Unitatis redintegratio Histoire du décret • L`objectif œcuménique est

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Unitatis redintegratio
Histoire du décret
•
L’objectif œcuménique est explicite chez le pape Jean XXIII. Il n’est pas défini en
termes de « retour » mais de rapprochement en vue de l’unité
•
Pendant la période préparatoire, un « Secrétariat pour l’Unité des Chrétiens »
est créé par le pape. Il a au départ un objectif très limité : »aider les frères séparés à
suivre le concile" Il s’agit des protestants puisque les orthodoxes relèvent d’une
Commission curiale, celle des églises orientales. Il est confié au Cardinal A.Béa.
•
Sa création et son rôle étaient interprétés « a minima » par la Commission
Théologique : organe de communication avec les observateurs. Sans doute en accord
avec le pape, le Cal Béa comprend le rôle du S. comme étant d’alerter les autres
commissions sur les aspects œcuméniques de leurs travaux. Puis, vu le peu d’intérêt
rencontré, il envisage d’élaborer une réflexion propre : - du sacerdoce des fidèles –
des sacrements – des mariages mixtes – de la forme de la prière pour l’unité – de la
conversion et de l’œcuménisme. Une sous-commission propose un « décret sur
l’œcuménisme catholique » s’orientant vers une compréhension de l’œcuménisme
« comme exercice de la catholicité de l’Eglise » (plutôt que dans la perspective d’un
« retour
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Dès cette période deux types de pensée se confrontent : celle représentée par la
Commission Théologique et celle qui s’élabore au sein du SUC. L’opposition se
manifeste sur deux points principalement : la manière d’aborder la réflexion sur l’Eglise
et le rapport entre Ecriture et Tradition.
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Le Secrétariat s’émancipe à la fois de la commission théologique et de la
commission des Eglises orientales et finit par produire un schéma dont les articulations
seront celles du texte final : 1.Les principes d’un œcuménisme catholique 2. L’exercice
de l’œcuménisme 3. Considérations sur les églises orientales 4. Eglises et
communautés séparées en Occident. La nouveauté profonde de ce texte est qu’il
prend en compte le travail œcuménique réalisé depuis quelques dizaines
d’années. Il est diffusé auprès des évêques en juillet 63
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Nombreuses suggestions de la part des Pères. La perspective est pragmatique.
Elle part de ce qui est concrètement vécu. La perspective « unioniste » est dépassée.
Dès le début du débat les positions sont nettement définies entre une position
défensive (Ruffini) et une position ouverte (Ritter) (Congar I, 540-41) Accueil plutôt
enthousiaste des Pères (même un peu naïf)
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Le schéma se présente alors en 5 chapitres dont seuls les 3 premiers sont
discutés. Les deux autres correspondaient à la question du regard de l’Eglise sur le
peuple Juif et sur la Liberté Religieuse. Ils feront plus tard l’objet de textes distincts.
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Lors de la 3° session en 1964, le pape prend sur lui d’introduire 19 modifications
dans un texte déjà approuvé en toutes ses parties par l’assemblée. Le SUC les
accepte. Mécontentement d’une partie de l’assemblée. Le texte est finalement voté
définitivement (2054 O et 64 N 11 nuls) Comment expliquer cette décision du pape ? 1.
Pressions exercées sur lui par le courant minoritaire 2. Les hésitations sont-elles bien
son sentiment ou le désir de sauvegarder l’unanimité conciliaire 3. Méticulosité de Paul
VI 4. Une théologie de l’unité qui n’est pas à la hauteur de ses convictions personnelles
(Congar) Au total il faut reconnaître que le texte est respecté dans sa teneur (les modi
portent sur les n°19-21-22) même s’il a « perdu sa virginité » (Congar aux 19- 20/11
Tome 2 p. 280) Incident le plus choquant pour les observateurs.
Décret sur l’œcuménisme (Unitatis redintegratio)
Le texte (extraits)
Décret sur l’œcuménisme
I – Les principes catholiques de l’œcuménisme
II – Exercice de l’œcuménisme
III – Eglises et communautés ecclésiales séparées du siège
apostolique romain
Introduction
1.
Promouvoir la restauration de l'unité entre tous les
chrétiens est l'un des buts principaux du saint Concile
œcuménique de Vatican II. Une seule et unique Eglise a été
instituée par le Christ Seigneur.
………….
A ce mouvement vers l'unité, qu'on appelle le mouvement
œcuménique, prennent part ceux qui invoquent le Dieu Trinité
et confessent Jésus pour Seigneur et Sauveur, non seulement
pris un à un, mais aussi réunis en communautés dans
lesquelles ils ont entendu l'Evangile et qu'ils appellent leur
Eglise et l'Eglise de Dieu. Presque tous cependant, bien que
de façon diverse, aspirent à une Eglise de Dieu, une et visible,
vraiment universelle, envoyée au monde entier pour qu'il se
convertisse à l'Evangile et qu'il soit ainsi sauvé pour la gloire de
Dieu.
I - Les principes catholiques de l’œcuménisme
2,2
L'Esprit-Saint qui habite dans les croyants, qui remplit et régit
toute l'Eglise, réalise cette admirable communion des fidèles et
les unit tous si intimement dans le Christ, qu'il est le principe de
l'unité de l'Eglise. C'est lui qui réalise la diversité des grâces et
des ministères (cf. 1Co 12,4-11), enrichissant de fonctions
diverses l'Eglise de Jésus-Christ, "organisant ainsi les saints
pour l'œuvre du ministère, en vue de la construction du Corps
du Christ" (Ep. 4,12)
3,1
Ceux qui naissent aujourd'hui dans de telles communautés et
qui vivent de la foi au Christ, ne peuvent être accusés de péché
de division, et l'Eglise catholique les entoure de respect fraternel
et de charité. En effet, ceux qui croient au Christ et qui ont reçu
validement le baptême, se trouvent dans une certaine
communion, bien qu'imparfaite, avec l'Eglise catholique.
4,1
Etant donné qu'aujourd'hui, en diverses parties du monde, sous
le souffle de la grâce de l'Esprit-Saint, beaucoup d'efforts
s'accomplissent par la prière, la parole et l'action pour arriver à
Une trentaine de pages
Se rappeler que le
mouvement œcuménique ne
prend pas son origine dans
l’église catholique
Il y a eu hésitation sur ce titre.
On a parlé d’abord d’
« œcuménisme catholique »
Voir pour ces deux
paragraphes le texte de la
Constitution sur l’Eglise au n°15
Une vision des choses qui
n’est pas seulement doctrinale
mais historique permet de
porter un regard positif sur les
communautés séparées.
la perfection de l'unité voulue par Jésus Christ, le Concile
exhorte tous les fidèles catholiques à reconnaître les signes
des temps et à prendre une part active à l'effort œcuménique.
II – Exercice de l’œcuménisme
6,1
Toute rénovation de l'Eglise (23) consistant essentiellement
dans une fidélité plus grande à sa vocation, c'est dans cette
rénovation que se trouve certainement le ressort du mouvement
vers l'unité. L'Eglise, au cours de son pèlerinage, est appelée
par le Christ à cette réforme permanente dont elle a
perpétuellement besoin en tant qu'institution humaine et
terrestre.
8,4
Cependant, il n'est pas permis de considérer la communicatio
in sacris comme un moyen à employer sans discernement pour
rétablir l'unité des chrétiens. Deux principes règlent
principalement cette communicatio : exprimer l'unité de l'Eglise ;
faire participer aux moyens de grâce. Elle est, la plupart du
temps, empêchée du point de vue de l'expression de l'unité ; la
grâce à procurer la recommande quelquefois.
11,3
En outre, dans le dialogue œcuménique, les théologiens
catholiques, fidèles à la doctrine de l'Eglise, en conduisant en
union avec les frères séparés leurs recherches sur les divins
mystères, doivent procéder avec amour de la vérité, charité et
humilité. En exposant la doctrine, ils se rappelleront qu'il y a un
ordre ou une "hiérarchie" des vérités de la doctrine
catholique, en raison de leur rapport différent avec les
fondements de la foi chrétienne. Ainsi sera tracée la voie qui les
incitera tous, par cette émulation fraternelle, à une connaissance
plus profonde et une manifestation plus évidente des
insondables richesses du Christ (25)
III - Eglises et communautés ecclésiales séparées du siège
apostolique romain
I – Considérations particulières relatives aux églises
orientales
14,1
Le Concile se plaît à rappeler à tous, entre autres choses
d'importance, qu'il y a en Orient plusieurs Eglises particulières
ou locales, au premier rang desquelles sont les Eglises
patriarcales dont plusieurs se glorifient d'avoir été fondées par
les apôtres eux- mêmes. C'est pourquoi prévalut et prévaut
encore, parmi les Orientaux, le soin particulier de conserver
dans une communion de foi et de charité les relations
fraternelles qui doivent exister entre les Eglises locales, comme
On retrouve ici la manière
propre à Vatican II d’aborder les
réalités présentes (ici
l’œcuménisme) sous l’angle
d’une histoire signifiante du
Royaume et non à partir de
principes abstraits.
(Suit une description du
mouvement œcuménique)
La rénovation dont il est
question ici – plus que la
conversion spirituelle dont on
parle plus loin – vise les
mouvements biblique,
liturgique, patristique si intenses
au XX° siècle
Il est ensuite question des
aspects de l’œcuménisme
pratique : Conversion du cœur
– prière en commun –
connaissance réciproque –
formation œcuménique – Action
commune au service des
hommes.
Le texte s’attache alors à
rappeler ce qui rapproche les
chrétiens malgré leurs
différences. Le regard porte sur
ce qui est de l’héritage commun
On souligne la conception
orientale de l’unité : communion
entre églises-sœurs. Ce titre
sera retenu par Paul VI
entre des sœurs.
15,3
Puisque ces Eglises, bien que séparées, ont de vrais
sacrements, -principalement, en vertu de la succession
apostolique : le sacerdoce et l'Eucharistie, - qui les unissent
intimement à nous, une certaine communicatio in sacris, dans
des circonstances favorables et avec l’autorisation de l’autorité
ecclésiastique, est non seulement possible, mais même
recommandable.
16
… aussi le Concile déclare-t-il, pour enlever tout doute possible,
que les Eglises d'Orient, conscientes de la nécessaire unité de
toute l'Eglise, ont la faculté de se régir selon leurs propres
disciplines, parce que plus conformes au caractère de leurs
fidèles et plus aptes à promouvoir le bien des âmes.
17,1
Effectivement, dans l'effort d'approfondissement de la vérité
révélée, les méthodes et les moyens de connaître et d'exprimer
les choses divines ont été différents en Orient et en Occident. Il
n'est donc pas étonnant que certains aspects du mystère révélé
aient été parfois mieux saisis et mieux exposés par l'un que par
l'autre, si bien que ces diverses formules théologiques doivent
souvent être considérées comme plus complémentaires
qu'opposées.
II – Les églises et communautés ecclésiales séparées en
Occident
21,2
Invoquant l'Esprit-Saint, c'est dans les Ecritures mêmes qu'ils
cherchent Dieu comme celui qui leur parle par le Christ
qu'avaient annoncé les prophètes et qui est le Verbe de Dieu
incarné pour nous. Ils y contemplent la vie du Christ, ainsi que
les enseignements et les faits accomplis par le divin Maître pour
le salut des hommes, surtout les mystères de sa mort et de sa
résurrection.
Le texte faisait état d’un droit
et non d’une faculté. Correction
demandée par Paul VI
« Chez eux, tout est
semblable et tout est différent »
(cf. Congar)
Le texte portait « qu’ils
trouvent Dieu ». Correction Paul
VI
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