DE RETROUVER
UNE COMMUNICATION AVANT DE RETROUVER SA VOIX …
HISTOIRE D'UNE COLLABORATION RÉUSSIE
DANS UN QUADRUPLE PARTENARIAT
Depuis de nombreuses années, des patients atteints d'un cancer de la gorge se
font soigner dans le service ORL du CHU site de Godinne. Certains subissent une
intervention lourde appelée " laryngectomie totale" (ou ablation totale du larynx) et
se voient ainsi privés du jour au lendemain de tout moyen de communication
orale, privés définitivement de leurs cordes vocales !
L’équipe soignante du Professeur Lawson a le souci d'optimaliser la prise en
charge de ces patients qui ont subi une mutilation importante et irréversible. Il y a
quelques années, le volontariat du CHU a lancé le projet « Cyberterrasse » dont
le but est d'assurer une initiation informatique aux patients handicapés ou
hospitalisés, et ce, en partenariat avec Solival.
Le projet « Magic Voice Tablet » est une diversification de ce projet informatique à
laquelle s’est associé le CRETH, service d'aide et de support informatique au
patient. Ses objectifs :
 mieux informer le patient de façon innovante, via une tablette : aspect interactif
et novateur des informations via des vidéos, des animations numériques … ;
 mettre à la disposition du patient mutilé un outil facile, convivial, qui lui permet
rapidement de communiquer avec ses soignants et ses proches via l'emploi
d'un logiciel de communication alternative permettant de sonoriser ses
demandes écrites… et ainsi de s'impliquer et d’être acteur de son traitement ;
 maintenir le lien social après l’hospitalisation.
C'est avec l'aide efficace de quelques volontaires du CHU Godinne et en
concertation avec des anciens opérés, bénévoles eux-aussi, que le patient
découvrira comment manipuler une tablette, y trouver les informations dont il a
besoin et formuler ses demandes de manière sonore.
Comment ne pas terminer cet article sans remercier chaleureusement un patient
bénévole actif depuis de très longues années : Raymond André. Non seulement il
vient visiter tous les patients (futurs opérés ou opérés), mais il est l'initiateur de la
mise sur pied de l’Association « Les Battants de la Voix ».
Cette association s'adresse à tous les patients laryngectomisés du CHU et est
destinée à briser leur isolement. Elle permet à ceux qui le souhaitent de se
retrouver tous les trimestres de manière conviviale : une occasion d'échanger leur
vécu et leurs expériences et surtout un formidable message d'espoir que la vie
sociale continue !
Merci à toi Raymond et à toute l’équipe « Cyberterrasse », vous êtes formidables !
LA JOURNÉE ORDINAIRE … D’UN ACCOMPAGNATEUR CHAUFFEUR
Il est 6h30, je me réveille… J’ai toujours sommeil !
7h10 : l’air frais du matin me sort lentement de ma torpeur et je rejoins MontGodinne, persuadé qu’à cette heure, je trouverai facilement un parking.
7h40 : ok pour le parking, salutations à l’accueil central et réception des
documents du Skoda mis gracieusement à notre disposition par la Société
Mazuin.
7h46 : inspection du véhicule et en route pour de nouvelles aventures.
8h16 : prise en charge du premier patient. Il ne sait pas parler mais sa
femme s’en charge très bien, bousculant mon esprit matinal resté en partie
dans les bras de Morphée !
8h46 : le deuxième patient est en co-voiturage. Sa rue évoque les voyages
mais nulle trace de son domicile ! Je me résous à aller trouver l’épicier du coin
qui me signale que ce numéro est, en réalité, dans le prolongement de la rue
principale !
Surprise ! Le handicap du patient n’était pas mentionné. J’évalue la situation
et estime que l’on peut, sans le moindre risque, le prendre en charge.
8h53 : avec 4 personnes à bord, le Skoda peine un peu à rejoindre MontGodinne, mais nous arrivons à l’heure !
9h00 : le premier patient se débrouille avec l’aide de son épouse… qui
bavarde toujours ! Le deuxième patient a oublié ses papiers et ne sait pas
exactement où aller. Par chance, l’accueil central confirme le lieu de rendezvous. Après quelques mètres, je croise un bénévolant qui accepte de me
relayer auprès du patient ; je peux repartir.
9h30 : départ pour une grande agglomération de notre beau pays wallon où
je peine à trouver la rue. Devant l’importance des bagages, un des occupants
de l’immeuble m’aide au chargement.
10h40 : destination Mont-Godinne ; la route ne sera pas triste car j’apprends
que la marraine du patient est Joséphine Bakker, qu’il a des relations
régulières avec Lynn Withfield et qu’il devrait déjeuner, la semaine prochaine,
avec Laeticia et Johnny Halliday !
11h40 : arrivé à l’hôpital, pas le temps de gamberger : la permanence vient
de me signaler la nécessité de reconduire immédiatement un patient à SaintThomas à Lustin. Tant pis pour mon repas, aujourd’hui ce sera sandwich et
gouda !
12h45 : à la « nouvelle entrée », une patiente se réjouit de rejoindre son
domicile, à l’extrême sud de notre belle province. Notre échange sera très
enrichissant car sa connaissance de l’histoire des peuples me fera découvrir
bien des choses ! Notre conversation meublera mes pensées, une bonne
partie du voyage retour.
15h00 : nous partons pour la capitale wallonne et ses embouteillages, le sud
est déjà si loin…
16h00 : direction la province de Liège. Je suis en empathie totale avec cette
patiente dont j’ai déjà tant de fois apprécié la volonté, la sagesse, la gentillesse
et la joie de vivre.
18h05 : je retrouve notre local. Il semble bien triste en l’absence des
bénévolants qui contribuent grandement à rompre l’isolement de celle ou celui
qui y assure notre permanence téléphonique.
18h10 : remise des clés à l’accueil central et retour au bercail.
Une journée ordinaire somme toute !
TOC TOC TOC!
Qui est cette petite dame pétillante qui parcourt les couloirs de l'hôpital de MontGodinne depuis 35 ans? Vous l'avez sûrement aperçue auprès des patients,
échanger un sourire ou une parole réconfortante.
Depuis 1980, Claudette est au service des autres, illuminant le quotidien des
malades, mais pas seulement ! Elle a commencé par transporter les malades
nécessitant une radiothérapie vers la clinique Sainte-Elisabeth à Namur.
Bien qu'aucune structure dédiée au volontariat n'existait alors au CHU, à la
demande du service social, Claudette, associée à quelques autres, a relevé le
défi du bénévolat à la radio, avec la ténacité et la bonne humeur qu’on lui connaît.
Elle y ajoutera ensuite une soirée tous les quinze jours à la Maison d'Accueil
Hospitalier. Puis, à la demande des professionnels, le bénévolat des soins
palliatifs est créé ; Claudette le rejoindra aussitôt.
Lorsqu'on demande à Claudette ce que lui ont apporté le bénévolat et en
particulier les soins palliatifs, elle répond avec conviction: «Je me suis enrichie à
travers les différents postes de bénévolat, c'est une aventure humaine très
profonde. J'ai également pu réfléchir à
la mort, grâce aux formations
continues".
Au fil de ces années, notre petite dame
à lunettes s'est liée d'amitié avec des
collègues, qu'elle revoit régulièrement
afin de profiter de la vie et des
rencontres qu’elle lui offre. La vie, le
don de soi, n'est-ce pas cela le but de
toute une vie consacrée au bénévolat?
Depuis 35 ans, Claudette en témoigne
quotidiennement !
Claudette fleurie par Madame Jansen, fondatrice du volontariat.
AU REVOIR LILIANE…
Lorsqu’en 2013 se réorganisa notre service des
accompagnateurs-chauffeurs, Liliane Pilois vint
immédiatement nous proposer son aide. Auparavant
volontaire au sein de la Fondation contre le Cancer,
elle souhaitait poursuivre cet engagement au service
des malades.
Elle nous a quittés prématurément le 22 novembre
dernier, à l’âge de 66 ans. Trop tôt… trop vite. Merci
Liliane de tout ce temps consacré à nos patients.
Nos pensées sincères et amicales vont également à
tes proches auxquels tu dois sans aucun doute
beaucoup manquer.
UN NOUVEAU RENFORT À LA BOUTIQUE
Après un an et demi de bons et loyaux services,
Nariné Ohanyan a quitté la boutique, où elle était
magasinière, pour de nouveaux horizons. Le 19
novembre dernier, c’est avec une énorme
motivation et le visage illuminé d’un grand sourire
qu’Isidore Lidji a pris sa succession.
Immédiatement adopté par l’équipe, il démontre
déjà toutes ses qualités et apporte une aide
précieuse. Bienvenue à lui !
SI NOËL, C’EST LA PAIX
Si Noël, c’est la Paix, la Paix doit passer par nos mains.
Donne la Paix à ton voisin...
Si Noël, c’est la Lumière, la Lumière doit fleurir en notre vie.
Marche vers ton frère pour illuminer ses jours.
Si Noël, c’est la Joie, la Joie doit briller sur nos visages.
Souris au monde pour qu'il devienne bonheur.
Si Noël c’est l’Espérance, l'Espérance doit grandir en notre cœur.
Sème l'Espérance au creux de chaque homme.
Si Noël c’est l'Amour, nous devons en être les instruments.
Porte l'Amour à tous les affamés du monde.
(Origine Haïti)
Téléchargement