Les médias et I`lnternet en France

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N"4 - JANVTER
l99B
Lrs CaurcBsDUtouRNAusME
-*rrd
es Cahiers du journalisme publient les conclusions d'une grande
concerléepflr
pay
enquête
enqueæsur tes
les mearas
médias et L
l'Internet
rnternet menee
de Jaçon
menéeae
façon concertee
le Centre de recherchede l'Ecole supérieure de journalisme de Lille
par rc
Laaal à
le Lentre
sur les
médias Ae
et pLr
et
Centre A'etUAeS
d'études SUf
les meAlAS
de l'Unft)ersfie
l'Unioersité LAAAI
t
I
t.
I
ttrt
.
..2
t
t
\
Québec.Les deuxtextespubliéspermettentde mesurerl'incidencede
l'Internet sur Ie fonctionnement des médias et sur les pratiques
journalistiques én France, au Canada et aux États-llnis. Siies deux
articles montrent les expériencesmenéesdans chaque pays par différents
médias ainsi que les bouleaersementsdans la profession du journaliste,
l'article de Christophe Deleu insiste, en plus, sur les nouaelles règles
juri.diques q.uef"!t naître l,'lnte.rnet, tandis q,uecelui de Mylène Paradis
met l'accent sur les nouaellesformations qu'impose le nouueau média.
Les médias et I'lnternet en France
Par ChristopheDeleu
Chargé de recherche
à l'École supérieure
de journalisme de Lille
et producteur à France Culture
172
L'-Internet
estun nouveaumédiaqui a étécréé
en...7969.
L'idée était alors de oermettreaux
leurstravaux
universitaires
américains
d'échangér
malgrél'immensitédu territoire.Ce n'est qu'au
milieu des années1980 que les potentialités
économiques
de cettenouvelletechnologie
ont été
mesurées.Aujourd'hui, l'Internet est entré en
concurrenceavec les médias traditionnels.Il y
avait le journaliste de presse,de radio, de
télévisionet d'agence: iI y aurademainle cyberjournaliste.
Le développement
de l'Internetne s'effectue
toutefoispas de façonhomogène.Tandisque les
journalistesde la pressespécialisée,
en particulier
de la presseéconomique
et informatique,ont pour
la plupart un ordinateurpersonnelconnectéà
l'lnternet,lesjournalistesde la presselocalen'ont
pour le moment que très peu recoursà cette
nouvelletechnologie.
Lrs utotas ETL'lNrcBNer
rN FBnNct
Danscettesynthèse,nous dressonsun premierbilan aprèsl'apparitionde
l'Internetdansles sallesde rédactionet tentonsde mesurer,aujourd'hui,son
influencedans le paysagemédiatique,et en particulierdans le domainede
l'information.
La premièrepartie de cette étude présenteles différentesattitudesdes
médiasfrançaisà l'égardde l'lnternet.Quelsmédiasont un sitesur l'Internet?
Pourquoicertainsont-ilschoiside ne pasen concevoir? Quelestle contenudes
sites présentssur le Web ? Quels sont les nouveauxservicesproposésaux
"connectés"? il s'agitaussid'étudierle financementde cesnouveauxmédias,
mêmesi pour l'instant,forceestde constaterquela plupartdesresponsables
de
cessitesne monnayentpas leur serviceet que les annonceursn'achètentpas
à I'issuede cette
encorebeaucoupd'espaces
sur la Toile.Enfin,nousessayerons,
premièrepartie,de savoirsi l'avenirdesmédiastraditionnelsestmenacépar la
mise en place de cette nouvelle technologie.Les propriétairesdes médias
traditionnels- et surtout ceux du secteurde la presseécrite, qui perd
régulièrementdes lecteurs- sont inquiets depuis l'apparition de l'lnternet,
souventprésenté,
il estvrai,commeun médiarévolutionnaire
puisqueinteractif,
qui va rempiacerlesmédiasunidirectionneis.
La deuxièmepartie de l'étude est une analysedes bouleversements
qui
interviennentdans l'exercicedu journalisme.Quels avantagesprésentent
l'Internetpour le journaliste? Quelssont les freins- souventévoqués- qui
empêchentle développementdes nouvellestechnologiesdans les sallesde
rédaction?Nousvoulonsaussi,danscettepartie,tenterde comprendre
pourquoi
certainsjournalistespensentque le métier mêmede journalisterisque d'être
remisen question.Cettepeur est-ellejustifiéeou repose-t-elle
uniquementsur
liéesà l'incertitudede l'avenirde cetteprofession?
desangoisses
Dansla troisièmepartie,nousmettonsl'accentsui lesnouvellesrèglesdu jeu
qu'impose l'Internet. Quelle est la nature juridique de cette nouvelle
technologie
? Nousprésentons
lesdeuxprincipauxdébatsqui ont lieu : l'Internet
favorise-t-illa liberté d'expression
et les droits d'auteur sont-ilsrespectés
sur
l'lnternet? Dansle premierdébat,il s'agitde savoirquelleest la responsabilité
juridiquedesacteursprésentssur l'lnternet,quece soit celledesutilisateursou
d'accèset de services.
Dansle seconddébat,nousmontrons
celledesfournisseurs
pourquoilesjournalistessontinquietsquantà leursdroitsd'auteur.
D'un point de vue méthodologique,
cettesynthèsea été établieà partir
d'articlessélectionnés
dans la presseou sur le Web, d'extraitsd'ouvrages
consacrés
aux nouvellestechnologies
et de rapportsd'étudessur l'lnternet(voir
les notes en fin de document).L objectifest de confronterles opinionsdes
responsables
desmédiaset desjournalistesà cellesdeschercheurs,
qu'ils soient
historiensou sociologues.
Lestémoignages
despremiers,qui travaillentau jour
le jour, associésaux connaissances
scientifiquesdes seconds,permettentde
mieuxcomprendre
lesenjeuxde la "sociétéde l'information".
171
N"4 - tANV;ER
l99B
Lrs CnutrRSDUJouRNAusur
Lesmédiasfrançaissur I'lnternet
En février 7996,LeMondediplomatirye
ouvre sur son serveurun forum de
discussionoù lesinternautes
peuventdonnerleur avissur l'utilité de l'lnternet.
Lesréponses
enregistrées
permettentde constaterquela perceptionde l'Internet
n'estpasuniforme1.Sesvertusdémocratiques
sontlouéespar lesuns : ( Au-delà
de
tant citédesnéoznpatistes,
de l'exemple
affirmeun participant,il estintéressant
qu'unbonnombre
pnysannes
mexicaines,
grâce
à l'actiond'un
constater
d'orgnnisations
réseau
clmme"Laneta",
sontmaintenant
branchées,
disposent
d'un E-mail,et d'wt
, Pour d'autres,l'Internetestavanttout
qu'elles
serttice
d'int'ormations
nlimentent.
: < C'estun desmoyens
unearmecommerciale
modernes
pourtransformer
un citoyen
r, préditun internauteméfiant.Entrele courantdeseuphoriques
enclnslmffiateur
et celuidesréfractaires
définitifs,un grandnombrede citoyenstout
convaincus
simplementprudents veulent attendre avant de se prononcerde façon
Témoignage
péremptoire.
éloquent: o L'Internet
peutaussibienêtreutiliséclmme
unemaisonclose
queclmmeuneimmense
tribuneau seraice
deIa science.
A aousde
cltoisirle rôlequealltsentendez
y jouer,,
le débatopposeaussilespartisansde l'lnternet,pour
Chezlesintellectuels,
qui cette invention va favoriserle développementde la démocratieet la
2 à ceuxqui mettenten gardecontreles grands
transmission
desconnaissances
qui risquentde prendrele contrôlede l'lnternetafin de le
groupescommerciaux
Paul Virilio s'opposeà
transformeren instrumentde marketing3. r."urbaniste
l'lnternet,mais pour des raisonsdifférentes.Fidèle à l'esprit du philosophe
canadienMcluhan pour qui "le messagec'est le média",Virilio analysela
structurede l'Internetet aboutitau constatque ce
ce média priailégie le temps réel médiaprivilégiele tempsréelet l'immédiatétéau
et l'immédiateté au détriment détrimentde la réflexion.Aussiannonce-t-llo Ce
dela perception
c'estun trouble
du réel;
de la réflexion > qyi:: Plé7nre,
c'estun traumatisme.,.
La tyrannie
dela aitesse-limite
a.>
rErésentatiae
aas'lpplserà la démocrntie
Commentexpliquerun tel manichéisme
entreles"pro" et les" antr"? Pour
lesjournalistes
BenoîtGrevisseet Jean-Claude
Guyot,o l'Internetestlargement
maisil estencore
qu'il
médiatisé,
peupratiquépnr le grandpublic.La nébuleuse
représente
pourbonnombre
depersonnes,Ies
usages
roses
enpartieses
qui marquent
débuts,clmmeils l'ontfnit pour le Minitel, ne manquent
pasd'enfaire un lieu
mais
également
bien
réel,
dans
lequel
peuaent
s'ancrerlesgrandes
fantnsmatique,
peurs: cellesde lieux insaisissables
les déaiances
où se déueloppent
impunément
lescomplots
sexuelles,
d'extrême
droite,lesuiolations
dela aiepriaée5 >.LeMondea
>.Parexemple,
fini par conclure: < Del'Internet,
onpeuttoutdireetsoncontraire
à ceux qui prétendentque la pédophilie est favoriséepar l'Internet, il est
possiblede rétorquer qu'au Royaume-Uni,avec l'opération "Starbust",êfr
1995,la police a démanteléun réseaude pornographieenfantine,grâce à
l'Internet6.
174
Lts uÉotnsEr t'lNrcRNFr
EN FBnNct
Le sociologueDominiqueWolton se montre prudent quant aux vertus
démocratiques
de l'Internet.Il préfèreinsistersur lesraisonsde sonsuccès,
selon
lui au nombrede cinq7.Premièrement,
l'lnternetinstaureune ruptureavecles
médiasde masse: o LeNet estdu côtédufutur lparcequell'usager
n lesentiment
de
deuenir
actif,. Deuxièmement,
l'Internetreprésente
une aventureculturellepour
une générationo quia lesentiment
deuéersln prlpreterraind'aaentures,
depouaoir
inuenterquelquechoseetdesedistinguerainsidesgénérationsprécédentes>>.
Troisièmement,
l'lnternet est le symbole de la
modernité : ( Tout naec les techniquesde
communication
est prlple: dépourau nuisance...
de communiquer qui fait
façon
.de
"diâparaître
C'estimmatériel,
conaiuinl,
direct,soft,.instantané.,,
le sentime"i ai peur >>
C'esticiquesefait le lien,sansdoute,
entreécologie
et
,. Lespromoteursde l'lnternetseraientainsidu côtédu progrèset
communicntion
se fixeraientcommeobjectifla démocratisation
des savoirset la transmission
mondialedesconnaissances.
En quelquesorte,l'Internetaboliraitle pouvoirdes
intermédiaires,
des élites,de "ceux qui savent".Dansce contexte,il n'est pas
étonnant- et nousy reviendronsun peu plus loin - que le journalistese sente
menacé.
Salégitimité,commeceliede tousceuxqui disposentdesconnaissances
et des informations,est remiseen cause.Avec l'Internet apparaîtl'idée que
chacunpourras'informertout seul,sansl'aidedesjournalistes.
Quatrièmement,
pour DominiqueWolton,l'Internetestuneréponseà cequ'il appelleo l'angoisse
> provoquée
nnthropologique
moderne
par l'émergence
desnouvellestechnologies.
>. L'lnternetoffre ainsi
Puisquel'lnternetfait peur,< autnnty adhérer
pleinement
une nouvellefaçonde communiquer,
qui fait disparaîtrele sentimentde peur,
auparavantintrinsèqueà toute relationentredeux personnes: < Toutcelaest
d'nutant
plusséduisant
qu'iln'y a pasdesanction
immédiate
dela réalité.
On retrouue
icile chnrme
et l'antbiguilté
du motairtuel[...]On restedansl'uniaers
del'entre-deux,
Ennnaiguant
dansleairtuel,onestdnnsun monde
toutenlui échappnnt,
cettesitustion
,
correspond
assez
bienau contexte
contempornin
: à la foisprésent
et nbsent
du monde.
Cinquièmement- et ici DominiqueWolton reprendles argumentsdes plus
optimistes- l'lnternet est perçu commeun instrumentqui peut favoriserle
développement
despaysdu Sud.
En France,il n'y a donc pas encorede véritableconsensus
autour de la
questionde l'lnternet,ce qui setraduit par une faibleutilisationde cenouveau
média.Commeles observateurs
étrangersle remarquentsouvent,la Francene
figurepasdansla listedespaysqui comptentle plus grandnombred'utilisateurs
de l'lnternet.D'aprèsl'étuderéaliséepar "MédianglesOnline" en mai 7997,\a
Francecomptait1,12million d'utilisateursde l'Internet,soit2,4o/o
desFrançaisde
15 anset plus8.En 7996,un Américainsur cinq avaitdéjàaccèsau Web,et en
e.Si l'on prenden compte
Allemagnedeuxmillionsde foyersétaientconnectés
un autrecritère,celui du nombrede sitesprésentssur le Web,la Franceest là
encorederrièrela plupartdesautrespaysdéveloppés
: d'aprèsle dernierrapport
de l'Aftel,il y a cinqfoismoinsde servicesfrançaisquede services
britanniques,
17,
l99B
No4 - JANVTER
LpsCaurcRS
DUJouRNAusur
et trois fois moinsde servicesfrançaisque de servicesallemands10.Ceuxpour
qui l'Internetestun enjeuculturels'interrogentsur le retardfrançais.Comment
? Parmilesraisons
expliquerun telledifférenceaveclesautrespaysdéveloppés
le plus souventavancées
:
(plus élevéen Franceque dans les autres
o le coût des communications
pays): pourtant,une étudecomparativede l'ldate (l'lnstitut de l'audiovisuelet
des télécommunications
en Europe),portantsur la situationen Allemagne,en
les Etats-Uniset la Francea montré que les coûts de
Grande-Bretagne,
communication
étaientsemblables
danstouscespays.Il ne s'agitdoncpasd'un
facteurdéterminant11;
de mesures
incitatives(labaissede la TVAsur
o l'absence
gouvernementales
mais
lesproduitsmultimédiasa étéenvisagée
par le présidentde la République,
tz.Pourfavoriserle développement
n'a toujourspasétéappliquée)
de l'lnternet,
l'Assemblée
nationalea commandéuneétudeau députéPatriceMartin-Lalande,
il
qui a remissonrapporten mai 1997.Parmiun grandnombrede propositions,
demandequel'Etatinterviennepour faciliterl'implantationde l'Internet13.Dans
le lancementd'unevastecampagne
saproposition11,il préconise
d'information
à destinationdu grandpublic ("lJlnternetpour tous") ; danssaproposition30,
de mettre en réseaul'Administrationpublique ; et dans sa proposition65,
d'accorderdurantdeuxansune réductiond'impôt sur le revenuégaleà 20%ou
25"/odu coût d'achatd'un "équipementinformatiquecommuniquant"(dansla
limitede 10000F) et ce,dansl'optiquede développer
l'équipement
et lesoffres
de connexions.Il faudra observersi, malgré la dissolutionde l'Assemblée
nationale,le nouveaugouvernement
tiendracomptede cespropositions,dont
l'objectifestde lutter contre"le retardfrançais";
O lesfacteursculturels: quandunenouvelletechnologie
apparaît,la France
ne l'apprivoiseque lentement.Par exemple,40o/o
des foyersaméricainssont
(cechiffreestde
équipésd'un PC,contreseulement15o/"
desfamillesfrançaises
20o/opou l'Angleterreet de 25o/o
pour l'Allemagne).En outre, l'lnternet est
souventcomparéà un chevalde Troieaméricain.Depuisqu'Al Gore,le viceprésidentdes Etats-Unis,a présenté,en 1992,le projet sur les autoroutesde
I'information,les nouvellestechnologies
sont perçuesen Francecommedes
innovationsaméricaines,
voirecommedesinstrumentsfavorisantl'impérialisme
américainla;
o le Minitel,qui estdéjàun servicetélématique
trèsperformant,maisqui n'a
pasle caractère
internationalde l'Internet,estune grandefiertéfrançaisequ'on
ne veut pas remettreen cause.La plupart des étudesfrançaises
sur l'lnternet
relèventquele Minitel freinele développement
de l'lnterneten France15.
La descriptiondu contextedans lequel les nouvellestechnologiesse
développenten Franceétait nécessaire
avantde se penchersur la positiondes
médiastraditionnelsvis-à-visde l'Internet.
Les médiastraditionnelsont un rôle importantà jouer sur l'lnternet.Une
enquêterécenterévèleque, sur la basedes 107sitesles plus visitéspar les
t7 6
Lrs uÉotnsEr L'INTRNET
rN FBnNce
Français,les serveursd'informationobtiennent27Yode l'audienceà partir de
juste
quarante-quatre
siteset seplacentainsià la deuxièmeplacedu classement,
derrièreles sitescommerciaux(29o/"),
mais devant les moteursde recherche
(25"/").
Surlesquarante-quatre
sitesd'informationlespius visités,leschaînesde
télévision,aveccinq sites,réalisent28o/o
de l'audience.La pressequotidienne,
avecqautresites,a 1,0o/o
de l'audience.La pressemagazine,avecquatresites
compte5%de l'audience.Lesradios,avectroissites,doiventsecontenterde 3%
de l'audience16.Quelssont cesmédiasprésentssur l'lnternet? Quelsservices
offrent-ils? Enfin,commentcesservicessont-ilsfinancés?
A la premièrequestion,il faut répondreen sériantles médias.Toutesles
grandeschaînesde télévisionfrançaises
lesorganesde
ont un site.En revanche,
presseet lesstationsde radioparaissent
plus réticentsà s'installersur l'lnternet.
Pourla presse,il estnécessaire
d'établirencoreune division: lesgrandsgroupes
de la pressequotidiennerégionale(Ouest-Frnnce,
Ln Voixdu T''iord,
Sud-Ouest,
LeProgrès,Le Républicain
lorrain)sont sur l'Internet.Mais pour la presse
quotidiennenationale,si Le Monde,Libérationet L'Humnnitéont un site, en
revanche
LeFigaroet LaCroixn'enont pasencore.
le siten'existe
Quantau Parisien,
qu'à titre expérimental.La. pressehebdomadaireest peu représentée
sur
l'lnternet: on n'y trouveniL'Eaénement
duleudi,niLePoint.L'Express
n'estquesur
CompuServe
et LeI,louuel
Obseruateul
et
quesur Americaon Line.SeulsMarinnne
CourrierInternational
de
sontvéritablement
sur l'lnternet.Enfin,lesresponsables
la radio observentune grandeprudence.RTL,ia stationde loin la plus écoutée
dansl'Hexagone,
n'estpassur l'lnternet.Danslesradiosqui diffusentbeaucoup
d'informations,
seulle groupeRadioFranceestprésentsur le Net.
Cependant,ie relevé de la présenceou de
l,absencedesmédiasd,informationsurl,Internet<<
ne constituequ'un.indicePulTi d'autres.PoYtqui lui sert uniquement de aitrine >>
'
analyseria stratégiedes médiasvis-à-visde
l'lnternet.Eneffet,tel médiapeutavoirun sitequi lui sertuniquementde vitrine.
A l'inverse,tel autremédia,qui n'estpasactuellement
sur l'Internet,peutnourrir
un projettrès ambitieuxd'implantation,mais estimerque le momentn'estpas
opportun pour investir dans ce nouveau média, dont on ignore encorela
rentabilitééconomique.
La stratégiede la radio Europe1, qui estune radio qui
diffusebeaucoupd'informations,et qui n'estpas sur l'lnternet,est exemplaire.
PourEdmondZuccheli,responsable
du développement
multimédiaau seinde la
station,la bonnequestionn'estpasde savoirqui estsur l'Internetou qui ne l'est
pasrz.D'aprèslui, un média,avantd'ouvrir un site,doit s'interrogersur la
viabilité de son projet. La présenced'Europe 1 sur l'lnternet est ainsi
subordonnée
à la croissance
du nombred'internautes.
Pourl'instant,lessurfeurs
sontjugéstrop peu nombreux.Que ce chiffreaugmenteet atteigneun niveau
satisfaisantaux yeux d'Europe1, et elle ouvrira un site. En outre, Edmond
Zucchellisemontretrèscritiquevis-à-visdesmédiasqui offrentleursproduits
sur le Net sanscontrepartieéconomique.
Pour cetteradio qui veut développer
177
II IB
Lrs CmrcRsDUtouRNAusurNo4 - JANVTER
des journaux personnalisés
semblablesaux servicesde I'AFB connaîtreson
du serveur.Un journaldevra
à la viabilitééconomique
public estindispensable
avec
la
Les
exigeront,pour
êtrefourni
de publicitéqui seraciblée. annonceurs
Europe
identifié.
L n'ira sur l'Internet
cela,quele publicdu sitesoitparfaitement
révélatrice
de la prudence,
qu'avecun projettrèsdéfinien tête.Cetteattitudeest
voire de la méfiance,de certainsmédias privés vis-à-visdes nouvelles
technologies.Contrairementaux pionniers,qui ouvraient un serveur pour
s'échangerdes informations,certainsmédiasprivés,à l'instar d'Europe1, ne
Pour
veulents'engager
quesi l'aventureprésentedesopportunitéséconomiques.
l'instant,les servicesoffertssont très souventgratuits.Cesservicesdemeurent
variés,sanspour autantêtretrèsdifférentsdesservicesqueproposentlesmédias
traditionnels.
On peut établirla typologiesuivante:
o le contenud'un journalreprisen intégralitéou uneséiection
d'articles: sur
journaux
le
les trente-cinqprincipaux
Web, quinze
français présentssur
reprennentle contenuintégral de l'édition papier18.Les journaux locaux et
nationauxpeuventainsiétendreleur zonede diffusionà l'échellede la planète,
ou
pour communiqueravecdesamateursétrangers
ou desexpatriéstemporaires
définitifs.L étudedu courrierélectronique
reçu par Nice-Matinmontrel'intérêt
de cetypede démarche.
enFlorideoù
On peutlire par exemple: o le uisà mi-temps
'.
o
n,
il estimpossible
trouuer
de
Nice-Matin ou encore Corseaiuantà l'étranger,
j'apprécie
beaucoup
uotrepagelocaleler.
La moitié des consultations
du site des
DernièresNouaelles
d'AlsnceTiennent
desÉtats-Unis.
de l'étranger,
principalement
D'aprèsles responsables
du serveur,celane signifiepas qu'un grand nombre
d'Américainss'intéressent
à la France.Lesconnexions
proviennentavanttout de
la population " exilée"
, qui veut avoir des
très vite p.t!g - l'en1euqYe
n'est pfrs perçue comme une pratique à l'étranger,.._à
représentait
l'lnternet
: la possibilitéd'être lu
>
d,aaenir Sur'leWeb
partout, sans les délais d'acheminement,
qui
parfoissont très longs.Pourtant,la duplicationdu produit original n'est pas
perçuecommeune pratiqued'avenirsur le Web.Pour le SuisseMichaelRigiea
< mettresimplement
le contenu
desjournnuxen lignen'estpasIeuéritable
auenirde
20., Le sociologue
jeanl'éditionélectronique.
L'éuolution
del'Internetresteà inaenter
MarieCharonestencoreplus radical:o Surle Web,lejournalestmoinsbon.Il ne
enaisageable
pourtoucher
desgensà l'étranger
1...1C'est
fautsurtoutpasle dupliquer
L'Internet
estun support
1...)Mnisen aucuncas,cene doitêtrele cæurdu seraice.
dit'férent.
Lesutilissteurs
sontdeplusenplusexigeants
quantà l'écritureet ln miseen
d'unenttitudepionnière
à uneattitudeadulte,
forme.On passe
t'aitedebonneaolonté
21, ;
plusexperte.
Laduplication
deuiendra
aiteinsupportsble
(pourla radioet la télévision): de la mêmefaçon
o unesélection
d'émissions
journal
qu'il estpossiblede lire un
à distance,
grâceà l'lnternet,on peutregarder
lesjournauxde France3 (nationauxet régionaux)dansn'importequelendroitdu
monde.Lesbulletinsd'informationde France-Info
peuventaussiêtretéléchargés,
t7B
Lrs uÉomser t'INrcBNET
EN FBnNcr
afin d'êtreécoutésà n'importequelendroitet à n'importequelleheure.La chaîne
de télévisionLa Cinquième,qui traite de la transmissiondes savoirset des
destinée
enpriorité
connaissances,
a quantà ellecrééunebanquedeprogrammes
Parf intermédiaire
auxenseignants.
de l'Internet,si ceux-cisouhaitenttraiterun
thèmebienprécisavecleursélèves,ils peuventsefaireenvoyerlesprogrammes
conçuspar la chaîne.Quant à la chaînepayanteCanal+,à côté de son site
"officieI",ellea conçuun autreserveur,"Le deuxièmemonde",vérltablemonde
virtuel,où le surfeurpeutsepromener;
o ies archives: ce type de servicesse développede plus en plus. Sur les
trente-quatre
principauxjournauxd'informationfrançaisprésentssur le Web,
quatorzeproposentun accèsà leurs archives.A terme,l'offre d'archivespeut
modifierl'imagetraditionnelle
qu'on a de la presse,à savoircelled'un média
éphémère;
o lesforums: cesdernierssedéveloppentrapidement.Ils sontinteractifs,et
ressemblent
aux newsgroupsqu'on retrouvesur le Net. Ils font aussipenserau
traditionnelcourrierdeslecteurs.Ils renforcentl'idéeselonlaquellele surfeurest
quelqu'und'actif,et qui participeà la créationdu journal.LeMondediplomatique,
qui est un despremiersjournauxfrançaisà avoir ouvertun site sur l'Internet,
permetaux internautesde donnerleur avis sur plusieursthèmes: "L'lnternet
. LeMonde,qui a crééun postede médiateurpour
Nord-Sud", "La Francophonie"
établirun relaisentrele journal et les lecteurs,fait se poursuivrele dialogue,
publiédansl'éditionen papier,sur l'Internet;
o lesdossiersthématiques
: la plupart desjournauxoffrentdesdossierssur
des thèmesassezvariés (festivals,manifestationssportives,temps forts de
l'annéeécoulée,etc.).L Internetprésenteainsi deux avantages
par rapportaux
médias traditionnels: d'abord, la quantité d'informationsproposéeaux
internautesest plus importanteque la quantitéd'informationspubliéedansle
journal.Ensuite,alorsque tôt ou tard lesjournauxsontretirésdeskiosques,les
dossiersconsultables
sur l'Internetpeuventle restertrèslongtemps.Parexemple
CourrierInternationalpermet à l'internautede connaîtreles événements
mondiauxen cliquantsur un planisphère.
En outre,le serveuroffrede nombreux
liensavecdessitesayantun thèmecommunaveclesarticlesdu journal;
o lesarticlesinédits: peu de journauxmettenten ligne desarticlesinédits,
ce qui montre que l'lnternet n'est pas encoresuffisammentattractif pour
bénéficierde l'exclusivitéde certainesinformations.Le numéro un de
l'hebdomadaire
d'informationsMarianne,
crééen 1997,annoncequ'uneédition
en ligneestconsultable,
et qu'ellecomportedesarticlesqui ne sontpasprésents
dansle sommaire
del'éditionenpapier.Curieuxet attiré,I'internaute
seconnecte
alorssur le serveurde Mariannepovr trouverlesarticlesréservés
au Web.Là, il
Les
serend compteque le seulreportageinédit estle portrait d'une chanteuse.
longsarticlesde fond, plus politiqueset polémiques,sontà lire dansle journal
qu'on trouveen kiosque.C'estici qu'on mesurel'écartentrel'utilisationde
l'Interneten Franceet aux Etats-unis,où certainsjournauxn'hésitentplus à
179
No4 - JANVTER
II IB
Lrs CnutrRsDUJouRNAusur
mettreen ligne desscoops,afin d'êtreles premiersà diffuserune information,
avantla radioet la télévision.Ainsi,le 28février1997,à 15h15,le DsllasMorning
Newsa mis en ligne une confessionécritede TimothyMc Veigh,le principal
suspectdansl'attentatd'OklahomaCity,danslaquelleil reconnaîtsaculpabilité.
Grâceà l'Internet,la pressetient sarevanchesur la radioet la télévision,médias
du directet de l'instantané.
Tousseretrouventsur un pied d'égalitéet peuvent
diffuserleursinformationsen tempsréel.En France,de telschoixéditoriauxsont
pour f instant inimaginables.Les scoops restent l'apanagedes médias
traditionnels.Du reste,les scoopsde l'lnternetn'ont pastrèsbonneréputation.
On sesouvientde celuimis en lignesur le sited'un dénomméIan Goddard,qui
vint révélerquele boeing747de la TWA,qui avaitexploséen pleinvol enjuillet
1996,avaitétéabattupar un missilede l'US Navy.En réalité,il n'en étaitrien,et
22;
Goddardfit sesexcuses
à l'arméeaméricaine
journalistes
O lesbanquesde données: certains
choisissent
de livrer plus que
leursarticles: ils donnentaux lecteurslesnomset lesadresses
de personnes
ou
d'associations
qui peuventles aider.Sur "PlacePublique",le serveurdu
magazineCité, qui veut associerla pratiquedu journalismeà l'exercicede la
citoyenneté,on trouve ainsi une banquede donnéessur quelquesinitiatives
citoyennes
en France;
O les informationssélectionnées
: I'AFP,avecle service"Serviceà la carte",
distribuedirectement
auxentreprises
privéesdesinformations
ou auxpersonnes
brutes,mais personnalisées,
répertoriéesgrâce à des mots-clés.Ce système
commence
à êtredéveloppépar d'autresmédias.
D'un point de vue économique,
lesserveursprésentssur le Webne sontpas
encorerentables.La plupart des médiasne sont
Ils
force est de constater la faiblesse présentssur l'lnternetqu'à titre expérimental.
misentsur le dévelop-pement
de l'lnternet,et ne
de capacité de financement
dei projets àe la presse >> :*lglt Pf prendrede retard.Ils ne se sont pas
souciés,à l'exceptiondu journalLeMonde,et dans
une moindremesurede L'Express
et du NouaelObseraateur,
de la rentabilitéde
leurs sites.Dans son rapport sur les technologies
de l'information,le député
PatriceMartin-Lalande
relèveque o si la presse
a prouaé,
à trsuerssesprojets,
son
(qualité
soucidetoucher
uneclientèle
élnrgie
dnnsdesconditions
dedistribution
nméliorée
23>.
etrapidité),
lnt'niblesse
det'inancement
desesprojets
decapacité
forceestdeconstater
Surlescinquante-trois
principauxmédiasprésentssur le Net, quarante-huit
sont gratuits, quatre payants,dont trois par abonnement(CompuServeou
Amaricaon Line) et deux par péage.Seulsquinzed'entreeux diffusentde la
publicité.Ceschiffresmontrentqu'il n'existepasencoreun marchésur l'lnternet.
Pourlutter contrelesdifficultésèconomiqueô
dessitesWebde la presse,l'Étata
d'ailleurscrééun fondsd'aidepour le développement
desservices
multimédias,
doté de 20 millions de francs,qui doit permettrede soutenirla réalisation
d'investissements
dansle domainedesnouveiiestechniquesdu multimédiaet
encourager
lesinitiativesinnovantesdeséditeursde pressedanscesecteur24.
lB0
Lrs uÉotnsEr L'lNreBNer
rN FBaNcr
la taxesur la valeurajoutée.
Desmesures
sontpeut-êtreà prendreconcernant
fiscauxconsentis
à la pressepapier(uneTVA à2,1%)
Pourl'instant,lesavantages
ce qui
ne s'appliquentpas à la presseen ligne soumiseà une TVA à 20,6o/o,
desmédiastraditionnelsde s'installersur la
dissuadeforcémentlesresponsables
Toile.Le députéPatriceMartin-Lalandepropose,non pas d'alignercesdeux
montants- ce qui est maintenantimpossiblepour des raisonsde contraintes
- maisde fixercettetaxeà 5,5o/o,
au
c'est-à-dire
imposées
par l'Union européenne
taux en vigueur dans le secteurde l'édition. La directive92/77/CEE du 19
sansaucuneautre
octobre1992prévoiteneffetque"lesjournauxet périodiques",
précisionquantà leur support,peuventfairel'objetd'un tauxréduit de TVA zs.
encouruspar un
Certainsjournaux,conscientsdes risqueséconomiques
investissement
à grandeéchellesur l'lnternet,choisissentde s'associeravec
d'autresentreprises,
qui n'ont pasforcémentde lien avecle secteurdesmédias,
queLa Voixdu
pour lancerleursserveurWeb.C'estavectrente-cinqpartenaires
l,{orda créé"Médianord",un bouquetd'une quarantainede servicesconsacrés
Prévost,le
de la région.Pour Jean-Louis
aux différentesactivitéséconomiques
présidentdu directoirede cequotidienrégionai,cepremierbouquetne fait que
préfigurerl'offre future de Ln Voixdu Nord.De la mêmefaçon,Ouest-Frnnce
baptisé
prépare,depuisseptembre1995,un grandprojetde journalélectronique
"EteI", enpartenariatavecl'Inria et la sociétéO2-Technologie.
Lejournaldispose
aussid'une filiale dansle domainede la télévision- MasterProduction- et a
senouent,maisil faudra
concludesaccordsavecdesradioslocales.Desalliances
de cesprojetssur le Web.Ces
encoreattendreun peu pour voir la concrétisation
deux derniersgrandsquotidiensne proposentpour l'instant qu'un serveurvitrine26.
Lesresponsables
desmédiass'interrogent
sur (< Ies concepteurs se tournent uers
lesmoyensqui permettentde rentabiliserun site. trois sources de gain : la publicité !
: la publicité, h publicité ! ta publicité ! >
Troissystèmes
peuventêtrerecensés
l'abonnementet le péage.Le journalisteitalien
financiersdu Net,prévientqueo selon
Riccardo
qui a analysélesaspects
Stagliano,
nesontpasprêts
lepremier
principeéconomique
deIa Webonomics,les
consommateurs
à s'acquitter
d'uneredeunnce
à l'Internetfet que)seuleln promotion
pour accéder
>>Il ajoute: u Lesconcepteurs
setournent
commercinle
pourraassurer
snmnintenance.
! 27, Ceprincipelaisse
degain: lapublicité
! lapublicité
! Iapublicité
aerstroisslurces
(l'abonnement
et le péage).
aux autressystèmes
de financement
peu de chances
infirmentle diagnosticde RiccardoStagliano: le
Desexpériences,
auxEtats-Unis,
49dollarspar an,compte
WnllStreetlournnl,qui facturesonéditionélectronique
100000abonnés.
Le SanloseMercuryNewsa optépour le mêmeprincipe.Quant
leurssitesen facturant
ils rentabilisent
aux journauxdu groupeKnight-Ridder,
le système
de
l'accèsauxarchives.
D'autresjournaux,enrevanche,
ont abandonné
la contrepartieéconomique,
pour revenir au principe de la gratuité.Comme
dont le serveurn'a pasréussià avoirle
exemple,Ie PionnerPlnnet,de Saint-Paul,
mêmenombred'abonnés
quele quotidiende la SiliconValleyza.
rBr
l99B
N"4 - IANV;ER
Lrs CmtrRs DUJouRNAusur
1 '
En France,pour l'instant,seulstrois journauxont adoptéle systèmepar
du Midi (pourdesinformationssur le rugby)
: L'Express,
La Depêche
abonnement
: il faut
ne sontpaspersonnalisés
cesabonnements
etLeNouuelObseraateur.Mais
pour les deuxpremiers,et à Americaon Line pour le
s'abonnerà CompuServe
troisième.LeMondeet LesEchos
ont adoptéun systèmede péage(il estpossible
d'acheterun article,un dossierou l'intégralitédu numéro),Cestentativessont
récentes,
et il estencoretrop tôt pour en tirer desconclusions.
Si la publicité l'emporte,il faudra alors tenir
'ètes
professionnets
;:îfn:i,1,ïïî"#:'ii'ffÏ:iili:#,-l:,3;
Ies Tteux moa
ne sont plus adaptés > lequel.' tesaieuimodèles
nesontplus
prot'essionnels
zo D, et tenir compte,d'après Riccardo
adaptés
dela publicité
audéaeloppement
troisconditions
du o réalisme
Stagiiano,
lqui) impose
dela rénlitéd'unpublic
maispourcela,s'assurer
enligne: créerun médium
numérique,
de messnges
prêt à l'utiliser et de sa dispositionà payer en contrepartie
30>.Autrementdit, la publicitédevra être ciblée,et se distinguerdes
attractifs
de
danslesboîtesauxlettres.Lesconcepteurs
anonymesabandonnés
prospectus
de s'affichersur le Web,ce qui ne sera
sitesdevrontconvaincreles annonceurs
pas faciletant que l'lnternetne serapas un médiade masse.D'autantque les
annonceurs
sontde plus en plus méfiants.Ils setournentde plus en plus versle
"hors-média".
qui analyse
En1997,et pour la premièrefois,HavasMediaCommunication,
des annonceurs,
à travers
chaqueannéele marchépublicitaireet les dépenses
un
au multimédia.Celui-cireprésente
l'enquête"FrancePub", s'estintéressé
marchéde 405 millions de francs,soit 0,267odu marchépublicitaire.C'est
du
évidemmentbeaucoupmoins que pour la presse(23,9milliardssoit 15,7o/o
marché),pour la télévision(18,1 milliardsde francssoit 11,8%du marché),et
pour la radio (4,5 milliards,soit 3% du marché).On constateque 7 000
annonceurs
ont achetéde l'espacepublicitairesur l'Internet,pour un montant
(15millions),
totalde 5 millionsde francs.C'estbeaucoupmoinsqu'auxPays-Bas
50% des
et qu'en Allemagne(50 millions).En revanche,signeencourageant,
d'entre
panélistes
pensentqu'lnternetestun moyenpublicitaired'avenir,et79o/o
euxpensentqu'il peut s'intégrerà leur stratégiepublicitaire31.
du
Jusqu'àprésent,un autreproblèmeconstituaitun freinau développement
neparlaitvraimentle mêmelangage.
marchépublicitairesur l'lnternet.Personne
Afin de palliercehandicap,leCentred'étudesdessupportspublicitairesa publié
uneterminologiequi définitlesprincipauxindicateursen matièred'audiencede
publicité sur l'Internet32.Tousles acteursvont maintenantutiliser le même
vocabulaire.
quantà la
Il estpour l'instantimpossible,
en France,de tirer desconclusions
rentabilitédes sites Web. Aucun n'apporte,pour le moment,de ressources
financièresconsistantes
aux médiastraditionnels.D'un autrecôté,on constate
pour
qu'aucunserveurn'aétéfermé,phénomène
qui s'estproduitauxEtats-Unis
tB2
Lrs uÉotnsEr L'INTERNET
w FBnNcr
le site du journal Out, par exemple.Adam Shoenfeld,analystechezJupiter
semontre
dansce secteur,
spécialisée
Communication,
une sociétéde recherche
nepnraiennent
magazines
d'ailleursassezpessimiste: < Prèsde 80%desnouaenux
jamaisà décoller,
des sites
clmparable
le ne seraispnssurprisqu'un pourcentage
> Les échecsaméricainsvont certainement
nouaellement
créésdisparaissent33.
inciter les acteursfrançaisdu multimédia,déjàtrès prudents,à concevoirdes
rentables.
projetsde sitessuffisamment
A chaqueapparitiond'un nouveausupport,les médiasexistantsprennent
peur,et craignentpour leur avenir.Le journalistejean da Luz rappelle,à juste
duMinitel,etplus
del'aaènement
frayeur: o Souaenez-alus
titre,cettesempiternelle
plur annlncerlelour dernierdel'écrit?
deprophètes
tarddesradioslibres[,..]Combien
extrêmement
enFrance
s'esttoujoursmontrée
près,lnpresse
I ] A deraresexceptions
leur
pré carré.
sur
médias,
d'empiéter
à
l'égard
des
nouaenux
susceptibles
t'rileuse
Le
inexactes.
Pourtant,à cejour, ces(sombres)
préaisilnsse sont toujoursréaéIées
outils.
d'unecommunication
ad hocef denouaeaux
Minitela permisle déueloppement
publicitaire,
mnissans
Lesrndioslibresdeaenues
locales
ont,certes,
mordudanslegâteau
3a.>
menacé
s'entrouae
passablement
quel'équilibre
publicitaire
Henri Pigeat,anciendirecteurde l'AgenceFrancePresse,aujourd'hui
conseillermultimédiaà La Voixdu Nord,a quantà lui analyséla situationdes
agences
de presse,effrayéespar I'apparitionde l'lnternet.Il constated'abord,à
traversplusieursexemples,que l'Internet remplit plusieursservicesque les
parisienentre,grâceà
agencesremplissaient
auparavant.o Un documentaliste
minutesun
l'Internet,dnnsle seraice
d'int'ormntion
de ln I,{asaet obtienten quelques
d'une
nauette
spatinle
dequarante
sur
Ia
mission
en
clurs
dossier
depresse
complet
feuillets
.1
l'Internet,
depuis
1,995,
on
obtient
Sur
t
t'éurier
g,ituit,^,ntleser|uicedecinqmittemotsquotidiens<<
d'informatilns
sur In Russie
et |Europede I'Est,de un formidable moyen de
l'OpenMediaResenrch
Institute
dePrague,
un desplus distribution, moins cher et mondial,
35.,Mais,selon
lui, les dont les agences doiaent se serair >>
compétents
etdesplussollicités
agencesseronttoujoursindispensables.
Et pour
desnouveauxmédias,quece
survivre,ellesdevronttenir comptede l'émergence
soit en aval ou en amont.En aval,l'lnternetpeut êtreun formidablemoyende
doiventse servir.D'autant
distribution,moinscheret mondial,dont les agences
que l'informationne seraplus gratuitetrès longtempssur l'lnternet.En amont,
l'lnternetest une sourced'informationsqu'il ne faut pas négliger.Henri Pigeat
desenaoyés
spéciaux
at'fecté
n'aientpnsenclrefficiellement
s'étonneque o lesngences
doiventutiliser
sur l'Internet,
comme
ellesenontà Caracas
0uà Pékin>.Lesagences
l'lnternetcommeune sourceclassique,
C'estpourquoi,selonlui, o ellespeuaent
uneualeur
deuenir
un médiad'auenir
ens'inaentant
un nluaeaurôle,et enapportant
: Ieclassement,
l'organisation
et l'aide
ajoutée
quicorrespond
à leurmission
traditionnelle
declients36.,
catégories
à lasélection
del'information
enfonctiondesbesoins
dedifférentes
Afin de mesurerles influencesréellesde l'Internet,le groupeCarat,leader
françaisde l'analysedesmédiaset de l'achatd'espacepublicitaire,a menéune
tBl
l99B
No4 - JANVTER
Lrs CnutrRsDI.iJouRNALtsur
enquêtependantdeuxanssur le nouveaumédia.Selonlui, l'Internetne va pas
remplacerles médias traditionnels.Le Web aurait surtout une influence
descodesen
culturelle.La presse,
commela télévisionou la radio,s'inspireraient
vigueursur l'Internet.L étudemontre,par exemplequedepuisseptembre1995,
L'Express
a conçusa maquetteen fonctiondu langagede l'Internet,par le biais
descouleurs,trèsvariées,ou de la multiplicationdesentréesdansle magazine.
Il s'agitplus de complémentarité
et de métissage
entrelesdifférentsmédiasque
des
l'un
L
de prédominance
les
autres.
enquête
contreditl'appréhension
de
sur
patronsde la presse.C'estla télévision- et dansde faiblesproportions- qui est
davantage"victime" de l'apparitionde l'Internet(cequi estrelatifquandon sait
quecesontlessitesdeschaînesde télévisionqui sontlesplus consultés
parmiles
médias).Seuls52o/o
desinternautesfrançaisaffirmentqu'ils regardentmoinsla
télévision(contre77o/oauxÉtats-Unis),18Todisentlire moinsâe hvres(contre
690/oat:xÉtats-Unis),
et 75o/o
seulementdisentouvrir moins leursjournauxde
Là encore,c'estquand le nombre
presseécrite(contre51%aux Etats-Unis)37.
d'internautes
françaisseraplus importantqu'il faudraanalyserlesconséquences
de l'apparitionde l'lnternetpour lesautresmédias,
Si l'lnternetfait si peur,c'estqu'il est souventprésentécommeun média
révolutionnaire,
qui va peut-êtreremplacerla presse,laradio,et la télévision.Les
médiastraditionnelssont définis commeunidirectionnels,
c'est-à-direque le
message
lecteur,l'auditeur
transmis
de
l'émetteur
vers
le
est
ou le téléspectateur.
L'-internaute
recherchesur le Web l'informationqu'il veut. Après avoir pris
connaissance
d'une information,il peut lui-mêmeentrer en contactavec le
journalistequi a mis en ligne cetteinformation.Il peut aussise constituerun
journal personnaliségrâce aux servicesmis en
Network,crééen février1996,et
c'est qu'il est souaent présenté servicePointCast
déjà
de 1,7milliond'utilisateurs,
compte
plus
qui
comme un média réaolutionnaire
entréesà partir 9t l? page
qui oa peut-être remplacer la ',
presse,' 1l^o-Pott.uinsi.plusieurs
d'accueil,
c'est
au
connecté
de choisirlesthèmes
et
,
,
, . 2, . -,
m raarc et la telealslon >>
Le "récepteur"n'estplus limité
qui l'intéressent.
au choix éditorialdes responsables
des différentsmédias.Pour le journaliste
XavierMilliard, o la cnpacité
lescatégories
d'informations
depouaoirpersonnaliser
journéede
Pourquoi
desrésultats
dela dernière
reçues
esttrèsattrayante.
s'embarrasser
uniquement
pourla philntélie
?
chnmpionnnt
det'ootbnll
alorsquealusaouspassionnez
pluaez
des
aotre
secteur
alus
importe,
alus
Si seulle résultat
entreprises
de
financier
38>.
toujours
delnguerreenclursdeI'autrecôtédela planète
filtrer lescomptes-rendus
Le nom "PointCast"a étéchoisien oppositionà "broadcast".Lesinformations,
au lieu d'être identiquespour tous, diffuséesà tous et en mêmetemps,sont
La
personnalisées,
et lesinternautes
peuventlesconsulterquandils le souhaitent.
personnalisation
de l'offre était dé1àprésentelors de la créationdes radios
danslesannées1980,et lorsde la naissance
thématiques
deschaînesthématiques
de télévisiondanslesannées1990.L'Internetamplifiele mouvementdanslequel
rB4
Lrs uÉotnsrT L'lNreRNEr
FN FBnNct
le médiatient compteau maximumde la demandedu client.En revanche,un
service comme PointCast rassure,d'une certaine manière, les médias
traditionnels,
caril utilisela techniqueditepush,c'est-à-dire
quel'informationest
"poussée"vers l'internautequi fait connaîtreses attentes,ou son profil, au
de service,qui, ensuite,envoiedesinformationscensées
correspondre
prestataire
à ceprofil. Cettetechniques'opposeà celledupull, où l'internautedécouvreluimêmeles informationsqui f intéressent
en naviguant,un peu au hasard,sur le
Web. Les pionniers de l'Internet estimentque la techniquepush trahit la
philosophiedu Web,et qu'ellerenvoiel'internauteà un rôle de consommateur
passif,commeaveclesmédiastraditionnels.Lesmédiastraditionnels,à travers
la techniquepush,retrouventun schémade diffusionqu'ils connaissent
bien,et
qu'ils peuventreproduiresur l'lnternet: iis fournissentdesinformations,et les
consommateurs,
par un systèmed'abonnement,
commandentcesinformations.
Ils exercentà nouveauun contrôlesur le systèmede diffusion3e.La chaînede
télévisionCNN n'a pasattendutrèslongtempspour utiliserla technologie
push.
Elle a crééun serviced'informationspersonnalisées
où chaqueinternautereçoit
les informationsqui l'intéressent.
Le modede financementde ce site est assez
original, puisqu'il n'exige aucune participationfinancièredu connecté.Le
sponsoringet la publicitégarantissent
financières
desressources
suffisantes.
En Belgique,dès 7996,Iesprincipauxjournauxflamandset wallonssesont
associés
pour créerun serveur,"CentralStation",qui ressemble
à celuide CNN,
puisqu'il offre un serviced'informationspersonnalisées,
quoiqu'il fonctionne
avecun systèmed'abonnement.
Le connectéa le choixentredeuxformules: la
première,"l'InteractiveFocus",découlede la technologie
pull ; l'abonnése
promènedansia basede donnéesdu serveur.La deuxièmeest inspiréepar la
technologie
push;l'abonnédéfinit sonprofil à partir d'un questionnaire,
et c'est
le serveurqui sélectionne
lesinformationsà envoyera0.
Lesbouleversements
dans les pratiquesjournalistiques
L'exercice
du journalismeva-t-ilêtreradicalement
différentavecl'apparition
de l'Internet ? Il suffit de se rendre dans n'importe quelle rédactionpour
s'apercevoirque l'Internetest très peu utilisé par les journalistesfrançais.La
situation du journal économiqueL'essentiel
du Mnnagement,
où tous les
journalistespeuventaccéderà un postemultimédiaconnectéà l'lnternet,est
marginale.Pourtant,laminoritéde professionnels
qui sesertde l'lnternetne tarit
pasd'élogesà sonsujet.Elleseule,pour f instant,permet,par destémoignages,
de savoircommentle nouveaumédiamodifieralespratiquesjournalistiques,
de
connaîtrelesfuturs rapportsaveclesconsommateurs
de news,et de rassurerles
journalistes
qui considèrent
queleur avenirestmenacé.
Lesjournalistesqui utilisentl'Internetsont encorepeu nombreux.D'après
l'enquêteréaliséepar l'agenceMichellePilczerConseilet la sociétéSG2,sur
l'utilisationde l'Internetdansla presseéconomique,
le profil type du journaliste
rBt
N"4 - JANVTER
I99B
Lrs CaurcRSDU JouRNALtsrt'tt
connectéà l'Internetest celui d'un rédacteuren chefou d'un chefde rubrique
(56'/,),âgéde 35à 45 ans(42o1"),
et travaillantplutôt dansla presseprofessionnelle
(58U';+t'
Cesjournalistestrouventde nombreuxavantages
à l'lnternet.D'abord,ceux
qui sont connectés
l'utilisentsouvent: 65o/o
disents'en servir chaquejour, Ensuite, l'Internet est considérécomme une sourced'informationstrès riche,
surtout dans le secteuréconomiqueet international.Le Web est souvent
présentécomme une très grande bibliothèque,indispensableau travail de
recherche
du journaliste.Lesmoteursde recherche,
commeAltaVistaet Yahoo!,
Il enva de mêmepour lessitesdesgrandesentreprises
sonttrèsconsultés.
et des
institutions. o Pourquoi,s'interroged'ailleurs Henri Pigeat, déplacerufl
correspondant
permanent
auprès
dela Nasn,si onpeuty pénétrer
uirtuellement
depuis
Parisa2?> De la même façon, il n'est peut-êtreplus nécessaire
d'avoir un
reportersur placequand survientun événement.o Pourquoi,
poursuit Henri
Pigeat,[avoir]un enuoyé
à Oklahoma
spécinl
Citynu mlmentdeI'nttentat
de 7995,
nlorsqu'unedemi-heure
plustnrd,plusd'unedizaine
demédias
électroniques
ffiaient
déjàdesécransentiers,sanscesse
nctualisés,
allantdu journalfait sur placepar des
étudiants
de I'uniuersité
à In aersion
électronique
du Washington
Posta3...
? , Ces
exemplesremettentradicalementen questionl'une des caractéristiques
du
métier de journaliste,à savoir l'obligationde se déplacer.Dans l'imaginaire
populaire,et parfoisdansf imaginaireprofessionnel,
le journaliste- et surtout
le reporter- c'estceluiqui voyage,tel AlbertLondres.C'estaussiceluiqui est
présentquandl'événementse produit, et qu'il faut livrer le scoop.C'estcelui
qui,aprèsun accidentaérien,serendsur leslieuxet interrogelesrescapés
pour
tenterde comprendre
ce qui s'estpassé.Ce n'est
tous nos repères en matière en aucuncascelui qui restedevantun écran,à
que la
de géopolitique ont changé tapotersur sonclavier.On-pourraobiecte.r
fonction
du
reporter
a
déjà
été
modifiée
par
&oec une grande rapiditi >
l'apparitionde la télévision,et nombreuxsontles
reportersenvoyésà l'étrangerqui suiventles événements
devantleur écrande
télévision,où les grandsde ce monde ont pris l'habitudede s'exprimeren
exclusivité.
Même pour les journalistesqui travaillentau siègede leur journal, les
déplacements
ont tendanceà diminuer.L utilisationdu e-mail,pour réaliserdes
entretiensà distance,est de plus en plus fréquentedans certainsmédias.
DominiqueNora, responsable
du servicemultimédiaau NouuelObseraateur,
remarqueainsiqu'elleutilisedeplusenpluscetoutil pour réaliserdesinterviews
aa.Le
avec des patrons américainsdifficilementjoignablespar téléphone
journalisteBernardCirard confirme l'efficacitédu e-mail : (( Le courrier
électronique
mepermetde resteren contactaaecdesgensquej'ai interaiezués
et qui
souuent
sontinjoignnbles.
Il mepermetégalement
demetenirint'ormé
deln littérature
45.>Desjournalistesdemandentaussiquelescommuniqués
grisesur monsecteur
de presseleur soientuniquementenvoyéspar e-mail.
rB6
Lrs uÉous ETL'lNTEBNIr
rN FBaNcr
Des agencesse constituentafin d'alimenter les boîtes aux lettres
desjournalistes.En octobre7996a été crééCyperus,un serveur
électroniques
Web qui met en ligne de l'information dans le domaine des nouvelles
technologies
de l'information.Si le serviceest gratuit pour les journalistes,en
46.
revanche,
il estpayantpour lesentreprises
Par conséquent,
l'Internetest une sourced'informationstrèsappréciéepar
lesjournalistes.
D'aprèsl'enquêtemenéepar MichellePliczerConseilet la société
SG2,80%desjournalistesconnectés
citent,parmi
les principuu* avantagesliés à l'utilisatiônde ,< les utilisateurs de l'Internet
l'lnternet, l'efficacité pour la recherchese plaignent de la lenteur
d'informationa7.Un autreavantagefréquemment des recherches due au très grand
attribuéà l'lnternetestle gainde temps(50%des nombre de connectés >>
journalistes).
Maissur cettequestion,
un paradoxe
se fait jour, car les utilisateursde l'Internet se plaignentde la lenteur des
L Internetfait doncgagner
recherches,
due au trèsgrandnombrede connectés.
journalistes
l'espèrent,
du temps,maispasencoreautantqueles
c'estpourquoile
WWW estparfoissurnomméle WorldWideWait !
ThierryWatine,directeurdu Centrede recherche
de l'ES]Lille, a réaliséen
7997uneétudesur les incidences
de l'lnternetsur lespratiquesjournalistiques.
o
journalistes
de
aontpouaoirs'ouarirsur le mondeett'airedaaantnge
Selonlui, les
desortir
comparatif
. Ilssonteneffetnombreux
à ffirmer queI'Internetualeurpermettre
48,, Il expliqueaussiqueo lesjournnlistes
aurontunemeilleure
idée
dufranco-t'rançais
entreproducteurs
et
des attentesdu publicgrâceà une nouuelleinteractiuité
,.
consommateurs
del'int'ormntion
BenoîtGrevisseet jean-ClaudeGuyot partagentce point de vue : o Aaecle
réseau,
tout lecteur,
spécialisé
ou non,plurra réagirimmédiatement.
Si le courrierdes
lecteurs
a toujoursexisté,
encore
saplume.Lelecteurd'unjournalsur
t'allait-ilprendre
le
I'Internet
dearasimplement
cliquersur un boutonpourdonnersln aais,contredire
journaliste,
l'appuyer
Leslogiques
de consultntion
des
ou lui demander
desconrytes.
nrchiues
lesffirmntionsdesjournnlistes
aaecce
lui permettront
declmpûrernisément
+0.
,
qu'ilsontpubliédanslepassl
Interrogeons-nous
sur la réalitéde cettevertu d'interactivité,si souventliée
au Net. Car si beaucoupde journalistes
s'accordent
pour affirmerque cette
interactivitémodifieracomplètement
leur relationavecle lecteur,enrevanche,
on
peut douter qu'elle s'inscrivedéjà dans une réalité.L'étude du cabinetMP
Conseilmontrequel'interactivitéestpeupratiquéepar lesjournalistes.
Si dansle
secteurde la presseinformatique,ils sont 45%à se déclarerfavorablesà cette
formede dialogue,contre24"/"quisedéclarenthostiles,enpresseéconomique,
ils
s0.Les journalistes
ne sont que 8% de partisanscontre 46o/ode détracteurs
pratiquentencoretrèspeul'interactivité,
et utilisentle e-mailpour seprocurerde
la documentation
maispasencorepour répondre
ou pour réaliserdesentretiens,
à leurs lecteurs,sauf quand sont organisésdes rendez-voussur le Web.Le
médiateurdu Monde,ThomasFerenczi,
qui réponddéjàune foispar semaineau
187
Lrs CnuteBsDUtouRNAusME
No4 - JANVTER
l99B
courrierdeslecteursdansle journal,prolongesarubriquesur l'Internet,maispas
de façonpermanente.
Lespériodesoù il répondsur le Websontannoncées
dans
le 'fournal.
Si les systèmesde recherchede l'informationvont être modifiés,et si, à
terme,les rapportsentre le journalisteet le lecteurserontamenésà évoluer,
l'organisationdessallesde rédactionelle-mêmerisqued'êtrebouleversée.
Et si
lesdéplacements
d'un journalistedanssaquêted'informationsont tendanceà se
réduire,ceuxqui conduisentle journalistede son domicileau siègedu journal
vont peut-êtrese raréfieravecla conjugaison
desnouvellestechnologies
et du
télétravail.On commenceà employer l'expressionde "salle de rédaction
virtuelle": le journalisteest relié au journal uniquementpar le biais d'un
ordinateur multimédia connectéà l'Internet. Kerry Northrup décrit les
caractéristiques
de cenouvelespace: < Lat'uturesnllederédnction
consistera
enun
réseau
deseraices
dedistribution
del'informatilnreplsantsur destechniques
aaancées
de gestionde l'int'ormntion
et desfonctionnalités
électroniques
plur groupesde
trnanil5l.>Au départ,celava poserde nombreuxproblèmes
auxjournalistes,
qui
sont habituésà se croiseret à s'échangerdes informations.Kerry Northup
prévientquepour quela sallede rédactionvirtuellesoit opérationnelle,
< il faut
quecespossibilités
d'interactiln
perslnnelles
soientle pluspossible
assurées
Le
1...1
courrierélectronique
en soin'estpasassezbonplur garantirle niueaud'interaction
requisdansuneentreprise
uirtuelle.
Tenter
det'atet'onctionner
unesallederédnction
par
courrierélectronique
nesernitguèremieuxqued'essayer
dela mnnager
enémettant
un
r. Pourqueles "groupwares"s'entendent,
il
flux ininterrlmpudenotesdeseraices
faudra que toutes les informationscontenuesdans cette salle de rédaction
virtuelle soient accessibles
à n'importe quel
Ie journaliste est relié au journal membrede la rédaction,par l,inter*édiuir. d.,
uniquement par le biais intranets(réseauxinformatiquesqui relient les
membresd'une mêmeentreprise).
Les messages
d'un ordinateur multimédia
téléphoniques
peuvent
être
enregistrés
et relayés
connecté à l,Internet >>
par le courrierélectronique.
Lestélécopies
peuvent
êtretransmises
par ordinateur.Enfin,les notesde servicesdoiventêtreétablies
avec le traitementde texte et adressées
aux journalistesconcernés.Kerry
Northrup concluten remarquantque o ln sallede rédsction
uirtuelleéaeilleune
sensation
de science
t'ictionpour lesjournaux>. Pourtant,ajoute-t-iI,o tous les
mlrceauxde ln sallede rédaction
airtuellesontdeuenus
deséléments
réelsdansde
nombreux
autresdomaines
d'nctiuité
quiontréussià encndrer
leursopérntions
entermes
degestion
del'information
plutôtqu'entermes
detâches
deproduction.1...1Il
n'y n pas
d'obstncle
à cequelesjournnux
nppelà cespossibilités
si cen'estleurmyopie,.
fassent
Le télétravailséduit de nombreuxpatrons d'entreprisequi, en laissant
l'employétravaillerchezlui, voient leurs chargessalarialesdiminuer.Pour le
salarié,l'absence
de déplacements
entrele domicileet le lieu de travailconstitue
un gainde tempset d'énergie.En revanche,
la frontièreentrevie professionnelle
et vie privée est plus floue, ce qui peut constituerun dangerpour l'équilibre
IBB
Lrs uÉotnsEr (lNrcRNÊr
FN FBnNcr
familial. Il faudra aussi interrogerles journalistespour savoir si les liens
informatiquespeuventremplacerles liensphysiquesqui existentquandon se
de rédaction.Dansle secteurde
côtoiedanslescouloirsou danslesconférences
journalistes
la pressemagazine,
où les
sontde plus en plus despigistes,lesliens
journaliste
qui témoigneest-ille journalistede
sontde plus en plus virtuels.Ce
n
: j'enaoie
tousles
derédnction
demain? : Il n'y a plusà proprement
pnrlerderéunions
s2
>.
La
Tribune
articlesdechezmoi,Toutset'nitù distance Le quotidienéconomique
de rédactionvirtuellesen
réfléchit,avecAOL, à la miseen placede conférences
directionde sescorrespondants
de province.
de l'lnternet
Mais dansle secteurdesmédias,les freinsau développement
tout,
il y a un
demeurentnombreux.Thierry Watinea en recensécinq. Avant
de la
a
problèmed'ignorance,d'absencede curiosité,et il y un conservatisme
journalistes
leur
emploi à causedes
profession.Certains
ont peur de perdre
informatique.
La grande
nouvellestechnologies,
et d'autresn'ont aucuneculture
journalistes
D'autres
encore
littéraire
français
évoquée.
tradition
des
estsouvent
journalistes
"assis",
derrièreleur écran,
ont peur de devenirdes
en permanence
il y a le problèmeplus
et donc sanscontactavecle terrain.Deuxièmement,
les services
généralde l'absenced'équipementen ordinateurs.Troisièmement,
le
qui
retarde le
télématiquessont déjà présentspar
biais du Minitel,
juridique
l'absence
de
développement
le vide
et
de l'lnternet.Quatrièmement,
jeu
Les
règlesdu
découragentde nombreuxprofessionnels
de l'information.
journalistes,qui voient leurs papiersrécupéréspar de nombreuxsites,sont
inquietspour leurs droits d'auteur.Enfin, mais dansune moindremesure,la
prédominancede l'anglaisdans l'espacede l'Internet est souventconsidéré
commeun obstaclesupplémentaire
de languefrançaise.
pour lesjournalistes
Pour le moment,l'lnternetest encoreperçu commeune menacepour les
journalistes.
Il estvrai quecertainsdiscours,
qui vantentlesméritesde l'lnternet
insistent
vertus
interactives,
et
sur ses
affirmentque bientôt,lesjournalistesne
indispensables
serontplus
à l'information,puisquel'internautepeut trouverluiles
même donnéèsqui l'intéressent.
L'étudedu Centrede rectierche
de l'École
journalisme
supérieurede
de Lille conduitepar ThierryWatineen 1996montre
Tiois
quepour lesjournalistes,l'Internet
représente
un dangerpour la profession.
témoignages
que
traduisentcettecrainte:( Le risque,c'est
chncunpeut
>>,<<TlLttIe mondepeutdeaenir
contmuniquer.
Touslescitoyens
peuuents'exprimer
journaliste
surl'Intern€t,,,,,le crainsquelejournaliste
nesoitplusIenÉdinteur
obligé
del'information.
C'estdéjàle casdansln presse
spécialisée
où lesjournalistes
n'écriuent
s3,. r-"lnternet
à peuprèsplus;l'Internetaa nggrouer
la situntion
posedonc la
journalistes,
questionde l'existencemêmedes
qui craignentd'êtrerapidement
dépassés.
A cesvisionspessimistes,
on peut objecterqu'il faudratoujoursdes
journalistes
pour trier l'informationet pour la remettredanssoncontexte,
surtout
si la technologie
pushl'emporte
sur la technologie
pull.Le citoyenqui n'estpas
un journalisteprofessionnel
et qui souhaiteraavoirdesinformationssanspasser
trop de tempssur le Webet sansêtreobligéde consulterchaquematin saboîte
rB9
l99B
Lrs Cnutrr?s
Dt)JouRNAusur
No4 - tANV;ER
aux lettresélectronique,
les commanderaà un prestatairede servicesà partir
d'une sélectionde thèmes.Mais même si la technologiepull l'emportait,les
journalistes,
obligés
grâceà leur savoir-faire,
seronttoujoursdesintermédiaires
pour collecterlesinformationset lesmettreen lignesur l'lnternet.Sansattendre
de savoirquelleseraitl'évolutionde l'Internet,certainsjournalistes
ont décidéde
s'investirpersonnellement.
Mario Profaca,joumalistefree-lancede Zagreb,a
des
conçuun site,hébergépar uneuniversitécroate,qui donnequotidiennement
informationssur lesconflitsdansle monde5a.
Lesnouvellesrèglesdu jeu
L'apparition d'un nouveau média suscite toujours des controverses
juridiques.Un combats'instaurerapidemententrelespionniers,encorefiersde
leur invention,et le pouvoirpolitique,qui tenteaussitôtd'enprendrele contrôle.
Entrelesdeux,le pouvoiréconomique
s'interrogepour savoirsi le nouvelespace
créé peut se transformeren espaceéconomiqueet donc être rentabilisé.En
France,en général,l'histoiredes médiasle montre,le pouvoir politique et le
pouvoiréconomique
parviennentà cohabiter.
En revanche,les
pionniersperdent
souventle contrôlede leur invention.
Pourle juristePierreTrudel,< l'InternetpeutêtredéfiniclffimeIe réseau
des
réseaux,
quipermetIa communication
et
entredesmillionsd'usagers
à trnaers
le monde
55. > Trois élémentsjuridiques
la connexiondes diaersréseauxnationaux
caractérisent
l'lnternet.D'abord,ce réseaua une structuredécentralisée,
qui
découragetoute velléitéde contrôlepar une autorité unique.Ensuite,il est
ouvert,ce qui signifieque n'importe quel individu peut mettreen ligne des
informations.
Enfin,l'espacede l'Internetestun espace
virtuel et universel.Pour
l'instant,lesfrontièresnationales,
qui délimitentl'espaceaudiovisuelpour tous
les médiastraditionnels,n'ont aucunesignificationpour l'Internet.Pour Pierre
Tiudel, < il fnut sssurément
désormais,
pour le
prendreactequel'Internetconstitue
,. Ces
meilleuret pourlepire,un mlyenincontournable
decirculation
del'int'ormation
troisélémentsconstitutifsde l'lnternetexpliquentla naturedesnombreuxdébats
qui ont émergédepuis l'apparitiondu nouveaumédia.Les deux principaux
débatsconcernent
l'exercicedu journalisme: le premiers'articuleautourde la
libertéd'expression,
le secondtoucheà la notionde droitsd'auteur.
Définicommedécentralisé,
ouvertet universel,le nouveaumédiaa aussitôt
été perçu comme un instrument faisant progresserla liberté d'expression.
Décentralisé
et universel,il échappeaux contrôlespolitiqueet juridiquede tous
lespays.Ouvert,il permetà chacunde mettreen lignedesinformations,cequi
élargit considérablement
l'espacepublic. Mais très vite ont été diffusésdes
imageset desécritscontrairesà la législationde nombreuxpaysqui tententde
trouverdessolutionspour gérerceréseaua priori incontrôlable.
En France,des
juristes,commeBasileAder,proposentd'appliquerà l'lnternetla loi de 1881sur
la libertéd'expression.
190
Lrs uÉotasETL'lNrtBNEr
rN FBaNcr
La grandenouveautéconcerne
le statutde l'utilisateurde cenouveaumédia.
Jusqu'àprésent,la distinctionétaittrèsbien établieentrel'émetteur(lesmédias)
et le récepteur(le lecteur,l'auditeurou le téléspectateur).
Seul les médias
diffusaientdesinformations.Avecl'Internet,l'utilisateurpeut lui-mêmedevenir
un diffuseurà tout moment.BasileAder proposedoncquele statutde celuiqui
diffusedesinformationssur l'Internetsoit identiqueau statutd'un intervenant
danslesmédiasaudiovisuels
pour lesémissions
en direct.L'article93-3de la loi
d,t,29 juillet 1982sur la communicationaudiovisuelleprévoit en effet que le
directeurd'un serviceaudiovisueln'est responsable
que o lorsquele message
> La
mcriminé
a t'nitl'objetd'unefixationpréalable
à sacommunication
au public56.
responsabilité
desfournisseurs
d'accèsseraitainsilimitée.
L'extensionde la responsabilité
pénaledesfournisseursd'accèsest un des
moyensutiliséspour tenter d'instaurerun contrôlejuridique. En France,le
premierprocèsrelatifau contrôledu réseaua eu lieu en avril 1996.L Union des
étudiantsjuifs de France(I'UEIF)a assignéen référéneuf fournisseursd'accès
pour complicitéde proposnégationnistes
répriméspar la Loi Gayssotdu 13
o lesfournisseurs
juillet 1990.PourI'UEJF,
sontco-éditeurs
de
[...],ilssontcontptnbles
cequisepasse
derrière
Iaportequ'ilsontpermis
d'ouurir57.> Lesfournisseurs
d'accès
ont réponduqu'ilsn'étaientfournisseurs
qued'accès,
pasde contenu.Le jugea
invité lespartiesà engagerunemédiation.
La miseen causedesfournisseurs
d'accèsa mêmeétéà l'originede l'affaire
Usenet,très médiatiséeen France.Le responsable
de WorldNet et celui de
FranceNetont étémis en gardeà vue pour avoir diffusédesimagesà caractère
jourspour
pédophile.Touslesfournisseurs
d'accèssesontmis engrèvequelques
58.
protester contre cette arrestation
Les
fournisseursd'accès ont une position intermédiaireentrel'éditeut qui estresponsable
de ce relatif nu contrôle du réseau
qu'il diffuse,et le transpolgyr,qui ne saitpas,ce a eu iir, ,n aaril 1996 >
qu'il y a danslescartons.
L obligationde surveiller
lesmessages
diffusésn'estd'ailleursnotifiéedansaucuntexte.Il paraîtd'ailleurs
impensabled'effectuerce travail, en raison de l'architecturecomplexede
l'lnternetet du trèsgrandnombrede forumsd'expression.
La tendanceactuelle
estpourtantd'engagerla responsabilité
desfournisseurs
d'accèsdansce qui est
diffusé.Leur rôle est ainsi semblableà celui des responsables
de messageries
rosessur le Minitel qui, accusés
d'avoir laissédiffuserdesproposà caractère
pornographique,
et aprèsavoir étérelaxésen premièreinstance,ont finalement
aprèsun arrêtde la chambrecriminellede la Cour de cassation
étécondamnés
du 15novembre19905e.Au Royaume-Uni,
où lespréoccupations
sontlesmêmes,
lesfournisseurs
d'accèsont demandéaux autoritéspolitiquesde minimiserleur
responsabilité
pénale.En Allemagne,CompuServea instauréun systèmede
contrôleparental,pour empêcher
la présence
de certains"newsgroups".
Mais la loi s'applique-t-elle
sur l'Internet? Plusieursexemplesmontrentle
contraire: depuis7996,l'amateurde révélationssur la maladiede François
r9l
Lrs CnutrBs DrJJILtRNAL:SME
No4 . JANVTER
l99B
Mitterrandpeut consulterl'intégralitéde l'ouvragedu docteurGubler,LeGrand
secret,
interdit en Francepar les autoritésjudiciaires,à la demandede la famille
"Reporterssansfrontières",
de l'ancienprésidentde la République.
L'association
qui combatla censured'Etat,a trèsvite pris conscience
desvertusdémocratiques
du Web.Sonsiteaccueilletouslesjournauxinterditsdansleur pays.d'origine,y
comprisles journauxinterdits...en France.Ainsi, le magazineL'Eléphant
rose,
condamné
par la justicefrançaise
de cannabis,
pour incitationà la consommation
a été mis en ligne par l'association.Pour son
l'lnternet est une arme redoutable secrétaire,
< l'Internetestunearme
RoberiMénard,
redoutable
contre
notre
ennemie,la
soustoutes
censure
contre notre ennemie, la censure
L'existence
même
ses
de
l'Internet
unpiedde
est
sous toutes sesf ormes >> t'ormes.
nezpermanent
auxcenseurs
detousbordsetdetousles
continents.
Dèsquenlusrecealns
un article,
unephoto,un dessin,
quiontétécensurés
quelque
part dansle monde,
nouslesaffichons
sur notresiteWeb60., Chantalde
:Ëi';îi;kiTi:i;:;;,1ï:;::;,i;iÎi;,!iii,i;T:i:;;:;:^:i^:"iw
,
mission
: rnmprelesiience
et contourner
les-obilncles.
Le dernier "pied de nez" à la loi françaisea eu lieu lors des élections
législatives
de 7997.Durantla dernièresemainequi précèdeun voteau suffrage
universel,il estinterditde diffuserdessondages.
En revanche,
il estpermisd'en
réaliser.A chaqueélection,les dernierssondagessont donc publiés par les
médiasétrangers.Crâceaux sitesétrangers,les internautesfrançaispeuvent
désormaisfacilementconsulterles dernièresestimations.Mais les médias
françaisen ont eu assezde cetteinterdiction.Le quotidiennationalLeParisien
a
décidé,deuxjours avantle secondtour desélectionslégislatives,
de publierles
fameuxsondages,et a dénoncél'hypocrisiede la loi, qui empêche,selonle
journal,lescitoyensd'êtreinformés,tandisquelesélitessaventà quoi s'entenir.
Au Canada,où une loi semblableexiste,c'estun siteWeb,"OnlineDirect",qui
s'estmis hors-la-loien mettanten ligne dessondages
interdits.Cinq centmille
internautes
sesontconnectés
pour en prendreconnaissance.
Ulnternetrelancedoncle débatsur la censure.Celas'explique,selonPierre
Trudel,par cequele nouveaumédiaest< marqué1...]par
ln tradition
américaine
très
attachée
à la libertéd'expression.
L'Internetestt'ortement
caractérisé
paruneculturede
ln libertéindiaiduelle
et unegrandecont'iance
dansle librearbitrede ceuxqui s'y
61., Une récentedécisionde la Cour suprêmeest d'ailleursvenue
raccordent
rappelerau Congrèscefondementde la démocratieaméricaine: le Congrès,en
1996avaltvoté le "Communicationdecencyact", qui prétendaitréglementer
l'lnternet.Le 26 juin 1997,IaCour suprême,jugeantle CDA sévèreet imprécis,
l'a déclaréincompatibleavec le premier amendementde la Constitution
62.Il existemalgrétout un paradoxeau seinde la sociétéaméricaine
américaine
quant à la liberté d'expressionsur l'Internet.D'un côté,la liberté totale est
valorisée;de l'autre, tout ce qui relève des mceursest très surveillé.C'est
pourquoile systèmede contrôlemis enplace,confiénon à deshommesmaisà la
192
Lrs uÉous Er (lNrcBNErEN FBnNcr
technologie,
tient lieu de compromis: ce sonten effetdes...logicielsqui filtrent
les informationset qui rejettentce qui est interdit. Ce systèmen'est pas
complètement
performant.Le site de la Maisonblanches'estpar exemplevu
refuserl'accèsau Net, car il comportaitle mot "couple"63.L"autorégulation
du
Net a aussi été à l'origine du conflit qui a opposéles responsables
du
gouvernementaméricainà ceux des pays européens,lors d'une conférence
organiséepar l'Union européenne,
le 8 juillet 1997.Tandisque les Européens
(unedirectivede 1995impose
souhaitentréglementer
le commerce
électronique
desrèglestrèsstrictesde protectiondesdonnéesà caractère
personnellors des
transactionssur l'Internet),Ies Américainsaffirment que l'industrie s'auto64.
réguleraet éviteratout dérapage.
Lesconceptions
sontdonctrèsdifférentes
Enmatièredecensure,les
totale
liberté
à
partisans
d'une
s'opposentceuxqui
militent pour un contrôle,mêmeminimal,de la Toile.L'association
Reporters
sansfrontièresseplace,sansaucunehésitation,dansle campdespremiers.Pour
RobertMénard,il n'y a pasde bonneou de mauvaisecensure: o Si on lui donne
le boutdu bras,elleuousbouffele brnset Ie reste6s.> PierreTrudel se montre
beaucoup
plusprudent: < ...Onpeutentretenir
scepticisme
à l'égard
dela
un certain
uiqbilitéd'uneapproche
s'enremettant
aux règlesde conduiteslusla seulepression
socinle
semanifestant
dansun enaironnement
électronique
donné[...][et]si I'et'fet
deln
pression
sociale
parnîtindéniable,
il estcependant
limité.II nepeutnssurer
à lui seulun
régime
deresponsabilité
efficace
à I'égard
desint'ormations
circulnnt
surleNet66., Ceux
qui plaidentpour la définitionde règlesaffirmentquela préservation
desvaleurs
démocratiques
imposequesoientcensurés
images.
certainsproposou certaines
Si un systèmede contrôlese met en place,qui l'exercera
? Le Conseil
supérieur de l'audiovisuel aimerait avoir ce
pouvoir.Laloide1996encadreenprincipetousles<<
67.Cettemissionpourra-it l'industrie s'autorégulera
réseauxd'information
incomberau Conseilde l'Intetn.t,pllp:té!*
11 et éaitera tout déripage "
commissionBeaussantmise en place par le
gouvernementd'Alain luppé. Pourtant,aucuncontrôlene s'exercerait
sur les
sitesd'information.M. Beaussant
n'aurait
a d'embléeaffirmé que le Conseil
aucuneautoritésur les sitesappartenantà des organesde pressefrançaisou
étrangers.
Cerégimespécial,d'aprèslui, sejustifie,caro Iapresse
doitconseruer
sln
68,.Pourtant, Ia pressefrançaise,
prlprerégimededroitset dedeaoirs
commeles
autresmédias,doit appliquerle droit français,souspeine d'être poursuivie
devantlestribunaux.Un contrôledessitesappartenant
à desmédias,considérés
commedesfournisseurs
de services,
donc
est
a prioripossible.
Dèsl'apparitiondel'Internet,on a prétenduqu'unvidejuridiquei'entourait.
La littératuresur la questiondu droit d'auteuret l'lnternetestabondante.
Il est
vrai que l'enjeuest importantpour tous ceuxqui mettentdesinformationsen
ligne.Le magazinespécialisé
Plqnète
Interneta eu la bonneidéede fairele point
sur ce problèmeen groupanttoutesles questionsimportantesdansun petit jeu
de questions-réponses.
Voici des exemplesde questionstraitées: < Peut-on
191
N"4 - JANVTER
l99B
Lrs CaurcRS
DUJouRNAusur
illustrerun seraice
Websur lesphotographes
aaecdesphotographies
desartistes
t'rançnis
éaoqués
dansIe seraice? , Réponse: ( Non,sansl'autorisation
desphotographes
>. Autre question: o Pouuez-alus
concernés
diffuserI'intégralitéd'un clip des
,
Beatles
? Réponse
: o Non,même
aurockanglnis1...)Mais
si aotreseraeur
estconsacré
si aousdifusezun courtextrait,c'estle droitdecitntionîe.rLa loi sur les droits
d'auteur s'appliquedonc à l'lnternet.Les droits moraux,commele droit de
premièredivuigationde l'ceuvreau public,le droit au respectdu nom et de la
> mutilée ou sortie de son contexte,doivent être
respectés
souspeined'amende.Il en va de même
pour les droits d'exploitationou les droits patrimoniaux,qui permettentà un
auteurde tirerprofit de l'exploitationde sonæuvre.Seull'auteurou la personne
à qui il a cédésesdroitspeutautoriserla reproductionde sonæuvre,moyennant
une sommedont il fixe le montant.Quant au régimejuridique du domaine
public,il estle mêmepour l'Internetque pour les autresmédias.D'aprèsla loi
actuelle,cinquanteansaprèsla mort de l'auteur(ceserabientôtsoixante-dix
ans
après),les droits sur l'æuvreretombentdansle domainepublic.Seulle droit
moralsubsiste: l'æuvrene doit pasêtresortiede soncontexte.
Enfin,on a le droit
de citer.Il n'y a doncpasà proprementparlerde vide juridique,maisplutôt des
difficultéspour vérifierquelesdroitsd'auteursontbien respectés.
Pour régler les nombreuxconflits entre les créateurset les utilisateurs,
I'Organisationmondialede propriétéintellectuelle(Ompi) et Interdeposit,
fédérationrassemblantles organisations
concernées
par le dépôt des æuvres
numériques,qui a mis en placeun systèmeinternationald'identificationpour
accéderaux informationsrelativesà la titularité des droits et aux conditions
d'exploitation,ont concluun accordle 20 décembre1996.Grâceà dessystèmes
automatiques
de recherche,
qui permettrontde recensertoutesles informations
misesen ligneet à l'interventiond'agentsassermentés,
desconstats,
dressés
sur
le Net,donnerontla listede ceuxqui aurontenfreintla loi sur lesdroitsd'auteur.
Cetyped'accordva sansdouterassurertousceuxdontlesarticlessontrepris
surl'Internetsansqu'ilsperçoiventla moindrerémunération.
EnBelgique,un cas
d'écoles'estprésenté
en mai 1996: lesprincipauxjournauxflamandset wallons
se sont associéspour concevoirun serveurWeb qui reprendles principaux
articlesdeséditionspapiers.Lesconnectés
ont accèsà ceservicepar un système
d'abonnement.
Mais lesjournalistes,
non rémunéréspour l'éditionen ligne,ont
tout de suiteprotestécontrele non-respect
desdroitsd'auteur.La situationétait
d'autantplus tendueque la Belgiquevenaitde voter une loi sur la protection
juridiquedesauteurs.D'aprèscetteloi, tout article,tout reportage,
estuneæuvre
qui doit êtreprotégéepar lesdroitsd'auteur.Si le journalisteserendcompteque
son articlea été reproduit,il est en droit de réclamerune rémunération.
C'est
l'Associationbelgedesjournalistes(ABD,qui gèreles intérêtsdesjournalistes,
qui a écritaux responsables
du serveur,pour essayerde trouverun accord.Mais
s'applique
194
donc à l'Internet
Lts uÉomsrt (lNrcRNFrFN FmNcr
commecesderniersn'ont pas répondu,le tribunal a été saisi,et une mise en
demeurea été adresséeaux responsables
du serveurpour que la loi soit
appliquée.Danscet exemple,ce sont les responsables
de journauxqui ont agi
commes'il n'existaitaucunerègle juridique, alors qu'une loi protégeantles
journalistesvenaitd'êtrevotée70.Lesfournisseurs
de servicesvont doncdevoir
de la rémunération
sepréoccuper
desauteursdesarticlesI
Annexe
Liste de 54 médiasfrançais sur l'Internet
O Agences de presse ( I )
AFPlhttp:/ /www.afu.com]
Accèsau service: gratuit
:non
Publicité
: extraitsde la pressefrancophone
Services
spécifiques
d'informations
récentes,
en ligne.Présentation
banquesd'imagès,
informations
boirrsières.
O Presse régionale (14)
(faitpartiedu groupeLe Progrès)
Le Bienpublic - LesDépêches
[http://www.bienpublic.com]
Accèsau service: grafuit
:non
Publicité
: sélection
d'articles
Contenurédactionnel
: dossiers
spécifiques
thématiques
Services
libre(faitpartiedu groupeSud-Ouest)
Charente
[http://www.charente.com]
Accèsau service: grafuit
:non
Publicité
: editorialet "une" du iour
Contenurédactionnel
spécifiques
: archives,
forum
Services
Le Coutier picard[http:/ /wwwcourrier-picard.fr]
- Accèsau service: gratuit
- Publicité: oui
- Contenurédactionnel
:joumal reprisen intégralité
- Servicesspécifiques
:/
La Dépêche
du Midi [http:/ /www.afp.com/depeche/accueildm.html]
^
pour-lesiteweb.
Endéveloppement
PourIe sit'e'sur
:
CompuServe
Accèsau service: payant(abonnement)
Contenurédaction'ndl
: le èiten" .eprendaucunarticlede l'éditionpapier
: le siteproposèuniquement
Services
spécifiques
desinformations
sui le rugby
LesDernières
Nouvellesd'Alsace(faitpartiedu groupeL'EstRépublicain)
[http://www.dna.fr]
Accèsau service:gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: journalreprisen intégralité
spécifiques
: pôssibilitéde consulteitoutes
Services
leséditionslocalesdu quotidien
Mi di libre[http:/ / viadomitiaeerie.
fr /midilibre]
Endéveloppement
19,
Lrs CnutrRs DU JoLtRNAusutNo4 . JANVTER
| 998
NiceMatin [http:/ /www.nicematin.fr]
Accèsau service: gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel
:joumal reprisen intégalité
Services
:pôssibilitéde consulter"les
spécifiques
différentes
éditionslocalesdu quotidien,dossiers
sur
desévénehents'(ex
: fes700ansde la dynastiede Monaco)
Ouest France lhttp:I / w ww.franceouest.
tm.frl
En développement
Le Progrès[http:/ /www.leprogrès.fr]
Accèsau service: gratuit
Publicité
:non
pagesmagazines
Contenurédactionnel
: "une"du iour,faitdu iour,quelques
(èx: tempsf6rtsdei996,tempsfortsde 1997)
Services
spécifiques
: dossiers
sui desévénements
LeRépublicain
lon ain Ihttp:/ /www.republicain-lorrain.fr]
Accèsau service
: gratuit
Publicité
:oui
Contenurédactionnel
: journalreprisen intégralité
Services
: possibilité
spécifiques
de lire toutedleséditionslocalesdu journal
La République
desPyrénées(faitpartiedu groupeSud-0uest)
[http://wwwpyrenees.com]
Accèsau service
: gratuit
Publicité
:non
Contenurédactionnel
: "une" du iour
Services
: archives
spécifiques
Sud.Oue.s
t (Groupe) [http:/ / www.atlantel.fr]
hn developpement
Le Télégramme[http:I I ww w.Bretagne-Online.
tm.fr ]
Accèsau sen'ice: gratuit
Publicité
:non
Contenurédactionnel
: journalreprisen intégralité
Services
: cesontsurtoutdesservices
spécifiques
non rédactionnels
commedesoffresd'emploi,des
présentations
d'entreprises
de la Bretagne,
desinformations
surla mer,sur l'agriculture
La Voixdu Nord [http:/ / www.lavoixdunord.fr]
Accèsau service: gratuit
Publicité
:non
Contenurédactionnel:
tihesde la "une",offresd'emploi,informations
sur le sport,letourismeet les
loisirs,sur lessortiesde cinéma
Services
: rétrospective
spécifiques
de 1996,dossiersurle Salonde l'étudiant
O Presse nationale quotidienne (5)
La Croix[http:/ /www.bayardpresse.frl
En développêment
L'Humsnité[htç: / / www.humanite.presse.fr]
Accèsau service: gratuit
Publicité
:non
Contenurédactionnel
:journalreprisen intégralité
: archives
Services
spécifiques
Libération lhttp:/ / www.liberation.frl
Accèsau service: oui
Publicité:non
Contenurédactionnel: "une" du jour, sélectiond'articlesde la semaine,cahiershebdomadaires
r96
LesuÉotasEr L'lNrEBNrr
rN FBaNcr
multimédiaet livres
S_qrvices
spécifiques:
sélection
deporhaitsparusdansle joumal,dossiers
(Vendée
surdesévénements
Globe96-97,
Fes'tival
intemationaf
de la bandedessinée
â'Angoulême)
LeMondelhttp:/ / www.lemonde.fr]
Accès.
au service.:
payantsi l'on souhaiteconsulterlesarticlesdu joumal(système
de péage),
gratuit
pour la consultaLion
destitres
Publicité:non
Contenurédactionnel
:journalreprisen intégralité(payant)
Services.
spécifiques: archives,forums orgànisésûniquementsur l'Intemet avecle médiateurdu
journal(gratuit)
Le Paisien lhttp:/ / leparisien.frl
(enconstruction)
O Presse hebdomadaire d'informations
générales (5)
Courrierlnternationa/ [http:/ wwwcourrierint.com]
Accèsau service:gratuit
Publicité:non
journalreprisen intégralité
Contenurédactionnel
: .Possibilités
Servicesspécifiques:
de coniaître les événementsmondiaux en cliouant sur un
archives,nombreuxliensavecdes sitesayantun thèmecorrrmunauecËs articlesdu
planisphèrè,
ioumal
(parCompuServe)
L'Express
Accèsau service:payant(abonnement)
Publicité:
non
Contenurédactionnel: journalreprisen intégralité.Servicesspécifiques
: forum,archives
M ai anne [http:/ www.marianne-en-ligne.fr]
Accèsau service: gratuit
Publicité:non
Contenurédactionnel
:journalreprisen intégralité
Servicesspécifiques
à Intemet: aiticlesdiffuiés uniquementsur le Web
(parAmericaon Line)
LeNouaelObseraateur
Accèsau service: pavanf
Publicité
:non
Contenurédactionnel
:joumal reprisen intégralité
Servicesspécifiques
: forum,archives
Paris Match [http:/ / ww w.parismatch.
tm.fr]
Accèsau service:gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel
: sélection
d'articlesdu ioumal
Servicesspécifiques
: forum,archives
O Presse mensuelle d'informations générales (2)
L^eM onde dipIomati que lhttp:/ I w ww.mondediplomatique.
fr / mdl
Accèsau service: gratuit
Publicité:non
Contenurédactionnel
:.joumal reprisen intégralité,maisavecun décalage
d'un mois sur l'édition
papier.Seull'éditorialdû moisest'présenté
sui Intemet
^forums-débats
Seivicesspécifiques: archives,
sur certainsthèmes(u Internet Nord-Sud o,
Femmes,Exhêmedroite,t
" Francophonig
"), dossiers(Proche-Orient,
197
N"4 - JANVTER
Lrs CnurcBsDu JIURNAuSME
I99B
Cité lhttp:I I www.placepublique.
frl
Accèsau service: gratuit
Publicité:non
Contenurédactionnel: sélectiond'articles
Servicesspécifiques: le site Web,qui s'appelleu PlacePubliqueo, diffèredu magazinepapier.On
houve des forumssur l'actualité,une banquede donnéesdes initiativescitoyennesen France,une
pétitionorganiséesur le Web(pourle soutiendessans-papiers
de l'EgliseSt-Ainbroise)
O Presse économique (5)
LesÉchos lhttp:/ /wwwlesechos.fr]
Accèsau service: gratuit pour certainesrubriques.Payantpour l'intégralitédu joumal
Publicité:oui
Contenurédactionnel:journal reprisen intégralité
Services
spécifiques
: aichives,courrierWeb,-bourse
en direct
L'Expansion[htç: / / www.expansion.fr]
Accèsau service: gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: joumal reprisen intégralité
: aichives,agèndaécono"mique
Services
spécifiques
lna estirlhttp:/ /www.investir.fr]
Accèsau service:grafuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: sélectiond'informationshèsbrèves
Services
spécifiques
: bourseen direct
Le Reaenufr ançais lhttp:/ / www.lerevenu.com]
en développement
La hibune Desfossés
[http:/ /www.latribune-desfosses.fr]
Accèsau service: gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: joumalreprisen intégralité
Services
: possibilitéde lire desfacsimilésd'articles,descahiersspéciauxet desarchives
spécifiques
(O Presse magazine (4)
Elle lhttp:/ / www.elle.frl
Accèsau service: gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: sélectiond'articlesde la semaine
Servicesspécifiques
: archives
Télé7 l ours[http:/ /www.t7j.com]
Accèsau service: gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel:joumal reprisen intégralité
Services
spécifiques:
I
Télérama[http:/ /www,rosebud.frltra]
(enconstruction)
Pariscope[http:/ /www.pariscope.fr]
Accèsau service:gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel:joumal reprisen intégralité
Services
spécifiques
:7
l9B
Lts uÉomss (lNrcBNErEN FBnNce
O Radios (5)
Europe2 lhttp / / www.europe2.frl
Accèsau service: gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: reprisedu programme
de sonen 3D,
expériences
de la radioet desanimateurs),
: bouiique(prèseritation
S.*i..r spécifiques
à l'lntemet (. RadioNet u à laquellele surfeurpeut.participer),
émissioniuotidienneconsàcré'â
(à la rubriqueu AventuresD,on peut voir desphotosdu ralclL'aulolse
dossierssûr desévénements
par le journalistequi a suivil'épreuve)
commentées
Fun Radio[htç :/ / www.funradio.fr]
Accèsau service: gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: reprisedu proqramme
Servicesspécifiques: boirtique(présëntationde la radio et de sesanimateurs),forum, opérations
(possibilité
d'écodterun disqueen exclusivité)
exceptionnelles
RadioFrance[http:/ /www.radio-france.fr]
Accèsau service:gratuit
:non
Publicité
Côni.nu rédactionnel: pasde reprisedesprogrammesen intégralité;pour FranceInfo, il estpossible
un flashrécentd'informations
d'entendre
de RadioFrance
: possibilitéde connaîhetouslesProgrammes
Servicesspécifiques
Radio FranceInternationalefhttp / / www.rfi.fr]
Accèsau service: gratuit
:non
Publicité
Contenurédactionnel: pas de reprisedu programmeen intégralité; émissionsen différé (bulletins
d'informations)
: sélectiond'informations
Servicesspécifiques
RTL2 ïhtTp:/ / www.rtl2.frl
Accèsau service: gratuit
Publicité:oui
en intégralité
: reprisedu programme
Contenurédactionnel
de la radio)
: bouhque(préseritation
spécifiques
Services
O Télévisions (9)
Arte lhttp I / www.arte.com]
Accèsau service: grafuit
Publicité:non
Contenurédactionnel: extraitsvidéo
desémissions
forum,prolongement
à l'avance,
deuxsemaines
: erilledesproqrammes
Services
spécifiques
vidéode la chaîne
surtouteslesproductions
avôcdosiiersspéiiauÏ,renseignements
thématiqries
Canal+[http:/ / www.canal-plus.fr]
Accèsau service:gratuit
Publicité:non
Contenurédactionnel: extraitsvidéo
Seruiiei spécifiques: grillesdesprogrammes,forum (pour l'émissionn L Hebdon de Michel Field),
d'emlsslons
présentahon
La Cinquièmefhttp:/ I www.lacinquième.frl
Accèsau service: gratuit
Publicité:non
Contenurédactionnel: extraitsvidéo
et de sen'icessur le
courrier,banquede programmes
: grille desprogrammes,
Sd;i;.; spécifiques
par téléchargement)
eI de la formation(hansmission
thèmede I'éducâtion
r99
Lrs Canrns DUJIURNAu;ME
N"4 - JANVTER
I I ?B
France2 [htlp l lwww.france2.fr]
Accèsau service: gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: extraitsvidéo
Services
: grille desprogrqlmes, revuede presse,forum (émissionn Polémiques
, dont on
qpécifiques
retrouvele textesur I'lnternet),acfualitéen continu(textes)
France3 [http:/ /wwwfrance3]
Accèsau service: gratuit
Publicité
:non
Contenurédactionnel: joumauxrégionauxet nationauxdiffusésen vidéo
Services
spécifiques
: grille desprogrammes,
chroniquessur lesgrandsfaitsde l'actualité.
LCI IhW:/ /enfrance.coml
Accèsau service: grafuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: programmereprisen intégralité
M6lhttp:I lwww.m6.frl
Accèsau service: grafuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: sélectiond'extraitsvidéo
Services
spécifiques
: courrier,jeux,grille desprogrammes
TFl lhttp:I / wwwtfl.frl
Accèsau service: gratuit
Publicité:oui
Contenurédactionnel: exhaitsvidéo
Services_
spécifiques: sélectiond'informations(textes),rehanscriptiondes demièreséditionsde 7/7
(possibilité
de d-onner
sonavissur lesthèmesà traiter),rubrique'uIntemetrouge))danslaquelleon
peut livrer uneinformationqu'onjugeimportanteet qui serapèut-êtrediffuséedansle journâlde TF1
WS fhttp:I / www.tvS.ca]
Accèsau service: gratuit
Publicité
:non
Contenurédactionnel: pasd'exhaitsvidéo
Services
spécifiques
: grille desprogrammes,
présentation
d'émissions
O Nouveaux médias (4)
www.digipresse.imaginet.fr]
ligipre sse[htç: / /qratult
ACCeS
aUServlce
:
Publicité
:non
Contenurédactionnel: mensueld'informationsgénérales
YoS! x [htrp:/ /www.pratique.frlmag/index.html]
Accesau servlce: graturt
Publicité:non
Contenurédactionnel: quotidiend'informationsgénérales
(plusieursmisesà jour quotidiennes)
RepgrtersSansFrontièreslhttp:/ / www.calvacom
.fr/rsf)
Accèsau service: grafuit
Publicité
:non
Contenurédactionnel
: communiqués,
rapport1996,courrier,publicationde joumauxinterditsdans
leur paysd'origine(y comprislesloumadxfrançais)
VirtualBaguette [htç :/www.mmaniacom/
carlhome]
Accèsau service:gratuit
Publicité:non
Contenurédactionnel: hebdomadaire
d'informationsgénérales
200
EN FBaNcr
Lrs uÉous rr t'lNrtRNEr
Notes
"Manièrede voir : Intemet,l'extaseou l'effroi",1996,p.7M
7.LeMondediplomatique,
2. Parmiles défenseurs
les plus acharnés
de l'lntemet,on trouvePhilippeQuéau,directeurde la
divisioninformationet infôrmatique
à l'Unescoà Paris.Il estnotammenfl'auteurde Virtuels,
aertus
et aertiges,
ChampVallon-lna,
Paris,1993
3. Lire l'articled'AstradTorrès,"Faut-ilbrûler lntemet ?" dansLeMondediplomatique,
op.cit.,p.57
"Dangers,
4. VIRILIO,P.,(1996),
périlset menaces",
LeMondediplomatique,
op.cit.,
p.57
5. LalettredeI'ORMno10,octobre7996,p.11
6. LeMondeTéléaision-Rndio-Multinédia
du77/18 novembre7996,p.33
7.WOLION D, (1997),
Penser
Iacommunicnfion,
Flammarion,
Paris,p.246
8. Correspondance
dela Presse
du24iun1997
9.MédiasPouaoirs
no43-M,novembre7996,4ème
trimestre,p.44
10.MédinsP
ourtoirs,
op.cit.,
p.94
77.LeMondeTélnision-Radio-Multimédia
du2-3 novembre1997
72.MédiasPouaoirs,
op.cit,,p.M
13."Leste,chnologies
de l'information,l'lntemet : un vrai défipour la France",Rapportde M. Pahice
Martin-Lalandàdu
01 mai 7997
74.LeMondedu 11juillet 1997
75.LeMondedu 8 mars1997
16.Correspondance
deIaPresse,
op.cit.
17.EntretienavecEdmondZucchelli(joumaliste
à Europen"1)
18."Lesmédiasfrançaissur Intemet : 54 sitesd'informationon line", Centrede recherche
de l'Ecole
supérieure
dejoumalismede Lille,1997
79.Libération,
Cahiermultimédiadu 5 avril 1996,p.Y
20.LeMondedu 6 mai 1997
21.Libérntion,
Cahiermultimédiadu 21mars7997,p.l
22,LeMondedu 7 novembre7997
23.RapportMartin-Lalande,
op.cit.
24.Ibid
/5. t01a
"PQR : Lespremiersbouquetsfleurissent",décembre7996-janvier
26.L'Echodela Presse,
7997
, p.37
27.LeMondediplomatique,
op.cit.,
p.97
28.LeMondedu 6 mai 1997
29.LeMondediplomatique,
op.cit.,
p.97
30.Ibid
31.CBNewsn"474,7997,p.6
32.CD-RAMAno25,"Unepub en lignebienindiquée",mars1997,p.64
"Et de deuxde chutepour la presseen ligne",avril7997,
33.Courrier
international
no336,
p.33
201
No4 - JANVTER
l99B
Lrs CmrcBsDn louRNALtsME
34.L"akttre du CIubdeIapresse
deMarseille-Pr07)ence,1997,
p.50
depresse,
La documentation
française,
Paris,p.105
35.PIGEATH. (1997),Lesagences
36.Ibidp.1r0
37,k Mondedu 5 mai 1997
Internet"PoinCastNetwork : L info en directsur I'lntemet",avril 1996,p.46
38.Planète
39.CD-RAMAno26,"Le pushmediapropulsel'info", avril 1997
, p.48
40.Plnnète
Internet,
Juin1996,p.68
"lntemet : quellesutilisations
47.L'Echo
deIaPresse,
p.38
pour lesjoumalistes?" avril1997,
42.PICEATH. op.cit.,p.I09
43.tbid
,M.EnhetienavecDominiqueNora (joumalisteau NouaelObseraateur)
45.L'Echodela Presse
, avril 7997
, p .38
46.L'Atelierno52-53,
octobre1996,p.43
47. L'EchodeIa Presse,
avrll t997, p.38
"lncidences
48.WATINET. (7997),
de l'lnternetsur lespratiquesjoumalistiques: quelques
pistesde
réflexion...",
Centrede Recherche
de l'Ecolesupérieur'e
de jbumalismede Lille
49.InLcttredeL'ORMno10,octobre1996,p.11
50.tbid
"La sallede rédactionvirfuelle: cen'estpasdela science
51.IFRAtechniques
de presse,
fiction",mars
1997,
p.l
52.WATINET.op.cit.,pI
53.Ibid
54.LeMondedu 4 novembre1997
55. TRUDELP., (1996),"Quel droit pour la cyber-presse
? (La régulationde l'informationsur
Intemet)",Legipresse
no129,
mars1996,p.9
juin 1997
56.ADERB. (1997),"La loi de 1881à I'épreuved'lntemet",Legipresse
no142,
, p.68
Internet,avril 1996,p.48
57. Planète
58.Ibid
59.Legipresse
n'142,op.cit.,
p.68
60. Le MondeTéléaision-Radio-Multimédia
du 30-31mars 1997,"Romprele silence,contoumerles
obstacles",
p.35
61. Legipresse
n"129
, op,cit,, p.l0
62.LeMondedu ll juillet 1997
63.LeMondedu 4 luilleti997
64.LeMondedu 11juillet 1997
65.LeMondeRadio-Télévision-Multimédia
du 30-31mars7997,op.cit.
66.Legipresse
n"729
, op.cit.,p.10
Internet
67. Planète
, jun 1996,p,26
"Dessondages
68.LeMondeRadio-Téléaision-Multimédia
en liberté",p.32
du77-12mai1997,
202
Lrs uÉous rr (lNrcRNErEN FBnNct
Internet,
mai1996,p30
69.Planète
jun 1996,p.29
70.Planète
Internet,
201
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