L`AFD ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE

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Égypte © Didier Gentilhomme
L’AFD et la formation
professionnelle
Agir au cœur des politiques
de développement
tunisie
Programme de mise à niveau
de la formation professionnelle
La formation professionnelle est un investissement majeur pour
les pays en développement en raison de ses effets de levier
sur la croissance et l’emploi, mais aussi sur la capacité de ces pays
à s’adapter au contexte de mondialisation des échanges et
de multiplication des crises économiques, sanitaires et climatiques.
Face à des dispositifs de formation professionnelle souvent
dépourvus de moyens et répondant difficilement aux besoins
économiques et sociaux, l’AFD promeut des dispositifs guidés
par la demande économique, visant à répondre aux besoins des
entreprises et favorisant l’insertion sociale des jeunes par l’emploi.
L’AFD intervient dans des pays ouverts sur les marchés
internationaux, mais dont les entreprises ont accumulé des retards
aux niveaux technologique, organisationnel et humain. Il s’agit
pour l’Agence de favoriser le développement d’une offre
de formation mieux adaptée à la demande, publique ou privée,
depuis le niveau post-primaire et jusqu’à l’enseignement
supérieur professionnalisant. L’AFD aide ainsi les pays
à dynamiser et à moderniser leurs secteurs de production
et de services et à profiter des opportunités de croissance
que leur apporte l’ouverture à l’espace économique mondial.
Une expérience élargie de soutien
aux dispositifs publics et aux projets
de formation des opérateurs
économiques
Depuis une trentaine d’années, l’AFD promeut des actions
de formation professionnelle en accompagnement
des investissements qu’elle finance dans les différents secteurs
de l’économie. Dès le milieu des années 1990, elle s’est
impliquée dans la modernisation des systèmes de formation
professionnelle de pays soucieux d’adapter les secteurs
modernes de leurs économies à la compétition économique
internationale (Tunisie, Maroc, Vietnam). À partir de 2005,
ses actions se sont étendues à l’Afrique subsaharienne
(Sénégal, Congo, Gabon, Tanzanie, Mauritanie) avec pour souci
d’adapter les dispositifs de formation aux besoins des économies
à dominante informelle. Plus récemment, l’AFD et sa filiale
PROPARCO ont soutenus les projets de formation
des établissements de formation privés et des opérateurs
économiques. Depuis peu, l’enseignement supérieur
professionnalisant est également pris en compte, en partenariat
avec le Ministère des Affaires Étrangères et Européennes.
Lancé à la suite de l’adhésion de la Tunisie à la zone de libre
échange avec l’Union européenne en 1995, le programme
de mise à niveau de la formation et de l’emploi a bénéficié
d’un appui financier et technique de la Banque mondiale,
de l’Union européenne et de l’AFD. La principale originalité de ce programme a résidé dans le choix du gouvernement de s’appuyer systématiquement sur un partenariat
avec les branches professionnelles.
Les financements successifs de l’AFD, d’un montant total
de 73 millions d’euros, ont ainsi contribué à la création ou
à la restructuration de 24 Centres de formation professionnelle, dans tous les secteurs d’activité (tourisme, agriculture, industrie, bâtiment, etc), représentant un flux
annuel de l’ordre de 13 000 apprenants. Les appuis de
l’AFD ont également permis :
– d’institutionnaliser les fédérations professionnelles tunisiennes comme interlocutrices pérennes et partenaires
de l’État dans la définition des programmes de formation professionnelle : 18 accords cadre ont été signés
entre les fédérations et l’État, dont 15 sont directement
liés aux projets financés par l’AFD,
– d’expérimenter positivement une opportunité de dialogue social moderne entre l’État et la société civile concernant les investissements à réaliser dans la formation
profes­sionnelle,
– de contribuer à l’ancrage national et international des
nouveaux Centres de formation (16 protocoles de partenariat signés entre fédérations professionnelles tunisiennes et françaises homologues ; un protocole d’accord tripartite de partenariat entre le Ministère de
la Formation Professionnelle et de l’Emploi et les organisations patronales tunisienne (UTICA) et française
(MEDEF),
– de préparer les acteurs publics et privés à s’impliquer
dans une gestion autonome des nouveaux Centres.
Guinée © Bruno Bosle
Renforcer l’offre de formation
pour appuyer la croissance
et favoriser l’insertion
professionnelle des jeunes
Le Principe d’intervention de l’AFD :
la promotion des partenariats
entre les autorités publiques
et les opérateurs économiques
Les interventions de l’AFD, qu’elles soient à destination
des autorités publiques ou des opérateurs économiques privés,
se fondent sur le principe fondamental d’un partenariat
stratégique et opérationnel entre l’État et la société civile
(représentants d’employeurs, branches professionnelles,
fédérations artisanales, etc.) en vue de promouvoir une formation
adaptée aux besoins réels du secteur productif et d’assurer
une meilleure gouvernance des dispositifs de formation.
Dans le domaine de la formation professionnelle et de
l’enseignement supérieur professionnalisant, l’AFD dispose d’une
palette d’outils financiers diversifiée, qui inclut les prêts aux États,
les prêts aux opérateurs économiques, les garanties, les Contrats
de Désendettement Développement (C2D) et les subventions.
rêt aux États, subventions et C2D en appui
P
aux dispositifs publics
L’AFD apporte son soutien aux États ou aux organismes
parapublics afin de promouvoir, en partenariat avec les acteurs
économiques, les réformes et le déploiement de l’offre
d’enseignement technique et de formation professionnelle initiale
et continue, depuis le niveau post-primaire jusqu’au niveau supérieur
professionnalisant. Ces concours sont essentiellement financés
par prêts aux Etats, Contrats de Désendettement Développement
(C2D) ou subventions, et peuvent éventuellement être complétés
par des délégations de subventions d‘autres partenaires
bailleurs de fonds (facilités de l’Union Européenne par exemple).
Ainsi, les acteurs économiques sont placés au cœur du processus
de conception, de réalisation et de gestion d’un nouveau
système de qualification des ressources humaines nationales.
Les programmes de formation sont revus sous l’angle
de l’acquisition de compétences pour mieux adapter les contenus
à la situation de l’emploi. Les cursus de formation professionnelle
prévoient également des phases d’alternance et d’apprentissage
en entreprise.
mauritanie
Création d’un Centre de formation professionnelle
La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), première entreprise du pays, produit 10,5 millions de tonnes de minerai de
fer par an. Elle exploite des gisements situés à proximité de la ville de Zouérate et achemine sa production au port minéralier
de Nouadhibou. Société publique détenue par l’Etat à 78 %, la SNIM assurait en 2006 de 50 % à 60 % des recettes d’exportation de la Mauritanie et contribuait à 15 % de son PIB. Elle demeure aujourd’hui le deuxième employeur du pays après l’Etat,
avec un effectif de près de 6 000 agents.
De par sa taille et les exigences de qualité liées à son activité, la SNIM se doit de satisfaire au mieux ses besoins en personnel
technique qualifié. La formation professionnelle et technique est également une priorité pour les autorités mauritaniennes, qui
ont le souci de favoriser l’accès des jeunes à l’emploi et de renforcer la productivité de la main d’œuvre nationale. En cohérence avec ces orientations, la SNIM a défini, avec l’appui de son partenaire professionnel français de l’Union des Industries et
Métiers de la Métallurgie (UIMM), un dispositif de formation professionnelle initiale et continue spécifique, conçu pour répondre à ses besoins de personnels qualifiés et à ceux des autres entreprises du secteur industriel et minier. L’ensemble du projet
est piloté par la SNIM, entourée par un comité partenarial dans lequel s’expriment les entreprises du secteur.
En s’appuyant sur les besoins de la principale entreprise du pays, le projet, financé par l’AFD à hauteur de 7 millions d’euros,
vise à appuyer l’essor d’un système de formation professionnelle exemplaire. Il accompagne le Programme National de
Développement du Secteur Éducatif dans sa composante de Formation Professionnelle.
Dong Nai © AFPI
© Danièle Segui
Des outils de financement adaptés
aux besoins des dispositifs publics
et des opérateurs économiques
Un défi : répondre aux besoins des
économies à dominante informelle
L’économie des pays d’Afrique subsaharienne est généralement caractérisée par une dominante informelle. C’est
au sein de cette économie informelle que la très grande
majorité des jeunes trouve à s’employer. La formation
professionnelle y relève essentiellement de l’apprentis­
sage traditionnel, avec un niveau d’innovation technique
limité qui bride la productivité. L’AFD cherche à développer avec les autorités des dispositifs de formation professionnelle « de base », susceptibles de répondre à grande
échelle aux besoins de l’économie informelle.
Dans le cadre de ces appuis, l’AFD finance :
– les investissements liés à l’élaboration des nouveaux
programmes de formation professionnelle,
à la formation des formateurs et tuteurs, à l’implantation
de l’ingénierie pédagogique dans le dispositif de formation
professionnelle, etc ;
Guinée © Bruno Bosle
– les investissements matériels liés à la fourniture
d’équipements, à la construction de bâtiments ou à la
modernisation d’établissements existants.
rêts et garanties en appui aux opérateurs
P
économiques
Le groupe AFD soutient également les projets de formation
des entreprises ou des opérateurs de formation.
L’AFD peut aussi refinancer les banques pour leurs opérations
de prêts en direction des opérateurs de formation,
des étudiants ou des travailleurs en formation continue.
L’AFD finance ces projets lorsqu’ils complètent la politique
nationale de diversification et de déploiement de l’offre
de formation. Ces concours font l’objet de prêts et de garanties.
Les prêts peuvent être bonifiés pour soutenir le risque pris
par ces opérateurs, ou sont complétés par des subventions lorsque
l’opérateur justifie un besoin de renforcement de capacités.
afrique du sud
Chine © Nils Devernois
Le prêt étudiant « EDULOAN »
Promouvoir la recherche et les
partenariats pour une meilleure efficacité
L’AFD mène des travaux de recherche afin d’éclairer et d’orienter
ses activités dans le domaine de la formation professionnelle.
Elle s’est plus particulièrement investie, avec d’autres partenaires,
sur la formation professionnelle en secteur informel, les coûts
de la formation professionnelle en Afrique au sud du Sahara
et le financement de l’enseignement supérieur privé
en Méditerranée. D’autres thématiques sont explorées, tels que la
professionnalisation des filières universitaires en sciences humaines,
ou encore les besoins de formation dans les « métiers verts ».
En Afrique du Sud, la majorité de la population a longtemps été écartée de l’éducation, et notamment de la
formation professionnelle. Aujourd’hui, l’accès au système
universitaire, y compris par correspondance, demeure
coûteux, avec des frais d’inscription annuels qui représentent en moyenne un mois de salaire pour les travailleurs
aux plus faibles revenus.
Afin de réduire les inégalités et d’améliorer le niveau
d’éducation et d’employabilité des populations défavorisées, l’institution de microfinance sud africaine EDULOAN,
spécialisée dans l’octroi de prêts pour la formation des
étudiants et des salariés les plus pauvres, a souhaité développer son portefeuille de prêt et passer de 45 000 étudiants par an en 2002 à 72 000 étudiants. L’intervention
de l’AFD s’est faite sous forme d’une garantie d’emprunt
de 75 millions de rands (soit environ 8,25 millions d’euros)
accordée à EDULOAN auprès d’une banque sud-africaine.
EDULOAN a ainsi pu lever les ressources à court et moyen
terme nécessaires au financement de son plan de développement et trouver un partenaire financier pérenne, avec
l’entrée à son capital de la Standard Bank.
Maroc OFPPT ISTA Génie mécanique © OFPPT
sénégal
Appui à la restructuration
de l’apprentissage traditionnel
Au Sénégal, l’AFD a soutenu le Ministère de la Formation
Professionnelle, dans le cadre d’une action pilote de formation
de 700 apprentis dans les secteurs de la mécanique auto, le BTP,
la coupe-couture et la transformation agro-alimentaire. Cette
opération a été réalisée en partenariat avec les représentants
des organisations professionnelles de ces secteurs.
Ce projet a permis de préciser les actions à mener pour
faciliter le déploiement à grande échelle des formations
par apprentissage :
Le choix des ateliers pouvant accueillir des apprentis,
L’identification des filières et des territoires propices,
La maîtrise des coûts,
La sélection des opérateurs capables d’encadrer
le ­déroulement de l’apprentissage,
La refonte des cadres de certification.
L’Agence s’est également rapprochée des organismes
de coopération allemande (GTZ) et du Luxembourg (Lux-Dev),
qui font référence dans le secteur, et a signé
avec eux un protocole de partenariat en septembre 2009.
L’AFD est par ailleurs un élément moteur dans la recherche
de convergence des stratégies de développement
de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur
professionnalisant au niveau méditerranéen, notamment
dans le cadre de l’Union Pour la Méditerranée (UPM).
Le Centre d’études financières économiques
et bancaires (CEFEB) : l’Université d’entreprise de l’AFD
Basé à Marseille, le CEFEB est l’université d’entreprise de l’AFD. Le Centre met en œuvre des actions de renforcement de
capacités, des cycles de formation et séminaires au service des bénéficiaires des projets de l’AFD, ses partenaires au Sud
comme au Nord, ainsi que de ses salariés en France et à l’étranger.
À travers son Master « Maîtrise d’ouvrage publique et privée » et plus de soixante séminaires de courte et moyenne durée,
le CEFEB a vocation à diffuser et transmettre des savoirs applicables à différents métiers du développement, en lien étroit
avec les recherches menées par l’AFD dans les domaines suivants : l’économie publique, les collectivités territoriales
(Outre-mer et étranger), les partenariats public-privé, le développement durable et la RSE, l’innovation financière au
service du développement, l’ingénierie de la formation.
Burkina Faso © Paul Kabré
L’AFD multiplie également des partenariats d’échange
et de coopération avec les acteurs, notamment français,
susceptibles de contribuer au développement des systèmes
de formation professionnelle des pays partenaires
(Ministères, bailleurs de fonds, organismes spécialisés,
bureaux d’études, centres de recherche, groupes privés,
fondations, collectivités régionales, partenaires sociaux et ONG).
L’AFD est fortement mobilisée dans le cadre du Groupe
d’Experts en Formation Professionnelle, qui regroupe des experts
africains, européens et asiatiques autour de sujets tels que le
financement de la formation professionnelle, la formation
en secteur informel, les métiers porteurs, etc.
Dong Nai © AFPI
Présente sur le terrain dans plus de 50 pays et dans 9 collectivités d’Outremer, l’AFD finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions
de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent
la planète : scolarisation, santé maternelle, appui aux agriculteurs et aux
petites entreprises, adduction d’eau, préservation de la forêt tropicale, lutte
contre le réchauffement climatique…
En 2009, l’AFD a consacré plus de 6,2 milliards d’euros au financement
d’actions dans les pays en développement et émergents et en faveur de
l’Outre-mer. Ils ont notamment contribué à la vaccination de 1,8 million
d’enfants, l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable pour
7,3 millions de personnes et le soutien à 900 000 emplois dans le secteur
productif. Les projets d’efficacité énergétique sur la même année permettront
d’économiser près de 5 millions de tonnes de CO2 par an.
PROPARCO
AGENCE FRANçAISE DE DéVELOPPEMENT (AFD)
5 rue Roland Barthes– 75598 Paris Cedex 12
France
Tél. : +33 1 53 44 31 31
Fax : +33 1 44 87 99 39
www.afd.fr
département technique opérationnel (DTO)
Division Éducation et Formation
Professionnelle (EDU)
www.proparco.fr
Filiale de l’AFD, Proparco a pour mission de favoriser les investissements privés en faveur de
la croissance, du développement durable et de l’atteinte des objectifs du millénaire, dans
les pays émergents et en développement. Elle propose des financements permettant
de répondre aux besoins spécifiques des investisseurs dans le secteur productif,
les systèmes financiers, les infrastructures et le capital investissement.
FFEM
www.ffem.fr
Le Fonds Français pour l’Environnement Mondial est un fonds public bilatéral qui a été créé
en 1994 par le Gouvernement français à la suite du Sommet de Rio. Il a pour objectif de
favoriser la protection de l’environnement mondial dans des projets de développement
durable dans les pays en développement et en transition. Le FFEM intervient en appui à
des réalisations concrètes dans les pays bénéficiaires, avec une démarche d’apprentissage et
en testant des approches novatrices ou exemplaires.
Cette publication a été imprimée dans le respect
de l’environnement avec des encres végétales
et sur du papier PEFC™ (gestion durable des forêts).
Tél. : +33 1 53 44 34 71
Fax : +33 1 53 44 38 77
Crédits photos : AFD sauf mention - Exécution : Planet 7 – Octobre 2010
Établissement public, l’Agence Française de Développement (AFD) agit
depuis près de soixante-dix ans pour combattre la pauvreté et favoriser le
développement dans les pays du Sud et dans l’Outre-mer. Elle met en
œuvre la politique définie par le Gouvernement français.
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