Plan Introduction I- Définitions et concepts 1- Définition de développement 2- Définition de l’anthropologie II- Le développement chez les anthropologues 1- Claude Lévi-Strauss et la notion développement-progrès 2- Maurice GODELIER : évolution- reproduction III-La relation de l’anthropologie au développement : 1- L’être humain, un objet d’étude commun 2- Comment les anthropologues participent au développement ? 3- La nécessité de l’apport développement Conclusion 1 anthropologique au Introduction Vue la diversité du champ de développement, plusieurs disciplines se sont intéressées a le définir et le lier au champ de leurs recherche. Et l’anthropologie a évoqué le concept. Ce qui la différencie aux autres sciences sociales c’est sa méthodologie qui implique le travail de terrain. L’anthropologie est une discipline très riche et trop vague c’est presque un cercle qui regroupe et traite tant de concepts et de disciplines, économique ; sociale…, notre objectif et de traiter ce sujet d’un angle très spécial, c’est d’éclaircir le concept de développement chez les anthropologues spécialement chez C. Levi STRAUSS, et Maurice GODELIER. Alors, la question a laquelle on va tenter de répondre ne se limite pas à savoir ce que c’est simplement le développement, mais de mettre le doigt sur la pensée de ces deux pyramides de l’anthropologie, Dans un premier temps, on va donner une définition globale aux concepts : développement, anthropologie, ensuite nous allons évoquer le concept de développement du point de vue anthropologique enfin on va montrer a quel point ces deux concepts sont liées. 2 I- Définitions et concepts 1- Définition de développement Depuis la Seconde Guerre mondiale, le développement est devenu l'un des objectifs de toutes les sociétés. Issu d'une conception purement économique qui référait à la croissance de la production par l'industrialisation, Le dictionnaire de sciences économiques et sociales définit le développement comme étant « un processus qualitatif de transformation des structures économiques, sociales et mentales qui accompagne et favorise la croissance économique d’un pays. Le développement s’inscrit dans la langue durée »1. 2- Définition de l’anthropologie Selon Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi, à Canada, l’anthropologie est : « l'étude comparative des cultures passées et contemporaines, mettant l'accent sur les modes de vie et les coutumes de tous les peuples du monde. »2. Cette science jeune vise selon Jean-Marie Tremblay à décrire, comprendre et expliquer les origines, la diversité et les buts des coutumes, - dictionnaire de sciences économiques et sociales, S.d’Agostino, P.D Deubel, 1 M.Montoussé, G.Renouard 2 - Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi,à Canada 3 croyances, langues, institutions et modes de vie de l'humanité, trouver des normes culturelles générales et fournir un guide pratique à l'humanité. Des sous-disciplines spécialisées se sont développées à l'intérieur de l'anthropologie, à cause de la quantité d'informations recueillies et de la variété des méthodes et des techniques utilisées en recherche anthropologique. Ces sous-disciplines sont : anthropologie physique, archéologie, linguistique anthropologique, ethnologie, anthropologie théorique et anthropologie appliquée. II- Le développement chez les anthropologues 1- Claude Lévi-Strauss et la notion développementprogrès Claude Lévi-Strauss, né le 28 novembre 1908 à Bruxelles et mort le 31 octobre 2009,est un anthropologue et ethnologue français qui a exercé une influence décisive sur les sciences humaines dans la seconde moitié du XXe siècle en étant notamment l'une des figures fondatrices de la pensée structuraliste1, une méthode empruntée au domaine de la linguistique, qui changea le regard sur le lien qui lie ces peuples à l'environnement grâce à son approche écologique du monde et des hommes Pour Lévi-Strauss, l’anthropologie connaissance 1 globale de l'homme, dans est « la toute http://www.monsieur-biographie.com/celebrite/biographie/claude_levi_strauss-4307.php 4 son extension historique et géographique ; aspirant à une connaissance applicable à l'ensemble du développement humain depuis les hominidés jusqu'aux races modernes ; et tendant à des conclusions, positives ou négatives, mais valables pour toutes les sociétés humaines, depuis la grande ville moderne jusqu'à la petite tribu mélanésienne. »1 Le terme de développement n’est pas beaucoup mentionné dans les œuvres de Lévi-Strauss, c’est le terme progrès qui est plus répondus, et ses deux termes sont associés développement surtout lorsqu’il économique et est question social, de puisqu’ils entrainent généralement une progression de niveau de vie des habitants. Il a évoqué le progrès plusieurs fois dans ses écrits, une fois lorsqu’il s’est attaqué au 2 racisme en 1952 dans son ouvrage Race et Histoire3 ; A cette époque, on considérait encore trop souvent que la civilisation occidentale constituait la forme la plus avancée de progrès et que les autres civilisations (aborigènes, précolombiennes, asiatiques etc.) n’étaient que des versions enfants ou adolescentes de la civilisation occidentale. L’auteur, grâce à des exemples clairs et frappants, démontre qu’il n’en est rien. L’écologiste français David Naulin explique dans son article4³ qu’après une étude complète il en déduit que la Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale : les structures élémentaires de la parenté, Paris, p.388. 1 2 - http://www.cdurable.info/spip.php?page=imprimersans&id_article=2093 4 - http://www.cdurable.info/spip.php?page=imprimersans&id_article=2093 3 5 civilisation occidentale n’est très importante que par sa puissance et par le fait que ce soit la leurs. Il affirme entre autres une théorie de la relativité des civilisations intéressante : une civilisation serait d’autant plus en progrès que l’on serait proche d’elle et il serait impossible à une personne extérieure de distinguer du progrès dans une civilisation où il n’aurait aucun repère. Claude Lévi-Strauss en conclut à l’absurdité du racisme de civilisation. « Deux fois dans son histoire, l’humanité a su accumuler une multiplicité d’inventions orientées dans le même sens […] et qui ont entraîné des changements significatifs dans le rapport que l’homme entretient avec la nature. »1 Aussi dans l’autre œuvre Tristes Tropiques, Claude Lévi-Strauss analyse les rapports entre l’ancien et le nouveau monde, la place de l’homme dans la nature, le sens de la civilisation et du progrès, développement durable évoquant ainsi la notion de "Ces sociétés ont eu la sagesse de rester en équilibre avec leur milieu naturel. Les croyances - que d’autres qualifient de superstition - tendent à un respect de la vie, qu’elle soit animale ou végétale. Je crois que nos sociétés ont beaucoup à apprendre d’elle", pessimiste avoué, Lévi-Strauss se disait inquiet de l’avenir de l’humanité. Une planète dont il pressentait les limites, une Terre "qui n’est pas indéfiniment extensible" et dont il prédisait l’épuisement si l’humanité "se laisse aller à ce rythme, à cette prolifération".²2 - http://www.france24.com/fr/20091105-levi-strauss-precurseur-ecologie-environnementdestruction-tristes-tropiques-ethnologie 1 2 6 2- Maurice GODELIER : évolution- reproduction Maurice GODELIER : un anthropologue français, né à cambrai le 28 février 1934 agrégé de philosophie, licencié en psychologie ; titulaire de la chaire d’anthropologies ; 1975 directeur de l’école des hautes études des sciences sociales. Il était le maitre assistant de Levi Strauss au collège de France. Le terrain sur lequel il réalisait ses recherches fondatrices en anthropologie est l’actuelle Papouasie « tribu »à la nouvelle Guiné, son peuple caractérisé comme étant sans classe, ni état/baruyas …… 1 Pour lui, ainsi que tous les anthropologues le terme « tribu » désigne deux réalités : “organisation sociale“, mais le désaccord est plus profond a propos du second usage lorsqu’il sert a désigne un stade de l’évolution de la société humaine. Mais ils refusent en même temps de conclure à l’existence d’un stade nécessaire de l’évolution de l’humanité et contestent même la possibilité théorique d’une analyse scientifique de développement des sociétés(Leach). Pour Godelier le concept de développement aussi n’a pas une définition univoque, il parle plutôt de la civilisation ou encore ,l’évolution de la société : soient au niveau du fonctionnement de cette société, les rapports reliant leurs différents acteurs, ou bien encore l’impact de l économie sur le développement c’est ce qui traduit pour lui les différents concepts que se soit : culture, société, 1 civilisation, évolution…… - http://www.pacific-credo.fr/index.php?page=l-oeuvre&hl=fr 7 devant assurer le développement le plus rationnel de l’économie et de la société. Au terme de ses premiers travaux, Maurice Godelier en conclut qu’une approche anthropologique des différentes formes de systèmes économiques est nécessaire. Dans la mesure où dans de très nombreuses sociétés subordonnées au capitalisme et au socialisme, les activités économiques sont encastrées dans le fonctionnement d’autres rapports - politiques, religieux, ou de parenté, leur reproduction et leur développement dépendent de la reproduction de ces autres rapports. Influencé par l’œuvre de Marx tout en travaillant auprès de C. Lévi-Strauss, convergences et il s’efforce les alors différences de entre faire apparaître deux les approches concernant l’analyse des structures sociales et de leur histoire. En 1973 il publie Horizon, trajets marxistes en anthropologie. En 1974, qu’il publie sous le titre Un domaine contesté. Il continuera de travailler sur les transformations induites par la transition de communautés locales, tribales ou villageoises, à l’économie de marché capitaliste. Il démontre l’inadéquation de la vision dite marxiste de la société qui se diviserait en une infrastructure (les activités économiques) et diverses superstructures (les rapports de parenté, de pouvoir ou les institutions religieuses) qui s’édifieraient après coup sur cette base et disparaitraient avec elle. Il montre que dans tous les rapports des hommes entre eux et avec la nature, y compris les plus matériels, existent des composantes idéelles qui ne sont pas le reflet de ces rapports. Ainsi les rapports de production ou les rapports sociaux déterminent l accès aux ressources, aux moyens de production et 8 au produit du travail social ce dernier influence la disparité des individus et leurs distribution a diverses places d’ou le rôle de l’économique sur le développement social. Pour Godelier «l’économique existe en apparence séparé du politique, du religieux et des rapports de parenté, cette séparation a eu quelque chose à avoir avec le développement aujourd’hui. » « L’évolution générale ou ce que entend aujourd’hui par développement de la société et la détermination de ses stades sont dues en fait que l’homme s’est élevé à la civilisation « en travaillant sur lui-même »le mécanisme de cette transformation est double en inventant des arts nouveaux de subsistance, l’homme à développé les germes de pensée. »Thèse de Morgan.1 1 - Horizon, trajets marxiste en anthropologie, pages :11-14-182,M GODELIER, nouvelle édition :François Maspero 9 sa III- La relation de l’anthropologie au développement : 1- L’être humain, un objet d’étude commun : le développement est un processus conduisant à l’amélioration du bien être des hommes 1, au niveau de la croissance du produit national brut, et aussi au niveau de l'éducation, de la santé, de l'intégrité culturelle, de l’environnement sécuritaire et bien d'autres … en procédant à la réalisation des projets qui mène à la satisfaction des êtres humains et à la résolution de leurs problèmes, mais cela ne peut s’effectuer sans l’intervention de ce qu’on appelle l’anthropologie appliquée2 qui est l’utilisation des connaissances anthropologiques pour la solution de problèmes pratiques chez des groupes humains. Elle a été employée surtout chez de petites communautés face aux problèmes de pauvreté ou de changement culturel, technologique ou économique rapide. Elle tente aussi d'élaborer de nouvelles formes d'éducation afin d'aider les gens à s'adapter aux changements rapides, ou des manières plus efficaces d'améliorer la santé de la communauté. D’après ce qui a été dit, nous pouvons déduire que l’anthropologie est un outil très important de développement puisqu’elle s’intéresse à l’être humain qui est devenu engager dans tout projet de développement ,en appliquant l’approche participative qui permet l’implication des membres de la société locale, la seule partie capable de donner l’historique des 1 - Glossaire pour le développement durable,Christian Brodhag avec la participation de Natacha Gondran, Renate Husseini, Florent Breuil 2 - Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de : Marc-Adélard Tremblay (1922 - ) et R. J. Preston “Anthropologie”. 10 problèmes liées à leurs communautés grâce à ce qu’on appelle le mémoire de la population. 2- Comment les anthropologues participent au développement ? Les anthropologues ont deux fonctions principales dans le processus de développement, ils observent et participent : Ils participent au développement en appliquant les différentes sous disciplines de l’anthropologie comme un outil qui permet de dépasser les lacunes qui entravent le développement. Et ils observent les phénomènes que la société essaie de les traiter comme la pauvreté, la démocratie, et les transformations des relations humaines. Par exemple en ce qui concerne la famille, le noyau de la société, l’anthropologue Levi Strauss, À l'aide de la méthode structuraliste, a beaucoup insisté sur l'importance de l'alliance au sein des structures de parenté, cette alliance qui est devenue de plus en plus menacée par l’apport de la mondialisation au développement. 3- La nécessité de l’apport anthropologique au développement : Face aux innovations des technologies de l’information et à la mondialisation, l’intérêt et la demande en anthropologie appliquée ne cessent de s’accroître, partout dans le monde, ce qui l’a invité à consolider sa place dans le champ du 11 développement durable. Donc les anthropologues doivent être capable à promouvoir des interventions de développement culturellement appropriées et durables (tant au plan social qu’environnemental) c’est-à-dire acceptables et appropriables par les populations ou les catégories sociales bénéficiaires, ils doivent être capable d’utiliser les théories, les méthodes et les savoirs ethnographiques de l’anthropologie pour la recherche appliquée au service d'un changement social planifié. Les anthropologues sont responsables, comme tous les autres acteurs de la société, de s’engager au courant de développement pour que tout le monde puisse confronter des défis majeurs de la pauvreté, de l’inégalité, de la corruption, de la fragmentation sociale, de la violence et des tensions ethniques. Cet engagement a provoqué plusieurs débats sur l’apport de l’anthropologie au développement. Dans ce cadre, un colloque international de l’Association Euro-Africaine pour l’Anthropologie du Changement Social et du développement (APAD) sera organiser à Ouagadougou, Burkina Faso, du 20 au 23 janvier 2010 sur le thème « Engager l’anthropologie pour le développement et le changement social : pratiques, discours et éthique ». 12 Conclusion L’anthropologie a abordé le concept de développement d’un égard humain et écologique dans le cadre ou elle s’est intéressée aux groupes primitifs qui constituaient leurs champs de travail, d’où le constat d’un mode de progrès, et d’évolution qui nous a permis de voir clairement cette liaison entre le mode de production et les rapports sociaux qui donne a ces groupes la particularité d’une société civilisée qui a pu réussir cette équation : économie- écologie-social ,ce qu’on entends aujourd’hui par notion de développement durable . Malgré les travaux réussis de C .Levi STRAUSS, et Maurice GODELIER, le concept de développement ne peut avoir une contribution meilleure explication qu’a travers d’autres d’autres disciplines afin de combler les lacunes, a savoir la géographie l’histoire, l’économie et la sociologie. 13 Bibliographie Ouvrages : 1. dictionnaire de sciences économiques et sociales, S.d’Agostino, P.D Deubel, M.Montoussé, G.Renouard 2. Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi,à Canada 3. Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale : les structures élémentaires de la parenté, Paris, p.388. 4. Horizon, trajets marxistes en anthropologie, pages :11-14-182,M GODELIER, nouvelle édition :François Maspero 5. Glossaire pour le développement durable,Christian Brodhag avec la participation de Natacha Gondran, Renate Husseini, Florent Breuil 6. Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de : Marc-Adélard Tremblay (1922 - ) et R. J. Preston “Anthropologie”. Webographie : 1. http://www.monsieurbiographie.com/celebrite/biographie/claude_levi_ strauss- 4307.php 2. http://www.cdurable.info/spip.php? page=imprimersans&id_article=2093 3. http://www.cdurable.info/spip.php? page=imprimersans&id_article=2093 4. http://www.france24.com/fr/20091105-levi-strauss-precurseurecologie-environnement-destruction-tristes-tropiques-ethnologie 5. http://www.pacific-credo.fr/index.php?page=l-oeuvre&hl=fr 14