Les référentiels du métier d`infirmier en pratique

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Les référentiels du métier d'infirmier en pratique avancée sont
souhaités pour septembre 2015
Publié le 07/11/14 - 14h11 - HOSPIMEDIA
Un groupe de travail doit être réuni à partir de janvier 2015 par le ministère de la Santé : il devra
construire le métier d'infirmier en pratique avancée. Les référentiels d'activités et de compétences sont
attendus pour septembre 2015 au mieux ; le référentiel de formation pour fin 2015/début 2016.
Le calendrier des travaux de construction du métier d'infirmier en pratique avancée a été
précisé par la DGOS ce 6 novembre, au salon infirmier à Paris, lors d'un atelier avec pour
titre "Pratiques avancées : quelles perspectives pour les infirmiers ?". Un groupe de
travail va ainsi être réuni par le ministère de la Santé à partir de début janvier 2015 pour
élaborer les référentiels de ce nouveau métier. Dans le même temps, le projet de loi de
Santé qui crée l'exercice en pratique avancée pour tous les paramédicaux sera examiné
par la représentation nationale (lire ci-contre). "Nous allons avancer en parallèle", a en effet
indiqué Michèle Lenoir-Salfati, sous-directrice des ressources humaines du système de
santé à la DGOS.
Le groupe de travail qui reste à constituer réunira des représentants des infirmiers, des
étudiants et des médecins. La DGOS a indiqué qu'elle souhaitait que des membres du
service de neuro-oncologie de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, dirigé par le Pr
Jean-Yves Delattre, y participent. Exercent dans ce service des infirmières référentes qui
font le lien entre les professionnels et le patient. Le ministère espère réussir à rédiger les
référentiels d'activités et de compétences de l'infirmier en pratique avancée d'ici
septembre 2015. "C'est très ambitieux", reconnaît toutefois Michèle Lenoir-Salfati interrogée
par Hospimedia. Le référentiel de formation pourrait, lui, être achevé d'ici fin 2015/début
2016 pour être mis en œuvre dès la rentrée universitaire 2016. Cette formation durera-telle un an, deux ans ? Le groupe de travail devra justement répondre à cette question.
Une autre interrogation se posera à lui : comment reconnaître les diplômes des infirmiers
qui se sont formés jusqu'ici aux sciences cliniques ?
Élaborer un statut spécifique
Un statut spécifique aux professionnels en pratique avancée devra également être
élaboré. Ce ne sera pas le statut des cadres de santé même s'il peut y avoir "des
équivalences de rémunération", a indiqué la sous-directrice des ressources humaines. "Il faut que
cette fonction d'infirmier en pratique avancée soit valorisée identiquement à la fonction cadre mais avec un
autre rôle", a-t-elle précisé. Un travail doit aussi être conduit avec la Caisse nationale
d'assurance maladie (Cnam) pour décider des cotations des actes des professionnels en
pratique avancée en libéral. Pour accéder à ces métiers, une expérience minimum sera
requise. Autrement dit, il ne sera pas possible d'enchaîner un diplôme en pratique
avancée après un diplôme d'État d'infirmier. "Cinq ans d'exercice paraît un minimum, a déclaré
Michèle Lenoir-Salfati tout en précisant que cette durée d'expérience minimale devra être
discutée avec les représentants des professionnels. Il ne nous semble pas raisonnable pour fonder
cet exercice de descendre en-deçà." La formation sera déroulera bien à l'université, a confirmé
la DGOS.
Ni une expertise disciplinaire ni une spécialisation
"La pratique avancée est une pratique globale", a souligné la sous-directrice. Il ne s'agit ni
d'expertise disciplinaire ni de spécialisation type puéricultrice ou infirmier de bloc
opératoire. "Une pratique avancée se conçoit toujours par rapport au métier socle", a-t-elle poursuivi.
Une infirmière de bloc qui obtiendra un diplôme en pratique avancée pourra aller
travailler en cancérologie, en diabétologie, en psychiatrie..., a-t-elle illustré. "Je trouve
dommageable de faire un diplôme généraliste alors que l'on a besoin d'avoir des gens pointus dans leur
spécialité", a regretté un cadre supérieur de santé en psychiatrie présent à l'atelier. "Ce que
l'on voulait éviter, c'est qu'il y ait des diplômes de pratique avancée par discipline, lui a répondu Michèle
Lenoir-Salfati. Rendez-vous compte de l'enfermement qu'il y aurait pour le professionnel." Il devrait de
fait obtenir un autre master pour passer, par exemple, de la cancérologie à la
psychiatrie, a-t-elle expliqué. D'ailleurs, la représentante du ministère a remarqué qu'en
psychiatrie, la réponse ne se trouvait "peut-être pas dans la pratique avancée". Elle a cité
"plusieurs types de réponses possibles". Comme "un temps de renforcement en santé mentale" à l'issue du
diplôme en soins généralistes ou la création d'une spécialité en santé mentale.
Le projet de loi de Santé prévoit la parution d'un décret qui doit définir notamment les
domaines d'intervention en pratique avancée. Par exemple : le suivi des patients atteints
de maladies chroniques. La DGOS a toutefois précisé qu'il ne s'agissait que de "pistes", les
textes réglementaires n'étant pas encore écrits.
Sandra Jégu
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