Enseignement : - Cliniques universitaires Saint-Luc

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LUCARNE
Belgique - België
P.P. - P.B.
Bruxelles
Brussel
BC 10553
17
Bulletin d’information des Cliniques universitaires Saint-Luc • février - mars 2012 • Trimestriel
Magazine d’information destiné aux médecins référents
s o m m a i r e
Actualité médicale. . . . . . . . . . 3
Chirurgie colorectale :
SILS, une nouvelle méthode
d’intervention innovante. . . . . . . . . . . 3
€
Recherche clinique aux Urgences :
soigner l’embolie pulmonaire
à domicile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Mieux connaitre le syndrome
de Williams. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Néphrologie : Le traitement par
dialyse péritonéale. . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Echos des services. . . . . . . . . . 7
Une nouvelle machine de
cytaphérèse ultra performante . . . . . 7
Mort subite cardiaque et
défibrillateur externe . . . . . . . . . . . . . . 8
Prise en charge des maladies
infectieuses chez l’enfant . . . . . . . . . . 9
€ Prévention de la perte
de masse musculaire
aux Soins intensifs . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Une consultation de la douleur
transitionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Collaboration tripartite pour
l’hémato-oncologie médicale
et la dialyse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Grand
angle. . . . . . . . . . . . . . . . 14
€
Un centre de référence pour
les malformations vasculaires. . . . . 14
L’invité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Enseignement :
la qualité des études
de médecine est-elle
menacée ?
€
€
Réforme de l’enseignement :
la qualité des études de médecine
est-elle menacée ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Oncologie
: stopper la perte de
€
masse musculaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Vite dit. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
A lire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Officiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Nominations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
€
Expéditeur : Cliniques universitaires Saint-Luc, 10 av. Hippocrate à 1200 Bruxelles.
Bureau de dépôt : Bruxelles X - Agréation : P501195
Edito
Lucarne est une publication du Service de
communication des Cliniques universtaires
Saint-Luc.
Éditeur responsable
Renaud Mazy, administrateur délégué des
Cliniques universitaires Saint-Luc,
Avenue Hippocrate, 10
1200 Bruxelles
Coordination
Caroline Bleus
([email protected])
Tél. 02 764 11 99
Fax. 02 764 89 02
Supervision
Thomas De Nayer (TDN)
Rédaction
Service de communication
Géraldine Fontaine (GF)
Caroline Bleus (CB)
Thomas De Nayer (TDN)
Sylvain Bayet (SB)
Secrétariat
Véronique Dansart
([email protected])
Tél : 02 764 11 58
Fax : 02 764 89 02
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Couverture : © Hugues Depasse/CAV
Intérieur : © Hugues Depasse/CAV
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pas à contacter la rédaction.
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mars - avril 2012
Une nouvelle vision pour
Saint-Luc
Depuis ma nomination en tant
qu’administrateur délégué des Cliniques
universitaires Saint-Luc en septembre
dernier, j’ai eu l’occasion de rencontrer
de nombreux acteurs des Cliniques
Saint-Luc. J’ai ainsi pu mesurer combien
tous les collaborateurs, qu’ils soient
médecins, soignants, paramédicaux
ou administratifs, donnent jour après
jour le meilleur d’eux-mêmes avec un
objectif ultime : la qualité des soins et le bien-être du patient.
© Th.Strickaert
Lucarne : Bulletin d’informations d
­ estiné
aux médecins référents.
€
En tant qu’administrateur délégué, je mettrai tout en
œuvre pour bâtir un futur solide pour l’institution. Le
maintien de nos Cliniques à la pointe et la conservation
de nos scores de satisfaction de patients élevés requièrent
que nous mettions rapidement en œuvre des initiatives
ambitieuses. Pour ce faire, un nouveau plan stratégique
sera lancé dans les plus brefs délais. Cette nouvelle vision
pour les Cliniques Saint-Luc fera la part belle à une
collaboration efficace avec vous, médecins référents, nos
partenaires privilégiés.
J’accomplirai ce travail avec mon équipe, renforcée depuis
peu par la nomination du Pr Jean-François Gigot au titre
de Directeur médical. Cette nomination finalise la mise en
place d’une nouvelle structure de direction aux Cliniques
universitaires Saint-Luc.
Je vous souhaite une agréable lecture.
Renaud Mazy,
administrateur délégué
Jean-François Gigot,
59 ans, est médecin, chirurgien et professeur ordinaire
aux Cliniques universitaires Saint-Luc où il travaille
depuis 1984. Il a été chef du service de Chirurgie et
de Transplantation abdominale depuis 2007. Il est
passionné de carrière académique, s’est intéressé à la
gestion hospitalière et au management de la qualité
dans les établissements de soins.
Actualité médicale
Lucarne # 17
Chirurgie colorectale
SILS te plait…
L’équipe de
chirurgie
colorectale a
appliqué avec
succès la méthode
SILS pour une
intervention
complexe, la
coloproctectomie
totale avec
construction d’un
réservoir iléal.
Cette technique,
inconcevable il y a
quelques années,
est une avancée
supplémentaire
vers un plus
grand respect
de l’intégrité
corporelle et est
en passe de se
généraliser à
toute chirurgie
colorectale.
Explications
avec le Pr Alex
Kartheuser,
responsable
de l’Unité
de chirurgie
colorectale.
Plus d’informations
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
€
Un dispositif à base de gel est inséré dans l’abdomen via un orifice de 3 à 4 cm et permet d’introduire tous les instruments du chirurgien.
Pour bien comprendre l’avancée que représente ce
type d’intervention, il est nécessaire de revenir sur
les dernières techniques employées en chirurgie
colorectale. “D’abord, les chirurgiens étaient obligés de pratiquer des laparotomies, c’est-à-dire une
grande incision de l’abdomen, pour leurs interventions”, explique le Pr Kartheuser, responsable de
l’Unité de chirurgie colorectale. Les laparotomies
fragilisent la paroi abdominale, sont génératrices
de douleurs et retardent la récupération postopératoire du patient. C’est pour remédier à cela que
dans les années 90, une nouvelle technique fut
introduite en chirurgie colorectale : la laparoscopie.
“Au lieu d’ouvrir tout l’abdomen, on pratique plusieurs petites incisions : une pour introduire une caméra, d’autres pour faire passer les instruments du
chirurgien et enfin, une dernière petite incision pour
extraire le colon. L’arrivée de la laparoscopie fut une
véritable révolution.”
La technique SILS
La technique SILS (Single Incision Laparascopic
Surgery) permet de réaliser des laparoscopies avec
une seule incision. “Dans un orifice de 3 à 4 cm, on
insère un dispositif, le système Gelport, qui permet
d’introduire tous les instruments du chirurgien dans
l’abdomen. Le colon sera extrait de l’abdomen par
cette même petite incision.”
Pr Alex Kartheuser,
responsable de l’Unité de chirurgie
colorectale, tél. 02 764 54 06
[email protected]
Une opération complexe
Deux maladies touchent particulièrement les
jeunes patients : la PAF (polypose dénomateuse
familiale) et la RCUH (recto-colite ulcéro-hémorragique). Celles-ci s’attaquent au colon et au rectum
qu’il faut enlever entièrement lors d’une intervention complexe, appelée la coloproctectomie
totale. “Le 3 août dernier, nous avons pratiqué une
telle intervention en employant la technique SILS”,
poursuit le Pr Kartheuser. L’intervention pratiquée
à Saint-Luc présente plusieurs particularités essentielles. En effet, lors de l’ablation du colon et du rectum, les chirurgiens ont sauvegardé trois éléments
importants : toutes les artères intestinales et les
nerfs abdomino-pelviens avec conservation des
sphincters. La deuxième phase de l’opération, qui
est une phase de reconstruction, permet de restaurer le transit intestinal par les voies naturelles.
De nombreux avantages pour les patients
La technique SILS utilisée pour les coloproctectomies totales présente des avantages immédiats
non négligeables. “Diminution de la douleur, récupération plus rapide de la motilité intestinale et une
hospitalisation moins longue”, énumère le Pr Kartheuser. Mais ce n’est pas tout : “il faut aussi tenir
compte des avantages à distance comme moins de
cicatrices sur un plan esthétique, un plus grand respect de la paroi abdominale et donc moins de risque
d’éventrations.“
Cette avancée est le fruit d’un véritable travail
d’équipe entre chirurgiens (Pr Alex Kartheuser, Dr
Christophe Remue, Dr Daniel Léonard) et anesthésistes-réanimateurs (Pr Marc De Kock, Dr Fernande
Lois, Dr Patrice Forget).
Plusieurs autres opérations semblables se sont déroulées depuis lors par SILS. Elles sont en passe de
se généraliser à l’avenir.
[SB]
mars - avril 2012
Page 3
Actualité médicale
Recherche clinique aux Urgences
L’embolie pulmonaire peut se soigner à domicile
L’équipe des Urgences
de Saint-Luc a
participé à une étude
internationale et
multicentrique sur
l’embolie pulmonaire.
Publiés dans la
revue médicale The
Lancet, les résultats
indiquent que,
désormais, certains
patients sélectionnés
de manière stricte
pourront être traités
à domicile dès le
diagnostic posé dans
un service d'urgences.
Plus d’informations
Pr Franck Verschuren,
chef de service adjoint aux
Urgences et président de la
BESEDIM (Société belge de
médecine d’urgence),
tél. 02 764 16 36,
[email protected]
Pr Frédéric Thys,
chef du Service des urgences,
tél. 02 764 16 37,
[email protected]
Page 4
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
€
Une étude réalisée par l’équipe des Urgences de Saint-Luc démontre que certains patients victimes d’une embolie
pulmonaire peuvent être traités à domicile dès que le diagnostic a été posé aux Urgences.
L’embolie pulmonaire est une maladie qui
touche chaque année en Belgique 6000 personnes, dont 300 à 400 vont en mourir. Elle se
caractérise par la présence de caillots dans les
artères pulmonaires qui occasionnent des difficultés respiratoires et des douleurs thoraciques
brutales. Jusqu’à présent, cette maladie nécessitait une hospitalisation systématique pendant
quatre à dix jours. L’équipe des Urgences vient
de participer à une étude portant sur l’embolie pulmonaire et publiée dans la prestigieuse
revue médicale The Lancet. L’étude a démontré
que certains patients sélectionnés de manière
stricte, pouvaient être traités à domicile dès
que le diagnostic avait été posé dans un service
d’urgences.
Une étude multicentrique
et internationale
Les résultats ont été rendus possibles grâce à la
participation de plus de 1500 patients atteints
d’embolie pulmonaire en Europe et aux EtatsUnis. Le principe a consisté à établir pour chaque
patient un score de gravité comportant dix questions. Les patients ayant le score le plus bas (22%
des patients inclus) ont ensuite été randomisés
pour un traitement au domicile versus un traitement classique à l’hôpital. L’étude démontre que
les complications telles que la mort, les hémorragies à cause du traitement anticoagulant entrepris, ou la récidive de la maladie endéans trois
mars - avril 2012
mois, n’étaient pas plus graves pour les patients
envoyés directement au domicile que pour les
patients hospitalisés.
Cette étude encouragera les médecins à envisager à l’avenir un retour au domicile pour un
groupe ciblé de patients chez qui l’embolie pulmonaire présente le minimum de signes de
gravité. Il s’agit là d’un excellent exemple de
recherche clinique menée au sein de services
d'urgences de plusieurs pays, et qui a débouché
sur des conséquences pratiques en termes de
santé publique, de satisfaction des patients et
d’harmonisation des pratiques médicales.
[SB]
La recherche clinique aux Urgences
Peu connue, la recherche en médecine d’urgence n’en est
pas moins essentielle pour améliorer la qualité des soins
et l’évolution des pratiques. Il existe un réel paradoxe :
la médecine d’urgence concerne l’ensemble de la
population quel que soit son âge (chaque personne ira
au moins une fois dans sa vie aux urgences) et pourtant,
cette spécialité s’avère très peu financée pour ses projets
de recherche. Le Service des urgences des Cliniques SaintLuc (soutenu par la Fondation Saint-Luc) est très actif
en matière de recherche clinique dans divers domaines.
Les différents projets de recherche ont comme objectifs
communs de faire bénéficier les patients de stratégies
diagnostiques et thérapeutiques les moins invasives
possibles et ce, dans le but de diminuer les désagréments
liés à ces démarches (douleur, irradiation, etc.).
Actualité médicale
Lucarne # 17
Le syndrome de Williams : aspects médicaux et neuro-développementaux
Un syndrome à surveiller…
Le syndrome de
Williams est une
affection génétique
rare qui touche environ
une naissance sur
20 000 et affecte
différents systèmes
de l’organisme. Si les
aspects médicaux du
syndrome de Williams
sont relativement
bien connus, il n’en va
pas de même pour les
différentes facettes du
développement cognitif
et comportemental
des patients. C’est
pourquoi, aux Cliniques
Saint-Luc, ces patients
sont pris en charge
par des spécialistes de
différents horizons.
Ensemble autour du
patient
Pour un traitement
optimal, la consultation
multidisciplinaire des
Cliniques universitaires
Saint-Luc regroupe les
spécialités suivantes :
- neurologie et
neuropsychologie ;
- cardiologie ;
- orthopédie et médecine
physique ;
- ophtalmologie ;
- imagerie des voies
urinaires ;
- oto-rhino-laryngologie ;
- stomatologie ;
- génétique ;
- etc.
© Shutterstock
€
Il est important de diagnostiquer très tôt les enfants porteurs du syndrome de Williams.
Le syndrome de Williams, appelé aussi “syndrome
de Williams-Beuren”, est causé par la délétion d’une
toute petite partie de matériel génétique au niveau
d’un des deux chromosomes 7. Cette perte de matériel chromosomique correspond à la perte d’une trentaine de gènes dont celui de l’élastine, un composant
important du tissu de soutien, notamment au niveau
de la paroi artérielle.
Cette délétion est trop petite pour être vue au microscope (analyse des chromosomes) ; le diagnostic nécessite donc une reconnaissance clinique suivie d’un test
ciblé. La caractérisation des gènes inclus dans la délétion est en effet importante pour la compréhension
des mécanismes de l’affection, une corrélation avec la
clinique et le développement des traitements ciblés.
Comment se manifeste ce syndrome ?
Le syndrome de Williams est le plus souvent sporadique,
ce qui signifie qu’il est présent chez l’enfant, mais n’a été
transmis ni par la mère ni par le père. Par contre, pour
une personne atteinte, le risque de transmettre l’affection à sa descendance est de 50%.
Ce syndrome a été décrit pour la première fois par le cardiologue néozélandais J. C. P. Williams en 1961 ; la mise en
évidence de la microdélétion date quant à elle de 1993.
Une prise en charge multidisciplinaire
aux Cliniques universitaires Saint-Luc
Les enfants porteurs du syndrome de Williams présentent plusieurs caractéristiques : les traits de leur
visage sont assez typiques (grand front, joues pleines,
grande bouche avec la lèvre inférieure éversée, racine
du nez aplatie avec pointe du nez bulbeuse, petit
menton, os de la joue plats…), ils souffrent d’affection cardiovasculaire, présentent un retard mental,
développent un profil cognitif caractéristique ; on
remarque aussi une hypercalcémie infantile et une
atteinte endocrinienne. D’autres problèmes peuvent
être localisés au niveau des reins, de l’audition, de la
vision, du squelette, etc.
Chaque enfant ne présente bien entendu pas l’ensemble de ces troubles !
Il est important de diagnostiquer très tôt les enfants
porteurs du syndrome de Williams car les diverses
manifestations cliniques de la pathologie justifient un
suivi médical et paramédical pluridisciplinaire régulier. Ces enfants nécessitent également une prise en
charge spécifique au niveau cognitif.
[GF]
Plus d’informations
Dr Guy Dembour,
Cardiologie pédiatrique,
responsable de la consultation
multidisciplinaire du syndrome
de Williams,
tél. 02 764 13 80,
[email protected]
Dr Nicole Revencu,
Génétique pédiatrique,
syndromologie et génétique
générale,
tél. 02 764 67 75,
[email protected]
Actualité médicale
Mieux traiter les patients en dialyse péritonéale
Ouvrir les vannes en grand
Afin d’améliorer
le quotidien des
patients traités par
dialyse péritonéale et
de diminuer le risque
de complications,
le Service de
néphrologie des
Cliniques Saint-Luc
et son laboratoire
mènent actuellement
des travaux sur
les mécanismes
permettant
l’élimination de l’eau
durant la dialyse
péritonéale.
Plus d’informations
Dr Johann Morelle,
résident au Service
de néphrologie,
tél. 02 764 18 55,
[email protected]
© Clin. univ. St-Luc / H. Depasse
€
Les maladies rénales constituent un problème de santé
publique majeure.
Les reins ont, entre autres fonctions, d’évacuer les
déchets du métabolisme, de maintenir l’équilibre
du milieu interne, et de réguler le contenu en eau de
l’organisme. Leur fonctionnement peut être altéré
par des pathologies comme le diabète et l’hypertension artérielle, mais aussi par certaines maladies
affectant exclusivement le rein ou résultant d’anomalies génétiques.
Les maladies rénales constituent un problème de
santé publique majeur puisqu’elles affectent plus
d’une personne sur dix dans la population générale,
et qu’elles sont responsables d’un risque accru de décès et d’événements cardiovasculaires.
La dialyse : de quoi s’agit-il ?
Certains patients souffrant de maladie rénale verront
leur affection progresser jusqu’à l’insuffisance rénale
terminale. A ce stade, la perte de fonction rénale entraîne un risque vital nécessitant le recours à la greffe
de rein ou à la dialyse. Dans l’attente d’une transplantation - ou en cas de contre-indication à celle-ci - la
dialyse chronique est un traitement qui est effectué
Mieux comprendre les aquaporines
Grâce au soutien de la Fondation Saint-Luc, de la Fondation médicale Horlait-Dapsens et à
l’obtention d’un prestigieux Baxter Extramural Grant (USA), le Dr Johann Morelle, résident
dans le Service de néphrologie, poursuit au laboratoire un travail visant à :
• étudier l’effet de nouvelles solutions sur l’élimination d’eau en DP ;
• évaluer l’impact de nouveaux médicaments susceptibles d’améliorer la DP, en agissant
directement sur les canaux à eau.
“Le développement de nouvelles solutions de dialyse et de médicaments augmentant
l’élimination d’eau en agissant sur les aquaporines devrait permettre, à terme, d’améliorer
le quotidien et le devenir des patients traités par DP”, confie le Dr Johann Morelle.
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mars - avril 2012
régulièrement et (en principe) à vie, avec pour objectif
d’éliminer l’excédent de toxines et d’eau.
Si l’hémodialyse consiste à faire passer le sang du
patient dans une machine, appelée “rein artificiel”, la
dialyse péritonéale (DP) utilise le péritoine, une membrane naturelle, comme filtre afin suppléer la fonction rénale déficiente. Cette modalité de dialyse est
typiquement utilisée à domicile.
Soucieux de préserver au maximum l’autonomie des
malades, le Service de néphrologie (Pr Michel Jadoul)
a développé au fil des ans une expertise internationalement reconnue en dialyse extra-hospitalière (Pr Eric
Goffin). Actuellement, une centaine de patients sont
traités en dehors de l’hôpital, en hémodialyse et en DP.
Comment éliminer plus d’eau ?
Au cours des quinze dernières années, les travaux
effectués au laboratoire de néphrologie ont permis
de mieux comprendre comment fonctionne la DP.
En particulier, le Pr Olivier Devuyst et son équipe
ont montré qu’une protéine de petite taille, appelée
“aquaporine” (un canal spécifique à l’eau), est responsable de l’élimination de plus de 50% de l’excès
d’eau chez les patients en DP. Or, la capacité d’élimination de l’eau est particulièrement importante chez
les patients traités par cette technique, puisqu’elle
influence directement leur qualité de vie et leur survie. Ainsi, les travaux actuels du laboratoire visent à
déterminer l’influence de facteurs génétiques sur le
transport d’eau et à développer de nouvelles stratégies pour améliorer ce transport.
[GF]
La dialyse en Belgique en chiffres
•Près de 12 000 personnes souffrent d’insuffisance
rénale terminale
•5000 patients vivent grâce à une transplantation
rénale, 7000 patients sont en dialyse chronique,
dont près de 1000 en DP
•Actuellement, une centaine de patients des
Cliniques sont traités par hémodialyse ou DP en
dehors de l’hôpital, dont quatre-vingt à domicile
•Le nombre de ces patients a augmenté de plus de
25% au cours des cinq dernières années
Echos des services
Lucarne # 17
Un nouvel appareil pour extraire les cellules souches
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
Petit mais costaud
€
La nouvelle machine de cytaphérèse est beaucoup plus rapide et le rendement en cellules
souches est bien meilleur.
Depuis septembre
dernier, le Service
d’hématologie
et oncologie
pédiatrique a
acquis, grâce à la
Fondation SaintLuc et à l’asbl Les
Enfants de Salus
Sanguinis, une
nouvelle machine
de cytaphérèse ultra
performante. Le
point sur ce nouvel
équipement et ses
avantages avec le Pr
Bénédicte Brichard.
Plus d’informations
Pr Bénédicte Brichard,
chef de clinique au Service
d’hématologie et oncologie
pédiatrique, tél. 02 764 15 17,
[email protected]
Les patients souffrant de pathologies malignes ont parfois besoin d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Pour se les procurer, les médecins ont recours à
trois techniques : le prélèvement de moelle (sous anesthésie générale), le don de sang de cordon ou le prélèvement de cellules souches périphériques par cytaphérèse.
Depuis le mois de septembre, une nouvelle machine de
dernière génération, la Spectra Optia, a rendu le traitement beaucoup plus confortable pour les patients et le
travail plus aisé pour les soignants.
Lucarne : Qu’est-ce que la cytaphérèse ?
Pr Bénédicte Brichard, chef de clinique au Service d’hématologie et oncologie pédiatrique : La cytaphérèse
est une technique qui permet de prélever des cellules
souches périphériques à partir du sang pour une autogreffe de moelle osseuse. La cytaphérèse s’applique aux
patients atteints de cancers généralisés qui devront recevoir une chimiothérapie intensive qui détruira la moelle
osseuse.
Ce type de collecte intervient normalement après un
traitement médicamenteux de quelques jours à base de
facteur de croissance (sous forme de piqure sous cutanée
quotidienne) permettant de stimuler la production de
ces cellules et de provoquer leur migration de la moelle
osseuse vers le sang.
Lucarne : En pratique, comment fonctionne la
cytaphérèse ?
B. B. : Elle consiste à faire passer le sang du donneur dans
une machine qui va, par centrifugation, permettre de
voir distinctement le plasma et les globules rouges. Entre
les deux, se trouve un mélange de globules blancs et de
plaquettes. C'est cette partie du sang que la machine prélève car c'est là que se trouvent les cellules souches. Les
autres constituants du sang sont rendus au donneur.
Cette technique se pratique à l’hôpital de jour sans anesthésie générale. Les cellules ainsi recueillies sont ensuite
congelées.
Lucarne : Quels sont les avantages pour le patient
de la nouvelle machine de cytaphérèse ?
B. B. : La machine que nous possédions (Cobe Spectra)
datait du début des années 1990. La procédure de préparation puis de prélèvement et de traitement des cellules
souches prenait entre trois et cinq heures et nécessitait le
prélèvement d’une grande quantité de sang. La nouvelle
Spectra Optia est beaucoup plus rapide puisque la durée
du traitement dure en moyenne une heure trente et le
volume de sang prélevé est nettement moindre pour un
meilleur rendement en cellules souches. Cet équipement
prend également moins de plaquettes ce qui diminue le
risque hémorragique.
Lucarne : Et pour le personnel ?
B. B. : Le personnel soignant est ravi car la machine est
plus petite, moins lourde et plus facile à transporter. Son
montage est très rapide (dix minutes versus une heure
sur la Cobe Spectra). Les différents réglages se font grâce à
un écran tactile très simple et au fonctionnement intuitif.
C’est vraiment un plus pour l’équipe car toutes les infirmières pourront l’utiliser, alors que seules deux infirmières étaient formées à utiliser l’ancien modèle, plus
compliqué.
Lucarne : Cette machine coûte cher, comment
sera-t-elle rentabilisée ?
B. B. : Notre Service a pu acquérir cette machine grâce
aux fonds offerts par la Fondation Saint-Luc et l’asbl Les
Enfants de Salus Sanguinis ; mais son fonctionnement
coûte cher (notamment l’achat des kits de préparation
de la machine, uniques pour chaque traitement). Pour
amortir ces coûts, nous la partagerons avec les services adultes pour la réalisation de plasmaphérèses et
d’exsanguinotransfusions.
Grâce à la Spectra Optia, le Service d’hématologie et oncologie pédiatrique pourra désormais traiter un plus grand
nombre de patients, et en particulier les jeunes enfants
de petit poids.
[Propos recueillis par GF]
mars - avril 2012
Page 7
Echos des services
Mort subite cardiaque
Sauve… qui peut !
76 % des belges ne se sentent pas prêts
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
€
Selon l’étude du Dr Christophe Scavée, la population ne connaît pas assez les gestes à
prodiguer en cas de mort subite cardiaque.
Comment le Belge
réagit-il face à
une mort subite
cardiaque ? Estil prêt à utiliser
un défibrillateur
automatique
externe pour
sauver la vie
d’autrui ? Une
étude du Pr
Christophe
Scavée (Service
de pathologie
cardiovasculaire)
fait le point et
interpelle.
Plus d’informations
Pr Christophe Scavée,
responsable de l’Unité de
rythmologie, Service de
pathologie cardiovasculaire,
tél. 02 764 28 88,
[email protected]
Page 8
La mort subite cardiaque touche chaque année environ une personne sur mille en Belgique. Lorsqu’elle
se produit, l’ensemble des organes se retrouvent rapidement privés d’oxygène et des lésions cérébrales
irréversibles s’observent dès la troisième minute
d’arrêt cardiaque. Une intervention immédiate est
donc nécessaire pour augmenter les chances de survie et minimiser les séquelles neurologiques.
Face à une mort subite, 47% des interrogés ne se
sentent pas capable d’intervenir. Les gens âgés de
plus de 60 ans et ceux dont la scolarité n’a pas dépassé l’école primaire, se sentent significativement
moins apte à réagir. Seuls 6% sont prêts à commencer un massage cardiaque externe. 73,8% des questionnés pensent qu’il est essentiel d’appeler les services de secours.
Toutefois, la majorité (58%) des citoyens belges interrogés ne connaissent pas les numéros de téléphone
d’urgence ou donnent un mauvais numéro. Environ
20% n’ont jamais entendu parler du défibrillateur
automatique externe et ne savent pas à quoi cela
peut servir. En cas de besoin, seules 24% des personnes interrogées seraient prêtes à l’utiliser. Parmi
les 76% qui ne se sentent pas prêtes, un peu plus
des deux tiers ne l’utiliserait qu’après avoir reçu un
minimum d’instruction quant à son utilisation alors
qu’un tiers refuse de l’utiliser. 52% pensent que le
déploiement des DAE dans les lieux publics est certainement utile ou essentiel. Le pictogramme officiel
rendu obligatoire par la loi et indiquant la présence
d’un DAE dans un lieu public n’est pratiquement
jamais reconnu (95%) du grand public.
Un appareil “en libre service”
L’utilisation d’un défibrillateur automatique externe
(DEA) permet de traiter la fibrillation ventriculaire
et la tachycardie ventriculaire qui, dans 80% des cas,
sont responsables des décès. Simples par leur utilisation, ces appareils installés “en libre service “sont
en théorie adaptés pour une utilisation tout public.
En Belgique, sous l’impulsion d’initiatives privées et
publiques, le nombre de ces défibrillateurs déployés
dans nos villes, gares, salles de sport ou grandes surfaces est en constante expansion.
Une question se pose pourtant : la population belge
est-elle bien préparée à utiliser ces défibrillateurs ? Le
Dr Christophe Scavée et ses collègues ont mené une
enquête à ce sujet auprès de 2086 francophones, qui
ont répondu à un questionnaire portant sur la mort
subite et le défibrillateur automatique externe. Cette
enquête a été présentée et publiée à San Francisco,
en mai 2011, lors du Congrès annuel de la Société
Américaine de Rythmologie (Heart Rhythm Society).
mars - avril 2012
Une méconnaissance des gestes qui sauvent
“L’utilisation précoce d’un DAE permet de sauver
un nombre important de victimes de fibrillation
ventriculaire mais n’est pourtant pas suffisamment
développée dans notre pays, constate le Dr Christophe Scavée. L’installation de ces appareils est à
systématiser. La SNCB a déjà entamé cette politique
dans plusieurs gares du pays alors que d’autres services publics sont encore hésitants, probablement
pour des raisons budgétaires” .
Et le médecin insiste : “La population ne connaît
pas assez les gestes à prodiguer en cas de mort
subite cardiaque. Une formation en réanimation
de base permettrait à de nombreuses victimes
d’être sauvées et de vivre sans séquelles. Il apparaît
nécessaire de développer des programmes de formation minimale en réanimation et ce, dès le plus
jeunes âge, afin que notre comportement change,
devienne inné lorsque l’on est face à ce type de situation” .
[CB]
Echos des services
Lucarne # 17
Prise en charge des maladies infectieuses chez l’enfant
Un secteur en plein développement à Saint-Luc
consultation des voyageurs (avec l’équipe du Pr Bernard Vandercam, ndlr).”
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
€
Le Dr Dimitri Van der Linden est régulièrement contacté par les médecins
et les biologistes.
L’infectiologie
pédiatrique est
une spécialité
neuve à SaintLuc et constitue
une niche qui se
développe au sein
de l’institution.
Plus d’informations
De retour d’un séjour de deux ans au CHU SainteJustine de Montréal (lire en encadré), le Dr Dimitri Van der Linden, chef de clinique adjoint dans
le Service de pédiatrie générale, a pris le secteur
de l’infectiologie en charge au sein du Département de pédiatrie de Saint-Luc. “En tant que
référent, j’assiste les médecins confrontés à des infections communautaires compliquées ou qui traitent
des patients immunodéprimés (en hématologie, en
transplantation d’organes solides ou aux soins intensifs notamment). Je travaille aussi étroitement avec
le laboratoire de microbiologie en jouant un rôle
d’interface afin d’améliorer la communication entre
cliniciens et microbiologistes. Je collabore également
avec les infectiologues adultes, les médecins hygiénistes pour la gestion des infections nosocomiales
et avec le Dr David Tuerlinckx, infectiologue au CHU
Mont-Godinne.”
En consultation aussi
Dr Dimitri Van der
Linden, chef de clinique
adjoint au Service de
pédiatrie, tél. 02 764 17 14,
dimitri.vanderlinden@
uclouvain.be
A côté de ses activités cliniques, le Dr Van der
Linden va développer une activité ambulatoire.
“Je vais mettre en place une consultation externe en
maladies infectieuses pédiatriques pour les enfants
souffrant, par exemple, de la maladie de Lyme, de
fièvres récurrentes, d’un problème infectieux suite à
un voyage à l’étranger, etc. Je participerai activement
à deux consultations existantes : la consultation des
enfants infectés par le VIH (avec le Pr Bénédicte Brichard en Hématologie pédiatrique, ndlr) ainsi que la
“Je constate déjà que les attentes et les besoins sont
bel et bien présents. De plus en plus de médecins et
de biologistes me contactent régulièrement et je
rencontre au quotidien de nombreux petits patients
concernés.
Il s’agit d’un vrai challenge ; je vais avancer étape
par étape avec un seul objectif : optimaliser la prise
en charge des enfants souffrant de pathologies
infectieuses.”
Sur le plan de la recherche clinique, le Dr Van
der Linden a écrit un projet pour une étude multicentrique belgo-montréalaise en continuité
avec les travaux qu’il a réalisés à Montréal. Cette
étude sera concentrée sur le devenir clinique et
virologique des adolescents infectés par le VIH
après leur transfert en clinique adulte.
[GF]
La Fondation
Saint-Luc
a visé juste
C’est grâce à une bourse de la
Fondation Saint-Luc
que le Dr Dimitri Van der Linden est parti se
former pendant deux ans en maladies infectieuses
pédiatriques (un programme qui n’existe pas encore
en Belgique) au CHU Sainte-Justine. Outre une
spécialisation en maladies infectieuses pédiatriques,
le jeune médecin a poursuivi un projet de recherche
sur la résistance virale chez des adolescents infectés
par le virus d’immunodéficience humaine (VIH) au
moment de leur transfert en clinique adulte. Son
objectif, à terme, étant de servir de référent à Saint-Luc
pour la prise en charge des enfants atteints d’infections
communautaires ou nosocomiales dans les différents
services de pédiatrie.
“La Fondation Saint-Luc fut un véritable tremplin pour
moi. Mon séjour à Montréal m’a permis d’acquérir les
outils nécessaires pour la prise en charge des enfants
souffrant de maladies infectieuses ; car contrairement
à beaucoup de pays d’Europe, les hôpitaux
nord-américains bénéficient d’une expérience de plus
de dix ans dans ce domaine.”
mars - avril 2012
Page 9
Echos des services
Prévention de la perte de masse musculaire
Garder la forme ? Aux soins intensifs aussi !
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
€
Le Service des soins intensifs dispose de quatre appareils permettant aux patients
alités en permanence de pratiquer une activité sportive.
Depuis deux ans,
les Soins intensifs
disposent d’appareils
permettant aux
patients de pratiquer
du sport. Désormais
parties intégrantes de
la réadaptation, ces
machines ont nécessité
un changement
complet de mentalité,
tant pour les patients
que pour les membres
du Service.
“Généralement, toute personne admise aux Soins
intensifs maigrit et perd de la masse musculaire.
Même un sujet sain subit ce phénomène s’il se retrouve dans un état d’immobilisation prolongée” ,
explique le Pr Pierre-François Laterre, chef du
Service. Ce degré de perte de masse musculaire est lié à la durée de l’hospitalisation et
aux complications qui peuvent survenir. “Pour
certains de nos patients, il faut compter au moins
un an avant qu’ils ne retrouvent leur capacité
musculaire.” C’est pour remédier à ce problème
que le Service a fait l’acquisition de quatre appareils permettant aux patients alités en permanence de pratiquer une activité sportive.
Plus d’informations
Jean Roeseler,
Pr Pierre-François Laterre,
kinésithérapeute aux Soins chef du Service des soins
intensifs, tél. / bip 02 764 27 18 intensifs, tél. / bip 02 764 27 35
Page 10
mars - avril 2012
Stimuler, renforcer,
soigner
Parmi les appareils figurent deux cycles ergomètres équipés de
pédales permettant de
faire travailler les bras
ou les jambes, une
presse et un appareil
d’électrostimulation.
Selon le type d’engin,
une ou deux séances
de sport sont prévues
tous les jours. “Ces
séances
préviennent
la perte de masse musculaire mais aussi d’autres
complications comme les ankyloses et les raideurs
articulaires”, précise Jean Roeseler, kinésithérapeute aux Soins intensifs. Ces appareils servent
aussi pour les personnes inconscientes. “Ils utiliseront surtout l’électrostimulation afin de stimuler
leurs muscles tandis que les “éveillés” réaliseront
plus de renforcement musculaire. Faire marcher
les patients dans les couloirs s’inscrit également
dans cette optique.”
Retrouver une dignité
En épargnant les muscles du patient, sa réadaptation sera plus précoce et sa durée d’hospitalisation diminuée. Sa qualité de vie est également sensiblement améliorée. “Par ce dispositif,
le patient devient un acteur de son traitement.
Il recouvre une certaine dignité et se sent concerné. Cela a des effets très positifs sur son moral”,
poursuit Pierre-François Laterre. Responsabilisé et plus confiant, le patient s’exprime plus
avec l’équipe médicale et participe pleinement
à sa guérison. Jean Roeseler se souvient d’un
exemple très illustratif : “Il y a peu, nous avons
pris en charge un patient opéré de l’oesophage.
Complètement démoralisé, il ne voulait plus rien
faire et se laissait mourir. Après l’avoir convaincu
de marcher dans les couloirs, il a changé du tout
au tout et a retrouvé l’envie de se battre pour se
soigner !”
Une nouvelle organisation
L’arrivée des appareils a engendré plusieurs
changements considérables en termes d’organisation. “Par exemple, les toilettes des patients
doivent désormais se faire le plus tôt possible afin
de nous permettre de travailler un maximum avec
eux”, explique Jean Roeseler. D’autre part, les sédations ont été adaptées aux activités sportives
demandées aux soignés. A l’avenir, le Service
des soins intensifs a prévu de se doter de plusieurs autres machines et poursuivre dans cette
voie avec les patients.
[SB]
Echos des services
Lucarne # 17
Consultation de la douleur transitionnelle
€
le patient est pris dans un véritable engrenage
infernal”, constate le Pr Patricia Lavand’homme,
chef de clinique au Service d’anesthésiologie.
“Grâce à la consultation de la douleur transitionnelle, le patient peut recevoir un traitement adapté à son problème algique et éviter une évolution
voire une chronicisation de sa douleur.”
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
Souffrir après
une intervention
chirurgicale est
tout à fait normal
et des traitements
adéquats sont
prévus. Si
une douleur
importante
persiste, elle
pourrait évoluer
vers une douleur
chronique très
invalidante. Pour
ne pas en arriver
là, le Service
d’anesthésiologie
vient de mettre en
place une nouvelle
consultation.
Objectif : faciliter
la revalidation
et la réinsertion
rapide dans la vie
quotidienne après
une intervention
chirurgicale.
“J’ai mal“(la douleur) - 2003 - Tirage bronze numéroté 2/8-H18 x 13 x 8cm
Cette sculpture a été réalisée par Sandrine Follère, sculpteur et peintre
Pour éviter que la douleur ne s’installe…
La consultation de la douleur transitionnelle permet au
patient de recevoir un traitement adapté à son problème
algique et éviter une évolution voire une chronicisation
de sa douleur.
Tous les patients ne sont pas égaux face à la
douleur postopératoire. Pour certains, la gestion
de cette douleur est particulièrement difficile et
a de fortes répercussions sur leur qualité de vie.
Les statistiques montrent que 4 à 10% des patients opérés risquent de développer une douleur chronique après leur intervention.
Soulager la douleur pour éviter
l’engrenage
Ce constat a amené le Service d’anesthésiologie
de Saint-Luc à mettre sur pied une consultation de la douleur transitionnelle, assurée par
le Pr Patricia Lavand’homme et le Dr Arnaud
Steyaert. “Si la douleur postopératoire n’est pas
prise en charge rapidement et de manière efficace,
La consultation de la douleur transitionnelle
s’inscrit dans la continuité de la prise en charge
de la douleur postopératoire. Les chirurgiens et
les médecins traitants, en première ligne, sont
donc invités à référer les patients concernés
auprès de cette équipe formée spécifiquement à
la prise en charge de la douleur postopératoire.
Cette nouvelle consultation s’intègre d’ailleurs
dans l’unité de prise en charge de la douleur
postopératoire, appelée “POPS” (Postoperative
Pain Service) qui existe depuis 1991 à Saint-Luc.
Comprendre la chronification des
douleurs postopératoires
La collaboration qui existe entre le groupe de
Neuropharmacologie de l’Institut des Neurosciences de l’UCL (Pr Emmanuel Hermans) et le
Service d’anesthésiologie de Saint-Luc devrait
aider à mieux comprendre les mécanismes de
chronification des douleurs post-chirurgicales
et par conséquent, permettre d’améliorer la
prise en charge clinique des patients tant dans
la prévention que dans les traitements.
[CB]
Plus d’informations
Pr Patricia Lavand’homme, chef de clinique au
Service d’anesthésiologie, tél. 02 764 18 97,
[email protected]
Dr Arnaud Steyaert, résident au Service
d’anesthésiologie, tél. 02 764 70 24,
[email protected]
mars - avril 2012
Page 11
Echos des services
Accords entre Saint-Luc, la Clinique Notre-Dame de Grâce de
Gosselies et le Grand Hôpital de Charleroi
Des équipes de Saint-Luc à Gosselies
La Clinique NotreDame de Grâce
de Gosselies, les
Cliniques Saint-Luc et
le Grand Hôpital de
Charleroi viennent de
conclure deux accords
de collaboration
importants dans le
domaine de la dialyse
et de l’hématooncologie médicale. Un
plus pour les patients
du nord de Charleroi
et du sud du Brabant
wallon.
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
€
Des tons chaleureux et des murs rehaussés de boiseries confèrent au centre d’hémodialyse une ambiance
accueillante. Chaque patient possède son espace de rangement, et chaque poste de dialyse est équipé d’une
télévision individuelle avec casque, d’une connexion wi-fi et d’un éclairage réglable.
Plus d’informations
Pr Michel Jadoul,
chef du Service de néphrologie,
tél. 02 764 18 51,
[email protected]
Page 12
La Clinique Notre-Dame de Grâce de Gosselies
(CNDG), les Cliniques universitaires Saint-Luc
(UCL, Bruxelles) et le Grand Hôpital de Charleroi (GHDC) ont signé deux conventions de
partenariat, l’une en néphrologie (pour l’hémodialyse) et l’autre en oncologie médicale.
Ces accords de collaboration permettront
d’offrir sur le site de la CNDG à Gosselies une
prise en charge de proximité et de qualité aux
patients du nord de Charleroi et du sud du
Brabant wallon.
En pratique, des
équipes médicales et
soignantes des Cliniques et du GHDC
seront détachées à la
CNDG.
Pr Jean-Pascal Machiels,
chef du Service d’oncologie
médicale, tél. 02 764 54 57,
jean-pascal.machiels@
uclouvain.be
mars - avril 2012
Luc, la CNDG a construit un centre d’hémodialyse sur son site, en collaboration avec le
GHDC et les Cliniques Saint-Luc. Cette nouvelle infrastructure offre une prise en charge
de proximité aux patients de la région de
Gosselies souffrant d’insuffisance rénale dite
“terminale” .
Six postes de dialyse sont actuellement disponibles ; à terme, deux postes supplémentaires
seront installés permettant d’accueillir un total de trente-deux patients.
Les patients sont pris en charge par des
équipes soignantes (médecins néphrologues
et infirmières) détachées de Saint-Luc et du
GHDC.
Le centre de dialyse de Gosselies bénéficiera
de l’agrément du GHDC pour la dialyse (même
numéro d’agrément INAMI).
Un nouveau
centre
d’hémodialyse à
Gosselies
Commet s’organise la prise en charge
des patients en oncologie ?
Dans le cadre de son
partenariat de 2008
avec les Cliniques
universitaires Saint-
Les cancers digestifs ou pneumologiques
restent pris en charge principalement par les
oncologues et les médecins spécialistes du
Service d’hépato-gastro-entérologie et du Ser-
vice de pneumologie de la CNDG, en étroite
collaboration avec les Cliniques Saint-Luc et
le GHDC. Les autres pathologies oncologiques
seront prises en charge par les oncologues
médicaux des institutions partenaires.
Les pathologies hématologiques cancéreuses
seront, quant à elles, prises en charge par les
hématologues du GHDC.
Le suivi des patients hospitalisés est assuré
par les médecins du Département de médecine interne de la CNDG.
Les patients devant subir des chimiothérapies lourdes sont adressés, selon leur choix,
aux Cliniques universitaires Saint-Luc ou au
GHDC.
Au côté des équipes médicales, les équipes de
soins infirmiers, de psychologues et de paramédicaux sont au service des patients et de
leurs proches et contribuent à garantir l’aspect humain et une bonne coordination de la
prise en charge.
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
Lucarne # 17
Renaud Mazy, Administrateur délégué de Saint-Luc, Gauthier Saelens, Directeur
général du Grand Hôpital de Charleroi, et le Pr Michel Jadoul, Chef du Service de
néphrologie de Saint-Luc.
L’intérêt pour les Cliniques Saint-Luc
Par ailleurs, les Cliniques Saint-Luc répondent ainsi aux engagements pris envers
la CNDG dans le cadre de leur accord institutionnel conclu en 2008.
[GF]
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
Outre les soins, les Cliniques universitaires
Saint-Luc jouent également un rôle de premier plan en recherche clinique ; l’accord
avec le GHDC et la CNDG permettra d’augmenter le nombre de patients auxquels un
protocole de recherche peut être proposé.
Pr Marc Hamoir, Directeur du Centre du Cancer de Saint-Luc, et Charlotte
Devalkeneer, Chef de projets au Centre du Cancer.
mars - avril 2012
Page 13
Grand
€ angle
Centre des malformations vasculaires
Du diagnostic au traitement de pointe
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
Le Centre des
malformations
vasculaires de SaintLuc est un centre
interdisciplinaire de
référence nationale
et internationale. A
l’heure actuelle, le
Centre brasse près de
2000 consultations
par an de patients
atteints d’anomalies
vasculaires,
communément
appelées “angiomes”.
Les angiomes sont souvent localisés au niveau de la peau mais peuvent envahir n’importe quel tissu ou système.
Plus d’informations
Pr Laurence Boon,
[email protected]
Pour prendre rendez-vous au
Centre des malformations
vasculaires ou recevoir des
informations concernant
l’association de patients
VASCAPA, appelez
le 02 764 14 03
Page 14
Un enfant sur trois naît avec une tache vasculaire. Il est extrêmement rare de détecter un angiome lors des échographies anténatales, même
au troisième trimestre de grossesse.
En effet, la majorité des hémangiomes apparaissent après la naissance et la plupart des malformations ne forment pas de masse ou de déformation identifiable à l’échographie anténatale.
Cette tache disparaît habituellement, mais un
enfant sur cent conserve une anomalie vasculaire qui justifie un avis médical. L’angiome n’est
pas un terme exact ; il est utilisé pour décrire
n’importe quel type d’anomalie vasculaire. Ces
anomalies sont très différentes les unes des
autres, tant au niveau de leur présentation, que
de leurs conséquences physiques et fonctionnelles pour le patient, et de leur prise en charge
médicale.
Parmi les angiomes, on distingue les tumeurs
vasculaires bénignes comme l’hémangiome (ou
angiome fraise), qui disparaît souvent spontanément vers l’âge de 6 ans, et les malformations
vasculaires divisées en fonction du type de vaisseaux atteints (capillaire, veineux, artériel, lymphatique ou combiné), qui grandissent avec la
personne.
mars - avril 2012
Vingt ans d’expertise
Les divers “angiomes“sont souvent localisés au
niveau de la peau mais peuvent envahir n’importe quel tissu (peau, muscle, nerf, os) ou système (respiratoire, digestif, génital, locomoteur,
cérébro-spinal). Ils peuvent être responsables de
symptômes très variables dépendant de leur localisation et taille.
Le Centre des malformations vasculaires, qui a
fêté ses vingt ans en octobre dernier, se maintient à la pointe tant au niveau de la précision
des diagnostics que des traitements, par une
prise en charge de pointe adaptée à la maladie
de chaque patient. Le Centre a d’ailleurs acquis
la dernière génération du laser à colorant pulsé
pour le traitement des malformations capillaires.
Actuellement, le Centre est basé sur la consultation du Pr Laurence Boon, encadrée dans cette
tâche par deux dermatologues et deux radiologues. De plus, le Centre possède un référent par
spécialité. Enfin, pour maximaliser son caractère
interdisciplinaire, tous les médecins impliqués
dans le Centre se réunissent deux fois par mois
pour discuter de la prise en charge plus délicate
de certains patients et/ou de l’évolution de la
recherche.
Lucarne # 17
Outre les projets de recherche clinique sur le
diagnostic et la prise en charge des anomalies
vasculaires, le Centre collabore étroitement
avec le Laboratoire de génétique moléculaire
humaine du Pr Miikka Vikkula de l’Institut de
Duve. Cette collaboration est à l’origine d’une
meilleure classification nosologique de plusieurs maladies comme les soustypes des malformations veineuses et de lymphoedème ;
de l’identification d’une nouvelle maladie qui
touche les capillaires et les artères (que les spécialistes ont nommée CM-AVM) ; de l’élaboration d’un diagnostic clinique et biologique
plus précis, élément essentiel pour une prise en
charge optimale des patients. Cette collaboration a permis l’identification de plusieurs gènes
et mutations causales des anomalies vasculaires
héréditaires (lire encadré) mais aussi de caractériser les mécanismes moléculaires sous-jacents,
ce qui permet d’identifier des cibles pour le traitement de nouvelles thérapies.
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
La recherche, élément clé
Le nombre de patients belges, mais également européens, pris en charge par le
Centre des malformations vasculaires ne cesse de s’accroître.
VASCAPA (pour VASCular Anomaly Patient Association), une association de patients qui a pour
objectif de rassembler les patients et familles de
patients atteints d’anomalies vasculaires.
[CB]
Un centre d’excellence internationale
Grâce à toutes ces activités, le Centre des
malformations vasculaires est devenu un
centre d’excellence reconnu tant au niveau
national qu’international. Le nombre de
patients belges, mais également européens,
ne cesse de s’accroître. En plus des 2000
consultations annuelles, le Pr Boon reçoit
également de nombreuses demandes d’avis
pour des patients du monde entier. Son
équipe a effectué des missions humanitaires
dans d’autres pays, comme le Vietnam, pour
enseigner et pour soigner ces pathologies.
En parallèle, les Prs Vikkula et Boon ont créé un
réseau international de cliniciens de renom, et
ainsi accru encore le nombre de patients susceptibles de participer aux études génétiques,
de même que le nombre de patients pour lesquels un diagnostic correct a pu être posé. Ces
cliniciens se rencontrent tous les deux ans lors
du congrès ISSVA ; la présidence de ce dernier
étant assurée par Laurence Boon.
Enfin, le Centre vient d’officialiser la création de
Première mondiale
En 2008, le laboratoire de génétique moléculaire du Pr Miikka Vikkula,
en collaboration avec le Pr Laurence Boon, a réalisé une découverte
particulièrement importante dans le domaine des angiomes par
l’identification de la cause des malformations veineuses chez au moins
50% des patients.
L’équipe a identifié des changements dans le gène qui encode une
protéine appelée TIE2. Ces changements ne sont présents que dans la
malformation veineuse et sont ainsi non-héréditaires.
Cette découverte va permettre de viser le développement d’un
traitement plus spécifique, plus efficace et moins invasif pour les
patients. Par exemple, un inhibiteur de la suractivation de TIE2
peut être envisagé. Ce type de traitement ciblé sur la cause de la
malformation permettra de commencer le traitement avant le
développement de séquelles et ainsi empêcher la croissance lente mais
réelle de la malformation avec le temps. La lésion serait alors, d’une
certaine façon, maintenue à un stade primaire où elle resterait petite
et indolore.
juillet - août 2011
Page 15
L'invité
Réforme de l’enseignement supérieur
La qualité des études de médecine est-elle menacée ?
A la rentrée de
septembre 2012,
les études de
médecine seront
rabotées d’un an
et passeront de
sept à six ans.
Le Pr Francis
Zech, doyen
de la Faculté
de médecine
de l’UCL et
interniste
dans le Service
des urgences,
explique les
tenants et les
aboutissants de
la réforme dite
“de Bologne”.
tion. Les matières importantes seront
donc toujours enseignées.
Plus d’informations
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
€
FZ : Les années de baccalauréat étaient
traditionnellement dévolues à l’étude
des sciences fondamentales, notamment la physique, la chimie, l’anatomie,
l’immunité et la biochimie pour offrir
des bases solides aux futurs médecins.
Malgré le décret de Bologne et le passage des études à six ans, les Avec la réforme de Bologne, nous avons
étudiants en médecine recevront toujours une excellente formation été contraints de diminuer les heures
pour la profession médicale. d’enseignement de certaines de ces matières pour enseigner dès les bacs des
matières cliniques autrefois réservées aux étudiants
L’université de papa n’existe plus ! Depuis le décret
de masters. Au cours des masters, il y aura un peu
de Bologne en 2004 (lire encadré), on ne parle plus
moins de stages, mais comme la formation après les
de candidatures ni de licences, mais bien de bacmasters se fera principalement “sur le terrain”, nos
calauréats et de masters (marquant le passage au
étudiants seront de très bons médecins.
système 3 ans-5 ans-8 ans), de mineures, de crédits
ECTS (les heures de cours des enseignants sont
traduites en heure d’apprentissage des étudiants),
Lucarne : Rien ne change fondamentalement
de DES, de DEA... L’objectif de cette réforme étant
alors…
d’harmoniser les études et les diplômes au sein
FZ : Les étudiants recevront toujours une excellente
des quarante-six pays adhérents afin de favoriser
formation pour la profession médicale. Pour la forla mobilité des étudiants et de rester concurrentiel
mation des futurs chercheurs par contre, cela risque
au niveau mondial (en évitant l’exode des cerveaux
de constituer une difficulté. En effet, comme leurs
d’Europe vers les États-Unis ou l’Inde).
bases en sciences fondamentales seront moins apPour les étudiants en médecine, “Bologne” signifie
profondies, ils devront se mettre à niveau avant de
une année d’études de moins.
se lancer dans une carrière de recherche fondamentale. Seuls les plus motivés se lanceront donc dans
une telle carrière.
Lucarne : Concrètement, qu’est-ce qui va
changer pour les étudiants de médecine
de la cuvée 2012-2013 ?
Pr Francis Zech : Le grade de bachelier sera acquis
après trois années d’études et il en faudra trois de
plus pour obtenir le diplôme de master en médecine.
Les médecins qui souhaitent étudier la médecine
générale auront encore trois années de formation
contre quatre à six ans pour les autres spécialités.
Pr Francis Zech,
Doyen de la Faculté de
médecine de l’UCL,
tél 02 764 72 62 ou 02 764 72 66
(secrétariat)
Page 16
Lucarne : Si aucun cours n’a été
supprimé, comment a-t-on réussi
à supprimer une année dans le
cursus ?
Lucarne : Certains cours seront-ils
supprimés ?
FZ : Aucun cours ne sera supprimé, mais le contenu
de certains sera allégé. Nous avons veillé à ce que ces
allègements ne nuisent pas trop à une bonne forma-
mars - avril 2012
[Propos recueillis par GF]
La réforme de Bologne
La déclaration de Bologne fut signée le 19 juin
1999 par 29 pays européens. Son principal objectif
est d'harmoniser les études et diplômes dans
l'enseignement supérieur.
Le décret dit “de Bologne” définissant l’enseignement
supérieur en Communauté française, favorisant son
intégration à l’Espace européen de l’enseignement
supérieur et refinançant les universités a été
approuvé par le parlement de la Communauté
française le 31 mars 2004.
Quarante-six états sont actuellement engagés dans
le processus de Bologne.
Recherche
Lucarne # 17
Prise en charge du patient oncologique
Lutter contre la cachexie
Plus d’informations
Pr Jean-Paul Thissen,
chef de clinique au Service
d’endocrinologie et de
nutrition et responsable
du Comité liaison
alimentation-nutrition
(CLAN), tél. 02 764 54 69,
[email protected]
musculaire
observée au cours de la
cachexie cancéreuse.
En effet, des travaux
récents suggèrent que
la production d’ActA
par certaines tumeurs
cancéreuses pourrait
induire une atrophie
musculaire, contribuer
à la cachexie et donc à
la mortalité associées à
certains cancers. Cette
hypothèse est d’autant
plus intéressante que
de nouvelles molécules
Les recherches du Pr Jean-Paul Thissen et de son équipe ont pour objectif d’améliorer
le pronostic chez le patient oncologique. capables d’inhiber l’action de l’ActA sont en
cours
de
développement.
Cependant, le rôle de
Phénomène fréquent chez le patient oncolol’ActA dans la cachexie cancéreuse chez l’homme
gique, la cachexie peut se définir comme une
n’a jamais été investigué.
perte pondérale résultant surtout d’une perte
La mise en évidence du rôle de l’ActA dans la cade masse maigre, notamment musculaire, et
chexie cancéreuse humaine devrait permettre de
non-réversible malgré un apport nutritionnel
caractériser un nouveau biomarqueur prédictif
adéquat. Le pronostic de la cachexie dépend
de cachexie et d’identifier les individus suscepdirectement de l’ampleur de la perte de masse
tibles de bénéficier d’un traitement pour contrer
musculaire.
la production de l’ActA.
Ce phénomène touche près de 80% des patients
présentant un cancer avancé et est responsable
de 25% des décès ; il affecte gravement la qualité
Une collaboration inter-services
de vie du patient, mais également son pronostic
Ce projet, intitulé ACTICA, est initié par le Pr
vital.
Jean-Paul Thissen, responsable du Comité liaison alimentation-nutrition (CLAN) des Cliniques
universitaires Saint-Luc et membre du Pôle enUn projet de recherche innovant
docrinologie, diabétologie et nutrition de l’UCL,
Dans le cadre de son Plan Cancer, le SPF Santé
le laboratoire où seront réalisées les différentes
publique a sélectionné onze projets destinés
analyses. Le projet de recherche est réalisé en
à lutter contre la cachexie. Les Cliniques Saintcollaboration avec l’Unité de chirurgie colorecLuc, dont le dossier a été sélectionné, proposent
tale, le Service d’oncologie médicale et le Service
un projet particulièrement innovant : recherdiététique au sein du Centre du Cancer. Ce projet
cher les mécanismes de la cachexie et la détecsera réalisé par Marie de Barsy, infirmière coorter précocement afin d’améliorer le pronostic
dinatrice, et le Dr Audrey Loumaye, médecin
chez le patient oncologique. Ce projet est basé
coordinateur.
sur des recherches fondamentales dévelop[CB]
pées par le Pôle endocrinologie, diabétologie et
nutrition.
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
Près de 80%
des patients
atteints d’un
cancer avancé
présentent
une perte de
poids avec une
diminution
de la masse
musculaire. Ce
phénomène,
non réversible
malgré un apport
nutritionnel
adéquat et
responsable de
25% des décès
de patients
oncologiques, est
appelé cachexie.
Saint-Luc lance
un projet de
recherche.
Le rôle de l’Activine A
L’objectif du projet est de définir le rôle d’une
hormone, l’Activine A (ActA), dans l’atrophie
mars - avril 2012
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Vite dit
Belle reconnaissance pour
la chirurgie cardiovasculaire
Bienvenue
à VICTOR !
Lors du 25ème congrès annuel de l’European Association
for cardiothoracic surgery (EACTS), le plus grand congrès
mondial de cette discipline, le Dr Laurent de Kerchove,
boursier de la Fondation Saint-Luc cette année, a reçu le
prix “C. Walton Lillehei Young Investigator’s Award” pour
ses travaux de recherche en chirurgie valvulaire.
Outre ce prix, c’est l’ensemble du Service de chirurgie
cardiovasculaire et thoracique de Saint-Luc qui s’est
distingué.
“Cet événement est un rendez-vous mondial incontournable pour les spécialistes de la chirurgie cardiovasculaire
et thoracique” , souligne le Pr Gébrine El Khoury, Chef du
Service de chirurgie cardiovasculaire. Cette année, ce Service figurait parmi les trois meilleurs Services représentés à l’EACTS avec neuf travaux sélectionnés pour être
présentés devant l’assemblée.
“Notre Service couvre un large éventail de secteurs tant
en clinique qu’en recherche, note le Pr El Khoury. Outre
la recherche en chirurgie expérimentale, les travaux de
nos médecins en chirurgie valvulaire, dans les remplacements valvulaires percutanés
et la chirurgie coronaire, ont été
Plus d’informations
particulièrement mis à l’honneur.
Cette importante reconnaissance
de nos pairs est très valorisante,
et s’inscrit dans la continuité. La
reconnaissance internationale
du Service est établie depuis plusieurs années et nous avons déjà
été plusieurs fois mis en avant lors
d’importants congrès. Cette année,
Dr Laurent De Kerkchove,
par
exemple, à Philadelphie, nous
chef de clinique adjoint
avions été reconnus comme centre
au Service de chirurgie
cardiovasculaire,
particulièrement performant en
tél. 02 764 41 51,
chirurgie cardiaque.”
laurent.dekerchove@
[GF]
uclouvain.be
Afin de diffuser plus d'informations sur son fonctionnement et ses activités, le Centre de Transplantation de
l'UCL qui exerce ses activités à Saint-Luc et au CHU MontGodinne vient de lancer une newsletter semestrielle :
VICTOR (vignette d'informations du Centre de Transplantation d'organes). VICTOR abordera différentes problématiques et l'actualité autour de la transplantation. Dans
son tout premier numéro, VICPlus d’informations
TOR revient sur l'histoire de la
transplantation et dresse un
Découvrez VICTOR
portrait du Centre de Transsur www.saintluc.be
plantation d'aujourd'hui.
> Documentation >
Transplantation
[SB]
Une téléphonie new look
Un projet de renouvellement de
la téléphonie est actuellement
mené de front avec l’UCL. Celui-ci
va pourvoir l’université et l’hôpital d’une téléphonie IP (Internet
Protocol) à la pointe. Désormais,
les bips seront remplacés par des
téléphones portables connectés au
réseau WI-FI des Cliniques. Outre les nombreuses possibilités
offertes aux utilisateurs, cette nouvelle téléphonie va permettre la mise en place d’un système de gestion de l’attente
au téléphone avec des informations très précises comme la
durée, les alternatives, etc.
Le système facilitera aussi la prise de rendez-vous par les médecins extérieurs à l’hôpital.
[CB]
Accéder aux données médicales de vos patients… depuis votre cabinet !
Le saviez-vous ? Grâce à l’application Saint-Luc @ Home,
accessible à partir de votre ordinateur privé, à la
maison ou au cabinet de consultation, vous aurez
accès, via Internet, à tous les documents
internes du dossier Saint-Luc de
vos patients, dès leur
Page 18
validation par les spécialistes de Saint-Luc. Vous
pourrez aussi recevoir ces documents par Medibridge, insérer une note dans le dossier interne
du patient et/ou l'adresser à un spécialiste SaintLuc, mais aussi avoir accès à l'annuaire interne des
Cliniques.
Plus d’informations
Pour vous inscrire et avoir
accès à Saint-Luc @ Home,
surfez sur www.saintluc.be >
onglet professionnels >
Saint-Luc @ Home
A lire
Lucarne # 17
Endocrinologie
Stress et grossesse.
Quelle prévention pour quel risque ?
Le diabète, problème dominant
de santé publique
Le
concept
de stress se
situe à la
charnière du
somatique et
du psychique,
à la croisée des disciplines, et suscite le débat.
Depuis dix ans, le stress lors de la grossesse
est incriminé non seulement comme cause de
prématurité, mais également comme perturbateur du développement ultérieur de l'enfant
attendu. Ces études deviennent si précises
qu'elles ont de quoi effrayer. Elles mettent les
professionnels de la naissance au défi d'améliorer la sécurité émotionnelle de la femme
enceinte, sans oublier la part positive du stress
comme facteur d'adaptation et de signal.
€
Cet ouvrage dirigé par les Professeurs Luc Roegiers
(pédopsychiatre en périnatalité aux Cliniques
universitaires Saint-Luc) et Françoise Molénat
(pédopsychiatre en périnatalité à Montpellier) est
articulé autour des questions fondamentales sur
les rapports entre stress et grossesse. Les textes
sont regroupés de manière à refléter au plus
près les réalités de travail et les interrogations
actuelles. Ils se partagent entre
Plus d’informations
sciences fondamentales, expériences cliniques, témoignages
“Stress et grossesse.
Quelle prévention
personnalisés.
pour quel risque ?” ,
Luc Roegiers et Françoise
Molénat,
Éd. érès, Coll. “Prévention
et maternité” , ISBN 978-27492-1373-6, 300 pp.
© Shutterstock
Obstétrique
Au cours de ces cinq dernières années, le
champ des connaissances en diabétologie s’est
largement étendu, à la fois dans les domaines
de la physiopathologie et de la clinique, que
dans celui de des traitements. Il y avait donc urgence à rassembler observations scientifiques
nouvelles et apports thérapeutiques originaux,
tant dans les diabètes de type 1 et 2 que dans
les formes secondaires, pour ancrer une prise
en charge moderne de la maladie.
C’est dans cet esprit qu’a été remaniée la version précédente de Diabétologie clinique et
redirigée cette quatrième édition enrichie par
les données récentes d’une activité scientifique
féconde. Ainsi, cette édition a l’ambition de
concilier les acquis essentiels du passé et les innovations les plus marquantes du présent, dans
la perspective de progrès clinique, au service du
patient.
Le Pr Martin Buysschaert, auteur de l’ouvrage, est chef du
Service d’endocrinologie et
nutrition aux Cliniques universitaires Saint-Luc.
Plus d’informations
“Diabétologie clinique” ,
Pr Martin Buysschaert,
préface de Bernard Slama,
Editions De Boeck, 4ème
édition, 199 pp, ISBN : 978-28041-6636-6
mars - avril 2012
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Officiel
Nominations
€
Chef de Département
Pr Philippe ROMBAUX, Chef du Département de neuropsychiatrie et pathologies spéciales ad interim
Pr Christiane VERMYLEN, Chef du Département de pédiatrie
Coordonnateur
Dr Denis DUFRANE, Centre de thérapie tissulaire et cellulaire
Pr Miikka VIKKULA, Centre de génétique humaine
Chef de Service
Pr Cédric HERMANS, Service d’hématologie
Dr Dominique HERMANS, Chef de Service f.f., Service de pédiatrie générale
• Le Prix Suzanne et Liliane Chermanne, attribué par l’Académie
Royale de Médecine, a été décerné au Pr Bernard Lauwerys (Service de
rhumatologie) pour des travaux visant à identifier des nouveaux marqueurs diagnostiques et pronostiques dans la polyarthrite rhumatoïde.
• Michel Meulders, professeur ordinaire émérite et prorecteur hono-
raire de la Faculté de médecine et médecine dentaire, a reçu le prix Eve
Delacroix (Médaille d’argent) de l’Académie Française. Ce prix récompense l'auteur d'un ouvrage (essai ou roman), alliant à des qualités lit-
téraires le sens de la dignité de l'homme et des responsabilités de l'écrivain. L’ouvrage de Michel Meulders s’intitule “William James”.
Pr Anne MOURIN, Service d’anatomie pathologique
• Le Pr Jean-Christophe Renauld a été désigné comme lauréat 2011 du
Pr Christian RAFTOPOULOS, Service de neurochirurgie
Secteur des sciences de la santé de l’UCL pour soutenir une recherche.
Pr Marie-Cécile NASSOGNE, Service de neurologie pédiatrique
Pr Etienne SOKAL, Service de gastro-entérologie et hépatologie pédiatrique
Pr Dominique TENNSTEDT, Chef de Service f.f., Service de dermatologie
Pr Christian VANZEVEREN, Service de prothèse dentaire
Chef de Service adjoint
Pr Francis VEYCKEMANS, Service d’anesthésiologie
Chef de clinique
Pr Eric CONSTANT, Service de psychiatrie adulte
Pr Myriam DELATTE, Service d’orthodontie et d’orthopédie dento-faciale
Prix Allard Janssen. Ce prix trisannuel de 150.000 euros est proposé par le
• Spinerware, un logiciel permettant de calculer les efforts intervertébraux en dynamique au cours de la marche pour des patients présen-
tant des pathologies de la colonne vertébrale, a honoré les couleurs de
l’UCL et de la formation CPME en particulier lors du concours interrégions 123 GO. Ce prix revient à l’équipe UCL-CPME composée de Roxane
Lemercier (LSM), Damien Coppens (EPL), Quentin Declève (DRT) et Gatien Braeckman.
Fonds pour la recherche médicale scientifique de la Fondation
Pr Bernhard GERBER, Service de pathologie cardiovasculaire
Roi Baudouin
Pr Joëlle KEFER, Service de pathologie cardiovasculaire
soutiennent des projets de recherche dans des domaines très divers
Dr Nicolas JANIN, Centre de Génétique Humaine
Les Fonds médicaux scientifiques de la Fondation Roi Baudouin
Pr Anne WINTGENS, Service de psychiatrie infanto-juvénile
(asthme, cardiologie, cancer, mucoviscidose, SIDA, neurologie, etc.) et
Chef de clinique associé
Dr Véronique GODDING, Service de pédiatrie générale
Dr Thierry PIROTTE, Service d’anesthésiologie
Chef de clinique adjoint
Dr Cristina DRAGEAN, Service de radiologie
Dr Souraya EL SANKARI, Service de neurologie
Dr Françoise PIRSON, Service de pneumologie
Dr Daniel LEONARD, Service de chirurgie et transplantation abdominale
Praticien hospitalier
décernent régulièrement des bourses et des prix à des chercheurs de
haut niveau.
• La bourse du Fonds Maurange (40.000 euros) a été attribuée à
Seima Charni de l’Institut de Duve pour sa recherche sur le rôle du
PDGF dans la sclérodermie. Ce prix encourage la recherche biomédicale multidisciplinaire.
• Le Fonds Crawhez contre la mucoviscidose a accordé un soutien
de 20.000 euros à un lauréat du Fonds Alphonse & Jean Forton :
Frédéric Lemaigre, de l’Institut de Duve.
Dr Alexandre BIERMANS, Service d’oto-rhino-laryngologie
Dr Valérie DEKEULENEER, Service de dermatologie
Dr Gérald DESCHIETERE, Service de psychiatrie
Dr Pierre-Michel FRANCOIS, Service des urgences
Dr David KAHN, Service d’anesthésiologie
Jérôme LASSERRE, Service de parodontologie
Dr Alessandro MANARA, Service des urgences
Dr Stéphanie NELIS, Service d’ophtalmologie
Dr Julie PAUL, Service de gériatrie
Dr Patricia STEENHAUT, Service d’obstétrique
Dr Sophie VAESEN, Service d’obstétrique
Prix et distinctions
• Le Dr Denis Dufrane, Coordonnateur du Centre de thérapie tissulaire et cellulaire, a reçu le prix spécial du jury de la Fédération Wal-
lonie-Bruxelles pour le Fonds de Biotechnologie Research Awards
2011 for the Best Research on Advanced Therapies. Ce prix lui a été
attribué pour ses recherches de pointe menée dans la greffe d'îlots pan-
créatiques encapsulés (traitement du diabète) et les greffes de cellules
souches adipeuses ostéo-différenciées (pour la reconstruction osseuse).
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mars - avril 2012
L’université d’Harvard décerne une
médaille d’or au Pr Jacques Donnez
Le Pr Jacques Donnez, Chef du Service de gynécologie et andrologie des
Cliniques universitaires Saint-Luc, et son équipe ont reçu la visite de l'équipe
de gynécologie-obstétrique de l’Université d’Harvard (Boston, USA). Les
confrères américains du Pr Donnez ont passé une semaine au sein du Service
de gynécologie et du laboratoire de recherche de l’éminent gynécologue
belge afin de prendre connaissance de ses travaux et développer ensuite
un programme de cryopréservation et de transplantation ovariennes au
Brigham and Women’s Hospital de Boston.
A l’issue de cette semaine passée aux Cliniques, les médecins d’Harvard
ont remis la médaille d’or de la prestigieuse université américaine au Pr
Donnez en reconnaissance de ses brillants travaux.
“ Lors de son séjour parmi nous, le Pr A. Gargiulo nous a affirmé que c’était
la première fois de sa carrière à Harvard qu’il se déplaçait pour apprendre
et non pour enseigner ”, se souvient le Pr Marie-Madeleine Dolmans,
membre de l’équipe du Pr Donnez.
Une telle reconnaissance internationale est suffisamment rare que pour
être soulignée…
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