Hygiène au cabinet médical - Recommandations

publicité
RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES
Hygiène et prévention du risque infectieux en
cabinet médical ou paramédical
Recommandations
Juin 2007
Avec le partenariat méthodologique
et le concours financier de la
L’argumentaire scientifique de ces recommandations est téléchargeable sur
www.has-sante.fr
Haute Autorité de santé
Service communication
2 avenue du Stade de France - F 93218 Saint-Denis La Plaine CEDEX
Tél : +33 (0)1 55 93 70 00 - Fax : +33 (0)1 55 93 74 00
Ce document a été validé par le Collège de la Haute Autorité de santé en juin 2007.
© Haute Autorité de santé – 2007
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Sommaire
Recommandations..............................................................................................................................................2
1.
1.1
1.2
1.3
Introduction ................................................................................................................................................2
Thème des recommandations....................................................................................................................2
Professionnels et personnes concernés ....................................................................................................2
Méthodologie d’élaboration ........................................................................................................................2
2.
Quelle organisation pour le cabinet médical ou paramédical et quels sont les entretiens des
locaux et matériaux ? .........................................................................................................................................3
2.1 Agencement architectural...........................................................................................................................3
2.2 Aménagement de la salle de soins et de consultation ...............................................................................3
2.3 Aménagement en salle d’attente................................................................................................................4
2.4 Entretien des locaux et des surfaces .........................................................................................................4
2.5 Gestion des déchets d’activité de soins .....................................................................................................5
2.6 Réfrigérateur...............................................................................................................................................6
3.
3.1
3.2
Comment choisir et traiter le matériel médical ?....................................................................................6
Traitement des dispositifs médicaux réutilisables immergeables ..............................................................6
Traitement des dispositifs médicaux réutilisables non immergeables .......................................................8
4.
Quel doit être le niveau d’exigence d’hygiène des professionnels de santé ? Quelles sont les
précautions standard à appliquer ?..................................................................................................................9
4.1 Hygiène des mains .....................................................................................................................................9
4.2 Équipement de protection individuelle standard ........................................................................................9
4.3 Utilisation et élimination des dispositifs piquants, coupants ou tranchants................................................10
5.
Quelles sont les précautions supplémentaires à adopter et quelles sont les conditions de
réalisation des gestes selon leur niveau d’invasivité ?..................................................................................11
5.1 Antisepsie de la peau et des muqueuses ..................................................................................................11
5.2 Les équipements de protection personnelle ..............................................................................................14
6.
Quelles précautions prendre en fonction des risques spécifiques de certains patients ou de
certains risques épidémiques ?........................................................................................................................23
6.1 Vaccinations des professionnels de santé .................................................................................................23
6.2 Équipements supplémentaires de protection personnelle .........................................................................23
Annexe 1. Niveau de preuve et grade des recommandations .......................................................................25
Annexe 2. Protocole d’entretien des locaux ....................................................................................................26
Annexe 3. Procédure standardisée de friction des mains (NF EN 1500) .....................................................30
Participants .........................................................................................................................................................31
Fiche descriptive ................................................................................................................................................33
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
-1-
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Recommandations
1. Introduction
1.1 Thème des recommandations
Ces recommandations concernant l’hygiène et la prévention du risque infectieux en cabinet
médical ou paramédical ont été réalisées à la demande de la Direction générale de la santé
(DGS) par la Société de formation thérapeutique du généraliste (SFTG), dans le cadre d’un
partenariat méthodologique avec la Haute Autorité de santé (HAS), et en collaboration avec
la Société française de médecine générale (SFMG), le Collège national des généralistes
enseignants (CNGE) et la Société française de documentation et de recherche en médecine
générale (SFDRMG).
Historiquement, les infections nosocomiales désignaient les infections acquises à l’hôpital.
Avec l’arrêté du 23 septembre 2004 portant création d'un Comité technique des infections
nosocomiales et des infections liées aux soins (CTINILS), la lutte contre les infections
nosocomiales concerne désormais l’ensemble des professionnels de santé, qu’ils soient hors
ou au sein des établissements de santé.
Ces recommandations ont pour objectif la réduction des infections transmises lors d’actes de
soin, notamment par les dispositifs médicaux, la réduction des infections croisées et le
contrôle du risque infectieux lié à l’environnement.
Le cabinet médical ou paramédical, comme lieu particulier pour la mise en œuvre des
mesures d’hygiène et de prévention du risque infectieux, est l’objet de ces
recommandations.
1.2 Professionnels et personnes concernés
Ces recommandations sont destinées :
- à l’ensemble des professionnels de santé exerçant en cabinet médical et
paramédical ;
- aux professionnels des réseaux de soins ;
- aux professionnels des services de soins à domicile, aux aides soignants et
auxiliaires de vie ;
- aux patients et leurs familles, et aux associations de patients.
1.3 Méthodologie d’élaboration
Ces recommandations professionnelles ont été élaborées selon la méthode des
recommandations pour la pratique clinique, publiée par l’Anaes en 1999. Elles s’appuient sur
les résultats des études disponibles dans la littérature médicale et des textes réglementaires.
En fonction de ces données, les recommandations sont gradées (grade A, B ou C) selon les
modalités décrites en annexe 1 ou peuvent porter une mention spécifique (réglementaire,
AMM, etc.).
Dans le domaine de l’hygiène et la prévention du risque infectieux, le critère de jugement
principal de la plupart des études est microbiologique et rares sont les études où un bénéfice
clinique d’une intervention a pu être évalué, notamment en cabinet libéral. En conséquence,
en l’absence de données, la plupart des recommandations sont fondées sur un accord
professionnel au sein du groupe de travail réuni par la HAS, après consultation du groupe de
lecture. Dans le texte, les recommandations non gradées correspondent à des
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
-2-
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
recommandations fondées sur un accord professionnel. L’absence de niveau de preuve ne
signifie pas que les recommandations ne sont pas pertinentes et utiles. Elle doit en revanche
inciter à engager des études complémentaires lorsque cela est possible.
2. Quelle organisation pour le cabinet médical ou
paramédical et quels sont les entretiens des locaux et
matériaux ?
2.1 Agencement architectural
R 1 : Aucune recommandation n’est proposée sur l’organisation architecturale du cabinet et
la circulation des patients (accord professionnel).
R 2 : En l’absence d’un contrôle applicable du taux horaire de renouvellement de l’air, il est
simplement recommandé d’assurer une aération quotidienne des locaux (accord
professionnel).
R 3 : Il est recommandé d’aménager un point d’eau dans chaque salle de consultation ainsi
que dans les zones sanitaires. Chaque point d’eau doit avoir à proximité un distributeur de
savon liquide à pompe et avec poche rétractable éjectable, un distributeur d’essuie-mains à
usage unique en papier non tissé et une poubelle à pédale ou sans couvercle (accord
professionnel).
La qualité de l’eau utilisée aux points d’usage du cabinet médical relève de la conformité aux
critères de potabilité de l’eau du réseau.
R 4 : Après une absence d’usage prolongée, il est recommandé de pratiquer une purge de
l’eau stagnante d’au moins une minute avant tout nouvel usage (accord professionnel).
R 5 : Il est recommandé d’adopter un réglage du chauffe-eau qui permette de maintenir, sur
l’ensemble du circuit d’eau, une température d’eau chaude > 60°C et une température d’eau
froide < 20°C. L’installation de mitigeurs aux sort ies d’eau est recommandée (accord
professionnel).
2.2 Aménagement de la salle de soins et de consultation
R 6 : Il est recommandé d’équiper la salle d’examen et de soins avec :
- une poubelle réservée aux déchets ménagers : emballages, papiers, couches ;
- une poubelle équipée de sac poubelle de couleur différente pour le recueil des
déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI) ; la couleur retenue pour ces
emballages est le jaune, couleur correspondant au signalement européen du risque
biologique ;
- une boîte à objet piquant, coupant, tranchant (OPCT) situé à portée de main du soin ;
- une table ou un fauteuil d’examen, recouvert d’un revêtement lessivable et d’un
support non tissé ou d’un drap à usage unique changé entre chaque patient (accord
professionnel).
R 7 : Aucune recommandation n’est proposée concernant le mobilier de bureau (stylos,
dossiers médicaux, combinés téléphoniques, claviers d’ordinateur) en dehors du respect
strict de l’hygiène des mains. Chaque professionnel peut toutefois opter pour un clavier sans
touche ou pour la couverture de son clavier d’ordinateur par un écran ou par un film
plastique transparent (accord professionnel).
R 8 : Les plantes, vases, aquariums et fontaines décoratives ne sont pas recommandés
dans les zones de soins (accord professionnel).
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
-3-
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
2.3 Aménagement en salle d’attente
La transmission croisée à partir des jouets de la salle d’attente est très probable (niveau de
preuve 4).
R 9 : Les méthodes recommandées pour le nettoyage des jouets sont l’utilisation du lavelinge pour les jouets à surface textile et l’utilisation du lave-vaisselle pour les jouets à surface
dure (accord professionnel).
R 10 : Si le recours à un lave-linge et à un lave-vaisselle est possible (équipement à
demeure ou gestion à domicile par la personne chargée de l’entretien), il est recommandé
(accord professionnel) :
- d’effectuer un nettoyage fréquent (tous les jours ou tous les deux jours) des jouets de
la salle d’attente (il peut être judicieux de procéder à un roulement dans la mise à
disposition en salle d’attente) ;
- de retirer systématiquement les jouets de la salle d’attente en période d’épidémie de
bronchiolite ou de gastro-entérite.
R 11 : Si le recours à un lave-linge et à un lave-vaisselle n’est pas possible, il est
recommandé de ne pas mettre de jouets dans la salle d’attente tout en soulignant qu’il est
possible d’accepter que les familles apportent des jouets personnels (accord professionnel).
R 12 : Afin de réduire le risque de transmission infectieuse lié au temps de séjour en salle
d’attente, il est suggéré de privilégier un accueil en consultations sur rendez-vous (accord
professionnel).
2.4 Entretien des locaux et des surfaces
R 13 : L’aménagement des locaux doit privilégier un entretien facile, efficace et la stricte
utilité pour les soins. Il est recommandé, pour toutes les surfaces (sols, murs, plans de
travail) d’opter pour des revêtements lessivables lisses, non poreux, faciles à nettoyer et ne
présentant pas ou peu de joints. Le carrelage, avec joints plats et étanches qui peuvent
devenir poreux, doit être évité ; l'emploi du bois et du liège est à éviter dans les lieux de
soins, de même que la pose de moquettes et de tapis (accord professionnel).
R 14 : Il est recommandé de réaliser un entretien quotidien des sols, des surfaces des
mobiliers, des équipements et un nettoyage immédiat en cas de souillures (accord
professionnel).
R 15 : Il est recommandé d’écrire et de rendre accessibles, sous forme de protocole, les
procédures d’entretien en déterminant le matériel nécessaire, les tâches à accomplir, leur
attribution et la fréquence à laquelle elles doivent être réalisées (accord professionnel).
Le groupe de travail propose, en annexe 2 de ce document, un protocole d’entretien des
locaux que chaque professionnel pourra adapter à son fonctionnement.
Il est d’usage de procéder au nettoyage des zones les plus propres vers les zones les plus
sales, et du haut (plafond, murs) vers le bas (sol).
Le dépoussiérage humide (balayage humide) constitue le temps préalable indispensable au
nettoyage des sols. Pour les surfaces autres que les sols, l’essuyage humide avec un produit
détergent ou détergent-désinfectant constitue, en règle générale, la seule étape.
R 16 : Il est recommandé un nettoyage simple des sols, c'est-à-dire un dépoussiérage
humide suivi de l’utilisation d’un détergent du commerce, pour l’ensemble des zones du
cabinet médical (accord professionnel).
R 17 : Pour les surfaces autres que les sols, il est recommandé de procéder à un essuyage
humide (accord professionnel) :
- avec un produit détergent dans l’espace d’accueil et de secrétariat, la salle d’attente
et le local d’archivage ;
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
-4-
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
-
avec un produit détergent-désinfectant1 dans la salle d’examen et de soins, la
lingerie, les sanitaires, le local de ménage, le local de stockage des déchets, la zone
de traitement des dispositifs médicaux, la zone de conditionnement des dispositifs
médicaux avant stérilisation, la zone de stérilisation et de stockage du matériel stérile
et des médicaments.
R 18 : Il est recommandé d’éliminer, après avoir mis des gants non stériles, les souillures
biologiques (sang, salive, etc.) dès leur production avec de l’essuie-tout imprégné d’un
produit détergent-désinfectant ou de l’eau de Javel (diluée au 1/10) (accord professionnel).
R 19 : Il est en particulier recommandé de procéder au nettoyage et à la désinfection de la
table d’examen après l’examen d’un patient atteint de gastro-entérite aiguë ou de
bronchiolite en utilisant un essuie-tout imprégné d’un produit détergent-désinfectant (accord
professionnel).
2.5 Gestion des déchets d’activité de soins
La gestion des déchets d’activité de soins est réglementée et relève du principe suivant :
« tout producteur de déchets est responsable de leur élimination ».
Les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) sont constitués :
- des dispositifs médicaux ou matériaux piquants, coupants, tranchants, dès leur
utilisation, qu’ils aient été ou non en contact avec un produit biologique ;
- de tout dispositif de soins et tout objet souillé par (ou contenant) du sang ou un autre
liquide biologique.
Ils doivent être séparés dès leur production par les professionnels de santé, conditionnés de
manière distincte dans un emballage primaire afin de suivre des filières d’élimination
spécifiques.
Les professionnels de santé doivent donc disposer2 :
- de boîtes à déchets perforants selon la terminologie AFNOR pour le recueil des
objets piquants, coupants ou tranchants souillés (OPCT) ;
- d’emballages rigides et étanches à usage unique ou de sacs étanches placés dans
des conteneurs réservés à leur collecte pour les déchets « mous » contaminés à type
de compresses souillées, poches, tubulures de sang, etc.
R 20 : La personne chargée de l’entretien ménager du cabinet doit être informée des
modalités de tri et de conditionnement en emballages spécifiques des différents déchets
(accord professionnel).
Lorsque la production de DASRI du cabinet médical est inférieure ou égale à 5 kg/mois, les
déchets doivent être entreposés à l'écart des sources de chaleur, dans des emballages
étanches et leur délai d’enlèvement ne doit pas excéder 3 mois (réglementaire).
Lorsque la production de DASRI du cabinet médical est supérieure à 5 kg/mois, un local
identifié doit être réservé à l’entreposage des déchets préalablement emballés et leur
d’enlèvement doit être au maximum hebdomadaire (réglementaire).
Les déchets peuvent être transportés dans un véhicule personnel ou de fonction, si leur
masse reste inférieure ou égale à 15 kg et sous réserve qu’ils soient disposés dans un
suremballage ou dans un conteneur agréé (réglementaire).
R 21 : Il est recommandé de confier l’élimination des déchets de soins à risque infectieux à
un prestataire de service et d’établir avec lui une convention écrite (accord professionnel).
1
À titre d’information, la liste positive désinfectants de la Société française d’hygiène hospitalière (SFHH), mise à
jour chaque année et accessible sur le site Internet : http://www.sfhh.net/documents/, peut aider au choix d’un
produit détergent-désinfectant.
2
Le groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants (GERES) propose sur son site Internet :
http://www.geres.org/ une information et un guide en ligne des matériels de protection.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
-5-
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Un bordereau de suivi CERFA n°11352*- 01 doit être signé par chacun des intermédiaires et
retourné au moins une fois par an au cabinet médical producteur de DASRI puis conservé
3 ans (réglementaire).
2.6 Réfrigérateur
R 22 : Lorsqu’un réfrigérateur est utilisé au cabinet pour la conservation des produits
pharmaceutiques, il est recommandé, à défaut de disposer d’un thermomètre intégré, d’y
placer un thermomètre afin de maintenir une température conforme aux normes (≤ 4°C)
(accord professionnel).
R 23 : Il est recommandé, à défaut de dégivrage automatique, de réaliser un dégivrage
régulier, en accord avec les spécifications du fabricant et de procéder, à cette occasion, à un
nettoyage soit directement par un produit détergent-désinfectant soit par un produit détergent
suivi d’une désinfection de l’équipement par de l’eau de Javel à 2,6 % de chlore actif diluée
au 1/20 et d’un rinçage après 15 minutes de contact (accord professionnel).
3. Comment choisir et traiter le matériel médical ?
À performance égale, et d’une manière générale, la circulaire DGS/DH n°672, 20/10/97
recommande d'utiliser du matériel à usage unique préférentiellement à un matériel
réutilisable (réglementaire).
R 24 : L’utilisation du matériel à usage unique est notamment indispensable pour tous les
gestes invasifs, dès lors que ce matériel est disponible (par exemple : aiguilles, seringues,
lames de bistouri, etc.) (accord professionnel).
La circulaire DGS/SQ 3, DGS/PH 2 - DH/EM 1 n° 51 du 29 décembre 1994 indique que le
matériel à usage unique ne doit pas être réutilisé (réglementaire).
À défaut d’utiliser du matériel à usage unique, le Code de déontologie médicale (article 71),
recommande au médecin de « [...] veiller à la stérilisation et à la décontamination des
dispositifs médicaux qu'il utilise [...] ».
La classification selon le type de contact est la référence pour guider le traitement des
dispositifs médicaux (DM) :
- tout matériel qui doit être introduit dans le système vasculaire ou dans une cavité ou
tissu stérile quelle que soit la voie d’abord est un matériel considéré comme
« critique » (haut risque infectieux) qui doit être traité par la stérilisation ou, en cas
d’impossibilité, par une désinfection de haut niveau ;
- un dispositif médical entrant en contact avec une muqueuse sans effraction de celleci ou avec la peau lésée superficiellement est dit « semi-critique » (risque infectieux
intermédiaire) et doit être traité par une désinfection de niveau intermédiaire ou par
la stérilisation ;
- un dispositif médical entrant en contact avec la peau intacte du patient ou n’ayant pas
de contact avec le patient est dit « non critique » (bas risque infectieux) et doit être
traité par une désinfection de bas niveau.
3.1 Traitement des dispositifs médicaux réutilisables immergeables
R 25 : Le groupe de travail, conscient des difficultés que soulève la mise en œuvre de la
stérilisation, voire de la désinfection des dispositifs médicaux hors des établissements de
santé, recommande aux professionnels exerçant en cabinet médical de procéder à une
évaluation préalable de leurs pratiques (typologie et fréquence des gestes réalisés) et de
leurs besoins (choix du matériel nécessaire, type de traitement requis, usage unique
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
-6-
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
possible) avant de s’engager dans la mise en œuvre de ces procédures (accord
professionnel).
En pratique, cette réflexion peut concerner les DM suivants : instrumentation de petite
chirurgie en médecine générale, spéculums vaginaux par exemple.
R 26 : Dès lors qu’un professionnel opte pour l’usage de dispositifs médicaux réutilisables
supportant l’immersion, le groupe de travail rappelle qu’il est indispensable, avant toute
stérilisation ou désinfection, de respecter les étapes, muni de gants non stériles, de la
procédure de traitement commune suivante (accord professionnel) :
- prédésinfection immédiate du dispositif médical après utilisation selon la durée
préconisée par le fabricant du prédésinfectant (décontaminant) ; en l’absence
d’indication, une durée de 15 minutes au minimum sera adoptée ;
- nettoyage à la brosse ;
- rinçage à l’eau courante.
Après le rinçage, le dispositif médical (DM) est séché qu’il s’agisse :
- d’un DM non-critique destiné à son utilisation immédiate ;
- ou de DM critique et semi critique pour lesquels la procédure de traitement continue
avec les étapes de stérilisation (matériel thermorésistant) ou de désinfection (matériel
thermosensible) « de haut niveau » ou de « niveau intermédiaire » selon le caractère
invasif de l’acte à réaliser.
La circulaire DGS/DH n° 672, 20/10/97 indique que « dans l’état actuel des connaissances,
la stérilisation par la vapeur d’eau saturée sous pression doit être la méthode appliquée
lorsque le dispositif le supporte ». Une température de 134°C (degrés Celsius) et un temps
de 18 minutes sont recommandés (au minimum) pour la stérilisation à la vapeur d’eau. La
circulaire DGS/DHOS/E2 n°138 du 14 mars 2001 défini t la méthode à la vapeur d’eau
comme seul procédé d’efficacité importante vis-à-vis de l’inactivation des agents
transmissibles non conventionnels (ATNC) (réglementaire).
L’utilisation de la « stérilisation à la chaleur sèche » (de type Poupinel®) est vivement
déconseillée. Elle est décrite, dans la circulaire DGS/DHOS/E2 n°138 du 14 mars 2001,
comme procédé inefficace pour l’inactivation des prions.
R 27 : Pour le traitement des dispositifs médicaux thermostables réutilisables, il est
recommandé de recourir, individuellement ou collectivement, à un stérilisateur à la vapeur
d’eau disposant :
- de la capacité d’éliminer l’air (le plus souvent à l’aide d’une pompe) ;
- de préprogrammations pour les cycles suivants :
cycle avec un plateau thermique de 134°C pendant 18 minutes,
test de vide,
test de pénétration de la vapeur de type essai de Bowie-Dick ;
- de l’enregistrement et de l’impression des paramètres de stérilisation pour chaque
cycle (diagramme du cycle ou ticket d’enregistrement) afin d’en assurer la traçabilité
(accord professionnel).
R 28 : Il est recommandé de recourir au cycle B3 polyvalent de stérilisation qui doit être utilisé
systématiquement pour tous les actes nécessitant l’usage de dispositifs médicaux
réutilisables critiques et pour tous les actes à risque prion (accord professionnel).
R 29 : Il est recommandé d’effectuer un essai de pénétration de la vapeur de type essai de
Bowie-Dick au début de chaque journée d’utilisation (accord professionnel).
3
Type B : stérilisation de tous les produits emballés ou non emballés, pleins, à charge creuse de type A et
produits poreux. De façon globale, un produit de charge creuse de type A est un matériel ouvert d’un ou de deux
côtés dont le rapport entre la longueur et le diamètre de la cavité est supérieur à 5. Un produit de charge creuse
de type B est un matériel ouvert d’un ou de deux côtés, dont le rapport entre la longueur et le diamètre de la
cavité est supérieur à 1 et inférieur à 5.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
-7-
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
R 30 : Il est recommandé de contractualiser avec le fournisseur de l’appareil ou avec une
société spécialisée dans la qualification des performances des stérilisateurs qui sera alors
considérée comme sous-traitant de l’utilisateur pour :
- la qualification opérationnelle de l’appareillage, avant livraison et avant sa première
mise en fonction et pour tous défauts de fonctionnement ultérieurs, chaque
qualification donnant lieu à un rapport de conformité par rapport aux critères de la
norme NF EN 554 ;
- les opérations de maintenance préventive et curative sur l’appareil et leurs conditions
(fréquence, types d’interventions, pièces détachées, etc.) ;
- la formation à l’utilisation d’un autoclave (accord professionnel).
R 31 : Il est recommandé aux utilisateurs (accord professionnel) :
- de recourir à l’emballage des dispositifs médicaux destinés à être stérilisés afin qu’ils
conservent leur état stérile, dans des conditionnements spécifiques de la stérilisation
à la vapeur d’eau et définis selon la norme NF EN 554 ;
- de contrôler le stérilisateur en routine (test de pénétration de vapeur, intégrateur
physico-chimique) ;
- de faire réaliser les opérations de maintenance selon les conditions du contrat.
R 32 : L’ébullition, utilisée comme un procédé de stérilisation ou comme un procédé de
désinfection de « haut niveau » pour les dispositifs médicaux critiques, n’est pas
recommandée (niveau de preuve 4).
R 33 : Si la stérilisation n’est pas possible (dispositifs médicaux critiques thermosensibles), il
est possible de recourir à une procédure de désinfection par l’acide peracétique. L’acide
peracétique à une concentration comprise entre 0,2 % et 1 % est considéré comme un
désinfectant de « haut niveau » sous réserve que la durée de traitement pour une capacité
de sporicidie soit respectée et que les conditions d’emploi et d’aménagement des locaux
(ventilation) soient parfaitement connues de l’utilisateur (accord professionnel).
R 34 : Il est recommandé, pour le choix d’un produit désinfectant4 destiné au traitement d’un
dispositif médical semi-critique thermosensible, de se référer aux indications du fabricant
(présentation, concentration, durée de traitement) en fonction des objectifs à atteindre
(accord professionnel).
3.2 Traitement des dispositifs médicaux réutilisables non immergeables
En pratique, ceci concerne les DM suivants : brassard tensionnel, stéthoscope, sonde
ultrasonique par exemple.
R 35 : Il est recommandé d’utiliser, au minimum quotidiennement, un support non tissé
imprégné d’un produit détergent-désinfectant pour la désinfection des dispositifs médicaux
non critiques ou semi-critiques réutilisables ne supportant pas l’immersion (niveau de
preuve 4).
4
À titre d’information, la liste positive désinfectants de la Société française d’hygiène hospitalière (SFHH), mise à
jour chaque année et accessible sur le site Internet : http://www.sfhh.net/documents/, peut aider au choix d’un
produit désinfectant.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
-8-
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
4. Quel doit être le niveau d’exigence d’hygiène des
professionnels de santé ? Quelles sont les précautions
standard à appliquer ?
4.1 Hygiène des mains
R 36 : L’hygiène des mains est le facteur majeur de prévention des infections liées aux soins
en termes de morbidité et de mortalité (grade A).
L’acceptabilité en pratique courante des recommandations qui suivent a été testée par les
membres du groupe de travail.
R 37 : Il est recommandé de procéder à un lavage des mains au savon doux à l’arrivée au
cabinet, au départ du cabinet et en cas de mains visiblement souillées (grade A). Il est
recommandé d’utiliser un savon doux liquide distribué à la pompe (conteneur fermé non
rechargeable) ou en poche rétractable et jetable. Les savons en pain sont à proscrire
(accord professionnel).
R 38 : Il est recommandé de se désinfecter les mains par friction hydro-alcoolique entre
chaque patient et en cas d’interruption des soins pour un même patient (grade A). Le délai
de désinfection recommandé est de 30 secondes au minimum (procédure standardisée NF
EN 1500 en annexe 3). Les mains sont séchées par friction à l’air libre et sans aucun
rinçage.
R 39 : À défaut d’utiliser un produit hydro-alcoolique, compte tenu des problèmes de
tolérance cutanée des savons antiseptiques, il est recommandé d’utiliser un savon doux
(grade B) en respectant un savonnage d’une durée minimale de 10 secondes (accord
professionnel).
R 40 : En présence de poudre sur les mains au retrait des gants poudrés, le lavage des
mains au savon doux est recommandé (accord professionnel).
R 41 : Il est recommandé d’utiliser des essuie-mains à usage unique, par exemple en papier
absorbant (grade C). Afin d’éviter une nouvelle contamination, l’essuie-mains sera utilisé
pour refermer le robinet avant d’être jeté dans une poubelle sans couvercle ou à ouverture
non manuelle (accord professionnel).
R 42 : Avant une procédure de lavage des mains, il est recommandé de retirer les bijoux de
mains et de poignets. Les ongles sont coupés courts, sans ajout de faux ongles ni vernis
(accord professionnel).
R 43 : L’utilisation d’une crème émolliente est recommandée quotidiennement, en dehors
des périodes de soins aux patients, pour éviter les dermites irritatives et la sécheresse
cutanée, notamment en cas de lavage régulier au savon doux (grade B) ou en hiver (accord
professionnel).
4.2 Équipement de protection individuelle standard
L’équipement standard vise à protéger à la fois le patient et le professionnel de santé.
Gants
R 44 : Il est recommandé de porter des gants non stériles, à usage unique, en latex ou
vinyle, non poudrés afin d’éviter les risques d’allergie et de permettre la désinfection des
mains par les solutions hydro-alcooliques, notamment en cas :
- de contact muqueux ;
- de contact avec une peau lésée ou une plaie chronique ;
- de risque de souillure par du sang ou tout autre produit biologique d’origine humaine ;
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
-9-
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
-
de lésions cutanées manuelles, même minimes ;
et lors des étapes de prédésinfection et de nettoyage des dispositifs médicaux
réutilisables (accord professionnel).
R 45 : Le port de gants ne dispense pas de se désinfecter les mains avant et après chaque
usage (accord professionnel).
Blouse et tenue de soins
R 46 : Faute de preuve d’un effet du port de blouse sur l’incidence clinique des infections
liées aux soins et compte tenu de l’absence de consensus au sein du groupe, le port d’une
blouse n’est pas recommandé de manière standard (accord professionnel).
Si le professionnel opte pour le port d’une blouse, le groupe de travail rappelle que la
température minimale de lavage recommandée en lingerie hospitalière pour la désinfection
des vêtements est de 65°C.
R 47 : En revanche, une tenue propre est recommandée de manière standard. Il est
recommandé de changer de tenue quotidiennement et dès qu’elle paraît visiblement souillée.
L’usage d’un détergent à lessive commercial ainsi qu’un lavage et un séchage à la machine sont
suffisants pour nettoyer de la lingerie souillée dans un milieu communautaire ou un contexte de
soins à domicile (accord professionnel).
4.3 Utilisation et élimination des dispositifs piquants, coupants ou
tranchants
R 48 : Le port de gants est recommandé en cas de manipulation d’objet coupant ou d’objet
qui pourrait être contaminé par le sang ou tout autre liquide biologique (accord
professionnel).
R 49 : Il est obligatoire d’éliminer les objets piquants, coupants ou tranchants (OPCT) dans
des collecteurs spécifiques définis par la norme AFNOR X 30-500. Il est rappelé que ces
collecteurs ne doivent pas être remplis à ras bord mais en deçà de la marque de sécurité
figurant sur la boite, puis fermés définitivement en vue de leur élimination (accord
professionnel).
R 50 : Les mini collecteurs ou boîtiers de poche exposent, lors de l’élimination de l’aiguille, à
un risque de piqûre de la main qui tient le collecteur ; il est recommandé de privilégier
l’utilisation de collecteurs de plus grande capacité (accord professionnel).
R 51 : De manière générale, il est fortement recommandé de ne pas recapuchonner les
aiguilles. En l’absence de collecteur à OPCT, le recapuchonage bimanuel des aiguilles est
formellement proscrit. Il est recommandé, dans ce cas, d’utiliser une pince adaptée ou
d’opter pour un recapuchonage monomanuel (OMS) (accord professionnel).
Les recommandations émises sur chaque mesure isolée de prévention relative aux objets
piquants, coupants ou tranchants (OPCT) relèvent de l’accord professionnel ; toutefois le
niveau de preuve de l’efficacité globale des mesures est de 3.
R 52 : En cas d’accident d’exposition au sang ou à un liquide biologique d’origine humaine,
la procédure à suivre a été décrite par les circulaires DGS/DH – n° 98/249 du 20 avril 1998
et n° 99/680 du 8 décembre 1999. Cette procédure do it être connue et affichée dans le
cabinet pour l’ensemble des professionnels y travaillant (notamment les coordonnées du
référent médical hospitalier le plus proche et les modalités de déclaration d’accident du
travail).
Le groupe de travail recommande que les numéros de téléphone suivant soient également
accessibles (accord professionnel) :
- VIH Info Soignant de 9 H à 21 H ; tel : 0 810 630 515 et 0 800 240 533 ;
- SIDA info service 24H/24 ; tel : 0 800 840 800.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 10 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Pour rappel, il faut :
- interrompre le soin ou l’acte en cours ;
- procéder à des soins locaux immédiats : antisepsie à 5 temps (détersion, rinçage,
séchage, antisepsie et séchage à l’air libre) utilisant le soluté de Dakin ou l’eau de
Javel à 2,6 % de chlore actif diluée de 1/5 à 1/10 ou tout antiseptique à large spectre
disponible, produits iodés, alcool à 70°, chlorhexi dine alcoolique en assurant un
temps de contact d’au moins 5 minutes ;
- évaluer, avec son accord, le risque infectieux chez le patient source ;
- contacter le référent médical hospitalier ou se rendre aux urgences dans un délai
inférieur à 48 heures ;
- déclarer l’accident du travail dans les 24 à 48 heures ; le groupe de travail attire
l’attention des professionnels de santé en exercice libéral sur le fait que leur
assurance pour le risque d’accident du travail repose sur une souscription volontaire
et facultative auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie, d’une mutuelle ou
d’une compagnie d’assurance privée.
5. Quelles sont les précautions supplémentaires à
adopter et quelles sont les conditions de réalisation
des gestes selon leur niveau d’invasivité ?
5.1 Antisepsie de la peau et des muqueuses
L’antisepsie est une opération d’élimination ou de réduction des micro-organismes présents
au niveau des tissus vivants dont le résultat est momentané. Elle ne protège pas contre une
nouvelle contamination.
L’évaluation de l’efficacité des antiseptiques aux niveaux réglementaire (normalisation
AFNOR ou européenne EN) et microbiologique, in vitro voire in vivo, est une condition
nécessaire mais non suffisante pour établir leur efficacité au niveau clinique et pour aboutir,
in fine, à une réduction du taux des infections.
Il est rappelé que les colorants (éosine aqueuse à 2 %, soluté de Millian aqueux à 0,25 %,
violet de gentiane en solution aqueuse à 1 %) et l’eau oxygénée ne sont pas des
antiseptiques.
R 53 : L’efficacité des antiseptiques dépend du respect de leurs conditions d’utilisation.
Avant ouverture, la date de péremption doit être vérifiée. Après ouverture, la durée
d’utilisation mentionnée par le laboratoire pharmaceutique doit être respectée ; elle est de
l’ordre de 1 mois pour les halogénés iodés et chlorés, la chlorhexidine alcoolique et
l’association chlorhexidine, chlorure de benzalkonium et alcool benzylique (Biseptine®). Il est
recommandé d’inscrire sur le flacon la date à laquelle celui-ci a été ouvert (accord
professionnel).
Cas général
R 54 : Il est recommandé, de manière générale, de recourir aux antiseptiques à large spectre
d’activité (biguanides, dérivés halogénés iodés et chlorés, alcools) et aux seuls antiseptiques
à spectre étroit qui ont fait la preuve d’une efficacité clinique (nitrate d’argent par exemple
(accord professionnel).
R 55 : Il est recommandé de ne pas utiliser les dérivés mercuriels en raison de leur toxicité
(accord professionnel).
R 56 : Lors de l’utilisation, il est recommandé de consulter la notice des produits afin de
respecter le délai d’action de l’antiseptique choisi (à titre indicatif, il est de l’ordre de 1 minute
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 11 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
pour les halogénés iodés et de l’ordre de 2 minutes pour les alcools) et d’attendre le séchage
spontané de l’antiseptique utilisé (AMM).
R 57 : Il est recommandé, en dehors des associations synergiques, de ne pas mélanger les
antiseptiques entre eux ou avec d'autres produits (accord professionnel).
Cas particuliers 5
R 58 : Pendant les 2ème et 3ème trimestres de la grossesse et en cas d’allaitement maternel, il
est recommandé de ne pas utiliser les antiseptiques iodés (AMM).
R 59 : Chez le nouveau-né, il est fortement recommandé de ne pas utiliser les produits
iodés (AMM).
R 60 : Chez le nourrisson et l’enfant de moins de 30 mois, la précaution est requise pour les
produits iodés, en évitant l’emploi sur peau lésée et sous les couches (AMM) ; il est
recommandé de se référer aux résumés des caractéristiques des produits pour les
précautions d’emploi.
R 61 : De 0 à 30 mois, il est recommandé de ne pas utiliser les alcools (risque d’intoxication
alcoolique) exception faite de l’usage de compresses imprégnées d’alcool (accord
professionnel).
R 62 : Chez l’enfant de moins de 5 ans, il est recommandé de ne pas utiliser les produits
iodés sur les muqueuses (accord professionnel).
Déroulement de l’antisepsie
Les 5 temps de l’antisepsie sont la détersion, le rinçage, le séchage, l’application d’un
antiseptique et le séchage à l’air libre.
R 63 : Il est recommandé, pour toute procédure antiseptique, de ne pas raser les téguments.
Lorsque la dépilation s’avère nécessaire, il est recommandé de la réaliser au plus près du
geste technique, avant les 5 temps de l’antisepsie, soit par une coupe rase soit par une
dépilation chimique (grade B).
Antisepsie en peau saine
R 64 : La détersion est un temps capital de l’antisepsie à 5 temps effectuée avant la
réalisation d’un geste invasif : « on ne désinfecte que ce qui est propre » (accord
professionnel).
R 65 : Lorsqu’une antisepsie à 5 temps est requise, il est recommandé de réaliser une
détersion (nettoyage avec un savon antiseptique, suivi d’un rinçage et d’un séchage) avant
l’application de l’antiseptique compatible, c'est-à-dire de la même famille que le savon
antiseptique. Lorsque cela n’est pas possible, il est recommandé d’utiliser un savon doux
liquide (accord professionnel).
R 66 : Lorsqu’une antisepsie à 5 temps est requise, il est recommandé, pour la préparation
cutanée des patients avant un geste invasif, d’utiliser un produit combiné alcoolique, soit la
chlorhexidine alcoolique, soit la polyvidone iodée alcoolique (grade B).
À défaut, il est possible d’utiliser la polyvidone iodée en solution aqueuse (grade C) et
l’alcool à 70° (accord professionnel).
Aucune étude publiée n’a comparé l’efficacité des solutés chlorés (solution de type Dakin)
aux combinés alcooliques dans la prévention des infections à point de départ cutané.
5
Pour l’enfant (de la naissance, y compris le prématuré, et jusqu’à l’âge de 15 ans), les professionnels pourront
consulter sur le site Internet : http://www.sfhh.net/documents/ le « Guide des bonnes pratiques de l’antisepsie de
l’enfant » en cours d’élaboration par la SFHH.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 12 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
R 67 : Lorsqu’une antisepsie à 2 temps est requise, il est recommandé d’utiliser soit la
chlorhexidine alcoolique, soit la polyvidone iodée alcoolique (grade B) ; l’alcool à 70°, les
solutés chlorés et la Biseptine® peuvent être également utilisés (accord professionnel).
R 68 : Chez l’enfant de plus de 30 mois, l’antisepsie cutanée est la même que chez l’adulte
(accord professionnel).
R 69 : Chez le nourrisson et l’enfant de moins de 30 mois : il est possible d’utiliser un soluté
chloré de type Dakin et un soluté alcoolique en fonction de la surface à désinfecter
(compresse imprégnée d’alcool) (accord professionnel).
Antisepsie en peau lésée
La cytotoxicité potentielle des antiseptiques sur les kératinocytes et fibroblastes d’une part, le
risque de sensibilisation (eczéma de contact) d’autre part doivent rendre prudente l’utilisation
des antiseptiques en peau lésée.
Si la plupart des antiseptiques réduisent d’un facteur 105 (5 Log10) la flore microbienne
cutanée, la présence des matières organiques réduit l'activité antimicrobienne des
antiseptiques et aucune norme ne définit l’efficacité des antiseptiques en peau lésée.
R 70 : Le traitement par les antiseptiques d’une infection cutanée superficielle est soutenu
par des modèles expérimentaux mais la démonstration n’a pas été établie avec des critères
cliniques. Leur efficacité semble peu importante comparée à l’évolution spontanée et ne
semble suffisante qu’en cas d’infection peu étendue. En l’absence de preuve clinique de leur
efficacité, le groupe de travail ne recommande pas l’utilisation des antiseptiques à visée
thérapeutique dans les infections cutanées bactériennes primitives et secondaires ou à visée
préventive de leur survenue, que la plaie soit propre ou souillée (accord professionnel).
R 71 : En cas de choix d’utilisation d’un antiseptique dans ces indications, aucun soluté
alcoolique fortement dosé ne doit être utilisé en peau lésée ; la polyvidone iodée aqueuse,
les solutés chlorés (soluté de Dakin) et la Biseptine® peuvent être utilisés.
Une solution moussante de polyvidone iodée à 4 % ou de chlorhexidine peut être utilisée
pour la détersion des plaies souillées (accord professionnel).
R 72 : Il est recommandé de n’utiliser aucun antiseptique dans la détersion des plaies
chroniques et des ulcères de jambe (accord professionnel), dans l’eczéma de contact et la
dermatite atopique (grade B).
R 73 : L’efficacité des antiseptiques à base de chlorhexidine aqueuse ou de nitrate d’argent
n’est pas formellement démontrée dans la prévention de la surinfection des brûlures (accord
professionnel).
Antisepsie des muqueuses
R 74 : Il est recommandé d’utiliser, pour l’antisepsie des muqueuses, soit la polyvidone iodée
aqueuse (sauf chez l’enfant de moins de 5 ans) soit les solutés chlorés (soluté de Dakin)
(accord professionnel).
R 75 : Il est recommandé de ne pas utiliser les solutés alcooliques sur les muqueuses
(accord professionnel).
Panier de soins antiseptiques
R 76 : Le groupe de travail suggère de faire un choix, au sein de chaque cabinet médical,
parmi les produits antiseptiques à large spectre d’activité afin de disposer d’un « panier de
soins antiseptiques » qui réponde aux exigences de soins en peau saine, lésée et en
muqueuse, quel que soit l’âge du patient :
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 13 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Tableau 1. Panier de soins antiseptiques.
Peau saine
Peau lésée
Chlorhexidine alcoolique
Povidone iodée alcoolique
Alcool à 70 %
Soluté de Dakin
Biseptine®
Povidone iodée aqueuse
Soluté de Dakin
Chlorhexidine aqueuse
(brûlures)
Biseptine®
Muqueuse
Povidone iodée aqueuse
Soluté de Dakin
R 77 : Il est recommandé de disposer d’une solution alcoolique d’un antiseptique
(chlorhexidine alcoolique ou polyvidone iodée alcoolique) et d’un antiseptique halogéné non
alcoolique (polyvidone iodée aqueuse ou soluté chloré de type soluté de Dakin) ; si un 3e
produit est choisi, l’alcool à 70 % et la Biseptine® ont leur intérêt 6 (accord professionnel).
5.2 Les équipements de protection personnelle
Gants
R 79 : Il est recommandé, pour la réalisation des gestes invasifs à risque d’infection sévère
n’autorisant pas une procédure « No touch », de porter des gants dont la nature stérile (S)
ou non stérile (NS) sera adaptée en fonction du geste technique envisagé (accord
professionnel).
Lors d’une procédure « No touch », les mains de l’opérateur ne sont pas en contact direct
avec le site d’intervention ni avec les surfaces des dispositifs médicaux dans leur zone de
contact avec le site d’intervention. Seules les surfaces des dispositifs médicaux qui ne sont
pas en contact avec le site d’intervention peuvent faire l’objet d’une manipulation ou d’une
préhension.
R 80 : De manière générale, en cas d’utilisation d’une procédure « No touch » (arthrocentèse
par exemple), le port de gants, stériles ou non stériles, n’apparaît pas nécessaire (accord
professionnel).
Le recours au port de gants pour la réalisation des gestes avec effraction cutanéo-muqueuse
à moindre risque d’infection sévère dépend du geste technique envisagé, de même que la
nature stérile ou non stérile des gants à utiliser.
Masque facial
R 81 : Le port du masque facial chirurgical est recommandé en cas de risque de projection
de liquides biologiques et pour la réalisation de certains gestes à haut niveau d’asepsie :
abord d’une chambre à cathéter implantable, préparation à l’accouchement, exploration
ultrasonique par sonde endo-vaginale en cas de rupture précoce de la poche des eaux,
aspiration endotrachéale, soins podologiques (accord professionnel).
R 82 : Le port du masque facial chirurgical est en revanche inutile pour la pratique d’une
petite chirurgie (grade B) excepté en cas de risque de projection de liquides biologiques et
de soins donnés à un patient immunodéprimé (accord professionnel).
6
Seule la chlorhexidine aqueuse à une concentration de 2 % et 4 % de principe actif a fait la preuve d’une
efficacité clinique (preuve de niveau 1). Ces concentrations ne sont pas disponibles en France.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 14 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
R 83 : Il est recommandé de ne pas manipuler le masque dès lors qu’il est en place et de le
jeter avec les DASRI après usage unique (accord professionnel).
Lunettes de protection
Cf. R 92.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 15 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Gestes invasifs à risque d’infection sévère
Par « gestes invasifs », le groupe de travail entend les gestes à risque d’infection sévère compte tenu de la pénétration dans une cavité réputée
stérile ou dans une articulation ou dans le flux sanguin avec mise en place d’un dispositif médical.
L’utilisation d’une procédure « No touch » permet de ne pas recourir à la procédure aseptique complète pour l’arthrocentèse, la ponction
artérielle et pour la pose de dispositif intra-utérin (DIU).
Geste
Pose de
sonde urinaire
Antiseptique
Temps (1)
Gants
Masque
Non
3
Détersion
S
Non
Maintenance de
sonde urinaire
Non
-
NS
Non
Entretien de cathéter
veineux central et de
chambre à cathéter
implantable (abord
proximal)
Oui
(chlorhexidine
alcoolique en
première intention et
à défaut PVPI
alcoolique
2
Double
application de
l’antiseptique
S ou
NS
assorti
d’une
procédure
“No touch”
Oui
Pose de cathéter
veineux périphérique
Oui
(chlorhexidine
alcoolique ou
PVPI alcoolique)
5
NS
Non
S : stérile ; NS : non stérile ;
Niveau
de preuve
Grade B
Grade A
Grade A
(chlorhexidine
alcoolique)
AP
(chambre à
céthéter
implantable)
Grade B
PVPI : polyvidone iodée
Particularités
Le maintien d’une technique aseptique est
recommandé par le NICE
Le maintien d’un système clos est
considéré comme la pierre angulaire de la
prévention ;
Vidange du sac collecteur toutes les 8
heures et dès que le sac est plein aux 3/4,
à l’aide d’une compresse imbibée d’un
antiseptique
Pansement hermétique
Désinfection des ports d’injection et
raccords à l’aide d’une compresse stérile
imbibée d’un antiseptique en utilisant soit
la chlorhexidine alcoolique soit la PVPI
Port de calot et de casaque chez les
patients aplasiques et neutropéniques
Repéter l’application d’antiseptique après
un premier séchage
Pansement hermétique
Le port de gants stériles est par contre
recommandé pour toute palpation après
antisepsie cutanée
AP : Accord professionnel
DGS : Direction générale de la santé ; NICE : National Institute for Clinical Excellence ; OMS : Organisation mondiale pour la santé
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 16 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Gestes invasifs à risque d’infection sévère (suite)
Geste
Antiseptique
Temps (1)
Gants
Masque
Niveau de
preuve
Procédure « No touch »
Injection
para vertébrale,
épidurale,
facettaire articulaire
postérieure
Oui
(chlorhexidine
alcoolique ou
PVPI alcoolique)
Arthrocentèse
(injection)
Oui
(chlorhexidine
alcoolique ou la
PVPI alcoolique)
5*
Pose de DIU
Oui
(PVPI gynécologique
ou dérivé chloré)
2
Double
antisepsie
NS
Non
AP
Ponction artérielle
Gaz du sang
Oui
(chlorhexidine
alcoolique ou la
PVPI alcoolique)
2
Non ou
NS
Non
AP
S : stérile ; NS : non stérile ;
Particularités
2
Non ou
NS
Non
AP
Procédure « No touch »
Non ou
NS
Non
AP
PVPI : polyvidone iodée
Procédure « No touch »
Il est recommandé de procéder à 2
applications antiseptiques sur le col et la
muqueuse vaginale
Procédure « No touch »
AP : Accord professionnel
(1)
Temps de l’antisepsie : les 5 temps de l’antisepsie sont la détersion, le rinçage, le séchage, l’application d’un antiseptique et le séchage à l’air libre ;
Le nombre de temps requis pour un geste technique dépend de la nature et du risque infectieux du geste à réaliser.
* la procédure à 2 temps est considérée comme suffisante pour les ponctions (cf. tableau suivant). Par précaution, il est recommandé, en cas d'infiltration ou
d'injection de produit opaque, de recourir, si possible, à une procédure à 5 temps (détersion, rinçage à l'aide d'une compresse imprégnée de sérum
physiologique, séchage, désinfection, séchage). Dans ce dernier cas, l'absence de preuve ne permet pas conclure de manière univoque sur l'utilité et la
nécessité de la procédure à 5 temps mais il est considéré que la complication septique articulaire est grave.
Type d’antisepsie selon le nombre de temps requis
Antisepsie à 5 temps
Antisepsie à 4 temps
Antisepsie à 3 temps ou Détersion
Antisepsie à 2 temps
Définition
Détersion, rinçage, séchage, application d’un antiseptique et séchage à l’air libre
C’est une variante de l’antisepsie à 5 temps où le séchage est absent lorsque l’antisepsie est
appliquée sur une muqueuse
Détersion, rinçage, séchage
Application d’un antiseptique et séchage à l’air libre ; il n’y a pas de détersion
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 17 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Gestes avec effraction cutanéo-muqueuse à risque moindre d’infection sévère
Geste
Ponctions ou injections
IV, IM, SC et ID
Antiseptique
Oui
(alcool à 70 %)
Pose d’un implant
contraceptif
Oui
(chlorhexidine alcoolique
ou PVPI alcoolique)
Oui
(chlorhexidine alcoolique)
Oui
(chlorhexidine alcoolique
ou la PVPI alcoolique)
Oui
(chlorhexidine alcoolique
ou PVPI alcoolique)
Petite chirurgie
Oui
Acupuncture
Non consensuel *
Mésothérapie
Oui
(alcool à 70° ou
®
Biseptine )
Anesthésie
locorégionale
Biopsie cutanée
Arthrocentèse
(ponction)
Plaies
(propres et souillées)
S : stérile ; NS : non stérile ;
Non
Temps
Gants
Masque
Niveau de
preuve
2
Non
Non
AP
2
Non
Non
AP
5
Non
Non
AP
2
Non ou
NS
Non
AP
NS
Non
AP
5
NS
Grade B
Non
AP
Non
Non
AP
NS
Non
AP
3
Détersion
Maintien d’une antisepsie par crainte d’un effet nocebo
en cas d’abandon. L’absence de bénéfice d’une
désinfection de la peau est établi avec un niveau de
preuve 2 (OMS).
Lorsqu’un produit antiseptique est utilisé, il est
recommandé d’abandonner l’usage des boules de
coton.
Procédure « No touch »
2
Double
antisepsie
2
Particularités
Procédure « No touch »
Repéter l’application d’antiseptique après un premier
séchage
L’usage unique des aiguilles est considéré comme la
pierre angulaire de la prévention
Au minimum pour la main essuyante
AP
PVPI : polyvidone iodée
Le recours aux antiseptiques n’est pas recommandé ;
seule, une détersion au sérum physiologique l’est.
Une surblouse à usage unique peut être nécessaire en
cas de risque de projection, devant une plaie infectée
et étendue
AP : Accord professionnel
* S'agissant de l'acupuncture, la conduite à tenir ne fait pas l’objet d’un consensus. Par précaution et par souci de cohérence avec ce qui a été adopté pour les ponctions et
injections IM, IV et SC, la position majoritaire est en faveur d'une désinfection en deux temps (compresses imprégnée d'alcool à 70°). La position du Col lège français
d’acupuncture est qu'il n'est pas utile de recourir à une désinfection sauf en cas de pose d’aiguilles semi-permanentes, de présence de lésions cutanées, de patients à
l’hygiène défectueuse, de patients immunodéprimés, de diabétiques de type 2, obèses, porteurs de valvulopathies et de prothèses valvulaires.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 18 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Gestes avec effraction cutanéo-muqueuse à risque moindre d’infection sévère (suite)
Geste
Antiseptique
Temps
Gants
Masque
Niveau de
preuve
Plaies aiguës
Non
3
Détersion
S ou NS
Non
AP
Plaies chroniques
Escarres
Non
3
Détersion
NS
Non
AP
Brûlures
Oui
(dérivé chloré ou
chlorhexidine
aqueuse)
5
S
Non
Grade C
Soins podologiques
Non
Ongle incarné
Oui
Soins de trachéotomie
Aspiration
endotrachéale
S : stérile ; NS : non stérile ;
3
Détersion
simple (sérum
physiologique
ou savon)
NS ou S
Oui
AP
5
S
Oui
AP
Oui (non alcoolique)
ou sérum
physiologique
2
NS
Non
AP
-
-
NS
Oui
AP
PVPI : polyvidone iodée
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 19 -
Particularités
Le choix de gants stériles ou non dépend
de l’usage ou non de dispositifs médicaux
stériles (pas de gants stériles en cas de
recours à un set de soins stérile)
Le masque peut être nécessaire en cas
de plaie infectée exsudative
Le recours aux compresses stériles est
recommandé
Le masque peut être nécessaire en cas
de plaie infectée exsudative
ème
Les brûlures du 3
degré quelle que soit
leur surface relève d’une prise en charge
spécialisée (hors cabinet)
Les gants non stériles sont recommandés
en cas de contact avec la peau lésée ;
Les gants sont stériles en cas de plaies
artéritiques ou de lésions profondes
Le port de lunettes de protection est
recommandé lors des opérations de
fraisage
Proscrire tout produit contenant de l’alcool
au contact des canules avec des agents
plastifiants
La sonde d’aspiration doit être maintenue
par une compresse stérile
AP : Accord professionnel
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Gestes avec effraction cutanéo-muqueuse à risque moindre d’infection sévère (suite)
Geste
Antiseptique
Soins du cordon
Bon niveau d’hygiène
Non
Soins du cordon
Hygiène précaire
Oui
(chlorhexidine
aqueuse ou
alcoolique ; dérivé
chloré)
Accouchement par voie
basse inopiné
en dehors d’une
structure de soins
Temps
3
Détersion
Oui
(dérivé chloré)
5
4
Gants
Non
Non
NS
Masque
Non
Non
Oui
Niveau de
preuve
Grade B
Grade A
Chlorhexidine 4 %
Dès le 1er jour de vie
Application antiseptique jusqu’à J3 au
minimum en zones géographiques à
risque (OMS)
AP
Toilette vulvo-vaginale avant le premier
toucher et antisepsie avant chaque
nouveau toucher
Oui
(dérivé chloré)
4
S
Oui
AP
Soins de bouche et de
prothèse dentaire
Oui
3
NS
Non
AP
Les gants stériles sont recommandés face
à un patient immunodéprimé
Le masque est recommandé en cas de
bronchiolite
Surveillance de la
nutrition entérale
Entretien de sonde de
gastrostomie
Changement de sonde
de gastrostomie
Administration des
mélanges nutritifs
S : stérile ; NS : non stérile ;
Séchage à l’air libre dans les pays
développés
La préparation antiseptique vulvopérinéale est recommandée avant le
sondage urinaire évacuateur et avant
l’expulsion
L’utilisation de la PVPI est contre-indiquée
Rupture précoce de la
poche des eaux
Pose de sonde
nasogastrique
Particularités
Non
-
NS ou S
Non
AP
Non
3
Détersion
NS
Non
AP
5
S
Non
AP
Nécessité d’un champ stérile ; à réaliser
au bloc opératoire
-
Non
Non
AP
Effectuer des soins de narine et de
bouche au moins une fois par jour
Oui
Non
PVPI : polyvidone iodée
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 20 -
Saisir la sonde avec des compresses
propres imprégnées de lubrifiant
AP : Accord professionnel
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Gestes sans effraction
La prévention des infections liées aux gestes sans effraction ne relève pas de précautions supplémentaires mais d’un traitement adapté des
dispositifs médicaux (DM), de l’usage unique et de l’usage individuel quand le dispositif médical le permet.
Geste
Mesure de la
température corporelle
Mesure de la pression
artérielle
Auscultation
stéthoscopique
Type de DM
Usage unique
Semi-critique
Non critique
-
Non critique
-
Otoscopie
Non critique
Oui
(spéculum
auriculaire)
Touchers pelviens
(hors rupture précoce
de la poche des eaux)
-
-
Examen cervicovaginal
Semi-critique
Oui
(spéculum
vaginal)
Explorations
ultrasoniques
Traitement
Désinfection
de niveau
intermédiaire
Désinfection
de bas niveau
Gants
Niveau de
preuve
Intérêt des protections à usage unique
Non
Grade C
-
AP
-
Grade C
-
AP
-
NS
AP
Stérilisation
NS
AP
Désinfection
de bas niveau
Désinfection
de bas niveau
(manche)
Privilégier le
matériel
immergeable
S : stérile ; NS : non stérile
7
Particularités
Lingette imprégnée de détergentdésinfectant
Au minimum quotidienne par un
7
produit détergent-désinfectant
Doigtier ou gant non stérile
En l’absence d’effraction cutanée, le
gel d’échographie sera non stérile, en
petit flacon, à jeter quotidiennement à
la fin d’une journée d’explorations
En cas d’effraction cutanéo-muqueuse
ou de chirurgie récente, le gel
d’échographie sera stérile en
monodose
AP : Accord professionnel
L’alcool à 66 % a démontré son efficacité (Grade C) mais l’usage régulier provoque des altérations de la membrane du stéthoscope.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 21 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Gestes sans effraction (suite)
Geste
Type de DM
Usage unique
Explorations
ultrasoniques
Sonde endo-vaginale
Semi-critique
-
Explorations
ultrasoniques
Sonde abdominale
Non critique
-
Débitmètre de pointe
Non critique
Oui
(embout
buccal)
Oxymétrie de pouls
Non critique
-
Enregistrement
polysomnographique
Non critique
-
Aérosolthérapie par
nébulisation
Semi-critique
-
Chambre d’inhalation
Non critique
-
Oxygénothérapie
nasale
Non critique
Oui
Respiration artificielle
manuelle
Semi-critique
-
Traitement
Désinfection
de niveau
intermédiaire
(entre chaque
patiente)
Essuyage
simple ou
double au
papier ou
Désinfection
de bas niveau
Désinfection
de bas niveau
(débitmètre)
Désinfection
de bas niveau
Désinfection
de bas niveau
Désinfection
de niveau
intermédiaire
Désinfection
de bas niveau
Désinfection
de bas niveau
Désinfection
de haut
niveau
Gants
Niveau de
preuve
NS
AP
Non
AP
Non
AP
Non
AP
Non
AP
Non
AP
Non
AP
Non
AP
Non
ou NS
AP
Particularités
Utilisation de protection à usage
unique non stérile systématique et
stérile en cas de rupture de la poche
des eaux
Usage individuel préconisé
S : stérile ; NS : non stérile
Usage individuel préconisé
Usage individuel préconisé
Le recours aux gants non stériles ne
doit pas retarder la prise en charge de
l’urgence vitale
AP : Accord professionnel
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 22 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
6. Quelles précautions prendre en fonction des risques
spécifiques de certains patients ou de certains risques
épidémiques ?
Un projet d’élaboration de recommandations sur la prévention de la transmission croisée de microorganismes lors des soins est actuellement conduit par la SFHH et la HAS et a pour objectif
d’apporter des réponses détaillées sur cette question.
Dans l'intervalle, le groupe de travail propose les recommandations suivantes.
6.1 Vaccinations des professionnels de santé
R 84 : Hors des établissements de santé, les articles L3112-1 et L3111-4 du Code de la santé
publique font obligation, depuis l’arrêté du 23 août 1991, à tout candidat à l’exercice d’une
profession de santé d’être vacciné contre la tuberculose et d’être immunisé contre l’hépatite B
(grade A), la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. Pour les professionnels de santé dont la
formation est antérieure à cette date, il n’y a pas d’obligation légale mais une recommandation
forte d’y souscrire. Les conditions d’immunisation pour la vaccination contre l’hépatite B sont
précisées dans l’arrêté du 26 avril 1999 (réglementaire).
R 85 : Il est recommandé, pour tous les professionnels de santé, de se vacciner contre la grippe
saisonnière chaque année (grade A) exception faite des femmes enceintes dans le premier
trimestre de la grossesse (AMM).
R 86 : Il est recommandé, pour tous les professionnels de santé en contact avec des nourrissons
de moins de 6 mois, à l’exception des femmes enceintes, de se vacciner contre la coqueluche
(Avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France).
R 87 : Il est recommandé, pour tous les professionnels de santé sans antécédents de varicelle (ou
dont l’histoire est douteuse) et dont la sérologie est négative, en contact avec des sujets à risque
de varicelle grave (patients immunodéprimés, patientes enceintes non immunes, nouveaux-nés)
et/ou en contact avec la petite enfance, de se vacciner contre la varicelle, exception faite des
femmes enceintes (Avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France).
R 88 : Aucune recommandation n’est faite pour une vaccination généralisée des professionnels de
santé contre l’hépatite A. Toutefois, les professionnels de santé non immuns exerçant en milieu
pédiatrique sont particulièrement exposés et peuvent justifier d’une vaccination (accord
professionnel).
R 89 : Il est recommandé de promouvoir auprès de toutes les personnes qui travaillent dans les
cabinets médicaux (personnel d’entretien, secrétaires), après évaluation de leur statut vaccinal et
de leurs antécédents, la vaccination contre la grippe annuellement, contre la rougeole, la rubéole,
les oreillons et contre la coqueluche. Il est recommandé que la personne chargée de l’entretien du
cabinet soit, de plus, vaccinée contre l’hépatite B (accord professionnel).
6.2 Équipements supplémentaires de protection personnelle
Gants
R 90 : Il est recommandé de porter des porter des gants à usage unique non stériles au cours de
soins aux patients pour qui le portage d’une bactérie multi résistante (BMR) est documenté
uniquement lors du contact direct avec le site anatomique porteur de la BMR (niveau de preuve 4).
Le groupe de travail considère que le respect strict de l’hygiène des mains, et en particulier de la
friction hydro-alcoolique, est suffisant lors d’un contact à distance du site anatomique porteur de la
BMR (accord professionnel).
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 23 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Tablier ou surblouse
R 91 : Il est recommandé de porter un tablier ou une surblouse à usage unique et jetable :
- lors de soins pouvant exposer le soignant à des projections de sang, de liquides
biologiques, de sécrétions et d’excrétions (sueur exceptée) ;
- au cours de soins aux patients pour qui le portage d’une bactérie multi résistante (BMR) est
documenté lorsque les soins sont « mouillants » ou à risque de projection (niveau de
preuve 4).
Lunettes de protection
R 92 : Il est recommandé de porter des lunettes de protection :
- lors des soins en cas de risque d’éclaboussures de sang, de liquides biologiques, de
sécrétions et d’excrétions ;
- lors du nettoyage manuel des instruments en cas de risque de projection de matières
organiques (accord professionnel).
Masque facial
Le port du masque facial a pour objectif la double protection des patients et des professionnels de
santé.
R 93 : Aucune recommandation n’est faite sur le port généralisé du masque médical (de soins ou
chirurgical) face à un nourrisson atteint de bronchiolite (accord professionnel). En revanche, le port
de masque lors de contacts rapprochés (distance inférieure à 1 mètre) est recommandé au cours
de la kinésithérapie respiratoire, de l’aspiration bronchique et de la pose d’une sonde
nasogastrique chez les nourrissons atteints de bronchiolite (niveau de preuve 4).
Il est rappelé que la durée d’efficacité de la protection d’un masque de soins ou chirurgical est à
vérifier pour chaque modèle (notice et spécifications du fabricant) et qu’elle n’excède pas, en
général, 2 heures.
R 94 : Le port du masque facial de protection respiratoire jetable de classe d’efficacité FFP1 est
recommandé face à un patient atteint de tuberculose bacillifère, y compris lorsque le patient est
immunodéprimé par le VIH ; il est recommandé de classe d’efficacité FFP2 face à une tuberculose
multi résistante ou lors d’une expectoration induite (Avis du Conseil supérieur d’hygiène publique
de France).
R 95 : Le port du masque facial de protection respiratoire jetable de classe d’efficacité FFP2 est
obligatoire face à un patient présentant un syndrome respiratoire dans un contexte d’épidémie de
gravité particulière : syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), grippe aviaire (réglementaire).
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 24 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Annexe 1. Niveau de preuve et grade des recommandations
Gradation du niveau de preuve et des recommandations8
Niveau de preuve scientifique fourni par la littérature
Grade des recommandations
Niveau 1
Essais comparatifs randomisés de forte puissance
Méta-analyse d’essais comparatifs randomisés
Analyse de décision basée sur des études bien menées
A
Preuve scientifique établie
B
Présomption scientifique
C
Faible niveau de preuve
Niveau 2
Essais comparatifs randomisés de faible puissance
Études comparatives non randomisées bien menées
Études de cohorte
Niveau 3
Études cas-témoins
Niveau 4
Études comparatives comportant des biais importants
Études rétrospectives
Séries de cas
8
Source : Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé. Guide d'analyse de la littérature et gradation des
recommandations. Service recommandations professionnelles. Paris: Anaes; 2000.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 25 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Annexe 2. Protocole d’entretien des locaux
Vous êtes chargé(e) de l’entretien du cabinet médical. Compte tenu des risques infectieux et des
conditions d’hygiène réglementaires, cet entretien est différent de l’entretien domestique. Ce
protocole a pour but de vous aider en vous indiquant la liste des tâches et la manière de procéder.
Personne responsable de l’achat du matériel et des produits d’entretien :
Personne responsable de l’organisation de l’entretien au cabinet :
Les précautions que vous devez prendre
Vérifiez vos vaccinations
Vaccins obligatoires
Vaccins recommandés
Diphtérie
Hépatite B
Tuberculose
Tétanos Poliomyélite
Rougeole, Rubéole et
Oreillons
Grippe
(*)
Tenue de travail
Blouse
(*)
Gants de ménage
Hygiène des mains
Avant de manger ou
boire
Après avoir retiré les
gants de ménage
Avant de quitter le
cabinet médical.
pour ne pas risquer de vous contaminer avec des objets souillés et éviter d’éventuelles allergies aux désinfectants.
Ce que vous n’avez pas à faire
La désinfection et la stérilisation du matériel médical
L’élimination des déchets de soins à risque infectieux : le cabinet a souscrit un contrat de transport
et d’élimination avec une société externe.
En revanche, demandez au médecin responsable de l’organisation de l’entretien au cabinet de
vous informer des modalités de tri et des différents emballages de déchets :
- déchets considérés comme domestiques : sacs poubelles simples ;
- les boîtes jaunes rigides OPCT (pour les objets perçants, coupants et tranchants comme
les aiguilles et les bistouris) ;
- les sacs jaunes contenant des déchets de soins à risques infectieux (DASRI) comme les
compresses par exemple.
Vous n’aurez qu’à entreposer les boîtes OPCT pleines et les sacs jaunes fermés dans le local
d’entretien et à sortir les poubelles simples dans les containers extérieurs prévus à cet effet.
Sachez que les médicaments non utilisés ne sont pas des ordures ménagères. Il faut soit les
mettre dans les sacs jaunes DASRI soit les retourner aux pharmacies.
Le nettoyage des vitres : le cabinet a souscrit un contrat d’entretien avec une société externe
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 26 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Comment entretenir les différents locaux
Préparez le matériel nécessaire à l’entretien du cabinet :
Equipement
Blouse ou tablier
Gants de ménage protégeant
les avant-bras
Seaux : bleu pour les solutions
propres ; rouge pour semelles
sales
Balai plat articulé type balai
trapèze
Semelles en tissu réutilisables
ou semelles à usage unique
pour balai trapèze
Balai à franges ou Faubert®
Pelle
Sac à linge sale
Consommables
Chiffons éponges (lavettes), de
différentes couleurs et/ou
lavettes à usage unique pré
imprégnées de détergent
Essuie-mains à usage unique
Papier "essuie-tout"
Papier de toilette
Sacs poubelles
Crème à récurer
Détergent simple polyvalent
Désinfectant ou détergentdésinfectant pour les sols et
surfaces
Eau de Javel
Produit pour les vitres
Matériel déconseillé
Balai éponge
Serpillières
Éponges
Balai à poussière
Aspirateur
Aérez les pièces chaque jour en ouvrant largement les fenêtres.
Commencez par les pièces administratives c'est à dire : le secrétariat, la salle d’attente, les
couloirs, puis le bureau du médecin, les salles d’examen et de soins, les toilettes et le local
d’entretien : c’est à dire en allant du plus propre vers le plus sale.
Dans chaque pièce, répétez l'entretien dans un ordre précis : éléments suspendus, surfaces,
matériel médical, évier et lavabo, toilettes, enlèvement des déchets, entretien du sol, c’est à dire
en procédant du haut vers le bas.
L'entretien des sols et des meubles est réalisé une fois par jour.
Programmer des nettoyages approfondis des pièces (bibliothèques, mobilier administratif,
placards, luminaires, stores, radiateurs, climatiseurs ainsi que les filtres et les bouches
d’évacuation) de façon périodique.
S’il y a des rideaux de voilage lavez les au moins tous les 6 mois.
Le dépoussiérage humide est la technique de référence pour les sols (balayage humide) et les
surfaces (essuyage humide) ; il faut toujours le faire avant le lavage.
Dans l’ensemble du cabinet médical, le lavage des sols se fera avec un détergent simple du
commerce, avec ou sans rinçage en fonction des produits utilisés.
N’utilisez jamais d’alcool pour désinfecter les surfaces.
L’ensemble du matériel d'entretien sera nettoyé une fois par jour ainsi que le local d’entretien.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 27 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Secrétariat, salle d’attente et couloirs
Pour le mobilier, procédez à un nettoyage avec le détergent simple après dépoussiérage humide.
Nettoyez avec une lavette imbibée d'un détergent-désinfectant le téléphone, les poignées de porte
entre chaque pièce.
S’il y a des plantes il est recommandé de les manipuler avec des gants.
S’il y a des jouets dans la salle d’attente, mettez-les dans un sac poubelle et, à domicile, nettoyez
les en utilisant le lave-vaisselle pour les jouets à surfaces dures et le lave-linge pour les jouets en
textile. Lorsqu’ils sont propres, vous pouvez procéder à un roulement dans la mise à disposition en
salle d’attente.
Bureau médical, salles d'examen et de soins
L’entretien de toute surface est réalisé par essuyage humide avec un textile propre (lavette
réutilisable ou à usage unique) ou un support non tissé à usage unique, imprégné d’un détergentdésinfectant. Il est changé pour le mobilier et l'équipement de chaque zone. En cas d'utilisation de
lavettes réutilisables, prévoyez différentes couleurs pour les différents types d'éléments à
dépoussiérer (éléments suspendus, mobilier, etc).
Ne retrempez pas la lavette dans la solution de détergent-désinfectant pour ne pas la contaminer.
Pour le bureau de consultation
Utilisez une lavette imprégnée de détergent-désinfectant pour le téléphone.
Réalisez le dépoussiérage humide du négatoscope chaque jour.
N’utilisez pas d’agents détergent-désinfectant sur le matériel informatique, lavez les écrans
plastiques qui recouvrent les claviers ou à défaut, changez chaque jour le film plastique alimentaire
qui les recouvre.
Pour la salle d’examen et de soins
Avec une autre lavette imprégnée de détergent-désinfectant, nettoyez le plan de travail, le chariot
de soins, le divan d'examen, le marchepied et le tabouret.
Nettoyez le matériel médical d'usage courant (tensiomètres, stéthoscopes, etc.) avec une lavette
imprégnée de détergent-désinfectant. En cas de souillure à risque infectieux évident, mettre le
matériel de côté et prévenir le médecin qui procédera à une désinfection appropriée.
Nettoyez les poignées de porte avec une lavette imprégnée de détergent-désinfectant.
Nettoyez les lavabos et la robinetterie avec de la crème à récurer et une lavette, puis rincez.
Désinfectez à l'eau de Javel (une partie d'eau de Javel à 2,6 % d'eau diluée au 1/20 dans l’eau
froide) ou avec un détergent-désinfectant avec la lavette réservée à l'entretien des éviers et
lavabos.
Fermez les sacs poubelles contenant les déchets ménagers et les remplacez par des sacs neufs.
Procédez à l'entretien du sol : dépoussiérage humide avec un balai trapèze muni d'une semelle en
tissu humidifiée ou d'une semelle à usage unique pré-imprégnée, puis lavez le sol avec une autre
semelle trempée dans une solution de détergent.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 28 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Toilettes
Nettoyer la poignée de la chasse d'eau et le siège des toilettes avec une lavette imprégnée de
détergent-désinfectant.
Nettoyer le lavabo de la même manière que le lavabo de la salle de soins.
Nettoyer la poignée de porte avec une lavette imprégnée de détergent-désinfectant.
Vider les eaux usées dans les toilettes.
Puis, en fin d'entretien, récurer la cuvette avec une brosse et de la crème à récurer et rincer, puis
verser sur les parois de l'eau de Javel (la même dilution que pour l’eau de javel des éviers).
Ne pas actionner la chasse d'eau avant 15 minutes.
Entretien du matériel de nettoyage
Laver les balais, la pelle et le seau avec un détergent et de l'eau tiède, les rincer, les essuyer et les
ranger dans le local de ménage.
Les lavettes et les semelles d’entretien des sols réutilisables peuvent être lavées au lave-linge. Si
le linge médical est entreposé dans un sac, il est conseillé de vider ce sac en renversant son
contenu plutôt qu’en plongeant les mains dedans.
Lorsque les textiles de nettoyage sont réutilisés, il est recommandé de les laver en machine à
haute température (> 60°C) avec javellisation au de rnier rinçage. Les sacs de lingerie en tissu
doivent être lavés après chaque usage et peuvent être lavés dans le même cycle que le linge qu’ils
contenaient.
Laver les gants de ménage avec un détergent et de l'eau tiède, les rincer, les sécher et les ranger.
Le réfrigérateur
Nettoyez les parois et la poignée du réfrigérateur avec une lavette imprégnée de détergentdésinfectant.
Il est recommandé, à défaut de dégivrage automatique, de réaliser un dégivrage régulier, en
accord avec les spécifications du fabricant et de procéder, à cette occasion, à un nettoyage et à
une désinfection du réfrigérateur :
- soit par un produit détergent suivi d’une désinfection par de l’eau de Javel à 2,6 % de
chlore actif diluée au 1/20 dans l’eau froide suivie d’un rinçage après 15 minutes de
contact
- soit directement par un produit détergent-désinfectant.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 29 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Annexe 3. Procédure standardisée de friction des mains
(NF EN 1500)
1
3
4
6
7
2
5
Légende
Étape 1 : Verser un volume approprié (3 ml) de solution hydro-alcoolique dans le creux des mains
sèches et propres.
Frotter vigoureusement les mains pendant 30 secondes. L’action à chaque étape est répétée 5 fois
avant de passer à l’étape suivante
Étape 2 : Paume contre paume.
Étape 3 : Paume de la main droite sur le dos de la main gauche et paume de la main gauche sur le
dos de la main droite (jusqu’au poignet).
Étape 4 : Paume contre paume avec les doigts entrelacés.
Étape 5 : Dos des doigts contre la paume opposée avec les doigts emboîtés.
Étape 6 : Friction en rotation le pouce droit enchâssé dans la paume gauche et vice versa.
Étape 7 : Friction en rotation en mouvement de va-et-vient avec les doigts joints de la main droite
dans la paume gauche et vice versa.
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 30 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Participants
La SFTG a sollicité les sociétés savantes, structures professionnelles et
organismes suivants pour la constitution des groupes de travail et de lecture
Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA)
Association française d’urologie (AFU)
Association LE LIEN
Association pour la recherche et l’évaluation en soins infirmiers (ARESI)
Centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales (CCLIN) sud-ouest
Collège français d’acupuncture (CFA)
Collège national des généralistes enseignants (CNGE)
Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF)
Direction générale de la santé (DGS)
Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM)
Fédération nationale des infirmiers (FNI)
Société de formation thérapeutique du généraliste (SFTG)
Société française de dermatologie (SFD)
Société française de documentation et de recherche en médecine générale (SFDRMG)
Société française de gynécologie (SFG)
Société française de médecine générale (SFMG)
Société française de mésothérapie (SFM)
Société française de pédiatrie (SFP)
Société française de phlébologie (SFP)
Société de pneumologie de langue française (SPLF)
Société française de rhumatologie (SFR)
Société française d’hygiène hospitalière (SFHH)
Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF)
Comité d’organisation
r
D Bernard Gavid, médecin généraliste, Neuvillede-Poitou
M. Frédéric De Bels, adjoint au chef de service
des recommandations professionnelles, HAS,
Saint-Denis La Plaine
r
D Alain Simavonian, médecin généraliste, Paris
Groupe de travail
r
D Ludwig-Serge Aho, président du groupe de
travail, épidémiologiste, Dijon
r
D Alain Simavonian, médecin généraliste, chargé
de projet, Paris
M. Frédéric De Bels, adjoint au chef de service
des recommandations professionnelles, Haute
Autorité de santé, Saint-Denis La Plaine
r
D Rémy Assathiany, pédiatre, Issy-lesMoulineaux
r
D Jean-Marc Charpentier, médecin généraliste,
Montbert
r
D Christophe Danhiez, médecin mésothérapeute,
Reims
r
D Jean-François Daugé, médecin généraliste,
Courcouronnes
r
D Sylvie Renard-Dubois, DGS, Paris
r
D Ludwig-Serge Aho, épidémiologiste, Dijon
r
D Alain Eddi, médecin généraliste, Paris
r
D Yves Le Noc, médecin généraliste, Nantes
r
D Hector Falcoff, médecin généraliste, Paris
r
D Samia Djebbour-Levy, médecin hygiéniste,
infectiologue, Nemours
M. Michel Duret, cadre infirmier, Paris
r
D Claude Franck, médecin biologiste,
représentant d’usagers, Paris
r
D Michel Jambon, médecin généraliste, Metz
Tessy
r
D Pierre Le Mauff, médecin généraliste, La
Roche sur Yon
r
D Jean-Marc Stephan, médecin acupuncteur,
Haveluy
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 31 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Groupe de lecture
r
D Francis Abramovici, médecin généraliste,
Lagny-sur-Marne
r
D Jean-Michel Amici, dermatologue, Cenon
r
D Marie-Rosaire Beriot, médecin généraliste,
Sartrouville
r
D Emmanuel Blin, phlébologue, Saint-Mandé
me
M Anne-Marie Bardou-Ribes, infirmière,
Bagnols-sur-Ceze
Dr Patrick Brasseur, Direction Générale de la
Santé (DGS), Paris
r
D Gérard Cariou, urologue, Paris
me
M Christine Chemorin, infirmière, Lyon
r
D Annette Colonnier, Direction Générale de la
Santé (DGS), Paris
me
M Catherine Décade, infirmière, Férolles-Attily
r
D Gérard Ducos, médecin généraliste, Pessac
r
D Eric Drahi, médecin généraliste, Saint-Jean de
Braye
r
D Madeleine Favre, médecin généraliste,
Vincennes
r
D René Gabriel, gynécologue-obstétricien, Reims
lle
M Karima Ghezal, infirmière, Paris
r
D Marc Hummel, pédiatre, Sceaux
r
D Chantal Léger, cadre de santé CCLIN, Poitiers
r
P Benoit Lejeune, médecin hygiéniste, Brest
r
D Emmanuelle Le Lay, Inpes, Saint-Denis
me
M Brigitte Marrache, biologiste, Paris
r
D Jean-Pierre Martin, médecin mésothérapeute,
Montélimar
r
D Johan Nguyen, médecin acupuncteur,
Marseille
r
D Elisabeth Paganelli, gynécologue, Tours
M. Michel Paparemborde, kinésithérapeute, Lille,
membre de la CE2S de la Haute Autorité de santé
r
D Bernard Pigearias, pneumologue, Nice
r
D Sylvie Renard-Dubois, Direction Générale de la
Santé (DGS), Paris
r
D Olivier Romain, pédiatre, Paris
r
D Eric Sedbon, gynécologue, Paris
r
D Patrick Sichère, rhumatologue, Paris
r
D Albert Sotto, médecin infectiologue, Nîmes
r
D Jacques Trobas, médecin généraliste,
Rosières en santerre
r
D Jérôme Valleteau de Moulliac, pédiatre, Paris
r
D Xavier Verdeil, médecin hygièniste, Toulouse
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 32 -
Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical ou paramédical
Fiche descriptive
TITRE Hygiène et prévention du risque infectieux en cabinet médical
ou paramédical
Méthode de travail
Recommandations pour la pratique clinique (RPC)
Date de mise en
Novembre 2007
ligne
Date d’édition Uniquement disponible sous format électronique
Objectif(s)
-
-
Diminuer la transmission des infections croisées
Diminuer les infections transmises par les dispositifs médicaux
Contrôler le risque infectieux lié à l’environnement
Ces recommandations sont destinées :
à l’ensemble des professionnels de santé exerçant en cabinet
médical ;
Professionnel(s)
aux professionnels des réseaux de soins ;
concerné(s)
- aux services de soins à domicile, aux aides soignants et
auxiliaires de vie.
Demandeur
Direction générale de la santé
Société de formation thérapeutique du généraliste (SFTG), avec le
Promoteur partenariat méthodologique et le concours financier de la Haute Autorité
de santé (HAS)°
Financement Fonds publics
Coordination : Dr Alain Simavonian, médecin généraliste, chargé de
projet, SFTG, Paris
Frédéric De Bels, adjoint au chef de service des recommandations
Pilotage du projet professionnelles de la HAS (chef de service : Dr Patrice Dosquet)
Secrétariat : Mme Alice Thomas (SFTG), Mmes Catherine SolomonAlexander et Isabelle Le Puil (HAS)
r
Recherche documentaire : D Alain Simavonian
Sociétés savantes, comité d’organisation, groupe de travail (président :
Participants Dr Ludwig-Serge Aho, épidémiologiste, Dijon), groupe de lecture : cf. liste
des participants
Recherche
De janvier 1997 à décembre 2006 : 639 références sélectionnées
documentaire
Auteurs
r
D Alain Simavonian, médecin généraliste, chargé de projet, SFTG, Paris,
de l’argumentaire
sous la direction de Frédéric De Bels, HAS
Validation Avis de la Commission Évaluation des stratégies de santé de la HAS.
Validation par le Collège de la HAS en juin 2007.
Synthèse des recommandations et argumentaire scientifique
Autres formats
téléchargeables sur www.has-sante.fr
SFTG - HAS (service des recommandations professionnelles) / Juin 2007
- 33 -
Téléchargement