Event Symposium des Mutualités Libres Féminisation de la médecine : quelle plus-value pour les patients ? Après un premier symposium à succès en 2012, les Mutualités Libres ont, cette année, orienté la réflexion sur l’influence du genre sur la relation patient-médecin. Quatre orateurs sont venus présenter leur point de vue sur le sujet. Résumé des interventions et photos d’ambiance de l’événement. Le sexe du médecin : pour les patients, ça compte ! En guise d’ouverture au symposium, Xavier Brenez, directeur général de l’Union Nationale des Mutualités Libres, a exposé les principaux résultats d’une enquête réalisée par les Mutualités Libres sur les « Perceptions de la féminisation par le grand public belge ». Il ressort en effet de cette enquête que 30% des Belges affichent clairement une préférence soit pour un médecin homme, soit pour un médecin femme. Xavier Brenez est également revenu sur les avantages cités par les sondés : 57% estiment que la féminisation de la médecine permet une plus grande égalité hommes-femmes, 23% attribuent aux femmes médecins un meilleur contact avec les enfants et 19% pensent qu’elles confèrent un côté plus humain à la médecine. Un petit coucou de Genève Elle n’a malheureusement pas pu faire le déplacement, mais voulait quand même être parmi nous. Marleen Temmerman, directeur à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), s’est donc adressée à la salle via un message vidéo. “Les femmes ont déjà parcouru un long chemin dans la médecine. Lorsque je faisais mes études, seuls 10 % des étudiants en médecine étaient des femmes, actuellement, il s’agit déjà de 74 %”, précise Mme Temmerman. “On s’organise maintenant autrement et cela 32 ne vaut pas uniquement pour les femmes. Les médecins masculins ont également envie d’avoir autre chose dans leur vie que leur boulot“. D’après le docteur Temmerman, c’est une bonne chose, tant pour l’être humain, pour la famille que pour la société. Les questions de genre en médecine Gaëtan Cousin, Docteur en psychologie à l’Université d’Oxford (Grande-Bretagne), a poursuivi le débat par une question : “Pourquoi se préoccuper des questions de genre en médecine ? “ Dans ses recherches, le Dr Cousin s’est intéressé aux effets liés au genre du médecin, au genre du patient et aux interactions entre les deux. Son exposé a révélé que les médecins femmes transmettent davantage d’informations d’ordre psychosocial à leurs patients, mais également que les patients hommes sont traités de manière moins empathique quel que soit le genre du médecin. D’après Gaëtan Cousin, “il est nécessaire d’être conscient que les stéréotypes et attentes liés au genre jouent, encore aujourd’hui, un rôle dans la relation médecins-patients afin de continuer à faire évoluer la société”. Point de vue des patients L’opinion des patients était également au centre des préoccupations lors de ce symposium. Pour en débattre, Micky Fierens, Directrice de la Ligue des Usagers des Services de Santé (LUSS), a évoqué les critères qui dictent généralement le choix des patients. Elle a insisté sur l’importance pour les patients d’être accompagnés dans leur parcours de santé et pas seulement pris en charge lorsque la maladie frappe. Des valeurs qui n’ont rien à voir avec le genre La dernière oratrice était Birgitte Schoenmakers, professeur à la faculté de médecine générale de la KULeuven. Elle a quelque peu relativisé la thèse que les valeurs de la médecine seraient sujettes à des changements, liés au sexe des médecins. “L’empathie et l’écoute sont des valeurs que j’essaie de transmettre à tous mes étudiants. Ce sont des sensibilités que l’on attend de tous les médecins généralistes en passe de terminer leurs études, qu’ils soient masculins ou féminins“. Elle constate toutefois qu’il y a un glissement au niveau de notre société : d’un modèle ‘cure’ (guérison), nous évoluons vers un modèle ‘care’ (soins) dans la médecine : “l’accent est mis beaucoup plus sur les soins, mais cette préoccupation ne vient pas uniquement des médecins féminins. Cette dernière présomption est liée au fait que les femmes sont plus souvent considérées comme des “êtres soignants”, conclut Birgitte Schoenmakers. Nathalie Renna Hellen Smeets Event Marleen Temmerman, directeur à l’OMS a laissé un message vidéo depuis Genève. Xavier Brenez, directeur général de l’Union Nationale des Mutualités Libres Gaëtan Cousin, Docteur en psychologie à l’Université d’Oxford Les orateurs Professeur Birgitte Schoenmakers Hanne Decoutere, animatrice du débat Nicolas de Pape, rédacteur en chef du Journal du médecin Micky Fierens, Directrice de la LUSS Francis Bries, @dvice Le public Photos : Reporters 33