PARTIE V: FEMININ, MASCULIN CHAPITRE 13: LA RÉGULATION DE LA FONCTION DE REPRODUCTION CHEZ LA FEMME L'appareil sexuel féminin est fonctionnel de la puberté à la ménopause. Les ovaires produisent de façon cyclique un ovule (ovocyte I) et produisent également des hormones responsables du développement des caractères sexuels secondaires et de la mise en place de la gestation. Un système de régulation permet de contrôler cette double activité ovarienne. De plus le fonctionnement cyclique de l'appareil génital touche plusieurs organes; l'utérus et le vagin pour le cycle menstruel et les ovaires pour le cycle ovarien. 13.1 LES CYCLES SEXUELS ET LEUR CONTRÔLE Le fonctionnement de l'appareil génital féminin de la puberté à la ménopause présente un caractère cyclique qui concerne plusieurs organes. Le premier jour du cycle correspond au premier jour d'apparition des règles et dure 28 jours en moyenne. 13.1.1 LES CYCLES MENSTRUELS Ce sont les cycles suivis par l'utérus et le vagin. Pour l'utérus, c'est la paroi (endomètre) qui subit les principales modifications alors que pour le vagin c'est la densité de la glaire cervicale (mucus) qui varie. 13.1.1.1 Cycle utérin L'utérus est un organe creux destiné à accueillir un embryon. Il est formé de deux tissus; le myomètre (=muscle) et l'endomètre (=muqueuse utérine). L'endomètre subit des modifications cycliques. Le cycle débute par une dégradation de l'endomètre qui entraîne des hémorragies (d'une durée de 5 jours en moyenne). Ensuite il présente une phase de croissance et d'épaississement (= phase proliférative). Il s'y développe des glandes en tubes et apparaît une importante vascularisation sanguine. A partir du 14ème jour du cycle c'est la phase sécrétoire, il y a ramification des glandes en tubes qui vont produire du mucus et des sucres. Il y a également spiralisation des vaisseaux sanguins; L'endomètre prend alors le nom de "dentelle utérine". Il est prêt à accueillir un embryon. En l'absence de fécondation, on observe la destruction de l'endomètre dont la couche superficielle se désagrège et est éliminée avec des saignements. 13.1.1.2 Cycle de la glaire cervicale En parallèle les cellules du col de l'utérus fabriquent un mucus nommé glaire cervicale. Le maillage de cette glaire est plus ou moins serré au cours du cycle (=empêcher la pénétration des agents pathogènes dans l'utérus) Après les règles les mailles sont très denses et la glaire est visqueuse s'opposant ainsi physiquement au passage éventuel de spermatozoïdes du vagin vers l'utérus. Au moment de l'ovulation les mailles deviennent plus lâches et la glaire est fluide, le passage des spermatozoïdes est ainsi facilité. Pendant la phase sécrétoire la glaire redevient dense. Lors de leur passage dans la glaire cervicale les spermatozoïdes acquièrent leur pouvoir fécondant, c'est la capacitation, transformation de la membrane de la tête du spermatozoïde. 13.1.1.3 Cycle de la température La température corporelle de la femme prise le matin avant le levé est constante durant la phase folliculaire (=36,7°C). Elle augmente de quelques dixièmes de degré au moment de l’ovulation. Cette température est plus élevée pendant la phase lutéale. 13.1.2 LE CYCLE OVARIEN A la naissance l’ovaire possède un stock déterminé d’ovocytes qui se sont formés pendant la période fœtale. Ces ovocytes sont bloqués en prophase de 1ère division de méiose jusqu’à la puberté. A partir de la puberté et jusqu’à la ménopause, un certain nombre de follicules ovariens va évoluer. Un follicule est formé d’un ovocyte I entouré de cellules folliculaires. Au cours de son évolution, l’ovocyte va s’entourer d’un nombre de plus en plus important de cellules folliculaires. En général, un seul de ces follicules termine son évolution tandis que les autres dégénèrent au cours du cycle ovarien. L’évolution des follicules permet de distinguer 2 phases dans le cycle séparé par l’évènement majeur ; la ponte ovulaire : La phase folliculaire (durée variable) mais 14 jours en général pour un cycle de 28 jours. Elle correspond à la maturation de l’un de la dizaine de follicules cavitaires présents en début de cycle. Il évolue en un follicule mûr que l’on appelle encore le follicule de De Graaf. Le follicule qui évolue est qualifié de follicule dominant. Elle s’achève par l’ovulation le 14ème jour. Le 14ème jour le follicule mur se rompt à la surface de l’ovaire et libère l’ovocyte II entouré de quelques cellules folliculaires (=corena radiata). L’ovocyte est récupéré par le pavillon d’une trompe. La phase lutéale de durée fixe, 14 jours. Le follicule éclaté se transforme progressivement en corps jaune par prolifération des cellules de la granulosa et de la thèque interne. Ces cellules envahissent la cavité et se transforment en cellules lutéales. Le corps jaune est à son maximum de développement le 28ème jour, s’il n’y a pas de fécondation il dégénère. 13.1.3 LE CYCLE HORMONAL Une parfaite synchronisation des cycles utérins et ovariens est nécessaire à la préparation de l’organisme à une fécondation et une grossesse éventuelle. Elle est assurée par des cycles hormonaux. L’ovaire fabrique deux types d’hormones sexuelles ; les oestrogènes et la progestérone dont la sécrétion est cyclique : Les oestrogènes (oestradiol) sont synthétisés par les cellules de la thèque interne et les cellules de la granulosa. Plus le follicule se développe et plus leur concentration plasmatique augmente. Cette sécrétion atteint un pic vers le 12ème jour du cycle. L’oestradiol est responsable de l’épaississement de l’endomètre durant la phase proliférative. On assiste à deux pics d’oestradiol durant le cycle hormonal ; un premier important juste avant l’ovulation (12ème jour) et un deuxième moins prononcé au environ du 21ème jour. La progestérone est libérée essentiellement par le corps jaune au cours de la phase lutéale (post-ovulatoire). Le corps jaune fabrique également des oestrogènes. La progestérone permet la mise en place de la dentelle utérine et le relâchement des muscles utérins afin de faciliter la nidation. Elle est également responsable de l’augmentation de température (pdt la phase lutéale) et ne peut agir que si l’endomètre a été sensibilisé par les oestrogènes. En fin de cycle la régression du corps jaune entraîne la chute des taux des hormones ovariennes et la destruction de la dentelle utérine. En cas de fécondation, la dentelles utérine est maintenue afin d’assurer la nidation. Ces hormones ovariennes ont donc principalement l’utérus comme organe cible. 13.2 LA RÉGULATION DES CYCLES OVARIENS ET UTÉRINS La régularité des cycles implique l’existence d’un système de régulation qui va faire intervenir le C.H.H 13.2.1 LES SÉCRÉTION DU C.H.H 13.2.1.1 Contrôle par l’antéhypophyse Cette glande produit deux hormones comme chez l’homme ; les gonadostimulines dont la sécrétion est cyclique. La FSH stimule le follicule ovarien et l’amène à maturité. Elle va donc stimuler la synthèse des oestrogènes pdt la phase folliculaire. La LH est responsable de la transformation des cellules du follicule rompu en cellules lutéales. Elle stimule la formation du corps jaune et donc des hormones ovariennes. A l’instar des gonadostimulines de l’homme, leur sécrétion est pulsatile ; C’est le couple « fréquence amplitude » qui varie cycliquement. Les taux de LH et FSH vont augmenter progressivement jusqu’aux pics précédent l’ovulation qui a lieu 36 heures après le pic de LH. 13.2.1.2 Contrôle par l’hypothalamus Comme chez l’homme, les neurones hypothalamiques sécrètent et libèrent de façon pulsatile la GnRH. Elle stimule l’activité des cellules hypophysaire responsables de la sécrétion pulsatile de FSH et de LH. Chez la femme les hormones qu’elles soient ovariennes, hypophysaires présentent un caractère cyclique s’opposant à la constance des taux hormonaux chez l’homme. 13.2.2 LES RÉTROCONTRÔLES EXERCÉS PAR LES HORMONES OVARIENNES SUR LE C.H.H 13.2.2.1 Rétrocontrôle majoritairement négatif Pendant la phase folliculaire, les taux d’oestrogènes freinent la sécrétion de FSH et de LH (diminution de la fréquence et de l’amplitude des puls. Leur concentration plasmatique diminue, on parle ainsi de rétrocontrôle négatif. En phase lutéale, la sécrétion importante de progestérone et d’œstrogène par le corps jaune exerce une inhibition sur le CHH entraînant ainsi une diminution des taux plasmatiques des gonadostimulines. En fin de cycle la régression du corps jaune entraîne une diminution des taux d’œstrogène et de progestérone. L’inhibition exercée par les hormones sur le CHH va donc être levée induisant ainsi l’augmentation des taux de FSH et LH. 13.2.2.2 Rétrocontrôle positif Quelques jours avant l’ovulation, le taux plasmatique d’oestradiol augmente considérablement, on observe un pic d’oestradiol correspondant à la maturité du follicule (le taux d’œstrogène dépasse une valeur seuil de 200 pg/ml) pourtant les taux de FSH et de LH augmentent car le fort taux d’œstrogènes stimule en retour les sécrétions du CHH d’où les pics de LH et de FSH ; On parle de rétrocontrôle positif. Le pic d’oestradiol déclenche le pic de LH ce dernier responsable de la ponte ovulaire le 14ème jour. L’alternance de ces rétrocontrôles négatif et positif est responsable des cycles ovariens et utérins. Le fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadotrope permet de retrouver toutes les caractéristiques d’un système de régulation avec le CHH comme système réglant. 13.3 INFLUENCE DES FACTEURS EXTERNES OU INTERNES (Déjà expliquée pour le schéma de Régulation de la fonction de reproduction chez l’homme)