16 AM Sciences, e thique et de veloppement

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Sciences, éthique et
développement
Emmanuelle Piccoli
FNRS – UCL (Laap/Dvlp) – U. Namur
Cours du 16 septembre AM
Plan du cours
• 16 septembre : 9h30-12h30
L’anthropologie + présentation de ma recherche
• 16 septembre : 14h-17h
L’anthropologie et la nature
• 18 septembre : 9h30-12h30
L’anthropologie et le développement
• 18 septembre : 14h-17h
L’anthropologie et les questions d’extraction des ressources
naturelles
 Le tout sera basé sur une recherche au Pérou
Qu’est-ce que l’anthropologie?
Que connaissez vous de
l’anthropologie?
L’anthropologie, une histoire
• Elle se développe dans les
colonies, alors que la sociologie
se développe dans les métropoles
 toutes les deux, des tentatives
de comprendre le monde social
• Elle y développe des méthodes
particulières : notamment
l’observation participante
• Il s’agit alors d’aller « sur le
terrain » puis de produire une
« monographie » (livre) et des
théories sociales et culturelles
L’anthropologie, actuellement
• Les anciennes frontières sont heureusement remises en cause
: décolonisation, mouvements de personnes, changements
culturels profonds, globalisation
• L’anthropologie s’applique désormais partout, la sociologie
aussi  il n’y a donc pas de « barrières » entre elles
• L’anthropologie garde les méthodes qu’elle a élaborées et
l’importance du terrain et garde cette capacité à s’étonner et à
observer les originalités
Etre anthropologue: c’est se
décentrer et s’impliquer
• « Aller sur le terrain » : partager la vie de ceux qu’on étudie en
étant présent sur les lieux et en participant
 Observer ET participer
 L’anthropologue n’est pas extérieur, il est impliqué sur son terrain et
doit faire preuve d’empathie
 Importance cruciale de la réflexivité dans une telle démarche
 Cela permet d’être au plus près : données de qualité
• « Se décentrer » : peu à peu, par l’implication et l’effort
d’analyse, il s’agit d’arriver à laisser ses propres schémas de
côté, d’arriver à penser soi-même au plus près de l’autre, de
relativiser sa propre position
La rigueur de l’anthropologie
• Travail de terrain (long)
• Méthodes qualitatives:
- Observation participante
- Entretiens
- Recensions
- Données audiovisuelles
+ archives etc.
• Réflexivité : ce qui garantit la rigueur
Une méthode INDUCTIVE
• Il s’agit d’aller du terrain, vers la théorie
• PAS de tester des théories sur le terrain (ce serait une
méthode hypothético-déductive
• Cela permet de percevoir ce qu’il y a d’original dans une
pratique sociale, une représentation du monde, etc. : de se
laisser surprendre sans être enfermé dans des cadres
préétablis  une manière de lutter contre des raisonnements
« indolents », qui se contentent de répéter les mêmes cadres
Les apports de l’anthropologie
• Compréhension originale grâce à ses méthodes
• Perception complexe de la « contemporanéité » des sociétés
et des groupes sociaux, de leur culture, de leur représentation
et usages du monde
• Analyses des pratiques, des représentations, des enjeux par
delà les discours  au plus proche du « terrain » et du vécu
Utiliser l’anthropologie dans
les pays du « nord »
• Appliquer un principe de symétrie
• Sortir d’une vision exotisante
Exemples:
• Pascale Jamoulle analyse la vie des pères de milieu ouvrier à
Charleroi
• Jacinthe Mazzocchetti étudie le racisme dans les quartiers de
Bruxelles
• Charlotte Breda analyse le positionnement des acteurs autour
du phénomène d’érosion des berges sur le St Laurent, Québec
• Daniel Bizeul observe et analyse le Front national en France
• Marc Augé étudie l’Assemblée Nationale en France
Des domaines métisses
• Anthropologie de la santé
=> Elle étudie la pluralité des pratiques de soins et de santé, l’usage
des institutions, etc.
• Anthropologie juridique
=> Elle étudie les différentes formes de droit et d’institution pour la
résolution des conflits et leur interrelation (cf. Rondes paysannes)
• Anthropologie du développement
=> Elle étudie les projets de développement, leur manière de
fonctionner et d’être ré-utilisés etc.
• Anthropologie de la nature ou de l’environnement
 Elle étudie les relations des humains avec les non-humains
ETC.
Un travail de terrain au Pérou
L’objectif de la recherche :
• Comprendre la complexité et la contemporanéité des sociétés
paysannes
• Ecouter d’autres points de vue et prendre le temps de cela, de
la conversion, du décentrement
• Analyser une organisation : les Rondes paysannes et leurs
relations aux familles et à l’Etat
Méthodes et lieux de recherche
Bambamarca
El Ahijadero
Méthodologie de la recherche
• Terrain de recherche de fin 2005
à début 2011 pour la thèse,
continué  2014
• Matériel : observations
participantes, entretiens,
données géographiques,
traditions orales
• Une anthropologie impliquée
L’organisation « politique » :
Comment se gère le « vivre ensemble » en l’absence d’un Etat qui s’implique
là-dedans ?
Comment les paysans s’en sortent-ils et comment cela se passe-t-il avec l’Etat?
 voir : PICCOLI Emmanuelle, Les Rondes paysannes. Vigilance, politique et
justice dans les Andes péruviennes, Louvain-la-Neuve, Academia, 2011.
Les Rondes paysannes : des rondes de nuit
et plus que ça
• Vigilance des terres et des
chemins à tour de rôle
• Identité paysanne
• Récupération de la force
coercitive
La justice paysanne
• Développement progressif
• « Une justice qui n’est pas
aveugle »
La gestion du vivre ensemble
• Les assemblées mensuelles
• Thèmes traités :
travaux collectifs, ronde de
nuit, justice, médiation
• Une réinvention de la
communauté
Reconnaissance des Rondes paysannes
• Depuis 1986: reconnaissance
légale
 Questions multiples
 Justice locale mixte
Contrôle réciproque
Anthropologie juridique
L’organisation
économique/agricole
Excellent ouvrage :
MORLON Pierre, 1992, Comprendre l’agriculture dans les
Andes Centrales, Pérou-Bolivie, Paris, INRA.
Agriculture
• La « chacra » et sa relation à la
maison
• Polyculture
• Verticalité
• La verticalité structure aussi la
propriété et les relations
d’entraide
Elevage
• Fonction complémentaire
• Interrelation
• Prix de vente, marché globalisé
Economie paysanne
de l’Ahijadero
• Economie pluriactive et
déterritorialisée
• Basée sur des solidarités familiales
• Rôle des compères  création
d’alliance
• Intégrée au marché global et en
interrelation avec les grandes villes
Relations entre les Rondes paysannes et les
familles
• Fonctions distinctes des assemblée communautaires et des ‘groupes
familiaux
Quelques autres thématiques
Les représentations de
l’environnement
• La montagne: une personne?
• Quelle relations entre les Eglises
chrétiennes et les pratiques
chamaniques ?
• Comment ses relations
s’expriment-elles?
• Qu‘est ce que cela nous dit?
 16/09, PM
Les projets de développement
• Comment les projets des ONG et de l’Etat sont-ils reçus?
• Comment fonctionnent-ils?
• Qu’arrivent-ils à faire et comment?
 18/09, AM
Les questions minières
• Quel est l’impact de la politique extractive?
• Quels sont les problèmes et les conflits que cela génère
localement?
• Comment se positionner?
 18/09, PM
• Une communauté intégrée aux flux et problématiques
globales
• De la pluralité partout : au niveau économique, politique,
juridique, dans la santé, dans le religieux…
• Des sociétés complexes et « pleinement contemporaines »
Questions/réponses
Former des groupes
/ la question de l’évaluation
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