Cancer du sein

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Cancer du sein, intérêt du dépistage
Etat des lieux, enjeux
Le cancer du sein est devenu le cancer le plus fréquent chez la
femme algérienne. Il touche le plus souvent des mères de famille,
donc des femmes jeunes. Avec plus de 7000 nouveaux cas
diagnostiqués par an (et probablement autant qui doivent resté
méconnus), il devient un réel problème de santé publique qui menace
la société toute entière du fait qu’il affecte et bouleverse des familles
entières en les privant encore trop souvent de leur noyau maternel et
ce, en dépit des remarquables progrès qui ont lieu en matière de
traitement. Il devient tellement fréquent que l’on a l’impression
d’assister à une réelle épidémie. Il a supplanté dans ce sens, le
cancer du col de l’utérus qui a longtemps préoccupé les pouvoirs
publics algériens qui ont mis en place depuis quelques années et
grâce à l’aide du FNUAP, un programme national de dépistage du
cancer du col de l’utérus. C’est,u n cancer qui satisfait aux critère de
dépistabilité retenus par l’OMS et il est devenu plus qu’urgent de se
pencher sur problème.
Certes, le cancer du sein résulte de l’intervention de multiples facteurs
et son dépistage à un stade infraclinique demeure le moyen le plus
sûr et le plus efficace de réduire la fréquence des formes évoluées et
donc des formes les plus graves, la prévention proprement dite de
cette maladie étant impossible. Le dépistage permet de saisir la
maladie à un stade ou elle est encore parfaitement maîtrisable et
totalement curable. De nombreuses études scientifiques attestent que
le risque d’essaimage métastatique et lié à la taille de la tumeur. Dans
ce cadre, les malades dépistées à temps guérissent définitivement de
leur maladie dans la grande majorité des cas. De plus les traitements
utilisés face à un cancer dépisté à sa phase infraclinique sont toujours
moins lourds et moins coûteux mais aussi moins mutilants et avec
moins de séquelles physiques, psychiques et sociales pour la malade.
Enfin, le rapport résultat/coût de la prise en charge d’une malade
atteinte d’un cancer du sein à un stade avancé reste non seulement
décevant avec des risques de rechutes et de récidive important mais
a un coût très élevé, pouvant atteindre plusieurs millions de dinars
par malade, ce qui grève considérablement les budgets réservés à ce
type de maladies. Tout cela, sans parler du surcoût du aux séquelles
qu’il laisse chez celles qui guérissent ainsi que sur leurs proches.
C’est dire qu’en Algérie, l’intérêt du dépistage du cancer du sein n’est
pas une simple vue de l’esprit. C’est bel et bien une nécessité qui ne
s’exprime pas encore suffisamment mais qu’il est impératif de
promouvoir et de mettre en application dans les meilleurs délais.
Anatomie de la glande mammaire :
C’est une glande cutanée, nichée entre deux lames de tissu adipeux
appartenant au pannicule adipeux sous cutanée (fig n°1); elle est
composée de 15 à 20 unité glandulaires de base appelées « lobe
glandulaire » dont chacun est formé de plusieurs lobules composés
d’une multitude d’acini drainés par des canaux alvéolaires ( fig n°2).
Les lobes baignent dans du tissu conjonctif plus ou moins dense dans
lequel courent les filets nerveux, les vaisseaux sanguins ainsi que les
vaisseaux lymphatiques dont la majorité se jette dans les ganglions
axillaires.
Fig N°1 : Anatomie de la glande mammaire
Les acini (qui sont de petits culs de sac au fond du canal alvéolaire et
qui constituent la partie sécrétrice de la glande) sont groupés de
façon très dense autour d’un canal alvéolaire. Plusieurs canaux
alvéolaires se réunissent et forment un canal lobulaire qui draine un
lobule. Plusieurs canaux lobulaires se réunissent et forment un
galactophore l’ensemble des lobules qu’il draine forme lobe
glandulaire. Une glande mammaire est formée d’une quinzaine de
lobes glandulaires.
C’est au niveau des cellules qui tapissent l’intérieur de ces différents
canaux que se développent la plupart des cancers du sein.
Fig n°2 : Représentation schématique d’un lobe glandulaire
Le dépistage correctement mené permet le plus souvent de saisir les
cancers à un moment de leur évolution ou ils sont encore confinés au
niveau de cette unité de base (cancer in situ et cancers infiltrants de
très petite taille), alors qu’ils n’ont pas eu le temps d’acquérir leur
potentiel métastatique.
Facteurs intervenant dans l’augmentation du risque de
développer un cancer du sein :
De nombreux événements peuvent intervenir dans le développement
d’un cancer du sein. Certains sont plus pesants que d’autre en la
matière. La majorité d’entre eux sont indépendant de nous à l’échelle
de l’individu mais quelques uns sont susceptibles d’être sous notre
contrôle comme le tabagisme, l’exercice physique, les traitements
hormonaux intempestifs … Nous citerons simplement les principaux
d’entre eux :
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Puberté précoce, avant l’âge de 12 ans
Ménopause tardive
Première grossesse tardive ou absence de grossesse
Absence d’allaitement
Utilisation intempestive et abusive des traitements hormonaux
de substitution
Obésité, manque d’exercice physique
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Age (la fréquence des cancers du sein augmente avec l’âge)
Antécédents familiaux de cancers du sein
Antécédents personnels de cancer du sein
Tabagisme
Certaines maladies du sein
Le facteur génétique lors que le sujet est porteur des gènes
BrCa1 et/ou BrCa2
Il faut noter que dans notre société, nous constatons une élévation
notable de la moyenne d’âge au mariage et donc de la première
grossesse. De plus, l’endogamie qui continue de régner favorise la
pérennisation des maladies à support génétique. Ces éléments nous
interpellent aussi sur la nécessité de réfléchir aux moyens d’agir sur
les comportements individuels et collectifs pour peut être infléchir, à
moyen terme le poids des facteurs liés à ces comportements.
L'essentiel à savoir
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Le dépistage des cancers du sein se fait grâce à des examens
fiables, faciles à effectuer et sans conséquences notables, qui
s’articulent autour de la mammographie
Trop souvent encore, c’est la malade elle-même qui découvre
une boule ou une déformation au niveau d’un sein. Elle consulte
alors pour avoir un diagnostic. Il ne faut pas attendre la
découverte d’une « grosseur » pour se faire examiner les seins.
L’autopalpation (que nous déconseillons vivement) ne doit en
aucun cas dispenser les femmes de leurs examens de
dépistage. Elle permet, dans les meilleurs cas, la découverte de
cancers de un centimètre ou deux
Il arrive qu’un cancer se développe quelques mois après un
examen de dépistage. C’est pourquoi, malgré une
mammographie normale, la moindre modification au niveau des
seins doit mener à consulter votre sénologue.
Aucune femme n’est protégée contre le cancer du sein. Environ
une femme sur dix y sera confrontée en moyenne. Toutefois,
certaines femmes constituent un terrain de prédilection pour
cette maladie (voir paragraphe précédent).
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Si vos examens de dépistage découvrent un cancer, le
traitement sera entamé après un complément de bilan. Ce
traitement sera beaucoup plus léger et bref que pour des
cancers plus évolués et la guérison est le plus souvent obtenue
Le traitement peut se limiter à une simple chirurgie associée à
une radiothérapie. Il peut toutefois nécessiter l’adjonction d’une
chimiothérapie et/ou d’une radiothérapie. Les protocoles sont
établis au cas par cas, conformément à des schémas de base
validés par la communauté médicale internationale.
Un cancer du sein dépisté à un stade précoce évolue, dans la
grande majorité des cas, de façon favorable. La guérison est le
plus souvent au rendez-vous. Dans un certain nombre de cas,
l’évolution est moins simple. Elle peut se faire alors sous la
forme d’une récidive locale (résurgence du cancer sur la cicatrice
du premier), d’une rechute après plusieurs années de rémission
ou encore sous la forme de l’apparition de métastases au foie,
aux poumons, à l’os ou ailleurs.
La précocité du diagnostic d’un cancer dépisté ne doit pas
dispenser de contrôles post thérapeutiques réguliers, associant
des consultations chez le sénologue et des bilans
radiographiques dont l’élément incontournable reste la
mammographie des deux seins en cas de traitement
conservateur ou du sein restant en cas de mammectomie.
Les hommes ne doivent pas se sentir totalement à l’abri des
cancers du sein et doivent y penser en cas d’apparition d’un
nodule au sein
Les bons comportements pour réduire les risques de cancer du
sein :
Il est aisé d’adopter des attitudes de vie susceptibles de réduire le
risque de développer des cancers du sein :
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En cas de maternité, préférer l’allaitement au sein
Ne pas hésiter à faire du sport et de la marche
Lutter contre l’obésité en veillant à avoir une alimentation
équilibrée riche en légumes frais et fruits
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Arrêter de fumer ou mieux, ne pas fumer
Proscrire l’utilisation intempestive et abusive des traitements
hormonaux de substitution
Procéder à des examens de dépistage à partir de 45 ans, en
particulier en cas d’antécédents familiaux de cancer du sein et
en cas de maladies des seins, dont certaines constituent des
états précancéreux.
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