Bilan du forum

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Bilan du forum
« Télévision publique, vers un nouveau contrat de service public »
Du 30 janvier au 10 février 2008
Bilan Statistique
Le forum a reçu une participation soutenue dès son lancement.
Le forum a réuni entre le 30 janvier et le 10 février 8 906 visites et
77 833 pages vues par 6 932 visiteurs uniques. Au cours des 12
jours de consultation, 738 sujets de discussion ont été ouverts, qui
ont généré 571 messages de réponses. Les moyennes par jour
durant cette période sont de 61 sujets, 47 réponses et 742 visites.
Les résultats du forum sont donc très positifs, notamment
concernant le nombre de contributions. Par comparaison durant la
même période, le forum traitant des valeurs missions et métiers de
la fonction publique, avait réunis 14 sujets, 22 réponses et 544
visites par jour.
Questions évoquées par les internautes
Arguments pour ou contre la publicité elle-même
Si la publicité est perçue comme un désagrément par la majorité des internautes, sa suppression n'apparaît
pas à tous comme une évidence. De fait, plusieurs discussions ont porté sur les conditions dans lesquelles
elle peut se faire, reléguant la question du contenu attendu des programmes au second plan. Toutefois, les
prises de positions sur la publicité sont très variées.
De nombreux internautes s'expriment sur les effets nuisibles de la publicité :
certains jugent que la publicité en elle-même n'est pas bonne : elle provoque un besoin artificiel de
consommer, avec, dans certains cas, des répercussions néfastes sur la société (référence au débat actuel
sur l'obésité et les publicités alimentaires, notamment) ;
pour d'autres, elle est beaucoup trop présente, a fortiori lorsqu'elle amène des coupures au milieu des
programmes ;
enfin, elle créerait une dépendance vis-à-vis des annonceurs, orientant le choix des programmes,
privilégiant la recherche d'audience au détriment de la qualité.
La publicité possède néanmoins un certain nombre de vertus selon d'autres intervenants :
- elle peut être divertissante ou informative (découverte de nouveaux produits) ;
- elle offre une pause utile pour les téléspectateurs ;
- elle est avant tout, par essence, une source de financement des programmes des chaînes publiques,
ainsi que des radios.
La perte de financement résultant de sa suppression fait craindre aux internautes plusieurs
conséquences dommageables :
- une baisse de la qualité des programmes ;
- une augmentation des recettes publicitaires des chaînes privées,
- des réductions de personnel (des salariés de France Télévisions ont fait part de leur inquiétude de ce
point de vue), voire des privatisations.
De nombreux internautes se sont prononcés pour le maintien d’une publicité, mais dans des termes
différents : divertissante, éducative, informative et citoyenne. La suppression de la publicité sur les
chaînes de télévision publique apparaît aussi comme une opportunité pour n’être plus l’esclave de la
course à l'audience. Un message a longuement décrit les bonnes pratiques de la télévision publique
allemande en matière de publicité (partenariats explicitement signalés, « sablier » décomptant le temps de
publicité).
Comment compenser la perte des recettes publicitaires en cas de suppression ?
De nombreux échanges portent sur les moyens de compenser la perte des recettes publicitaires. Les
solutions suivantes ont été discutées :
- Réduction des coûts :
Assez peu d'internautes envisagent cette possibilité. Ceux qui l'ont proposée évoquent surtout une
réduction des plus gros salaires, notamment ceux des animateurs producteurs. Quelques-uns suggèrent une
meilleure négociation lors de l'achat des programmes.
- Augmentation de la redevance :
Certains internautes sont prêts à y consentir, si c'est le prix à payer pour des programmes de qualité. Ils
signalent l'existence d'une redevance plus élevée dans d'autres pays (Royaume-Uni, notamment). Mais la
plupart sont opposés à cette perspective et rappellent la promesse présidentielle de restaurer le pouvoir
d'achat. En réponse, certains messages font remarquer que le coût de la publicité est répercuté dans celui
des produits. Selon cette analyse, le financement publicitaire n'est donc en réalité pas "gratuit" pour les
consommateurs.
- Taxes compensatoires, comme envisagé par le Gouvernement :
Ces taxes seraient prélevées sur les revenus publicitaires des chaînes privées et sur les nouvelles
technologies (abonnement Internet, achat de matériel informatique, de fournitures telles que DVD, clés
USB...). Certains internautes jugent cette solution peu adaptée, là aussi pour une raison de pouvoir d'achat.
Certains ressentent une telle proposition comme pénalisant le développement d'Internet pour financer la
télévision. Plus nombreux sont ceux qui considèrent que les fournisseurs d'accès font d'Internet un
média comme un autre, diffusant des programmes, des contenus et devant à ce titre avoir les
mêmes obligations que les chaînes.
Quelle télévision publique ? Quels programmes ? Quels publics ?
Les contributeurs se sont demandés comment construire des programmeshaut de gamme sans pour autant
tomber dans l'élitisme. A travers ce débat, la qualité de la télévision publique est clairement identifiée
comme un enjeu de démocratie.
Dans leur vision d'une télévision publique idéale, les internautes s'entendent sur un certain nombre de
programmes types. Ils demandent : des documentaires, de l'information, du théâtre... mais aussi du
divertissement (de qualité, toutefois) de manière à ne pas rendre ces programmes trop élitistes. Quelques
internautes ont demandé en particulier le retour de l'émission Pyramide. La diffusion de films et de séries
en version originale est également encouragée.
Arte et France 5 sont considérées comme des chaînes culturelles et éducatives, représentatives de ce que
devrait être la télévision publique. Outre-Manche, la BBC est citée en référence à de nombreuses reprises.
Des remaniements sont proposés : certains souhaitent une fusion des chaînes généralistes, d'autres leur
disparition au profit de chaînes thématiques nettement distinctes.
Les horaires de programmation sont souvent cités comme un axe à privilégier pour rendre plus accessibles
les programmes intéressants, souvent programmés nuitamment. Les nouvelles technologies de
l’information (vidéo à la demande, balado-diffusion, internet…) sont par ailleurs abondamment citées
pour diffuser les programmes dans toute leur diversité.
Les attentes en matière de programmes
Les messages des internautes laissent entendre qu'une télévision publique digne de ce nom doit mettre en
avant la culture et stimuler l'intelligence. La qualité est attendue à tous les niveaux, dans l'information
autant que dans le divertissement.
Les émissions de télé-réalité (absentes des écrans publics) sont particulièrement. Pour d'autres
programmes, une moindre présence dans la grille est souhaitée : rediffusions de séries américaines ou de
feuilletons policiers. Enfin, certains types d'émissions devraient, selon les internautes, être conçues
différemment : ils dénoncent par exemple les débats où l'on coupe la parole aux intervenants.
Les avis divergent quant à la place à donner au sport. L'image véhiculée par le sport business et les
affaires de dopage apparaît contraire à l'éthique d'une télévision publique idéale. Le coût des
retransmissions est aussi pointé du doigt. Mais la majorité des messages considèrent le sport comme une
programmation devant rester accessible sur la télévision publique.
En termes de contenu, cette nouvelle télévision publique devra :
- ouvrir l'esprit du téléspectateur sur le monde en lui présentant la culture sous toutes ses formes
(cinéma, littérature, musique, théâtre, opéra...), en lui donnant les clés nécessaires pour les
comprendre et les apprécier ;
- développer sa connaissance de l'histoire et du monde (documentaires, fictions) ;
- affirmer son ancrage régional ;
- stimuler son esprit critique (émissions de décryptage de l'actualité et des médias, débats d'idées
laissant les participants développer leurs points de vue) ;
- offrir aux plus jeunes des programmes éducatifs (référence à certains programmes "Il était une fois la
vie", notamment) ;
-
diffuser des contenus en version originale ;
garantir l’objectivité de l’information dans tous les domaines ;
-
être un outil au service de l'emploi (connaissance des métiers, annonces).
Verbatim
"Christelle" écrit :
Je ne suis pas d’accord pour que la pub soit retirée des chaînes publiques. Si tel était le cas, il
manquerait beaucoup d’argent pour financer les programmes. Ça retomberait forcément sur les salariés
du groupe France Télévisions (arrêt de chaîne, licenciements), et sur nous, spectateurs.
"JeanYves" écrit :
Je crois que la publicité, malgré ses aspects néfastes, reste un atout majeur pour les chaînes publiques
françaises, une garantie de démocratie et d’indépendance. En effet, la redevance à elle seule est tout à
fait insuffisante pour financer ces chaînes. Si la publicité venait à disparaître, qui financerait ? Ne
courrait-on pas le risque de voir les chaînes publiques se privatiser petit à petit ?
"Collette" écrit :
Si cette décision est maintenue et votée, elle doit être largement compensée financièrement. Nous sommes
d’accord pour une augmentation de la redevance qui paraît être la solution la plus pertinente, car des
taxes sur les nouveaux moyens de communication ne feraient pas apparaître clairement l’enjeu.
"Anonyme" écrit :
Les chaînes publiques seront rapidement réduites à revoir drastiquement leurs programmes, et surtout
leurs productions, avant de disparaître. Et avec elles, toutes ces bonnes émissions Thalassa, Faut pas
rêver, Des racines et des ailes, Guerre et paix, Maupassant [...] les soirées thématiques d’Arte et tous ces
téléfilms qui nous parlent d’autre chose que des crimes qui ensanglantent les rues de New York et de
Miami.
"PierreYves" écrit :
La qualité du paysage audiovisuel français passe par [...] : une information indépendante de tous les
pouvoirs politiques et industriels, une programmation osant la diversité créative (peinture, sculpture,
théâtre, littérature, tous les sports...), la défense des grands auteurs, la découverte de créateurs nouveaux,
des grands débats politiques indépendants et pluralistes...
"Chaufglass" écrit :
La télévision publique devrait proposer : des films de cinéma, des documentaires, du spectacle vivant, des
débats d’idées, de vraies émissions pour les enfants, les adolescents...
"Greg75020" écrit :
Il me semble évident que la télévision publique doit diffuser tous ses programmes étrangers (films, séries,
documentaires...) en version originale sous-titrée en français. Profitons de la suppression de cette
nécessité de faire de l’audience pour apprécier ces fictions dans leur langue originale.
"Marco" écrit :
On peut se demander pourquoi France 3 est devenue une chaîne généraliste nationale avec une misère de
décrochages régionaux quasiment limités aux informations régionales. On préférerait des programmes de
toutes natures, uniquement issus des régions, qui occuperait 90 % de la grille de programmes.
"Marelce" écrit :
Il faut juste orienter le flash publicitaire dans une autre direction, mais ne pas le supprimer, car la
télévision est une entreprise ! II ne faut pas l’oublier, elle a pour objectif de maîtriser sa gestion.
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