24 et 25 novembre 2016 9:30-18:00

publicité
association
24 et 25 novembre 2016
9:30-18:00
CNRS - Délégation Paris Michel-Ange
Auditorium Marie-Curie
3, rue Michel-Ange, Paris XVIe
Programme et inscription :
www.alaintestart.com
Contact :
Valérie LÉCRIVAIN
06 74 29 65 95
[email protected]
De l’ethnologie à la préhistoire
ou l’édification d’une sociologie générale
Colloque organisé en hommage à Alain Testart (1945 -2013)
Jeudi 24 et vendredi 25 novembre 2016
9h00 - 18h00
CNRS - Délégation Paros Michel-Ange
Auditorium Marie-Curie
3, rue Michel-Ange, Paris 16e
M° Michel-Ange/Auteuil (n° 9 et 10). Bus 22, 52, 62, 72
Organisateurs : Lécrivain Valérie (ArTeHiS, UMR 6298)
Rostain Stéphen (CNRS, UMR 8096 ArchAm)
Karadimas Dimitri (CNRS, UMR7130 LAS)
Lemardelé Christophe (UMR 8167 Orient & Méditerranée)
Cros Jean-Paul (Paris X, UMR 7041/ArScAn)
Comité scientifique :
Boulestin Bruno (UMR 5191 PACEA)
Gallay Alain (Université de Genève-LAPA)
Jeunesse Christian (Université Strasbourg, UMR 3227 MISHA)
Le Roux Pierre (Université Strasbourg, UMR 7363 SAGE)
Décédé en 2013, l’anthropologue Alain Testart a laissé une œuvre considérable – plus d’une quinzaine d’ouvrages publiés − et des Principes de sociologie générale encore inédits.
Partant d’un travail anthropologique relativement classique, basé sur l’ethnographie australienne, il a
abordé au fur et à mesure de ses publications des questions ayant trait à un grand nombre de sociétés. Si
le comparatisme est depuis toujours une des composantes essentielles de l’anthropologie sociale, alors
Alain Testart l’a mis en pratique comme rarement anthropologue le fit. Renouant avec la notion d’évolution, tout en se démarquant d’un évolutionnisme spéculatif du XIXe siècle et du néo-évolutionnisme
américain du XXe siècle, il en vint finalement à jeter de nombreuses passerelles entre l’anthropologie,
l’archéologie et l’histoire. Porteur d’un projet général sur les sociétés, il a renouvelé la réflexion sur la
place de l’économie, du politique, du juridique, du religieux et des rapports sociaux. Son œuvre appelle
encore de nos jours à des réflexions interdisciplinaires sur l’esclavage, l’État, la violence, les chasseurscueilleurs, la classification des sociétés ou les échanges, pour ne citer que ces thèmes.
L’œuvre de cet anthropologue invite au questionnement et à la poursuite de sa démarche. C’est
pourquoi la tenue d’un colloque pluridisciplinaire est nécessaire pour mieux délimiter l’héritage scientifique légué par Alain Testart. C’est l’aspect précurseur de son œuvre à travers ses problématiques, ses
recherches, ses résultats que les participants à ce colloque souhaitent mettre en évidence. Au constat
désabusé laissant entendre que les sciences sociales seraient condamnées à rester dans l’antichambre
de la science, A. Testart a montré au contraire que celles-ci ont vocation à être des sciences à part entière
pour peu que le chercheur s’en donne les moyens méthodologiques et épistémologiques. Le flambeau
est tombé trop tôt à terre, il importe de s’en saisir et d’en faire vivre la flamme.
Jeudi 24 novembre 2016
Epistémologie et éléments de classification
Descola Philippe
Collège de France, chaire d’Anthropologie de la nature
Ouverture du colloque
Gallay Alain
Université de Genève/LAP
Alain Testart et la réflexion épistémologique
Tornay Serge
Muséum national d’histoire naturelle, Paris
Autour de l’Essai sur les éléments de classification des sociétés
Bourdeaux Gautier
Université Descartes, Paris V
Alain Testart et la science juridique
Esclavage, richesse et religion
Le Roux Pierre
Université de Strasbourg/Laboratoire SAGE, UMR 7363
L’apport d’Alain Testart sur l’esclavage et la dette
Baroin Catherine
CNRS/Paris X, Nanterre
Pour une anthropologie de la richesse
Guilaine Jean
Collège de France, chaire de Civilisation de l’Europe au néolithique et à l’âge du bronze
Autour de « la Déesse et le Grain »
Lemardelé Christophe
UMR 8167 Orient & Méditerranée
Le sacrifice est-il « une idée à la mode » ? Pour une socio-anthropologie des rituels
Karadimas Dimitri
CNRS, UMR 7130/LAS
La « structure S » développée dans « Des mythes et des croyances »
Vendredi 25 novembre 2016
Les chasseurs-cueilleurs d’hier et d’aujourd’hui
Valentin Boris, Paris 1, UM5 7041, Nanterre
et
Pétillon Jean-Marc, CNRS, UMR 5608, Toulouse
Autour de Lascaux. Dialogue avec Alain Testart
de Saulieu Geoffroy
IRD, Paloc
Naissance de l’agriculture bousculée par « la préhistoire des autres » : de nouveaux scénarios
Jeunesse Christian
Université de Strasbourg/Institut Universitaire de France, UMR 7044
Alain Testart, les chasseurs-cueilleurs sédentaires-stockeurs préhistoriques et l’émergence de la
domestication au Proche-Orient
Stépanoff Charles
LAS/Ehess
Pourquoi les chasseurs-cueilleurs de l’Arctique eurasiatique sont-ils devenus pasteurs ?
Dépôts mystérieux et morts d’accompagnement
Cauwe Nicolas
Musées royaux d’art et d’histoire, Bruxelles
Autour des « Armes dans les eaux » : le « dépôt votif » de l’âge du Bronze à Han-sur-Lesse (province de
Namur, Belgique)
Ismard Paulin
Paris 1, UMR 8210/ANHIMA
Quel comparatisme pour l’étude des sociétés esclavagistes ?
Boulestin Bruno
Université de Bordeaux, UMR 5191/Pacea
Alain Testart et l’archéologie de la mort
Luc Laporte, CNRS
et
Jean Paul Cros et al., Paris X, UMR 7041/ArScAn
Servitude volontaire et morts d’accompagnement: questionnements archéologiques autour des
mégalithes du Sénégal
Une œuvre posthume
Romain Pigeaud, CreAAH, UMR 6566
Valérie Lécrivain, ArTeHiS, UMR 6298
A propos du livre posthume d’Alain Testart sur l’art pariétal
Alain Testart (1945-2013)
L’anthropologue Alain Testart s’est éteint le 2 septembre 2013, à l’âge de 67 ans, alors qu’il venait de
recevoir le Prix Guizot de l’Académie Française et le Prix Emile Girardeau de l’Académie des Sciences Morales
et Politiques pour son livre, désormais célèbre Avant l’Histoire, 2012.
Alain Testart a découvert les sciences sociales et humaines à l’École Nationale Supérieure des Mines de
Paris. A 26 ans, après l’obtention de son diplôme d’ingénieur, il tente de se réorienter et dût choisir entre ses
nouvelles passions du moment, la philosophie, la psychanalyse et l’ethnologie, optant pour cette dernière. Il
entre au CNRS en 1982 et a travaillé pendant plusieurs années au sein du laboratoire d’anthropologie sociale
(LAS), celui-là même fondé par Claude Lévi-Strauss. A partir de 2004, il tient séminaire au sein de plusieurs
établissements du Collège de France.
PENSER UNE « SOCIOLOGIE GÉNÉRALE «
Spécialiste des Aborigènes d’Australie, Alain Testart s’est illustré plus spécifiquement par sa méthode
comparative. Cette méthode permettait, selon lui, de relever les grandes différences de structure sociale au
coeur des sociétés. A ce titre, il s’est intéressé à l’esclavage (L’esclavage, la dette et le pouvoir 2001), au don
et à l’échange (Des dons et des dieux, 2006) mais également à la parenté, à la division sexuelle du travail,
aux croyances religieuses, à l’économie-politique etc.
Porteur d’un projet scientifique sur l’évolution des formes de sociétés, Alain Testart a tenté d’ouvrir les
frontières disciplinaires. Il a renoué le dialogue avec de nombreuses disciplines avec lesquelles la collaboration avait été rompue, comme l’archéologie préhistorique et proche-orientale, l’assyriologie, l’antiquité
romaine, l’histoire du droit ou l’histoire des religions. Pour lui, l’anthropologie ne devait ni s’isoler ni négliger
ce qui constituait l’autre moitié de l’humanité, la préhistoire et l’histoire. Plusieurs livres attestent de sa collaboration avec les archéologues comme celui sur l’origine de l’Etat (La servitude volontaire, 2004).
Alain Testart a toujours défendu avec courage la légitimité d’un projet scientifique se donnant pour objet
l’évolution des formes sociales tout en prenant ses distances avec l’évolutionnisme spéculatif du XIXe siècle et
le néo-évolutionnisme américain du XXe. C’est dans ce cadre qu’il a proposé une classification des formes sociales dans son livre Eléments de classification des sociétés, 2005. Dans Avant l’Histoire, 2012, il a retracé les
étapes par lesquelles une grande majorité de sociétés est passée des communautés de chasseurs-cueilleurs
aux formes sociales établies depuis le néolithique. Cet essai, par son ampleur et son audace, le singularise au
regard de l’ethnologie française classique.
Alain Testart
Art et Religion de Chauvet à Lascaux
Gallimard, Collection Bibliothèque illustrée des histoires
Novembre 2016
Cette publication inédite et posthume d’Alain Testart analyse à neuf le dispositif iconographique des
grottes ornées du paléolithique supérieur, principalement des grottes Chauvet (- 37 000) et de Lascaux (18 000). Reconsidérant la distribution spatiale des grottes, les représentations animales et l’abondance des
images abstraites, l’auteur propose une interprétation inédite de l’art pariétal jointe à nouvelle théorie des
signes.
Selon lui, cet art des grottes du paléolithique obéit à une sorte de canon qui semble renvoyer à un mode
de pensée mythique similaire à celui qui s’exprime dans le totémisme. Comme dans le totémisme, l’iconographie des grottes représente une humanité hybride, mal dégagée du monde animal. Dans cette pensée
mythique, comme dans l’art pariétal, l’humanité est certes représentée mais de façon dissimulée : à travers
les animaux et leur classification en espèces, cet art révèle, nous dit Alain Testart, une classification des
hommes.
La grotte serait un microcosme représentant l’état du monde à son origine, au temps du mythe. L’omniprésence des signes de la féminité apposés sur les images d’animaux donne à penser que la reproduction du
monde était une préoccupation centrale de leur religion.
Pour appréhender cet art, l’auteur présente une vingtaine de propositions iconographiques et chaque
image est assortie d’une démonstration ou d’un décryptage.
Téléchargement