“L`Algérie a besoin d`écoles de danse”: Toute l`actualité sur

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KAMEL OUALI, CHOREGRAPHE ET METTEUR EN SCENE, À “LIBERTÉ”
“L’Algérie a besoin d’écoles de danse”
Invité d’honneur du Festival international de la danse contemporaine d’Alger, qui se tient jusqu’au
22 novembre au palais de la culture Moufdi-Zakaria, le chorégraphe revient dans cet entretien sur
la signification de cet hommage que lui rend son pays d’origine, ainsi que sur la réalité de la danse
contemporaine en Algérie et dans le monde.
Liberté : Vous êtes l’invité d’honneur de la 4e édition du Festival international de la danse
contemporaine. Quel est votre sentiment par rapport à l’hommage que le festival vous rend ?
Kamel Ouali : Je suis très fier. Cette édition coïncide avec une année extrêmement importante, les cinquante
ans de l’indépendance, cela est donc très fort comme symbole. Je suis fière que ce festival existe. Organiser un
festival de ce genre représente un travail de titan, ravi d’être là et d’être invité.
Le fait d’être Algérien vous a-t-il aidé dans votre carrière ou vous a-t-il freiné par moments ?
Il est vrai qu’au début de ma carrière, on a voulu me mettre des bâtons dans les roues, on ne voulait pas
spécialement que je signe mon nom sur une affiche, chose que je n’acceptais pas bien sûr ! Mais depuis, ça a
extrêmement évolué, et maintenant un jeune d’origine maghrébine ne rencontrera pas les mêmes obstacles.
Vos origines algériennes se ressentent-elles dans votre danse ?
Oui, je dis toujours que je suis un chorégraphe et un metteur en scène oriental. J’aime beaucoup le mélange et
l’échange entre l’Orient et l’Occident. J’aime les choses minimalistes, mais ma part algérienne fait partie
intégrante de mon univers et se ressent dans mon travail.
Vous étiez le directeur artistique, chorégraphe et le metteur en scène de la cérémonie d’ouverture
du festival panafricain en 2009, que gardez-vous de cette expérience ?
Mon plus beau souvenir, une belle rencontre humaine, raconter en danse, en chant et en comédie l’histoire de
l’Afrique était très émouvant. Le faire dans le pays de mes parents l’était encore plus. Nous étions nombreux, il
y avait beaucoup d’artistes venus d’univers et de pays différents durant un mois et demi. Nous avons réuni nos
talents et travaillé ensemble au service de l’histoire et de l’art. Ça restera mon plus beau projet, et, pourtant,
j’ai eu la chance de travailler avec de très grands artistes et de faire les plus grosses comédies musicales.
Que pensez-vous de la place de la danse contemporaine dans le monde et en Algérie ?
La danse contemporaine est la danse d’aujourd’hui. Elle est très vaste et comprend plein de choses. Chaque
pays a sa propre touche et sa propre identité par rapport à la danse contemporaine, ce qui est important
d’ailleurs. Ce que je trouve intéressant dans un festival tel que celui-ci, c’est le fait d’avoir une grande diversité.
Aujourd’hui, quand on parle de danse, on parle de la danse contemporaine, il est vrai que les gens mélangent
entre le moderne, le postmoderne et la danse contemporaine, mais je dirais que la danse n’a pas de frontières.
Alors, soyons ouvert à tout !
Et que pensez-vous du niveau des danseurs algériens ?
Ici, j’ai rencontré des jeunes avec un potentiel extraordinaire, ces derniers ne demandent qu’à être formés.
L’Algérie a besoin d’écoles de danse. D’ailleurs, en revenant cette année, la première chose que j’ai demandé
“est-ce que cette école existe aujourd’hui ou pas ?”, parce que quand je vois le talent qu’ont les jeunes
Algériens, je me dis que c’est dommage et presque du gâchis de ne pas l’exploiter. Ils pourraient être une
vitrine de l’Algérie à travers le monde.
Projetez-vous de faire des spectacles en Algérie ?
J’adorerais le faire ! Cependant, les comédies musicales sont des spectacles très lourds qui demandent
énormément d’argent, mais si jamais les télécoms ou autres sociétés algériennes décidaient de le financer
comme cela se fait en Europe et en Amérique, je serais partant avec plaisir.
F. Y. N.
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