LUCARNE Belgique - België P.P. - P.B. Bruxelles Brussel BC 10553 17 Bulletin d’information des Cliniques universitaires Saint-Luc • février - mars 2012 • Trimestriel Magazine d’information destiné aux médecins référents s o m m a i r e Actualité médicale. . . . . . . . . . 3 Chirurgie colorectale : SILS, une nouvelle méthode d’intervention innovante. . . . . . . . . . . 3 € Recherche clinique aux Urgences : soigner l’embolie pulmonaire à domicile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Mieux connaitre le syndrome de Williams. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Néphrologie : Le traitement par dialyse péritonéale. . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Echos des services. . . . . . . . . . 7 Une nouvelle machine de cytaphérèse ultra performante . . . . . 7 Mort subite cardiaque et défibrillateur externe . . . . . . . . . . . . . . 8 Prise en charge des maladies infectieuses chez l’enfant . . . . . . . . . . 9 € Prévention de la perte de masse musculaire aux Soins intensifs . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Une consultation de la douleur transitionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Collaboration tripartite pour l’hémato-oncologie médicale et la dialyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Grand angle. . . . . . . . . . . . . . . . 14 € Un centre de référence pour les malformations vasculaires. . . . . 14 L’invité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Enseignement : la qualité des études de médecine est-elle menacée ? € € Réforme de l’enseignement : la qualité des études de médecine est-elle menacée ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Oncologie : stopper la perte de € masse musculaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 Vite dit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 A lire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Officiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Nominations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 € Expéditeur : Cliniques universitaires Saint-Luc, 10 av. Hippocrate à 1200 Bruxelles. Bureau de dépôt : Bruxelles X - Agréation : P501195 Edito Lucarne est une publication du Service de communication des Cliniques universtaires Saint-Luc. Éditeur responsable Renaud Mazy, administrateur délégué des Cliniques universitaires Saint-Luc, Avenue Hippocrate, 10 1200 Bruxelles Coordination Caroline Bleus ([email protected]) Tél. 02 764 11 99 Fax. 02 764 89 02 Supervision Thomas De Nayer (TDN) Rédaction Service de communication Géraldine Fontaine (GF) Caroline Bleus (CB) Thomas De Nayer (TDN) Sylvain Bayet (SB) Secrétariat Véronique Dansart ([email protected]) Tél : 02 764 11 58 Fax : 02 764 89 02 Photos Couverture : © Hugues Depasse/CAV Intérieur : © Hugues Depasse/CAV © DR (Document Reçu) Mise en page Tilt Factory Si vous avez des idées d’articles ou des suggestions pour améliorer cette publication, n’hésitez pas à contacter la rédaction. Toute reproduction, même partielle, est interdite sauf accord préalable de la rédaction. Soutenez notre Fondation www.fondationsaintluc.be Page 2 mars - avril 2012 Une nouvelle vision pour Saint-Luc Depuis ma nomination en tant qu’administrateur délégué des Cliniques universitaires Saint-Luc en septembre dernier, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux acteurs des Cliniques Saint-Luc. J’ai ainsi pu mesurer combien tous les collaborateurs, qu’ils soient médecins, soignants, paramédicaux ou administratifs, donnent jour après jour le meilleur d’eux-mêmes avec un objectif ultime : la qualité des soins et le bien-être du patient. © Th.Strickaert Lucarne : Bulletin d’informations d ­ estiné aux médecins référents. € En tant qu’administrateur délégué, je mettrai tout en œuvre pour bâtir un futur solide pour l’institution. Le maintien de nos Cliniques à la pointe et la conservation de nos scores de satisfaction de patients élevés requièrent que nous mettions rapidement en œuvre des initiatives ambitieuses. Pour ce faire, un nouveau plan stratégique sera lancé dans les plus brefs délais. Cette nouvelle vision pour les Cliniques Saint-Luc fera la part belle à une collaboration efficace avec vous, médecins référents, nos partenaires privilégiés. J’accomplirai ce travail avec mon équipe, renforcée depuis peu par la nomination du Pr Jean-François Gigot au titre de Directeur médical. Cette nomination finalise la mise en place d’une nouvelle structure de direction aux Cliniques universitaires Saint-Luc. Je vous souhaite une agréable lecture. Renaud Mazy, administrateur délégué Jean-François Gigot, 59 ans, est médecin, chirurgien et professeur ordinaire aux Cliniques universitaires Saint-Luc où il travaille depuis 1984. Il a été chef du service de Chirurgie et de Transplantation abdominale depuis 2007. Il est passionné de carrière académique, s’est intéressé à la gestion hospitalière et au management de la qualité dans les établissements de soins. Actualité médicale Lucarne # 17 Chirurgie colorectale SILS te plait… L’équipe de chirurgie colorectale a appliqué avec succès la méthode SILS pour une intervention complexe, la coloproctectomie totale avec construction d’un réservoir iléal. Cette technique, inconcevable il y a quelques années, est une avancée supplémentaire vers un plus grand respect de l’intégrité corporelle et est en passe de se généraliser à toute chirurgie colorectale. Explications avec le Pr Alex Kartheuser, responsable de l’Unité de chirurgie colorectale. Plus d’informations © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse € Un dispositif à base de gel est inséré dans l’abdomen via un orifice de 3 à 4 cm et permet d’introduire tous les instruments du chirurgien. Pour bien comprendre l’avancée que représente ce type d’intervention, il est nécessaire de revenir sur les dernières techniques employées en chirurgie colorectale. “D’abord, les chirurgiens étaient obligés de pratiquer des laparotomies, c’est-à-dire une grande incision de l’abdomen, pour leurs interventions”, explique le Pr Kartheuser, responsable de l’Unité de chirurgie colorectale. Les laparotomies fragilisent la paroi abdominale, sont génératrices de douleurs et retardent la récupération postopératoire du patient. C’est pour remédier à cela que dans les années 90, une nouvelle technique fut introduite en chirurgie colorectale : la laparoscopie. “Au lieu d’ouvrir tout l’abdomen, on pratique plusieurs petites incisions : une pour introduire une caméra, d’autres pour faire passer les instruments du chirurgien et enfin, une dernière petite incision pour extraire le colon. L’arrivée de la laparoscopie fut une véritable révolution.” La technique SILS La technique SILS (Single Incision Laparascopic Surgery) permet de réaliser des laparoscopies avec une seule incision. “Dans un orifice de 3 à 4 cm, on insère un dispositif, le système Gelport, qui permet d’introduire tous les instruments du chirurgien dans l’abdomen. Le colon sera extrait de l’abdomen par cette même petite incision.” Pr Alex Kartheuser, responsable de l’Unité de chirurgie colorectale, tél. 02 764 54 06 [email protected] Une opération complexe Deux maladies touchent particulièrement les jeunes patients : la PAF (polypose dénomateuse familiale) et la RCUH (recto-colite ulcéro-hémorragique). Celles-ci s’attaquent au colon et au rectum qu’il faut enlever entièrement lors d’une intervention complexe, appelée la coloproctectomie totale. “Le 3 août dernier, nous avons pratiqué une telle intervention en employant la technique SILS”, poursuit le Pr Kartheuser. L’intervention pratiquée à Saint-Luc présente plusieurs particularités essentielles. En effet, lors de l’ablation du colon et du rectum, les chirurgiens ont sauvegardé trois éléments importants : toutes les artères intestinales et les nerfs abdomino-pelviens avec conservation des sphincters. La deuxième phase de l’opération, qui est une phase de reconstruction, permet de restaurer le transit intestinal par les voies naturelles. De nombreux avantages pour les patients La technique SILS utilisée pour les coloproctectomies totales présente des avantages immédiats non négligeables. “Diminution de la douleur, récupération plus rapide de la motilité intestinale et une hospitalisation moins longue”, énumère le Pr Kartheuser. Mais ce n’est pas tout : “il faut aussi tenir compte des avantages à distance comme moins de cicatrices sur un plan esthétique, un plus grand respect de la paroi abdominale et donc moins de risque d’éventrations.“ Cette avancée est le fruit d’un véritable travail d’équipe entre chirurgiens (Pr Alex Kartheuser, Dr Christophe Remue, Dr Daniel Léonard) et anesthésistes-réanimateurs (Pr Marc De Kock, Dr Fernande Lois, Dr Patrice Forget). Plusieurs autres opérations semblables se sont déroulées depuis lors par SILS. Elles sont en passe de se généraliser à l’avenir. [SB] mars - avril 2012 Page 3 Actualité médicale Recherche clinique aux Urgences L’embolie pulmonaire peut se soigner à domicile L’équipe des Urgences de Saint-Luc a participé à une étude internationale et multicentrique sur l’embolie pulmonaire. Publiés dans la revue médicale The Lancet, les résultats indiquent que, désormais, certains patients sélectionnés de manière stricte pourront être traités à domicile dès le diagnostic posé dans un service d'urgences. Plus d’informations Pr Franck Verschuren, chef de service adjoint aux Urgences et président de la BESEDIM (Société belge de médecine d’urgence), tél. 02 764 16 36, [email protected] Pr Frédéric Thys, chef du Service des urgences, tél. 02 764 16 37, [email protected] Page 4 © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse € Une étude réalisée par l’équipe des Urgences de Saint-Luc démontre que certains patients victimes d’une embolie pulmonaire peuvent être traités à domicile dès que le diagnostic a été posé aux Urgences. L’embolie pulmonaire est une maladie qui touche chaque année en Belgique 6000 personnes, dont 300 à 400 vont en mourir. Elle se caractérise par la présence de caillots dans les artères pulmonaires qui occasionnent des difficultés respiratoires et des douleurs thoraciques brutales. Jusqu’à présent, cette maladie nécessitait une hospitalisation systématique pendant quatre à dix jours. L’équipe des Urgences vient de participer à une étude portant sur l’embolie pulmonaire et publiée dans la prestigieuse revue médicale The Lancet. L’étude a démontré que certains patients sélectionnés de manière stricte, pouvaient être traités à domicile dès que le diagnostic avait été posé dans un service d’urgences. Une étude multicentrique et internationale Les résultats ont été rendus possibles grâce à la participation de plus de 1500 patients atteints d’embolie pulmonaire en Europe et aux EtatsUnis. Le principe a consisté à établir pour chaque patient un score de gravité comportant dix questions. Les patients ayant le score le plus bas (22% des patients inclus) ont ensuite été randomisés pour un traitement au domicile versus un traitement classique à l’hôpital. L’étude démontre que les complications telles que la mort, les hémorragies à cause du traitement anticoagulant entrepris, ou la récidive de la maladie endéans trois mars - avril 2012 mois, n’étaient pas plus graves pour les patients envoyés directement au domicile que pour les patients hospitalisés. Cette étude encouragera les médecins à envisager à l’avenir un retour au domicile pour un groupe ciblé de patients chez qui l’embolie pulmonaire présente le minimum de signes de gravité. Il s’agit là d’un excellent exemple de recherche clinique menée au sein de services d'urgences de plusieurs pays, et qui a débouché sur des conséquences pratiques en termes de santé publique, de satisfaction des patients et d’harmonisation des pratiques médicales. [SB] La recherche clinique aux Urgences Peu connue, la recherche en médecine d’urgence n’en est pas moins essentielle pour améliorer la qualité des soins et l’évolution des pratiques. Il existe un réel paradoxe : la médecine d’urgence concerne l’ensemble de la population quel que soit son âge (chaque personne ira au moins une fois dans sa vie aux urgences) et pourtant, cette spécialité s’avère très peu financée pour ses projets de recherche. Le Service des urgences des Cliniques SaintLuc (soutenu par la Fondation Saint-Luc) est très actif en matière de recherche clinique dans divers domaines. Les différents projets de recherche ont comme objectifs communs de faire bénéficier les patients de stratégies diagnostiques et thérapeutiques les moins invasives possibles et ce, dans le but de diminuer les désagréments liés à ces démarches (douleur, irradiation, etc.). Actualité médicale Lucarne # 17 Le syndrome de Williams : aspects médicaux et neuro-développementaux Un syndrome à surveiller… Le syndrome de Williams est une affection génétique rare qui touche environ une naissance sur 20 000 et affecte différents systèmes de l’organisme. Si les aspects médicaux du syndrome de Williams sont relativement bien connus, il n’en va pas de même pour les différentes facettes du développement cognitif et comportemental des patients. C’est pourquoi, aux Cliniques Saint-Luc, ces patients sont pris en charge par des spécialistes de différents horizons. Ensemble autour du patient Pour un traitement optimal, la consultation multidisciplinaire des Cliniques universitaires Saint-Luc regroupe les spécialités suivantes : - neurologie et neuropsychologie ; - cardiologie ; - orthopédie et médecine physique ; - ophtalmologie ; - imagerie des voies urinaires ; - oto-rhino-laryngologie ; - stomatologie ; - génétique ; - etc. © Shutterstock € Il est important de diagnostiquer très tôt les enfants porteurs du syndrome de Williams. Le syndrome de Williams, appelé aussi “syndrome de Williams-Beuren”, est causé par la délétion d’une toute petite partie de matériel génétique au niveau d’un des deux chromosomes 7. Cette perte de matériel chromosomique correspond à la perte d’une trentaine de gènes dont celui de l’élastine, un composant important du tissu de soutien, notamment au niveau de la paroi artérielle. Cette délétion est trop petite pour être vue au microscope (analyse des chromosomes) ; le diagnostic nécessite donc une reconnaissance clinique suivie d’un test ciblé. La caractérisation des gènes inclus dans la délétion est en effet importante pour la compréhension des mécanismes de l’affection, une corrélation avec la clinique et le développement des traitements ciblés. Comment se manifeste ce syndrome ? Le syndrome de Williams est le plus souvent sporadique, ce qui signifie qu’il est présent chez l’enfant, mais n’a été transmis ni par la mère ni par le père. Par contre, pour une personne atteinte, le risque de transmettre l’affection à sa descendance est de 50%. Ce syndrome a été décrit pour la première fois par le cardiologue néozélandais J. C. P. Williams en 1961 ; la mise en évidence de la microdélétion date quant à elle de 1993. Une prise en charge multidisciplinaire aux Cliniques universitaires Saint-Luc Les enfants porteurs du syndrome de Williams présentent plusieurs caractéristiques : les traits de leur visage sont assez typiques (grand front, joues pleines, grande bouche avec la lèvre inférieure éversée, racine du nez aplatie avec pointe du nez bulbeuse, petit menton, os de la joue plats…), ils souffrent d’affection cardiovasculaire, présentent un retard mental, développent un profil cognitif caractéristique ; on remarque aussi une hypercalcémie infantile et une atteinte endocrinienne. D’autres problèmes peuvent être localisés au niveau des reins, de l’audition, de la vision, du squelette, etc. Chaque enfant ne présente bien entendu pas l’ensemble de ces troubles ! Il est important de diagnostiquer très tôt les enfants porteurs du syndrome de Williams car les diverses manifestations cliniques de la pathologie justifient un suivi médical et paramédical pluridisciplinaire régulier. Ces enfants nécessitent également une prise en charge spécifique au niveau cognitif. [GF] Plus d’informations Dr Guy Dembour, Cardiologie pédiatrique, responsable de la consultation multidisciplinaire du syndrome de Williams, tél. 02 764 13 80, [email protected] Dr Nicole Revencu, Génétique pédiatrique, syndromologie et génétique générale, tél. 02 764 67 75, [email protected] Actualité médicale Mieux traiter les patients en dialyse péritonéale Ouvrir les vannes en grand Afin d’améliorer le quotidien des patients traités par dialyse péritonéale et de diminuer le risque de complications, le Service de néphrologie des Cliniques Saint-Luc et son laboratoire mènent actuellement des travaux sur les mécanismes permettant l’élimination de l’eau durant la dialyse péritonéale. Plus d’informations Dr Johann Morelle, résident au Service de néphrologie, tél. 02 764 18 55, [email protected] © Clin. univ. St-Luc / H. Depasse € Les maladies rénales constituent un problème de santé publique majeure. Les reins ont, entre autres fonctions, d’évacuer les déchets du métabolisme, de maintenir l’équilibre du milieu interne, et de réguler le contenu en eau de l’organisme. Leur fonctionnement peut être altéré par des pathologies comme le diabète et l’hypertension artérielle, mais aussi par certaines maladies affectant exclusivement le rein ou résultant d’anomalies génétiques. Les maladies rénales constituent un problème de santé publique majeur puisqu’elles affectent plus d’une personne sur dix dans la population générale, et qu’elles sont responsables d’un risque accru de décès et d’événements cardiovasculaires. La dialyse : de quoi s’agit-il ? Certains patients souffrant de maladie rénale verront leur affection progresser jusqu’à l’insuffisance rénale terminale. A ce stade, la perte de fonction rénale entraîne un risque vital nécessitant le recours à la greffe de rein ou à la dialyse. Dans l’attente d’une transplantation - ou en cas de contre-indication à celle-ci - la dialyse chronique est un traitement qui est effectué Mieux comprendre les aquaporines Grâce au soutien de la Fondation Saint-Luc, de la Fondation médicale Horlait-Dapsens et à l’obtention d’un prestigieux Baxter Extramural Grant (USA), le Dr Johann Morelle, résident dans le Service de néphrologie, poursuit au laboratoire un travail visant à : • étudier l’effet de nouvelles solutions sur l’élimination d’eau en DP ; • évaluer l’impact de nouveaux médicaments susceptibles d’améliorer la DP, en agissant directement sur les canaux à eau. “Le développement de nouvelles solutions de dialyse et de médicaments augmentant l’élimination d’eau en agissant sur les aquaporines devrait permettre, à terme, d’améliorer le quotidien et le devenir des patients traités par DP”, confie le Dr Johann Morelle. Page 6 mars - avril 2012 régulièrement et (en principe) à vie, avec pour objectif d’éliminer l’excédent de toxines et d’eau. Si l’hémodialyse consiste à faire passer le sang du patient dans une machine, appelée “rein artificiel”, la dialyse péritonéale (DP) utilise le péritoine, une membrane naturelle, comme filtre afin suppléer la fonction rénale déficiente. Cette modalité de dialyse est typiquement utilisée à domicile. Soucieux de préserver au maximum l’autonomie des malades, le Service de néphrologie (Pr Michel Jadoul) a développé au fil des ans une expertise internationalement reconnue en dialyse extra-hospitalière (Pr Eric Goffin). Actuellement, une centaine de patients sont traités en dehors de l’hôpital, en hémodialyse et en DP. Comment éliminer plus d’eau ? Au cours des quinze dernières années, les travaux effectués au laboratoire de néphrologie ont permis de mieux comprendre comment fonctionne la DP. En particulier, le Pr Olivier Devuyst et son équipe ont montré qu’une protéine de petite taille, appelée “aquaporine” (un canal spécifique à l’eau), est responsable de l’élimination de plus de 50% de l’excès d’eau chez les patients en DP. Or, la capacité d’élimination de l’eau est particulièrement importante chez les patients traités par cette technique, puisqu’elle influence directement leur qualité de vie et leur survie. Ainsi, les travaux actuels du laboratoire visent à déterminer l’influence de facteurs génétiques sur le transport d’eau et à développer de nouvelles stratégies pour améliorer ce transport. [GF] La dialyse en Belgique en chiffres •Près de 12 000 personnes souffrent d’insuffisance rénale terminale •5000 patients vivent grâce à une transplantation rénale, 7000 patients sont en dialyse chronique, dont près de 1000 en DP •Actuellement, une centaine de patients des Cliniques sont traités par hémodialyse ou DP en dehors de l’hôpital, dont quatre-vingt à domicile •Le nombre de ces patients a augmenté de plus de 25% au cours des cinq dernières années Echos des services Lucarne # 17 Un nouvel appareil pour extraire les cellules souches © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse Petit mais costaud € La nouvelle machine de cytaphérèse est beaucoup plus rapide et le rendement en cellules souches est bien meilleur. Depuis septembre dernier, le Service d’hématologie et oncologie pédiatrique a acquis, grâce à la Fondation SaintLuc et à l’asbl Les Enfants de Salus Sanguinis, une nouvelle machine de cytaphérèse ultra performante. Le point sur ce nouvel équipement et ses avantages avec le Pr Bénédicte Brichard. Plus d’informations Pr Bénédicte Brichard, chef de clinique au Service d’hématologie et oncologie pédiatrique, tél. 02 764 15 17, [email protected] Les patients souffrant de pathologies malignes ont parfois besoin d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Pour se les procurer, les médecins ont recours à trois techniques : le prélèvement de moelle (sous anesthésie générale), le don de sang de cordon ou le prélèvement de cellules souches périphériques par cytaphérèse. Depuis le mois de septembre, une nouvelle machine de dernière génération, la Spectra Optia, a rendu le traitement beaucoup plus confortable pour les patients et le travail plus aisé pour les soignants. Lucarne : Qu’est-ce que la cytaphérèse ? Pr Bénédicte Brichard, chef de clinique au Service d’hématologie et oncologie pédiatrique : La cytaphérèse est une technique qui permet de prélever des cellules souches périphériques à partir du sang pour une autogreffe de moelle osseuse. La cytaphérèse s’applique aux patients atteints de cancers généralisés qui devront recevoir une chimiothérapie intensive qui détruira la moelle osseuse. Ce type de collecte intervient normalement après un traitement médicamenteux de quelques jours à base de facteur de croissance (sous forme de piqure sous cutanée quotidienne) permettant de stimuler la production de ces cellules et de provoquer leur migration de la moelle osseuse vers le sang. Lucarne : En pratique, comment fonctionne la cytaphérèse ? B. B. : Elle consiste à faire passer le sang du donneur dans une machine qui va, par centrifugation, permettre de voir distinctement le plasma et les globules rouges. Entre les deux, se trouve un mélange de globules blancs et de plaquettes. C'est cette partie du sang que la machine prélève car c'est là que se trouvent les cellules souches. Les autres constituants du sang sont rendus au donneur. Cette technique se pratique à l’hôpital de jour sans anesthésie générale. Les cellules ainsi recueillies sont ensuite congelées. Lucarne : Quels sont les avantages pour le patient de la nouvelle machine de cytaphérèse ? B. B. : La machine que nous possédions (Cobe Spectra) datait du début des années 1990. La procédure de préparation puis de prélèvement et de traitement des cellules souches prenait entre trois et cinq heures et nécessitait le prélèvement d’une grande quantité de sang. La nouvelle Spectra Optia est beaucoup plus rapide puisque la durée du traitement dure en moyenne une heure trente et le volume de sang prélevé est nettement moindre pour un meilleur rendement en cellules souches. Cet équipement prend également moins de plaquettes ce qui diminue le risque hémorragique. Lucarne : Et pour le personnel ? B. B. : Le personnel soignant est ravi car la machine est plus petite, moins lourde et plus facile à transporter. Son montage est très rapide (dix minutes versus une heure sur la Cobe Spectra). Les différents réglages se font grâce à un écran tactile très simple et au fonctionnement intuitif. C’est vraiment un plus pour l’équipe car toutes les infirmières pourront l’utiliser, alors que seules deux infirmières étaient formées à utiliser l’ancien modèle, plus compliqué. Lucarne : Cette machine coûte cher, comment sera-t-elle rentabilisée ? B. B. : Notre Service a pu acquérir cette machine grâce aux fonds offerts par la Fondation Saint-Luc et l’asbl Les Enfants de Salus Sanguinis ; mais son fonctionnement coûte cher (notamment l’achat des kits de préparation de la machine, uniques pour chaque traitement). Pour amortir ces coûts, nous la partagerons avec les services adultes pour la réalisation de plasmaphérèses et d’exsanguinotransfusions. Grâce à la Spectra Optia, le Service d’hématologie et oncologie pédiatrique pourra désormais traiter un plus grand nombre de patients, et en particulier les jeunes enfants de petit poids. [Propos recueillis par GF] mars - avril 2012 Page 7 Echos des services Mort subite cardiaque Sauve… qui peut ! 76 % des belges ne se sentent pas prêts © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse € Selon l’étude du Dr Christophe Scavée, la population ne connaît pas assez les gestes à prodiguer en cas de mort subite cardiaque. Comment le Belge réagit-il face à une mort subite cardiaque ? Estil prêt à utiliser un défibrillateur automatique externe pour sauver la vie d’autrui ? Une étude du Pr Christophe Scavée (Service de pathologie cardiovasculaire) fait le point et interpelle. Plus d’informations Pr Christophe Scavée, responsable de l’Unité de rythmologie, Service de pathologie cardiovasculaire, tél. 02 764 28 88, [email protected] Page 8 La mort subite cardiaque touche chaque année environ une personne sur mille en Belgique. Lorsqu’elle se produit, l’ensemble des organes se retrouvent rapidement privés d’oxygène et des lésions cérébrales irréversibles s’observent dès la troisième minute d’arrêt cardiaque. Une intervention immédiate est donc nécessaire pour augmenter les chances de survie et minimiser les séquelles neurologiques. Face à une mort subite, 47% des interrogés ne se sentent pas capable d’intervenir. Les gens âgés de plus de 60 ans et ceux dont la scolarité n’a pas dépassé l’école primaire, se sentent significativement moins apte à réagir. Seuls 6% sont prêts à commencer un massage cardiaque externe. 73,8% des questionnés pensent qu’il est essentiel d’appeler les services de secours. Toutefois, la majorité (58%) des citoyens belges interrogés ne connaissent pas les numéros de téléphone d’urgence ou donnent un mauvais numéro. Environ 20% n’ont jamais entendu parler du défibrillateur automatique externe et ne savent pas à quoi cela peut servir. En cas de besoin, seules 24% des personnes interrogées seraient prêtes à l’utiliser. Parmi les 76% qui ne se sentent pas prêtes, un peu plus des deux tiers ne l’utiliserait qu’après avoir reçu un minimum d’instruction quant à son utilisation alors qu’un tiers refuse de l’utiliser. 52% pensent que le déploiement des DAE dans les lieux publics est certainement utile ou essentiel. Le pictogramme officiel rendu obligatoire par la loi et indiquant la présence d’un DAE dans un lieu public n’est pratiquement jamais reconnu (95%) du grand public. Un appareil “en libre service” L’utilisation d’un défibrillateur automatique externe (DEA) permet de traiter la fibrillation ventriculaire et la tachycardie ventriculaire qui, dans 80% des cas, sont responsables des décès. Simples par leur utilisation, ces appareils installés “en libre service “sont en théorie adaptés pour une utilisation tout public. En Belgique, sous l’impulsion d’initiatives privées et publiques, le nombre de ces défibrillateurs déployés dans nos villes, gares, salles de sport ou grandes surfaces est en constante expansion. Une question se pose pourtant : la population belge est-elle bien préparée à utiliser ces défibrillateurs ? Le Dr Christophe Scavée et ses collègues ont mené une enquête à ce sujet auprès de 2086 francophones, qui ont répondu à un questionnaire portant sur la mort subite et le défibrillateur automatique externe. Cette enquête a été présentée et publiée à San Francisco, en mai 2011, lors du Congrès annuel de la Société Américaine de Rythmologie (Heart Rhythm Society). mars - avril 2012 Une méconnaissance des gestes qui sauvent “L’utilisation précoce d’un DAE permet de sauver un nombre important de victimes de fibrillation ventriculaire mais n’est pourtant pas suffisamment développée dans notre pays, constate le Dr Christophe Scavée. L’installation de ces appareils est à systématiser. La SNCB a déjà entamé cette politique dans plusieurs gares du pays alors que d’autres services publics sont encore hésitants, probablement pour des raisons budgétaires” . Et le médecin insiste : “La population ne connaît pas assez les gestes à prodiguer en cas de mort subite cardiaque. Une formation en réanimation de base permettrait à de nombreuses victimes d’être sauvées et de vivre sans séquelles. Il apparaît nécessaire de développer des programmes de formation minimale en réanimation et ce, dès le plus jeunes âge, afin que notre comportement change, devienne inné lorsque l’on est face à ce type de situation” . [CB] Echos des services Lucarne # 17 Prise en charge des maladies infectieuses chez l’enfant Un secteur en plein développement à Saint-Luc consultation des voyageurs (avec l’équipe du Pr Bernard Vandercam, ndlr).” © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse € Le Dr Dimitri Van der Linden est régulièrement contacté par les médecins et les biologistes. L’infectiologie pédiatrique est une spécialité neuve à SaintLuc et constitue une niche qui se développe au sein de l’institution. Plus d’informations De retour d’un séjour de deux ans au CHU SainteJustine de Montréal (lire en encadré), le Dr Dimitri Van der Linden, chef de clinique adjoint dans le Service de pédiatrie générale, a pris le secteur de l’infectiologie en charge au sein du Département de pédiatrie de Saint-Luc. “En tant que référent, j’assiste les médecins confrontés à des infections communautaires compliquées ou qui traitent des patients immunodéprimés (en hématologie, en transplantation d’organes solides ou aux soins intensifs notamment). Je travaille aussi étroitement avec le laboratoire de microbiologie en jouant un rôle d’interface afin d’améliorer la communication entre cliniciens et microbiologistes. Je collabore également avec les infectiologues adultes, les médecins hygiénistes pour la gestion des infections nosocomiales et avec le Dr David Tuerlinckx, infectiologue au CHU Mont-Godinne.” En consultation aussi Dr Dimitri Van der Linden, chef de clinique adjoint au Service de pédiatrie, tél. 02 764 17 14, dimitri.vanderlinden@ uclouvain.be A côté de ses activités cliniques, le Dr Van der Linden va développer une activité ambulatoire. “Je vais mettre en place une consultation externe en maladies infectieuses pédiatriques pour les enfants souffrant, par exemple, de la maladie de Lyme, de fièvres récurrentes, d’un problème infectieux suite à un voyage à l’étranger, etc. Je participerai activement à deux consultations existantes : la consultation des enfants infectés par le VIH (avec le Pr Bénédicte Brichard en Hématologie pédiatrique, ndlr) ainsi que la “Je constate déjà que les attentes et les besoins sont bel et bien présents. De plus en plus de médecins et de biologistes me contactent régulièrement et je rencontre au quotidien de nombreux petits patients concernés. Il s’agit d’un vrai challenge ; je vais avancer étape par étape avec un seul objectif : optimaliser la prise en charge des enfants souffrant de pathologies infectieuses.” Sur le plan de la recherche clinique, le Dr Van der Linden a écrit un projet pour une étude multicentrique belgo-montréalaise en continuité avec les travaux qu’il a réalisés à Montréal. Cette étude sera concentrée sur le devenir clinique et virologique des adolescents infectés par le VIH après leur transfert en clinique adulte. [GF] La Fondation Saint-Luc a visé juste C’est grâce à une bourse de la Fondation Saint-Luc que le Dr Dimitri Van der Linden est parti se former pendant deux ans en maladies infectieuses pédiatriques (un programme qui n’existe pas encore en Belgique) au CHU Sainte-Justine. Outre une spécialisation en maladies infectieuses pédiatriques, le jeune médecin a poursuivi un projet de recherche sur la résistance virale chez des adolescents infectés par le virus d’immunodéficience humaine (VIH) au moment de leur transfert en clinique adulte. Son objectif, à terme, étant de servir de référent à Saint-Luc pour la prise en charge des enfants atteints d’infections communautaires ou nosocomiales dans les différents services de pédiatrie. “La Fondation Saint-Luc fut un véritable tremplin pour moi. Mon séjour à Montréal m’a permis d’acquérir les outils nécessaires pour la prise en charge des enfants souffrant de maladies infectieuses ; car contrairement à beaucoup de pays d’Europe, les hôpitaux nord-américains bénéficient d’une expérience de plus de dix ans dans ce domaine.” mars - avril 2012 Page 9 Echos des services Prévention de la perte de masse musculaire Garder la forme ? Aux soins intensifs aussi ! © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse € Le Service des soins intensifs dispose de quatre appareils permettant aux patients alités en permanence de pratiquer une activité sportive. Depuis deux ans, les Soins intensifs disposent d’appareils permettant aux patients de pratiquer du sport. Désormais parties intégrantes de la réadaptation, ces machines ont nécessité un changement complet de mentalité, tant pour les patients que pour les membres du Service. “Généralement, toute personne admise aux Soins intensifs maigrit et perd de la masse musculaire. Même un sujet sain subit ce phénomène s’il se retrouve dans un état d’immobilisation prolongée” , explique le Pr Pierre-François Laterre, chef du Service. Ce degré de perte de masse musculaire est lié à la durée de l’hospitalisation et aux complications qui peuvent survenir. “Pour certains de nos patients, il faut compter au moins un an avant qu’ils ne retrouvent leur capacité musculaire.” C’est pour remédier à ce problème que le Service a fait l’acquisition de quatre appareils permettant aux patients alités en permanence de pratiquer une activité sportive. Plus d’informations Jean Roeseler, Pr Pierre-François Laterre, kinésithérapeute aux Soins chef du Service des soins intensifs, tél. / bip 02 764 27 18 intensifs, tél. / bip 02 764 27 35 Page 10 mars - avril 2012 Stimuler, renforcer, soigner Parmi les appareils figurent deux cycles ergomètres équipés de pédales permettant de faire travailler les bras ou les jambes, une presse et un appareil d’électrostimulation. Selon le type d’engin, une ou deux séances de sport sont prévues tous les jours. “Ces séances préviennent la perte de masse musculaire mais aussi d’autres complications comme les ankyloses et les raideurs articulaires”, précise Jean Roeseler, kinésithérapeute aux Soins intensifs. Ces appareils servent aussi pour les personnes inconscientes. “Ils utiliseront surtout l’électrostimulation afin de stimuler leurs muscles tandis que les “éveillés” réaliseront plus de renforcement musculaire. Faire marcher les patients dans les couloirs s’inscrit également dans cette optique.” Retrouver une dignité En épargnant les muscles du patient, sa réadaptation sera plus précoce et sa durée d’hospitalisation diminuée. Sa qualité de vie est également sensiblement améliorée. “Par ce dispositif, le patient devient un acteur de son traitement. Il recouvre une certaine dignité et se sent concerné. Cela a des effets très positifs sur son moral”, poursuit Pierre-François Laterre. Responsabilisé et plus confiant, le patient s’exprime plus avec l’équipe médicale et participe pleinement à sa guérison. Jean Roeseler se souvient d’un exemple très illustratif : “Il y a peu, nous avons pris en charge un patient opéré de l’oesophage. Complètement démoralisé, il ne voulait plus rien faire et se laissait mourir. Après l’avoir convaincu de marcher dans les couloirs, il a changé du tout au tout et a retrouvé l’envie de se battre pour se soigner !” Une nouvelle organisation L’arrivée des appareils a engendré plusieurs changements considérables en termes d’organisation. “Par exemple, les toilettes des patients doivent désormais se faire le plus tôt possible afin de nous permettre de travailler un maximum avec eux”, explique Jean Roeseler. D’autre part, les sédations ont été adaptées aux activités sportives demandées aux soignés. A l’avenir, le Service des soins intensifs a prévu de se doter de plusieurs autres machines et poursuivre dans cette voie avec les patients. [SB] Echos des services Lucarne # 17 Consultation de la douleur transitionnelle € le patient est pris dans un véritable engrenage infernal”, constate le Pr Patricia Lavand’homme, chef de clinique au Service d’anesthésiologie. “Grâce à la consultation de la douleur transitionnelle, le patient peut recevoir un traitement adapté à son problème algique et éviter une évolution voire une chronicisation de sa douleur.” © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse Souffrir après une intervention chirurgicale est tout à fait normal et des traitements adéquats sont prévus. Si une douleur importante persiste, elle pourrait évoluer vers une douleur chronique très invalidante. Pour ne pas en arriver là, le Service d’anesthésiologie vient de mettre en place une nouvelle consultation. Objectif : faciliter la revalidation et la réinsertion rapide dans la vie quotidienne après une intervention chirurgicale. “J’ai mal“(la douleur) - 2003 - Tirage bronze numéroté 2/8-H18 x 13 x 8cm Cette sculpture a été réalisée par Sandrine Follère, sculpteur et peintre Pour éviter que la douleur ne s’installe… La consultation de la douleur transitionnelle permet au patient de recevoir un traitement adapté à son problème algique et éviter une évolution voire une chronicisation de sa douleur. Tous les patients ne sont pas égaux face à la douleur postopératoire. Pour certains, la gestion de cette douleur est particulièrement difficile et a de fortes répercussions sur leur qualité de vie. Les statistiques montrent que 4 à 10% des patients opérés risquent de développer une douleur chronique après leur intervention. Soulager la douleur pour éviter l’engrenage Ce constat a amené le Service d’anesthésiologie de Saint-Luc à mettre sur pied une consultation de la douleur transitionnelle, assurée par le Pr Patricia Lavand’homme et le Dr Arnaud Steyaert. “Si la douleur postopératoire n’est pas prise en charge rapidement et de manière efficace, La consultation de la douleur transitionnelle s’inscrit dans la continuité de la prise en charge de la douleur postopératoire. Les chirurgiens et les médecins traitants, en première ligne, sont donc invités à référer les patients concernés auprès de cette équipe formée spécifiquement à la prise en charge de la douleur postopératoire. Cette nouvelle consultation s’intègre d’ailleurs dans l’unité de prise en charge de la douleur postopératoire, appelée “POPS” (Postoperative Pain Service) qui existe depuis 1991 à Saint-Luc. Comprendre la chronification des douleurs postopératoires La collaboration qui existe entre le groupe de Neuropharmacologie de l’Institut des Neurosciences de l’UCL (Pr Emmanuel Hermans) et le Service d’anesthésiologie de Saint-Luc devrait aider à mieux comprendre les mécanismes de chronification des douleurs post-chirurgicales et par conséquent, permettre d’améliorer la prise en charge clinique des patients tant dans la prévention que dans les traitements. [CB] Plus d’informations Pr Patricia Lavand’homme, chef de clinique au Service d’anesthésiologie, tél. 02 764 18 97, [email protected] Dr Arnaud Steyaert, résident au Service d’anesthésiologie, tél. 02 764 70 24, [email protected] mars - avril 2012 Page 11 Echos des services Accords entre Saint-Luc, la Clinique Notre-Dame de Grâce de Gosselies et le Grand Hôpital de Charleroi Des équipes de Saint-Luc à Gosselies La Clinique NotreDame de Grâce de Gosselies, les Cliniques Saint-Luc et le Grand Hôpital de Charleroi viennent de conclure deux accords de collaboration importants dans le domaine de la dialyse et de l’hématooncologie médicale. Un plus pour les patients du nord de Charleroi et du sud du Brabant wallon. © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse € Des tons chaleureux et des murs rehaussés de boiseries confèrent au centre d’hémodialyse une ambiance accueillante. Chaque patient possède son espace de rangement, et chaque poste de dialyse est équipé d’une télévision individuelle avec casque, d’une connexion wi-fi et d’un éclairage réglable. Plus d’informations Pr Michel Jadoul, chef du Service de néphrologie, tél. 02 764 18 51, [email protected] Page 12 La Clinique Notre-Dame de Grâce de Gosselies (CNDG), les Cliniques universitaires Saint-Luc (UCL, Bruxelles) et le Grand Hôpital de Charleroi (GHDC) ont signé deux conventions de partenariat, l’une en néphrologie (pour l’hémodialyse) et l’autre en oncologie médicale. Ces accords de collaboration permettront d’offrir sur le site de la CNDG à Gosselies une prise en charge de proximité et de qualité aux patients du nord de Charleroi et du sud du Brabant wallon. En pratique, des équipes médicales et soignantes des Cliniques et du GHDC seront détachées à la CNDG. Pr Jean-Pascal Machiels, chef du Service d’oncologie médicale, tél. 02 764 54 57, jean-pascal.machiels@ uclouvain.be mars - avril 2012 Luc, la CNDG a construit un centre d’hémodialyse sur son site, en collaboration avec le GHDC et les Cliniques Saint-Luc. Cette nouvelle infrastructure offre une prise en charge de proximité aux patients de la région de Gosselies souffrant d’insuffisance rénale dite “terminale” . Six postes de dialyse sont actuellement disponibles ; à terme, deux postes supplémentaires seront installés permettant d’accueillir un total de trente-deux patients. Les patients sont pris en charge par des équipes soignantes (médecins néphrologues et infirmières) détachées de Saint-Luc et du GHDC. Le centre de dialyse de Gosselies bénéficiera de l’agrément du GHDC pour la dialyse (même numéro d’agrément INAMI). Un nouveau centre d’hémodialyse à Gosselies Commet s’organise la prise en charge des patients en oncologie ? Dans le cadre de son partenariat de 2008 avec les Cliniques universitaires Saint- Les cancers digestifs ou pneumologiques restent pris en charge principalement par les oncologues et les médecins spécialistes du Service d’hépato-gastro-entérologie et du Ser- vice de pneumologie de la CNDG, en étroite collaboration avec les Cliniques Saint-Luc et le GHDC. Les autres pathologies oncologiques seront prises en charge par les oncologues médicaux des institutions partenaires. Les pathologies hématologiques cancéreuses seront, quant à elles, prises en charge par les hématologues du GHDC. Le suivi des patients hospitalisés est assuré par les médecins du Département de médecine interne de la CNDG. Les patients devant subir des chimiothérapies lourdes sont adressés, selon leur choix, aux Cliniques universitaires Saint-Luc ou au GHDC. Au côté des équipes médicales, les équipes de soins infirmiers, de psychologues et de paramédicaux sont au service des patients et de leurs proches et contribuent à garantir l’aspect humain et une bonne coordination de la prise en charge. © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse Lucarne # 17 Renaud Mazy, Administrateur délégué de Saint-Luc, Gauthier Saelens, Directeur général du Grand Hôpital de Charleroi, et le Pr Michel Jadoul, Chef du Service de néphrologie de Saint-Luc. L’intérêt pour les Cliniques Saint-Luc Par ailleurs, les Cliniques Saint-Luc répondent ainsi aux engagements pris envers la CNDG dans le cadre de leur accord institutionnel conclu en 2008. [GF] © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse Outre les soins, les Cliniques universitaires Saint-Luc jouent également un rôle de premier plan en recherche clinique ; l’accord avec le GHDC et la CNDG permettra d’augmenter le nombre de patients auxquels un protocole de recherche peut être proposé. Pr Marc Hamoir, Directeur du Centre du Cancer de Saint-Luc, et Charlotte Devalkeneer, Chef de projets au Centre du Cancer. mars - avril 2012 Page 13 Grand € angle Centre des malformations vasculaires Du diagnostic au traitement de pointe © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse Le Centre des malformations vasculaires de SaintLuc est un centre interdisciplinaire de référence nationale et internationale. A l’heure actuelle, le Centre brasse près de 2000 consultations par an de patients atteints d’anomalies vasculaires, communément appelées “angiomes”. Les angiomes sont souvent localisés au niveau de la peau mais peuvent envahir n’importe quel tissu ou système. Plus d’informations Pr Laurence Boon, [email protected] Pour prendre rendez-vous au Centre des malformations vasculaires ou recevoir des informations concernant l’association de patients VASCAPA, appelez le 02 764 14 03 Page 14 Un enfant sur trois naît avec une tache vasculaire. Il est extrêmement rare de détecter un angiome lors des échographies anténatales, même au troisième trimestre de grossesse. En effet, la majorité des hémangiomes apparaissent après la naissance et la plupart des malformations ne forment pas de masse ou de déformation identifiable à l’échographie anténatale. Cette tache disparaît habituellement, mais un enfant sur cent conserve une anomalie vasculaire qui justifie un avis médical. L’angiome n’est pas un terme exact ; il est utilisé pour décrire n’importe quel type d’anomalie vasculaire. Ces anomalies sont très différentes les unes des autres, tant au niveau de leur présentation, que de leurs conséquences physiques et fonctionnelles pour le patient, et de leur prise en charge médicale. Parmi les angiomes, on distingue les tumeurs vasculaires bénignes comme l’hémangiome (ou angiome fraise), qui disparaît souvent spontanément vers l’âge de 6 ans, et les malformations vasculaires divisées en fonction du type de vaisseaux atteints (capillaire, veineux, artériel, lymphatique ou combiné), qui grandissent avec la personne. mars - avril 2012 Vingt ans d’expertise Les divers “angiomes“sont souvent localisés au niveau de la peau mais peuvent envahir n’importe quel tissu (peau, muscle, nerf, os) ou système (respiratoire, digestif, génital, locomoteur, cérébro-spinal). Ils peuvent être responsables de symptômes très variables dépendant de leur localisation et taille. Le Centre des malformations vasculaires, qui a fêté ses vingt ans en octobre dernier, se maintient à la pointe tant au niveau de la précision des diagnostics que des traitements, par une prise en charge de pointe adaptée à la maladie de chaque patient. Le Centre a d’ailleurs acquis la dernière génération du laser à colorant pulsé pour le traitement des malformations capillaires. Actuellement, le Centre est basé sur la consultation du Pr Laurence Boon, encadrée dans cette tâche par deux dermatologues et deux radiologues. De plus, le Centre possède un référent par spécialité. Enfin, pour maximaliser son caractère interdisciplinaire, tous les médecins impliqués dans le Centre se réunissent deux fois par mois pour discuter de la prise en charge plus délicate de certains patients et/ou de l’évolution de la recherche. Lucarne # 17 Outre les projets de recherche clinique sur le diagnostic et la prise en charge des anomalies vasculaires, le Centre collabore étroitement avec le Laboratoire de génétique moléculaire humaine du Pr Miikka Vikkula de l’Institut de Duve. Cette collaboration est à l’origine d’une meilleure classification nosologique de plusieurs maladies comme les soustypes des malformations veineuses et de lymphoedème ; de l’identification d’une nouvelle maladie qui touche les capillaires et les artères (que les spécialistes ont nommée CM-AVM) ; de l’élaboration d’un diagnostic clinique et biologique plus précis, élément essentiel pour une prise en charge optimale des patients. Cette collaboration a permis l’identification de plusieurs gènes et mutations causales des anomalies vasculaires héréditaires (lire encadré) mais aussi de caractériser les mécanismes moléculaires sous-jacents, ce qui permet d’identifier des cibles pour le traitement de nouvelles thérapies. © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse La recherche, élément clé Le nombre de patients belges, mais également européens, pris en charge par le Centre des malformations vasculaires ne cesse de s’accroître. VASCAPA (pour VASCular Anomaly Patient Association), une association de patients qui a pour objectif de rassembler les patients et familles de patients atteints d’anomalies vasculaires. [CB] Un centre d’excellence internationale Grâce à toutes ces activités, le Centre des malformations vasculaires est devenu un centre d’excellence reconnu tant au niveau national qu’international. Le nombre de patients belges, mais également européens, ne cesse de s’accroître. En plus des 2000 consultations annuelles, le Pr Boon reçoit également de nombreuses demandes d’avis pour des patients du monde entier. Son équipe a effectué des missions humanitaires dans d’autres pays, comme le Vietnam, pour enseigner et pour soigner ces pathologies. En parallèle, les Prs Vikkula et Boon ont créé un réseau international de cliniciens de renom, et ainsi accru encore le nombre de patients susceptibles de participer aux études génétiques, de même que le nombre de patients pour lesquels un diagnostic correct a pu être posé. Ces cliniciens se rencontrent tous les deux ans lors du congrès ISSVA ; la présidence de ce dernier étant assurée par Laurence Boon. Enfin, le Centre vient d’officialiser la création de Première mondiale En 2008, le laboratoire de génétique moléculaire du Pr Miikka Vikkula, en collaboration avec le Pr Laurence Boon, a réalisé une découverte particulièrement importante dans le domaine des angiomes par l’identification de la cause des malformations veineuses chez au moins 50% des patients. L’équipe a identifié des changements dans le gène qui encode une protéine appelée TIE2. Ces changements ne sont présents que dans la malformation veineuse et sont ainsi non-héréditaires. Cette découverte va permettre de viser le développement d’un traitement plus spécifique, plus efficace et moins invasif pour les patients. Par exemple, un inhibiteur de la suractivation de TIE2 peut être envisagé. Ce type de traitement ciblé sur la cause de la malformation permettra de commencer le traitement avant le développement de séquelles et ainsi empêcher la croissance lente mais réelle de la malformation avec le temps. La lésion serait alors, d’une certaine façon, maintenue à un stade primaire où elle resterait petite et indolore. juillet - août 2011 Page 15 L'invité Réforme de l’enseignement supérieur La qualité des études de médecine est-elle menacée ? A la rentrée de septembre 2012, les études de médecine seront rabotées d’un an et passeront de sept à six ans. Le Pr Francis Zech, doyen de la Faculté de médecine de l’UCL et interniste dans le Service des urgences, explique les tenants et les aboutissants de la réforme dite “de Bologne”. tion. Les matières importantes seront donc toujours enseignées. Plus d’informations © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse € FZ : Les années de baccalauréat étaient traditionnellement dévolues à l’étude des sciences fondamentales, notamment la physique, la chimie, l’anatomie, l’immunité et la biochimie pour offrir des bases solides aux futurs médecins. Malgré le décret de Bologne et le passage des études à six ans, les Avec la réforme de Bologne, nous avons étudiants en médecine recevront toujours une excellente formation été contraints de diminuer les heures pour la profession médicale. d’enseignement de certaines de ces matières pour enseigner dès les bacs des matières cliniques autrefois réservées aux étudiants L’université de papa n’existe plus ! Depuis le décret de masters. Au cours des masters, il y aura un peu de Bologne en 2004 (lire encadré), on ne parle plus moins de stages, mais comme la formation après les de candidatures ni de licences, mais bien de bacmasters se fera principalement “sur le terrain”, nos calauréats et de masters (marquant le passage au étudiants seront de très bons médecins. système 3 ans-5 ans-8 ans), de mineures, de crédits ECTS (les heures de cours des enseignants sont traduites en heure d’apprentissage des étudiants), Lucarne : Rien ne change fondamentalement de DES, de DEA... L’objectif de cette réforme étant alors… d’harmoniser les études et les diplômes au sein FZ : Les étudiants recevront toujours une excellente des quarante-six pays adhérents afin de favoriser formation pour la profession médicale. Pour la forla mobilité des étudiants et de rester concurrentiel mation des futurs chercheurs par contre, cela risque au niveau mondial (en évitant l’exode des cerveaux de constituer une difficulté. En effet, comme leurs d’Europe vers les États-Unis ou l’Inde). bases en sciences fondamentales seront moins apPour les étudiants en médecine, “Bologne” signifie profondies, ils devront se mettre à niveau avant de une année d’études de moins. se lancer dans une carrière de recherche fondamentale. Seuls les plus motivés se lanceront donc dans une telle carrière. Lucarne : Concrètement, qu’est-ce qui va changer pour les étudiants de médecine de la cuvée 2012-2013 ? Pr Francis Zech : Le grade de bachelier sera acquis après trois années d’études et il en faudra trois de plus pour obtenir le diplôme de master en médecine. Les médecins qui souhaitent étudier la médecine générale auront encore trois années de formation contre quatre à six ans pour les autres spécialités. Pr Francis Zech, Doyen de la Faculté de médecine de l’UCL, tél 02 764 72 62 ou 02 764 72 66 (secrétariat) Page 16 Lucarne : Si aucun cours n’a été supprimé, comment a-t-on réussi à supprimer une année dans le cursus ? Lucarne : Certains cours seront-ils supprimés ? FZ : Aucun cours ne sera supprimé, mais le contenu de certains sera allégé. Nous avons veillé à ce que ces allègements ne nuisent pas trop à une bonne forma- mars - avril 2012 [Propos recueillis par GF] La réforme de Bologne La déclaration de Bologne fut signée le 19 juin 1999 par 29 pays européens. Son principal objectif est d'harmoniser les études et diplômes dans l'enseignement supérieur. Le décret dit “de Bologne” définissant l’enseignement supérieur en Communauté française, favorisant son intégration à l’Espace européen de l’enseignement supérieur et refinançant les universités a été approuvé par le parlement de la Communauté française le 31 mars 2004. Quarante-six états sont actuellement engagés dans le processus de Bologne. Recherche Lucarne # 17 Prise en charge du patient oncologique Lutter contre la cachexie Plus d’informations Pr Jean-Paul Thissen, chef de clinique au Service d’endocrinologie et de nutrition et responsable du Comité liaison alimentation-nutrition (CLAN), tél. 02 764 54 69, [email protected] musculaire observée au cours de la cachexie cancéreuse. En effet, des travaux récents suggèrent que la production d’ActA par certaines tumeurs cancéreuses pourrait induire une atrophie musculaire, contribuer à la cachexie et donc à la mortalité associées à certains cancers. Cette hypothèse est d’autant plus intéressante que de nouvelles molécules Les recherches du Pr Jean-Paul Thissen et de son équipe ont pour objectif d’améliorer le pronostic chez le patient oncologique. capables d’inhiber l’action de l’ActA sont en cours de développement. Cependant, le rôle de Phénomène fréquent chez le patient oncolol’ActA dans la cachexie cancéreuse chez l’homme gique, la cachexie peut se définir comme une n’a jamais été investigué. perte pondérale résultant surtout d’une perte La mise en évidence du rôle de l’ActA dans la cade masse maigre, notamment musculaire, et chexie cancéreuse humaine devrait permettre de non-réversible malgré un apport nutritionnel caractériser un nouveau biomarqueur prédictif adéquat. Le pronostic de la cachexie dépend de cachexie et d’identifier les individus suscepdirectement de l’ampleur de la perte de masse tibles de bénéficier d’un traitement pour contrer musculaire. la production de l’ActA. Ce phénomène touche près de 80% des patients présentant un cancer avancé et est responsable de 25% des décès ; il affecte gravement la qualité Une collaboration inter-services de vie du patient, mais également son pronostic Ce projet, intitulé ACTICA, est initié par le Pr vital. Jean-Paul Thissen, responsable du Comité liaison alimentation-nutrition (CLAN) des Cliniques universitaires Saint-Luc et membre du Pôle enUn projet de recherche innovant docrinologie, diabétologie et nutrition de l’UCL, Dans le cadre de son Plan Cancer, le SPF Santé le laboratoire où seront réalisées les différentes publique a sélectionné onze projets destinés analyses. Le projet de recherche est réalisé en à lutter contre la cachexie. Les Cliniques Saintcollaboration avec l’Unité de chirurgie colorecLuc, dont le dossier a été sélectionné, proposent tale, le Service d’oncologie médicale et le Service un projet particulièrement innovant : recherdiététique au sein du Centre du Cancer. Ce projet cher les mécanismes de la cachexie et la détecsera réalisé par Marie de Barsy, infirmière coorter précocement afin d’améliorer le pronostic dinatrice, et le Dr Audrey Loumaye, médecin chez le patient oncologique. Ce projet est basé coordinateur. sur des recherches fondamentales dévelop[CB] pées par le Pôle endocrinologie, diabétologie et nutrition. © Clin.univ.St-Luc / H. Depasse Près de 80% des patients atteints d’un cancer avancé présentent une perte de poids avec une diminution de la masse musculaire. Ce phénomène, non réversible malgré un apport nutritionnel adéquat et responsable de 25% des décès de patients oncologiques, est appelé cachexie. Saint-Luc lance un projet de recherche. Le rôle de l’Activine A L’objectif du projet est de définir le rôle d’une hormone, l’Activine A (ActA), dans l’atrophie mars - avril 2012 Page 17 Vite dit Belle reconnaissance pour la chirurgie cardiovasculaire Bienvenue à VICTOR ! Lors du 25ème congrès annuel de l’European Association for cardiothoracic surgery (EACTS), le plus grand congrès mondial de cette discipline, le Dr Laurent de Kerchove, boursier de la Fondation Saint-Luc cette année, a reçu le prix “C. Walton Lillehei Young Investigator’s Award” pour ses travaux de recherche en chirurgie valvulaire. Outre ce prix, c’est l’ensemble du Service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique de Saint-Luc qui s’est distingué. “Cet événement est un rendez-vous mondial incontournable pour les spécialistes de la chirurgie cardiovasculaire et thoracique” , souligne le Pr Gébrine El Khoury, Chef du Service de chirurgie cardiovasculaire. Cette année, ce Service figurait parmi les trois meilleurs Services représentés à l’EACTS avec neuf travaux sélectionnés pour être présentés devant l’assemblée. “Notre Service couvre un large éventail de secteurs tant en clinique qu’en recherche, note le Pr El Khoury. Outre la recherche en chirurgie expérimentale, les travaux de nos médecins en chirurgie valvulaire, dans les remplacements valvulaires percutanés et la chirurgie coronaire, ont été Plus d’informations particulièrement mis à l’honneur. Cette importante reconnaissance de nos pairs est très valorisante, et s’inscrit dans la continuité. La reconnaissance internationale du Service est établie depuis plusieurs années et nous avons déjà été plusieurs fois mis en avant lors d’importants congrès. Cette année, Dr Laurent De Kerkchove, par exemple, à Philadelphie, nous chef de clinique adjoint avions été reconnus comme centre au Service de chirurgie cardiovasculaire, particulièrement performant en tél. 02 764 41 51, chirurgie cardiaque.” laurent.dekerchove@ [GF] uclouvain.be Afin de diffuser plus d'informations sur son fonctionnement et ses activités, le Centre de Transplantation de l'UCL qui exerce ses activités à Saint-Luc et au CHU MontGodinne vient de lancer une newsletter semestrielle : VICTOR (vignette d'informations du Centre de Transplantation d'organes). VICTOR abordera différentes problématiques et l'actualité autour de la transplantation. Dans son tout premier numéro, VICPlus d’informations TOR revient sur l'histoire de la transplantation et dresse un Découvrez VICTOR portrait du Centre de Transsur www.saintluc.be plantation d'aujourd'hui. > Documentation > Transplantation [SB] Une téléphonie new look Un projet de renouvellement de la téléphonie est actuellement mené de front avec l’UCL. Celui-ci va pourvoir l’université et l’hôpital d’une téléphonie IP (Internet Protocol) à la pointe. Désormais, les bips seront remplacés par des téléphones portables connectés au réseau WI-FI des Cliniques. Outre les nombreuses possibilités offertes aux utilisateurs, cette nouvelle téléphonie va permettre la mise en place d’un système de gestion de l’attente au téléphone avec des informations très précises comme la durée, les alternatives, etc. Le système facilitera aussi la prise de rendez-vous par les médecins extérieurs à l’hôpital. [CB] Accéder aux données médicales de vos patients… depuis votre cabinet ! Le saviez-vous ? Grâce à l’application Saint-Luc @ Home, accessible à partir de votre ordinateur privé, à la maison ou au cabinet de consultation, vous aurez accès, via Internet, à tous les documents internes du dossier Saint-Luc de vos patients, dès leur Page 18 validation par les spécialistes de Saint-Luc. Vous pourrez aussi recevoir ces documents par Medibridge, insérer une note dans le dossier interne du patient et/ou l'adresser à un spécialiste SaintLuc, mais aussi avoir accès à l'annuaire interne des Cliniques. Plus d’informations Pour vous inscrire et avoir accès à Saint-Luc @ Home, surfez sur www.saintluc.be > onglet professionnels > Saint-Luc @ Home A lire Lucarne # 17 Endocrinologie Stress et grossesse. Quelle prévention pour quel risque ? Le diabète, problème dominant de santé publique Le concept de stress se situe à la charnière du somatique et du psychique, à la croisée des disciplines, et suscite le débat. Depuis dix ans, le stress lors de la grossesse est incriminé non seulement comme cause de prématurité, mais également comme perturbateur du développement ultérieur de l'enfant attendu. Ces études deviennent si précises qu'elles ont de quoi effrayer. Elles mettent les professionnels de la naissance au défi d'améliorer la sécurité émotionnelle de la femme enceinte, sans oublier la part positive du stress comme facteur d'adaptation et de signal. € Cet ouvrage dirigé par les Professeurs Luc Roegiers (pédopsychiatre en périnatalité aux Cliniques universitaires Saint-Luc) et Françoise Molénat (pédopsychiatre en périnatalité à Montpellier) est articulé autour des questions fondamentales sur les rapports entre stress et grossesse. Les textes sont regroupés de manière à refléter au plus près les réalités de travail et les interrogations actuelles. Ils se partagent entre Plus d’informations sciences fondamentales, expériences cliniques, témoignages “Stress et grossesse. Quelle prévention personnalisés. pour quel risque ?” , Luc Roegiers et Françoise Molénat, Éd. érès, Coll. “Prévention et maternité” , ISBN 978-27492-1373-6, 300 pp. © Shutterstock Obstétrique Au cours de ces cinq dernières années, le champ des connaissances en diabétologie s’est largement étendu, à la fois dans les domaines de la physiopathologie et de la clinique, que dans celui de des traitements. Il y avait donc urgence à rassembler observations scientifiques nouvelles et apports thérapeutiques originaux, tant dans les diabètes de type 1 et 2 que dans les formes secondaires, pour ancrer une prise en charge moderne de la maladie. C’est dans cet esprit qu’a été remaniée la version précédente de Diabétologie clinique et redirigée cette quatrième édition enrichie par les données récentes d’une activité scientifique féconde. Ainsi, cette édition a l’ambition de concilier les acquis essentiels du passé et les innovations les plus marquantes du présent, dans la perspective de progrès clinique, au service du patient. Le Pr Martin Buysschaert, auteur de l’ouvrage, est chef du Service d’endocrinologie et nutrition aux Cliniques universitaires Saint-Luc. Plus d’informations “Diabétologie clinique” , Pr Martin Buysschaert, préface de Bernard Slama, Editions De Boeck, 4ème édition, 199 pp, ISBN : 978-28041-6636-6 mars - avril 2012 Page 19 Officiel Nominations € Chef de Département Pr Philippe ROMBAUX, Chef du Département de neuropsychiatrie et pathologies spéciales ad interim Pr Christiane VERMYLEN, Chef du Département de pédiatrie Coordonnateur Dr Denis DUFRANE, Centre de thérapie tissulaire et cellulaire Pr Miikka VIKKULA, Centre de génétique humaine Chef de Service Pr Cédric HERMANS, Service d’hématologie Dr Dominique HERMANS, Chef de Service f.f., Service de pédiatrie générale • Le Prix Suzanne et Liliane Chermanne, attribué par l’Académie Royale de Médecine, a été décerné au Pr Bernard Lauwerys (Service de rhumatologie) pour des travaux visant à identifier des nouveaux marqueurs diagnostiques et pronostiques dans la polyarthrite rhumatoïde. • Michel Meulders, professeur ordinaire émérite et prorecteur hono- raire de la Faculté de médecine et médecine dentaire, a reçu le prix Eve Delacroix (Médaille d’argent) de l’Académie Française. Ce prix récompense l'auteur d'un ouvrage (essai ou roman), alliant à des qualités lit- téraires le sens de la dignité de l'homme et des responsabilités de l'écrivain. L’ouvrage de Michel Meulders s’intitule “William James”. Pr Anne MOURIN, Service d’anatomie pathologique • Le Pr Jean-Christophe Renauld a été désigné comme lauréat 2011 du Pr Christian RAFTOPOULOS, Service de neurochirurgie Secteur des sciences de la santé de l’UCL pour soutenir une recherche. Pr Marie-Cécile NASSOGNE, Service de neurologie pédiatrique Pr Etienne SOKAL, Service de gastro-entérologie et hépatologie pédiatrique Pr Dominique TENNSTEDT, Chef de Service f.f., Service de dermatologie Pr Christian VANZEVEREN, Service de prothèse dentaire Chef de Service adjoint Pr Francis VEYCKEMANS, Service d’anesthésiologie Chef de clinique Pr Eric CONSTANT, Service de psychiatrie adulte Pr Myriam DELATTE, Service d’orthodontie et d’orthopédie dento-faciale Prix Allard Janssen. Ce prix trisannuel de 150.000 euros est proposé par le • Spinerware, un logiciel permettant de calculer les efforts intervertébraux en dynamique au cours de la marche pour des patients présen- tant des pathologies de la colonne vertébrale, a honoré les couleurs de l’UCL et de la formation CPME en particulier lors du concours interrégions 123 GO. Ce prix revient à l’équipe UCL-CPME composée de Roxane Lemercier (LSM), Damien Coppens (EPL), Quentin Declève (DRT) et Gatien Braeckman. Fonds pour la recherche médicale scientifique de la Fondation Pr Bernhard GERBER, Service de pathologie cardiovasculaire Roi Baudouin Pr Joëlle KEFER, Service de pathologie cardiovasculaire soutiennent des projets de recherche dans des domaines très divers Dr Nicolas JANIN, Centre de Génétique Humaine Les Fonds médicaux scientifiques de la Fondation Roi Baudouin Pr Anne WINTGENS, Service de psychiatrie infanto-juvénile (asthme, cardiologie, cancer, mucoviscidose, SIDA, neurologie, etc.) et Chef de clinique associé Dr Véronique GODDING, Service de pédiatrie générale Dr Thierry PIROTTE, Service d’anesthésiologie Chef de clinique adjoint Dr Cristina DRAGEAN, Service de radiologie Dr Souraya EL SANKARI, Service de neurologie Dr Françoise PIRSON, Service de pneumologie Dr Daniel LEONARD, Service de chirurgie et transplantation abdominale Praticien hospitalier décernent régulièrement des bourses et des prix à des chercheurs de haut niveau. • La bourse du Fonds Maurange (40.000 euros) a été attribuée à Seima Charni de l’Institut de Duve pour sa recherche sur le rôle du PDGF dans la sclérodermie. Ce prix encourage la recherche biomédicale multidisciplinaire. • Le Fonds Crawhez contre la mucoviscidose a accordé un soutien de 20.000 euros à un lauréat du Fonds Alphonse & Jean Forton : Frédéric Lemaigre, de l’Institut de Duve. Dr Alexandre BIERMANS, Service d’oto-rhino-laryngologie Dr Valérie DEKEULENEER, Service de dermatologie Dr Gérald DESCHIETERE, Service de psychiatrie Dr Pierre-Michel FRANCOIS, Service des urgences Dr David KAHN, Service d’anesthésiologie Jérôme LASSERRE, Service de parodontologie Dr Alessandro MANARA, Service des urgences Dr Stéphanie NELIS, Service d’ophtalmologie Dr Julie PAUL, Service de gériatrie Dr Patricia STEENHAUT, Service d’obstétrique Dr Sophie VAESEN, Service d’obstétrique Prix et distinctions • Le Dr Denis Dufrane, Coordonnateur du Centre de thérapie tissulaire et cellulaire, a reçu le prix spécial du jury de la Fédération Wal- lonie-Bruxelles pour le Fonds de Biotechnologie Research Awards 2011 for the Best Research on Advanced Therapies. Ce prix lui a été attribué pour ses recherches de pointe menée dans la greffe d'îlots pan- créatiques encapsulés (traitement du diabète) et les greffes de cellules souches adipeuses ostéo-différenciées (pour la reconstruction osseuse). Page 20 mars - avril 2012 L’université d’Harvard décerne une médaille d’or au Pr Jacques Donnez Le Pr Jacques Donnez, Chef du Service de gynécologie et andrologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, et son équipe ont reçu la visite de l'équipe de gynécologie-obstétrique de l’Université d’Harvard (Boston, USA). Les confrères américains du Pr Donnez ont passé une semaine au sein du Service de gynécologie et du laboratoire de recherche de l’éminent gynécologue belge afin de prendre connaissance de ses travaux et développer ensuite un programme de cryopréservation et de transplantation ovariennes au Brigham and Women’s Hospital de Boston. A l’issue de cette semaine passée aux Cliniques, les médecins d’Harvard ont remis la médaille d’or de la prestigieuse université américaine au Pr Donnez en reconnaissance de ses brillants travaux. “ Lors de son séjour parmi nous, le Pr A. Gargiulo nous a affirmé que c’était la première fois de sa carrière à Harvard qu’il se déplaçait pour apprendre et non pour enseigner ”, se souvient le Pr Marie-Madeleine Dolmans, membre de l’équipe du Pr Donnez. Une telle reconnaissance internationale est suffisamment rare que pour être soulignée…